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Full text of "Bulletin du Musum national d'histoire naturelle"

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BULLETIN 


DU 

MUSÉUM   INATIONAL   D'HLSTOIRE   NATURELLE 


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La  figure  placée  sur  le  titre  du  Bulletin  représente  un  Poisson  du  groupe  des 
Ophiclityids£ .  le  Callechelys  Guichenoti  Kaup.  ;  elle  a  été  exécutée  par  M.  A. 
Miliot,  d'après  le  type  conservé  dans  les  Collections  du  Muséum,  provenant  de 
Taiti,  et  décrit  à  nouveau  par  M.  le  D^  Jacques  Pellegrin  {Bull.  Mus.  nat.  Hist. 
natur.,  1912 ,  p.  207). 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM   NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


RÉUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 


NEW  YORK 

«OTANICAU 

{JAKUtiN. 


PARIS 


IMPRIMERIE  NATIONALE 


MDGCGGXIII 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


RÉUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES   DU  MUSÉUM 


ANNEE   1913 


N«  4 


PARIS 

IMPRIMERIE   NATIONALE 


MDGGCCXIIl 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  vouloir  bien  se  rappeler  que 
l'étendue  des  notes  insérées  dans  le  Bulletin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulletin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
chés des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  que  leurs  manuscrits. 

SOCIÉTÉ 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


I.  But  et  composition  de  la  Société. 

Article  premier. 

L'Association  dite  Société  des  Amin  du  Muséum  national  d'histoire  natu- 
relle, fondée  en  1907,  a  pour  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cet  établissement,  d'enrichir  ses  collections,  ménageries,  laboratoires, 
serres,  jardins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientiliques  et 
renseignement  qui  s'y  rallachent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

Article  3. 

L'Association  se  compose  de  Membres  titulaires ,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs ,  qui  doivent  être  agréés  par  le  Conseil  d'administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  faut  payer  une  cotisation  annuelle  d'au 
moins  1 0  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
(ixe  de  1 5o  francs. 

Pour  être  Membre  donateur,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
5oo  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  francs  par  an. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum ,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
ou  des  objets,  meubles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs '''. 

<'5  S'adresser  pour  les  versements  à  M.  Pierre  SFasson,  trésorier  de  l'Association, 
120,  boulevard  Saint-Germain. 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM   NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE. 


ANNÉE    1913.  —   N°    1. 


O'S'O- 


137'  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM. 

28   JANVIER  1913. 


PRÉSIDENCE  DE  M.  EDMOND  PERRIER, 

DIRECTEUR  DU  MUSEUM. 


LIBRARY 
NEW  YOkX 
BOTANICaL 

ÛAKUËN. 


I 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  annonce  que  le  fascicule  7  du  Bulletin  a  été 
réparti  et  que  le  fascicule  8  et  dernier  va  être  mis  en  distribution. 

M.  LE  Président  donne  connaissance  des  promotions  suivantes 
qui  ont  eu  lieu  dans  le  personnel  du  Muséum  à  partir  du  1"  janvier 
1918  : 

Assistmit.  —  M.  NicLoux,  de  la  6^  à  la  5'  classe. 

Préparateurs.  —  MM.  Dedoyat,  de  la  2"  à  la  i'^  classe;  Guignard, 
de  la  li^  à  la  3*  classe;  Perrin,  Kollmann,  Legendre  et  Pelourde, 
de  la  6*  à  la  5^  classe. 

Commis.  —  MM.  Miquel,  de  la  5*^  à  la  k"  classe;  Eyre,  de  la 
6^  à  la  b"  classe;  Bérard,  de  la  7*  à  la  6'  classe. 

Garçons  de  galerie.  —  MM.  Auffray,  brigadier,  de  la  7"  à  la 
6^  classe;  Cottereau,  gardien,  de  la  k"  à  la  3^  classe;  Pansart 
et  Meurgey,  gardiens,  de  la  5'  à  la  4'' classe;  Coquil,  gardien,  de  la 
6"  à  la  5^  classe  ;  Sarge^ti,  gardien,  de  la  U^  à  la  3^  classe. 

Garçon  de  bureau.  —  M.  Recktenwald  ,  de  la  k^  à  la  3^  classe. 

Muséum.  —  xix.  * 


Concierge.  —  M.  Hervé,  de  ia  5^  à  la  h^  classe. 

Chefs  de  carrés.  —  MM.  Page,  de  ia  2*  à  ia  1"^  classe;  Rouhaud, 
de  la  3*  à  la  2*  classe. 

Garçons  de  laboratoire.  —  MM.  Wacquet  (A.),  de  la  5^  à  la 
II"  classe;  Simon,  de  la  6"  à  la  5"*  classe;  Caudal,  de  la  7''  à 
ia  6*  classe. 

Gardiens  de  ménagerie.  —  MM.  Jamay,  Dohren  et  Helmus,  de  la  5^ 
à  la  h^  classe;  Bonhomme,  Balancard  et  Legroux,  de  la  6"  à  ia 
5*  classe. 

M.  LE  Président  fait  connaître  que  : 

M.  le  D"^  Vital  Brazil,  Directeur  de  l'Institut  de  Sérothérapie 
antivenimeuse  de  Battantan,  près  Sao-Paulo  (Brésil),  présenté 
par  M.  le  Professeur  Louis  Roule,  et  M.  Carle,  Chef  du  Service 
de  Colonisation  à  Tananarive  (Madagascar),  présenté  par  M.  le 
Professeur  Lacroix,  ont  été  nommés  Correspondants  du  Muséum 
(Assemblée  des  Professeurs  du  16  janvier  1918); 

Un  congé  d'un  an,  sans  traitement,  à  dater  du  1"  novembre 
1919,  a  été  accordé  à  M.  Viguier,  Préparateur  de  ia  Chaire  de 
Botanique  (Organograpbie  et  Physiologie  végétales)  au  Muséum 
(Arrêté  ministériel  du  91  décembre  1912); 

M.  Pellegrin  (François),  Docteur  es  sciences,  a  été  chargé  des 
fonctions  de  Préparateur  de  ladite  Chaire  pendant  ia  durée  du  congé 
accordé  à  M.  Viguier  (Même  arrêté); 

Un  nouveau  congé  d'un  an,  sans  traitement,  à  dater  du  1"  jan- 
vier 1 91 3,  a  été  accordé,  sur  sa  demande,  à  M.  Dantan,  Préparateur 
de  la  Chaire  d'Anatomie  comparée  au  Muséum.  Pendant  la  durée 
de  ce  congé,  M.  Dantan  sera  suppléé  par  M.  Cassaing  (Arrêté  mi- 
nistériel du  i5  janvier  1918); 

Un  nouveau  congé  d'un  an,  sans  traitement,  à  dater  du  i^^'  février 
1913,  a  été  accordé,  sur  sa  demande,  à  M.  Gdérin,  Préparateur 
de  la  Chaire  de  Zoologie  (Annéiides,  Mollusques  et  Zoophytes)  au 
Muséum  (Arrêté  ministériel  du  i5  janvier  1918); 

M.  Germain,  Docteur  es  sciences,  a  été  chargé  des  fonctions  de 
Préparateur  de  cette  Chaire  pendant  la  durée  du  congé  accordé 
à  M.  Guérin  (Arrêté  de  même  date); 


3 


M.  Stanislas  Meunier,  Professeur  de  Géoiogie  au  Muséum,  a  été 
nommé,  pour  l'année  191 3,  Assesseur  du  Directeur  de  l'Etablisse- 
ment (Arrêté  ministériel  du  22  janvier  10 13); 

M.  L.  BiDEAULT,  dessinateur,  a  été  nommé  Officier  de  l'Instruction 
publique  ; 

M"^  Le  Rat,  Correspondante  du  Muséum ,  a  été  nommée  Officier 
d'Académie. 

M.  LE  Président  remet  enfin  en  termes  fort  élogieux  à  M.  Désiré 
Bois,  Assistant  au  Muséum,  les  insignes  du  grade  d'Officier  de 
l'Ordre  de  la  Couronne  que  S.  M.  le  Roi  d'Italie  a  bien  voulu  lui 
conférer. 


PRESENTATION  D  OUVRAGES. 

M.  le  Professeur  Trouessart  présente  à  la  Réunion  des  Naturalistes 
et  olVre  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  le  Catalogue  des  Oiseaux  crEurope 
qu'il  vient  de  publier,  et  fait  connaître  en  quelques  mots  le  plan  de 
cet  ouvrage.  Comme  le  sous-titre  qu'il  porte  l'indique,  il  est  destiné 
à  servir  de  complément  et  de  supplément  à  ÏOrnithologie  Européenne 
de  Degiand  et  Gerbe,  qui  date  de  1867  et  n'est  plus  au  courant 
de  la  science.  L'auteur  a  donné  une  large  place  aux  sous-espèces  ou 
variétés  géographiques,  distinguées  par  les  Ornithologistes  depuis 
une  vingtaine  d'années,  et  qu'il  est  indispensable  de  connaître 
à  notre  époque  oiî  les  questions  de  Transformisme  sont  à  l'ordre 
du  jour.  Par  suite,  la  distribution  géographique  des  espèces  et  des 
sous-espèces  est  indiquée  avec  beaucoup  plus  de  soin  que  dans 
les  ouvrages  qui  ont  traité  précédemment  de  la  Faune  européenne, 
et  l'auteur  insiste  sur  la  distinction  qu'il  y  a  lieu  d'établir  entre  les 
formes  migratrices  et  les /ormes  sédentaires  de  beaucoup  d'espèces  que 
les  anciens  Ornithologistes  considéraient  à  tort  comme  identiques. 

M.  Jacques  Surcouf,  Chef  des  travaux  au  Laboratoire  colonial, 
présente  et  offre  pour  la  Bibliothèque  du  Muséum  la  seconde  partie 
de  son  ouvrage  sur  les  Diptères  vulnérants  du  Venezuela.  La  publica- 
tion de  cet  ouvrage,  illustré  de  nombreuses  figures,  a  été  faite 
aux  frais  du  premier  Congrès  de  médecine  tenu  au  Venezuela  en 
l'honneur  du  Centenaire  de  son  Indépendance. 


—  li  — 

ffCet  ouvrage  comprend  l'étude  des  Brachycères  piqueurs  et  le 
cadre  d'un  Gmera  des  Tabanides  dont  le  manuscrit  est  par  ailleurs 
terminé.  Il  comprend  en  outre  les  observations  générales  qu'il  était 
nécessaire  de  grouper. 

ffNous  espérons,  le  D""  Gonzalez  Rincones,  mon  collaborateur  et 
moi,  avoir  fait  œuvre  utile  en  publiant  ce  travail,  que  nous  nous 
efforcerons  de  compléter  dans  l'avenir.  ti 


COMMUNICATIONS. 


Descriptios  d'un  gesre  nouveau  et  de  deux  espèces  nouvelles 
DE  Poissons  antarctiques, 

PAR  M.  LoLis  Roule,  Professeur  au  Muséum, 

Les  descriptions  sont  faites  d'après  des  exemplaires  recueillis  par  l'Expé- 
dition du  Pourquoi-Pas  ?,  que  dirigeait  M.  le  D'  J.  Cliarcot. 

Artedidraco  Lonnbergi  nov.  sp. 

Un  seul  individu ,  pris,  avec  l'espèce  suivante,  à  280  mètres  de  profon- 
deur, le  21  janvier  1909,  par  L.  S.  68°  00'  et  G.  W,  P.  70°  90'  au  large 
de  la  Baie  Marguerite  et  de  l'Ile  Jenny. 

Cette  espèce  est  dédiée  à  M.  le  Professeur  A.  E.  J.  Lônnberg,  de  Stock- 
holm ,  fondateur  du  genre  Artedidraco  (  1 906  )  : 

D  3/97         A  -21         Pli         V5. 

DiAGNosE  ESSENTIELLE.  —  Dimensions.  —  La  longueur  du  corps,  cau- 
dale non  comprise,  mesure  78  millimètres. 

Proportions.  —  Corps  élancé  ;  la  hauteur  du  tronc  fait  environ  le  septième 
de  la  longueur  du  corps ,  caudale  non  comprise. 

Tête  relativement  étroite;  sa  largeur,  au  niveau  du  battant  operculaire, 
fait  les  trois  quarts  de  sa  longueur.  —  Espace  interorbitaire  fort  étroit , 
presque  nul.  —  Yeux  grands  ;  leur  diamètre  mesure  un  peu  plus  du  tiers 
de  la  longueur  de  la  tête. 

1"  dorsale  à  trois  rayons,  dont  le  1"  et  le  2'  beaucoup  plus  longs  que 
le  3';  sa  hauteur  égale  sensiblement  celle  de  la  2"  dorsale.  Celle-ci  ne  s'étend 
pas  en  arrière  jusqu'à  la  caudale,  et  dégage  en  partie  le  pédoncule  caudal. 


—  5  — 

Caudale  mesurant  environ  le  cinquième  de  la  longueur  totale  du  corps 
entier.  Anale  longue,  étendue  jusqu'au  début  de  la  caudale.  Pectorales 
relativement  courtes,  n'atteignant  pas  le  début  de  l'anale. 

Coloration  (dans  l'alcool).  —  Teinte  générale  d'un  jaune  brunâtre  assez 
clair.  Nageoires  de  couleur  gris  jaunâtre.  Des  macules  d'un  gris  foncé 
sur  la  tête,  le  dos  et  les  flancs. 

DiAGNOsE  DIFFÉRENTIELLE.  —  Le  genre  Artedtdraco  renferme  deux  séries 
d'espèces.  La  première  série  contient  A.  mirus  Lônnb.  et^.  Scottsbergi 
Lônnb.;  elle  est  caractérisée  par  sa  possession  d'une  i"  dorsale  à  trois 
rayons,  et  par  les  chiffres  relativement  minimes  des  rayons  de  la  a"  dorsale 
(  2  3-0. 5  )  et  de  ceux  de  l'anale  (  1 7- 1 9  ).  La  seconde  série  renferme  seulement 
A.  SItaJdetoni  Waïte;  son  caractère  principal  porte  sur  le  nombre  plus  élevé 
des  rayons  de  la  1"  dorsale  (5),  de  ceux  de  la  2'  dorsale  (97)  et  de  ceux 
de  l'anale  (20). 

La  présente  espèce,  A.  Lônnbergi  nov.  sp.,  se  rapproche  d'i.  Shalcle- 
toni  W,  par  les  nombres  des  rayons  de  la  2'  dorsale  (27),  et  de  ceux  de 
l'anale  (^21);  mais  elle  présente  avec  la  première  série  des  affinités  plus 
étroites  encore,  car  sa  1"  dorsale  ne  porte  que  trois  rayons. 

Eu  outre,  elle  diflere  d'i.  mirus  Lonnb.  et  d'i.  Scottsbergi  LiJnnh.  par 
d'autres  particularités  complémentaires.  Son  corps  est  plus  étroit,  plus 
élancé;  ses  yeux  sont  plus  grands;  sa  1"  dorsale  est  plus  haute;  sa  2" dor- 
sale ne  s'unit  pas  au  début  de  la  caudale  par  un  repli  tégumentaire ;  ses 
pectorales  sont  plus  courtes. 

Observations.  —  Cette  espèce  est  remarquable ,  non  seulement  en  co 
qu'elle  constitue  un  type  mixte  parmi  les  espèces  déjà  connues  du  genre 
Artedidraco ,  mais  aussi  en  ce  qu'elle  accomplit ,  à  de  certains  égards ,  un 
passage  vers  le  genre  suivant  Dolloidraco.  Elle  s'écarte  des  trois  autres 
espèces  (ï Artedidraco  et  se  rapproche  de  Dolloidraco  par  sa  1"  dorsale 
haute,  et  par  sa  2°  dorsale  qui  n'atteint  pas  la  caudale.  Peut-être  devrait-on 
la  considérer  comme  appartenant  à  un  autre  genre,  non  décrit  encore. 
Mais,  n'ayant  à  ma  disposition  qu'un  seul  exemplaire,  j'estime  qu'il  con- 
vient de  réserver  cette  question. 

Dolloidraco  NOV.  GEN. 

Ce  genre  appartient  à  la  famille  des  Nototkéiiidés.  11  est  dédié  à  M.  le 
Professeur  L.  Dollo ,  de  Bruxelles ,  qui  a  publié ,  sur  les  Poissons  antarc- 
tiques, des  ouvrages  justement  réputés. 

DiAGNOsE  ESSENTIELLE.  —  Corps  cottoïde,  assez  élancé. 
Tête  grosse.  Membrane  branchiostège  largement  unie  à  l'isthme.  Vomer 
non  denté.  Pièces  operculaires  inermes.  Angle  postéro-supérieur  du  battant 


— -  6  — 

operrulaire  tei-miné  par  une  pièce  mince  et  plate,  transparente,  rigide, 
très  saillante,  en  forme  de  cueilleron.  Un  barbillon  inframandibulaire  ter- 
miné en  pointe  mousse  peu  ou  pas  renflée. 

Deux  dorsales  élevées,  i"  dorsale  étroite  et  longue,  à  trois  rayons  iné- 
gaux, les  derniers  étant  les  plus  longs,  à  base  beaucoup  plus  courte 
(deux  à  trois  fois  au  moins)  que  l'intervalle  qui  la  sépai-e  du  début  de  la 
'i'  dorsale,  à  sommet  s' élevant  au-dessus  du  niveau  de  celui  de  la  a'  dor- 
sale. Celle-ci  laisse  libre  en  arrière  une  partie  du  pédoncule  caudal. 

Pédoncule  caudal  libre  presque  entièrement.  Candaie  étroite  et  longue, 
fiiisant  à  elle  seule  près  du  quai't  de  la  longueur  totale. 

Anale  élevée,  relativement  courte,  à  i4-i5  rayons,  interrompue  en 
arrière  de  manière  à  laisser  libre  le  pédoncule  caudal. 

DiAGNOSE  DIFFÉRENTIELLE.  —  Cc  genre  appartient  à  la  série  qui  contient 
déjà  Harpagifer  et  Artedidraco.  Cette  série  mériterait,  tellement  ses  carac- 
tères propres  ont  de  l'importance,  d'être  élevée  au  rang  de  famille,  celle 
des  IInrp<igiJt'ridés ,  que  l'on  séparerait  des  autres  Notolhénidés.  Du  reste, 
la  famille  actuelle  des  Notothénidés  mériterait  à  son  tour,  en  raison  de  son 
extension  croissante  d'après  les  progrès  de  l'ichtyologie  antarctique,  de 
passer  au  rang  de  tribu  sous  le  nom  de  Notothéniforines. 

DoUoidraco  se  rapproche  d' Harpagifer  par  le  corps  cottoïde  et  la  mem- 
brane branchiostège  largement  unie  à  l'isthme.  11  en  diffère  par  les  oper- 
cules inermes,  par  la  présence  de  la  pièce  operculaire  en  cueilleron,  et  par 
la  possession  d'un  barbillon  inframandibulaire. 

DoUoidraco  se  rapproche  davantage  à' Artedidraco ,  qui  possède  aussi 
des  opercules  inermes ,  le  barbillon ,  et  la  pièce  operculaire  en  cueilleron. 
Mais  il  en  diffère  par  les  dimensions  plus  considérables  de  cette  dernière, 
et  par  les  dispositions  de  ses  nageoires  impaires.  Les  dorsales  et  l'anale  de 
DoUoidraco  sont  plus  hautes  et  plus  courtes  que  leurs  similaires  d' Artedi- 
draco; elles  dégagent  en  arrière  le  pédoncule  caudal;  en  avant,  la  i"  dor- 
sale se  dresse  sous  la  forme  d'un  appendice  étroit  et  long,  à  trois  rayons, 
dont  le  9*  et  le  3°  sont  plus  hauts  que  le  premier. 

DoUoidraco  longedorsalis  nov.  sp. 

Six  exemplaires  pris,  à  aSo  mètres  de  profondeur,  le  ai  janvier  1909, 
par  L.  S.  68°  00'  et  G.  W.  P.  70°  ao',  au  large  de  la  Baie  Marguerite  et 
de  rile  Jenny. 

D  3/22-25         A  1 4-1 5         P  16-17         V6         G  12. 
DiAGNOSE.  —  Caractères  du  genre. 

Dimensions.  —  Longuem-s  respectives  du  corps  (caudale  non  comprise) 
chez  les  six  individus  :  89  millimètres,  85  millimètres,  85  miUimètres, 
79  millimètres,  77  millimètres,  79  millimètres. 


Proportions.  —  Hauteur  du  tronc  égalant  environ  le  sixième  de  sa  lon- 
gueur (caudale  non  comprise). 

Longueur  de  la  tête  mesurant  un  peu  plus  de  deux  fois  et  demie  la  lon- 
gueur du  corps  (caudale  non  comprise).  Largeur,  prise  au  niveau  du  bat- 
tant operculaire,  sensiblement  égale  à  sa  longueur.  Diamètre  de  l'œil 
égalant  presque  le  tiers  de  celui  de  la  tête.  Espace  interorbitaire  étroit, 
mesurant  moins  du  dixième  de  la  longueur  de  la  tête.  Longueur  du  bar- 
billon égalant  près  de  la  moitié  de  la  longueur  de  la  tête;  le  barbillon, 
rabattu  en  arrière,  dépasse  de  peu  le  milieu  de  l'œil. 

1'°  dorsale  à  trois  rayons,  le  i"  plus  court  que  le  a"  et  le  3',  ceux-ci 
égaux  en  hauteur  ou  peu  inégaux;  rabattue  en  arrière,  cette  dorsale  atteint 
le  6'  ou  le  7'  rayon  de  la  seconde  dorsale.  Ventrales  courtes,  n'atteignant 
pas  l'anale.  Pectorales  dépassant  en  arrière  le  début  de  l'anale. 

Coloration  (dans  l'alcool).  —  Teinte  générale  jaune  brun  clair,  avec  ma- 
cules brun  rougeâtre. 

Tête  montrant  une  tache  foncée  sous  l'orbite,  une  autre  sous  l'opercule. 

Nageoires  impaires  d'un  gris  jaunâtre  clair,  avec  macules  brun  foncé 
plus  ou  moins  larges  et  nombreuses  ;  1"  dorsale  de  couleur  presque  entiè- 
rement foncée;  caudale  avec  base  foncée.  —  Ventrales  de  teinte  gi-ise.  Pec- 
torales de  teinte  grise,  vergetées  de  bandes  verticales  foncées. 

Variations.  —  Les  variations  portent  sur  la  largeur  de  l'espace  interor- 
bitaire et  sur  le  nombre  des  rayons  des  nageoires. 

L'espace  interorbitaire  est  toujours  étroit;  sa  largeur  ne  dépasse  point  le 
dixième  de  la  longueur  de  la  tête,  mais  elle  peut  descendre  jusqu'au  tren- 
tième de  cette  longueur.  Dans  ce  dernier  cas ,  les  orbites  se  touchent  presque  ; 
ailleurs,  cet  espace  est  appréciable. 

Sur  les  six  individus,  les  nombres  des  rayons  de  la  1"  dorsale  (3)  et 
des  ventrales  (G)  sont  constants.  Celui  des  rayons  de  la  2°  dorsale  est  de 
99  sur  un  individu,  de  9 3  sur  quatre  autres,  de  26  sur  le  dernier.  Celui 
des  rayons  de  l'anale  est  de  1  k  sur  deux  individus ,  de  1 5  sur  les  quatre 
autres.  Celui  des  rayons  des  pectorales  est  habituellement  de  16 ,  sauf  sur  un 
exemplaire  qui  en  a  17;  ce  même  exemplaire  est  de  ceux  (pii  portent 
i5  rayons  à  l'anale  et  23  rayons  à  la  seconde  dorsale. 


Observations  sur  l  Ovaire  de  Protopterus  annectens  Oweis 

[Poissons  Dipnés), 

PAR  M.  Louis  Semichon. 

J'ai  eu  l'occasion  d'examiner  l'ovaire  d'un  Poisson  Dipné,  le  Protopterus 
annectens,  ayant  vécu  à  la  Ménagerie. 


—   8  — 

L'animal,  incisé  sur  la  ligne  médiane  ventrale,  fut  plongé  vivant  encore 
dans  le  liquide  de  Bouin. 

A  peu  près  de  même  dimension ,  les  deux  ovaires  s'étendent  de  chaque 
côté  du  corps  depuis  la  région  pelvienne  en  arrière  jusqu'à  la  partie  anlé- 
térieure  du  foie  dont  ils  n'atteignent  pas  l'extrémité.  Les  œufs  étaient  de 
tailles  variées;  les  plus  gros  atteignaient  6  millimètres  de  diamètre. 

Les  plus  petits  avaient  un  cytoplasme  amphophile  presque  basophile, 
la  vésicule  germinative  sphérique  ne  présentant  rien  de  particulier.  H  n'en 
est  pas  de  même  des  œufs  de  i/a  millimètre  environ,  chez  lesquels 
l'élection  des  matières  colorantes  donnait  des  caractères  chromatiques  extrê- 
mement nets. 

Le  contour  de  la  vésicule  germinative  était  onduleux  et  les  nucléoles 
nombreux,  situés  pour  la  plupart  au  contact  de  cette  membrane,  prenaient 
très  énergiquement  l'aurantia,  qui  ne  se  fixait  aucunement  sur  les  autres 
parties  de  l'œuf,  nucléaires  ou  cytoplasmiques. 

La  chromaline  était  disposée  en  cordons  llexueux  plus  ou  moins  ramifiés 
par  places ,  formés  de  granulations  placées  bout  à  bout  et  hérissés  sur  toute 
leur  longueur  de  très  fins  prolongements  latéraux  (c'est  là  un  aspect  très 
connu  et  fréquent  dans  les  œufs  de  tous  les  groupes  de  Vertébrés).  Le  cyto- 
plasme se  colorait  bien  à  ce  stade  par  presque  toutes  les  couleurs  acides 
usuelles.  Il  n'y  avait  pas  encore  de  granulations  vitellines. 

Dans  les  œufs  de  grande  taille  celles-ci  étaient  abondantes  et  présentaient 
la  même  affinité  pour  l'aurantia  que  les  nucléoles  de  la  vésicule  germinative 
(au  stade  précédemment  décrit).  Les  granulations  des  œufs  de  3  à 
6  millimètres  qui  ne  prennent  pas  l'aurantia  sont  notablement  plus 
petites  que  les  granulations  vitellines  proprement  dites  (qui  remplissent  la 
masse  de  l'œuf) ,  et  tandis  que  ces  dernières  sont  très  réfringentes ,  les  pre- 
mières le  sont  notablement  moins.  De  plus  elles  sont  situées  presque  toutes 
au  voisinage  de  la  membrane  vitelline. 

J'ai  observé  des  œufs  de  tailles  intermédiaires  (oscillant  autour  de  i  milli- 
mètre) qui  semblaient  en  voie  de  résorption. 

Leur  membrane  restait  continue ,  mais  elle  était  profondément  déprimée 
en  certains  endi-oits ,  et  au  fond  des  dépressions  se  trouvaient  en  générai 
des  leucocytes,  la  plupart  à  granulations  acidophiles.  Jusqu'à  une  certaine 
distance  de  la  membrane  les  granulations  vitellines  manquaient  comme  si 
elles  eussent  été  dissoutes.  Je  n'ai  pas  observé  de  cellules  migratrices  ayant 
fianchi  la  membrane,  qui  restait  continue  et  nettement  visible.  Quant  aux 
granulations  vitellines,  elles  occupaient  toute  la  partie  centrale  de  l'œuf  et 
présentaient  toujours  la  même  affinité  pour  l'aurantia  que  celles  des  œufs 
normaux  plus  gros. 

Autour  des  œufs  en  état  de  résorption  les  leucocytes  acidophiles  étaient 
beaucoup  plus  nombreux  qu'autom'  des  autres. 

Les  différenciations  chromatiques  dont  je  viens  de  parler  ont  été  obte- 


—  9  — 

nues  par  i'emploi  d'une  méthode  générale  cpii  consiste  à  ajouter  à  un  colo- 
rant acide  (appartenant  à  un  groupe  chimique  à  peu  près  quelconque)  un 
colorant  également  acide  appartenant  au  groupe  nitré.  Si  je  cite  l'aurantia , 
c'est  parce  que  sa  coloration  intense  en  rend  l'emploi  avantageux,  mais  le 
jaune  naphtol  S  et  le  jaune  de  Martius  donnent  des  élections  aussi  par- 
faites, lorsqu'on  lave  rcqndemeiit  à  l'alcool. 

Les  colorants  acides  peuvent  être  précéde's  de  certains  colorants  basiques 
non  mordancés  ou  d'une  solution  alunée  quelconque  d'hématéine.  Mais  l'hé- 
matoxyline  au  fer  entrave  l'action  du  mélange  que  j'ai  employé.  Il  en  est 
de  même  des  couleurs  du  triphénylméthane.  Ces  couleurs  et  l'hématoxyline 
ferrique  se  fixent  d'ailleurs  plus  ou  moins  sur  les  nucléoles  et  sur  les  granu- 
lations vitellines. 

Mais  après  l'hémalun,  l'hématoxyline  d'Ehrlich,  ou  le  bleu  de  toluidine, 
le  mélange  de  colorant  nitré  en  solution  aqueuse  saturée  avec  la  solution 
aqueuse  à  5  pour  looo  de  l'autre  colorant  acide  donne  des  résultats 
constants. 

L'affinité  élective  des  formations  de  réserve  de  l'œuf  pour  les  colorants 
nitrés  se  manifeste  aux  deux  étapes  principales  de  leur  formation  :  la  pre- 
mière, dans  la  vésicule  germinative,  par  l'augmentation  de  nombre  et 
l'accroissement  de  ses  nucléoles;  la  seconde,  dans  le  cytoplasme,  par 
la  constitution  des  granulations  vitellines.  Celles-ci  conservent  cette  affinité 
tant  qu'elles  ne  sont  pas  altérées. 


Sur  une  nouvelle  observation  de  Crabes  habitant  les  coquilles  vides 

DES   BaLÀNES. 

Note  de  M.  J.  G.  de  Man,  présentée  par  M.  E.-L.  Bouvier. 

C'est  à  M.  A.-E.  Malard-Duméril ,  chef  des  Travaux  scieuliiîques  au  La- 
boratoire de  Tatihou,  que  nous  sommes  redevables  de  cette  observation 
intéressante.  Un  navire  était  arrivé  à  Saint- Vaast-la-Hougue,  venant  de  Ma- 
dagascar; sa  coque  était  couverte  de  Baianes ,  appartenant,  selon  M.  Gruvel, 
à  la  variété  communis  et  à  la  variété  zébra  du  bien  connu  Balamis  tintinna- 
hulum.  L.-M.  Maiard  fit  la  découverte  que  chaque  Balane  vide  était  habitée 
par  un  petit  Crabe  vivant,  qui  en  avait  pris  possession.  Il  envoya  un  cer- 
tain nombre  de  ces  Crabes  à  M.  le  Professeur  E.-L.  Bouvier  :  douze  étaient 
encore  dans  les  Baianes,  tandis  que  les  autres,  au  nombre  de  soixante- 
deux,  avaient  été  retirés  de  ces  coquilles,  qui  sont  fort  encombrantes. 
A  l'exception  d'une  douzaine  de  très  petite  taille,  ces  Crabes  appartenaient 
tous  à  la  même  espèce.  M.  Bouvier  eut  la  bonté  de  me  soumettre  une  hui- 


—  10  — 

taine  de  ces  derniers ,  dont  deux  se  trouvent  encore  dans  ies  Balanes ,  ainsi 
que  les  douze  petits  individus,  qui  appartiennent  à  d'autres  espèces. 

Je  me  souvins  aussitôt  d'avoir  vu  jadis  l'espèce  à  laquelle  la  grande  ma- 
jorité de  ces  Crabes  appartiennent.  Cette  espèce  fut  décrite  par  M"'  Rathbun, 
en  1893,  sous  le  nom  de  Menippe  convexa  Ratlib. ,  avec  laquelle  la  Menippe 
Orlmanni  de  Man  1899  est  identique,  comme  cela  sera  prouvé  dans  la  Note 
suivante.  Le  lait  remarquable  que  cette  espèce  babite  la  coquille  vide  des 
Balanes  était  sans  doute  encore  ignoré.  La  Menippe  comexa^dXhh. ,  en  effet, 
n'était  connue  jusqu'ici  que  par  une  femelle  adulte  mal  conservée  prove- 
nant de  llonolulu,  par  un  mâle  beaucoup  plus  jeune  qui  a  été  capturé  dans 
un  filet  de  pêcbeur  à  Koli-Kong,  sur  la  côte  orientale  du  golfe  de  Siam, 
eulin  par  la  femelle  adulte  et  en  bon  état  qui  a  servi  de  ty[)e  pour  ma 
description  de  la  Menippe  Ortmanni  et  qui  a  été  recueillie  à  Sanggau  sur  le 
Kapoeas,  à  peu  près  à  900  kilomètres  de  son  embouchure,  dans  l'intérieur 
de  Bornéo. 

En  aucun  de  ces  cas  il  n'était  question  de  Balanes.  Peut-être  cependant 
la  femelle  adulte  de  Honolulu  fut-elle  retirée  d'une  Balane,  ce  qui  pourrait 
expliquer  son  mauvais  état  de  conservation.  A  Sanggau  il  n'y  a  probablement 
pas  de  Balanes,  mais  des  navires  ou  des  barcjues  peuvent  les  y  apporter 
de  la  mer,  avec  le  Crabe.  Le  plus  giand  des  soixante-deux  exemplaires  de 
la  Men.  convexa  est  une  femelle  adulte,  dont  la  carapace  est  large 
de  9 4  millim.  5,  tandis  que  celle  du  plus  petit,  un  mâle,  est  large  de 
7  millim.  5.  Nous  voyons  donc  que  l'animal  entre  jeune  dans  les  coquilles. 
M.  Bouvier  suppose  qu'il  se  loge  d'abord  dans  les  coquilles  vides  et  qu'en- 
suite il  vit  en  faisant  carnage  des  Cirrbipèdes  qui  habitent  les  autres.  En 
effet,  ayant  examiné  les  coquilles  occupées,  il  a  constaté  qu'elles  avaient 
pour  voisines  d'autres  coquilles  souvent  vides  et  presque  toujours  plus 
petites;  d'autre  part,  dans  certaines  coquilles  habitées,  on  observe  encore 
des  restes  de  la  membrane  operculaire  du  Cirrhipède,  ce  qui  prouve  que  la 
coquille  a  été  récemment  vid(!e. 

Plusieurs  questions  se  posent  relativement  à  ce  phénomène  remarquable. 
En  premier  lieu,  est-ce  que  ces  Ménippes  ont  généralement  l'habitude  de 
passer  leur  vie  dans  les  Balanes  ou  est-ce  que  les  coquiUes  ne  sont  occu- 
pées qu'accidentellement?  Est-ce  que  les  Crabes  passent  leur  vie  entière 
dans  ies  Balanes  ou  seulement  une  certaine  période?  Les  Crabes  occupent- 
ils  les  Balanes  lorsque  leurs  co(piilles  sont  déjà  vides,  ou  est-ce  que  les 
Cirrhipèdes  sont  attaqués  à  l'état  vivant,  de  façon  que  ces  petits  matois 
seraient  obligés  de  tuer  les  Balanes  et  d'en  dévorer  une  partie?  A  quel 
âge  les  Ménippes  prennent-elles  possession  des  coquilles?  Quelle  est  leur 
nourriture  quand  les  Balanes  sont  dévorées  ? 

La  supposition  que  ces  Ménippes  passent  généralement  leiu"  vie  entière 
dans  les  Balanes  est  peut-être  rendue  probable  par  la  grande  rareté  de  cette 
espèce,  qui  est  restée  inconnue  jusqu'en  1898.  L'espèce  la  plus  voisine  de 


—  11  — 

ia  Men.  conveœa  Rathb.  est  la  Men.  Panope  (Herbst)  [voir  J.  G.  de  Man, 
Notes  from  the  Leyden  Muséum,  t.  XXI,  1899,  p.  60-67],  qiii  n'est  connue 
que  par  le  type  unique  de  Herbst,  une  femeile  provenant  de  Tranquebar 
et  conservée  au  Musée  de  Berlin  :  aucun  autre  exemplaire  n'a  été  retrouvé 
depuis,  autant  que  je  sache.  II  me  semble  donc  vraisemblable  que  la  Men. 
Panope  se  cache  de  la  même  manière  dans  une  Balane  ou  dans  quelque 
autre  coquille. 

Les  douze  individus  de  petite  taille  qui  se  trouvaient  mêlés  aux  Mé- 
nippes  retirées  de  leurs  coquilles  appartiennent  à  quatre  espèces,  dont, 
fait  curieux,  deux  me  semblent  nouvelles.  Ce  sont  :  1°  trois  jeunes  mâles 
du  Leptodius  Voeltthown  Lenz,  1906  ;  9°  un  jeune  mâle  du  Pilumnus  longi- 
cornis  Hilgd. ,  dont  la  carapace  est  large  de  1 1  millim.  5  ;  3°  sept  exem- 
plair-es  (  9  c?,  5  9)  du  Pilumnus  Malardi  nov.  sp. ,  espèce  voisine  du  PU. 
semilanatus  Miers  du  détroit  de  Torrès ,  mais  ayant  la  carapace  plus  élargie 
et  les  pinces  plus  inégales  et  à  granulations  beaucoup  [)lus  serrées  ;  4°  une 
femelle  du  Pihmnus  iruncato-spinosus  nov.  sp. ,  espèce  probablement  de 
petite  taille,  à  front  bilobé,  à  trois  dents  aiguës  en  arrière  de  l'angle 
extraorbitaire,  dont  la  carapace  porte  en  dessus  un  tubercule  conique 
auprès  des  dents  du  bord  antéro-latéral  et  dont  les  [)attes  antérieures  sont 
aimées  d'épines  partie  spiniformes  et  aiguës ,  partie  tronquées'''.  Ces  douze 
petits  Crabes  ont  évidemment  profité  des  Balanes  de  la  même  manière 
que  les  Ménippes,  mais  il  reste  à  savoir  si  ces  quatre  espèces  ont,  comme 
la  Men.  convexa,  l'habitude  de  se  loger  dans  les  coquilles  des  Balanes. 

Ce  fait  remarquable  et  curieux  que  les  coquilles  vides  des  Balanes  sont 
habitées  par  des  Crabes  qui  en  ont  pris  possession,  n'est  cependant  pas 
nouveau  :  le  Pilumnus  Dchaanii  Miers,  en  effet,  a  été  décrit,  en  1879, 
d'après  un  seul  exemplaire ,  une  femelle ,  qui  a  été  trouvée  dans  la  coquille 
d'une  espèce  de  BaJunus  recueillie  dans  le  golfe  de  Yedo  (Japon), 
(E.  J.  Miers,  Proc.  ZooL  Soc.  London,  1879,  p.  Sa).  Mais  c'est  le  seul  cas 
qui  soit  venu  à  ma  connaissance. 

C'  Une  description  détaillée  de  ces  espères,  avec  des  figures,  sera  donnée  plus 
tard. 


12 


Note  svr  l'identité  de  la  Menippe  Ortmanni  de  Man 
AVEC  LA  Menippe  convexa  Ratbbus, 

PAR   M.    LE  J)'  J.    G.  DE   MaN. 

(Avec  une  figdre.) 

Lorsque  la  Menippe  Ortmanni  fut  décrite  par  moi  en  1899  (dans  :  Notes 
fmm  thc  Leijdcn  Muséum,  t.  XXI,  1899,  p.  60-67,  pi.  V,  ûg.  3),  la  Me- 
nippe convexa  liatlib.  n'était  connue  que  par  une  description  succincte  ou 
diagnose,  sans  figures,  publiée  dans  les  Proc.  U.  S.  National  Muséum, 
l.  XVI,  1893,  p.  939,  d'une  femelle  mal  préservée  et  provenant  de  Ho- 
nolulu.  La  fissui'e  triangulaii'e  et  assez  profonde  en  forme  de  V,  qui  ca- 
ractérise fort  bien  cette  espèce,  n'est  indicpiée  dans  la  diagnose  que  comme 
cra  shallow  suIcust,  ;  en  ce  qui  regarde  les  régions  de  la  carapace  on  y  lit  : 
rr  régions  not  defmed,  except  the  anterior  portion  of  the  mesogastric  ré- 
gional, mais  dans  la  femelle  de  Sanggau,  le  type  de  la  Men.  Ortmanni, 
c'est  seulement  l'extrémité  antérieure ,  située  dans  la  bifurcation  du  sillon 
mésogastrique,  qui  était  à  peine  distincte.  L'babitat,  enfin,  était  toul  à  fait 
différent,  la  femelle  de  la  Men.  conoexa  provenant  de  Honolidu,  tandis  que 
le  type  de  la  Men.  Ortmanni  est  une  femelle  capturée  à  Sanggau  sur  le  Ka- 
poeas,  dans  la  grande  île  de  Bornéo,  à  peu  près  à  200  kilomètres  de  l'em- 
bouchure de  celte  rivière.  C'est  pour  ces  raisons-ci  que  la  Men.  Ortmanni 
était  décrite  par  moi  comme  une  espèce  nouvelle. 

Dans  le  beau  travail  de  M"=  Rathbun  sur  les  Crustacés  Bracliyures  et 
Macroures  des  îles  Sandwich,  publié  en  1906  à  Washington  dans  le 
U.  S.  Fish  Commission  Bulletin  for  igoS,  part  III,  on  trouve  une  autre 
description  de  la  femelle  de  Honolulu,  dans  laquelle  la  fissure  frontale  est 
décrite  comme  présentant  la  forme  d'un  V;  et  en  ce  qui  regarde  la  région 
mésogastri([ue,  l'auteur  dit  que  l'extrémité  antérieure  est  indiquée; 
M"°  Hathbun  donne  en  outre  une  bonne  figure  photographique  de  la 
carapace  et  de  la  grande  pince.  Il  tne  paraît  donc  maintenant  certain  que 
la  Men.  Ortmanni  est  identique  avec  la  Men.  convexa  Rathb. ,  et  cette  con- 
clusion est  corroborée  par  l'étude  des  exemplaires  trouvés  dans  les  co- 
quilles du  Balanus  tintinnabulum  et  dont  j'ai  fait  mention  dans  la  Note 
précédente.  Ce  sont  huit  exemplaires ,  dont  deux  se  trouvent  encore  dans 
leurs  Balanes,  tandis  que  les  six  autres  sont  un  mâle  adulte,  un  mâle 
plus  jeune  et  quatre  femelles  dont  une  est  également  adulte.  En  1910, 
M""  liathbuii  nous  a  fait  connaître  le  mâle  de  sa  Meti.  convexa  d'après 
un  jeune  individu  capturé  dans  un  filet  de  pêcheur  à  KoliKong  sur  la  côte 
orientale  du  golfe  de  Siam  (dans  Mém.  de  l'Acad.  Royale  des  Sciences 
et  des  Lettres  de  Danemark,  7°  série,  section  des  Sciences,  t.  V,  n°  h, 


( 


Mméum.  —  M.  Bouvier. 


Pl.  1. 


Noie  sur  ri(l('ulil(''  de  la    !/''/(#'■  Orlinninu  de  Mau 
avec  la  Menip/n^  cm„r.n,  Uallibuu.  |.ar  M.  Ir  D'  -I.  0-  d.'  Man. 


Mmiima  convexa  Rathb.,  mâle  iidiillc  Alidonien. 


—  13  — 

p.  354 ,  où  ce  mâle  a  été  ûguré).  Maintenant  les  six  exemplaires  s'accordent 
non  seulement  fort  bien  avec  les  descriptions  citées  de  la  Men.  convexa, 
mais  aussi  parfaitement  avec  celle  de  ma  Men.  Ortmanni.  Dans  le  tableau 
suivant  les  dimensions  en  millimètres  ont  été  indiquées  et  j'ai  ajouté  les 
dimensions  publiées  par  M"'  Ratliliun  ainsi  que  celles  de  la  femelle  type 
de  la  Men.  Ortmanni.  Le  mâle  adulte  est  plus  d'une  fois  et  demie  aussi 
large  que  le  jeune  exemplaire  de  Koh-Kong.  Sa  carapace  présente  en 
dessus  une  couleur  rouge  brique,  mais  certaines  parties  sont  d'un  pâle 
gris  verdâtre,  c'est-à-dire  la  moitié  externe  des  régions  protogastriques, 
une  tache  à  côté  de  la  dent  pémdtième  du  bord  latéro-antérieur,  et  la  plus 
grande  partie  des  régions  branchiales  ;  on  observe  en  outre  siu-  la  moitié 
postéi'ieui'e  de  la  carapace,  mais  seulement  sous  la  loupe  et  assez  in- 
chstinctement ,  les  petits  points  rouges  mentionnés  par  M""  Rathbun  chez 
le  jeune  mâle  de  Koh-Kong  et  ces  points  se  voient  également  sur  les  pattes- 
mâchoires  externes  et  sur  les  régions  ptérygostomiennes.  La  grande  pince 
est  rouge  brique  en  dehors ,  les  doigts  sont  d'un  brun  foncé  à  extrémités 
blanchâtres ,  mais  rouges  à  leur  base  ;  le  carpe  est  rouge  brique ,  excepté 
au  milieu  de  sa  face  supérieure.  La  petite  pince  est  grisâtre,  les  doigts  sont 
noirs  à  extrémités  blanchâtres  ;  les  pattes  ambulatoires ,  enfin ,  sont  anne- 
lées  de  rouge  brique  sur  un  fond  d'un  gris  pâle  vei'dâtre.  Sur  la  moitié 
antérieure  de  la  surface  supérieure  de  la  carapace  les  ponctuations  sont 
plus  distinctes,  un  peu  plus  [)rofondes  que  chez  les- femelles,  tandis  que 
la  région  cardiaque  est  délimitée  en  arrière  et  latéralement  par  des  sillons 
étroits  mais  distincts  que  l'on  n'observe  pas  chez  la  femelle. 

L'abdomen  du  mâle  (fig.)  est  étroit,  lisse,  finement  ponctué,  avec 
tjuelques  ponctuations  plus  grandes.  11  se  compose  de  sept  articles  ;  l'ar- 
ticle terminal  ou  7°  est  triangiUaire ,  une  fois  et  demie  aussi  large  à  la  base 
que  long  et  à  extrémité  arrondie;  le  6°  est  un  peu  plus  large  près  de  l'ar- 
ticle terminal  (jn'à  son  bord  postérieur;  sa  longueur  n'est  que  deux  tiers 
de  celle  de  l'article  terminal  et  se  rapporte  à  la  largeur  comme  9  à  5.  Le 
5°  article  est  un  peu  plus  long  que  le  6%  à  bords  latéraux  parallèles ,  tandis 
que  les  bords  latéraux  du  U"  sont  légèrement  et  ceux  du  3"  distinctement 
convexes.  La  grande  pince  ressemble  à  celle  de  la  femelle  adidte;  seule- 
ment les  deux  sillons  à  la  face  externe  du  doigt  mobile  sont  moins  déve- 
loppés. La  petite  pince,  enfin,  qui  est  relativement  plus  petite  que  chez  la 
femelle,  paraît,  même  sous  la  loupe,  presque  lisse,  la  granidation  étant 
encore  beaucoup  moins  prononcée  que  chez  la  femelle. 

Chez  la  femelle  adulte  (n°  h  du  tableau)  les  grandes  taches  de  rouge 
brique  n'existent  ni  sur  la  carapace  ni  sur  le  carpe  de  la  grande  patte, 
mais  les  pinces  ont  la  même  couleur  que  chez  le  mâle,  les  petits  points 
rouges  des  pattes-mâchoires  externes  et  des  régions  ptérygostomiennes 
sont  de  même  bien  visibles.  La  carapace  des  jeunes  femelles  est  un  peu 
plus  élargie  que  chez  l'adulte.  Chez  la  femelle ,  dont  la  carapace  est  large  de 


—  là  — 


17  niillim.  25,  la  grande  pince  se  trouve  à  gauche,  chez  les  trois  autres 
exemplaires  à  droite. 

TABLEAU  DES  DIMENSIONS. 


DESIGNATION. 


Largeur  de  la  carapace 

Lougupur  de  la  carapace  jus- 
tement daos  la  ligne  mé- 
diane  

Longueur  de  la  carapace  y 
compris  les  lobes  médians 
du  front 

Épaisseur  de  la  carapace .... 

Distance  des  angles  internes 
des  bords  sus-orbitaires. . . 

Distance  des  angles  externes 
des  bords  sus-orbitaires. .  . 

Largeur  du  bord  postërieur. . 

Largeur  des  orbites 

Hauteur  des  orbites 

Longueur  borizonlale  de  la 
grande  pince 

Longueur  borizontale  des 
doigts  de  la  grande  pince. 

Hauteur  de  la  grande  pince. 

Longueur  borizonlale  de  la 
petile  pince 

Longueur  horizontale  des 
doigU  de  la  petite  pince.. 

Hauteur  de  la  petite  pince.. . 


N"  1. 

N"  2. 

N"  3. 

N°  U. 

N»  5. 

N°  6. 

N°  7. 

N°  8. 

d 

c? 

? 

? 

? 

? 

d* 

$ 

31.00 

7.60 

24. 5o 

32. 5o 

17.35 

i4.5o 

12.90 

21.00 

i5.35 

5.5o 

17.00 

16. 5o 

12.35 

10.75 

15.75 

5.60 

17.50 

17.00 

12.50 

11.00 

9-7"' 

i5.5o 

11. 5o 

i.oo 

13.00 

13.00 

9.50 

8.00 

7.50 

3.5o 

7.50 

6.5o 

5.3o 

4.75 

5.80 

11. 5o 

5.25 

i3.35 

12.00 

9-75 

8.60 

8.75 

3.75 

8.00 

9.00 

6.5o 

5.00 

9.5o 

I.IO 

3.00 

2.5o 

9.00 

..75 

2.95 

1.00 

3.5o 

3.00 

1.75 

1.60 

a3.5o 

6.00 

90.00 

i5.oo 

i3.5o 

9. no 

3.00 

8.5o 

6..50 

5.00 

13.00 

;5.io 

1 1.00 

7.75 

7.25 

10.00 

4.50 

i5.oo 

i4.5o 

10. 5o 

9.50 

4.5o 

3.00 

5.5o 

6.5o 

4.5o 

3.75 

4.75 

2.30 

7.50 

7.00 

5.00 

4.5o 

N°  9. 


19.30 
i4.oo 

9.50 

5.66 

10. 3o 
5.00 
3.96 
9.00 

.7.00 

7.00 
9.00 

13. 5o 

6.00 
6.00 


N°  1-6.  Les  six  exemplaires  trouvés  dans  les  Balanes;  cbez  le  n°  3  la  grande  pince  fait  dé- 
faut. —  N"  7.  Mâle  de  Koh-Kong.  —  N"  8.  Femelle  de  Houololu.  —  ^"'  9.  Femelle  de 
Sanggau  ,  type  de  la  Menippe  Ortmanni. 


Distribution  géogi^aphique  :  Honolulu  (Rathbun);  Koh-Kong  dans  le 
golfe  de  Siam  (Rathbun)  ;  Sanggau  sur  le  Kapoeas  (de  Man)  ;  Madagascar 
(de  Man). 


15 


RÉCOLTE  DE  M.   R.   ElLEyBERGER  AU    GaBOX. 

Description 
DVN  ColÉoptère  nouveau  de  la  famille  des  PsÉlaphides  , 

PAR  M.  A.  Raffray. 


Ogmocerus  scabricollis  nov.  sp. 

Oblongus,  panim  convexus,  castaneus,  capite  et  protliorace  obscurio- 
ribus ,  tenuiter  flavo-hirtus ,  capite  et  femoribus  conferlira  punctatis ,  pro- 
thorace  crasse  rugoso-verniiculato.  Gapiit  postice  attenuatum,  vertice 
depressum  et  bifoveatum,  tuljerculo  antennario  apice  sulcato.  Antenna^, 
geniculalîi!,  elongata3,  ad  apiceni  gradatim  incrassatœ,  arliculis  i  capite 
et  prolhorace  simul  sumptis  paululum  breviore,  leviter  sinuato,  a  qua- 
drato,  3-7  iatitiidine  sua  paululum  longioribus,  valde  crescentibus , 
8-9  subquadratis,  10  leviter  transverso,  11  breviter  ovato,  basi  truncato. 
Prothorax  latitudine  sua  paululum  longior,  antice  attenuatus,  lateribus 
subparallelis,  fovea  et  sulco  lateralibus.  Elytra  subquadrata,  humeris 
obliquis ,  leviter  elevalis ,  basi  bifoveata ,  stria  dorsali  ante  apicem  abbreviata. 
Abdomen  elytris  longius,  segmentis  dorsalibus  ad  apicem  decrescentibus. 
Pedes  elongati,  femoribus  ad  apiceni  clavatis,  tibiis  subrectis  9.  Long. 
Il  millim.  5o. 

Ce  magnifique  Insecte ,  malheureusement  représenté  par  un  seul  exem- 
plaire 9,  porte  à  6  le  nombre  des  espèces  connues  de  ce  genre  africain  qui 
renferme  les  plus  grands  Psélaphides,  remarquables  non  seulement  par 
leur  taille ,  mais  aussi  par  leurs  antennes  fortement  géniculées. 

C'est  de  Giganteus  Raiïr.  d'Abyssiuie  que  celte  nouvelle  espèce  se  rap- 
px'oche  le  plus  par  la  sculpture  vermiculëe  du  prothorax  qui  est  encore  plus 
forte;  mais  il  en  diffère  surtout  par  les  antennes,  qu'il  est  facile  de  com- 
parer, car  les  deux  types  sont  des  9  :  Giganteus  a  le  6°  article  des  antennes 
assez  brusquement  plus  gros  que  le  5%  surtout  plus  large,  plus  obco- 
nique,et  le  7°,  large,  mais  beaucoup  plus  court,  transversal,  tandis  que 
dans  Scabricollis  les  articles  8-7  sont  tous  plus  longs  que  larges  et  vont  en 
grossissant  rapidement,  mais  régulièrement;  le  1"  article  est  aussi  plus 
long,  plus  grêle  et  moins  sinué.  Ogmocerus  Raffraiji  Cas,  de  Libéria  a  aussi 
le  prothorax  grossièrement  ponctué  et  rugueux,  mais  les  élytres  et  l'ab- 
domen sont  finement  ponctués,  les  antennes  sont  différentes  et  la  taille  est 


—  16  — 

biea  plus  petite  (3  miUim.  76).  Mocquerysl.  Raffr. ,  qui  vient  du  Gabon,  a 
le  prothorax  impouctuë'*'. 

Congo  :  Lambaréné ,  R.  Ellenberger  (Muséum  de  Paris). 


SVR  LE  TOXASCARIS  LEONINA   (LlNSTOw), 

PAR  MM.  L.-G.  Seurat  et  h.  Neuville. 

(Laboratoire  d'Anatomie  comparée.) 

L'élude,  faite  par  l'un  de  nous,  de  l'estomac  d'un  Lion  mort  à  la  Ména- 
gerie du  Muséum  en  août  1912  '"^  nous  a  permis  de  recueillir  une  soixan- 
taine de  Nématodes  appartenant  à  l'espèce  décrite  par  Linstow,  en  igoa, 
sous  le  nom  iVAscaris  leonina  et  rangée  plus  tard  par  Leiper  (1907),  puis 
par  Railliet  et  Henry  (1911),  dans  le  genre  Toxascaris.  Ces  parasites 
occupaient  surtout  le  duodénum  et  l'antre  pyloi-ique  de  l'estomac. 

L'examen  de  l'appareil  génital  femelle  et  plus  spécialement  celui  des 
œufs  de  ce  Nématode  nous  ont  permis  de  faire  quelques  constatations  qu'il 
paraît  intéressant  de  relater  brièvement. 

La  vulve,  peu  apparente,  est  un  orifice  ovale,  de  54  fi  X  36  fx,  allongé 
dans  le  sens  transversal  (fig.  1)  et  situé  vers  le  tiers  antérieur  de  la  longueur 
du  corps f'>.  Elle  donne  accès  dans  un  tube  cylindrique  (vagin,  tronc 
commun  de  l'utérus,  des  auteurs)  [^\^.  2,  w],  qui  se  bifurque  après  un 
trajet  de  5  millimètres.  En  réalité,  ce  rr vagin 'i  est  formé  de  deux  parties 
bien  distinctes  (fig.  2,  v  ait),  se  caractérisant  très  nettement  par  le  degré 
différent  de  coloration  qu'elles  prennent  sous  l'action  d'une  solution  aqueuse 
très  étendue  de  bleu  de  méthylène.  La  première,  faiblement  colorable,  en 
rapport  immédiat  avec  la  vulve,  mesure  2  millimètres;  elle  est  caractérisée 
par  une  assise  musculaire  externe  très  puissante  et  une  membrane  chitineuse 
épaisse,  fortement  plissée  (fig.  2,  v).  Les  œufs,  alignés  suivant  leur  grand 
axe  dans  ce  vestibule  qu'ils  ne  font  que  traverser  pour  parvenir  à  l'exté- 

('^  Dans  les  Annales  de  la  Société  Entomologique  de  France,  1896,  p.  269  et 
270,  j'ai  décrit  VOgmocerus  Mocquerysi  en  parallèle  et  en  comparaison  avec 
Agymsibanus;  malheureusement  j'étais  au  Gap  de  Bonne-Espérance,  trop  loin 
pour  que  les  épreuves  pussent m'èlre  communiquées, el à  l'impression , il  se  fit  une 
déplorable  confusion  :  la  description  de  Mocquerysi  fut  attribuée  à  Y  Agymsibanus  ■ 
et  inversement  celle  d^Agymsihanus  à  Mocquerysi.  Comme  nom  de  genre  on  avait 
aussi  imprimé  Agnocerus ,  au  lieu  de  Ogmocerus  ! 

('>  H.  Neuville,  Sur  un  cas  de  division  stomacale  présenté  par  un  Lion  {Bull. 
Mus.  nat.  Hist.  natur.,  décembre  19  J  9.) 

^*)  Longueurs  totales  des  individus  observés  :  58  millimètres,  56  millimètres, 
i5  millimètres  ;  distances  respectives  de  la  vulve  à  l'extrémité  antérieure  :  a  3  milli- 
mètres, 2  3  millimètres,  18  millimètres. 


—  17 


j 


rieur,  y  sont  en  petit  nombre  (nous  en  avons  compté  cinq).  La  seconde 

partie,  ou  région  postérieure  du   rf vagin i^  (fig.   a,  t)  est  remarquable 

au  contraire  par  la  vive  coloration  qu'elle 

prend   sous   l'action   du   même   réactif; 

cette  intensité  de  coloration  est  liée   à 

l'existence  d'une  assise  interne  de  hautes 

cellules  épithéiiales ,  s'aiïrontant  par  leur 

face  libre  de  telle  sorte  que  la  lumière 

centrale  de  cette  trompe  se  trouve  très 

réduite.  Cette  dernière   partie  de  l'ové- 

jecteur  est  très  dilatable,  car  les  œufs  la 

traversent  dans  n'importe  quel  sens,  en 

refoulant  son  épithéiium. 

Les  œufs  s'accumulent  et  évoluent  dans 
la  région  terminale  des  utérus,  formée 
chacune  (voir  fig.  2)  d'une  portion  cy- 
lindrique ,  rectiligne ,  mesurant  1 1  milli- 
mètres de  longueur  et  renfermant  environ 
quinze  cents  œufs  à  coque  épaisse ,  pressés 
les  uns  contre  les  autres.  On  les  y  trouve 
à  tous  les  stades ,  les  uns  renfermant  une 
larve,  d'autres  étant  en  voie  de  segmen- 
tation aux  stades  9  ou  /i ,  d'autres  enfin 
restant  insegmentés.  Leur  protoplasme 
est  très  riche  en  vitellus  nutritif,  et,  de 
ce  fait,  est  opaque. 

Ces  œufs  (fig.  3),  presque  arrondis, 
mesurent  SU  (x  de  longueur  xjo  (j.  de 
largeur.  Ils  sont  protégés  par  une  coque 
lisse,  épaisse,  chitineuse  (fig.  3,  c),  ta- 
pissée intérieurement  d'une  membrane 
vitelline   (fig.  3,  v);  cette  dernière  est 


6/^. 


Toxascaris  leonina  (Linstow). 
Fig.  1.  Vulve,  vue  de  face. 


Fig.  2.  Ovéjecteur  et   utérus  : 

beaucoup  plus  grande  que  l'enveloppe  jj,  vestibule;  t,  trompe;  m,  utérus, 

externe,  en  sorte  qu'elle  est  fortement  bourrés  d'œufs. 

plissée  et  donne  l'apparence  d'un  revête-  L'échetie  représente  100  ft  et 

ment  formé  de  plusieurs  assises  concen-  f   "-^m^^^    exclusivement   à    la 

n               1'   '                •                 '  ligure  1. 
triques.  Par  une  légère  pression  exercée 

sur  la  lamelle  couvre-objet,  on  augmente  les  dimensions  de  la  coque  et  on 
arrive  à  déplisser  complètement  la  membrane  vitelline  (fig.  4)'^'. 


'^'  L'œuf  d'une  espèce  voisine,  Toxascaris  limbata  Railliet  et  Henry,  du  Chien, 
présente  la  même  structure,  mais  sa  membrane  vitelline  n'est  pas  plissée  (fig.  6) 
de  telle  sorte  qu'il  semble  plus  transparent. 

MCSÉCM,   XIX.  2 


—  18  — 

La  majorité  des  œufs  contenus  dans  les  utérus  et  dans  1  ovéjecteur  ren- 
fei-ment  des  larves  ;  cependant  il  est  intéressant  de  noter,  —  et  cela  même 
dans  la  région  ultime  de  Tovéjecteur,  attenante  à  la  vulve,  —  l'existence 
d'œufs  non  segmentés,  intercalés  eTltre  les  œufs  larvés.  Il  est  possible  de 
provoquer  Téclosion  de  ces  larves  en  faisant  éclater  la  coque  par  une  pres- 
sion exercée  avec  ménagement  sur  la  lamelle  couvre-objet;  la  larve  ainsi 
obtenue  (lig.  5)  n'est  pas  au  premier  stade,  mais  déjà  enkystée,  ce  qui 
indique  qu'elle  accomplit  une  partie  de  son  évolution  à  l'intérieur  de  la 
coque  de  l'œuf,  avant  que  ce  dernier  soit  pondu.  Ses  caractéristiques  sont 
les  suivantes  : 

Longueur  totale,  260  fx;  épaissem- maxima ,  90  fx  ;  longueur  de  la  queue, 
9  2  fi;  pore  excréteur  très  apparent,  décelé  par  un  petit  bouton  peu  saillant, 
situé  à  54fx  de  l'extrémité  céphalique  (fig.  5,  e);  queue  régulièrement 
atténuée. 

Cette  larve  s'agite  faiblement  dans  l'eau  ordinaire  ou  le  liquide  physio- 
logique et  sa  vitalité  paraît  très  faible.  Au  contraire ,  cette  vitalité  est  très 
grande  quand  la  larve  est  protégée  par  la  coque,  qui  la  soustrait  complète- 
ment à  certaines  influences  extérieures ,  comme  le  prouve  l'observation  suivante. 

Immédiatement  après  l'autopsie  du  Lion  (26  août  1912),  les  Nématodes 
fuirent  plongés,  avec  la  partie  du  tube  digestif  les  contenant ,  dans  une  solu- 
tion renfermant  10  p.  100  de  formaldéhyde  commerciale,  laquelle  fut  par 
surcroît  injectée  dans  cette  partie  du  tube  digestif  de  manière  à  la  rem- 
plir. Or,  au  moment  où  nous  rédigeons  cette  observation,  c'est-à-dire 
après  cinq  mois  de  séjour  dans  ce  puissant  fixateur,  les  œufs  larvés  ren- 
fermés dans  les  utérus  ne  sont  pas  tués ,  car  les  larves  continuent  à  s'agiter  à 
l'intérieur  de  leur  coque,  et  les  œufs  situés  au  contact  immédiat  de  la  vulve 
sont  également  intacts  *''. 

L'extrême  résistance  des  œufs  d'Ascarides,  laquelle  résulte  de  l'imper- 
méabilité de  la  coque,  est  d'ailleurs  connue  depuis  longtemps  et  a  été 
signalée  par  un  certain  nombre  d'observateurs.  Davaine  a  montré,  dès  1862  , 
que,  l'œuf  étant  placé  dans  des  conditions  défavorables,  les  embryons  de 
l'Ascaride  et  du  Trichocéphale  de  l'Homme  peuvent  rester  vivants  à  l'inté- 
rieur de  la  coque  pendant  cinq  ans.  Leockart  (1876)  a  constaté  l'extrême 
résistance  à  la  dessiccation  des  œufs  des  Nématodes  parasites  de  l'Homme , 
en  remai-quant  que  cette  dessiccation  suspend  les  processus  embryogéniques. 

(•'  Les  œufs  en  voie  de  segmentation,  contenus  dans  les  utérus,  ont  cessé 
d'évoluer  et  leur  protoplasma  s'est  désagrégé.  Cette  destruction  montre  bien ,  une 
fois  de  plus,  l'imperméabilité  —  ou  tout  au  moins  le  peu  de  perméabilité  —  de 
la  coque.  Elle  résulte  d'un  arrêt  de  développement  dû  à  l'abaissement  de  tempé- 
rature consécutif  à  l'immersion  dans  le  liquide  fixateur,  les  œufs  de  l'Ascaride  du 
Lion  ne  se  développant  normalement,  jusqu'à  l'état  de  larve,  que  dans  le  corps 
de  leur  mère,  partant  de  l'hôte,  c'est-à-dire  à  la  température  du  corps  de  ce 
dernier. 


19  — 


Stiles  et  Gardner  oat  observé  plus  récemment  (1910)  la  résistance  de  ces 
mêmes  œufs  à  la  décomposition.  Cette  résistance,  que  d'autres  auteurs  ont 
également  eu  à  mentionner,  s'affirme  tout  aussi  bien  vis-à-vis  de  l'action 
des  substances  chimiques.  Les  œufs  de  l'Ascaride  du  Chien  continuent  à  se 


(100  n) 

Fig.  3.  OEuf  de  Toxascaris  leonina  (Linstow)  :  c,  coque  chitineuse;  v,  membrane 
vitelline.  —  Fig.  i.  Le  même,  légèrement  comprimé,  immédiatement  avant 
la  sortie  de  la  larve  :  mêmes  lettres.  —  Fig.  5.  Larve  de  Toxascaris  leonina  : 
e,  pore  excréteur.  —  Fig.  6.  OEuf  de  l'Ascaride  du  Chien,  provenant  de  Djelfa 
(Hauts  plateaux  algériens). 

Le  grossissement,  indiqué  par  l'échelle  de  100  jx,  est  le  même  pour  ces  quatre 
figures. 

développer  dans  l'alcool,  l'acide  chromique , l'essence  de  térébenthine.  Munk 
a  trouvé  des  larves  encore  vivantes,  à  l'intérieur  de  la  coque,  après  quinze 
mois  de  séjour  dans  une  solution  de  carbonate  de  potasse  à  2  p.  loo. 
Batailloîv  (1900)  a  considéré  ces  faits  comme  résultant  de  l'existence,  à 
l'intérieur  de  la  coque,  d'un  chorion  membraneux  (membrane  vitelline) 
qui  réalise  une  paroi  semi-perméable  des  plus  parfaites ,  et  de  la  concen- 


—  20  — 

tration  extrême  du  fluide  intérieur,  qui  représente  une  pression  osmotique 

énorme. 

Dernièrement  enfin ,  Roger  S.  Morris  a  pu  faire  des  observations  suivies 
sur  la  résistance  des  œufs  de  certains  Vers  parasites ,  notamment  de  ceux  de 
Y  Ascaris  luinhricoides^^K  et  sur  la  manière  dont  ils  se  comportent  vis-à-vis 
de  la  formaldéhyde,  fixateur  très  employé  pour  la  conservation  du  matériel 
dans  lequel  s'observent  ces  œufs.  D'après  ces  recherches,  les  œufs  de  deux 
Trématodes  :  Schisiosoma  hœmatobium  et  S.  japonicum,  ne  paraissent  pas 
être  tués  par  le  séjour  dans  la  formaldéhyde  à  9  p.  loo.  Ceux  de  YAnkylo- 
stoma  dnodenak  et  du  Necalor  americanus  montrent,  sous  l'action  du  même 
agent,  un  certain  degré  de  distorsion  de  la  coque;  ils  ne  semblent  pas  tués 
immédiatement,  mais  R.  S.  Morris  n'a  cependant  pas  réussi  à  trouver 
d'embryons  après  l'intervention  de  ce  réactif,  ni  à  l'état  de  liberté  ni  même 
à  l'intérieur  des  coques,  et,  d'après  les  détails  qu'il  fournit,  il  semble  que 
la  mort  doive  être  prompte  quand  les  œufs  de  ces  Nématodes  ont  dépassé 
le  stade  8.  Les  œufs  du  Trichuris  trichiura  et  ceux  de  VOxyims  veriuicu- 
laris  ne  lui  ont  pas  présenté  de  signes  de  développement  dans  une  masse 
renfermant  toujours  la  même  dose  (2  p.  ioo)de  formaldéhyde  commerciale. 
Ceux  de  VAscaris  lumbricoides  présentaient  au  contraire  des  embryons  vi- 
vants après  plus  de  vingt-neuf  mois  de  séjour  dans  une  masse  contenant 
une  dose  indéterminée  de  formaldéhyde.  Des  œufs  de  ce  Nématode,  existant 
dans  un  milieu  additionné  de  formaldéhyde  à  la  dose  totale  de  2  p.  100 ,  ne 
présentaient  pas  d'embryons  après  sept  mois  de  conservation;  mais,  après 
un  an  environ,  des  embryons  s'y  montraient,  dont  quelques-uns  étaient 
très  actifs,  et,  cinq  mois  après,  leur  nombre  paraissait  accru.  Ces  em- 
bryons se  développent  probablement  entre  le  sixième  et  le  treizième  mois 
de  conservation. 

Nos  propres  observations  montrent  que,  même  à  la  dose  élevée  de 
10  p.  100,  agissant  non  pas  (comme  cela  a  souvent  lieu  en  pratique)  sur 
une  masse  renfermant  des  parasites  et  dans  laquelle  une  partie  du  réactif 
peut  être  immédiatement  fixée  de  manière  à  diminuer  la  dose  agissante,  mais 
directement  sur  les  parasites  eux-mêmes  (car  le  duodénum  et  l'estomac  du 
Lion  dont  d  s'agit  étaient  complètement  vides  au  moment  de  la  mort  et 
furent  remplis  par  la  solution  conservatrice),  la  formaldéhyde  reste  sans 
action  sur  les  œufs  larvés. 

La  constatation  de  la  résistance  des  œufs  du  Toxascaris  leonina,  résultant 
de  l'imperméabilité  de  leur  coque,  est  des  plus  intéressantes  au  point  de  vue 
biologique.  Par  cette  résistance,  qui  diminue  de  beaucoup  les  chances  de 
destruction,  et  par  l'évolution  de  la  larve  à  l'intérieur  de  la  coque  jusqu'à 

("  Roger  S.  Morris,  The  viability  of  parasilic  ova  in  two  per  cent  formalin 
vnth  especiai  référence  to  Ascaris  lumbricoides  {Bull,  ofthe  John  Hopkins  Hospital, 
Baltimore,  1911,  vol.  22,  p.  299-300). 


—  21   — 

l'état  de  larve  enkystée  infestante,  les  Ascarides  nous  apparaissent,  avec  les 
Oxyures,  comme  les  formes  les  plus  remarquablement  évoluées  dans  la  voie 
du  parasitisme. 


Mollusques  et  Bbachiopodes  de  la  croisiebe  igia 
DU  Pourquoi-Pas?  dans  les  mers  du  Nord, 

PAR  M.  Ed.  Lamy. 

Pendant  la  croisière  d'été  1912  faite  par  le  Pourquoi-Pas  ?  dans  les  mers 
du  Nord,  M.  Ed.  Le  Danois  a  recueilli  à  la  fois  des  Mollusques  vivants  et 
des  coquilles  vides  prélevées  à  titre  d'échantillons  de  fonds;  voici  la  liste  de 
ces  formes  groupées  par  stations  et  comprenant  3  espèces  de  Brachiopodes , 
1  d'Amphineures ,  9  de  Gastropodes  Opisthobranches ,  2  4  de  Gastropodes 
Prosobranches  et  34  de  Pélécypodes  : 

Station  I. 

Lat.  :  5o°23'N.  —  Long.:  ii°o3'W. 

A  l'entrée  de  la  Manche  (Sud  de  l'Irlande). 

Dragage.  —  Profondeur  :  20  mètres;  fonds  :  cailloutis. 

Trachydermon  albus  Linné.  —  1  exemplaire  vivant. 

ScAPHANDER  LiGNARius  Liuué.  —  3  exemplaires  vivants. 

Natica  (Naticina)  catena  Da  Costa.  —  i  exemplaire  mort. 

Tdrritella  coMMUNis  Risso.  —  12  exemplaires  morts. 

Aporrhais  pespelicani  Linné.  —  12  exemplaires  morts. 

Bdccinum  undatum  Linné.  —  4  exemplaires  vivants. 

SiPHO  PROPiNQDUs  Da  Costa.  —  1  exemplaire  vivant,  3  exemplaires  morts. 

LiOMESus  Dalei  Sowerby.  —  1  exemplaire  mort. 

MoNiA  aculeata  Miillei'.  —  1  exemplaire  vivant. 

Chlamys  (tËquipecten)  opercclaris  Linné.  —   2  exemplaires  vivants, 
3  valves. 

C.  (CiiMPTONECTEs)  TiGERiNA  Millier.  —  2  valves. 

Astarte  sulcata  Da  Costa.  —  2  exemplaires  vivants ,  1  exemplaire  mort , 
1  valve. 

IsocARDiA  COR  Linné.  —  1  fragment. 

Cardium  (  Aoanthocardia)  echinatum  Linné.  —  1  valve. 


2'2  

C.  (L.bvicardium)  nokvegiccm  Spengler  var.  gibba  Jeffreys.  —  5  valves. 

DosiNU  LUPiNus  Linné  var.  lincta  Pulteney.  —  a  exemplaires  vivants, 
3  valves. 

Vends  (Ventricola)  casina  Linné.  —  8  valves. 

Tapes  rhomboïdes  Pennant.  —  i  fragment. 

Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brown.  —  i  exemplaire  mort. 

Teredo  norvegica  Spengler.  —  3  exemplaires  vivants. 

Station  XII. 

Westmanhavn  (Feroë)  :  sur  les  rochers. 

LiTT0Ri\A  sAXATiLis  Olivi  subsp.  GROENLANDicA  Menkc.  —  1 2  exemplaires 
vivants. 

—  var.  FuscA  Dautzenberg  et  H.  Fischer.  —  1 9  exemplaires  vivants. 

—  var.  zoNARiA  Bean.  —  3  exemplaires  vivants. 

Station  XX. 

Lat.  :  7o°52'N.  —  Long.  :  10°  33'  W. 

Au  Sud  de  Jau  Mayen. 

Dragage.  —  Profondeur  :  180  mètres;  fonds  :  vase  grise  volcanique. 

Bhynchonella  psittacea  Gmelin.  —  1  exemplaire  mort. 

Natica  (Naticima)  pallida  Broderip  et  Sowerby.  —  1  exemplaire  mort. 

PiLiscDS  radiatus  M.  Sars.  —  1  exemplaire  vivant. 

ScALA  (Boreoscala)  groenlandica  Gheiunitz.  —  1  exemplaire  mort. 

Bl'ccinum  undatum  Linné  var.  zetlandîca  Forbes.  —  1  exemplaire  mort. 

B.  GROENLANDICUM  Ghemnitz.  —  5  exemplaires  vivants. 

B,  HYDROPHANUM  Hancock.  —  2  exemplaires  vivants. 

SiPHo  iSLANDicus  Ghemnitz.  —  1  exemplaire  mort  et  1  fragment. 

S.  tortuosus  Reeve.  —  9  exemplaires  morts. 

S.  UNDDLATUS  Friclc.  —  1  exemplaire  mort. 

Neptdnea  ANTiQUA  Linné  subsp.  tornata  Gould.  —  2  fragments. 

Admete  viridcla  Fabricius.  —  1  exemplaire  mort. 

Leda  pernula  Millier.  —  12  exemplaires  vivants. 

Y0LDIELLA  LEMicDLA  Millier.  —  1  exemplaire  vivant. 

Arca  glacialis  Gray.  —  4  exemplaires  vivants,  3  valves. 


—  23  — 

Myttlus  EDnLis  Linné.  —  i  exemplaire  vivant. 

PiNNA  PECTiNATA  Linné.  —  1  fragment. 

Ghlamys  islandica  Millier.  —  i  exemplaire  vivant,  3  fragments. 

G.  (Pallioldm)  groenlandica  Sowerby.  —  55  exemplaires  vivants. 

Astarte  crebricostata  Forbes  et  Mac  Andrew.  —  4o  exemplaires  vivants , 
10  exemplaires  morts. 

Venus  (Ventricola)  casina  Linné.  —  i  valve. 

Mactra  (Oxyperas)  eluptica  Brown.  —  i  valve. 

Saxicava  arctica  Linné.  —  i  exemplaire  mort. 

S.  (Panomya)  norvegica  Spengler.  —  i  valve. 

Station  XXL 

Lat.  :  70"  57'  N.  —  Long.  :  1 0°  39'  W. 

Côte  Sud  de  Jan  Mayen. 

Dragage.  —  Profondeur  :  37  mètres;  fonds  :  gros  sable  volcanique. 

BccciNUM  GROENLANDICUM  Ghemnitz.  —  1  exemplaire  vivant. 

MoDioLARiA  L/evigata  Gray.  —  1  exemplaire  mort. 

Gyrtodaria  siliqoa  Spengler.  —  1  exemplaire  vivant. 

Saxicava  arctica  Linné.  —  1  exemplaire  vivant. 

Station  XXIV. 

Lat.  :  66°  57'  N.  —  Long.  :  2  3"  5o'  W. 

Entre  Jan  Mayen  et  l'Islande. 

Dragage.  —  Profondeur  :  160  mètres;  fonds  :  vase  fine  volcanique. 

Terebratulina  septentrionalis  Gouthouy.  —  1  exem[)Iaire  mort. 

Magellania  cranidm  Millier.  —  2  exemplaires  morts. 

Scaphander  pungtostriatcs  Mighels.  —  4  exemplaires  vivants. 

PuNCTURELLA  NOACHiNA  Linné. —  1  exemplaire  vivant,  i  exemplaire  mort. 

Edmargarita  cinerea  Gouthouy.  —  i  exemplaire  mort. 

Natica  (Naticina)  pallida  Broderip  et  Sowerby.  —  i  exemplaire  mort. 

Leda  perndla  Millier.  —  k  exemplaires  vivants,  k  exemplaires  morts. 

MoDiOLARiA  NiGRA  Gray.  —  1  exemplaire  vivant. 

MoNiA  AcuLEATA  Millier.  —  1  exemplaire  vivant. 

Astarte  crebricostata  Forbes  et  Mac  Andrew.  —  8  exemplaires  vivants, 
1  exemplaire  mort. 


—  24  — 

Thyasira  Godldi  Philippi.  —  2  exemplaires  vivants,  1  exemplaire  mort. 
Gardium  (Parvicardium)  minimdm  Philippi.  —  1  exemplaire  mort. 
Saxicava  arctica  Linné.  —  1  exemplaire  vivant. 

Station  XXVI. 

Lat.  :  66°  N.  —  Long.  :  26°  19' W. 

A  l'Ouest  de  Tlslande. 

Dragage.  —  Profondeur:  4i  mètres  ;  fonds  :  cocpilles  brisées,  Spongiaires. 

GiBRDLA  (Steromphalus)  tumida  Moutagu.  —  1  exemplaire  mort. 

Amauropsis  islandica  Gmeiin.  —  1  exemplaire  mort. 

Velutina  velutina  Millier.  —  6  exemplaires  vivants,  1  exemplaire  mort. 

Trophon  (Boreotrophon)  clathratus  Linné.  —  1  exemplaire  moi't. 

BucciNUM  undatum  Linné.  —  1  exemplaire  vivant. 

B.  ciliatum  Fabricius.  —  1  fragment. 

Neptdnea  antiqda  Linné  siibsp.  despecta  Linné.  —  1  fragment. 

MoDioLA  MODioLcs  Linné.  —  17  valves. 

MoDiOLARiA  LsviGATA  Gray.  —  2  exemplaires  jeunes  vivants. 

Monta  aculeata  Millier,  —  1  exemplaire  vivant. 

Ghlamys  islandica  Millier.  —  1  exemplaire  vivant  ;  5  valves. 

AsTARTE  elliptica  Browu  var.  intermedia  Sowerby.  —  3  valves. 

A.  (Tridonta)  semisulcata  Leach.  —  5  valves   et  1  exemplaire  jeune 
mort. 

Macoma  calcarea  Ghemnitz.  —  5  valves. 

Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brovvn.  —  1  exemplaire  vivant,  1  exem- 
plaire jeune  mort,  8  valves. 

Mya  truncata  Linné.  —  3  valves. 

—  var.  uDDEVALLENSis  Haucock.  —  12  valves. 

Saxicava   pholadis   Linné.    —  22  exemplaires  vivants,  2  exemplaires 
morts,  17  valves. 

Station  XXVII. 
PatrixÇord  (Islande). 
Dragage.  —  Profondeur  :  5o  mètres;  fonds  :  vase  et  coquilles. 

YoLDiA  LIMATULA  Say.  —  2  exemplaires  vivants,  3  exemplaires  morts, 
U  valves. 


—  25  — 

Note  au  sujet  des  Pecten  de  la  plage  de  Bahia 

RÉCOLTÉS  PAR  M.  SeRRE ,    CoNSUL  DE  FrANCE , 

PAR  M.  A.  Bavay,  Correspondant  du  Muséum. 

M.  Serre,  consul  de  France  à  Babia,  et  correspondanl  du  Muséum,  a 
envoyé  au  Laboratoire  de  Malacologie  un  lot  de  coquilles  recueillies  sur  la 
plage  de  la  localité  qu'il  babite.  Pai-mi  ces  coquilles  se  trouvaient  un  certain 
nombre  de  valves  de  Pecten  qui  furent  mises  à  part  et  dont  M.  le  Profes- 
seur Joubin  voulut  bien  me  confier  l'examen. 

Voici  la  nomenclature  des  espèces  représentées  : 

Pkcten  zic-zAc  L.  —  Nombre  de  valves; 
P.  NODosus  L.  —  Nombre  de  valves; 
P.  Bavayi  Dautzenberg.  —  Nombre  de  valves; 
P.  NANus  Verrill  et  Busb.  —  Une  valve  brisée  ; 
P.  TuRTONiE  E.  Smith.  —  Une  valve  corrodée; 
P.  coMMUTATOs  Monterosato.  —  Nombre  de  valves; 
P.  MUNDus  Reeve.  —  Nombre  de  valves; 
P.  SIMILIS  Laskey.  —  Un  exemplaire. 

Toutes  ces  coquilles  sont  en  général  assez  fraîches  encore  pour  qu'on  ne 
puisse  songer  qu'elles  proviennent  du  lest  des  navires. 

En  somme,  rien  d'inédit  dans  cette  série;  et,  au  point  de  vue  des  Collec- 
tions du  Muséum  ces  valves  dépareillées  ont  peu  de  valeur,  mais  au  point  de 
vue  de  la  distribution  des  espèces,  cette  courte  liste  nous  a  paru  des  plus 
intéressantes. 

En  effet,  les  quatre  premières  espèces  se  rencontrent  aux  Antilles,  la 
première  assez  communément,  la  seconde,  P.  nodosus,  plus  rarement  peut- 
être,  mais  il  me  semble  que  jusqu'à  présent  elle  n'était  signalée  que  des 
Antilles.  Or  elle  paraît  bien  plus  commune  dans  les  parages  de  Bahia. 

Quant  au  P.  Bavatji,  signalé  aussi  aux  Antilles  et  décrit  par  M.  Dautzen- 
berg dans  les  v Mollusques  du  voyage  du  yacht  Chazalie-n  ^  on  l'a  retrouvé  à 
l'embouchure  de  l'Amazone  et  aussi  sur  la  côte  Sud  du  Brésil.  Cette  petite 
espèce,  qui  doit  être  encore  bien  rare  dans  les  collections,  paraît  assez 
commune  sur  la  plage  de  Bahia. 

Pecten  (Cyclopecten)  nanus,  représenté  par  une  seule  valve  supérieure 
brisée,  est  une  espèce  signalée  pour  la  première  fois  sur  la  côte  de  l'Amé- 
rique du  Nord,  dans  les  parages  du  cap  Hatleras.  Le  Chazalie  l'a  récolté 
à  l'île  Tortuga.  Cette  espèce  aurait  donc  une  aire  de  dispersion  assez  longue 
du  Nord  au  Sud ,  puisqu'on  la  rencontre  au  Brésil. 


—  26  — 

P.  Turtonœ  a  été  décrit  par  E.  Smith  sur  des  spécimens  provenant  de 
l'île  Sainte-Hélène. 

Quant  aux  trois  espèces  suivantes ,  leur  présence  à  Baliia  nous  a  quelque 
peu  surpris. 

Peclen  (Pseudamussium)  similis  est,  au  dire  de  Verrill,  une  espèce  du 
Nord  de  l'Europe,  vivant  entre  i5  et  200  brasses.  Elle  est  fort  commune 
dans  le  golfe  de  Gascogne  à  une  certaine  profondeur  ;  elle  vit  aussi  dans  la 
Méditerranée. 

P.  commutalus  Monlerosato  (  =  Philippii  ?ieduz)  vit  dans  la  Méditerranée, 
surtout  sur  la  côte  d'Algérie  ;  on  le  rencontre  aussi  aux  Açores.  M.  E,  Smith 
l'a  décrit  de  l'ile  Sainte-Hélène  sous  le  nom  de  P.  atlanticns.  Des  valves  de 
cette  provenance  authentique  m'ont  permis  de  reconnaître  dans  ce  P.  atlanticus 
notre  P.  commulntus ;  mais  celui-ci  paraît  être  beaucoup  plus  commun  à 
Bahia  que  partout  ailleurs. 

Enfin  la  dernière  espèce,  qui  paraît  fort  commune  à  Bahia,  est  P.  inundus 
Reeve.  Celle-ci  fut  décrite  probablement  sur  un  seul  exemplaire  et  sans 
indication  de  provenance.  Le  hasard  d'une  vente  aux  enchères  fit  jadis 
tomber  entre  mes  mains  une  capsule  portant  pour  étiquette  k  Corse ,  Ajaccio , 
i846,  Grosses,  et  contenant  avec  un  certain  nombre  de  P.  operculans  très 
frais ,  d'une  très  petite  forme  propre  à  ces  parages  de  Corse ,  deux  indivi- 
dus également  frais  du  P.  mundus,  qui  devaient  certainement  être  de  même 
provenance.  Une  indication  fournie  par  le  marquis  de  Monterosato  vint 
confirmer  pour  moi  la  probabilité  de  cet  habitat  méditerranéen.  La  décou- 
verte de  nombreuses  valves  de  P.  mtmdus  dans  les  récoltes  de  M.  Serre,  à 
Bahia ,  infii-me-t-elle  cette  probabilité  ?  Non  certes  ;  ces  valves  de  P.  mundus 
étant  accompagnées,  à  Bahia,  d'un  nombre  tout  aussi  grand  de  valves  du 
P.  commutalus,  dont  l'habitat  méditerranéen  est  indiscutable.  J'arrive  donc 
à  penser  que  ces  deux  espèces  méditerranéennes  vivent  également  aujourd'hui 
sur  la  côte  du  Brésil,  sans  que  nous  puissions  dire  d'où  elles  sont  parties, 
et  le  cas  est  absolument  le  même  pour  P.  similis. 

N'est-il  pas  intéressant  de  constater  que  sur  huit  espèces  de  Pecten 
recueillies  à  Bahia ,  trois  soient  des  espèces  européennes  et  que  leur  présence 
n'ait  jamais  été  observée  aux  Antilles,  dont  la  Faune  littorale  est  cependant 
assez  connue  ? 

La  conclusion  à  tirer  de  ces  faits  est  que  la  Faune  malacologique  littorale 
de  l'Amérique  du  Sud  a  besoin  d'être  étudiée.  11  serait  à  désirer  que  des 
collecteurs  zélés,  comme  M.  Serre,  y  fussent  nombreux;  comme  ce  n'est  pas 
le  cas,  nous  devons  compter  surtout  sur  le  zèle  éclairé  de  notre  Consid  à 
Bahia,  pour  essayer  de  résoudre  ce  problème  de  la  répartion  des  Mollusques 
marins  dans  cette  région. 


—  27  — 

ECHINODERMES  RECUEILLIS   PAR   LE  PoURQUOI-PaS  ? 
DANS  LES   MERS   ARCTIQUES,  EN   IQia 

(Astéries,  Ophiures,  Échinides ) , 

PAR  M.  R.  KOEHLER,  PROFESSEUR  K  LA  FaCULTÉ  DES  SciENGES  DE  LyON. 

M.  le  Professeur  Joubin  m'a  confie'  l'ëtude  des  Echinodermes  recueillis 
par  le  D'  Charcot  au  cours  de  sa  campagne  de  1912,  dans  l'Alianlique 
boréal,  à  bord  du  PoMr^Moi-Pas?.  Je  donnerai  dans  cette  Note  l'énumération 
des  espèces  d'Astéries,  d'Opbiures  et  d'Echinides  rapportées;  la  détermina- 
tion des  Holothuries  et  des  Grinoïdes  est  laite  par  M.  Vaney. 

Station  1. 

Lat.  :  50°  aS'  N.  —  Long.  :  1 1°  o5'  W.  Au  Sud  de  l'Irlande. 
Profondeur:  120  mètres;  cailloutis. 

AsTERiAs  Mcrrayi  J.  Bell.  —  Un  échantillon. 

AsTROPECTEN  iRREGDLARis  Penuaut.  —  Huït  échantillons. 

EcHiNus  AcuTus  Lamarck.  —  Deux  échantillons. 

Spatangus  pcrpureus  0.  F.  Millier.  —  Un  échantillon. 

Station  VIL 

Lat.  :  48°  54'  N.  —  Long.  :  12°  02'  W.  Au  Sud  de  l'Irlande. 
Profondeur:  1/10  mètres;  sable coquillier. 

Stichaster  rosecs  (0.  F.  Millier).  —  Un  échantillon. 

Ophioglypha  lacertosa  (Linck).  —  Un  échantillon. 

Ophiothrix  Lïtkeni  Wyville  Thomson.  —  Trois  échantillons. 

Station  XII. 
Vestmanhaen  (îles  Feroë);  dans  le  port.  Fond  vaseux. 
Asterias  rubens  Linné.  —  Deux  échantillons. 

Station  XX. 

Lat.  :  70°  52'  N.  —  Long.  :  10°  53'  W.  Au  Sud  de  Jan  Mayen, 
Profondeur  :  180  mètres;  vase  fine  volcanique. 

Ophioglypha  Sarsi  (Liitken).  —  Huit  échantillons. 

•  Ophiocten  sericeom  Ljungman.  —  Deux  échantillons. 


—  28  — 
Ophiopholis  aculeata  (Linné).  —  Trois  échantiilons. 
Ophiacantha  bidentata  Retzius.  —  Nombreux  échantillons. 
GoRGONocEPHALDs  EccNEMis  MiJller  et  Troschel.  —  Un  grand  échantillon. 
Strongylocentrotus  drôbrachiensis  (0.  F.  Millier).  —  Deux  échantillons. 
ScHizASTER  FRAGiLis  Diibeu  et  Koren.  —  Deux  échantillons. 

Station  XXIV. 

Lat.  :  66°  67'  N.  —  Long.  :  28°  5o'  W.  Au  Nord  de  l'Islande. 
Profondeur  :  160  mètres;  vase  gluante  volcanique. 

Gribrella  occlata  (Linck).  —  Un  échantillon. 

Geramaster  (Pentagonaster)  granularis  (Retzius).  —  Un  grand  échan- 
tillon (diamètre  du  disque  :  65  millim.). 

Gtenodiscus  cornicdlatus  (Linck).  —  Quelques  échantillons  (le  diamètre 
du  disque  est  compris  entre  20  et  42  millim.), 

Ophioglypha  Sarsi  (Liitken).  —  Trois  échantillons. 

Ophiopholis  aculeata  (Linné).  —  Quelques  échantillons. 

Ophiacantha  bidentata  Retzius.  —  Six  petits  échantillons. 

EcHiNocARDiuM  FLAVESCENS  0.  F.  Millier.  —  Quatre  échantillons. 

Station  XXVI. 

Lat.  :  66»  N.  —  Long.  :  26°  19'  W.  À  l'Ouest  de  l'Islande. 
Profondeur  :  It  1  mètres  ;  coquilles  brisées  et  éponges. 

AsTERiAs  MiJLLERi  Sars.  —  Trente-deux  échantillons. 

Asterias  rcrens  Linné.  —  Un  échantillon. 

Gribrella  oculata  (Linck).  —  Quelques  échantillons. 

SoLASTER  ENDECA  (Liuué).  —  Un  petit  échantillon  (diamètre  du  disque  : 
17  millim.). 

Ophiopholis  aculeata  (Linné).  —  Plusieurs  échantillons. 

Je  ferai  les  quelques  remarques  suivantes  au  sujet  de  certaines  des  espèces 
que  je  viens  de  signaler. 

Asterias  Murrayi. 

L'exemplaire  recueilli   est  d'assez    grande  taille  :   7^  =  92,   r=i6  à 
17  milhmètres;  l'un  des  bras  a  été  cassé  à  son  insertion  sur  le  disque,  mais 


—  29  — 

il  est  conservé.  Cet  ëchanlillon  est  bien  conforme  à  la  description  et  aux 
dessins  de  J.  Bell.  Les  bras,  étroits,  sont  quelque  peu  rétre'cis  à  leur 
base  et  ils  vont  en  s'amincissant  progressivement:  ils  sont  surtout  étroits 
dans  leur  tiers  terminal.  La  couleur  de  l'exemplaire  en  alcool  est  d'un  brun 
rougeâlre  foncé. 

Cette  espèce  est  très  rare  et  elle  n'avait  encore  été  signalée  que  sur  les 
côtes  occidentales  de  l'Irlande  et  de  l'Ecosse. 

ASTERIAS  MiJLLERI. 

La  série  rapportée  par  le  Pourquoi-Pas  ?  est  très  belle  :  les  exemplaires 
sont  de  toutes  tailles,  depuis  le  plus  petit,  où  R  ne  dépasse  pas  1 1  millimè- 
tres, jusqu'au  plus  grand,  où  il  atteint  /ta  millimètres.  Les  deux  plus  petits 
n'ont  que  quatre  bras  normaux  chacun,  le  cinquième  étant  en  régénération. 
Deux  échantillons  plus  grands  (/?=26  et  3o  millim.)  n'ont  que  quatre 
bras  sans  indication  d'un  cinquième.  Un  autre  individu  a  six  bras  égaux 
(7?=  2  1  à  aS  millim.).  Enlin  tous  les  autres  spécimens  ont  cinq  bras  à 
peu  près  égaux. 

Toutes  ces  Astéries  offrent  bien  les  caractères  attribués  à  YAsterias  MûHen 
et  ils  se  montrent  très  constants.  Les  piquants  adambulacraires  sont  dispo- 
sés suivant  une  série  unique,  aussi  bien  sur  les  grands  échantillons  que  sur 
les  petits.  11  arrive  parfois  que  les  piquants  successifs  sont  dirigés  alterna- 
tivement en  dehors  et  en  dedans,  mais  je  n'observe  pas  deux  rangées 
effectivement  distinctes.  C'est  surtout  à  cause  de  ce  caractère  que  je  donne 
à  ces  exemplaires  le  nom  d'Ast.  MûUeri,  laissant  de  côté  pour  le  moment  la 
question  de  savoir  si  cette  forme  doit  constituer  une  espèce  indépendanle  ou 
être  rattachée ,  comme  variété ,  à  une  autre  espèce  boréale  (Ast.  groenlan- 
dica  ou  Ast.  hyperborea).  La  hiérarchisation  des  diverses  Asterias  boréales 
est  loin  d'être  établie  et  je  me  propose  de  revenir  plus  tard  sur  cette  ques- 
tion en  étudiant  d'autres  collections  du  Jardin  des  Plantes. 

ASTROPECTEN  IRREGULARIS. 

J'observe  dans  l'armature  des  plaques  marginales  dorsales  des  variations 
analogues  à  celles  que  j'ai  signalées  en  1909  sur  les  exemplaires  de  la 
même  espèce  recueillis  par  la  Princesse-Alice.  Dans  quatre  individus,  deux 
ou  trois  granules  au  moins  par  plaque  sont  plus  développés  que  les  autres, 
et  deux  d'entre  eux  en  général  se  transforment  en  petits  piquants  qui  se 
continuent  sur  toute  la  longueur  des  bras.  Dans  les  quatre  autres  individus , 
cette  structure  est  beaucoup  moins  marquée  et  même  les  plaques  peuvent 
conserver  un  revêtement  assez  uniforme  de  granules ,  comme  celui  qu'on 
observe  dans  la  forme  pentacanthus  de  la  Méditerranée. 

i?  varie  entre  82  et  5o  millimètres. 


—  30 


Ophiacantha  bidentata. 


La  sé'ie  recueiliie  par  le  Pourquoi-Pas?,  à  ia  stalioti  XX,  est  très  intéres- 
sante en  raison  des  variations  que  les  spécimens  présentent  dans  le  nombre 
et  Tarrangement  des  papilles  buccales.  Chez  un  certain  nombre  d'entre  eux, 
on  observe  la  disposition  normale,  c'est-à-dire  trois  papilles  buccales  laté- 
rales formant  une  rangée  régulière,  la  papille  externe  étant  plus  ou  moins 
élargie.  Dans  d'autres  individus,  les  papilles  buccales  sont  plus  nombreuses  : 
on  peut  trouver  quatre  et  même  cinq  papilles  subégales  sur  un  même  côté, 
ces  papilles  étant  disposées  sur  le  même  rang;  ou  bien,  en  plus  des  trois 
ou  quatre  papilles  formant  ia  rangée  régulière,  on  en  observera  ime  autre 
insérée  à  un  niveau  différent:  ou  encore,  on  trouvera  des  papilles  surnu- 
méraires, beaucoup  plus  petites  que  les  autres,  s'insérant  vers  le  point  de 
réunion  des  plaques  orales  et  adorales  et  dirigées  obliquement  vers  le  bas  : 
le  nombre  de  ces  petites  papilles  peut  varier  de  un  à  cinq.  Il  peut  arriver 
aussi  que  des  papilles  apparaissent  sur  les  côtés  de  la  papille  dentaire  im- 
paire et  constituent  autant  de  papilles  dentaires  supplémentaires.  Ces 
diverses  variations  s'observent,  à  des  degrés  différents,  sur  des  individus  de 
même  taille  et  elles  ne  sont  nullement  dues  à  l'âge;  d'ailleurs  les  disposi- 
tions varient  sur  le  même  exemplaire. 

Il  en  résulte  que  suivant  que  l'on  étudie  tel  ou  tel  échantillon ,  on  ren- 
contrera les  caractères  sur  lesquels  Verrill  s'est  fondé ,  soit  pour  maintenir 
le  genre  Ophiacantha  avec  un  sens  restreint,  soit  pour  établir  des  genres 
nouveaux  tels  que  ceux  qu'il  a  appelés  Ophiectodia  ou  Ophientodia.  On  voit 
quelle  faible  valeur  ont  des  subdivisions  de  cette  nature. 

Des  variations  dans  le  nombi-e  des  papilles  buccales  chez  ÏO.  bidentata 
ont  déjà  été  signalées  pai'  les  auteurs.  Duncan  et  Sladen  ont  attribué  l'aug- 
mentation dans  le  nombre  qu'ils  avaient  observée  à  une  fissuration  se  pro- 
duisant avec  l'âge  dans  telle  ou  telle  des  trois  papilles  primitives.  Mais  on 
peut  facilement  se  rendre  compte  qu'il  y  a ,  dans  les  exemplaires  du  Pour- 
quoi-Pas?, une  véritable  formation  de  papilles  surnuméraires,  et  celles-ci 
se  montrent  à  des  degrés  de  développement  très  divers  chez  des  exem- 
plaires ayant  atteint  l'état  adulte,  tandis  que  chez  d'autres,  également 
adultes ,  la  disposition  normale  se  maintient  sans  la  moindre  altération. 

Je  ne  fais  que  mentionner  en  passant  ces  variations  intéressantes.  Dans 
un  travail  que  je  termine  en  ce  moment  sur  les  Ophiures  recueillies  par 
ïAlbati'oss  dans  la  mer  des  Antilles,  j'étudierai  avec  détail  de  nombreuses 
Ophiacanthidées  et  j'aurai  l'occasion  de  mentionner  les  variations  que 
j'observe  dans  la  disj)osition  des  papilles  buccales  et  dentaires  chez  plusieurs 
espèces  de  cette  famille. 


31 


GORGONOCEPHALUS  EUCNEMI8. 


L'exemplaire  est  de  grande  taille  :  le  diamètre  du  disque ,  mesuré  entre 
deux  angles  non  conse'cutifs,  dépasse  76  millimètres.  Il  ne  possède  que 
quatre  bras  :  le  cinquième,  qui  a  été  cassé  à  la  base  antérieurement  à  la 
capture,  ne  s'est  pas  régénéré.  Les  côtes  radiales,  très  saillantes,  ne  portent 
que  des  tubercules  fins  et  rapprochés,  d'ailleurs  irrégulièrement  distri- 
bués. La  ramification  des  bras  est  bien  conforme  au  mode  caractéristique 
de  l'espèce. 


Holothuries  et  Crinoïdes  recueillis  par  le  Pourquoi-Pas? 

DANS   LES   mers   ARCTIQUES, 

PAR  M.  Clément  Vaney,  Professeur  adjoint  'a  la  Faculté  des  Sciences 

DE  Lyon. 

La  petite  collection  d'Holothuries  et  de  Crinoïdes,  rapportée  pai-  le 
D'  J.  Charcot  de  sa  récente  expédition  à  l'île  Jan-Mayen,  renferme 
quelques  beaux  exemplaires  appartenant  aux  trois  espèces  suivantes  : 

Holothuries  :  Stichopus  regalis  Cuvier, 

Cucumariafrondosa  Gunner  ; 

Crinoïdes  :       Heliometra  glacialis  (Leach), 
dont  nous  allons  indiquer  les  particularités  intéressantes. 

1.  Stichopus  regalis  Cuvier. 

Station  VIL 
Sud  de  l'Irlande. 

Lat.  :  1x8°  54'  N.  —  Long.  :  12"  02'  W. 
Profondeur:  160  mètres. 

Un  exemplaire. 

Cet  unique  individu  mesure  i/io  millimètres  de  longueur;  sa  plus 
grande  largeur  atteint  60  millimètres.  Il  se  rapporte  nettement  au  Sti- 
chopus regalis.  Sa  face  dorsale  est  convexe  et  de  couleur  rougeâtre;  elle 
présente  des  papilles  blanchâtres.  Sa  face  ventrale  est  jaune  clair  ;  elle  est 
aplatie  en  une  sole  dont  le  pourtour  est  blanchâtre.  Les  corpuscules 
calcaires  de  cet  échantillon  sont  tout  à  fait  typiques. 

C'est  la  première  fois  que  l'on  recueille  cette  espèce  dans  des  régions 
aussi  septentrionales.  Le  Stichopus  regalis  est  surtout  abondant  dans  la 


—    32   — 

Méditerranée,  mais  il  a  été  recueilli  à  maintes  reprises  dans  l'Océan  Atlan- 
tique, au  Nord  et  au  Sud  du  détroit  de  Gibraltar.  En  1879 ,  Greef  l'avait 
signalé  aux  îles  Canaries  ;  le  Travailleur,  le  Talisman  l'ont  rapporté  des 
côtes  du  Maroc.  Le  Travailleur  et  VHirondelle  l'ont  recueilli  sur  les  côtes 
d'Espagne.  Le  Travailleur,  \ Hirondelle,  la  Princesse-Alice  et  le  Caudan  l'ont 
récolté  au  large  du  golfe  de  Gascogne  par  des  profondeurs  vaiùant  de 
180  à  4ii  mètres. 

Guénot  signale'''  que  cette  espèce  est  abondante  au  large  d'Arcachon . 
d'où  les  chalutiers  en  rapportent  fréquemment  des  exemplaires.  Dans  la 
collection  des  Holothuries  de  Goncarneau,  que  j'ai  déterminée,  se  trouvait 
un  individu  de  Slicliopus  regalis.  Le  Stichopus  regalis  existe,  par  consé- 
quent, dans  tout  le  golfe  de  Gascogne,  qui  paraissait  être  sa  station  la  plus 
septentrionale.  La  découverte  d'un  exemplaire  au  Sud  de  l'Irlande  reporte 
plus  au  Nord  la  limite  d'extension  de  cette  espèce.  11  semble  que  le  Sti- 
chopus regalis,  primitivement  localisé  dans  la  Méditerranée,  ait  franchi  le 
détroit  de  Gibraltar  pour  pénétrer  dans  l'Océan  Atlantique  en  longeant  au 
Sud  les  côtes  du  Maroc  et  au  Nord  les  côtes  d'Espagne.  En  suivant  ces 
dernières,  celte  espèce  est  arrivée  jusque  dans  le  golfe  de  Gascogne,  et 
de  là  elle  a  atteint  le  Sud  de  la  Bretagne  et  de  l'Irlande. 

Dans  toute  cette  partie  de  l'Atlantique ,  le  Stichopus  regalis  se  trouve  en 
compagnie  du  Stichopus  iremulus  Gunner.  En  effet ,  cette  dernière  espèce  a 
été  recueillie  au  Sud  de  l'Irlande;  je  l'ai  observée  dans  la  collection  de 
Goncarneau  et  elle  se  trouve  en  abondance  dans  le  golfe  de  Gascogne. 
Le  Travailleur  et  le  Talisman  l'ont  signalée  sur  les  côtes  du  Portugal,  du 
Maroc  et  même  plus  au  Sud ,  sur  les  côtes  du  Soudan. 

Ces  deux  Stichopus,  qui  ont,  dans  cette  portion  de  l'Océan  Atlantique, 
une  aire  de  répartition  commune,  ne  proviennent  pas  des  mêmes  régions. 
Le  Stichopus  tremnhis  est  une  espèce  franchement  septentrionale,  qui  est 
surtout  abondante  sur  les  côtes  de  Norvège  et  de  la  mer  du  Nord ,  tandis 
que  le  Stichopus  regalis  est  plutôt  d'origine  méditerranéenne. 

11  est  assez  facile  de  distinguer  ces  deux  espèces  l'une  de  l'autre.  Le 
Stichopus  regalis  a  une  forme  tout  à  fait  caractéristique  avec  sa  sole  ven- 
trale bien  différenciée  ;  ses  téguments  sont  relativement  épais  et  fortement 
colorés  sur  la  face  dorsale  ;  cette  Holothurie  est  essentiellement  littorale. 

Le  Stichopus  tremulus  a  des  téguments  relativement  minces,  présentant 
souvent  des  ponctuations  noirâtres.  Il  a  un  peu  l'aspect  extérieur  de  cer- 
taines Synallactinées  abyssales.  Quoique  cette  espèce  soit  de  la  zone  sublit- 
torale, elle  peut  parfois  descendre  à  d'assez  grandes  profondeurs;  c'est 
ainsi  que  le  Talisman  l'a  ramenée  de  près  de  2,000  mètres  de  pro- 
fondeur. 

C  Contributions  à  la  Faune  du  bassin  d'Arcachon  :  V.  Échinodermes  {Bull,  de 
la  Station  biologique  d'Arcachon,  ili*  année,  1912,  p.  4a). 


—  33  ~ 

2.  CucuMARiA  FRONDOSA  (GuDner). 

Station  XXVI. 
W.  de  l'Islande. 

Lat.  :  66»  N.  —  Long.  :  96"  19  W. 
Profondeur  :  h  1  mètres. 

Sept  exemplaires. 

Cinq  de  ces  échantillons  sont  de  très  grande  taille  :  leur  longueur  varie 
de  lie  à  180  millimètres.  Leur  face  ventrale  est  gris  clair,  tandis  que  leur 
dos  est  d'un  gris  noirâtre.  Deux  individus  sont  étalés  ;  les  arborescences 
de  leurs  tentacules  sont  rougeâtres  chez  l'un  et  noirâtres  chez  l'autre.  Dans 
ces  grandes  Gucumaria,  les  tentacules  seuls  renferment  des  corpuscules 
calcaires.  Le  Pourquoi-Pas?  a  aussi  recueilli  deux  jeunes  exemplaires  qui 
ont  à  peine  1  o  millimètres  de  longueur  ;  leur  coloration  est  gris  clair.  Leurs 
corpuscules  calcaires,  quoique  peu  nombreux,  sont  plus  abondants  que 
chez  les  individus  de  grande  taille  ;  ils  se  trouvent  surtout  au  voisinage  des 
pédiceiles.  Edwards'"',  en  1910,  a  fait  une  étude  monographique  de  cette 
espèce,  mais  déjà,  en  1900,  Ludwig  en  avait  indiqué  la  répartition  géo- 
graphique. C'est  une  espèce  septentrionale  qui  s'étend  sur  les  deux  tiers 
des  régions  circumpolaires. 

Les  petits  exemplaires  de  la  Cucumaria  frondosa  paraissent ,  en  généi-al , 
plus  riches  en  corpuscules  calcaires  que  les  individus  de  grande  taille. 
Chez  ces  derniers ,  les  sclérites  sont  souvent  peu  nombreux  et  difficiles  à 
observer.  Il  semble  qu'il  y  ait ,  au  cours  du  développement  de  cette  espèce , 
une  résorption  des  corpuscules  calcaires  sans  que  l'on  constate  de  modifi- 
cation de  leur  forme. 

J'ai  observé  des  faits  identiques  dans  deux  Cucumaria  antarctiques  : 
la  C.  grandis  Vaney  et  la  C.  antarctica  Vaney. 

3.  Heliometra  glacialis  (Leach)  =  Heliometra  Eschrichti  (J.  Millier). 

Station  XX. 
Sud  de  Jan-Mayen. 

Lat.  :  70°  5q'  N.  —  Long.  :  1 0°  33'  W. 
Profondeur  :  180  mètres. 

Six  exemplaires. 

Cette  espèce  est  nettement  arctique.  Tous  les  individus  recueilhs  sont  de 
grande  taille.  Ils  sont  trop  développés  pour  présenter  les  particularités 

'^'  Edwards  (L.),  Revision  of  the  Hoiotburioidea  :  1.  Cucumaria  frondosa 
(Gunner),  1767  {Zoolog.  Jahrb.  Abth.f.  SysL,  Bd  XXIX,  p.  333). 

Muséum.  —  xix.  3 


—  3â  — 

si  intéressantes  qu'avait  bien  voulu  me  signaler  mon  excellent  collègue 
M.  Austin  H.  Clark,  et  qui  lui  ont  permis  de  rapprocher  les  jeunes  //. 
glacialis  des  Solanometra  des  régions  antarctiques  et  de  l'Est  du  Pacifique. 


Localités  nouvelles  de  Champignons  rahes  ou  iNTÉiiEssA!\TS 
POUR  LA  Flore  française, 

PAR  M.  P.  Hariot. 


DEUXIEME  NOTE. 


L'sfîlaginées. 

UsTiLAGo  LyEvis  (Kell.  et  Sw.)  Magnus.  —  Inflorescences  de  l'Avoine, 
Châlons-sur-Marne. 

U.  Bromivora  (Tul.)  F.  von  Waldheim.  —  Inflorescences  de  Bromus  : 
Vilry,  dans  l'enceinte  de  Paris  (rue  Jeanne-d'Arc  prolongée). 

U.  DiGiTARi;E  (Kunze)  Winter.  —  Inflorescences  du  Panicum  repens  : 
Alger. 

U.  ScHWEiNFURTHiANA  Tliïimen.  —  Inflorescences  d'Itnperata  cylindrica  : 
Béziers. 

U.  NEGLECTA  Nicssl.  —  lufloresceuces  de  Setaria  glauca  :  Ville-sur-Terre 

(Aube). 

U.  ECHINATA  Schrôter.  —  Feuilles  de  Phalaris  arundinacea  :  Angers, 
Nantes ,  Châlons-sur-Marne. 

U.  MAJOR  Schrôter.  —  Anthères  du  Silène  Otites  :  abondant  dans  la  plaine 
Saint-Maur. 

U.  ScARioSiE  (Sowrerby)  Winter.  —  Fleui-s  du  Knautia  arvensis  :  Jui-a, 
Meudon,  Esbly  (Seine-et-Marne), 

U.  Succis*;  Magnus.  —  Fleurs  du  Knautia  :  Meudon ,  Jura  ;  et  du  Suc- 
cisa  pratensis  :  département  de  l'Aube. 

U.  Cardui  F.  de  Waldheim.  —  Fleurs  de  Carduus  ntitans  :  Voves  (Eure- 
et-Loir). 

U.  DuRi^AXA  Tul.  —  Fleurs  de  Cerastium  :  dunes  du  Cormier  (Vendée), 
Magny-en-Vexin  (  Seine-et-Oise  ). 


-  35  — 

U.  KiJHNEANA  WolU".  —  Fleurs  de  fîumex  acetosa  :  Bellevue  (Seine-el- 
Oise),  Gaulac  (Gironde). 

Sphacelotheca  IscH/EMt  (  Fuck.  )  Clinton.  —  Inilorescences  cVAndro- 
pogon  Ischœmum  :  Flamboin  (Seiue-et-Marne). 

S.  Hydropiperis  (Schum.)  de  Bary.  —  Fleurs  du  Polygonum  Hydro- 
piper  :  Meudoa ,  forêt  de  Gompiègne. 

CiNTRACTiA  suBiNCLusA  (Koern.)  Mag-nus.  —  Inflorescences  des  Carex 
riparia  et  vesicaria  :  Meudon,  bords  du  canal  de  l'Ourcq,  près  Villeparisis , 
Aube,  Puy-de-Dôme;  abondant  à  Fontainebleau,  dans  les  mares  de  Belle- 
Croix. 

G.  LdzuL/E  (Sacc.)  Clinton.  —  Fleurs  de  Luzula  :  Dauphine'. 

TiLLETiA  GiiYOTiANA  Hariot.  —  Inflorescences  de  Bromus  erectus  :  Gvé- 
sur-Seine  (Aube). 

Cette  rare  espèce  a  été  retrouvée  en  Russie ,  en  Serbie  et  en  Bulgarie , 
où  elle  a  ëté  désignée  sous  les  noms  de  T.  belgradensis  Magnus  et  T.  Vele- 
nowskii  Bubak. 

T.  DECiPiENs  (Pers.)  Winter. —  Fleurs  iVAgrosùs  viilgaris  :  Chaourco, 
plaine  de  Fooltz,  étang  deLahore  (Aube),  Gantai,  Limoges,  vallée  d'Aspe 
(  Hautes-Pyrénées  ). 

T.  Rauwenhoffii  (West.)  F.  de  Waldheim.  —  Fleurs  d'Holcus  mollis  : 
Ambert. 

T.  SEPARATA  Kunze.  —  Fleurs  d'Apera  Spica-venti  :  Ambert. 

T.  OLiDA  (Riess)  Winter.  —  Feuilles  des  Bracliypodimn  :  Boulogne 
(Seine),  Hermanville  (Calvados). 

Melanot;Enium  hypogeum  (Tui.)  Schellenberg.  —  Dans  les  racines  du 
Linaria  spuria  :  Chalifert  (Seine-et-Marne). 

Espèce  des  plus  rares,  que  nous  avons  retrouvée  récemment  et  qui  n'était 
connue  que  dans  trois  ou  quatre  localités  européennes. 

M.  Ari  (Gooke)  Lagerheim.  —  Feuilles  d'Arum  vulgare  :  Lons-Ie- 
Saunier. 

Entyloma  Fergussoni  (B.  et  B.)  Plowright.  —  Feuilles  de  Myosotis  pa- 
lustris  :  Méry-sur-Seine  (Aube). 

E.  Thalictri  Schroet.  —  Feuilles  de  Thalictrum  majus  :  Méry-sur-Seine 
(Aube). 

E.  SEROTiNUM  Schroet.  —  Feuilles  de  Borago  et  de  Symphytum  :  Méry- 
sur-Seine  (Aube). 

E.  LiNARi*  Schroet.  —  Feuilles  de  Linaria  vulgaris  :  Meudon ,  Méry- 
sur-Seine,  Coupvray  (Seine-et-Marne). 

3. 


—  36  — 

E.  Helosciadii  Magnus.  —  Feuilles  à'Helosciadium  et  de  Sium  :  Méry- 
sur-Seine  (Aube),  avec  forme  conidienne,  CyUndrosporium  HeJosciadii- 
repentis  Magnus. 

DoAssANSiA  Sagittari^  (West.)  Fisch.  —  Feuilles  de  Sagittaire  :  assez 
fréquent  dans  le  dëpartement  de  l'Aube  ;  Bayeux. 

I).  Martianoffiana  Thiimen.  —  Feuilles  du  Potamogeton  polygoiiifoUus  : 
Pré-en-Pail  (Mayenne). 

Urocystis  GoLCHici  (Schlecbl.)  Rab.  —  Feuilles  du  Colchique  :  Ghâlons- 
sur-Marne,  Versailles. 

U.  Gepul:E  Frost.  —  Feuilles  et  jeunes  bulbes  d'Oignon  :  La  Ferté-sous- 
Jouarre,  Paris. 

Tdburcinia  primulicola  (Magn.)  Kiihn.  —  Capsules  de  Primevères  : 
Fouras  (Charente-Inférieure). 

Thecaphora  hyalina  Fingerh.  —  Graines  de  Cahjstegia  :  département 
de  l'Aube,  Châlons-sur-Marne ,  Goupvray  (Seine-et-Marne). 

T.  affinis  Schn.  —  Fruits  à' Astragalus  glycijphyllos  :  Fuligny  (Aube). 

T.  ATERRiMA  Tul.  —  Epis  mâles  de  Carex  prœcox  :  Normandie  [sine 
loco,  de  Brébisson). 

T.  GiRSii  Boudier.  —  Capitules  du  Cirsium  anglicum  :  Droupt-Sainte- 
Marie  (Aube),  Neuvy-sur-Barangeon  (Cher),  Cholet,  Falaise. 

T.  DECAISNEA^A  Boudier.  ■ —  Funicules  des  graines  du  Veronica  heden- 
folia  :  Droupt-Sainte-Marie  et  Rigny-le-Ferron  (Aube),  Lardy  (Seine- 
et-Oise). 

SoRospoRiDM  Saponari.e  Rud.  —  Fleurs  de  la  Saponaire  :  Saint-Tropez 
(Var),  Sézanne  (Marne),  Saint-Romain  (Vienne);  Lychnis  dioica  :  bois 
de  Boulogne. 

Uredinales» 

Uromyces  Aconiti-Lycoctom  (D.  C.)  Winter.  —  Sur  Aconitum  Lyco- 
ctonum  :  .Jura ,  Basses-Pyrénées. 

U.  caryophyllinds  (Schr.)  Schrôter.  —  Sur  les  OEillets  :  Montaud 
(  Bouches-du-Rhône  ) ,  Montpellier. 

U.  Kabatiands  Bubak.  —  Sur  Géranium  pyrenaicum  :  Meudon,  Mareil- 
le-Guyon  (Seine-et-Oise). 

U.  Anagyridis  Roussel.  —  Sur  Anagyris  fœtida  :  Gollioures  (Pyrénées- 
Orientales). 

U.  CicERis-ARiETiNi  (Grogu.)  Boycr  et  de  Jacz.  —  Sur  le  Pois  Ghidie  : 
Montpellier,  Corse. 


—  37  — 

U.  Ervi  Plow.  —  Sur  Ervum  hirsutum  :  environs  de  Paris ,  Seine-Infé- 
rieure, Méry-sur-Seine  et  Ville-sur-Terre  (Aube). 

U.  Loti  Blytt.  —  Sur  Lotus  corniculatus  :  Droupt-Sainte-Marie  (Aube), 
Tatihou  (Manche). 

U.  RENOVATDS  Bubak.  —  Sur  Lupin  :  Loire-Inférieure. 

U.  Ononidis  Passer.  —  Sur  Onoiiis  :  Droupt-Sainte-Marie  et  Lhuitre 
(Aube),  Ambert,  Saintes. 

U.  Spartu-juncei  Sydow.  —  Sur  Spartium  junceum  :  Alpes-Maritimes. 

U.  Trifolii-repentis  (Gast.)  Lindr.  —  Sur  Trifolmm  repens  :  assez 
répandu. 

U.  Heimerlianus  Magnus.  —  Sur  Vicia  Cracca  :  Droupt-Sainte-Marie 
(Aube). 

U.  FERULiE  JueL  —  Sur  Feruîa  :  îles  Lérins  (Alpes-Maritimes). 

U.  Cacali^  (D.  g.)  Unger.  —  Sur  Adenostyles  :  Puy-de-Dôme,  Gantai, 
Lozère,  Haute-Savoie,  Basses-Pyrénées,  Jura. 

U.  SoLiDAGiNis  (Sommerf.)  Niessl.  —  Sur  Solidago  Virga-aurea  :  Gantai* 

U.  Primul^-integrifoli^  (D.  g.)  Lév.  —  Sur  Primula  viscosa  :  Montan- 
vert  (Haute-Savoie),  et  P.  integrifoUa  :  Hautes -Pyrénées,  Ganigou  (Pyré- 
nées-Orientales). 

U.  Salicorni.e  (D.  G.)  de  Bary.  —  Sur  Salicomia  :  Loii-e-Inférieure. 

U.  Ghenopodu  (Duby)  Schrôter.  —  Sur  Suœda  maritinia  :  Galvados, 
Noù-moutier,  Fouras. 

U.  EXCAVATUS  (D,  G.)  Magnus.  —  Sur  Eîiphorbia  verrucosa  :  abondant  en 
Ghampagne. 

U.  alpestris  Tranzch. —  Sur  Euphorbia  Cyparissias  :  Vincennes,  Melun, 
Fontainebleau ,  Gôte-d'Or,  Puy-de-Dôme. 

U.  CRisTULATDS  Trauzcli.  —  Sui'  Euphorbia  Gerardiana  :  Ghampigny 
(Seine). 

U.  Kalmusii  Sacc.  —  Sur  Euphorbia  Cyparissias  :  Alençon. 

U.  MONSPESSULANDS  Tranzch.  —  Sm-  Euphorbia  serrala  :  Montaud 
(  Bouches-du-Rhône  ). 

U.  TUBERCULATUS  Fuckel.  —  Sur  Euphorbia  exigua  :  Ville-sur-Terre 
(Aube),  Somme. 

U.  PROEMINENS  (Duby)  Lév.  —  Sur  Euphorbia  Chamœsyce  :  Gorse, 
Alpes-Maritimes. 

U.  RETicuLATLS  Thiimeu.  —  Sur  Allium  VictoriaJis  :  Puy-de-Dôme,  Jura. 


—  SS- 
II. Ornithogali  Lév.  —  Sur  Gagea  :  Puy-de-Dôme,  jardin  botanique 
du  Muséum,  Méry-sur-Seine  (Aube). 

U.  LiLii  (Link)  Fuckel.  —  Sur  Lis  :  Sainle-Suzanne  (Mayenne). 

II.  Gage^e  Beck.  —  Sur  Gagea  lutea  :  Alpes-Maritimes. 

U.  Garicis  sempervirentis  Ed.  Fischer.  —  Sur  Carex  sempervirens  :  Ain. 

U.  Maritim/E  Plow.  —  Sur  Scipus  maritimus.  Ecidies  sur  Glaux  mari- 
tima  (OEcidium  Giaucis  D.  et  M.)  :  Tourlaville  (Manche). 

Zaghodania  Phillyre^e  Pal.  ■ — •  Sur  PhiUyrea  :  Gorse,  Alpes-Maritimes, 
Var,  Montaud  (Bouches-du-Rhôue),  Toulouse,  Passe-Lourdain  (Vienne). 

GvMNOspoRANGiuM  Amelanchieri  (D.  G.)  Ed.  Fisch.  —  Sur  Juniperus 
commnnis.  Ecidies  sur  AniéJnnchicr  :  Fontainebleau,  Maisse  (Seine-et-Oise), 
Lozère,  Gap,  Ghâteau-Queyras  (Hautes-Alpes). 

G.  coNFUsuM  Plow.  —  Sur  Sabine.  Ecidies  sur  Goignassier  et  Néflier  : 
Hérault,  Saintes,  Ambert,  Vire,  Caen,  Nantes. 

G.  OxYCEDRi  Bresad.  —  Sur  Juniperus  phœnicea  et  Oxycedrus  :  Hyères. 

G.  TORMINALI-JUNIPERINUM  Ed.  Fischer.  —  Sur  Genévrier.  Ecidies  sur 
Sorbus  lonninahs  :  Fontainebleau,  Aube,  Glier,  Montpellier. 

Phragmidium  tuberculatum  J.  Mïdler.  —  Sur  Rosiers  :  Gastres,  Saintes, 
Sarlhe,  Alençon,  Finistère,  Falaise,  Méry-sur-Seine  (Aube),  Mareil-ie- 
Guyon  (Seine-et-Oise),  etc. 

P.  fusiforme  Schrœt.  —  Sur  Rosu  alpma  :  Savoie. 

P.  ToRMENTiLL^  Fuck.  —  Sur  Tornientille  :  Meudon,  Ghaville,  Gar- 
nelles  (Seine-et-Oise),  Droupt-Sainte-Marie  et  plaine  de  Fooltz  (Aube). 

KiJHNEOLA  ALBIDA  (Kiihu)  Maguus.  —  Sur  Ronces  :  Boulogne,  Meudon, 
Saint-Gloud,  Lesches  (Seine-et-Marne). 

Triphragmium  Filipendul^  (Lasch)  Passer.  —  Sur  Spireea  Filipendula  : 
Fontainebleau. 

T.  IsoPYRi  Moug.  —  Sur  Tsopijrum  ihalictroides  :  Mende,  Monlmorillon 
(Vienne),  Gôte-d'Or. 

T.  ECHiNATCM  Lév.  —  Sur  Memn  :  Monts  Dore,  Mende. 

Pucciniastrum  Vacciniordm  (Link)  Dietel.  —  Sur  Vaccinium  :  Eaux- 
Bonnes,  environs  de  Limoges. 

Hyalopsora  Fedrichii  Magnus.  —  Sur  Asplcnium  septentrionale  :  Plom- 
bières. 

H.  PoLYPODii  (Pers.)  Magnus.  —  Sur  Cystopteris  :  Gantai,  Eppe  (Nord). 

H.  Polypodu-Dryopteridis  (Moug.  et  Nesll.)  Magnus.  —  Sur  Phego- 
pteris :  Lozère,  Vosges. 


—  39  - 

Melampsora  alpina  Juel.  —  Sur  Salix  herbacea  :  Argentière  (Haute- 
Savoie). 

M.  PINITORQDA  Rostrup.  —  SuF  Tremble,  Peuplier  blanc.  Ecidies  sur  Pin 
sylvestre,  assez  répandu  depuis  quelques  années,  surtout  sur  les  jeunes 
sujets. 

M.  Gelmii  Brésad.  —  Sur  Eupkorbia  dendroides  :  Hyères. 

M.  EuPHORBi^-DLLCis  Otth.  —  Sur  Euphorbia  dulcis  et  amijgdaloides  : 
Côte-d'Or,  Epinay-sur-Orge  (Seine-et-Oise),  Recloses  (Seine-et-Marne). 

CoLEospoRiuM  Gacalle  (D,  G.)  Wagner.  —  Sur  CacaUa  cultivés  et 
Adenostyles  :  Vire,  Avranches,  Lyon,  Grande-Ghartreuse. 

G.  Petasitis  de  Bary.  —  Sur  Petasites  :  Gantai,  Meudon,  Pont-sur-Seine 
(Aube). 

Gronartil'm  RiBicoLUM  Dictrich.  —  Sur  Ribes  :  Montmorency,  Saint- 
Gloud,  Versailles,  Gompiègne,  Vouarces  (Marne),  Viile-sur-Terre  (Aube), 
Clères  (Seine-Inférieure),  Talibou  (Manche).  Les  écidies  se  développent 
sur  le  Pinus  Slrobus  :  Fontenoy  (Vosges),  etc. 

Ghrvsomyxa  Abietis  (Wallr.)  Winter.  —  Sur  Epicéa  :  Monts  Dore. 

Endophylldm  Gentrantui-rdbri  Poirault.  —  Sur  Cenlranthis  iniber  : 
Hyères,  Alpes-Maritimes,  Béziers. 

OEciDiuM  Hepatic*  Beck.  —  Sur  Anémone  Ilepatica  :  Meurthe-et- 
Moselle. 

QE.  Ranunculacearum  D.  G.  —  Sur  Renoncules.  Les  écidies  sont  en 
rapport  dans  quelques  espèces  avec  des  Uronnjces  sur  Graminées,  mais 
dans  d'autres  les  liens  de  parenté  ne  sont  pas  exactement  connus  :  sur  Ra- 
nuncuhis  Flammulu  :  Loire-Inférieure  ;  sur  R.  Lingua  :  environs  de  Paris. 
La  forme  écidienne  sur  R.  aconilifolius  d'Ambert  rentrerait  dans  le  cycle 
évolutif  de  VUromyces  Dactylidis  Otth. 

OE.  Rhamni  Gmelin.  —  Sur  Rhamnus  al  pinus  :  Gôte-d'Or,  Jura,  Lozère. 

QE.  FoENicuLi  Gastagne.  —  Sur  Fenouil  :  Pujols  (Lot-et-Garonne). 

OE.  Valerianell/e  Biv.  Bern.  —  Sur  Vakriana  carinata  :  Lardy  (Seine- 
et-Oise). 

QE.  Homogynes  Schrœt.  —  Sur  Homogyne  :  Ain. 

OE.  Margueryanum  R.  Maire.  —  Sur  Senecio  aquaticus  :  Méry-sur-Seine 

(Aube). 

OE.  Heliotropii-europjEi  Schrœt.  —  Sur  Heliotropium  :  Béziers. 

OE.  Euphorbi^-Gerardian*  Ed.  Fischer.  —  Sur  Euphorbia  Gerardiana  : 
Nesle-la -Vallée  (Seine-et-Oise),  Ecury-sur-Goole  (Marne). 

OE.  SciLLiï;  Fuckel.  —  Sur  SciUa  bifolia  :  Ain. 


-   hO  — 

G.ÏOMA  Ari-italici  Diiby.  —  Sur  Arum  :  Gamelles  (Seine-et-Oise). 

C.  coNFLUENs  (Pcrs.)  Sclirôt.  —  Sur  Groseilliers  :  Puy-de-Dôme. 

G.  Saxifrage  (Strauss)  Winter.  —  Sur  Saxifraga  varians  :  Ain;  S.  ai- 
zoides  :  Hautes-Pyrénées  ;  iS.  granulata  :  Monts  Dore. 

Uredo  dianthicola  Har.  —  Sur  les  Œillets  cultivés  :  La  Varenne ,  Wavrin 
(Nord),  Paramé  (lUe-et-Vilaine). 

U.  PiROL*  (Gmel.)  Winter.  —  Sur  Pirola  :  Monts  Dore. 

U.  ScLEROCHLOE  Har.  —  Sur  Sclerochloa  dura.  A  été  retrouvé  en 
Autriche  récemment  et  appartient  peut-être,  comme  forme  urédosporée,  à 
ïUromyces  SclerochJoœ  Tranzch. 


Relation  chez  les  Oiseaux 

entre  le  poids  de  leurs  muscles  pectoraux 

et  leur  maniere  de  voler  , 

par  M.  A.  Magnan. 

Les  muscles  de  l'aile  chez  les  Oiseaux  présentent  un  développement 
considérable  par  suite  du  rôle  caractéristique  qu'ils  sont  appelés  à  jouer  en 
raison  du  genre  de  vie  de  l'animal. 

Lorsqu'on  examine  ces  muscles,  on  y  retrouve  les  dispositions  générales 
des  muscles  qui  s'attachent  aux  membres  antérieurs  des  Vertébrés.  Mais 
certains  d'entre  eux  apparaissent  comme  ayant  subi  un  développement 
anormal,  alors  que  d'autres  peuvent  être  considérés  comme  réduits  au 
maximum. 

Deux  muscles  surtout  jouent  un  rôle  très  important  dans  le  mouvement 
des  ailes. 

G'est  d'abord  le  grand  pectoral ,  dont  l'action  consiste  à  abaisser  l'aile 
pendant  le  vol.  Son  rôle  est  donc  prépondérant  dans  la  vie  de  l'Oiseau; 
aussi  se  présente-t-il  comme  le  plus  volumineux. 

Le  grand  pectoral  s'insère  sur  la  crête  du  sternum  ou  bréchet,  sur  les 
faces  antérieures  du  sternum,  sur  les  côtes  et  la  clavicule.  Sa  masse  chai'nue 
présente  des  fibres  musculaù*es  qui  vont  se  fixer  par  un  tendon  très  coui't 
sur  la  grosse  tubérosité  de  l'humérus. 

Ge  muscle  très  puissant ,  qui  produit  le  travail  presque  total  du  coup 
d'aile,  offre  l'aspect  d'un  triangle,  allongé  chez  certaines  espèces  comme  les 
Canards ,  raccourci  au  contraire  chez  les  Rapaces. 

11  nous  a  semblé  intéressant  de  nous  rendre  compte  si  les  muscles  pec- 
toraux si  développés  offi'aient  des  différences  de  poids  suivant  les  divers 
genres  de  vol  qui  sont  pratiqués  par  les  Oiseaux. 


—  41  — 

Nous  rappellerons  tout  d'abord  l'étude  de  Légal  et  Reichel  ^^'  sur  les 
rapports  qui  existent  entre  le  poids  des  Oiseaux  et  celui  des  muscles  pec- 
toraux. Ils  donnent,  comme  moyenne  du  rapport  du  poids  de  ces  muscles 
au  poids  du  corps ,  un  sixième. 

Tatin  '*'  se  demande  si  les  surfaces  alaires  par  kilogramme  d'animal  rela- 
tivement réduites  chez  les  gros  Oiseaux  nécessitent  un  surcroît  de  travail 
musculaire.  Il  ne  le  pense  pas,  car  pour  lui,  le  poids  des  muscles  utilisés 
pendant  le  vol  est  toujours,  chez  les  gros  comme  chez  les  petits  Oiseaux, 
dans  un  rapport  assez  constant  avec  le  poids  du  corps  :  un  sixième  en 
moyenne,  avec  peu  de  variantes. 

Nous  avons,  chez  200  Oiseaux  appartenant  à  70  espèces  et  tués  dans  la 
Nature,  détaché  les  deux  muscles  grands  pectoraux  de  lem'  insertion, 
tout  en  respectant  le  petit  pectoral.  Nous  avons  pesé  ces  deux  muscles  et 
nous  avons  rapporté  les  poids  ainsi  obtenus  au  poids  du  corps.  Nous  allons 
donner  tout  d'abord  les  poids  moyens  de  cfs  muscles  pectoraux  suivant  les 
différents  groupes  d'Oiseaux  constitués  par  des  espèces  de  forme  et  de 
genre  de  vol  identique. 

"  ^  POIDS 

DES    MUSCLES 

POIDS    MOYEN  pectoraux 

on  CORPS.  par  kilogramme. 

Rapaces  nocturnes a55^'  7  1  oS^'  a 

Rapaces  diurnes Ziaa  o  118  3 

Palmipèdes  marins 918  7  i34  7 

Corvidés. 2  53  6  i35  h 

Grands  Echassiers 1,192  0  i55  0 

Passereaux 89  7  17^  9 

Canards 799  i  196  i 

Petits  Echassiers 27/»  5  280  6 

Perroquets 97  5  254  5 

Gallinacés  et  Colombins 5o2  1  268  7 

11  ressort  de  ce  tableau  que  le  poids  relatif  des  muscles  pectoraux  est 
très  variable  chez  les  Oiseaux.  Les  Rapaces  nocturnes  et  diurnes  ont  des 
muscles  peu  développés.  11  en  est  de  même  pour  les  Gor\  idés  et  les  Palmi- 
pèdes marins,  qui  en  possèdent  un  peu  plus.  Par  contre,  les  Canards,  les 
petits  Echassiers,  les  Gallinacés  en  offrent  de  très  gros. 

D'ailleurs,  si,  au  lieu  d'employer  des  moyennes,  nous  étudions  toutes  les 
espèces  séparément,  nous  voyons  que  dans  un  même  groupe  les  individus 
ont  des  poids  de  muscles  pectoraux  très  voisins  alors  qu'entre  chaque 
groupe  il  existe  des  variations  considérables. 

'*'  Légal  et  Reichel,  Ueber  die  Beziehtingen  der  Flugmusculatur  soivie  der  Grosse 
und  Form  der  Flugeljlache  zum  Flugvermogen  und  ueber  dtr  Aenderung  dieser  Be- 
ziehungen  bei  Aenderung  des  Kôrpergewichts.  Mit  1  Taf. ,  im  Bericht  ueb.  d.  Thiit. 
d.  Nalurwiss.  Sect.  d.  Schles.  Ges.,  1879,  p.  79-108. 
i    (*^  Tatin,  Théorie  el pratique  de  l'aviation,  Paris,  Dunod,  1910. 


—  A2  — 


ESPÈCES. 


Ju 

CORPS. 


POIDS 


DES  MUSCLES   PBCTOBADX 


réels. 


par 
kilogramme. 


BAPACES    NOCTURNES. 


Hulotte  (  Symium  aluco  L.  )  . . . . 

Moyen  Duc  (  Aslo  otus  L.  ) 

Effraie  (Slriwjlammea  L. ) 

Chevêche  {Athene  noctua  Scop.). 


3968'  5 

49s- j 

125e'  3 

363  0 

ag  3 

113   3 

371  6 

26  3 

97  " 

i58  r. 

16  /, 

10/1  1 

RAPACES    DIURNES. 

Buse  (  Buteo  vulgaris  Leach.  ) 

Aigle  à  queue  barrée  {Misaetus  fasciatus  Vieill.).  . 

Faucou  (  Fulco  communis  Gm.  ) 

Epervier  ( Accipitei-  nisas  h.) 

Euierilloii  (Hypotriarclils  œsalon  Briss.  ) 

Harpaye  (  Circtis  œruginosus  L.  ) 

Crécerelle  { Tinnunculus  alaudarius  Gm.  ) 


879S'  3 

1046' 

9 

11 76' 

5 

835  0 

lia 

0 

i34 

1 

58i  0 

69 

7 

190 

0 

aSi  0 

ai 

5 

85 

5 

3^9   0 

37 

8 

1 11 

6 

3a5  0 

3o 

a 

i34 

3 

186  5 

ai 

8 

>'9 

7 

PALMIPEDES    MARINS. 


Fou  (  Sula  bassana  Briss.  ) 

Cormoran  {Phalacrocorax  earbo  L.  ) 

Goélaud  manteau  noir  {Larus  marinus  L.  ) 

Goéland  manteau  bleu  (Larus  argentatus  Brunn.). 

Goéland  pieds  bleus  ( Laïus  canus  L. ) 

Goéland  rieur  (Larus  gelastes  L.  ) 

Mouette  (  Lai'us  ridibundiis  l..) 

Sterne  (Sterna  hiiundo  L.  ) 


3,0965' 

0 

3668' 

5 

119E' 

4 

3,445 

0 

333 

0 

i36 

1 

^789 

6 

340 

0 

127 

2 

895 

0 

121 

0 

i34 

5 

374 

0 

i9 

4 

i45 

9 

257 

0 

35 

6 

i36 

5 

223 

0 

37 

3 

i34 

0 

i36 

3 

18 

7 

i39 

3 

CORVIDES. 


Corneille  maulelée  (  Cornus  coiiiix  L.  ) . 
Corneille  noire  (  Conus  corone  L.  ) . . . . 

Pie  (  Pica  ecaudata  L.  ) 

Geai  (  Garrulus  glandurius  L.  ) 


5o88'  6 
397  6 
187  6 
16a  o 


75s'-  3 

i7aE"- 

2 

56  3 

143 

7 

26  9 

i4o 

3 

ai  9 

126 

3 

Héron  bleu  (Ardea  cinerea  L.). 
Butor  (llotaurus  stelluvis  L.).  .  . 


GRANDS     tCHASSlERS. 

1,5178'  6 


i,iaa 


2688'  3 
174     0 


1798'  o 
i55     o 


PASSEREAUX. 


Pic  vert  (  Gecînus  viridis  L.  )  . . . . 
Coucou  (  Cuculus  canorus  L.  ). .  .  . 

Huppe  (  Vpupa  epops  L.  ) 

Merle  (  Turdus  merula  L.  ) 

Sansonnet  (  Slurnus  vulgaris  L.  ) . 
Grive  (  Turdus  musicus  L.  ) 


1798'  o 
138 


91 
87 
80 

7» 


278'-  8 
33        O 

i5  4 

i4  5 

i3  o 

i3  o 


i55E'3 
171  8 
169  a 
162  8 
162  5 
181     5 


Zi3 


ESPECES. 


du 

CORPS. 


PASSEREAUX.  (  Suite.  ) 

Alouette  (  Alauda  arvensis  L.  ) 

Piiisou  (  Fringilla  eœlehs  L.  ) 

Bi'iiaiit  (  Emberka  citrinella  L.  ) 

Fauvette  d'hiver  {Accentor  modularis  L.) 

lîeijjeroiiiiette  {Motacilla  alha  L.) 

Hirondelle  (Chelidon  uvhica  L.  ) 

Farlnuse  {Aiitims  pratensis  L.  ) 

M(<saiige  cliarboiiiiiorc  (  Parus  major  L.  ) 

IUni|je-gnrge  {Erylkacus  ruhecula  L.) 

iliioiiclelle  de  cheminée  {Hirundo  ruilica  L.  ) 

liergci'ouiielte  boaiule  {Motacilla  sutphnrea  Bechst.) 

Chardouiicrel  (  Carduelis  elegans  Steph.  ) 

Mésange  bleue  (  Parus  cœruleus  L.  ) 

Mésange  Ji  longue  queue   (  Orytes  caudatus  L.)  .  .  . 

Griuipeieau  (  Certhia  familiaris  L.  ) 

Iloitelet  {Reguliis  cristatus  Charl.  ) 


25 

a5 
21 
20 

>9 
18 
18 

'7 
»7 
16 

12 
10 


POIDS 


DES  MUSCLES    PECTORAUX 


réels . 


par 
kilogramme. 


1" 

7 

'97^' 

0 

5 

7 

225 

0 

5 

8 

225 

5 

3 

5 

16/, 

3 

4 

8 

234 

1 

a 

6 

139 

3 

3 

8 

ao3 

2 

3 

2 

173 

7 

2 

7 

i55 

3 

3 

1 

i84 

7 

3 

6 

218 

1 

3 

0 

246 

8 

1 

7 

174 

2 

1 

0 

i36 

9 

0 

8 

ni 

2 

0 

6 

io3 

h 

CANARDS,    OIES. 


Macreuse  (  OEdemia  fusca  L.  ) 

Oie  beruache  (Bernicla  brenta  Briss.).  .  .  . 

Canard  sauvage  {Anas  bosehas  L.) 

SifUeur  (  Mareea  penelope  L.  ) 

Piiel  (  Dafla  acula  L.  ) 

Souchet  (  Spatula  clypeata  Briss.  ) 

Fniiguie  nyrnca  (Fidigida  nyroca  Guld.). 
Sarcelle  d'hiver  {Querquedula  crecca  L.).. 


1,578s'  o 

i,i5o  0 

976  6 

8a  5  o 

726  0 

547  o 

5l2  o 

307  7 


245e'  O 
2l3       o 

167 
1  60 

149 

122 


97     " 
65     6 


i55E'  9 
i85     2 


170 
193 

206 

223 
189 
312 


PETITS    ECIIASSIERS. 


Courlis  {Numenius  arquatus  L. ) 

Outarde  (  Olis  lelrax  L.  ) 

Hnîtrier  (Hœmatopus  ostralegus  L.) 

Chevalier  gris  (  Totanus  fusims  L.  ) 

Vanneau  (  Vanellus  capella  Schiefl".  ) 

Pluvier  (  Charadrius  pluvialis  L.  ) 

Barge  rousse  {Limosa  Baueri  Naum.  ) 

Gambette  (  Totanus  calidris  L.  ) 

Guignard  (Morinelhis  sibiricus  Lep.) 

Bécassine  (  Gallinago  major  Gm.  ) 

Cul  blanc  ( Totanus  oehropus  L.) 

Gravelot  (Charadrius  hiaticula  L.  ) 

Chevalier  stagnalile  (Totanus  stagnatilis  Bechst.). 


1^'  6 


737 

624  8 

544  o 

262  o 

3o3  o 

'99 

181 

110 

io5 
97  3 
84  6 
56  o 
49  0 


170''''  o 
129 

9^» 
38 
4i 


i)i 
43 


26  8 

23  8 

29  8 

17  6 

11  5 

11  7 


231?'  6 
207 
174 
i45 

9o4 


207 

232 
243 

227  8 

3o6  3 

212  6 

2o5  5 

24i  5 


—  Ulx  — 


ESPECES. 


du 

CORPS. 


PERROQUETS. 


Perruche  de  Madagascar. 


37 


S'  5 


GALLINACES    ET    COLOMBINS. 


Coq  de  hruyère  (  Telrao  urogallus  L.  ). 

Tétras  lyre  (  Lyrurus  tetrlx  L.  ) 

Lagopède  (Lagopus  albus  Gm.  ) 

Grouse  (  Lagojms  scoiicus  Lath.  ) 

Paloml)e  (  Columba  livia  Briss.  ) 

Perdi'ix  rouge  (  Penlix  rubra  Briss.  ) .  . 
Perdrix  grise  {Startia  cinerea  Charl.)  . 

Tourterelle  (  Turtus  auritus  Ray.  ) 

Caille  (Columix  communis  Bonn.) .  . . 


3,1006'  o 

i,a6o  o 

260  9 

455  7 

476  o 

45o  o 

357  o 

iSa  5 

90  U 


POIDS 
DES   MDSCLSS  PECTORAUX 


réels. 


1^^  f) 


5606'  o 
380  o 
i55 
ia8 


137 

ii3 

101 

3o 

30 


par 
kilogramme . 


9  54»'  5 


iSoS' 

399 
360 
366 
269 
983 
35l 

390 

334 


Ces  résultats  sont  faciles  à  expliquer.  Les  Oiseaux  emploient  trois  modes 
de  vol  très  distincts  : 

1  °  Le  vol  ramé  ; 
2°  Le  vol  plané; 
3°  Le  vol  à  voile. 


Tous  les  Oiseaux  pratiquent  le  vol  ramé.  Pour  cela  ils  abaissent  et  re- 
lèvent successivement  leurs  ailes,  ce  qui  occasionne  un  battement  quia 
d'ailleurs  été  très  bien  décrit  par  Marey.  Cependant  les  divers  groupes 
emploient  le  vol  ramé  différemment. 

Les  Passereaux,  les  Petits  Échassiers,  les  Canards,  les  Gallinacés,  les 
(jolombins  battent  des  ailes  très  rapidement.  Us  ne  peuvent  se  soutenir  en 
l'air  que  de  cette  façon,  leur  surface  portante  étant  trop  réduite  pour  leur 
permettre  le  vol  plané.  Aussi  leurs  muscles  pectoraux  sont-ils  très  déve- 
loppés en  raison  du  surcroît  de  dépense  musculaire  occasionné  par  le 
mode  de  vol. 

Les  Rapaces,  par  contre,  n'emploient  le  vol  ramé  que  pour  monter  ou 
pour  progresser  plus  vite.  Us  utilisent  de  préférence  le  vol  plané  grâce  à 
leur  grande  surface  alaire.  Dans  ces  conditions  l'effort  des  muscles  pectoraux 
étant  minime ,  ces  muscles  restent  petits ,  puisque  ces  Oiseaux  glissent  le 


—  AS  — 

plus  souvent  sur  l'air,  leurs  larges  ailes  étendues  et  rigides  et  sans  fournir 
aucun  battement . 

Dans  le  vol  à  voile,  l'Oiseau  ne  semble  utiliser  ni  sa  vitesse  ni  les  lois 
de  la  pesanteur.  Il  n'agite  pas  ses  ailes.  Il  ne  pratique  ce  vol  que  lorsque  le 
vent  possède  une  vitesse  appréciable;.  Il  peut  ramer,  mais  ne  le  fait  que 
pour  progresser  par  temps  calmr.  Les  muscles  pectoraux  sont  alors  peu 
développés,  l'effort  musculaire  étant  encore  ici  insignifiant.  C'est  ce  qu'on 
peut  constater  chez  les  Oiseaux  de  mer  ou  Palmipèdes  marins. 

Par  conséquent  notre  étude  vient  montrer  que  les  muscles  pectoraux 
se  sont  adaptés  chez  les  Oiseaux  aux  fonctions  qu'ils  avaient  à  remplir.  Ils  se 
sont  hypertrophiés  chez  ceux  que  leur  surface  alaire  trop  réduite  empêchait 
de  planer  el  qui  étaient  obligés  de  battre  violemment  des  ailes  pour  se 
soutenir  dans  les  airs. 


Rapport  de  la  surface  alaire 
avec  le  poids  dv  corps  chez  les  olseaui, 

par  M.  A.  Magmn. 

De  nombreux  auteurs  ont  étudié  la  sui'face  alaire  chez  les  Oiseaux.  Nous 
citerons  :  Dubochet  (i834),  Pretchl  (i8/i6),  de  LuCy  (i865),  Hartings 
(1869),  Mouillard  (1880),  Marey  (i88/i),  Mullenkoff  (i88/i),  Richet 
(1909).  D'autres  comme  Tatin,  Harim  Maxim  et  Cousin  ont  cherché  siu'- 
tout  à  retirer  des  chiffres  publiés  par  les  précédents  des  lois  générales. 

Nous  allons  dans  la  présente  note  étudier  le  rapport  de  la  surface  alaire 
au  poids  du  corps.  Ce  rapport  a  attiré  depuis  longtemps  et  tout  particu- 
lièrement l'attention  des  savants  que  le  vol  des  Oiseaux  a  passionnés. 

On  admet  actuellement  que  les  diverses  espèces  d'Oiseaux  sont  pourvues 
de  surfaces  alaires  très  différentes  suivant  le  poids  de  leur  corps.  Ce  fait 
semble  constituer,  pour  bien  des  auteurs,  un  des  problèmes  les  plus  in- 
téressants et  les  plus  difficiles  à  élucider. 

On  a  même  pensé  que  cette  question  intéressait  spécialement  l'aviation 
et  que  sa  solution  serait  une  des  découvertes  les  plus  utiles  à  la  navigation 
aérienne. 

Dubochet  ''^  avait  montré  le  premier  que  lorsqu'on  prend  des  Oiseaux 
de  forme  identique  et  possédant  le  même  mode  de  vol ,  on  constate  que , 
si  les  espèces  sont  de  tailles  différentes ,  c'est  au  plus  petit  que  revient  la 
plus  grande  surface  alaii'e. 

De  Lucy ''^  poursuivit  des  recherches  analogues.  Il  trouva,  en  faisant 

(^)  Dubochet,  Recherches  sur  le  vol  des  Oiseaux,  Nantes,  i83i. 

'^^  De  Lucy,  Le  vol  des  Oiseaux  {Presse  scientifique  des  Deux-Mondes ,  i865). 


.-  âô  — 

porter  ses  observations  sur  plusieurs  sortes  crOiseanx ,  que  les  individus 
possédaient  d'autant  plus  de  surface  alaire  qu'ils  élaient  moins  pesants.  Les 
comparaisons  ont  porté  aussi  bien  sur  les  Insectes  que  sur  les  Oiseaux, 
pour  lesquels  il  calculait  la  surface  des  ailes  par  kilogramme  d'animal. 
Il  arrivait  ainsi  à  conclure  qu'un  Cousin  de  i  kilogramme  aurait  lo  mèti-es 
carrés  de  surface  alaire,  alors  qu'une  Grue  de  i  kilogramme  n'en  possé- 
derait que  o  mq.  08. 

Mouillard  de  son  côté,  par  des  comparaisons  identiques,  en  est  arrivé  à 
formuler  la  loi  suivante'''  : 

La  quanùlé  de  surface  proportionnelle  nécessaire  à  un  Oiseau  pour  un  genre 
de  vol  donné  diminue  avec  l'augmentation  du  poids  de  l'Oiseau. 

En  im  mot,  d'une  espèce  à  l'autre  ou  même  dans  une  même  espèce,  la 
surface  relative  de  l'aile  augmente  à  mesure  que  le  poids  du  corps  di- 
minue. 

Mouillard  a  voulu  expliquer  cette  loi.  II  y  voit  un  rapport  entre  la  ma- 
nière de  croître  des  volumes  et  des  surfaces.  Il  pense  que  les  surfaces 
représentent  par  leur  frottement  les  causes  retardatrices.  Par  contre  les 
volumes,  par  leur  masse,  produisent  des  effets  accélérateurs.  Ce  bien  et  ce 
mal  n'augmenteraient  pas  dans  les  mêmes  proportions. 

D'autres  auteurs,  auxquels  cette  loi  a  paru  aussi  difficile  à  comprendre, 
ont  tenté  à  leur  tour  de  fournir  une  explication  raisonnée  du  fait  : 

Après  Marey,  Sée  '^'  pense  que  la  nature,  dans  la  construction  des  ailes 
des  Oiseaux,  s'est  heurtée  à  une  loi  physique  suivant  laquelle  les  poids 
augmentent  comme  les  cubes  et  les  surfaces  comme  les  carrés.  Il  compare 
un  Aigle  à  un  Pigeon.  Si  l'Aigle  pèse  quatre  fois  plus  et  si  on  lui  donne 
quatre  fois  plus  d'ailes  en  surface,  ces  ailes  pèseront  huit  fois  plus  et  seront 
ainsi  deux  fois  trop  lourdes.  Afin  de  ne  pas  exagérer  le  poids  de  ces  ailes, 
la  nature  aurait  ainsi  dû,  en  augmentant  le  poids,  réduire  la  surface  alaire 
comparée  au  poids.  Ce  raisonnement  conduit  l'auteur  à  expliquer  de  cette 
façon  l'incapacité  de  voler  pour  l'Autruche ,  dont  la  surface  alaire  serait  ré- 
duite ainsi  mathématiquement. 

D'autres,  comme  Cousin'*,  ont  cherché  avec  les  chiffres  de  Mouillard 
le  rapport  qui  pouvait  exister  entre  les  surfaces  et  les  poids.  Quand  par 
exemple  le  poids  augmente  de  10,  100,  1000,  de  combien  doit  diminuer 
la  surface  alaire  ?  L'auteur  constate  lui-même  qu'il  n'a  pu  arriver  à  aucun 
résultat. 

On  peut  donc  affirmer  que  ce  rapport  de  la  surface  alaire  au  poids  du 
corps  est  resté  incompréhensible  pour  les  auteurs  et  qu'aucun  n'a  pu  tirer 
de  son  étude  de  conclusions  satisfaisantes. 

^''  MoDiLLARD,  L'empire  de  l'air,  1880. 

'^'  Sée,  Aérophile,  1"  juin  1909. 

(*)  Cousin,  ^le  vol  à  voile  {Avia,  i5  janvier  1910). 


—   M  — 

Nous  avons  pu  nous  procurer  200  Oiseaux  répartis  en  78  espèces,  sur 
lesquels  nous  avons  fait  de  nombreuses  recherches  relatives  au  vol.  Nous 
allons,  dans  cette  première  e'iude,  discuter  la  nie'lhode  qui  consiste  à 
comparer  une  surface  à  un  poids.  Il  nous  sera  facile  de  montrer  que  les 
résultats  sont  la  conséquence  d'artifices  mathématiques. 

Tous  nos  Oiseaux  ont  été  tués  au  fusil  dans  la  nature.  Aucun  n'a  vécu 
eu  cage.  Aussi  rapidement  que  possible,  ils  furent  pesés  sur  une  bonne 
balance.  Nous  avons  agi  ainsi  afin  d'éviter  la  perte  de  poids  consécutive  à 
la  mort,  ce  qui  d'ailleurs  est  insignifiant  pour  des  recherches  de  ce  genre, 

La  mesure  de  la  surface  alaire  est  plus  délicate.  Pour  obtenir  cette  sur- 
face, nous  avons  décalqué  l'aile  sur  du  papier  quadrillé  au  milhmètre. 
Nous  avons  pour  cela  étalé  les  ailes  de  fa(;on  à  avoir  l'écart  maximum  des 
rémiges  sans  toutefois  que  cet  écart  soit  supérieur  à  celui  qui  existe  pen- 
dant le  vol.  Nous  y  sommes  arrivé  en  rendant  l'aile  plate. 

Chez  l'Oiseau  mort,  on  constate  que  les  plumes  de  l'aile  présentent  une 
certaine  courbure  d'avant  en  arrière.  Or  j'ai  remarqué  que  pendant  le  vol 
l'aile  est  à  peu  près  plate  et  qu'en  tout  cas  le  creux  est  loin  d'être  aussi 
net  que  lorsque  l'animal  ne  vole  pas. 

Nous  avons  ainsi  obtenu  la  surface  réelle  des  ailes  suivant  chaque 
individu. 

Les  Oiseaux  que  nous  avons  étudiés  appartenant  à  tous  les  ordres,  nous 
avons  cru  intéressant  de  rechercher  d'abord  la  surface  moyenne  des  ailes 
par  kilogramme  d'animal  pour  chaque  groupe.  Voici  les  chiffres  obtenus  : 


Grands  Échassiers 

Palmipèdes  marins 

Canards,  Oies 

Gallinacés  et  Colombins 

Rapaces  diurnes 

Petits  Echassiers 

Rapaces  nocturnes 

Corvidés 

Passereaux 

Perroquets .    

De  l'examen  de  ce  tableau  il  semble  résulter  qu'il  y  a  un  rapport  in- 
verse entre  la  surface  alaire  par  kilogi-amme  et  le  poids  du  corps. 

Mais  au  lieu  d'employer  des  moyennes,  étudions  toutes  les  espèces 
d'Oiseaux  sur  lesquelles  ont  porté  nos  investigations  et  classons-les  par 
poids  du  corps  décroissant. 


SURFACE 

POIDS  MOYEN 

DU    CORPS. 

DES    AILES 

par  kilogramme 
(l'animal. 

1,129«' 

0 

91'' 

m,  3 

913 

7 

96 

4 

729 

k 

10 

1 

509 

1 

i3 

9 

/|32 

0 

33 

a 

274 

5 

99 

8 

255 

253 

7 
6 

37 
3o 

5 
5 

39 

27 

7 
5 

ko 

7 
8 

àS  — 


ESPECES. 


Coq  (le  bruyère  (  Tetrao  urogallus  L.  ) 

Fou  (  Sula  bassana  Briss.  ) 

Cormoran  (  Phala  crocorax  carbo  L .  ) 

Goi^land  manteau  noir  (  Larus  ninWwijs  L.  ) 

Macreuse  (  OEdemia  fusca  L.  ) 

Héron  bleu  (  Ardea  einerea  L.  ) 

Tétras  lyre  (  Lyrurus  ietrix  L.  ) 

Oie  bernai*he  (Bernicla  brenla  Briss.) 

Butor  (  Botaurus  stellarls  L.  ) 

Canard  sauvage  {Anas  boschas  L.) 

Goéland  manteau  bleu  (La)-us  argentatus  Brunn.) 

Buse  (Buleo  vulgaris  Leach.  ) 

Aigle  à  queue  barrée  {Misaetus  fasciatu-i  Vieil!.).  . 

Siffleur  (  Mareca  penelope  L.  ) 

Courlis  (  Numenius  arquatus  L.  ) 

Pilet  (  Dafila  acuta  L.  ) 

Outarde  (  Utis  tetrax  L.  ) 

Faucon  (Faleo  communis  Gm.) 

Souchet  (  SpatuJa  eli/peata  Briss.  ) 

lluitrier  (  Hœmatopus  ostralegus  L.  ) 

Fuligule  nyroca  {Fuligula  nyroca  Guld. ) 

Corneille  mantelée  (  Corvus  cornix  L.  ) 

Palombe  (  Columha  livia  Briss.  ) 

Grouse  (Lagoptis  seoticus  Latb.) 

Perdrix  rouge  {Perdix  ruhra  Briss.  ) 

Corneille  noire  (  Corvus  corone  L.  ) 

Hulotte  (Syrnium  aluco  L.  ) 

Goéland  pieds  bleus  (Larus  canus  L.) 

Perdrix  grise  [Starna  einerea  Charl.  ) 

Sarcelle  d'hiver   (  Querquedula  erecca  L.  ) 

Effraie  (  Stnxjlammea  L.  ) 

Moyen  Duc  ( Asio  otus  L.) 

Chevalier  gris  (  Totanns  Juscus  L.  ) 

Lagopède  [Lagopus  albus  Gm.  ) 

Goéland  rieur  (  Lai-us  gelastes  L.  ) 

Epervier  (  Aceipiier  nisus  L.  ) 

Émerillon  (  Hypotriarehis  œsalon  Briss.  ) 

Harpaye  (  Cireus  eeruginosus  L.  ) 

Mouette  (  Larus  ridibundus  L.  ) 

Vanneau   (  Vanellus  eapella  Scliaeff.  ) 

Pluvier  (  Charadrius  pluvialis  L .  ) 

Pie  ( Piea  ecaadata  L.  ) 

Crécerelle  (  Tinnunculus  ataudarius  Gm.  ) 

Barge  rousse  {Limosa  Baueri  Naum.  ) 

Pic  vert  (  Gecinus  viridis  L.  ) 


POIDS 


3,1005'   o 

3,096      o 
2,/|/l5       o 

1,789     6 
1,5-8 

1,517 

1  ,200 


1,100 
1,120 


895 

835  0 

825  o 

737  6 

736  o 

624  8 

58i  0 

5/17  o 

5^4  o 

5l2  o 

5o8  6 

/176  o 

/iSû  7 

/i5o  0 


397 
396 

874 
357 
307 
271 
262 
262 
260 
257 

25l 

249  0 
226  o 
228 

2o3 

199 
187 
186 
181 
179 


SURFACE 
KEELLB 

des  ailes. 


1,470=°'! 
3,217 

2,502 
2,640 
1  ,010 

3,o3.i   a 

986 
i,i56 
2,448 

820 
1,787 
2,164 
2,34o 

572 
1 ,079 

754 

9'7 
2,o5o 

616 
758 

5l2 

1,294 

794 
549 

444 
i,o83 
1,896 

1,12  4 

363 

4o5 
'i'  19 
1,1 13 

385 

566 

898 

940 

874 
i,i3o 

836 

790 

878 

577 

669 

438 

488 


RAPPORT 
de 

LA    SURFACE 

des  ailes 
au  poids 
du  corps. 


7     3 


i_o 

i4 

7 
20 

7 
10 

21 

8 

19 
24 
28 
6 
i3 
10 
i4 
35 
11 
i3 
10 

30 
16 
11 

9 
27 
35 

ag 

10 
i3 

4i 
43 
i4 

9 
34 

37 
35 
4o 

37 
35 

'7 
39 
35 

34 
27 


—  ^9  — 


ESPECES. 


Geai  (  Garrulus  glandarius  L.  ) 

Chevêche  [Alhene  noctua  Scop.) 

Sterne  {Sterna  hirundo  L.  ) 

Tourterelle  (  Turtur  aurhus  Ray.  ) 

Coucou  (  Cuculus  canorus  L.  ) 

Gambette  (  Totanus  calidris  L.) 

Guignard  (  Morinellas  sibiricus  Lep.  ) 

Bécassine  (  GaUinago  major  Gm.  ) 

Huppe  ( Upupa  epops  L.) 

Caille  (  Coturnix  communis  Borm.  ) 

Merle  (  Turdus  mrrula  L.  ) 

Cul  blanc  (  Totanus  ochropus  L.) 

Sansonnet  (Stunius  vulgarii  L.) 

Grive  (  Turdus  mtisicus  L.  ) 

Gravelot  (  Charadrius  hialicula  L.  ) 

Chevalier  (  Totanus  stagnatUis  Bechst.) 

Alouette  (Alauda  arvensis  L.  ) 

Perruche  de  Madagascar 

Pinson  (  Fringilla  cœlebs  L.  ) 

Bruant  (  Emberka  citrinella  L.  )    

Fauvette  d'hiver  (Âccentor  modularis  L.) 

Bergeronnette  (  Molacilla  alba  L.  ) 

Hirondelle  (  Chelldon  urbica  L.  ) 

Farlouse  (  Anthus  pratensis  L.  ) 

Mésange  charbonnière   (Parus  major  L.  ) 

Rouge-gorge  (Erythacus  rubecula  L.) 

Hirondelle  de  cheminée  (  Hirundo  rustica  L.  ) . . . 
Bergeronnette  boarule  { Motaellla  sulphurea  Bechil 

Chardonneret  {Carduelis  elegam  Steph.) 

Mésange  bleue  (Parus  cœruleus  L.  ) 

Mésange  à  longue  queue  (Orytes  caudatus  L.).. 

Grimpereau  {  Certhia  familiaris  L.  ) 

Roitelet  (Begulus  eristatus  Charl. ) 


POIDS 


DU     COBPS. 


i6a5'  0 

i58 

i36 

tSa 

128 

110 

io5 

97 

9» 

90 

87 

84 

80 

7' 
56 

49 
39 
27 

25 
25 
31 
20 

19 
18 
18 
17 
17 
16 
12 
10 

7 
7 


5 
3 
5 

G 

o 
3 
3 
o 
4 

7 
6 
0 
5 
o 
o 

2 

5 
6 
6 
3 
5 
o 

7 
4 

7 
o 

5 

3 

1 

3 

o 


5     8 


SURFACE 

RÉELLE 

des  ailes. 


555'^"^ 

455 

5i5 

309 

494 

354 

25o 

a55 

366 
i56 
248 
ai5 
200 

2o3 

i5i 
187 
i83 
ii5 
i4o 
120 

96 
109 
io3 

110 

108 
1 00 
ii5 
107 

80 

82 

62 

66 

5o 


RAPPORT 
de 

LA  SURFACE 

des  ailes 
au  poids 
du  corps. 


34''"i  5 
3o   4 

37 

23 

38 

33 

22 
a6 
4o 

17 
28 

38 

25 

28 
27 
38 

47 
4i 
54 
46 
45 
53 
54 
58 
58 
56 
67 
64 
65 
81 
84 

94 
86 


9 
3 
5 

1 

9 
2 

a 
5 
1 

7 
o 

4 
5 
3 


Or  il  apparaît  de  suite  que  le  rapport  entre  la  surface  alaire  par  kilo- 
gramme et  le  poids  du  corps  ne  varie  pas  d'une  façon  simple.  Tout  au  plus 
peut-on  dire  qu'approximativement  et  d'une  manière  ge'nérale  chez  les 
Oiseaux,  ce  sont  les  plus  gros  qui  ont  le  moins  de  surface  alaire  par  kilo- 
gramme et  les  petits  qui  en  offrent  le  plus.  Cette  approximation  serait 
d'ailleurs  en  partie  contraire  à  l'observation  courante.  En  effet,  si  l'on 
examine  une  Caille  et  une  Chouette,  il  paraît  évident  que  cette  dernière  est 
la  mieux  voilée  ;  or  c'est  au  résultat  contraire  que  l'on  arrive  en  eiîectuant 

MoSÉUM.  XIX.  Il 


—  50  — 

le  rapport  dont  nous  venons  de  parler.  Disons  de  suite  que  ce  résultat  n'a 
aucun  sens;  il  est  la  conséquence  d'artifices  mathématiques.  En  effet, 
le  rapport  : 

Surface  des  ailes        Kl-         K 

Poids  du   corps  ^  KT  ""  "TI 

n'est  pas  homogène.  Il  demeure  fonction  d'une  dimension  linéaire  de  l'Oi- 
seau. Donc  plus  cfiui-ci  sera  grand  et  plus  le  rapport  en  question  sera 
petit. 

La  simple  étude  de  ce  rapport  ne  présenterait  que  peu  d'intérêt,  si  elle 
ne  nous  permettait  pas  de  montrer  que  malgré  l'artifice  mathématique, 
il  était  possible  de  mettre  en  partie  en  évidence  les  différences  réelles  de 
surface  alaire  existant  suivant  les  divers  types. 

Pour  cela,  construisons  un  graphique  ainsi  conçu.  Sur  un  axe  horizontal 
pointons  des  intervalles  égaux.  Chaqire  point  représente  une  espèce. 
Rangeons  ces  espèces  dans  un  ordre  tel  que  le  poids  du  corps  aille  en 
décroissant.  A  chaque  point  marqué  siu"  l'axe  horizontal,  élevons  une 
ordonnée  et  portons  sur  chacune  d'elles  une  longueur  proportionnelle 
à  la  surface  des  ailes  par  kilogramme  d'animal.  Joignons  ensemble  les 
points  ainsi  obtenus. 

D'après  le  rangement  effectué  par  poids  du  corps  décroissant,  la  ligne 
représentant  les  surfaces  alaires  devrait  monter  régulièrement  si  la  loi 
d'inversion  entre  la  sm-face  alaire  et  la  taille  était  vraie.  Il  n'en  est  rien , 
la  courbe  monte  dans  l'ensemble.  Les  points  extrêmes  sont  bien  à  des  hau- 
teurs différentes,  parce  que  pour  les  raisons  que  nous  avons  indiquées  les 
poids  du  corps  sont  très  distants.  Mais  toute  la  couche  présente  des  oscilla- 
tions considérables. 

Or  si  l'on  examine  les  points  inférieurs  et  supérieurs  de  la  coiu'be  situés 
au  milieu  de  la  courbe,  on  remai'que  que  sur  les  points  supérieurs  se 
placent  les  Rapaces  nocturnes  et  diurnes,  les  Palmipèdes  marins,  les 
Corvidés,  alors  que  les  points  inférieurs  sont  occupés  par  les  Passereaux, 
les  Canards,  les  Gallinacés...  Nous  sommes  donc  amené  à  conclure  que 
les  Rapaces  ont  beaucoup  plus  de  surface  que  les  Canards  et  les  Gallinacés. 
Nous  montrerons  dans  des  recherches  ultérieures  que  cette  constatation 
correspond  à  la  réalité. 

D'ailleurs  nous  pouvonfe  déjà  donner  un  aperçu  des  différences  que  pré- 
sentent les  Oiseaux  dans  leur  voilure.  Il  nous  suffit  de  comparer  des  espèces 
de  poids  assez  rapprochés. 

Ainsi  le  Lagopède  [Lagopus  alhis  Gm.) ,  qui  pèse  960  gr.  20 ,  a  9  dmq.  6 
de  surface  alaire  par  kilogramme;  la  Sarcelle  (Querquedula  crecca  L.). 
qui  pèse  807  gr.  70,  en  a  i3  dmq.  1,  alors  que  i'Epervier  (Accipiter  nisus 
L. ),  du  poids  de  261  grammes,  en  possède  87  dmq.  8,  et  le  Moyen  Duc 
{Asio  otus  L.),  du  poids  de  262  grammes,  en  offre  42  dmq.  h. 


—  51   — 


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—  52  — 

De  même,  l'Aigle  à  queue  barrée  [Misaetus  fasciatus  Gm.)  a,  pour  un 
poids  du  corps  de  835  grammes,  28  décimètres  carrés  de  surface  alaire 
par  kilogi'amme;  le  Goéland  à  manteau  bleu  [Larus  argentatus  Brûnn.), 
19  dmq.  9  pour  un  poids  de  896  grammes;  tandis  que  le  Siffleur  ( Afareca 
penelope  L.  ),  qui  pèse  826  grammes,  en  offre  6  dmq.  9. 

Par  conséquent ,  nous  pouvons  affirmer  que ,  malgré  Tartifice  mathéma- 
tique employé  en  rapportant  la  surface  des  ailes  au  poids  du  corps,  les 
Rapaces  et  les  Palmipèdes  marins  ont  beaucoup  plus  de  surface  portante 
que  les  Canards  et  les  Gallinacés. 


RECHERCHES  SUR  LE  POIDS  ET  LA  TAILLE  DES  FOETUS  A  TERME, 

PAR  MM.  A.  Magnan  et  Ch.  Sellet. 

L'étude  de  la  croissance  apparaît  actuellement  à  tous  les  médecins 
comme  un  des  points  essentiels  pour  l'espèce  humaine. 

Beaucoup  d'auteurs,  dans  ces  dernières  années,  ont  recherché  quelles 
étaient  les  lois  qui  régissent  la  croissance  ;  ils  se  sont  surtout  préoccupés 
de  déterminer  la  quantité  dont  croissent  les  enfants  pendant  les  différentes 
étapes  de  la  vie. 

Wallich  particulièrement  a  montré  que  connaître  les  lois  pouvait  être 
intéressant  pour  bien  diriger  la  croissance,  car  il  pense  que  la  stature 
définitive  est  en  partie  liée  au  fonctionnement  de  cette  croissance  chez  les 
nouveau-nés. 

Une  des  choses  les  plus  faciles  à  faire  est  de  peser  le  fœtus;  son  poids 
nous  donnera  déjà  une  première  approximation. 

Mais  pour  que  cette  approximation  ait  une  valeur,  il  faut  s'adresser  à  une 
catégorie  déterminée  de  fœtus;  il  ne  faut  évidemment  pas  s'adresser, 
comme  l'ont  fait  beaucoup  de  statisticiens,  à  tous  les  enfants  nés  vivants, 
ceux-ci  pouvant  être  venus  au  monde  aux  6',  7°,  8"  ou  9'  mois  de  la  ges- 
tation. Comme  notre  but  est  de  déterminer  ici  le  poids  initial  des  enfants 
à  la  naissance,  nous  n'avons  voulu  nous  adresser  qu'aux  enfants  nés 
à  terme. 

Ici  intervient  une  première  difficulté  :  quand  un  enfant  est-il  à  terme? 
Pinard,  en  effet,  a  montré  que  l'habitude  qui  consiste  à  ajouter  dix  jours 
aux  neuf  mois  qui  suivent  l'apparition  des  dernières  règles  pour  fixer 
la  date  d'un  accouchement  est  dénuée  de  toute  base  scientifique.  On  ne 
sait  pas,  en  effet,  si  la  femme  a  été  fécondée  le  lendemain  de  ces  dernières 
règles  ou  la  veille  des  premières  règles  qui  ont  manqué.  Or  il  faut,  d'après 


—  53  — 

Pinard,  36  heures  au  moins  pour  qu'un  spermatozoïde  puisse  accomplir 
ie  trajet  qui  le  sépare  de  l'ovule.  De  plus ,  Pinard  a  pu  conserver  pendant 
douze  jours  des  spermatozoïdes  en  dehors  de  l'organisme;  par  conséquent, 
même  lorsque  la  femme  n'a  eu  qu'un  rapport,  on  ne  peut  fixer  la  date  de 
la  fécondation. 

D'un  autre  côté,  on  ne  sait  pas  quand  un  ovule  est  à  maturité;  on  peut 
très  bien  admettre  que  cette  maturité  se  fasse  de  façon  inconnue  ,  et  que 
le  spermatozoïde  attende  le  temps  de  cette  maturité. 

Enfin ,  lorsque  la  fécondation  a  eu  lieu ,  on  ignore  l'époque  à  laquelle  se 
greffe  l'œuf. 

Par  conséquent,  on  n'a  aucune  idée  de  l'époque  où  commence  une 
gestation.  Pour  Pinard ,  l'ensemble  de  ces  observations  permet  d'expliquer 
l'existence  des  gestations  dites  prolongées,  chez  des  femmes  régulièrement 
réglées.  Nous  avons  pu  nous-mêmes  en  observer  quelques-unes  qui  étaient 
tout  à  fait  typiques. 

Aussi,  dans  l'étude  que  nous  poursuivons,  ne  nous  sommes-nous  préoc- 
cupés que  des  femmes  qui  d'après  leurs  dernières  règles  pouvaient  être 
à  terme  ou  plus  qu'à  terme. 

A  la  Clinique  Baudelocque ,  sous  la  direction  de  Pinard ,  nous  avons  pu 
facilement  mener  à  bien  ce  travail  en  1909.  Comme  les  dates  des  der- 
nières règles  sont  contrôlées  avec  soin,  et  que  les  manifestations  de  la 
gestation  sont  spécialement  suivies,  nous  avons  pu  réunir  des  chiffres  qui 
sont  indiscutables. 

Ces  enfants  ont  été  pesés  dans  les  5  minutes  qui  suivent  la  naissance, 
dans  la  grande  majorité  des  cas  avant  toute  perte  de  méconium  ou  d'urine, 
c'est-à-dire  dans  des  conditions  identiques. 

Il  est  admis  généralement  que  le  poids  moyen  à  la  naissance  est  de 
3  kilogrammes;  ce  poids  est  d'ailleurs  très  variable,  comme  nous  avons  pu 
nous  en  rendre  compte  pour  les  979  enfants  examinés. 

Voici  le  poids  moyen  que  nous  avons  trouvé  :  3,353  grammes. 

11  est  voisin  du  poids  enseigné  par  Pinard,  qui  donne  3,5oo  grammes. 

Nous  avons  voulu  nous  rendre  compte  si  ces  poids  variaient  avec 
la  sexualité;  voici  les  chiffres  obtenus  pour  les  garçons  et  pour  les  filles: 


Garçons. 
Filles... 


NOMBRE. 

POIDS. 

5ll 

3,li'20  S- 

468 

3,279 

D'autres  auteurs  avaient  déjà  essayé  de  déterminer  les  poids  des  fœtus 
mâles  et  femelles  dans  les  pays  où  ils  habitaient;  nous  en  donnerons  la 
liste,  tout  en  faisant  remarquer  qu'ils  ne  semblent  pas  indiquer  que 
la  recherche  du  terme  ait  été  aussi  rigoureuse  que  chez  nous. 


—  5/i 


POIDS 


S      GARÇONS. 

DES    FILLES. 

3,100  K' 

3,000  ^ 

3,201 

3,o56 

3,355 

3,386 

3,399 

3,933 

3, '179 

3,339 

3,38i 

3,980 

3,383 

3,98/1 

Bruxelles  (  Quétolet) 

Breslau  (Spiegelberg) 

Munich  (  Gregory  ) 

Leipzig   [Schulz) 

Kœnigsberg  {Wagner) 

Copenhague  {Ingersho) 

Pest  h  (  Kezmarsky  ) 

On  se  rend  compte  que  les  chiffres  diffèrent  sensiblement  les  uns  des 
autres;  il  est  possible  que  ce  rt^sultat  soit  dû  à  la  diversité  des  races  étu- 
diées. Dans  le  cas  des  femmes  examinées  à  Baudelocque,  Magnan  a  montré 
que  ces  femmes  étaient  originaires  de  tous  les  points  de  la  France  '-^K  De  plus, 
nous  ajouterons  que  nous  avons  éliminé  d'office  tous  les  enfants  chez  les- 
quels le  rapport  fœto-placentaire  était  supérieur  à  un  septième ,  ce  qui  se 
traduit  par  un  développement  exagéré  du  fœtus,  consécutivement  à  l'in- 
fection syphilitique, 

A  côté  de  l'étude  du  poids  doit  se  placer  l'étude  de  la  taille.  Tous  les 
enfants  que  nous  avons  examinés  pendant  l'année  1909  ont  été  mensurés. 
Voici  le  procédé  qui  a  été  employé  pour  obtenir  des  dimensions  aussi 
exactes  que  possible  ;  ce  qui  est  d'ailleurs  assez  délicat. 

Les  enfants  sont  étendus  sur  le  dos,  sur  une  règle  plate  graduée  en  cen- 
timètres terminée  à  une  de  ses  extrémités  par  un  plan  vertical  contre 
lequel  vient  buter  la  tète,  tandis  qu'une  lame  verticale,  qui  glisse  le  long 
de  la  règle,  donne  la  longueur  de  l'enfant  lorsqu'on  l'applique  contre  ses 
talons.  Il  y  a  lieu,  dans  la  recherche  de  la  longueur  d'un  enfant,  d'observer 
quelques  règles  excessivement  importantes  :  il  faut  que  l'enfant  soit  étalé 
naturellement  sur  la  règle  et  placé  de  façon  que  le  sommet  du  crâne  s'ap- 
puie sur  le  plan  vertical  fixe,  sans  qu'il  y  ait  la  moindre  compression 
dont  le  résultai  serait  de  diminuer  la  longueur  du  cou.  Cette  faute, 
lorsqu'elle  est  commise,  peut  faire  perdre  près  de  2  centimètres  sur  la 
longueur. 

De  plus,  les  membres  intérieurs  d'un  enfant  ne  doivent  pas  être  tirés; 
cependant  il  est  indispensable  de  maintenir  les  genoux  accolés ,  les  creux 
poplités  s'appuyant  sur  la  règle,  de  façon  à  avoir  le  développement  exact 
des  membres. 

Cependant  il  faut  bien  dire  que  ce  qui  importe  surtout  pour  avoir  des 
chiffres  comparables ,  c'est  d'opérer  toujours  de  la  même  façon. 

(•'  Magnan,  Statistique  sur  l'origine  des  primipares  et  des  bassins  rachitiques 
de  la  Clinique  Baudelocque  (C.  R.  des  séances  de  Vlnst.  fr.  d'anthropologie, 
1911). 


—  55  — 

En  effectuant  ces  mensurations  sur  977  enfants,  nous  avons  obtenu 
la  longueur  moyenne  suivante  :  ig  centimètres. 

Par  conse'quent,  pendant  la  gestation,  le  fœtus  se  développe  en  longueur 
de  ^9  centimètres. 

Nous  allons  encore  ici  examiner  la  longueur  suivant  les  sexes  : 

NOMBRE.  LONGUEUR. 

Garçons 509  ig^^So 

Filles 666  48     5o 

Il  ressort  donc  de  toute  évidence  que  les  garçons  ont  une  longueur 
supérieure  à  celle  des  filles. 

Quelques  auteurs  avaient  déjà  public  des  chiffres  relatifs  aux  longueurs 
des  nouveau-nés  : 

LONGUEUR 

DES      GARÇONS.  DES    FILLES. 

Quételet 5o'^'"oo  69'='"  4o 

Roberts /19     10  48     00 

Wagner 67      4o  46     76 

Fesser 5 1     bo  5o     5o 

Kezmarsky 5o      -20  hg     ho 

Les  chiffres  sont  voisins;  les  différences  indiquées  peuvent  très  bien 
provenir  d'une  différence  de  races. 

Par  conséquent  nous  pouvons  conclure,  étant  donnés  les  procédés 
rigoureux  que  nous  avons  employés,  que: 

1°  Le  poids  moyen  du  fœtusà  terme,  en  France,  est  de  3,3oogrammes; 

2"  La  longueur  moyenne  du  fœtus  à  terme,  en  France,  est  de  Ag  cen- 
timètres ; 

3"  Les  garçons  sont  plus  développés  en  poids  et  en  longueur  que  les 
filles,  ce  que  Pinard  et  Magnan^^'  avaient  déjà  montré  dans  leur  recherche 
sur  les  mort-nés. 


''   Pinard  et  Magnan  ,  Sur  la  fragilité  du  sexe  mâle  (  C.  R.  A.  S.,  3  février  191 3). 


SOMMAIRE. 

Pages. 
Actes  administratifs.  —  Promotions  clans  le  personnel  du  Muséum  à  partir 
du  i"'  janvier  1913.  — Nominations  de  M.  le  Docteur  Vital  Brazil  et 
de  M.  Carie  comme  Correspondants  du  Muséum.  —  Mi?e  en  congé 
de  M.  Viguier,  rie  M.  Dantan  et  de  M-  Guérin.  —  Délégations  de 
MM.  Fr.  Pellegrin ,  Cassaing  et  Germain  comme  Préparateurs  sup- 
pléants. -  -  Noraiuations  :  de  M.  St.  Meunier  comme  Assesseur  du 
Directeur  du  Muséum,  de  M.  L.  Bideault  comme  Oflicier  de  l'in- 
stniction  publique,  de  M"'  Le  Rat  comme  Olficier  d'Académie,  de 
M.  D.  Bois  comme  Officier  de  TOrdre  de  la  Couronne  d'Italie,      i ,  2  et  3 

Présentation  d'ouvrages  par  MM.  Trouessart  et  J.  Surconf 3 

Communications  : 

L.  Roule.  Description  d'un  genre  nouveau  et  de  deux  espèces  nouvelles 

de  Poissons  antarctiques 4 

L.   Semichon.    Observations   sur  l'Ovaire   du   Protopteriis   anneetens  Owen 

(Poissons  Dipnés) 7 

J.-G.  de  Man.  Sur  une  nouvelle  observation  de  Crabes  habitant  les  coquilles 

vides  des  Balanes 9 

—  Notes  sur  l'identité  de  la  Menippe  Ortmanni  de  Man  avec  la  Menippe 

convexa  Rathbun 19 

A.  Raffray.    Récolte  de  M.  Eilenberger  au  (iabon.   —   Description  d'un 

Coléoptère  nouveau  de  la  famille  des  Psélaphidos 1  5 

L.-G.  Seurat  et  H.  Neuville.  Sur  le  Toxascaris  leonina  (Linstow).  [Figs.  ].        16 

Éd.  Lamv.  Mollusques  et  Brachiopodes  de  la  croisière  1912  du  Pourquoi- 
Pas  ?  dans  les  mers  du  Nord . 21 

A.  Bavay.    Note  au   sujet  des  Pecteii  de  la   plage  de   B;ihia   récoltés   par 

M.  Serre,  Consul  de  France 3  5 

R.  Kœhler.  Echinodermes  recueillis  par  le  Pourquoi-Pas?  dans  les  mers 

arctiques,  en  1912  (Astéries,  Ophiures,  Échinides) 27 

Cl.  Vaney.  Holothuries  et  Crinoïdes  recueillis  par  le  Pourquoi-Pas?  dans  les 

mers  arctiques 3 1 

P.  Hariot.  Localités  nouvelles  de  Champignons  rares  ou  intéressants  pour 

la  Flore  française 34 

A.  Magnan.  Relation  chez  les  Oiseaux  entre  le  poids  de  leurs  muscles  pec- 
toraux et  leur  manière  de  voler ^'  0 

—  Rapport  de  la  surface  alaire  avec  le  poids  du  corps  chez  les  Oiseaux.  .        /i5 

A.  Magnan  et  Ch.  Sellet.  Recherches  sur  le  poids  et  la  taille  des  fœtus  à 

terme -^  2 


r" 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


REUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES   DU  MUSÉUM 


r-^lj      ANNEE    1913 


N*»   2 


_2*S_2-- — ) — ■ 


PARIS 

IMPRIMERIE   NATIONALE 


MDCCGGXIIl 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  vouloir  bien  se  rappeler  que 
l'étendue  des  notes  insérées  dans  le  Bulletin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulletin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
chés des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  que  leurs  manuscrits. 

SOCIÉTÉ 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


I.  But  et  composition  de  la  Société. 

Article  premier. 

L'Association  dite  Société  des  Amis  du  Muséum  national  d'histoire  natu- 
relle, fondée  en  1907,  a  pour  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cet  ëtablissement,  d'enrichir  ses  collections,  ménageries,  laboratoires, 
serres,  jardins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientifiques  et 
l'enseignement  qui  s'y  rattachent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

Article  3. 

L'Association  se  compose  de  Membres  titulaires,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs,  qui  doivent  être  agréés  par  le  Conseil  d'administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  faut  payer  une  cotisation  annuelle  d'au 
moins  10  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
fixe  de  i5o  francs. 

Pour  être  Membre  donateur,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
5oo  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  fjoncs  par  an. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
uu  des  objets,  meufcles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs ^'\ 

<')  S'adresser  pour  ies  versements  à  M.  Pierre  Masson,  trésorier  de  l'Association , 
lao,  boulevard  Saint-Germain. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM   NATIONAL   D'HISTOIRE   NATURELLE, 


ANNEE   1913.  —   N°  2. 


138'  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM.  ^^'f^f^Ai>y 


25  FEVRIER  1913.  fiOT  i  », 


PRESIDENCE  DE  M.  EDMOND  PERRIER, 

DIRECTEUR    DU    MUSÉCM, 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  annonce  que  ie  fascicule  i  du  BuUelin  de  1918 
a  été  mis  en  distribution. 

M.  LE  Président  donne  connaissance  des  faits  suivants  relatifs  au 
Service  général  du  Muséum  : 

M.  le  D""  Marmottan,  présenté  par  M.  le  Professeur  Trouessart, 
a  été  nommé  Correspondant  du  Muséum  (Assemblée  des  Professeurs 
du  20  février  1913); 

M.  Edme  Gallois,  Interprète  à  la  Légation  de  France  au  Japon, 
a  été  nommé  Correspondant  du  Muséum  (Assemblée  des  Professeurs 
du  20  février  191  3). 

M.  LE  Président  fait  connaître  que  pour  répondre  à  l'invitation 
de  S.  A.  le  Prince  de  Monaco,  Président  de  la  IX*  section  du  Con- 
grès international  de  Zoologie  qui  se  tiendra  à  Monaco  du  26  au 
3o  mars  1918,  l'Assemblée  des  Professeurs,  dans  sa  séance  du  19  dé- 
cembre 1912,  a  délégué  MM.  Perrier,  Boule,  Bouvier,  Lapicque, 
Roule,  Verneau,  Becquerel  et  Joubin  pour  représenter  le  Muséum. 

Muséum.  —  xix.  5 


^'^kK 


®^^iJfi/V. 


—  58  — 

M.  le  Professeur  JouBiN  offre  au  Muséum,  au  nom  de  M.  deVali- 
couRT,  la  reproduction  du  portrait  de  M'^'^de  Lamarck,  mère  du  grand 
naturaliste  J.-B.-P.-A.  Monet  de  Lamarck,  portrait  peint  par  Lar- 
gillière^^),  ainsi  que  deux  épreuves  de  photographies t^)  prises  par  lui, 
représentant  la  statue  qui  devait  être  la  pierre  tomhale  d'AUéaume 
de  Fontaines,  son  ancêtre. 

(1)  Note  accompagnant  le  portrait  de  M""  de  la  Marck,  remise  par  M.  de 
Valicourt,  descendant  de  la  famille. 

Marie-Françoise  de  Fontaines  de  Chuignolles  (près  Péronne),  née  en  février 
1700,  fille  de  messire  Ch.  de  Fontaines,  chevalier,  seigneur  de  Chuignolles, 
Villers,  Rasse,  etc.,  et  de  dame Marie-Thi'Tèse  de  Portenay,  épousa  le  5  juin  1737 
messire  Jacques-Philippe  de  Monet  de  la  Marck,  chevalier,  seigneur  du  Grand  et 
du  Petit-Bazentin ,  Hamel ,  Hochecocq ,  etc. ,  fils  de  défunt  messire  Jacques-Phi- 
lippe de  Monet  de  la  Marck  et  de  Marie-Magdeleine  de  Lyonne  de  Servien;  elle 
mourut  à  Péronne  le  28  avril  1776.  Elle  se  maria  contre  la  volonté  de  ses  parents 
à  Péronne  en  l'église  Saint-Quentin-Capelle. 

Nous  pensons  qu'il  y  a  intérêt  à  joindre  à  cette  note  l'acte  de  décès  de  Marie- 
Françoise  de  Fontaines,  remis  au  Muséum  pour  être  déposé  dans  ses  archives  par 
M.  de  Farelle,  petit-neveu  de  Jean  Lamarck,  étant  donné  que  cet  acte  donne  des 
précisions  sur  la  carrière  emhrassée  par  le  père  du  naturaliste. 

trL'an  mil  sept  cent  soixante-quinze,  le  vingt-huitième  jour  d'avril,  a  été  in- 
humé dans  l'église  de  cette  paroisse  (paroisse  de  Saint-Quentin-Capelle,  Péronne, 
Somme),  par  moy,  prêtre  curé  soussigné,  Le  corps  de  Dame  Marie  Françoise 
Fontaine  Chuignolles,  Veuve  de  Messire  Philippe  Jacques  de  Monet-La  Marck  de 
Bazentin,  Chevalier,  Seigneur  de  S'-Martin  en  Bearn,  du  grand  et  petit  Bazen- 
tin,  Hamel  et  autres  lieux,  Capitaine  au  régiment  de  Conti-infanterie,  de  cette 
paroisse,  décédée  l'avant  veille,  âgée  d'environ  soixante  quinze  ans,  en  présence 
de  Messire  Jean  Claude  Morel-Cresmery  de  Foucaucourt,  Chevalier,  Baron  d'An- 
devannes  et  de  Foucaucourt,  son  gendre,  et  de  M.  Jean  Baptiste  Pierre  Antoine 
de  la'Marck  (>no/s passes) la  défunte,  ancien  Officier  dans  le  Régiment  de  Beaujolais, 
lesquels  ont  signé  avec  nous.  Le  dit  jour  et  an.  Foucaucourt,  Demonetde  la  Marck 
et  Doheyne.n  (Extrait  du  Registre  des  sépultures  de  la  paroisse  de  Saint-Quentin- 
Capelle,  délivré  le  20  novembre  1912.) 

(^'  À  ces  photographies  était  jointe  une  note  intéressante  à  plus  d'un  titre;  elle 
permet  en  effet  de  suivre  à  travers  les  âges  l'histoire  d'une  famille  qui  a  compté 
tant  de  personnages  marquants  : 

trAlléaume  de  Fontaines  eut  une  vie  très  glorieuse  et  fut  nommé  mayeur 
d'Abbeville  en  11 85;  il  était ,  dit  le  Père  Ignace ,  d'un  port  majestueux ,  adroit  aux 
armes  et  surfout  recommandable  par  sa  piété.  Le  roi  Philippe  Auguste  avait  conçu 
pour  lui  une  telle  estime  qu'il  le  désigna  pour  êlre  l'un  des  principaux  chefs 
lorsqu'il  entreprit  sa  croisade  contre  les  Sarrasins.  Sa  femme  Lauretle  était  fille 
de  1res  noble  seigneur  et  comte  de  Saint- Valéry  ;  elle  avait  appris  la  médecine 
pour  mieux  soulager  les  pauvres.  Tous  deux  fondèrent  l'église  de  Notre-Dame  de 
Long[)ré.  Alléaume  partit  alors  pour  la  troisième  croisade  sous  la  conduite  de  Jean 
de  l^onlhieu,  qui  périt  sous  les  murs  de  Saint-Jean-d'Acre,  dont  on  se  rendit 


—  59  — 

M,  LE  Président,  en  remerciant  le  donateur,  annonce  que  ces 
documents  seront  versés  aux  Archives  du  Muséum  et  que  des 
remerciements  seront  adressés  à  M.  de  Valicourt. 

M.  le  Professeur  JouBiN  ajoule  qu'un  Comité  s'est  constitué,  pour 
perpétuer  la  mémoire  de  Lamarck,  en  vue  d'ériger  un  monument 
sur  la  place  publique  de  Bazentin  (Somme),  son  pays  natal,  sous 
les  fenêtres  de  la  maison  oià  il  passa  son  enfance;  l'inauguration  de 
ce  monument  aura  lieu  le  li  mai  191 3. 

M.  LE  Président  prend  ensuite  la  parole  pour  faire  part  à  la 
Réunion  de  la  perte,  à  tous  égards  irréparable,  que  le  Muséum 
vient  de  faire  en  la  personne  d'un  de  ses  plus  dévoués  et  fervents 
élèves  et  collaborateurs,  Achille  Finet,  décédé  le  3o  janvier.  Il  rap- 
pelle qu'en  reconnaissance  des  services  scientifiques  qu'il  avait 
rendus  à  la  Botanique,  des  libéralités  qu'il  avait  faites  à  maintes 
reprises  à  l'Établissement,  l'Assemblée  des  Professeurs  lui  avait 
décerné,  à  la  création,  le  titre  d'Associé  du  Muséum. 

Professeurs,  Assistants,  Préparateurs  se  sont  fait  un  devoir  de 
se  rendre  à  Argenteuil,  le  lundi  3  février,  pour  assister  aux  obsèques 
du  regretté  et  sympathique  savant  et  déposer  sur  sa  tombe  une 
couronne  de  fleurs  à  côté  du  bouquet  d'Orchidées  qu'une  main  amie 
vint  y  mettre  en  souvenir  des  plantes  qu'il  avait  passé  des  années 
à  étudier. 

maître  en  1191.  En  laoi  ,  il  conquérait  sa  part  de  gloire  à  la  prise  de  Constan- 
tinople  et  succombait  l'année  suivante ,  victime  de  la  peste.  Avant  de  mourir,  il  en- 
voya en  France  son  aumônier  Webert  porteur  de  nombreuses  reliques  destinées  à 
l'église  de  Longpré,  d'où  le  nom  actuel  de  Longpré-Ies-Corps-Saints.n  (D'après  la 
Notice  sur  Longpré-îes- Corps-Saints ,  par  l'abbé  M.-E.  Delgove,  curé  de  Longpré, 
tirée  d'un  rapport  fait  à  la  Société  des  Antiquaires  de  Picardie  vers  1860.) 

Dans  la  région,  Alléaume  de  Fontaines  est  considéré  comme  un  saint;  à  côté 
de  la  statue  se  trouve  l'inscription  suivante  : 

tf  Combattant  pour  la  foi,  il  a  enrichi  cette  église  de  reliques  des  saints.  Alléaume 
de  Fontaines  et  Laurette  de  S*-Wallery,  son  épouse,  fondateurs  de  cette  église 
en  l'an  1 1 90.  Hugues,  leur  fils  aine ,  eut  la  gloire  d'y  avoir  mis  la  dernière  main 
et  de  l'avoir  conduite  à  la  perfection, 

ccisembard  et  Gautter,  frères  de  Hugues ,  donnèi'ent  plusieurs  revenus  à  l'église. 
Laurette  et  Marie  sa  fille,  étant  devenues  veuves,  quittèrent  tout,  maisons  et 
châteaux,  pour  faire  leur  demeure  en  cette  église,  passant  les  jours  et  les  nuits  au 
pied  des  autels  en  jeûnes  et  en  prières.  Considérons  et  imitons  les  vertus  de  cette 
famille  née  noble  et  d'une  naissance  très  illustre  :  que  de  bontés,  que  d'humilité, 
que  de  piété,  et  enfin  que  de  bienfaits  n'en  avons-nous  pas  reçus!  Nous  devons 
en  garder  un  éternel  souvenir.  Pour  le  repos  de  leurs  âmes,  De  Profundis.n 


—  60  — 

On  lira  avec  émotion,  sans  nul  doute,  les  discours  ci-joints,  qui 
ont  été  prononcés  par  M.  le  Directeur  et  par  M.  H.  Lecomte,  Pro- 
fesseur de  Botanique,  pour  honorer  la  mémoire  d\m  des  meilleurs 
et  des  plus  généreux  amis  du  Muséum. 

DISCOURS  PRONONCÉ  PAR  M.  EDMOND  PERRIER, 

membre  de  l'institut,  directeur  du  museum. 

Messieurs  , 

Mardi  dernier,  vers  onze  heures  du  matin ,  je  rencontrai  au  Jardin  des 
Plantes,  se  rendant,  comme  tous  les  jours,  avec  une  régularité  de  travail- 
leur modèle,  au  Laboratoire  de  Botanique,  M.  Achille  Finet,  plein  de  vie 
et  de  gaieté;  il  revint  sur  ses  pas  pour  m'accompagner  et  deviser  de  celte 
science  des  fleurs  pour  laquelle  il  professait  une  véritable  passion;  le  sur- 
lendemain ,  à  l'heure  même  où  je  l'avais  rencontré  l'avant- veille ,  j'appre- 
nais avec  le  plus  douloureux  étonnement  sa  moit  foudroyante,  et  quelques 
heures  après  les  dispositions  qu'il  avait  prises,  comme  par  une  sorte  de 
pressentiment,  en  faveur  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  alors 
que  tout  semblait  lui  promettre  une  longue  et  heureuse  vie.  La  profonde 
reconnaissance  de  ce  grand  Etablissement  que  je  viens  exprimer  ici  ne 
saurait  atténuer  le  deuil  cruel  que  nous  cause  la  brusque  disparition  d'un 
tel  ami  de  notre  maison. 

Achille  Finet  y  avait  fait  ses  débuts  scientifiques  non  pas  comme  Bota- 
niste, mais  comme  Chimiste.  11  fut,  au  début,  l'un  des  élèves  de  ce  Labo- 
ratoire de  Chimie  industrielle,  créé  par  Frémy,  d'où  sont  sortis  tant  de 
directeurs  d'usines  importantes  et  que  des  chefs  d'industrie  comme  les 
Ménier  avaient  si  intelligemment  doté.  Là  il  fut  distingué  par  l'éminent 
Chimiste  Péligot,  qui  lui  confia  la  préparation  de  son  cours  au  Conserva- 
toire des  Arts  et  Métiers,  où  M.  Jungfieisch  tint  à  le  conserver.  Mais  la  Bo- 
tanique le  guettait.  M.  Finet  père  cultivait  déjà  ces  magnifiques  Orchidées 
qui  sont  aujourd'hui  la  gloire  des  horticulteurs;  son  fils  s'éprit  comme  lui 
de  ces  fleurs  séductrices ,  et  ce  fut  par  elles  que,  grâce  au  Botaniste  Bâillon, 
il  fut  ramené  au  Muséum. 

En  1894,  il  entrait  aux  appointements  de  cent  francs  par  an  au  Labora- 
toire de  Botanique  dont  il  devait  devenir  le  Mécène;  il  devenait  dès  lors 
le  collaborateur  très  assidu  de  M.  le  Professem*  Bureau,  qui  a  conservé 
dans  i'honorariat  toutes  les  allures  de  la  jeunesse,  et  commençait  la  série 
des  publications  botaniques  pour  lesquelles  l'Académie  des  Sciences  lui  dé- 
cernait en  1911  le  prix  de  Coincy;  il  prenait  notamment  une  part  active 
à  la  publication  de  la  Flore  de  Vlndo-Chine  entreprise  par  M.  le  Professeur 
Lecomte  et  qui  demeurera  en  belle  place  parmi  les  éminents  services  rendus 
à  nos  Colonies  par  le  Muséum  depuis  sa  fondation.  Il  n'hésitait  pas,  pour 


—  61  — 

en  assurer  la  perfection,  à  entreprendre,  l'an  dernier,  en  compagnie  de 
M.  Lecomle  lui-même,  une  véritable  exploration  botanique  de  notre  belle 
Colonie  et  de  l'île  de  Java.  Peut-être  les  fatigues  d'un  tel  voyage  ont-elles 
préparé  le  douloureux  événement  qui  nous  amène  aujourd'hui  au  bord  de 
cette  tombe.  M.  le  Professeur  Lecomte  vous  dira  quelle  fut  l'œuvre  scienti- 
fique du  savant;  j'ai  un  devoir  d'un  autre  ordre  à  remplir. 

Eu  égard  à  sa  haute  fonction ,  qui  consiste  à  rassembler,  étudier,  faire 
connaître  dans  leurs  caractères  scientifiques  et  dans  leur  utilité  pratique 
toutes  les  productions  du  Globe,  fonction  qui  a  pris  une  importance  plus 
grande  et  s'imposera  de  plus  en  plus  à  mesure  que  s'accroîtra  notre  em- 
pire colonial,  notre  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  est  pauvre,  très 
pauvre,  ridiculement  pauvie  comparativement  aux  établissements  de 
même  ordre,  ceux  de  Berlin,  de  Londres,  des  Etats-Unis,  par  exemple. 
C'est  grâce  aux  dévouements  qui  se  sont  groupés  autour  de  lui  qu'il  arrive 
péniblement  à  remplir  sa  tâche.  M.  Achille  Finet  a  été  le  témoin  quoti- 
dien de  ses  misères ,  et  ses  actes  attestent  à  quel  point  il  en  fut  touché.  Pos- 
sesseur d'une  fortune  considérable,  il  fut  pour  le  Laboratoire  de  Botanique 
ce  qu'a  été,  ce  qu'est  encore  M.  Eugène  Boullet  pour  le  Laboratoire  d'En- 
tomologie. Il  prit  à  sa  charge  les  dépenses  qui  en  dépassaient  le  budget 
officiel,  enrichit  sa  bibliothèque  de  nombi'euses  publications  périodiques 
qu'il  ne  pouvait  acquérir,  entretint  de  ses  deniers  des  préparateurs  et  des 
garçons  auxiliaires,  et  fonda  même  un  recueil  scientifique,  les  Notiilœ 
systematicœ,  pour  faire  connaître  les  travaux  d'un  personnel  qui,  sous  l'ac- 
tive direction  de  M.  le  Professeur  Lecomte,  est  au-dessus  de  l'éloge. 

Tout  cela  a  été  fait  avec  cette  discrétion  délicate  qui  a  présidé  à  l'orga- 
nisation de  ces  obsèques  où  M.  Finet  n'a  voulu  ni  convocations,  ni  fleurs, 
ni  couronnes;  mais  nous  sommes  certains  que  les  hommages  spontanés 
du  Muséum  ne  lui  eussent  pas  été  indifférents,  s'il  avait  songé  à  les  prévoir. 
Lorsque  fut  fondée  la  Société  des  Amis  du  Muséum,  qui,  sous  la  présidence 
de  M.  Léon  Bourgeois,  nous  a  rendu  de  si  grands  services,  M.  Finet  prit 
le  plus  grand  intérêt  à  son  organisation ,  et  naturellement  on  pensa  à  lui 
offrir  le  poste  de  Secrétaire  général,  pour  lequel,  libre  comme  il  l'était  de 
toute  fonction  officielle ,  il  était  tout  désigné  ;  rien  ne  put  triompber  de  sa 
modestie.  11  se  borna  à  accepter  de  faire  partie  du  Conseil,  aux  séances  du- 
quel il  était  très  assidu,  et  à  nous  aider  silencieusement  sous  toutes  les 
formes  où  son  assistance  pouvait  nous  être  utile. 

Mais  le  Muséum  ne  saurait  oublier  les  amis  dont  le  concours  précieux  l'aide 
à  se  maintenir  au  rang  dont  son  glorieux  passé  lui  impose  le  devoir  de  ne 
pas  descendre.  Ces  amis  sont  dans  tous  les  rangs  sociaux  et  leur  interven- 
tion se  manifeste  parfois  de  la  façon  la  plus  touchante.  Ce  sont  nos  petits 
soldats  qui  pensent  à  lui,  à  l'étranger,  chaque  fois  qu'ils  croient  rencon- 
trer une  rareté;  nos  médecins,  nos  administrateurs  coloniaux,  nos  ingé- 
nieurs, nos  marins  ou  même  de  simples  touristes  qui  se  souviennent  dans 


—  62  — 

leurs  campagnes  lointaines  de  sa  ménagerie  et  font  tout  ce  qu'ils  peuvent 
])our  l'enrichir  gratuitement;  ce  sont  aussi  des  protecteurs  et  surtout  des 
protectrices  des  animaux  qui  s'évertuent  à  augmenter  leur  bien-être, 
des  explorateurs  qui  font  pour  lui  des  récolles  parfois  magnifiques,  des 
savants  qui  viennent  mettre  leur  science  à  son  service  pour  le  classement 
de  ses  collections,  parfois  des  millionnaires  d'esprit  élevé  qui  pensent  ne 
pouvoir  faire  meilleur  usage  de  leur  fortune  qu'en  l'aidant  de  leur  mieux 
à  accroître  ses  collections  et  à  perfectionner  son  outillage  scientifique  en 
vue  des  progrès  de  la  Science;  il  lui  arrive  même  de  recevoir  de  l'étranger 
des  dons  particulièrement  précieux.  Pour  reconnaître  tous  ces  services,  le 
Muséum  a  créé  deux  titres  :  celui  de  Correspondant^  qui  ouvre  toutes  grandes 
les  portes  de  la  maison;  celui  A' Associé,  qui  unit  ceux  à  qui  il  est  décerné 
à  sa  vie  intime.  De  ce  titre  d'Associé  récemment  créé  M.  Achille  Finet  fut 
l'un  des  premiers  titulaires,  et  nous  nous  féhcilons  en  ce  jour  de  deuil  de 
n'avoir  pas  attendu  pour  lui  donner  cette  preuve  de  reconnaissance  pour 
près  de  vingt  ans  de  dévouement. 

Certes  nous  ne  pensions  pas ,  à  ce  moment ,  que  sa  vie  serait  si  brève 
et  qu'à  son  terme  nous  nous  trouverions  en  présence  d'une  libéralité  qui 
dépasse  tout  ce  qui  a  été  fait  jusqu'ici  pour  le  Muséum.  Après  avoir  riche- 
ment doté  sa  famille,  M.  Achille  Finet  laisse  toute  une  fortune  h  la  science 
qu'il  a  tant  aimée  et  qui,  grâce  à  lui,  va  posséder  au  Muséum  des  moyens 
d'action,  des  éléments  de  progrès  qui  lui  ont  été  jusqu'ici  parcimonieuse- 
ment mesurés.  Il  a  voulu  la  servir  encore  après  sa  mort. 

Mais  l'exemple  qu'il  vient  de  donner  dépasse  les  limites  de  cette  science;  il 
est  de  ceux  qui  intéressent  la  Science  tout  entière,  dont  les  progrès  néces- 
sitent aujourd'hui  de  puissants  moyens  d'action  et  dont  l'établissement  où 
il  a  passé  presque  toute  sa  vie  scientifique  est  l'un  des  plus  utiles  et  plus 
glorieux  instruments.  Le  nom  d'Achille  Finet  est  désormais  indissoluble- 
ment hé  à  sa  prospérité,  et  il  n'y  sera  jamais  oublié. 

ALLOCUTION 
PRONONCÉE  PAR  M.  LE  PROFESSEUR  H.  LECOMTE. 

Messieurs, 

Bien  souvent  déjà  j'ai  dû  venir  incliner  ma  douleur  devant  la  tombe 
d'un  ami.  Jamais  cependant  cette  douleur  ne  fut  plus  vive,  ma  peine 
plus  profonde  et  mon  émotion  plus  poignante  qu'aujourd'hui! 

C'est  que  Finet  avait  su  se  créer  parmi  nous  une  place  à  part  :  il  était 
beaucoup  plus  qu'un  collaborateur  et  un  ami  !  et  je  remercie  M.  Edmond 
Perriei'  d'avoir  bien  voulu  apporter  ici  l'hommage  du  Muséum  tout  entier. 

Collaborateur  du  Muséum!  il  l'était  avec  une  véritable  passion,  —  une 
passion  persistante,  profonde  et  raisonnée,  —  digne  du  plus  légitime  res- 


—  G3  — 

pecl.  Toujours  le  premier  à  sa  table  de  travail,  donuaiit  à  tous,  sans 
effort,  l'exemple  désintéressé  de  la  plus  parfaite  exactitude,  il  ne  s'arra- 
chait qu'avec  peine  à  ses  chères  études.  Et  nous,  qui  connaissions  de 
longue  date  l'intérêt  profond  qu'il  portait  à  tout  ce  qui  touche  à  la  Bota- 
nique ,  nous  n'étions  pojnt  surpris  de  le  voir  préférer  ses  paisibles  travaux 
de  laboratoire  à  tout  ce  qui  pouvait,  au  dehors,  solliciter  et  retenir  son 
attention. 

L'ami  n'était  ni  moins  sûr  ni  moins  fidèle  que  le  travailleur.  J'ai  eu 
l'occasion  de  les  voir,  ces  derniers  jours,  venir  s'incliner  avec  émotion 
devant  la  dépouille  de  Finet,  les  amis  qu'il  avait  su  se  faire,  soit  à  ses  pre- 
miers pas  dans  la  vie,  soit  dans  nos  laboratoires  et  auxquels  —  fidèle- 
ment —  il  conservait  une  place  de  choix  dans  son  cœur.  Aujourd'hui  ces 
amis  sont  devant  nous;  ils  ne  cherchent  ni  à  cacher  leur  peine  profonde 
ni  à  retenir  leurs  larmes,  au  moment  d'une  séparation  si  inattendue  et  si 
cruelle. 

J'ai  eu  personnellement,  on  me  permettra  de  le  rappeler,  l'occasion  de 
vivre  côte  à  côte  avec  Finet,  pendant  de  longs  mois,  dans  un  lointain 
voyage  en  Extrême-Orient.  Partout  il  se  montra  animé  du  même  désir; 
partout  ses  efforts  tendaient  vers  le  même  but  :  mettre  ses  rares  facultés 
d'observation  au  service  de  la  Botanique,  pour  laquelle  il  ne  se  cachait 
pas  de  professer  un  culte  presque  exclusif.  Chacun  des  incidents  de  ce 
voyage  se  trouvera  dès  maintenant  associé  pour  moi,  hélas!  au  souvenir 
ému  de  l'homme  que  nous  perdons. 

Mais  Finet  n'était  pas  seulement  pour  nous  un  collaborateur  d'un  rare 
mérite  et  un  ami  fidèle  :  il  était  plus  encore.  Il  ne  se  contentait  pas  de 
donner  au  Muséum  d'PIistoire  naturelle  sa  collaboration  de  tous  les  jours 
et  de  lui  consacrer  la  meilleure  part  de  sa  vie.  Il  était,  depuis  plusieurs 
années ,  —  et  je  me  reprocherais  de  ne  pas  le  dire  ici  —  il  était  pour  notre 
Laboratoire  de  Botanique  l'appui  le  plus  efficace  et  le  bienfaiteur  le  plus 
discret. 

Non  seulement  il  était  devenu  le  conseiller  dont  le  Chef  du  service  avait 
pris  l'habitude  de  solliciter  les  avis,  mais  il  était  encore  le  guide  amical  et 
écouté  de  tous  nos  travailleurs.  Jamais  un  jeune  Botaniste  inexpérimenté 
ne  s'adressa  en  vain  à  Finet,  qui  savait,  avec  une  charmante  modestie, 
prodiguer  très  simplement  des  conseils  éclairés  et  des  directions  scienti- 
fiques. 

Il  avait  constaté  depuis  longtemps  l'insuffisance  de  nos  moyens  d'action; 
il  savait  que  dans  les  autres  pays  les  services  identiques  au  nôtre  sont 
mieux  dotés  et  comptent  un  plus  grand  nombre  de  travailleurs.  Aussi,  très 
discrètement,  sans  consentir  à  laisser  deviner  au  dehors  son  intervention 
personnelle,  il  m'avait  procuré  le  moyen  de  combler  autant  que  possible 
cette  lacune  et  de  compléter  utilement  le  personnel  du  Laboratoire. 

Possesseur  d'une  belle  bibliothèque  botanique ,  déjà  commencée  par  son 


—  6â  — 

père,  à  qui  il  avait  voué  le  plus  teudre  des  souvenirs,  non  seulement  il 
mettait  généreusement  celte  bibliothèque  au  service  de  nos  travailleurs, 
mais,  peu  à  peu,  il  l'incorporait  à  la  nôtre,  nous  enrichissant  ainsi,  tous 
les  jours,  d'instruments  de  travail  d'une  inestimable  valeur. 

Et  lorsqu'il  eut  enfin  la  satisfaction  de  voir  que  son  aide  était  efficace, 
que  les  travaux  produits  dans  notre  Laboratoire  se  midtipliaient,  mais 
qu'ils  se  trouvaient  malheureusement  disséminés  en  des  recueils  divers,  trop 
difficilement  accessibles  aux  étrangers,  il  me  proposa  la  création  d'un  organe 
scientifique  du  Laboratoire,  exclusivement  consacré  aux  études  de  Bota- 
nique systématique.  11  en  assuma  la  publication  et  en  assura  le  succès. 
Les  Botanistes  de  tous  les  pays  connaissent  et  apprécient  aujourd'hui  la 
modeste  Revue  fondée  par  Finet  il  y  a  quelques  années  et  dont  la  va- 
leur s'est  rapidement  affirmée. 

Et  c'est  cet  homme,  si  profondément  dévoué  à  notre  Muséum  national 
d'Histoire  naturelle,  dont  le  cœur  battait  à  chacune  des  manifestations  de 
la  vie  scientifique  de  notre  maison,  qui  se  réjouissait  de  ses  succès  et  s'af- 
fectait de  ses  détresses,  qui  lui  donnait  sans  compter  son  travail  et  qui  lui 
avait  consacré  le  meilleur  de  son  être,  c'est  cet  homme  que  la  mort  vient 
de  nous  enlever  en  pleine  force. 

Au  nom  du  Laboratoire  de  Botanique  du  Muséum,  dont  vous  étiez, 
Finet,  le  fidèle  et  généreux  ami  et  auquel ,  jusqu'au  delà  de  la  mort,  vous 
avez  tenu  à  prouver  d'une  façon  efficace  votre  profond  attachement;  au 
nom  de  tous  nos  collaborateurs,  —  dont  aucun  ne  manque  ici,  —  qui 
s'honoraient  d'être  vos  amis,  qui  vous  entouraient  d'une  déférente  affection, 
et  qui  seront ,  hélas  !  privés  dorénavant  de  votre  vivifiant  exemple  et  de  vos 
conseils;  en  mon  nom  personnel  aussi,  moi  qui  ai  eu  si  souvent  l'occa- 
sion d'être  associé  à  vos  généreuses  aspirations  et  que  vous  aviez  choisi 
comme  exécuteur  des  bonnes  actions  que  voti'e  modestie  voulait  garder 
anonymes;  au  nom,  enfin,  de  tous  ceux  qui,  au  Muséum,  vous  ont  appro- 
ché d'assez  près  pour  apprécier  votre  cœur,  je  vous  dis  adieu,  Finet I 

Votre  corps  va  nous  quitter  pour  toujours  ;  mais  votre  souvenir  planera 
au-dessus  de  notre  Laboratoire  de  Botanique  et  votre  nom  restera  insépa- 
rable de  ses  destinées. 


PRESENTATION  D'OUVRAGES. 

M.  V.  Hasenfratz,  Préparateur  de  la  Chaire  de  Chimie,  présente 
et  offre  pour  la  Bibliothèque  du  Muséum  sa  thèse  de  Docteur  es 
Sciences  ayant  pour  titre  :  Recherches  sur  la  Harmaline  et  la  Harmine , 
Paris,  1912. 


—  65 


COMMUNICATIONS. 


Les  vAitiATioss  nvsE  Crevette  de   la   famille  des  AtvidÉes, 
l'Atyaephyra  Desmaresti  Millet, 

PAR  M.  E.-L.  Bouvier. 

V Atyaëphyra  Desmaresti  semble  répandue  dans  les  eaux  douces  sur  le 
pourtour  entier  et  dans  la  plupart  des  îles  du  bassin  niéditerrant^en.  Elle 
fut  d'abord  sig-nalëe  (en  Maine-et-Loire)  et  décrite  par  Millet  (i  833),  qui 
la  conside'ra  comme  une  Eippohjle,  puis  décrite  sous  le  même  nom  par 
H.  Milne-Edwards  (i837),qui  méconnut  ses  affinités  avec  le  genre  Car'uUna 
dont  il  avait  enrichi  la  nomenclature  zoologique;  Joly  (i8/i3),  plus 
heureux,  lui  accorda  une  place  dans  ce  dernier  genre  et,  sous  le  nom  de 
Caridina  Desmaresti,  en  fît  une  étude  sérieuse  sur  des  spécimens  qu'il  avait 
capturés  à  Toulouse  (?)  dans  le  canal  du  Midi.  Heller  lui  conserva  le  même 
nom  et  la  signala  en  Corse,  en  Sicile,  ainsi  que  près  de  Raguse,  dans  le 
pays  dalmate.  Th.  BaiTois  l'a  fait  connaître  en  Syrie  et  M.  Brozek  au  voisi- 
nage du  Monténégro ,  dans  le  lac  de  Scutari.  Brito  Capello  l'a  découverte  en 
Portugal  et  la  décrivit  sous  le  nom  d' Atyaëphyra  rosiana,  établissant  pour 
elle  le  genre  Atyaëphyra  (  1 866). 

Mais  sa  distribution  est  beaucoup  plus  vaste ,  ainsi  que  j'ai  pu  m'en  con- 
vaincre en  étudiant  les  nombreux  spécimens  qui  la  représentent  dans  les 
collections  du  Muséum.  Ces  exemplaires  proviennent  des  localités  suivantes  : 

Portugal  :  Coïmbre  (exemplaires  envoyés  par  Barboza  du  Bocage  sous  le 
nom  à' Atyaëphyra  rosiana,  presque  sûrement  des  cotypes  de  Brito  Capello); 

France  :  La  Mosson  près  de  Montpellier  (donateur  inconnu);  la  Seille, 
près  de  Cuisery  dans  le  Jiu-a  (A.  Milne-Edwards);  la  Marne  (Jacques); 
Maine-et-Loire  (H.  Milne-Edwards,  probablement  des  cotypes  de  Millet); 
Bretagne  (H.  Milne-Edwards);  Pontréan,  près  de  Rennes,  au  confluent  du 
Meu  (A.  Dollfus);  Corse,  deiLx  lots  pris  aux  environs d'Ajaccio  (G.  Dehaut); 

Macédoine  :  dans  la  région  du  Vardar  au  Nord  de  Saloniqiie  (Michel)  : 
k  Kirdzalar  et  dans  le  lac  d'Amatovo  (Michel); 

Syrie  :  dans  l'Oroute,  près  du  lac  de  Homs  (Cadeau  de  Kerville),  dans 
le  ruisseau  de  Kousséir  près  de  Damas  (Cadeau  de  Kerville)  et  à  Ataïbé, 
dans  le  Barada,  vers  l'est  de  cette  dernière  ville  (Cadeau  de  Kerville); 

Tunisie  :  dans  l'oued  Bezirk  (H.  du  Chaignon),  dans  l'oued  Miliana  près 
de  Zaghouan  (H.  du  Chaignon)  et  en  Kroumirie,  dans  l'oued  el-Amor, 
près  de  Tabarca  (Cadeau  de  Kerville); 


—  C)Q  — 

Algérie  :  sans  localilé  précise  (Letourneux),  dans  les  environs  d'Alger 
(Lucas,  plusieurs  lois  sous  la  di^nominalion  de  Caridina  longirostris)  et  de 
Bône  (Letourneux,  Ed.  Chevreux),  notamment  dans  le  ruisseau  de  Kha- 
rëzas  (Ed.  Chevreux),  dans  Toued  Boudjeura  (Ed.  Chevreux),  dans  laSey- 
bouze  à  12  kilomètres  de  son  embouchure  (Ed.  Chevreux)  et  dans  les  envi- 
rons de  Tébessa  (Ed.  Chevreux); 

Maroc  (G.  Buchet)  :  dans  la  région  de  Tanger,  notamment  dans  l'oued 
Ida,  l'oued  el-Soudi  et  dans  le  pays  des  Andjéras. 

Ainsi  l'espèce  est  connue  sur  le  pourtour  presque  entier  du  bassin  médi- 
terranéen, sauf  en  Tripohtaine,  en  Cyrénaïque,  en  Egypte  et  en  Palestine. 
Il  est  probable  qu'on  la  trouvera  quelque  jour  en  ces  divers  lieux,  sauf  peut- 
être  dans  le  bassin  du  Nil ,  qui  est  occupé  par  la  Caridina  nilotica. 

Je  crois  qu'il  serait  intéressant  d'étudier  les  variations  de  l'espèce  en  un 
même  lieu.  C'est  un  sujet  que  je  n'ai  pas  eu  le  loisir  d'aborder  et  qui  pouri-a 
l'être  quelque  jour  en  utilisant  les  nombreux  exemplaires  rapportés  de 
Kroumirie  par  M.  Cadeau  de  Kerville.  M.  Brozek  ''*  a  tenté  cette  entreprise 
sur  des  spécimens  du  lac  de  Scutari,  mais  en  se  plaçant  à  un  point  de  vue 
spécial  et  en  limitant  ses  recherches  à  l'étude  de  la  variabilité  dans  le  nombre 
des  spinules  et  des  denticules  du  rostre,  des  épines  dorsales  et  des  soies  ter- 
minales du  telson.  Il  a  trouvé  que  le  nombre  des  spinules  dorsales  du  rostre 
varie  de  17  à  82  dans  les  exemplaires  provenant  du  lac,  que  les  variations 
du  nombre  des  denticules  ventraux  sont  totalement  indépendantes  de  celles 
qui  précèdent  et  oscillent  entre  1  et  8 ,  que  le  telson  peut  être  armé  de 
3  à  10  paù"es  d'épines  dorsales  et  que  le  nombre  de  ses  soies  barbelées 
varie  enti-e  4  et  8. 

Dans  le  petit  travail  que  je  présente  aujourd'hui,  j'ai  suivi  du  mieux 
qu'il  m'a  été  possible  les  variations  produites  sur  l'espèce  par  des  influences 
régionales;  les  plus  importantes  se  manifestent  dans  les  caractères 
sexuels  du  mâle  et,  à  un  degré  déjà  moindre,  dans  le  volume  des  œufs; 
elles  sont  également  sensibles  dans  la  forme  du  rostre,  dans  son  armature, 
et  à  ce  dernier  point  de  vue  surtout,  les  observations  de  M.  Brozek  ne  sont 
pas  sans  intérêt  ;  je  n'ai  pas  cru  devoir  suivre  les  variations  dans  l'arma- 
ture et  les  ornements  du  telson ,  comme  beaucoup  d'autres ,  d'ailleurs ,  qui 
seraient  également  intéi-essantes ,  mais  qui  exigeraient  un  temps  et  un 
matériel  dont  je  n'ai  pu  disposer. 

Variations  dans  les  caractîîres  sexqels  du  mâle.  —  Les  mâles  de  ïAujaë- 
phijra  Desmaresti ,  comme  la  plupart  des  mâles  d'Atyidés ,  sont  plus  petits 
que  les  femelles;  la  longueur  postorbitaire  des  plus  grands  ne  dépasse 

f'^  Arthur  Brozek,  Recherches  statistiques  sur  les  variations  de  VAtyaëphyra 
Desmaresti,  du  lac  de  Scutari  (Sitz.  buhm.  Gesellsclt.,  t.  XI,  1906  [en  tchècjue 
avec  résumé  allenaand,  p.  G8-70]). 


—  67  — 

guère  2  1  ou  22  millimùLres,  ce  qui  correspond  à  la  (aille  des  femelles 
mûres  les  plus  petites;  pourtant  j'ai  eu  entre  les  mains  un  mâle  d'Alger 
(recueilli  par  Lucas)  où  cette  longueur  atteignait  27  millimètres,  c'est-à- 
dire  la  longueur  des  femelles  assez  grandes.  Le  plus  souvent,  la  longueiu- 
postorbitaire  des  mâles  oscille  entre  1 5  et  20  millimètres,  celle  des  femelles 
entre  28  et  27,  avec  des  variations  en  plus  ou  en  moins,  suivant  les  localités. 
Les  mâles  sont  toujours  plus  grêles  que  les  femelles  et  leurs  épiraères 
abdominaux  sont  moins  développés,  mais  leurs  caractères  distinctifs  essen- 
tiels sont  l'avance  sternale  que  forme  entre  les  pattes  postérieures  le  dernier 
steruile  thoracique,  —  i'endopodite  des  pléopodes  de  la  première  paire, 
—  et  le  rameau  qui  s'élève  à  la  base  de  l'appendice  interne  des  pléopodes 
de  la  paire  suivante. 

1°  Endapodite  sexuel  du  mâle.  —  De  tous  les  caractères  sexuels  du  mâle, 
le  plus  important  au  point  de  vue  des  variations  est  I'endopodite  sexuel 
des  pléopodes  antérieurs.  Il  se  présente  sous  deux  types, l'un  oriental,  par- 


B 


D 


Fig. 


1. 


Endopodite  sexuel  du  mâle  (  var.  orientalis)  :  A,  de  Kousséir; 
B,  du  Barada;  C,  de  l'Oronte;  D,  de  Kousséir. 


ticulier  aux  exemplaires  de  la  Syrie,  l'autre  occidental,  que  j'ai  trouvé, 
sans  exception,  dans  les  individus  africains  et  européens. 

Dans  les  exemplaires  du  type  oriental  (fig.  i),  i'endopodite  est  robuste, 
fortement  recourbé  et  infléclii  vers  l'axe  médian  du  corps,  armé  sur  son 
bord  interne  de  20  à  00  soies  spiniformes  très  courtes,  en  dehors,  vers  la 
partie  terminale  de  sa  base  élargie,  de  3  à  5  soies  allongées;  son  bout 
re'tinaculaire  est  presque  toujours  largement  tronqué.  On  observe  sur  le 
bord  externe  de  sa  moitié  terminale  une  saillie  limitée  en  avant  et  en  arrière 
pai'  une  échancrure  ;  le  plus  souvent ,  la  saillie  est  forte  et  proémine  en  dehors 
et  en  arrière  de  i'échancrure  antérieure,  mais  parfois  aussi  elle  s'atténue 
au  point  d'être  à  peine  distincte  et  alors  l'une  ou  l'autre  des  deux  échan- 
crures,  dans  certains  cas  même  toutes  les  deux,  disparaissent  plus  ou 
moins. 

Les  exemplaires  de  Kousséir  présentent  toutes  ces  formes  avec  prédomi- 


—  68  ~ 

nance  de  celles  où  la  saillie  esl  forte;  dans  les  mâles  du  Barada  (B) , la  saillie 
est  médiocre  mais  proémine  fortement ,  de  sorte  que  l'échancrure  posté- 
rieure est  vague  ou  indistincte  tandis  que  l'échancrure  antérieure  est  pro- 
fonde; c'est  dans  les  spécimens  de  l'Oronte  (G)  que  la  saillie  et  les  échan- 
crures  sont  le  moins  accentuées. 

Dans  les  exemplaires  du  type  occidental  (fig.  9),  l'endopodite  est  plus 
faible,  peu  recourbé  et  parfois  même  complètement  droit;  son  bord  interne 


E 


F 


H 


I 


K 


Fig.  2.  —  Endopodite  sexuel  du  mâle  (var.  occidentalis)  :  E,  de  l'Oued  ei-Amor; 
F,  de  l'Oued  Miliana;  G,  d'Alger  (Lucas);  H,  du  pays  des  Andjéras;  I,  des 
environs  de  Saionique;  J,  de  Maine-et-Loire;  K,  de  Coïmbre;  L,  d'Ajaccio. 

est  armé  de  12  à  20  soies  spiniformes  qui  sont  toutes  l'emarquablement 
allongées ,  sauf  celles  de  la  partie  terminale  ;  le  bord  externe ,  dans  sa  moitié 
basilaire,  présente  une  riche  frange  continue  de  longues  soies;  l'extrémité 
rétinacuiaire  est  toujours  étroite.  On  observe  sur  le  bord  externe,  dans  la 
moitié  distale,  la  saillie  et  les  échaucrures  signalées  plus  haut,  mais  avec 
un  développement  beaucoup  phis  faible  que  dans  les  mâles  du  type  oriental , 
et  souvent  même  atténuées,  au  point  qu'il  est  difficile  d'en  observer  la  trace. 
C'est  chez  les  mâles  recueillis  dans  l'oued  el-Amor  (E),  en  Kroumirie ,  que 
l'endopodite  sexuel  se  rapproche  le  plus  du  type  oriental;  il  est  encore  assez 


—  69  — 

robuste,  notablement  recourbé  et  pUitôt  large  clans  sa  partie  rétinaculaii'e ; 
mais  tous  les  autres  caractères  sont  du  type  occidental ,  la  saillie  externe  est 
réduite  et  l'écbancrure  postérieure  présente  seule  un  notable  développe- 
ment. L'endopodite  est  peu  arqué ,  plus  grêle ,  avec  une  truncature  rétina- 
culaire  plus  étroite  dans  les  autres  exemplaires  tunisiens ,  qui  se  distinguent 
d'ailleurs  des  précédents  par  leur  saillie  externe  un  peu  plus  forte,  parfois 
même  légèrement  proéminente  en  avant;  entre  les  spécimens  de  l'oued 
Bezirk  et  ceux  de  l'oued  Miliana  (F) ,  les  différences  sont  très  peu  frappantes. 

Les  mâles  capturés  en  Algérie  aux  environs  de  Bône  (oued  Boudjeura, 
ruisseau  des  Kbarézas),  et  ceux  des  environs  d'Alger  (G)  diffèrent  à  peine  de 
ceux  recueillis  dans  la  Basse  Tunisie  ;  pourtant  la  saillie  externe  et  les  écban- 
crures  y  sont  un  peu  moins  prononcées ,  parfois  presque  absentes.  J'en  (Urai 
autant  des  exemplaires  capturés  au  Maroc  dans  l'oued  Ida ,  mais  ceux  de  la 
région  des  Andjéras  (H)  méritent  une  mention  particulière  :  plus  ou  moins 
recourbé  ou  totalement  droit,  large  dans  le  premier  cas  et  fort  étroit  dans 
le  second,  leur  endopodite  présente  toujours  une  saillie  bien  débmitée, 
tantôt  large,  tantôt  remarquablement  étroite.  Les  exemplaires  à  endopodite 
robuste  et  arqué  ont  une  saillie  large  et  baute,  ce  qui  les  fait  ressembler 
quelque  peu  aux  exemplaires  du  type  oriental,  mais  tous  les  autres  cai'ac- 
tères  sont  différents ,  et  la  partie  où  sont  les  rétinacles  reste  fort  étroite. 

Les  exemplaires  portugais  capturés  à  Goimbre  (K)  ne  diffèrent  pas  beau- 
coup des  exemplaii-es  marocains  de  l'oued  Ida  et  des  exemplaires  algériens  ; 
leur  endopodite  est  pour  le  moins  aussi  grêle ,  avec  une  saillie  moins  forte 
et  une  incurvation  plus  faible  encore. 

Geux  recueiUis  sur  le  continent  français  (J)  ont  des  caractères  à  peu  près 
identiques;  leur  endopodite  est  peut-être  un  peu  plus  robuste,  souvent  un 
peu  plus  arqué ,  avec  une  saillie  externe  encore  moins  apparente. 

Cette  saillie  disparaît  presque  totalement  dans  les  spécimens  (I)  pris  en 
Macédoine  (à  Kirdzaiar,  près  de  Salonique),  dont  l'endopodite  se  distingue 
d'ailleurs  par  une  courbure  très  notable.  Enfin ,  dans  les  exemplaires  cap- 
turés en  Corse  aux  envii'ons  d'Ajaccio(L),  l'endopodite  est  droit, grêle,  to- 
talement dépourvu  de  saiUie  ou  à  peu  près  ;  c'est  la  forme  la  plus  éloignée 
du  type  oriental. 

2°  Appendice  interne  des  pléopodes  de  la  a'  paire.  —  Les  vai'iations  de  cet 
appendice  sont  moins  accentuées  que  les  précédentes  et  c'est  pourquoi  je  ne 
les  ai  pas  suivies  avec  le  même  soin.  Dans  les  exemplaires  de  Syrie  les  soies 
spini  formes  de  l'appendice  sont  courtes  et  le  rameau  sexuel  est  fréquem- 
ment atténué  aux  deux  bouts;  dans  les  mâles  occidentaux  (de  Tunisie, 
d'Ajaccio)  les  soies  sont  longues  et  les  bords  du  rameau  sexuel  parallèles. 

3°  Slernite  thoracique  postérieur.  —  La  saillie  médiane  formée  en  avant 
par  ce  sternile  sépare  les  coxae  sexuelles  des  pattes  postérieures  et,  du  côté 
ventral,  se  présente  sous  l'aspect  d'une  tigelle  ou  d'un  triangle.  Celte 


—  70 


avance  sternaJe  esl  une  sorte  de  long  stylet  qui  se  rétrécit  en  allant  vers 
la  poinle  dans  les  mâles  orientaux,  et  qui  présente  des  soies  assez  rares  loca- 
lisées dans  sa  partie  basale  (fig.  3,  C). 

Dans  les  mâles  occidentaux  (tig.  3,  E',  F,  J'),  l'avance  est  une  sorte  de 
coin  qui  forme  cloison  entre  les  coxee  sexuelles  et  qui  présente  des  soies 
sur  toute  son  étendue.  Vu  par  son  bord  inférieur  ou  ventral,  ce  coin 
semble  être  une  longue  baguette  à  bords  parallèles  ou  légèrement  dilatée 
au  sommet  dans  la  plupart  des  mâles  occidentaux  (E'  E");  pourtant  elle 


v\^ 


/ 


K 


A 


iL 


J' 


r 


c 


E' 


E" 


Fig.  3.  —  Sternite  thoracique  postérieur  du  mâle  :  C,  de  TOronle;  E',  E",  de 
rOued  ei-Amor.  —  A  côlé,  vue  latérale  de  la  pointe  :  I',  de  Kirdzalar;  J',  de 
Bretagne. 

devient  très  couile  et  le  plus  souvent  triangulaire  dans  ceux  de  Macé- 
doine (F),  s'allonge  quelque  peu  tout  en  gardant  la  forme  d'un  triangle 
dans  les  mâles  pris  au  Maroc,  s'élargit  au  contraire  tout  en  restant  fort 
courte  dans  les  exemplaires  bretons  (J')  donnés  par  H.  Milne-Edwards. 
Cette  dernière  forme  est  celle  qui  s'éloigne  le  plus  de  la  normale.  Les 
exemplaires  algériens  sont  tout  à  fait  normaux;  toutefois,  dans  un  très 
grand  mâle  d'Alger  (27  mm.),  l'avance  sternale  se  présentait  sous  la 
forme  d'un  vrai  stylet,  d'ailleurs  muni  de  soies  dans  toute  son  étendue. 

Variations  dans  le  volume  des  oecfs.  —  Les  œufs  les  plus  volumineux  se 
rencontrent  chez  les  spécimens  orientaux,  011  leurs  diamètres  oscillent  entre 

— ^et-^ — ;  ils  ont  à  peu  près  la  même  taille  dans  la  Kroumirie  ( \, 

38o  fi      /170  *■       *■  \ioo     /i25/ 

.,    ,  .    /5oo        70o\        ,T         /65o        7io\        ^     ,       ,/55o        685\ 
enAlgerie(^—  -  1-j,  au  Maroc  (^—  _  /^j,  au  Portugal  (_  -  ^j 

et  à  La  Mosson  près  de  Montpellier  /  - —  |.  Les  œufs  les  plus  petits  appar- 
tiennent aux  exemplaires  de  Corse/ — — ). 

^  \2ao        000/ 

Ces  différences  sont  parfois  très  locales  ;  les  exemplaires  de  la  Basse  Tu- 
nisie (oued  Bezirk,  oued  Miliana),  par  exemple,  ont  des  œufs  de  médiocre 

taille  I -^  —  —^1,  alors  que  les  exemplaires  de  la  Kroumirie  (oued 
V320        35o/  ^  ^  ^ 

el-Amor)  ne  le  cèdent  en  rien,  pour  le  volume  de  leurs  œufs,  à  ceux  de  la 
Syrie. 


—  71   — 

Rapport  de  la  longdeur  des  pédoncules  antennclaires  à  la  longoeur 
posTORBiTAiRE  DE  LA  CARAPACE.  —  Ce  l'apport  atteint  encore  son  maximum 
dans  les  exemplaires  orientaux,  oii  il  varie  de  o.84  à  0.90  chez  les  mâles, 
de  0.78  à  0.8/i  chez  les  femelles.  11  se  trouve  par  contre  au  niininmm  dans 
les  exemplaires  de  la  Basse  Tunisie  et  de  la  Mace'doine ,  où  il  varie  de  0.77  à 
0.83  chez  les  mâles,  de  o.65  à  0.76  chez  les  femelles.  Dans  les  autres 
localile's,  il  oscille  entre  les  deux  limites  précédentes  : 

CHEZ  CHEZ 

LES  hAles.  les  femelles. 

Kroumirie 0.80  à   0.91  0.67  à  0.76 

Algérie 0.82   à  0.86  0.65  à  0.69 

Maroc  et  Portugal 0.79  à  0.86  o.65  à  0.77 

Maine-et-Loire  et  Marne 0.76  à  0.84  0.70  à  0.76 

Ajaccio 0.83  0.79  à  0.79 

Macédoine 0.81   à  0.82  o.65  à  0.67 

Variations  du  rostre.  —  Les  variations  de  l'armature  peuvent  être  fort 
grandes  dans  une  même  localité;  comme  l'a  établi  M.  Brozek  pour  les  spé- 
cimens de  Scutari,  celles  des  spinules  dorsales  sont  totalement  indépen- 
dantes des  variations  des  denticules  ventraux.  Voici  les  limites  qu'elles  pré- 

sentent    aux  divers    lieux  :    byrie  — ,    Basse    lunisie 


3  -  7    '  4-8 

Kroumirie    — ,     Algérie,    Maroc     ,    Portugal    -, 

4  —  8  2  —  10  "         2  —  10 

j-,  35  —  3o    ,,     ,,  .       22  ~  3i 

rrance ,  Macédoine — -. 

3-10  2-4 

C'est  encore,  on  le  voit,  dans  les  exemplaires  occidentaux  que  le  nombre 
des  spinules  dorsales  s'écarte  le  plus  de  la  règle  courante;  il  est  plus 
faible  que  dans  les  autres ,  ce  qui  tient  à  une  disposition  particulière  de  ces 
spinules  :  au  lieu  d'être  également  serrées  dans  toute  l'étendue  de  la  série  et 
souvent  même  un  peu  plus  serrées  dans  la  pai'tie  distale,  comme  on  l'ob- 
serve chez  les  spécimens  occidentaux,  elles  s'écartent  de  plus  en  plus  à 
mesure  qu'on  se  rapproche  de  la  pointe  du  rostre,  ce  qui  a  pour  consé- 
quence d'en  réduhe  le  nombre.  J'ajoute  que  les  exemplaires  syriaques  se 
distinguent  aussi  par  la  dimension  relativement  bien  plus  faible  de  ces 
spinules.  Ils  s'en  distinguent  également  par  le  petit  nombre  des  spinules 
qui  sont  situées  en  arrière  de  l'orbite  :  ce  nombre  peut  s'élever  à  à  dans 
quelques  spécimens ,  mais  il  est  d'ordinaire  beaucoup  plus  réduit  et  sou- 
vent même  nul,  ce  qui  s'observe  très  rarement  (quelques  exemplaires  de 
l'oued  Bezirk)  dans  les  formes  occidentales,  où  ce  nombre  varie  d'ordinaire 
de  a  à  5. 

Le  rostre  est  également  très  particulier  dans  les  exemplaires  orientaux  : 
un  peu  concave  du  côté  dorsal  et  relevé  à  la  pointe ,  avec  des  carènes  su- 


—  72  — 

périeure  et  inférieure  très  peu  élevées.  C'est  dans  les  spécimens  de  l'Oronle 
qu'il  présente  surtout  ce  dernier  caractère,  à  telles  enseignes  qu'on  n'y 
trouve  pour  ainsi  dire  pas  d'échancrure  basale  inférieure  au  niveau  de 
l'orbite;  dans  les  autres  exemplaii-es  syriaques,  cette  écliancrure  devient 
manifeste,  mais  la  carène  ventrale  étant  très  peu  haute,  l'échancrure  est 
toujours  peu  accentuée.  11  en  est  à  peu  près  de  même  dans  les  exemplaires 
macédoniens  oix,  d'ailleurs,  les  spinules  basilaires  dorsales  sont  notable- 
ment plus  éloignées  les  unes  des  autres  que  les  spinules  de  l'extrémité. 

Dans  tous  les  spécimens  occidentaux,  à  l'exception  de  ces  derniers,  le 
rostre  est  remarquable  par  ses  hautes  carènes,  surtout  par  le  développe- 
ment de  sa  carène  ventrale,  qui  s'échancre  profondément  au  niveau  des 
orbites.  La  carène  dorsale  est  d'ailleurs  le  plus  souvent  droite ,  parfois  un 
peu  concave  ou  même  légèrement  convexe.  Les  différences  locales  sont 
appréciables ,  et ,  dans  un  même  lieu ,  on  peut  observer  les  diverses  formes 
précédentes  de  la  carène  dorsale.  Il  n'y  a  pas  lieu  d'insister. 

Quant  à  la  longueur  du  rostre,  elle  présente  des  variations  moins  impor- 
tantes; dans  quelques  spécimens  d'Alger  la  pointe  du  rostre,  arrive  plus  ou 
moins  en  avant,  au  niveau  du  troisième  article  des  pédoncules  autennu- 
laires;  dans  ceux  de  Portugal  elle  atteint  ou  dépasse  un  peu  l'écaillé  des 
antennes.  On  peut  observer  tous  les  passages  entre  ces  deux  cas  extrêmes. 

Conclusion.  —  De  l'ensemble  des  observations  qui  précèdent  on  peut 
conclure  que  \ Atijaëphjra  Desmaresti  s'est  différenciée  en  deux  formes  ou 
variétés  régionales,  que  j'appellerai  orientalts  et  occidentalis ,  h  cause  de 
leur  distribution  géographique.  Ces  deux  formes  peuvent  être  caractérisées 
de  la  manière  suivante  : 

Var.  ORIENT ALis  :  endopodite  sexuel  du  mâle  robuste,  fortement  arqué, 
garni  sur  son  bord  interne  de  a  a  à  3o  soies  spinif ormes  très  petites,  sur  la 
moitié  basale  de  son  bord  externe  de  3,  â  ou  5  soies  allongées;  avance  sternale 
du  mâle  sétifère  à  la  base,  toujours  étroite,  longue  et  stijliforme.  OEufs  de 
fortes  dimensions;  leur  grand  diamètre  varie  entre  6oo  et  700  (i.  Pédon- 
cules antennidaires  très  allongés  également,  pouvant  atteindre  90  cen- 
tièmes de  la  longueur  de  la  carapace  chez  les  maies,  près  de  85  chez  les 
femelles.  Rostre  un  peu  recourbé  vers  le  haut,  à  carènes  dorsale  et  ventrale 
fort  peu  saillantes ,  l'échancrure  orbitaire  de  la  seconde  étant  réduite  ou  nulle; 
spinules  de  la  carène  dorsale  petites ,  bien  plus  éloignées  sur  la  pointe  du  rostre 
qu'à  la  base,  peu  nombreuses  ou  absentes  en  arrière  du  bord  des  orbites. 

Var.  OCCIDENTALIS  :  endopodite  sexuel  du  mâle  peu  élargi,  faiblement  arqué 
ou  droit,  garni  sur  son  bord  interne  de  la  à  ao  soies  spiniformes  presque 
toutes  très  développées ,  sur  la  moitié  basale  de  son  bord  externe  de  longues  soies 
fort  nombreuses  ;  truncature  l'étinaculaire  petite.  Avance  sternale  presque 
toujours  en   coin    vertical,   tantôt  étroite  sur  sa  face  inférieure,  tantôt 


—  73  — 

courte  et  large  et  alors  plus  ou  moins  triangulaire;  elle  porte  des  soies  sur 
toute  son  étendue.  Le  grand  diamètre  des  œufs  atteint  rarement  700  fx  el 
se  réduit  parfois  à  /»oo.  Pédoncules  antennulaires  variables ,  mais  presque 
toujours  moins  longs  que  dans  la  variété  précédente.  Rostre  droit,  par- 
fois légèrement  concave  ou  convexe  du  côté  dorsal,  à  carènes  fort  saillantes; 
la  carène  ventrale  est  'particulièrement  développée,  de  sorte  qu'elle  présente 
au  niveau  des  orbites  une  profonde  échancrurc  ;  spinules  dorsales  fortes ,  pour 
le  moins  aussi  rapprochées  dans  la  partie  distale  qu'à  la  base,  très  rarement 
absentes  en  arrière  des  orbites,  où  leur  nombre  peut  s'élever  jusqu'à  5. 

La  variété  orientalis  habite  en  Syrie,  mais  on  la  trouvera  sans  doute 
répandue  également  en  Asie  Mineure  et  en  Palestine;  la  variété  occidenta- 
lis  occupe  tout  le  Nord  de  l'Afrique  depuis  la  Tunisie ,  et  tout  le  Sud  de 
l'Europe  depuis  la  Macédoine,  mais  il  est  très  possible  qu'on  la  rencontre 
jusqu'au  Bosphore  et  dans  la  Tripolitaine. 

Si  l'on  remonte,  en  effet,  aux  causes  qui  ont  amené  la  différenciation 
des  deux  formes  précédentes ,  on  n'en  voit  guère  d'autres  que  des  influences 
régionales,  et  l'isolement  qui  a  permis  à  ces  influences  de  produire  tout 
leur  effet  sans  aucun  mélange.  VAtyaëphyra  Desmaresti  provient  sûrement 
des  Xiphocaridines  par  modification  atyienne  des  chélipèdes  de  la  deuxième 
paire,   atrophie  des  exopodites  ambulatoires  et  disparition  de   l'arthro- 
branchie  rudimentaire  des  maxillipèdes    postérieurs;  alors  que   les   Xi- 
phocaridines restaient  locahsées  dans  l'Inde,  l'Extrême-Orient  et  la  région 
australienne,  elles  avaient  évolué  dans  nos  régions  en  Atyaëphyra.  Cette 
évolution  fut  sans  doute  postérieure  à  l'époque  oi^i  un  bras  de  la  Méditerra- 
née ancienne  communiquait  avec  l'océan  Arctique  et  séparait  l'Europe  sep- 
tentrionale de  l'Asie  orientale  et  de  son  annexe  australienne;  peut-être 
aussi  est-elle  antérieure  à  la  fermeture  miocène  du  détroit  bétique ,  ferme- 
ture qui  fît  communiquer  l'Espagne  avec  le  Nord  de  l'Afrique,  En  tout  cas, 
l'espèce  qui  nous  occupe  devait  exister  au  pliocène,  car  c'est  alors  que  la 
Syrie  et  les  régions  circonvoisines  furent  isolées  de  l'Europe  et  de  l'Afrique 
septentrionale  :  l'isthme  de  Suez  ne  fermait  pas  encore  la  mer  Rouge  et  le 
système  lagunaire  aralo-caspien  séparait  de  l'Europe  les  régions  orien- 
tales. Ces  barrières  sont  devenues  absolument  infranchissables  au  début  du 
quaternaire  par  la  formation  du  Bosphore  et  du  détroit  des  Dardanelles;  à 
vrai  dire  l'isthme  de  Suez  est  venue  établir  un  lien  entre  l'Afrique  septen- 
trionale et  l'Orient,  mais  c'était  une  voie  bien  étroite,  envahie  de  lagunes 
sauniâtres  et  fort  peu  propice  à  une  dissémination  des  formes  d'eau  douce. 
11  semble  donc  naturel  de  faire  remonter  au  pliocène  ou  tout  au  moins  au 
pléistocène  ancien  l'isolement  des  régions  oinentales  et  par  suite  le  point 
de  départ  des  variations  qui  ont  conduit  aux  deux  formes  actuelles.  Si, 
comme  je  le  pense,  des  récoltes  futures  permettent  d'établir  cpie  les  exem- 
plaires d'Asie   Mineure  et  de  Palestine  appartiennent  au  type  orientalis, 
l'hypothèse  précédente  sera  vérifiée  dans  une  large  mesure. 

MOSÉUM,  XIX.  6 


—  7/1  — 

L'ouverture  du  détroit  de  Gibraltar,  à  l'époque  pliocène,  ne  semble  j)as 
avoir  produit  des  effets  analogues,  encore  qu'elle  ait  séparé  l'Europe  dîi 
Nord  de  l'Afrique  :  entre  les  exemplaires  du  Maroc  et  ceux  du  Portugal,  on 
n'observe  pas  de  différences  plus  grandes  qu'entre  ceux  du  Nord  de  la  France 
et  ceux  du  Midi.  Ces  différences  dans  la  variété  occidentaiis  proviennent, 
comme  celles  de  l'autre  variété,  d'influences  purement  locales;  elles  sont 
aussi  d'origine  relativement  ancienne,  mais  les  phénomènes  diluviens 
ont  dû  les  atténuer  en  produisant  des  mélanges,  au  moins  sur  une  cer- 
taine étendue  de  la  région  qu'elles  occupaient.  De  sorte  qu'il  n'est  pas  pru- 
dent de  faire  remonter  plus  haut  que  la  période  postdiluvienne  les  diffé- 
i"ences  locales  actuelles;  ces  différences  sont  légères  et  échappent  pour  le 
moment  à  une  classification  rigoureuse,  mais  il  s'en  faut  qu'elles  soient 
négligeables  et  l'on  doit  croire  que  l'isolement  des  bassins  fluviatiles  les 
rendra  de  plus  en  plus  fortes,  ainsi  que  cela  s'est  produit  pour  les  deux 
variétés  de  l'espèce. 

Ainsi  prendront  naissance,  par  modifications  continues  et  très  lentes, 
des  races  nombreuses  qui,  peut-être,  deviendront  des  espèces.  Ce  ne  sera 
pas  une  évolution,  mais  une  simple  différenciation  due  à  des  influences 
locales  particulières, comme  celles  d'où  proviennent  les  nombreuses  espèces 
de  Caridines  qui  peuplent  les  eaux  douces  dans  les  régions  chaudes 
du  globe.  L'évolulion  se  produit  tout  autrement  dans  la  famille;  par  réduc- 
tion dans  la  formule  thoracique  appendiculaire  (branchies,  exopodites, 
épipodites,  sétobrancbies),  par  une  adaptation  progressive  à  la  marche,  et 
surtout  par  une  modification  des  chélipèdes  dans  le  sens  atyien  ;  celte  der- 
nière modification  est  fréquemment  discontinue  ;  elle  se  manifeste  alors  par 
ces  changements  amples  et  brusques  auxquels  j'ai  attribué  le  nom  de  mu- 
tations évolutives. 

Des  mutations  de  cette  sorte  se  produiront -elles  quelque  jour  dans 
l'unique  espèce  qui  constitue  actuellement  le  genre  Atyaëphyra  ?  C'est 
possible,  car  cette  espèce  est  encore  fort  loin  du  stade  le  plus  avancé 
de  la  famille  atyienne,  mais  c'est  peu  probable,  car  les  Aujaë'phjra  ont 
conservé  des  caractères  fort  primitifs,  et,  comme  l'a  justement  observé 
M.  Kemp,  cela  montre  que  leur  plasticité  évolutive  est  pour  le  moins 
très  réduite.  Elles  présentent  une  certaine  variabilité  spécifique ,  mais  non 
la  variabilité  explosive  qui  frappe  les  caractères  de  toutes  sortes,  même 
génériques,  et  qui  fait  reconnaître  les  espèces  en  voie  d'évolution,  telles 
que,  dans  la  famille  :  la  CarkUna  brevirostris ,  la  Caridina  Bichtersi  et  les 
deux  espèces  A'Ortmannia  en  mutation  atyienne,  XOrtmannia  Henshaivi  et 
VOrtmannia  Alliiaudi. 


—  75  — 


Descriptions  de  deux  espèces  nouvelles  d'Arachnides  africaines 

DU  GENRE  PhORONCIDIA    WeSTWOOD  (ArANE^  TnERIDIIOyE) , 

PAR  M.  Lucien  Berland, 
Préparateur  au  Muséum  d'Histoire  naturelle. 


Phoroncidia  Ellenbergeri  nov.  sp. 

d,  long.  :  9  miHim.  5.  Céphalothorax  fauve-rouge,  lisse;  partie  thora- 
cique  convexe,  arrondie  et  très  large,  atténuée  en  avant,  marquée  d'une 
strie  médiane  profonde,  d'où  divergent  deux  lignes  embrassant  en  avant 
la  partie  céphalique;  celle-ci  en  forme  de  tubercule  conique  très  saillant, 
dirigé  en  haut  et  en  avant,  à  peu  près  aussi  long  que  la  partie  thoracique, 
un  peu  élargi  à  l'extrémité  oîi  il  porte  les  huit  yeux.  Yeux  médians  antérieurs 
plus  gros  que  les  latéraux,  leur  intervalle  plus  étroit  que  leur  diamètre; 
deuxième  ligne  récurvée  vue  en  dessus,  les  mécUans  postérieurs  plus  petits 
que  les  antérieurs;  les  latéraux  des  deux  lignes  connivents;  espace  inler- 
oculaire  noir.  Lames  -  maxillaires  brun -rouge  foncé,  ainsi  que  la  pièce 
labiale;  celle-ci  très  large,  en  forme  de  demi-cercle.  Sternum  en  écusson 
large,  convexe,  fauve-rouge  plus  ou  moins  taché  de  noir,  envoyant  sur 
les  côtés  des  prolongements  entre  les  hanches,  ainsi  qu'en  arrière,  où  les 
hanches  postérieures  sont  largement  disjointes. 

Pattes  fauve-rouge  pâle ,  coucolores  ;  celles  de  la  première  paire  beaucoup 
plus  longues  que  les  autres;  patellas  IV  et  patellas  et  métatarses  I  rem- 
brunis ;  patellas  I  portant  à  l'extrémité  une  épine  presque  aussi  longue 
que  l'article,  faisant  avec  le  tibia  un  angle  très  peu  ouvert;  tibias  I  portant 
une  épine  vers  le  tiers  apical  et  une  plus  petite  tout  à  fait  à  l'extrémité. 

Abdomen  (fig.  i  et  a)  aussi  haut  que  long,  ayant  à  peu  près  la  forme 
d'un  tétraèdre  renversé  dont  la  base ,  trapézoïdale ,  serait  la  face  supérieure 
de  l'abdomen,  et  dont  le  sommet,  tronqué,  porterait  les  filières;  les  faces 
supérieure  et  postérieure  sont  légèrement  concaves  ;  les  arêtes  sont  blanches , 
toutes  les  faces  sont  couvertes  d'une  mosaïque  de  petites  plaques  polygo- 
nales inégales,  non  contiguës,  de  couleur  fauve-rouge  avec  les  bords  plus 
sombres:  les  espaces  entre  les  plaques,  très  étroits,  sont  au  contraire 
plus  clairs;  quelques-unes  de  ces  plaques,  plus  grandes,  sont  ornées  en 
leur  milieu  d'une  tache  noire  arrondie.  La  face  supérieure  de  l'abdomen 
porte  six  épines,  disposées  de  la  manière  suivante  :  quatre  épines  verticales 


—  76  — 

aigiiës,  égales  entre  elles,  placées  près  des  angles,  el  deux  plus  petites, 
horizontales ,  aux  angles  posle'rieurs. 


Fig.  ,. 


Fig.  2. 


P.  Ellenbergeri  nov.  sp.  vu  de  profil.         P.  Ellenbergeii  nov.  sp.  vu  par-dessus. 
X  t5.  X  i5. 

Patte-mâchoire  (fig.  3)  :  fémur  long,  patella  courte,  tibia  réguliè- 
rement élargi  de  la  base  à  l'extrémité ,  aussi  large  que  le  tarse  à  sa  partie 
distale  ;  celui-ci  très  simple ,  recouvrant  entièrement  un  bulbe  piriforme , 


Fig.  3.  —  P.  EUenhergeri  nov.  s.  Patte-mâchoire  droite  du  d*  , 
vue  de  côté.  X  io. 

d'où   se    détache,    au   côté    externe,    un   style    qui    l'entoure   presque 
entièrement. 

Provenance:  Gabon,  Lambaréné  (R.  Ellenberger,  1911).  1  C?  dans  la 
collection  du  Muséum  de  Paris. 

Je  dédie  cette  espèce  à  M.  René  Ellenberger,  correspondant  du  Muséum , 
qui  l'a  découverte.  Thorell  a  décrit'''  du  Cameroun  deux  espèces  du  même 


(1) 


Bih.  t.  k.  Svenska  Ak.  HandL,  XXV,  1,  1899,  p.  27  et  28. 


—  77  — 

geni'e,  les  P.  rubens  et  P.  spleiidida,  qu'il  est  impossible  de  confondre  avec 
P.  Ellenbergeri,  puisqu'elles  ont  toutes  deux  7  e'pines  dorsales  et  non  6. 


Phoroncidia  rubroargentea  nov.  sp. 

9,  long.  :  h  millim.  5  (sans  les  épines  postérieui-es ).  Céphalothorax  très 
petit  par  rapport  à  l'abdomen;  partie  thoracique  large,  arrondie;  partie 
céphalique  étroite,  cylindrique,  très  saillante,  de  couleur  ocre  foncé  avec 
trois  fines  lignes  noires ,  une  médiane  droite  et  deux  latérales  courbes.  Yeux 
situés  sur  une  tache  noire  :  première  ligne  procurvée,  vue  en  avant,  les 
médians  plus  gros  que  les  latéraux ,  leur  intervalle  à  peu  près  égal  à  leur 


Fig.  U.  —  P.  rubroargentea  nov.  sp.,  vu  de  profil.  X  10. 

diamètre  ;  médians  de  la  seconde  ligne  aussi  gros  que  ceux  de  la  première , 
leur  intervalle  égal  à  leur  rayon;  latéraux  des  deux  lignes  se  touchant. 
Bandeau  concave  au-dessous  des  yeux.  Pièce  labiale  très  large.  Pièces 
buccales  et  sternum  d'un  vermillon  clair,  ainsi  que  les  premiers  articles 
des  pattes;  métatarses  et  tarses  noirs.  Abdomen  très  élevé,  face  dorsale 
carrée ,  horizontale  et  bombée  en  son  milieu  ;  côtés  convexes ,  convergeant 
vers  les  filières,  qui  sont  portées  sur  une  petite  éminence.  Le  dos,  brun 
dans  sa  partie  antérieure,  porte  quatre  petites  taches  irrégulières  et  une 
médiane  postérieure  plus  grande  d'un  blanc  d'argent  un  peu  doré;  deux 
plaques  de  même  couleur  recouvrent  presque  toute  la  face  antérieure  et  la 
moitié  des  flancs;  la  seconde  moitié  de  ceux-ci  est  couverte  par  une  grande 
et  une  petite  plaque  de  chaque  côté,  et  la  face  postérieure  en  compte 
également  deux.  Ces  plaques  sont  séparées  par  des  lignes  fauves;  la 
partie  postérieure  et  les  côtés  du  dos,  ainsi  que  la  face  ventrale,  sont 
d'un  rouge  pourpre  vif  réticulé.  Le  dos  porte  à  chacun  de  ses  quatre 
angles  une  épine  horizontale  noire  à  base  large,  brusquement  rétrécie 
avant  son  extrémité ,  qui  est  très  aiguë  et  munie  de  très  petites  barbelures 
latérales  (fig.  à). 


—  78  — 

Provenance  :  Madagascar,  foiêt  Tanala,  enlre  Savoudron  el  Andrauo- 
mafana  (Ch.  Aiïuaud,  1902).  2  9  dans  la  collection  du  Muséum  de 
Paris. 

Celle  espèce  se  rapproche  beaucoup  de  P.  quadrispinella  Slrand'"'  de 
Nossibe'.  Elle  en  diffère  —  autant  qu'on  en  peut  juger  d'après  la  descrip- 
tion un  peu  courte —  parla  taille  presque  double  et  par  la  coloration, 
P.  quadrispinella  ayant,  d'après  E,  Strand,  les  chélicères,  le  sternum  et  le 
ventre  noirs. 

L'existence  de  ces  deux  espèces  porte  à  sept  le  nombre  des  Phoroncidia 
connues  d'Afrique.  En  me  basant  sur  les  descriptions  des  auteurs  pour 
celles  que  je  n'ai  pu  voir,  j'en  donne  le  tableau  ci-après  : 

1.  Epines  abdominales  eu  nombre  impair 9. 

Epines  abdominales  en  nombre  pair k. 

2.  Cinq  épines P.  aiiruta  Cambridge. 

Sept  épines 3. 

3.  Abdomen  orné  en  dessus  de  8  grandes  plaques  d'un  rouge  ferrugi- 

neux; face  ventrale  avec  une  tache  rouge.  .  .     P.  ruhens  Thorell. 

Abdomen   orné   en  dessus   d'un  grand  nombre  de  plaques   dont 

quelques-unes    plus   grandes;    face  ventrale    avec   une   tache 

blanche P.  splendida  Tiiorell. 

h.  Abdomen  plus  long  que  large,  sans  plaques  argentées 5. 

Abdomen  aussi  large  que  long,  des  plaques  argentées 6. 

5.  Les  quatre  épines  principales  dirigées  latéralement 

P.  Sjôslcdti  TuUgren'^). 

Les  quatres  épines  principales  dirigées  verticalement 

P.  Ellenbergeri  Berland. 

6.  Sternum  et  ventre  noirs P.  quadrispinella  Strand. 

Sternum  et  ventre  rouges P.  rubroargentea  Berland. 

'■'  Zool.  Anzeiger,  XXXI,  1907,  p.  729. 

(^)  In  :  Sjôsledl's  zool,  Kilimandjaro-Meru  Exp.,  III.  Bd.,  20,  p.  187.  —  La 
diagnose  de  cette  espèce  est  très  peu  explicative;  aussi  je  la  place  ici  sous  toutes 
réserves. 


—  70 


Un  HÉtÉromÈre  nouveau  de  Bolivie, 
PAR  M.  Pic,   Correspondant  du  Muséum. 

P.  Germain  a  recueilli  à  Cochabamba ,  en  Bolivie ,  quelques  Hétéromères  ('' 
représentants  d'une  intéressante  espèce  qui  peut  être  rangée  dans  mon 
genre  Falsoinyctenis ,  en  formant  une  division  sous  générique  nouvelle 
distinguée  par  trois  caractères  principaux  qui  sont  :  tête  courte  en  avant 
des  yeux  avec  la  partie  relevée  au-dessus  des  antennes  très  marquée  et 
arrondie  en  avant,  tibias  antérieurs  simplement  plus  ou  moins  élargis  vers 
l'extrémité,  élytres  ornés  de  larges  squamules  piliformes  redressées.  Je 
donne  à  ce  nouveau  sous-genre  le  nom  de  BoUviomijctenis. 

Voici  la  description  de  l'espèce ,  que  je  dédie  au  naturaliste  qui  l'a  dé- 
couverte. 

Boliviomycterus  Germaini  nov.  sp. 

Modice  elongatus,  convexus,  nitidus,  testaceus,  albido  aut  luteo-griseo- 
pubescens  et  albido-squamulatus. 

Modérément  allongé,  convexe,  brillant,  entièrement  testacé  à  l'exception 
seulement  des  yeux  noirs,  revêtu  d'une  pubescence  peu  serrée ,  blancbe  sur 
la  poitrine  et  les  parties  voisines  (celles-ci  parfois  obscurcies),  plus  ou 
moins  d'un  gris  jaunâtre  sur  le  reste  du  dessous  et  en  dessus  avec  les 
élytres  ornés  de  larges  squamules  piliformes  blanches,  redressées,  dispo- 
sées en  séries.  Tête  courte,  labre  peu  marqué;  antennes  grêles,  à  trois 
derniers  articles  élargis  en  massue  ;  prothorax  densément  ponctué ,  court , 
un  peu  rétréci  en  avant  et  aussi  en  arrière ,  à  ligne  médiane  marquée , 
orné  d'une  pubescence  en  majeure  partie  dirigée  transversalement;  écusson 
moyen,  pubescent;  élylres  un  peu  plus  larges  que  le  prothorax,  assez 
longs,  progressivement  atténués  postérieurement,  subacuminés  au  sommet, 
irréguhèrement  ponctués  avec  des  traces  de  stries  ;  intervalles  assez  larges , 
ornés  d'une  pubescence  fine  d'un  gris  jaunâtre,  couchée  et  en  partie  trans- 
versalement disposée,  ayant,  en  outre,  des  rangées  de  squamules  blanches 
dressées;  pattes  médiocres,  tibias  antérieurs  plus  ou  moins  élargis  à  l'extré- 
mité et  épineux  au  sommet.  Long.  4-5  milhm.  5. 

(•'  Coux-ci  figuraient  sans  nom  dans  la  collection  Fairmairo,  au  Laboratoire 
d'Enlomoloyie  du  Muséum. 


^  80  — 

Bolivie  :  Cochabamha  (coll.  Fairmaire  el  Pic). 

Celte  espèce,  très  distincte  par  sa  coloration  claire,  la  structure  de  ses 
tibias  et  son  revêtement,  peut  prendre  place  près  de  B.  obsciiricolor  Pic. 


Campagne  du  Pourquoi-Pas?  [Islande  et  Jan  Mayes,  lyio). 

Annélidcs  Polyclictes, 

PAR  M.  Pierre  Fauvel, 
Professeur  à  l'Université  catholique  d'Angers. 

Au  cours  de  la  campagne  d'Islande  et  de  Jan  Mayen  ex(?cutée  par  le 
Pourquoi-Pas?  pendant  l'été  1912,  M.  E.  Le  Danois  a  recueilli  un  certain 
nombre  d'Annélides  Polychètes  dont  il  a  bien  voulu  me  confier  la  détermi- 
nation 

Ce  matériel ,  peu  considérable ,  provenant  seulement  de  quatre  stations 
(cinq  en  y  comprenant  un  dragage  à  l'entrée  de  la  Manche),  renferme 
cependant  3o  espèces  de  Polychètes  appartenant  à  9  5  genres  répartis  dans 
i/t  familles. 


APHRODITIENS. 

EuNoii  NODOSA  Sars. 
Harmothoiî  imbricata  L. 
Lepidonotus  squamatcs  L. 
Aphrodite  aculeata  L. 

SYLLIDIENS. 

Svllis  fasciata  Mgr. 
S,  armillaris  OErst. 
EusyLLis  Blomstrandi  Mgr. 

PHYLLODOCIENS. 

EULALIA  VIRIDIS  Mïlll. 
EuMIDA  SANGUINEA  OErst. 

EUNICIENS. 

Onuphis  conchvlega  Sars. 
Hyalinoecia  tubicola  0.  F.  MùU. 
EUNICE  pennata  0.  F.  Midi. 


Lcmbriconereis  fragilis  0.  F.  MiJlI. 
L.  impatiens  Clap. 

NÉRÉIDIENS. 

Nereis  pelagica  L. 

NEPHTHYDIENS. 

Nephthys  paradoxa  Malm. 
N.  CILIATA  Miill. 

GLYCÉRIENS. 

Glycera  capitata  OErst. 

CIRRATULIENS. 

Cirratulds  (?)  spec. 

SPIONIDIENS. 

AoNiDES  cirrata  Sars. 

AMMOCHARIENS. 

Mvriochele  IIeeri  Mgr. 


—  81   — 


MALDANIENS. 

Maldane  Sarsi  Mgr. 

M.  BICEPS  Sars. 

NicoMACHE  LUMBRicALis  Fabr. 

STERNASPIDIENS. 

Sternaspis  scutata  Ranz, 


TÉRÉBELLIENS. 

Thelepus  cmciNNATus  Fabricius. 
Scione  lobata  Mgr. 

SERPULIENS. 

Chone  iNFUNDiBULiFORMis  Krôyer. 
Spirorbis  spirillum  L. 

s.  GRANULATDS  L. 


Aucune  de  ces  espèces  n'est  nouvelle  et  ceci  n'a  rien  de  surprenant, 
la  faune  annélidienne  de  l'Atlantique  Nord  étant  une  des  mieux  connues. 
Elles  n'en  sont  pas  moins  intéressantes ,  car  leur  élude  démontre ,  une  fois 
de  plus,  l'homogénéité  de  la  faune  du  Groenland,  du  Spitzberg  et  de  la 
Nouvelle-Zemble.  Presque  toutes  les  espèces  recueillies  existent  également 
dans  la  mer  de  Kara  et  au  Spitzberg. 

Le  Lepidonotus  squamatus,  le  Sijllis  armillaris,  VEulalia  viridis,  YEumida 
sanginnea,  le  Sternaspis  scutata  et  la  Maldane  biceps  seuls  n'y  ont  pas 
encore  été  signalés,  à  ma  connaissance,  mais  ils  étaient  déjà  connus  d'Is- 
lande et  du  Groenland;  ils  existent  en  outre  sur  les  côtes  de  Norvège,  de 
France  et  plusieurs  pénètrent  même  dans  la  Méditerranée. 

Le  Sternaspis  islandica  de  Malmgren  n'est  autre  que  le  Sternaspis  scutata, 
ainsi  que  la  comparaison  des  spécimens  du  Pourquoi-Pas  ?  avec  ceux  de  la 
Méditerranée  m'a  permis  de  l'établir  définitivement. 

J'ai  été  très  heureux  de  pouvoir  comparer  encore  ces  spécimens  à  ceux 
du  Sternaspis  fossor  Stimpson,  de  Californie,  qui  m'ont  été  envoyés  par 
M.  A.  Treadwell.  J'ai  pu  reconnaître  que  l'espèce  de  Stimpson  ne  diffère 
pas  du  Sternaspis  scutata,  dont  l'aire  de  dispersion  se  trouve  ainsi  étendue 
de  l'Atlantique  Nord  à  la  Méditerranée  et  au  Pacifique. 

Les  abondantes  Nereis  pelagica  de  la  Station  XXVI,  atokes,  épitokes  et 
subépitokes,  présentent  d'intéressantes  modifications  de  l'armature  de  la 
trompe ,  par  chitinisation ,  analogues  à  celles  que  j'ai  déjà  observées  sur  des 
Nereis  zonata  du  Spitzberg. 

Cette  dernière  espèce,  pourtant  abondante  dans  les  mers  arctiques,  n'a 
pas  été  rencontrée  par  le  Pourquoi-Pas  ? 

Le  tableau  suivant  indique,  par  station,  la  répartition  des  espèces 
recueillies. 

Station  1. 

5o°  23'  N. ,  1 1°  o3'  W. ,  à  l'entrée  de  la  Manche.  1 20  mètres,  cailloutis. 
Drague  (3i  mai  1913). 

Aphrodite  aculeata  L. 
Htalinoecia  tubicola  0.  F.  Midi. 


LuMBRICONEREIS  IMPATIENS  Glap. 


82  — 


Station  XX. 

70'  5o'  N.,  10°  33'  W. ,  au  Sud  de  Jan  Mayen.  180  mètres,  vase  grise 
volcanique.  Drague  (20  juillet  1912). 


Onuphis  conchylega  Sars. 

LuMBRICONEREIS  FRAGILIS    0.  F.   MilU. 


NiCOMACHE  LUMBRICALIS  Mgr. 

Spirorbis  grandlatus  L. 


Station  XXI. 

70°  57'  N.,  10°  39'  W.,  au  Sud  de  Jan  Mayen.  37  mètres,  cendre  vol- 
canique. Drague  (21  juillet  1912). 

Chone  infundibuliformis  Krôyer. 

Station  XXIV. 

66''37'IN.,  23°5o'W.,  au  Nord  de  l'Islande.  160  mètres,  vase  volca- 
nique. Drague.  (26  juillet  1912). 

AoNiDES  ciRRATA  Sars. 


Onuphis  conchylega  Sars. 
EuMCE  pennata  0.  F.  Mûll 
Nereis  pelagica  L. 
Nephthys  paradoxa  Maim. 
N.  caiATA  Midi. 


Maldane  Sarsi  Mgr. 
M.  biceps  Sars. 
Myrioghele  Heeri  Mgr. 
Sternaspis  scdtata  Ranz. 


Station  XXVI. 

66" N.,  26"  19' W.,  au  Nord-Ouest  de  l'Islande,  lii  mètres,  coquilles 
brisëes.  Drague  (28  juillet  1912). 

EuNOË  NODOSA  Sars. 
Harmothoë  imbricata  L. 
Lepidonotus  squamatds  L. 


SvLLIS  FASCIATA  Mgr. 

Syllis  armillaris  OErsted. 
EusYLLis  Blomstrandi  Mgr. 
Edlalia  viridis  Miill. 
EuMiDA  sANGuiNEA  OErsted. 


Ondphis  conchylega  Sars. 

Nereis  pelagica  L.  (atoke  et  e'pitoke). 

Glycera  capitata  OErsted. 

CiRRATlILUS  (?)  SpeC. 

Myriocuele  Heeri  Mgr. 
Thelepus  ciNCiNNATus  Fabricius. 
ScioNE  lobata  Mgr. 
Spirorbis  spirillum  L. 


Famille  des  APHRODITIENS  Savigny. 

Aphrodite  aculeata  L. 

Station  I,  à  l'entrée  de  la  Manche. 
Un  seul  spécimen  de  taille  nioyonno. 


—  83  -- 

EuNOË  N0D08A  Sars. 
Eitnoë  nodosa  Sars. 
Eunoë  OErstedi  Malmgreii. 
Eunoë  scabra  (OErsted)  Marenzeller. 

Station  XXVI,  auN.  W.  de  l'Islande. 

L'unique  spécimen,  de  grande  taille  et  en  très  bon  état  de  conservation, 
a  encore  les  antennes  et  les  cirres  tentaculaires  annelés  de  brun  rougeâlre. 
L'antenne  impaire,  fortement  papilleuse,  rouge,  porte  à  l'extrémité  un 
renflement  blanc  terminé  en  pointe  effilée.  Les  palpes  portent  5  ou  6  crêtes 
longitudinales  de  papilles  saillantes. 

Les  papilles  des  élytres  forment,  au  bord,  de  grosses  nodosités  cbiti- 
neuses,  brun  rougeâlre,  coniques  et  lisses.  Celles  du  milieu  de  l'élytre  sont 
plus  petites,  mais  épineuses,  étoilées.  On  y  remarque  aussi  quelques 
incrustations  calcaires.  Les  élytres  ne  sont  pas  frangées.  Sur  l'une  d'elles 
est  fixé  un  tube  de  Spirorbis  spii-illum,  \ar.  ascendens,  présentant  une  ten- 
dance au  déroulement. 

Ce  spécimen  correspond  à  la  forme  décrite  par  Mahngren  sous  le  nom 
à' Eunoë  OErstedi,  qui  n'est  même  pas  une  variété  de  l'iiMHoe  nodosa,  cai'bien 
des  spécimens  présentent  simultanément  les  caractères  des  deux  formes. 

La  station  XXIV  a  fourni  les  débris  d'un  Polynoïdien  ayant  perdu  élylres 
et  appendices ,  mais  qui ,  d'après  ses  soies ,  paraît  être  une  Eunoë. 

Harmotiioë  imbricata  L. 

Polynoë  cirrata  0.  F.  Muller. 
Harmothoë  imbricata  (L.)  Malmgren. 

Stalion  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

Les  six  petits  spécimens  sont  de  taille  moyenne  et  de  coloration  assez 
variée.  Les  uns  ont  les  élytres  marbrées  de  blanc  et  de  brun  rougeâlre.  L'un 
est  de  couleur  jaunâtre,  pâle,  presque  uniforme,  tandis  qu'un  autre  appar- 
tient à  la  belle  variété  à  large  bande  longitudinale  marron  occupant  tout 
le  milieu  du  dos  et  flanquée  de  chaque  côté  d'une  bande  claire. 

Les  5  à  6  derniers  sétigères  sont  dépourvus  d'élytres,  mais  à  peu  près 
complètement  recouverts  par  la  dernière  paire. 

Lepidonotus  squamatus  L. 

Station  XXVI,  au  N.W.  de  l'Islande. 

Deux  spécimens  seulement.  Les  taches  des  élytres  et  les  verrues  sont 
brun  longeâtre. 


—  SA  — 


Famille  des  SYLLIDIENS  Giube. 

Syllis  fasciata  Malmgren. 

Station  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

Un  seul  spécimen  présentant  encore,  bien  marquée  sur  les  segments 
antérieurs,  la  coloration  caractéristique  rougeâtre  et  blanche. 

Syllis  armillaris  OErsted. 

Syllis  armillaris  Malmgren. 
Syllis  borealis  Malmgren. 

Station  XXVI,  au  S.  W.  de  l'Islande. 

L'unique  spécimen,  de  5  millimètres  seulement,  a  des  cirres  dorsaux  à 
12-1 5  articles  dans  la  région  antérieure,  7-8  articles  dans  la  région  pos- 
térieure et  6  à  6  seulement  aux  derniers  sétigères. 

L'article  terminal  des  serpes  est  unidenté.  Aux  segments  antérieurs  cet 
article  est  un  peu  plus  allongé  et  présente  un  rudiment  de  dent  accessoire 
à  peine  distinct.  Aux  9  ou  1 0  derniers  sétigères  on  remarque  une  grosse 
soie  simple  aciculaire. 

Par  ses  cirres  antérieurs  à  1 2-1 5  articles  ce  spécimen  correspond  bien  au 
Syllis  borealis  de  Malmgren,  mais  cette  espèce,  comme  l'a  fait  remarquer 
Théel,  doit  se  confondre  avec  le  Syllis  armillaris.  Malmgren  décrivait  lui- 
même  son  espèce  comme  très  semblable  à  celle  d' OErsted  et  ne  l'en  distin- 
guait que  par  ses  cirres  plus  longs  :  ii-i5  articles  au  lieu  de  8-10. 
Ce  caractère ,  fort  peu  constant ,  n'a  pas  ici  une  valeur  suffisamment  spé- 
cifique. 

D'après  Me  Intosh  le  Syllis  altermsetosa  de  Saint-Joseph  serait  identique 
au  S.  armillaris  (?). 

EusYLLis  Blomstrandi  Malmgren. 

Station  XXVI ,  au  S.  W.  de  l'Islande. 

Un  tout  petit  fragment  antérieur,  en  mauvais  état,  macéré,  me  semble 
cependant  appartenir  à  cette  espèce  par  sa  trompe ,  ses  soies  bidentées  et  ses 
cirres  non  articulés. 

Famille  des  PHYLLODOCIENS  Grube. 

EuLALlA   VIRIDIS  Millier. 

Eîtlalia  viridis  Malmgren. 
Eulalia  clavigera  Pi'uvot. 

Station  XXVÏ,  au  S.  W.  de  l'Islande. 


—  85  — 

Deux  petits  spécimens  de  12  millimètres  environ,  décolorés,  jaunâtres, 
dont  l'un  a  la  trompe  dévaginée. 

Edmida  sanguinea  OErsted. 

Station  XXVI,  au  S.  W.  de  l'Islande. 

Un  seul  spécimen ,  tout  à  fait  conforme  à  la  description  et  aux  figures  de 
Malmgren.  La  trompe ,  dévaginée ,  est  lisse ,  sauf  dans  le  quart  antérieur ,  qui 
porte  des  sortes  de  replis  ou  crêtes  circulaires.  Malmgren  la  décrit  :  versus 
apicem  incrassatum  transverse  subrugosa,  interdum  subglabra. 

Famille  des  EUNICIENS  sensu  Grube. 

Onuphis  conchylega  Sars. 

Onnphis  Eschrichti  OErsted. 
Onuphis  hyperborea  Hansen. 

Station  XX,  au  Sud  de  Jan  Mayen.  —  Station  XXIV,  au  Nord  de 
rislande. —  Station  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

La  station  XXVI  n'a  fourni  que  deux  fragments  de  tubes  couverts  de 
débris  de  coquilles  aplatis.  Les  spécimens  des  stations  XX  et  XXIV  sont 
abondants ,  encore  rayés  transversalement  de  rouge  et  de  blanc  et  accompa- 
gnés de  nombreux  tubes  aplatis ,  les  uns  garnis  de  graviers  noirs ,  arrondis 
ou  plats,  mélangés  de  cristaux  verdàtres,  les  autres  plus  riches  en  débris  de 
coquilles.  Sur  les  graviers  noirâtres  sont  fixés  quelques  tubes  de  Spirorbis 
granulatus. 

Hyalinoecia  tubicola  O.P.  Millier. 
Station  I ,  à  l'entrée  de  la  Manche. 

Un  seul  spécimen  renfermé  dans  son  tube  chitineux  long  de  9  centi- 
mètres. 

EuNicE  PENNATA  0.  F.  Millier. 

Eunice  norvegica  Malmgren. 

Eunice  amphiheliœ  Roule  (pro  parte). 

Eunice  pennata  Marenzeller. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande. 

Cinq  spécimens  de  taille  moyenne,  en  fragments.  Les  branchies  appa- 
raissent entre  le  3'  et  le  6*  sétigère  et  disparaissent  vers  le  lio%  ou  même 
avant.  Elles  ne  portent  guère  plus  d'une  dizaine  de  filaments ,  au  maximum 
de  développement. 


—  86  — 

LUMBRICONEREIS   FRAGILIS  0.  F.  Mûller. 

Station  XX ,  au  Sud  de  Jan  Mayen. 

Un  fragment  blanchâtre,  peu  irisé,  à  acicules  noirs,  sans  soies  compo- 
sées, me  paraît  devoir  être  rapporté  à  cette  espèce,  peu  diflérente  de  la 
suivante,  mais  très  répandue  dans  les  mers  septentrionales. 

LuMBRicoNEREis  IMPATIENS  Claparède. 

Luinbriconcreis  fragilis  Délie  Ghiaje  (nec  Millier  ?). 
Lumbriconereis  breviceps  Ehlers. 

Station  I ,  à  l'entrée  de  la  Manche. 

Un  grand  fragment  antérieur  fortement  irisé.  Les  premières  soies  à 
crochet  apparaissent  au  33°  sétigère.  La  troisième  paire  de  mâchoires  est 
nettement  bidentée  à  gauche,  tandis  qu'à  droite  on  remarque  seulement 
une  grosse  dent  accompagnée  d'une  petite  arrondie,  à  peine  distincte. 

Les  autres  mâchoires  et  le  labre  sont  bien  typiques. 

Les  acicules  sont  noirs. 

Cette  espèce  est  en  somme  bien  voisine  de  ia  Lumbriconereis  fragilis , 
dont  elle  ne  se  distingue  que  par  sa  troisième  paire  de  mâchoires  bidentée 
et  ses  téguments  plus  fortement  irisés  (?).  Toutes  les  deux  manquent  de 
soies  composées. 

Le  caractère  des  mâchoires  bidentées  n'a  peut-être  pas  toute  la  valeur 
qu'on  lui  attribue,  car  chez  de  nombreux  spécimens  des  côtes  de  la  Manche 
et  de  l'Atlantique  j'ai  trouvé  souvent,  comme  dans  l'exemplaire  ci-dessus, 
une  des  mâchoires  bidentée  et  l'autre  unidentée.  Claparède  avait  déjà 
remarqué  cette  variabilité.  La  même  anomalie  se  rencontre  chez  la  Lumbri- 
conereis fragilis.  Cette  dernière  a  des  acicules  noirs ,  tandis  que  la  Lumbrico- 
nereis impatiens  des  environs  de  Cherbourg  les  a  jaunes.  Mais  sur  des 
spécimens  dragués  au  large  je  les  ai  parfois  trouvés  noirs  comme  dans 
celui  de  la  station  I.  En  somme  il  est  parfois  bien  difficile  de  distinguer  les 
deux  espèces  et  elles  pourraient  bien  être  à  réunir.  La  comparaison  de  nom- 
breux individus  de  diverses  provenances  permettra  seule  de  trancher  la 
question. 

Famille  des  NÉRÉIDIENS  Quatrefages. 

Nereis  pelagica  L. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande.  —  St.  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

La  station  XXIV  n'a  fourni  qu'un  fragment  antérieur,  les  spécimens  de 
la  station  XXVI  sont  très  nombreux;  les  uns,  de  grande  taille,  atteignent 
80  à  120  millimètres  sur  1  centimètre  de  diamètre,  tandis  que  beaucoup 


—  87  — 

d'autres  sont  petits.  La  plupart  des  spécimens  sont  alokes,  mais  iis  sont 
accompagnes  d'un  certain  nombre  de  mâles  épitokes  et  subëpitokes  et  de 
deux  grandes  femelles  subëpitokes. 

Les  paragnathes  du  groupe  I  sont  le  plus  souvent  au  nombre  de  2 , 
rarement  1  ou  3  ;  ceux  des  groupes  VI  ordinairement  au  nombre  de  k  gros , 
rarement  5 ,  6  ou  3.  Les  groupes  YII  et  VllI  ont  la  disposition  caractéris- 
tique que  j'ai  déjà  signalée  et  qui  est  différente  de  celle  de  la  Nereis  zonata. 

Les  gros  individus,  tant  atokes  qu épitokes,  présentent  fréquemment 
une  chilinisation  des  téguments  de  la  trompe  autour  des  paragnathes.  Ces 
productions  chitineuses  brunâtres  englobent  parfois  les  paragnathes,  les 
soudent  ensemble,  les  rendant  ainsi  plus  ou  moins  indistincts.  D'autres  fois 
les  paragnathes  tombent  et  sont  remplacés  par  une  plaque  chitineuse 
diffuse  s'étendant  bien  au  delà  des  limites  ordinaires  du  groupe  de 
denticules. 

J'ai  déjà  constaté  cette  chilinisation  de  la  trompe  et  cette  fusion  des  païa- 
giiathes  sur  des  Neréis  zonata  de  la  collection  du  Prince  de  Monaco  prove- 
nant du  Spitzberg. 

Les  gros  individus  ont  la  région  antérieure  colorée  en  brun  rougeâtre 
cuivré,  ou  violacé,  ou  lilas  tirant  sur  le  gris.  Les  lignes  blanches,  transver- 
sales, intersegmentaires ,  sont  très  minces;  parfois  cependant  elles  forment 
un  petit  créneau  clair  sur  le  milieu  de  la  face  dorsale.  Les  petits  spécimens , 
plus  pâles,  décolorés  postérieurement,  ont  de  magnifiques  reflets  bleus 
irisés.  En  somme  ces  colorations  sont  les  mêmes  que  sur  les  Nereis  pela- 
gica  de  nos  côtes  de  France. 

Famille  des  NEPHTHYDIENS  Grube. 

Nephthys  paradoxa  Malm. 

Nephthijs  paradoxa  (Malm.)  Théel. 
Nephthys  pansa  Ehlers. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande. 

Trois  gros  spécimens  et  deux  petits  incomplets.  L'un  des  spécimens 
devait  être  de  ti*ès  grande  taille,  à  en  juger  par  la  partie  antérieure,  qui 
seule  est  en  bon  état,  le  reste  du  corps  étant  macéré.  Les  branchies  lamel- 
leuses ,  typiques ,  commencent  à  se  développer  vers  le  2  2°  sétigère ,  et  après 
avoir  atteint  une  taille  maximum  ,  diminuent  de  nouveau  dans  la  région 
postériem-e.  Sur  ce  gros  spécimen, dont  le  diamètre  atteint  12  milHmètres, 
les  acicules  ont  la  pointe  coiffée  d'une  sorte  de  capuchon  chitineux  beau- 
coup moins  marqué,  ou  faisant  même  défaut,  sur  les  autres  spécimens. 

Cette  espèce,  à  première  vue,  ressemble  beaucoup  à  la  suivante,  égale- 
ment de  grande  taille  et  fréquentant  les  mêmes  fonds. 


—  88  — 

Nephtrys  ciliata  Millier. 

Nephthys  boreaUs  OErsted. 
Nephthys  ciliata  Malmgren. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande. 

Un  petit  spécimen  tronqué  et  un  gros  fragment  antérieur  mesurant 
65  millimètres  de  long  sur  9  millimètres  de  diamètre.  Ils  ont  été  recueillis 
en  même  temps  que  les  Nephthys  paradoxa,  auxquelles  ils  étaient  mélangés. 

Famille  des  GLYCÉRIENS  Grube. 

Glycera  capitata  OErsted  [nec  Keferstein). 
Station  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

Trois  spécimens ,  la  trompe  dévaginée ,  armée  des  mâchoires  caractéris- 
tiques. Les  segments  sont  bi-annelés,  le  prostomium  a  8  anneaux. 

Famille  des  CIRRATULIENS  V.  Garus. 

CiRRATDLUS  SpC. 

Station  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

Cette  station  a  fourni  un  fragment  de  Girratulien ,  sans  tête  ni  queue , 
j)ortant  des  filaments  à  tous  les  segments.  Au  bout  antérieur  il  n'y  a  que 
des  soies  capillaires  dorsales  et  des  crochets  ventraux;  à  l'autre  extrémité 
du  fragment  chaque  rame  porte  un  mélange  de  crochets  et  de  soies  capil- 
laires. Ce  débris  appartient  probablement  au  genre  Cirratulus. 

Famille  des  SPIONIDIENS  Sars. 

AoNiDEs  ciRRATA  Sars. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande. 

Un  fragment  antérieur  comptant  une  quarantaine  de  séligères  et  pourvu 
des  ff  poches  à  œufsn  caractéristiques. 

Famille  des  AMMOGHARIENS  Malmgren. 

Myriochele  Heeri  Malmgren. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande.  —  St.  XXVI,  au  N.  W.de  l'Islande. 

Cette  espèce  n'est  représentée  que  par  un  nombre  restreint  de  petits  tubes 
formés  de  spicules  siliceux  et  de  débris  de  diatomées,  mélangés  de  fins 


—  89  — 

grains  de  quartz.  Les  spicules  sont  dispose's  transversalement  par  rapport 
à  l'axe  longitudinal  et  fortement  cimentés,  en  sorte  que  le  tube  est  presque 
lisse  exte'rieurement  et  presque  transparent. 

On  trouve  encore  dans  quelques-uns  des  débris  de  l'animal ,  bien  recon- 
naissables  à  leurs  crochets  caractéristiques  disposés  en  nombreuses  rangées 
serrées  à  chaque  segment. 

Famille  des  MALDANIENS  Savigny. 

Maldane  Sarsi  Malmgren. 

Clymene  Koreni  Hansen. 
Maldane  Sarsi  Arwidsson. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande. 

Les  quelques  spécimens  de  cette  espèce  sont  très  petits;  ils  ne  dépassent 
guère  12  à  18  millimètres  sur  1  millimètre.  L'un  d'eux  a  un  limbe  anal 
nettement  dentelé.  On  y  distingue  trois  dents  médianes  arrondies  flanquées 
de  deux  latérales  plus  larges  et  peu  marquées.  Cet  aspect  rappelle  beau- 
coup celui  que  j'ai  figuré  pour  un  spécimen  de  Belle-Isie  ''^  qu'Arwidsson 
rapporte  à  une  variété  de  Maldane  glebiceps  et  qui  ne  diiïère  cependant  pas 
sensiblement,  sous  ce  rapport,  de  certains  exemplaires  du  Spitzberg. 

Maldane  biceps  Sars. 
Clymene  biceps  Sars. 
Maldane  biceps  Malmgren. 
Asychis  biceps  Arwidsson. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande. 

Une  trentaine  de  spécimens,  la  plupart  entiers  et  souvent  encore  renfer- 
més dans  leur  tube  de  vase  agglutinée  en  épais  manchon.  La  plupart  ne 
dépassent  guère  35  à  1x5  millimètres  de  longueur  sur  2  millimètres  de  dia- 
mètre. Les  plus  grands  atteignent  5o  millimètres. 

Tous  sont  bien  typiques. 

N1C0MACHE  LDMBRiCALis  Fabricius. 

Station  XX,  au  Sud  de  Jan  Mayen. 

Un  seul  fragment  antérieur  de  AS  millimètres  sur  4  à  5  millimètres. 
Les  uncini,  très  usés,  ont  perdu  leurs  barbules  sous-rostrales.  Les  trois 

'''  P.  Fàuvel  ,  Deuxième  note  préliminaire  sur  les  Polychètes  des  campagnes  de 
Y  Hirondelle  {Bull.  Inst.  Océanogr.  Monaco,  n"  lia,  1909,  p.  16,  fig.  1). 

Muséum.  —  xix.  7 


—  90  — 

premiers  sétigères  portent  dorsalement  un  faisceau  de  soies  capillaires  et  à 
la  rame  ventrale  une  grosse  soie  aciculaire. 

Famille  des  STERNASPIDIENS  V.  Carus. 

Sternaspis  scdtata  Ranzani. 

Slernaspîs  thalassemoides  Otto. 
Si.  islandica  Malmgren. 
St.  asshnilis  Malmgren. 
St.  fossor  Stimpson. 

Station  XXIV,  au  Nord  de  l'Islande. 

Cette  espèce  est  représentée  par  une  quinzaine  de  spécimens  de  6  à 
12  millimètres  de  longueur  sur  5  à  9  millimètres  de  diamètre. 

La  plupart  ont  les  segments  antérieurs  imaginés ,  ce  qui  leur  donne  un 
aspect  globuleux. 

Ils  correspondent  exactement  à  la  description  détaillée  que  Rietsch  (''  a 
donnée  dans  son  excellente  monographie  de  cette  espèce. 

Rietsch,  après  Vejdowsky,  a  montré  l'identité  du  Sternaspis  scutata  Ranz. 
et  du  St.  thalassemoides  Otto.  Le  Sternaspis  assimilis  de  Malmgren  ne  diffé- 
rait de  l'espèce  précédente  que  par  des  rugosités  longitudinales  de  la  paroi 
du  corps.  Cet  aspect  est  dû  tout  simplement  à  la  contraction  de  l'animal 
dans  l'alcool  et  se  retrouve  sur  de  nombreux  spécimens  de  toutes  prove- 
nances. Quant  au  Sternaspis  islandica,  que  Marion  considérait  comme  une 
forme  jeune  du  St.  scutata,  il  ne  diffère,  en  réalité,  en  aucune  façon  de  ce 
dernier.  Les  spécimens  de  la  station  XXIV  correspondent  tout  à  fait  à  la 
description  et  aux  figures  de  Malmgren  et  d'autre  part  ils  ne  diffèrent  pas 
des  spécimens  de  Naples  auxquels  j'ai  pu  les  comparer  et  qui  m'avaient  été 
envoyés  jadis  par  le  regretté  Lo  Rianco  sous  le  nom  de  St.  thalassemoides. 
La  proéminence  anale  que  Malmgren  attribue  au  St.  scutata  n'est  qu'une 
projection  du  rectum  due  à  l'action  des  fixateurs.  Rietsch  ne  l'a  jamais 
observée  sur  l'animal  vivant. 

Levinsen  considère  le  St.  ishmdica  comme  synonyme  de  St.Jossor  Stimp- 
son ;  je  partage  absolument  son  opinion ,  mais  le  St.  fossor  ne  diffère  pas 
du  St.  scutata  et  ce  dernier  nom  a  la  priorité.  J'ai  pu  comparer  des  St.  fos- 
sor de  San  Diego,  Gahfornie,  avec  les  St.  scutata  de  la  Méditerranée  et  d'Is- 
lande et  je  n'ai  pu  découvrir  le  moindre  caractère  externe  permettant  de  les 
différencier.  Roule ,  dans  son  étude  des  Annéhdes  du  Travailleur  et  du  Ta- 
lisman, était  déjà  arrivé  aux  mêmes  conclusions  d'après  l'examen  des  spé- 
cimens de  l'Atlantique. 

O  Rietsch,  Élude  sur  le  Sternaspis  scutata  (An.  des  Se.  Nat.  Zool.,  6"  Sér., 
t.  XIII,  1882). 


—  91  — 

Famille  des  TÉREBELLIENS  Giube. 

Thelepus  cincinnatus  Fabricius. 
Station  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

Cette  espèce  est  représentée  par  une  très  grande  quantité  de  spécimens 
de  toutes  les  tailles  dont  certains  sont  encore  renfermés  dans  leur  tube. 

Les  branchies ,  au  nombre  de  deux  paires ,  présentent  des  aspects  assez 
divers  suivant  la  taille  des  individus  et  la  fixation  plus  ou  moins  brusque  ; 
leurs  filaments  sont  tantôt  minces ,  allongés,  plus  ou  moins  contournés, 
tantôt  courts ,  massifs ,  renflés ,  ou  présentent  tous  les  aspects  intermédiaires. 
Sur  quelques  individus  ces  filaments  branchiaux,  très  petits,  semblent  en 
voie  de  régénération. 

Cette  espèce ,  dont  l'aire  de  dispersion  est  considérable ,  paraît  être  extrê- 
mement commune  dans  les  mers  arctiques. 

ScioNE  lobata  Malmgren. 
Nicolea  lobata  Marenzeller. 
Station  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

Cette  espèce  était  associée  à  la  précédente,  mais  au  nombre  de  h  exem- 
plaires seulement.  Les  tubes  cylindriques,  recouverts  de  débris  de  coquilles 
et  parfois  d'algues,  ressemblent,  à  première  vue,  à  ceux  du  Thelepus  cincin- 
natus, mais  s'en  distinguent  en  ce  qu'ils  sont  contournés  en  héhce  d'une 
façon  assez  marquée. 

Dans  le  matériel  de  la  mer  Mourmane ,  provenant  de  l'Expédition  du 
Duc  d'Orléans,  j'avais  déjà  rencontré  la  même  association  des  deux  espèces 
sur  certains  fonds ,  mais  les  Scione  y  étaient  beaucoup  plus  abondantes  que 
les  Thelepus;  à  la  station  XXVI,  c'est  précisément  le  contraire. 

Famille  des  SERPULIENS  Grube. 
Tribu  des  Sabellides. 

Chone  iNFDNDiBULiFORMis  Krôycr. 

Station  XXI ,  côte  Sud  de  Jan  Mayen. 

Les  exemplaires  recueillis  sont  très  nombreux  et  de  belle  taille;  ils  me- 
surent, pour  la  plupart,  de  5o  à  70  millimètres,  branchie  non  comprise  , 
sur  h  millimètres.  Les  uns  ont  été  conservés  dans  l'alcool ,  les  autres  dans 
le  formol,  et  la  différence  d'aspect  est  notable.  Ceux  qui  ont  été  fixés  à  l'al- 
cool sont  plus  jaunâtres ,  contractés ,  à  panache  généralement  fermé  et  tordu 
en  spirale;  la  contraction  de  l'abdomen  a  déterminé  la  formation  d'une 
légère  dépression  anale  rappelant  un  peu  celle  qui  caractérise  le  genre 


—  92  — 

Euchone.  Les  spécimens  au  formol,  beaucoup  plus  blancs, à  branchies  bien 
épanouies,  ne  présentent  pas  trace  de  cette  dépression. 


<Sl_ 


Fig.  1.  —  Chone  infundibuliformis,  soies  en  spatule  :  a,  de  Jan  Mayen,  X  5oo; 
b,  c,  de  Jan  Mayen,  X  700;  d,  e,  mer  de  Kara,  X  Soc  ;  /,  côte  de  Norvège, 
X  5oo. 

Le  limbe  transparent  qui  termine  les  filaments  branchiaux  est  plus 
allongé  que  ne  le  figure  Malmgren. 

Les  grands  spécimens  ont  des  soies  en  spatule  généralement  dépourvues 
de  pointe.  Les  uncini,  de  forme  un  peu  spéciale,  ont  des  dents  peu  nom- 


Fig.  3 .  —  Chone  infundibuliformis  Uncini  :  « ,  i ,  de  Jan  Mayen ,  grand  spécimen , 
X  5oo;  c,  fi,  <?,  de  Jan  Mayen,  petit  spécimen,  X  700;  /,  g-,  du  Spitzberg, 
X  5oo;  /i ,  mer  de  Kara. 

breuses  disposées  sur  un  seul  rang.  Ces  modifications  des  soies  tiennent 
simplement  à  l'âge  et  à  la  taille  de  l'animal ,  ainsi  qu'il  est  facile  de  s'en 
rendre  compte  en  les  comparant  aux  petits  spécimens  de  la  même  station 
dont  les  soies  spatuiées  portent  une  pointe  terminale  (fig.  1,  b,  c)  et  dont 


—  93  — 

les  uncini  ont  plusieiu's  rangées  de  dénis  fines  (fig.  a,  c,  d,  e).  Avec  l'âge 
la  pointe  des  soies  spatulces  se  brise,  s'use  et  sa  place  est  marquée  par  une 
légère  dépression  ovale  (fig.  i,  a).  La  réduction  du  nombre  des  dents  des 
uncini  est  fréquente  chez  les  Annélides  de  grande  taille,  comme  on  peut 
facilement  s'en  rendre  compte  sur  l'Arénicole,  par  exemple. 

D'ailleurs ,  sur  de  grands  spécimens  de  Chone  infundibuUjhrmis  de  la  mer 
de  Kara  et  du  Spitzberg ,  je  retrouve  les  mêmes  modifications ,  plus  ou 
moins  accentuées ,  suivant  la  taille  de  l'animal  (  fig.  i,  d,e,  f;  fig.  a  ,f,  g,  h). 
Malmgren  figure  aussi  des  soies  spatulées  de  Chone  infundibuliformis  avec 
et  sans  pointe  terminale. 

Sur  un  même  spécimen ,  parfois  au  même  pied ,  on  rencontre  des  uncini 
de  formes  assez  diiférentes. 

Ces  détails  n'ont  donc  aucune  importance  et  ne  caractérisent  même  pas 
une  variété ,  étant  seulement  fonction  de  l'âge  et  de  la  taille. 

Tribu  des  Scrpulideis. 

Spirorbis  spirillum  L. 
Station  XXVI,  au  N.  W.  de  l'Islande. 

Comme  je  l'ai  déjà  dit  plus  haut,  un  spécimen  était  fixé  sur  une  élytre 
àeVEunoë  nodosa,  les  autres  sont  fixés  sur  des  débris  de  Fliistra.  Plusieurs 
présentent  un  commencement  de  déroulement  du  tube  et  appartiennent  à 
la  variété  ascendens. 

Spirorbis  granulatus  L. 

Spirorbis  [Lœospira)  granulatus  CauUery  et  Mt^snil. 
Spirorbis  carinalus  Levinsen. 
Spirorbis  ajjînis  Levinsen. 

Station  XX,  au  Sud  de  Jan  Mayen. 

Les  tubes  de  cette  espèce ,  peu  nombreux ,  étaient  fixés  sur  les  graviers 
noirâtres  ou  les  débris  de  coquille  des  tubes  d'Onuphis  conchylega.  L'oper- 
cule a  une  forme  caractéristique  en  dôme. 


Observations  sur  les  NÉmàtodes  parasites 
DU  genre  Aspidodera  Raill.  et  Henry,  igia, 

PAR  MM.  A.  Railliet  et  a.  Henry. 

Dès  i85i^'',  Diesing  décrivait  sous  le  nom  à'Aspidocephalus  un  nou- 
veau genre  de  Nématodes  appartenant  à  son  groupe  des  HypophaUi. 

^''   Diesing,  Sijstrma  llelm.,  II,  i8.5i,  p.  208. 


—  94  — 

Il  lui  attribuait  les  caractères  suivants  : 

rt  Corpus  subcylindricura  utrinque  attenualum.  Capul  a  corpore  discrc- 
tum,  scutellis  tribus  capiti  adnatis,  medio  costa  longitudinali  percursis 
postice  emarginatis.  Os  terminale  orbiculare.  Extremitas  caudalis  maris 
inflexa  subtus  papillosa;  pêne  vaginae  bipartitae  cruribus  linearibus  ex- 
cepte, apertura  genitali  mascula  basi  lobulis  duobus  rotundatls  verticaliter 
applicatis  instructa  ;  feminœ  recta  apertura  genitali  retrorsum  sita.  —  Mam- 
malium  endoparasita.  -n 

Ce  genre  était  basé  sur  l'unique  espèce  Aspidocephalus  scolecijormis  Dies., 
ainsi  caractérisée  : 

rCnput  scutellis  oblongis,  Extremitas  caudalis  maris  acute-conica  ; 
feminœ  longe  subulata.  Longit.  mar.  5'";  fem.  5-7'";  crassit.  1/2'".  « 

Diesing  donne  comme  synonyme  de  cette  espèce  Ascaris  Didelphidis 
Rud. ,  1819  (nomen  nudum),  signalé  par  Rudolphi,  d'après  le  Catalogue 
du  Musée  de  Vienne,  comme  trouvé  dans  l'intestin  de  Didelphys  murina. 

L'helminthologiste  viennois  note  son  espèce  comme  ayant  été  trouvée 
au  Brésil,  par  Natterer,  dans  l'intestin  des  hôtes  suivants  :  Dasypus  uni- 
cinctus,  D.  setosus,  D.  gdvipes,  D.  tricinctus  [Édenlés)  ;  Didelphys  murina 
et  D.  domestica  (Marsupiaux)  ''\ 

En  i855'*'  et  1861  ''',  il  reproduit  presque  identiquement  la  même  dia- 
gnose  générique,  mais  arrive  à  classer  le  genre  Aspidocephalus  dans  une 
famille  spéciale  des  Aspidocephalidea ,  avec  les  gem'es  Stenodes  Duj.  et 
Cosmocephalus  Molin. 

Sans  aucune  allusion  aux  publications  de  Diesing,  Anton  Schneider 
décrivait  de  son  côté,  quelques  années  plus  tard'*',  un  Heterakis  fasciata 
nov.  sp.  recueilli  au  Brésil,  par  Olfers  et  Ssiio,  dans  le  caecum  de  Dasypus 
novemcinctus. 

Nous  traduisons  sa  diagnose  : 

Mâle,  long  de  7  millimètres;  femelle,  10  millimètres.  Tête  trilabiée. 
Derrière  les  lèvres  une  collerette  (Krause)  constituée  par  un  canal  circu- 
laire ouvert  à  l'extérieur,  qui  s'étire  en  6  anses.  Celles-ci  s'arrêtent  en 
arrière  au  même  niveau  ;  à  la  partie  antérieure ,  trois  d'entre  elles ,  coi-res- 
pondant  au  milieu  des  lèvres,  s'avancent  plus  loin  que  les   autres.  De 

t^'  11  est  vraisemblable  que  Diesing  n'a  pas  eu  affaire  à  une  seule  espèce, 
parasite  en  même  temps  des  Edentés  et  des  Marsupiaux.  Les  Aspidocephalus  des 
Marsupiaux  se  montreront  sans  doute  identiques  à  ïAsp.  subulatus  Molin  dont 
nous  parlons  plus  loin. 

(-)  Diesing,  Sechzehn  Gattungen  von  Binnenwùrmern  und  ihre  Arten 
{Denkschr.  Akad.  Wiss.,  IX,  i855,  p.  180,  Taf.  V,  fig.  1-7). 

C)  Diesing,  Revision  der  Nematoden  {Sitz.  Akad.  Wiss.,  XLII,  1861, 
p.  672). 

W  A.  Schneider,  Monographie  der  Nematoden,  Berlin,  i86(5,  p.  78,  Taf.  III, 
fjg.  18-90. 


—  95  — 

chaque  espace  inlerlabial  part  un  canal  qui  se  dirige  directement  en 
arrière  et  se  réunit  avec  le  milieu  de  l'anse  située  derrière  lui.  Membranes 
latérales  commençant  derrière  la  collerette.  Vulve  un  peu  en  avant  du  mi- 
lieu. Queue  du  mâle  sans  bourse,  légèrement  contournée  autour  de  Taxe 
longitudinal.  3 o  papilles,  disposées  par  paires,  à  égale  distance  les  unes 
derrière  les  autres. 

La  comparaison  de  la  description  et  des  figures  de  Schneider  et  de 
celles  de  Diesing  montre  que  les  deux  auteurs  ont  eu  affaire  à  deux  formes 
très  voisines ,  se  rapportant  évidemment  au  même  genre.  Celle  de  Schnei- 
der doit  donc  prendre  le  nom  d'Aspidoderafasciala. 

Quelques  années  auparavant,  Mohn*''  avait  décrit,  sous  le  nom  à'Hisdo- 
cephalus  suhulatus  nov.  sp. ,  un  Nématode  trouvé  par  Natterer,  toujours  au 
Brésil,  dans  l'estomac  du  Didelphys  mi/osurus.  11  n'eu  existait  qu'un  exem- 
plaire ,  de  sexe  mâle ,  dont  Molin  donne  la  diagnose  ci-après  : 

ffCaput  discretum,  indusio  ventrali  quadricostato ,  costis  e  margine  in- 
dusii  prominentibus;  os  bilabiatum,  labiis  maximis,  dorsali  rainori  ; 
corpus  retrorsum  sensim  altenuatum;  exlremitas  caudalis  maris  subiUata, 
apice  acutissimo  geniculato,  papilla  suctoria  maxima  ante  aperturam  geni- 
talem;  vagina  pénis  dipetala  cruribus  longis,  crassis,  arcuatis,  papillis 
minimis  dense  obsessis ,  ex  eminentia  protractilibus  ;  caudalis  feminœ .  .  . 
Longit.  mar.  0.007;  crassit.  o.oooS.n 

Von  Drasche'^'  a  repris  l'étude  de  cet  exemplaire,  mal  conservé  et  ayant 
perdu  en  partie  son  extrémité  caudale.  11  a  pu  constater  que  la  bouche  est 
à  trois  lèvres  comme  chez  les  Ascaridœ  :  une  dorsale  et  deux  ventrales.  La 
dorsale,  moins  saillante,  a  le  bord  un  peu  denté  au  milieu;  elle  porte  deux 
papilles  latérales  au  niveau  des  lobules  digitiformes  de  la  pulpe.  Les  deux 
ventrales  portent  également  des  papilles.  Toutes  trois  sont  revêtues  d'une 
épaisse  couche  cuticulaire  qui  se  termine  en  arrière  par  huit  lobes  allon- 
gés, dont  quatre  appartiennent  à  la  lèvre  dorsale  et  deux  à  chacune  des 
lèvres  ventrales.  L'extrémité  postérieure  porte  une  ventouse  très  musculeuse 
à  bord  corné,  un  cloaque  évaginable  et  deux  spicules  subégaux,  en  bâton- 
nets à  pointe  mousse.  En  raison  du  mauvais  état  de  l'exemplaire,  von 
Drasche  n'a  pu  observer  que  deux  papilles  préanales,  dont  une  juste  à 
l'extrémité  antérieure  de  la  ventouse ,  et  une  postanale  ;  il  soupçonne  qu'il 
doit  en  exister  davantage. 

Cette  espèce  n'est  donc  pas  un  Histiocephalus ,  ni  même  un  Spiruridé, 


(^'  Molin,  Una  mono{frafia  del  génère  Histiocephalus  (Sitz.  Akad.  IViss., 
XXXIX,  1860,  p.  5i3). 

'^^  R.  VON  Drasche,  Revision  der  in  der  Nematoden-Sammiung  des  k.  k.  zoo- 
logischen  Hofcabinetes  beiiadllchen  Originai-Exempiare  Diesing's  und  Molin's 
{Verhandl.  k.  h.  zool.-hol.  Gesellsch.  in  TVien  [iSS^],  Bd.  XXXIII,  p.  208, 
Taf.  XII,  (ig.  5,  6,  7;  XIV,  fig.  12). 


—  96  — 

Von  Drasche  la  rattache  au  genre  Aspidocepludus  Dies.  Malheureusement, 
il  a  recherché  en  vain,  au  Musée  de  Vienne,  V Aspidocephalus  scoleciformis 
Dies. ,  type  de  ce  genre ,  de  sorte  qu'il  n'a  pu  se  prononcer  que  d'après  la 
diaguose  et  les  figures  de  Diesing. 

A  la  vérité .  une  erreur  semble  bien  s'être  glissée  dans  la  description  de 
von  Drasche  :  cet  auteur  signale  huit  anses  ou  lobes  formés  par  les  cordons 
de  la  collerette,  alors  que  l'examen  de  son  dessin  fait  ressortir  l'impossibi- 
lité d'en  placer  plus  de  six.  Mais  la  forme  en  question  n'en  mérite  pas 
moins  d'être  considérée  comme  une  espèce  particulière  :  Aspidodera  subulata 
(Moiin). 

À  l'occasion  d'études  sur  les  Helerakis  Duj.,  nous  avons  été  amenés,  dans 
ces  derniers  temps  '*',  à  déterminer  la  place  à  donner,  dans  la  classification 
des  Nématodes ,  au  genre  en  question.  Tout  d'abord,  le  nom  d'Aspidoce- 
phalus  Dies.,  i85i,  étant  préoccupé  (Motschoulsky,  1889,  Coléoptères), 
nous  l'avons  remplacé  par  celui  d' Aspidodera  Rail!,  et  Henry,  1912.  Il 
nous  a  paru  que,  par  l'ensemble  de  ses  caractères,  ce  genre  devait  se 
classer  dans  la  famille  des  Ascaridœ,  en  constituant  avec  les  genres  Uete- 
rahis  Duj.  (y  compris  Slrongyluns  A.  Millier),  Ascaridia  Duj.,  Cissophyllus 
Raill.  et  Henry,  Subulura  Molin  (y  compris  Oxijnema  Linst) ,  Daciiitis  Duj., 
une  sous-famille  des  HeterakineB ,  vraisemblablement  appelée  à  devenir 
famille  des  Heterakidœ. 

Les  collections  helminlhologiques  du  Muséum  possèdent  des  Nématodes 
recueillis  dans  l'intestin  d'un  Tatou  [Dasypiis  villosus)  mort  à  la  Ménagerie 
en  janvier  1886  et  étiquetés  Helerakis  fasciata  Schn. 

Ces  parasites  sont  conservés  dans  l'alcool  et,  quoique  non  altérés,  la 
plupart  ont  malheureusement  subi  une  rétraction  qui  se  manifeste  par  des 
plissements  de  la  cuticule  et  des  ondulations  du  tube  digestif. 

Leur  étude  nous  a  permis  d'y  reconnaître  deux  espèces  appartenant 
toutes  deux  au  genre  Aspidodera,  dont  nous  avons  pu  préciser  comme  suit 
les  caractères  : 

Aspidodera  Raill.  et  Henry,  1912  {Aspidocephaliis  Diesing,  i85i, 
non  Molsch.,  1889).  —  Rouche  à  trois  lèvres.  Région  cervicale  présentant 
des  cordons  à  peu  près  semblables  à  ceux  des  Acuaria  (Siinhiinantus),  mais 
décrivant  6  anses  longitudinales  au  lieu  de  4  :  trois  des  boucles  antérieures 
se  prolongent  par  un  canal  allant  se  perdre  dans  chaque  espace  interlabial. 
Un  bulbe  œsophagien.  Deux  membranes  latérales  faibles.  Mâles  sans  ailes 
caudales;  spicules  égaux,  accompagnés  d'une  pièce  accessoire;  ventouse 
préanaie  arrondie,  à  anneau  corné.  Femelles  à  vulve  vers  le  milieu  de  la 

(')  Railuet  et  IIenrt,  Quelques  Nématodes  parasites  de  Reptiles  {Bull.  Soc. 
Patli.  exot. ,  t.  V,  n°  A,  191  2  ,  p.  957). 


—  97  — 

loQgueur  du  corps;  vagin  (lirig(^  en  arrièro:  deux  utérus  opposes;  œufs  h 
coque  mince.,  non  sejOineutés  au  moment  de  la  ponte.  —  Habitat  :  tube 
digestif  des  Edentés  et  des  Marsupiaux  (jusquici  de  l'Amérique  du  Sud). 
—  Espèce  type  :  Aspidodera  scokciformis  (Diesing,  i85i),  des  Dasypus. 

Nous  rapportons  l'une  des  deux  espèces  A' Aspidodera  du  Muséam  à 
VAsp.  scolecifonnis  (Dies.);  l'autre,  nouvelle,  nous  est  apparue  comme 
très  voisine  de  ÏAsp.  fasciata  (Schn.);  nous  lui  donnons  le  nom  cV Aspido- 
dera hinansala  nov.  sp. 

Voici  la  description  de  ces  deux  Vers  : 

Aspidodera  scoleciformis  (Diesing,  i85i). 

Le  corps  est  blanc  jaunâtre,  fusiforme,  plus  atténue'  en  arrière  qu'en 
avant  chez  la  femelle,  le  contraire  s'observant  chez  le  mâle.  La  cuticule 
offre ,  en  outre  des  plissements  dus  à  la  conservation ,  une  très  délicate 
striation  transversale;  les  stries  se  montrent  écartées  de  3  fx  environ. 

L'extrémité  antérieure  présente  trois  lèvres  bien  distinctes  et  disposées 
comme  celles  des  Ascarides  en  général;  nous  n'avons  pu  en  préciser  les  dé- 
tails d'organisation.  Immédiatement  en  arrière  commence  une  région  cervi- 
cale qui  se  termine  brusquement,  en  surplomb,  suivant  une  ligne  circu- 
laire située  à  125  fi  de  l'extrémité  antérieure  des  lèvres.  La  surface  de 
cette  région  cervicale  présente  les  six  anses  caractéristiques  du  genre,  anses 
de  forme  ovalaire  et  régulièrement  réparties  autour  du  corps. 

L'œsophage  se  décompose  en  deux  régions  de  même  nature  musculaire 
et  de  même  calibre,  simplement  séparées  par  une  sorte  d'appareil  chiti- 
neux  placé  à  peu  près  au  niveau  de  la  ternùnaison  de  la  région  cervicale. 
L'extrémité  postérieure  de  l'œsophage  se  renfle  en  un  bulbe  bien  marqué 
pourvu  d'un  appareil  chitineux.  Ce  bulbe  est  piriforme,  à  base  postérieure 
assez  brusquement  tronquée;  sa  longueur  est  de  35o  à  870  |m;  son  épais- 
seur, de  3oo  à  826  ju.  L'ensemble  de  l'œsophage,  y  compris  le  bulbe, 
accuse  dans  les  deux  sexes  une  longueur  de  igoo  à  2^00  {i.  L'intestin 
débute  souvent  par  une  partie  plus  large  que  le  bulbe  œsophagien.  Nous 
n'avons  pu  préciser  sur  cette  espèce  la  position  du  collier  nerveux,  non 
plus  que  celle  du  pore  excréteur. 

Le  mâle  est  long  de  6  milhni.  2  à  6  millim.  4,  épais  de  38o  à  AaS  \i; 
sur  un  spécimen  non  rétracté,  la  longueur  atteint  g  millim.  7  et  l'épais- 
seur 35o  fi.  L'extrémité  postérieure,  dépourvue  d'ailes  latérales,  se 
recourbe  en  crochet  vers  la  face  ventrale.  L'ouverture  cloacale  est  à  38o- 
46o  fi  de  la  pointe  caudale:  celle-ci  offre  un  petit  appendice  grêle  long  de 
98  à  3o  fi.  A  60-80  fi  en  avant  du  cloaque  se  trouve  une  ventouse 
arrondie,  à  bords  cornés,  mesurant  70  à  80  fi  de  diamètre.  Les  deux 
spicules  sont  égaux,  très  grêles,  longs  de  1  i5o  à  i35o  fi;  ils  sont  accom- 
pagnés d'une  pièce  accessoire  pointue  mesurant  i5o  à  180  [x  de  longueur. 


—  98  — 

Les  papilles  caudales  ne  nous  sont  pas  apparues  avec  nelleté  ;  nous  ne  sau- 
rions donc  en  préciser  la  situation  ;  elles  paraissent  être  peu  nombreuses. 

Lb  femelle  est  longue  de  5  millim.  8  à  6  millim.  2 ,  épaisse  de  525  fi; 
tous  les  spécimens  étaient  rétractés.  La  vulve  s'ouvre  un  peu  en  avant  du 
milieu  du  corps,  l'anus  à  36o-55o  (x  de  la  pointe  caudale.  Les  œufs,  à 
coque  mince  et  à  contenu  non  segmenté,  mesurent  /lo  à  60  fx  de  long  sur 
36  à  4o  fi  de  large. 

Aspidodera  binansata  nov.  sp. 

Les  caractères  extérieurs  sont  semblables  à  ceux  de  l'espèce  précédente; 
cependant  la  longueur  relativement  plus  grande  do  la  région  cervicale 
permet  déjà  d'e'tablir  une  première  distinction.  Cette  région  n'apparaît  plus 
en  relief,  et  les  anses,  plus  étirées,  sont  groupées  par  paires  correspondant 
aux  espaces  interlabiaux.  Les  anses  ont  leurs  branches  parallèles  et  s'éten- 
dent en  arrière  jusqu'à  2 10-2 /le  (x  de  l'extrémité  antérieure  des  lèvres. 
L'œsophage ,  en  entier,  ne  mesure  dans  les  deux  sexes  que  i,6ooài,85ofx; 
la  limite  entre  la  première  et  la  deuxième  partie  se  trouve  placée  un  peu 
en  avant  du  milieu  de  la  région  cervicale;  le  bulbe  œsophagien  est  plus 
petit,  il  ne  mesure  que  280  pi  de  long  sur  175  n  de  large.  Nous  avons 
pu  ici  observer  très  facilement  le  pore  excréteur,  placé  à  800-1, o5o  fx  de 
l'extrémité  antérieure  ;  l'anneau  nerveux ,  assez  visible  sur  certains  spéci- 
mens, est  à  environ  65o  pt  de  la  bouche. 

Le  mâle  est  long  de  4  millim.  8  à  6  millimètres,  épais  de  SaS  (x;  quel- 
ques spécimens  n'ayant  pas  subi  de  rétraction  mesui-ent  7  millim.  7  à 
8  millim.  4  de  longueur  et  3oo  à  3i5  fx  de  largeur.  Comme  dans  l'espèce 
précédente,  la  queue  est  recourbée  en  crochet  et  dépourvue  d'ailes  laté- 
rales. Le  cloaque  s'ouvre  à  33o-365  fx  de  l'extrémité  postérieure;  celle-ci 
est  munie  d'un  appendice  grêle  un  peu  plus  long  (/40-/i6  fx).  La  ventouse 
préanale  est  distante  de  87  à  46  fx  du  cloaque,  et  son  diamètre  vai"ie  de 
67  à  75  fx.  Les  spicules  sont  courts,  épais  de  22  à  26  fx,  garnis  dans  leur 
moitié  distale  de  petites  granulations  papilUformes  superficielles;  leur  lon- 
gueur n'est  que  de  270  à  3oo  fx,  et  celle  de  la  pièce  accessoire  de  110 
à  i3o  fx.  Les  papilles  postanales  sont  très  nombreuses  et  assez  régulière- 
ment réparties  suivant  quatre  lignes  longitudinales;  le  nombre  et  la  posi- 
tion des  papilles  préanales  n'ont  pu  être  précisés. 

ha  femelle  est  longue  de  5  millim.  3  à  6  millim.  2,  épaisse  de  lioo  fx; 
nous  n'avons  pas  observé  d'individus  non  rétractés.  La  vulve  s'ouvre  au 
milieu  de  la  longueur  du  corps  ou  un  peu  en  avant  de  ce  point.  L'anus 
est  distant  de  33o  à  55o  fx  de  l'extrémité  postérieure.  Les  œufs  sont  longs 
du  46  à  55  fx,  larges  de  34  à  62  fx. 

Comme  nous  l'avons  déjà  dit,  cette  forme  se  rapproche  beaucoup  de 
V Aspidodera  fasciala.  Nous  ne  croyons  cependant  pas  pouvoir  l'assimiler  à 


—  99  — 

l'espèce  de  Schneidei',  dont  elle  se  distingue  à  première  vue  par  les  onses 
régulières,  non  dilatées  en  arrière  et  groupées  deux  par  deux. 

Relevons,    en    terminant,   la  liste  des  espèces   actuellement   connues 
d'Aspidodera,  avec  Tindication  de  leurs  hôtes  : 

AspiDODERA  scoLEciFORMis  (Dicsing,  l85l). 

Hôtes  :  Dasypiis  (Dasijpiis)  sexcinctus  L.  [D.  selosus  et  D.  gUvipes); 

D.  [Chœtophractus)  villosus  (Fischer); 

D.  [Cabassus)  umcinctiis  L.  ; 

Tolypeutes  îricinctus  (L.); 

? Didelphys  [Marmosa)  murina  L. ; 

?D.  [Peramys)  domestica  (Wagner). 

AspiDODERA  FASCIATA  (Schneider,  18G6). 
Hôte  :  Tatus  novem-cinctus  L. 

Aspidodera  binansata  nov.  sp. 
Hôte  :  Dasypus  [Chœtophractus)  villosus  (Fischer). 

Aspidodera  subdlata  (Moliu,  1860). 
Hôte  :  Didelphys  (Metachirus)  nudicaudata  (E.  GeolT.). 


Note  sur  quelques  coquilles  du  genre  Crassatella  lÉteruinÉes 

PAR  LaMARCK  , 

par   m.   Ed.   Lamy. 

En  1799  (Prodr.  nouv.  classif.  coquilles,  Mém.  Soc.  hist.  nat.  Paris, 
p.  85)  Lamarck  a  créé  les  deux  genres  Paphia  et  Crassatella  :  pour  le  pre- 
mier il  n'indique  aucune  espèce,  tandis  que  pour  le  deuxième  il  cite  Maclra 
cygnea  Chemnitz  (i78>3,  Conch.  Cab.,  VI,  p.  217,  pi.  21,  iig.  207). 

Ce  Mactra  cygnea  Chemn.,  qui,  très  insudisamment  figuré,  était  resté 
longtemps  une  forme  énigmatique  (i884,  VVeinkauff,  Mart.  u.  Chemn. 
Conch.  Cab.,  2°  éd.,  Mactra,  p.  9),  serait,  d'après  les  spécimens-types  de 
Chemnitz  conservés  à  Copenhague,  en  réalité  une  espèce  du  genre  Mactra 
(1908,  Dali,  Contrib.  Tert.  Fauna  Florida,  Trans.  Wagn.  Fr.  Inst.  Se. 
Philad.,  vol.  III,  p.  1/168).  Mais  il  ne  paraît  pas  douteux  que  Lamarck 
l'a  interprété  tout  difTéremment  et  qu'il  avait  en  vue,  en  citant  ce  nom, 


—  100  — 

non  un  Ma'ctra,  mais  un  Crassalella,  tel  que  ce  dernier  genre  est  actuelle- 
ment compris  :  en  effet,  en  1818  (Anim.  s.  vert.,  V,  p.  686),  il  indique  dans 
la  synonymie  de  son  Crassalella  tiimida  ce  Mach'a  cygnca  Chemn.  =  Macira 
cygnus  Gmelin  (1790,  Syst.  Nat.,  éd.  XI 11,  p.  8260)  comme  correspon- 
dant probablement  à  la  figure  3  a-h  de  la  planche  oSg  de  ï Encyclopédie 
Méthodl/jue ,  laquelle  représente  un  Crassalella  proprement  dit  '"'. 

En  1801  {Sysl.  Anim.  s.  vert.,  p.  119  et  120),  Lamarck  maintient  ses 
deux  genres  en  mentionnant  deux  Crassalella,  Cr.  gibba  et  Cr.  siilcata,  et 
deux  Paphia,  P.  undulata  et  P.  glahrala. 

En  i8o5  (Mém.  foss.  envir.  Paris,  Annales  du  Muséum,  VI,  p.  607) 
il  réunit  les  Paphia  au  genre  Crassalella,  qu'il  conserve  également  seul  en 
1818  dans  les  Animaux  sans  vertèbres,  V,  p.  680'^';  il  y  admet  alors 
18  espèces,  dont  7  fossiles''^';  mais  tandis  que  ces  dernières  sont  bien 
toutes  des  Crassatelles ,  il  n'en  est  pas  de  même  des  1 1  vivantes  :  5 ,  en 
effet,  ont  été  placées  avec  raison  par  Deshayes  (  1 835 ,  Anim.  s.  vert.,  2'  éd. , 
p.  111  et  i33)  dans  son  genre  Mesodesma  :  Cr.  glahrala  (=  Macira  gla- 
brala  Gmelin  =  Paphia  glabrata  Lamai'ck),  Cr.  cuneala,  Cr.  erycinœa,  Cr. 
cycladea,  Cr.  slriata  (=  Macira  slriala  Ghemnitz  )  ;  les  6  autres  seules  appar- 
tiennent au  véritable  genre  Crassalella  :  Cr.  kingicola,  Cr.  donacina,  Cr. 
sulcata,  Cr.  rostrata,  Cr.  suhradiata,  Cr.  contraria  {—  Venus  divaricata 
Ghemnitz  —  Venus  contraria  Gmelin  =  Paphia  undulata  Lamarck  [non 
Crassalella  undulata  Sowerby]). 

Les  deux  dernières  espèces,  suhradiata  et  contraria,  n'onf  pas  été  décrites 
d'après  des  coquilles  appartenant  aux  collections  du  Muséum  de  Paris,  qui, 
au  contraire,  pour  les  quatre  premières,  renferment  des  spécimens  étudiés 
par  Lamarck,  sur  lesquels  on  trouvera  ci-après  quelques  renseignements  '*^ 


<''  Bien  que  Lamarck  ait  créé  précisément  le  genre  Crassalella  pour  séparer 
des  véritables  Mactra  certaines  formes  qu'il  avait  reconnues  justement  différentes, 
M.  Wm.  H.  Dali  (1898,  toc.  cit.,  p.  876;  1908,  ibid.,  p.  1668),  en  raison  de 
l'indication  malencontreuse  du  Mactra  cyjrnea  comme  type,  rejette  le  nom  géné- 
rique de  Crassalella  Lamarck,  qu'il  considère  comme  un  synonyme  de  Mactra,  et 
le  remplace  par  celui  de  Crassatellites  Kriiger  (1828,  Gesch.  Urwelt,  Tlieil  II, 
p.  666). 

'^'  Comme  le  Paphia  glabrata  est  en  réalité  un  Mesodesma,  certains  auteurs  ont 
maintenu  le  nom  de  Paphia  pour  désigner  tout  au  moins  une  subdivision  des 
Mésodesmes.  D'autre  part,  dès  1798,  il  existait  un  genre  Paphia  Bolten,  créé 
pour  des  Meretrix  et  des  Tapes. 

^^'  Pour  4  de  ces  espèces  fossiles  les  collections  du  Muséum  possèdent  les  types 
avec  leurs  noms  spécifiques  écrits  par  Lamarck  :  Cr.  tmnida,  Cr.  sinuata,  Cr. 
compressa,  Cr.  lamellosa. 

'■''^  J'ai  antérieurement  (1912,  Bull.  Mus.  nat.  Ilist.  nat.,  XVIII,  p.  9A7)  publié 
une  note  consacrée  à  l'étude  des  types  représentant,  au  Muséum,  les  espèces  qui, 
parmi  les  Crassalella  de  Lamarck,  appartiennent,  en  réalité,  au  genre  Mesodesma. 


—  101  — 

Crassatella  kingicola. 

(Lamarck  :  i8o5.  Annales  du  Muséum,  VI,  p.  l\oS\ 

1818,  Anim.  ».  vert,  V,  p.  48 1.) 

Cette  espèce  est  représentée  au  Muséum  par  l'exemplaire  original  mesu- 
rant, comme  l'indique  Lamarck,  76  millimètres  de  diamètre  antéro-posté- 
rieur,  et  recueilli  en  i8o3  par  Pérou  et  Lesueur  à  l'Ile  King,  localité  dont 
le  nom  est  écrit  sur  la  coquille  même  '''. 

Ce  spécimen ,  peu  inéqnilatéral  et  peu  transverse ,  dont  la  région  posté- 
rieure n'est  que  faiblement  atténuée ,  a  un  contour  correspondant  presque 
exactement  à  la  figure  1  donnée  par  MM.  Kobelt  et  Loebbecke  (1886, 
Mart.  u.  Chemn.  Conch.  Cah.,  2'  éd.,  Crassalella,  pi.  II)  pour  ce  Cr.  kingi- 
cola, auquel  M.  E.  A.  Smith  (1886 ,  Rcp.  Zool.  Coll.  frAlerl-n ,  p.  107),  puis 
J.  Brazier  (1890,  Proc.  Linn.  Soc.  N.  S.  Wales,  2'  s.,  IV  [1889],  p.  769) 
ont  réuni,  comme  en  étant  tout  au  plus  des  variétés,  les  Cr.  doiiacina 
Lamai'ck,  Cr.  castanea  Reeve,  Cr.  erronea  Rve. ,  Cr.  decipieiis  Rve.,Cr.pw/- 
ckra  Rve.,  Cr.  Cumingi  A.  Adams. 

M.  Ch.  Hedley,  en  acceptant  cette  synonymie,  avait  cru  pouvoir  en  1  goi 
{Proc.  Linn.  Soc.  N.  S.  Wales,  XXIX,  p.  198)  identifier,  en  outre,  ce  Cr. 
kingicola  an  Cr.  ponderosn  Gnielin  [Fen?/s]  (1790,  Syst.  Nat.,  éd.  XIII, 
p.  8280)  [=  Venus  plumbea  Ghemnitz  (178^,  Conch.  Cah.,  VII,  p.  61, 
pi.  69,  fig.  A-D)],  mais,  ultérieurement,  en  igoS  {ihicl.,  p.  589)  et  en 
1909  [Australas.  Ass.  Adv.  Se,  p.  346),  il  est  revenu  sur  cette  opinion  : 
ce  Cr.  ponderosa  est,  en  réalité,  une  forme  fossile  de  Grignon,  nommée 
successivement  Cr.  gihba  (  1801 ,  Syst.  Anim. s.  vert.,  p.  1 19)  et  Cr.  tumida 
(i8o5,  Ann.  Mus.,  VI,  p.  /io8;  1807,  ihid.,l\,  pi.  20,  fig.  ']  a-h;  1818, 
Anim.  s.  vert.,  V,  p.  l\%h)  parLamai-ck,  qui,  en  raison  de  l'existence  de 
dentelures  fines  sur  le  bord  interne  de  ses  valves,  l'avait  reconnue  distincte 
du  Cr.  kingicola,  où  ces  crénelures  manquent. 

Crassatella  donacina. 
(Lamarck  :  i8o5,  Ann.  Mus.,  VI,  p.  4o8;  1818,  An.  s.  vert.,  V,  p.  /181.) 

Le  type  de  cette  espèce,  conservé  au  Muséum,  consiste  en  un  spécimen 
fixé  sur  un  carton  qui,  avec  le  nom  spécifique  nCr.  donacina-n  écrit  par 

(''  Je  dois  faire  remarquer  que,  pour  cet  échantillon-type,  comme  pour  ceux  du 
Cr.  sulcala,  et  également  pour  celui  du  Cr.  tumida  (fossile  de  Grignon),  le  nom 
spécifique  inscrit  sur  l'étiquette  correspondante  est  d'une  écriture  autre  que  celle 
de  Lamarck  :  notamment  la  forme  des  ss  doubles  est  différente  et  le  nom  latin 
n'est  pas  «soulignén,  contrairement  à  ce  qui  est  toujours  le  cas  dans  les  étiquettes 
manuscrites  de  Lamarck.  Cependant  l'authenticité  de  ces  types  ne  me  paraît  pas 
douteuse,  en  raison  des  très  anciennes  indications  de  provenance  qui  les  accom- 
pagnent; d'ailleurs,  en  ce  qui  concerne  le  type  du  Cr.  tumida,  il  porte,  outre 
l'étiquette  de  l'écriture  en  question,  l'inscription  «C.  tumidan  écrite  de  la  main 
de  Lamarck  sur  la  coquille  elle-même. 


—  102  — 

Lamarck,  porte  comme  indication  de  provenance  ffbaye  des  Chiens  marins, 
jyjiiejjde^  Péron  et  compagnie^. 

Cette  coquille,  nnaûhus  leevibus-n  et  de  coloration  jaune  brunâtre,  sans 
rayons  plus  fonces,  se  montre  cependant  assez  semblable,  par  son  aspect 
général  et  son  contour  notablement  transverse ,  à  la  forme  appelée  Cr.  deci- 
piens  par  Reeve  (i8/i2,P.Z.5.i.,  p.  62),  telle  que  cet  auteur  l'a  figurée, 
en  i843,  dans  sa  Conchologia  lco)iica,  pi.  I,  fig.  k;  il  l'avait  représentée 
antérieurement,  en  18/n  ,  dans  sa  Conchologia  Systematica ,  pi.  XLIV,  fig.  3. 
sous  le  nom  de  Cr.  hingicola,  qu'il  a  cru  devoir  en  18^2  et  i843  rectifier 
ec  Cr.  dectpiens  :  nous  venons  de  voir,  d'ailleurs,  que  decipiens,  aussi  bien, 
du  reste,  que  donacina,  doivent  être  regai-dés  comme  de  simples  variétés  de 
kiugicola. 

Lamarck  a  indiqué,  pour  le  Cr.  donacina,  une  variété  b,  n natibus plicato- 
nigosis-n ,  qui  a  été  figurée  par  Delessert  (i84i ,  Rec.  coq.  Lamarck,  pi.  IV, 
fig.  1  a-b),  et  qui  parait  plutôt  identique  à  la  forme  nommée  Cr.  Cmningi 
pai'  A.  Adams  (1862,  P.  Z.  S.  L.,  p.  90,  pi.  XVI,  fig.  1). 

Crassatella  sulcata. 
(Lamarck  :  i8o5,  Ann.  Mus.,  VI,  p.  /108;  1818,  An.  s.  vert.,  V,  p.  48i.) 

Deux  échantillons'*'  recueillis  par  Péron  à  la  ffbaye  des  Chiens  marins^ 
représentent  celte  forme  au  Muséum  :  leurs  dimensions  exactes  sont  res- 
pectivement 69  millim.  x  56  millim.,  et  54  millim.  x  k\  millim.,  tandis 
que  Lamarck,  dans  les  Annales  du  Muséum  (VI,  i8o5,  p.  Uxo)  attribue  à 
cette  espèce  60  millim.  x  5o  miliim. 

Ces  deux  spécimens ,  par  leur  contour  tronqué  en  arrière  et  leur  sculp- 
ture plissée ,  correspondent  bien ,  d'une  part ,  à  la  figure  donnée  par  Blain- 
ville(  1825-1827,  Man.  Malac,  p.  555,  pi.  yS,  fig.  h)  pour  ce  Cr.  sulcata 
Lk. ,  mais  ils  ressemblent,  d'autre  part,  tellement  au  Cr.  pulchra  Reeve 
(1862,  P.Z.S.  L.,  p.  43;  1843,  Conch.  Icon.,  pi.  III,  fig.  16)  et  au  Cr. 
Cumitigi  A.  Adams  (1862,  P.  Z.  S.L.,  p.  90,  pi.  XVI,  fig.  1)  qu'il  est 
impossible  de  les  en  séparer  spécifiquement. 

Or,  comme  ces  deux  dernières  formes,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut,  sont 
à  rattacher  simplement  au  Cr.  hingicola  à  titre  de  variétés,  il  en  résulte 
qu'il  doit  en  être  de  même  pour  le  Cr.  sulcata  Lk.  :  par  cette  réunion  de  ce 
Cr.  sulcata  au  Cr.  hingicola  disparaît  d'ailleurs  une  contradiction  apparente 
de  Lamarck,  qui,  après  avoir  regardé  en  i8o5  [Ann.  Mus.,  VI,  p.  609) 
une  coquille  fossile  de  Grignon,  son  Cr.  tumida  [—  Cr.  gibba  Lk.  =  Cr. 
ponderosa  Gmel.  —  Cr.  phunbca  Chemn.),  comme  ayant  pour  analogue 
vivant  le  Cr.  hingicola,  la  rapprochait  en  1818  [Anim.  s.  vert.,  V,  p.  482 
et  484)  du  Cr.  sulcata. 

'')  Voir  la  note  infrapaginale  précédente. 


—  103  — 

A  son  Cr.  sulcaia  vivant  dans  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande  Lamarck 
réunissait  comme  forme  h  une  coquille  fossile  des  environs  de  Beauvais. 
Mais  Deshayes  (i85i ,  Traité  élérn.  ConchjL,  II,  p.  ii3;  1860,  Descript. 
Anim.  s.  vert.  Bass.  Paris,  I,  p.  7A2)  a  montré  que  3  espèces  différentes 
de  Crassatella  ont  reçu  le  nom  spécifique  de  sulcata.  La  plus  ancienne  est 
une  coquille  de  l'argile  de  Londres  figurée  par  Brander  (1766,  Fossil. 
Hanton.,  p.  87,  pi.  Vil,  fig.  89)  sous  le  nom  de  Telliiia  sulcata  et  elle 
doit  conserver  seule  le  nom  de  Crassatella  sulcata  (Brander)  Sowerby. 
La  deuxième  est  le  fossile  des  environs  de  Beauvais  qui,  confondu  par 
Lamarck  avec  l'espèce  vivante ,  a  reçu  de  Deshayes  le  nom  de  Crassatella 
bellovacina.  La  troisième  est  la  forme  actuelle  australienne  et,  comme 
elle  est  différente  des  deux  précédentes ,  Deshayes  avait  proposé  de  l'appeler 
Crassatella  Lamarcki. 

Enfin  à  son  Cr.  sulcata  Lamarck  rattachait  encore,  comme  provenant 
de  i'ile  aux  Kanguroos,  une  variété  c,  pour  laquelle  il  renvoyait  aux  figures 
1668-1669  de  la  planche  172  de  Ghemnitz  (1788,  Conch.  Cah.,  X, 
p.  358).  Ces  figures  qui,  d'après  Deshayes  (i835,  Anim.  s.  vert.,  2'  éd., 
VI,  p.  101),  représenteraient  la  valve  droite  d'une  grande  espèce  de  Gor- 
bule,  correspondent,  en  tout  cas,  à  une  coquille  dont  la  partie  postérieure 
s'allonge  en  une  sorte  de  rostre ,  et  ceci  peut  expliquer,  jusqu'à  un  certain 
point,  la  confusion  faite  par  Beeve  qui  a  figuré  (i8/i3,  Conch.  Icon., 
pi.  II,  fig.  6  a-6  b),  sous  le  nom  de  Cr.  sulcata,  une  forme  qui  n'est  cer- 
tainement pas  l'espèce  ainsi  appelée  par  Lamarck.  En  eflet,  tandis  que  dans 
la  coquille  représentée  par  Reeve  l'extrémité  postérieure  est  acuminée, 
cette  région  est  au  contraire ,  comme  je  l'ai  dit ,  tronquée  dans  les  deux 
échantillons  recueillis  par  Pérou. 

MM.  KobeltetLœbbecke,  en  donnant  d'excellentes  figures  (1886,  Mari, 
u.  Chemn.  Conch.  Cah.,  2°  éd.,  p.  28,  pi.  8,  fig.  i-3)  pour  une  valve 
appartenant  indubitablement  à  l'espèce  de  Reeve,  ont,  de  plus,  fait  remar- 
quer que  celle-ci  a  le  bord  ventral  des  valves  crénelé,  comme  il  l'est  chez 
Cr.  rostrata  Lk.,  et  qu'il  était  peu  probable  que  Lamarck  eût  omis  de 
signaler  ce  caractère,  si  celui-ci  avait  existé  chez  son  Cr.  sulcata.  Or,  véri- 
fication faite,  les  deux  spécimens  originaux  étudiés  par  Lamarck  ont  ce 
bord  des  valves  entièrement  lisse.  Ainsi ,  ce  deuxième  caractère  vient  s'ajou- 
ter à  celui  de  la  forme  différente  de  la  région  postérieure ,  pour  justifier 
la  séparation  complète  des  deux  espèces  de  Reeve  et  de  Lamarck. 

Gomme  nous  venons  de  le  voir,  le  Cr.  sulcata  Lamarck  =  Cr.  Lamarcki 
Deshayes  est  une  simple  forme  du  Cr.  kingicola. 

Quant  au  Cr.  sulcata  de  Reeve  [Conch.  Icon.,  pi.  II,  fig.  6  «-6  h),  la 
comparaison  des  figures  données  par  cet  auteur,  ainsi  que  par  MM.  Kobelt 
et  Lœbbecke  [Conch.  Cah.,  pL  8,  fig.  i-3),  avec  une  coquille  qui,  dans 
les  collections  du  Muséum,  est  indiquée  comme  provenant  de  Formose 
(achat  Wright,  1872)  et  est  étiquetée  Cr.  foveolata  Sowerby,  me  porte  à 


—   lO/i  — 

croire  que  c'est  à  cette  espèce  (  1870 ,  P.  Z.  S.  L.,  p.  9/19  ;  1886 ,  Kobelt 
et  Lœbbecke,  Conch.  Cab.,  p.  4,  pi.  1 ,  fig.  5),  des  mers  de  Chine,  ornée 
d'une  sculpture  plissée,  mais  offrant  en  arrière  un  rostre  acuminé,  qu  il 
conviendrait  d'identifier  la  forme  décrite  par  Reeve  sous  le  nom  de  sulcata, 

Crassatella  rostrata. 
(Lamarck  :  i8o5,  Ann.  Mus.,  VI,  p.  ^08;  1818,  An.  s.  vert.,  V,  p.  ^'182.) 

Gomme  types  de  celle  espèce ,  le  Muséum  possède  deux  valves  opposées , 
de  taille  sensiblement  égale  (environ  35  millimètres  de  diamètre  antéro- 
postérieur),  mais  n'appartenant  pas  au  même  individu  :  d'après  l'étiquette, 
où  le  nom  »  Crassatella  rostrata-n  est  de  l'écriture  même  de  Lamarck,  elles 
proviendraient  de  la  collection  du  rrStatouderi  (sic). 

L'indication  des  Antilles  comme  habitat  donnée  par  Lamarck  dans  les 
Animaux  sans  vertèbres,  V,  p.  ^82,  est  certainement  erronée,  ainsi  que 
l'a  fait  remarquer  Reeve  (i843,  Conch.  Icon.,  pi.  II,  fig.  10),  qui  avait 
reçu  cette  espèce  de  Ceylan,  localilé  d'ailleurs  confirmée  (1906,  Standen 
et  Leicester,  Rep.  MoU.  Shells,  Ceylon  Pcarl  Oijster  Fish ,  Pt.V,  Suppl.  Rep., 
n"  XXXVII,  p.  i9i)(''. 

D'autre  part,  Reeve  a  signalé  des  côtes  occidentales  d'Australie  un  Crass. 
jiibar  (1862,  P.Z.S.L.,  p.  hh;  i843,  Conch.  Icon.,  pi.  Il,  fig.  11). 
Pour  MM.  Kobelt  et  Lœbbecke,  et  il  semble  bien  qu'ils  ont  raison,  il  est 
très  douteux  que  ce  soit  une  espèce  différente  du  Cr.  rostrata ,  dont  l'aire 
d'extension  embrasserait  ainsi  tout  l'océan  Indien  :  ils  ont  figuré,  en  effet 
(1886,  Mart.  u.  Chemn.  Conch.  Cab.,  2"  éd.,  Crassatella).,  sous  les  noms 
de  Cr.  rostrata  (p.  5,  pi.  1 ,  fig.  6),  de  Cr.  rostrata  var.  =jubar  (p.  16 
et  p.  ho,  pi.  6,  fig.  6),  et  de  Cr.jubar  (^.  19,  pi.  7,  fig.  1 ,  8,  9),  quatre 
individus  prouvant  que  l'on  peut  facilement  passer  d'une  forme  à  l'autre  : 
car  il  ne  faudrait  pas ,  d'api'ès  ces  auteurs ,  prendre  dans  un  sens  absolu- 
ment restrictif  l'affirmation  de  Reeve  déclarant  que  le  Cr.  rostrata  est  l'unique 

C'  Delessert  (18/11 ,  Rec.  coq.  Lamarck,  pi.  IV,  fig.  2  a-b  et  3  a-b)  avait  figuré 
sous  les  noms  de  «Ci'ass.  rostratan  et  de  tf  Cr.  rostrata  variété"  deux  coquilles  tein- 
tées de  rouge  brun  à  l'intérieur,  mais  il  a  reconnu  lui-même  (dans  une  note  de  sa 
taille  alphabétique)  qu'elles  se  distinguent  du  véritable  Cr.  rostrata  Lk.  par  l'absence 
de  crénelures  au  bord  interne  des  valves  el  qu'elles  constituent  par  suite  une  espèce 
différente,  que  Reeve  (18/12,  P.Z.S.L.,  p.  tili;  iSiS,  Conch.  Icon..  sp.  8  et 
sp.  10)  a  identifiée  avec  raison  à  son  Cr.  Antillai'um  (  18/12 ,  P. Z.  5.  L. ,  p.  /i/i  ; 
i8/i3,  Conch.  Icon.,  pi.  II,  fig.  8). 

Ce  même  nom  de  Cr.  rostrata  avait  été  donné  par  Deshayes  (182/1,  Descr. 
coq.foss.  env.  Paris,  I,p.  35;  i83o,  Encycl.  Méthod.,  Vers,  II,  p.  22)  à  un  fos- 
sile du  bassin  de  Paris,  mais  il  l'a  modifié  ultérieurement,  pour  cette  forme,  en 
Cr.  rostralis  (i85i ,  Traité  élém.  Conch.,  II,  p.  1  i/i;  1860,  Descr.  Anim.  s.  vert. 
Bass.  Pans,  I,  p.  7/18). 


—  105  — 

grande  Crassatelle  à  bord  interne  crénelé  et  le  Cr.  jubar  présenterait  ce 
même  caractère ,  dont  nous  venons  de  constater,  d'ailleurs ,  aussi  l'existence 
chez  le  Cr.  sulcaUi  Reeve  [non  Lamarck)  =JoveoIata  Sowerby. 


Croisière  du  Pourquoi-Pas? 

SUR  LES  CÔTES  DE   l'IslàNDE  ET  1  lÎlE  JeaN  MaYEN  [iQls), 

CHÉTOCIV  ATMf  ES , 

PAR  M.  Louis  Germain. 

Pendant  l'été  dernier,  une  croisière  du  Pourquoi-Pas?  visita,  sous  le 
commandement  du  D'  J.  Charcot,  les  côtes  de  l'Islande  et  l'île  Jean 
Mayen.  Le  zoologiste  de  l'expédition,  M.  Le  Danois,  docteur  es  sciences  et 
naturaliste  attaché  au  Service  scientifique  des  pêches  maritimes,  recueillit, 
au  cours  de  cette  campagne  de  cpielques  mois,  un  matériel  relativement 
considérable.  11  me  remit  un  lot  de  Ghétognathes  excellemment  préparés. 
Ce  sont  ces  animaux  que  j'étudie  dans  la  présente  note. 

Trois  espèces  seulement  ont  été  rapportées  par  M.  Le  Danois.  L'une 
d'entre  elles  [Sagitta  bi}mnctata  Quoy  et  Gaimard)  est  presque  cosmopolite, 
mais  les  deux  autres  (Sagitta  maxima  Gonant  et  Sagitta  arctica  Aurivillius) 
sont  des  espèces  spéciales  aux  régions  boréales.  L'unique  exemplaire  de 
Sagitta  maxima  Gonant,  que  j'ai  eu  entre  les  mains,  est  tout  à  fait  remar- 
quable par  sa  taille  réellement  considérable  pour  un  animal  de  ce  genre. 
Ge  fait  est  un  nouvel  exemple,  nettement  caractérisé,  de  ce  gigantisme 
bien  souvent  signalé  déjà  chez  les  animaux  des  mers  froides  appartenant 
aux  groupes  les  plus  divers. 

Sagitta  maxima  Gonant. 
Fig.  1  et  pi.  II. 

1892,  Sagitta  /lexapiera  Strodtmann ,  Archiv  fur  Naturg.;  58,  I,  p.  3io  [non 
A.  d'Orbignt,  i835]. 

1896.  Spadella  maxima  CoîiktiT,  Johns  Hopkins  Univers.  Circul.;  XV,  p.  84,  n"  9. 

1897.  Sagitta  Wharloni  Fowler,  Proceed.  Zoological  Society  oj  London  (1896), 

p.  999. 
1906.  Sagitta  gigantea  Broch,  Nyt  Magaz.  Naturv.;  XLIV,  p.  1/16. 

1910.  Sagitta  maxima  Ritter-Zâhony,    Die    Chàtognatlien;   Fauna  Arctica,   V, 

p.  aôi,  Taf.  V,  fig.  7-10. 

1911.  Sagitta  maxima  Ritter-Zahony,  Chaetognathi  ;  Das  Tierreich  ;  Lief.  XXIX, 

p.  i5,  n"  II. 

Station  XXIIl. 

L'unique  exemplaire  de  cette  espèce,  récolté  par  M.  Le  Danois,  est 
tout  h  fait  remarquable  par  sa  taille,  qui  n'atteint  pas  moins  de  87  milli- 

McSÉUM.   XIX.  8 


lOG 


>:^^ 


"hë! 


Sagitta  maxima  Conant; 

X  1  1/9. 

CR.,  crochets;  G.  V.,  gan- 
glion ventral;  I,  lube 
digestif;  OV.,  ovaires; 
AN.,  anus;  0.  G.,  ori- 
fices génitaux;  S,  sep- 
tum;  V.  S.,  vésicules 
séminales. 


mètres  de  longueur.  C'est  actuellement  le  plus 
---CR  grand  Cluetognathe  connu,  les  spécimens  de 
Sagitta  maxima  Conant  lecueillis  jusqu'ici  ne 
dépassant  pas  78  et,  tout  à  fait  exceptionnelle- 
ment, 80  millimètres. 

Le  corps,  assez  transparent,  est  légèrement 
teinté  de  jaunâtre  ;  il  est  de  forme  générale  bien 
allongée  :  la  tête  est  petite ,  légèrement  plus  large 
^^  que  le  cou ,  armée  de  crochets  petits  à  courbure 
médiocre,  au  nombre  de  6  à  droite  et  de  5  à 
gauche;  les  nageoires  antériem^es,  qui  com- 
mencent au  niveau  du  ganglion  dorsal,  sont 
longues,  étroites,  très  nettement  soudées  aux 
__  X  nageoires  postérieures,  qui  se  terminent  à 
12  millim.  1/2  de  l'extrémité  postérieure  du 
corps  ;  la  rame  caudale  est  petite ,  lai'ge  seule- 
ment de  9  millimètres  à  sa  base;  les  vésicules 
séminales  sont  bien  saillantes  et  atteignent 
1  millim.  1/6  de  diamètre  ;  les  ovaires  sont  longs 
I.^ov  et  étroits  ;  enOn  le  ganglion  dorsal ,  qui  atteint 
près  de  2  millimètres  de  longueur,  est  situé  à 
26  millim.  1/2  de  l'extrémité  antérieure. 

Voici,  au  reste,  le  tableau  des  principaux 
caractères  de  ce  spécimen  : 

Longueur  totale  du  corps 87°°° 

Diamètre  maximum  du  corps 1 5  - 

de  la  nageoire  antérieure.  36  - 

de  la  nageoire  postérieure  \h  - 

de  la  région  caudale '  ^  i~ 

des  ovaires 26- 

des  crochets 5-6 

des  dents  antérieures ....      h 
des  dents  postérieures  ...      5 

Le  Sagitta  maxima  Conant  n'est  guère  qu'une 
variété  de  très  grande  taille,  presque  unique- 
ment répandue  dans  les  eaux  froides  des  mers 
boréales ,  du  Sagitta  lyra  Krohn  ^''.  Ellis  L.  Mi- 
CHAEL,  qui  a  examiné  les  exemplaires  types  dé- 


---Af/ 


.M  5 


Longueur 


Nombre . 


<''  Krohn  (A.),  Nachtràgliche  Bemerkungen  ùber 
den  Bau  der  Galtung  Sagitta,  nebst  der  Beschreibung 
einiger  neuen  Arten  (Arch.fûrNaturg.;  XIX,  part.  I, 

i8o3,'p.  272). 


Muséum.  —  M.  Germain. 


Pl.  il 


Sagilta  maxima  Conant;  X  i  '^1^- 


—  107  — 

posés  par  Conant  dans  les  g-aleries  de  VUnifed  States  National  Mnscum,  les 
a  Irouve's  identiques,  à  la  taille  près,  aux  nombreux  spt'cimens  de  Savilla 
lyra  Krohn,  recueillis  dans  la  baie  de  San  Diego  (Californie)  '*'. 

Sagitta  arctica  Aurivillius. 

1879.  SapUa  bipunctata  Moss,  Journ.  Linnean  Society;  XIV,  p.  lai  (non  Quoï 

et  Gaimard,  I  827). 
1896.  Sagitta  arctica  Adrivillius,  Plankton  d.  Bafiins  Bay,  etc.,  Festschrift  fiir 

W.  LiLLJEBOBG,  p.    188. 

1906.  Sagitta  glacialis  Moltschanoff,  Annuaire  Musée  Saint-Pétersbourg  ;  XII, 

p.  2o5. 
1906.  Sagitta  melanognatha  Moltschanoff,  loc.  cit.;  XII,  p.  206. 
1906.  Sagitta  rapax  MoLTSCBiîiOFr,  loc.  cù.;  XII,  p.  207. 

1910.  Sagitta  bipunctata  forma  arctica  Ritter-Zâhonï,  Die  Chatognathen  ;  Fauna 

arctica,  V,  p.  2  55. 

1911.  Sagitta  elegans   arctica  Ritter-Zahony,    Chaetognathi  ;    Das   Tierreich, 

Lief.  XXIX,p.  18,  n°  7  è. 

Station  XXIII,  nombreux  spécimens. 

Le  Sagitta  arctica  Aurivillius  n'est  bien  certainement  qu'une  variété 
du  Sagitta  elegans  Verrill  '^',  mais  tandis  que  cette  dernière  espèce  est  très 
répandue  dans  le  Plankton  d'une  grande  partie  des  océans  Atlantique  et 
Pacifique,  la  première  est  circonscrite  aux  mers  froides  circumpolaires 
arctiques. 

Les  différences  qui  séparent  le  Sagitta  arctica  Amivillius  du  Sagitta 
elegans  Verrill  sont  les  suivantes  : 

Dans  la  première  espèce,  les  ovaii^es  sont  notablement  plus  courts  et 
plus  étroits  ;  l'intervalle  qui  sépare  le  ganglion  ventral  de  la  nageoire  anté- 
rieure est  plus  grand  ;  mais  surtout  les  dents  postérieures  sont  toujours  plus 
nombreuses  :  tandis,  en  effet,  qu'on  ne  peut  eu  compter  que  19  au  maxi- 
mum chez  le  Sagitta  elegans  Verrill,  on  en  trouve  presque  constamment 
plus  de  20  (ordinairement  de  91  à  25)  chez  les  spécimens  bien  adultes  de 
Sagitta  arctica  Am-ivillius.  Ces  différences ,  qui  semblent  bien  constantes , 
suffisent  à  séparer  la  forme  arctica  de  la  forme  elegans  typique. 

(')  MicHAEL  (Ellis  L.),  Classification  and  vertical  distribution  of  the  Chaeto- 
gnatha  of  the  San  Diego  région  inciuding  redescriptions  of  some  doubtfui  species 
of  the  group  [University  of  California  Publications  in  Zoology ;  vol.  VIII,  n"  3, 
27  décembre  1911  (paru  en  1912),  p.  87]. 

<5)  Verrill  (A.  E.),  Report  on  the  invertebrate  animais  of  Vineyard  Sound  and 
adjacent  waters  [Rep.  Unit.  Stat.  Fish  Commission;  1871-1872  (1878),  p.  h^o 
et  p.  636]  et  :  Results  of  the  explorations  made  by  the  steamer  Albatross  ofT  the 
northern  coast  of  tbe  U.  S.  in  the  year  i883  {Rep.  Unit.  Stat.  Fish  Commission, 
i883,pLXLIII,fig.  196). 

8. 


r 


—  108  — 


Le  tableau  suivant  résume  les  principaux  caractères  de  quelques-uns 
des  nombreux  individus  recueillis  par  M.  Le  Danois. 


LONGUEUR 

NOMBRE 

DENTS 

TOTALE 

de  la 

des 

des 

DES 

du  corps. 

RÉGION  CAUDiLK. 

OVAIRES. 

CROCHETS. 

antérieures. 

postérieures. 

ir.iHimètres. 

millimètres. 

millimètres. 

27 

9 

6 

8 

8-8 

17-19 

28 

9 

7 

9 

8-9 

18-20 

3o 

10 

6  3/i 

8-9 

8-9 

18-19 

35 

10 

6  1/2 

9 

8-9 

17-19 

36 

10  1/2 

7 

9 

8-9 

18-19 

37 

10 

4  1/2 

9-9 

9-9 

23-22 

ho 

11 

7 

8-9 

7-9 

2  2-9i 

Sagitta  bipunctata  Quoy  et  Gaimard. 

1827.  Sagitta  bipunctata  Quoy  et  Gaimard,  Annales  sciences  naturelles;  X,  p.  282 , 

pi.  VIII  G ,  fig.  9-6. 
i853.  Sagitta  nmltidentata  Krohn,  Arch.  fur  Naturg. ;  XIX,  part.  I,p.  271. 
188Û.  Spadella  Marioni  Gourret,  Annales  Muséum  Marseille  ;  II,  p.  io3. 
1911.  Sagitta  è»pM«c<ato  Ritter-Zahony,  Deutsche  Sûdpolar-Expedit.;  Zoolog. , 

V,  p.  16,  fig.  i5. 
1911.  Sagitta  bipunctata  Ritter-Zâhony,  Chaetognathi ,  Das  Tierreich;  Leif.  XXIX, 

p.  19,  n"  8 ,  fig.  11. 
1911.  Sagitta  bipunctata  Michael,  Universily  of  California  Public,  in  Zoology  ; 

VIII,  n°  3,  p.  41,  pi.  I,  fig.  5;  pi.  III,  fig.  18-19;  pl-  IV,  fig.  3 1-82 

et  pl.  V,  fig.  4o  (paru  en  1912). 

Station  XXIII. 

Espèce  bien  connue,  très  répandue  dans  presque  toutes  les  mers  (océan 
Atlantique,  océan  Indien,  océan  Pacifique),  mais  plus  rare  dans  les  mers 
froides. 


109 


Note  sur  les  Mollusques  Opisthobranches  nus 
RAPPORTES  de  Là  Nouvelle-Zemble  b.v  igo8  PAR  M.  Ch.  Bénard, 

PAR  M.  Vayssière, 
Professeur  de  Zoologie  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Marseille. 

Il  nous  a  été  remis  une  quarantaine  d'individus  provenant  de  la  Mission 
Bénard;  malheureusement  dans  cette  quantité  assez  considérable  ii  n'v 
avait  que  quatre  espèces  d'Opisthobranclies ,  sur  lesquelles  une  seule  nous 
a  paru  nouvelle. 

Les  Tectibranches  nus  étaient  représentés  par  une  vingtaine  de  Ptéro- 
podes  Gymnosomes,  le  Clione  limacina  Phipps,  toujours  très  abondant 
dans  tout  l'océan  Glacial  Arctique ,  où  il  forme ,  avec  le  Limacina  heliciua 
Phipps,  la  base  de  la  nourriture  des  Baleines. 

Parmi  les  Nudibranches  j'ai  trouvé  dix-huit  spécimens  de  Dendronotits  : 
quatorze  d'entre  eux  appartenaient  à  l'espèce  si  répandue  dans  toutes  les 
mers  de  l'Europe  occidentale,  le  Dendr.  frondosa  Ascanius  (D.  arborescens 
0.  F.  Millier);  les  quatre  autres,  d'une  coloration  très  pâle,  étaient  le 
Dendr.  Dalli  de  Bergh. 

Enfin  un  Eolidien  de  petite  taille  complétait  le  lot  qui  m'avait  été 
adressé  ;  ce  Mollusque  appartenait  au  genre  Coryphella  et  m'a  paru  devoir 
constituer,  par  son  coloris  bien  grisâtre,  atténué  par  le  formol  et  par  l'état 
rudimentaire  des  dents  latérales  de  sa  radula,  une  espèce  nouvelle,  la 
Coryphella  Barentsi. 

Tous  ces  Mollusques  ont  été  capturés  le  long  des  côtes  de  la  partie  Sud 
de  la  Nouvelle-Zemble ,  ou  bien  dans  la  mer  de  Barents  en  face  de  la  pres- 
qu'île de  Kanin. 

Dans  un  petit  travail,  qui  paraîtra  sous  peu  dans  les  Annales  de  l'Institut 
Océanographique,  je  donne  une  description  détaillée  de  ces  Mollusques, 
avec  une  vingtaine  de  dessins  de  faciès  ou  de  détails  de  structui-e  d'organes 
internes  (mandibules,  radula  et  système  nerveux). 


110 


Note 

SUn    TROIS  NOUVELLES  MÉdVSES  ET  LiSTE  DES  CoELENtÉhÉS  DU  PlaNKTON, 

BECUEILLIS  A    BORD  DU  PoURQUOI-PaS  ? 

DANS  SA  CROISIEBE  DANS  LES  MERS  DU  NoRD , 

PAR  M.  Ed.  Le  Danois. 

Pendant  l'été  1912,  le  yacht  Pourquoi-Pas  ?,  sous  le  commandement  du 
D'  J.-B.  Gharcot ,  effectua  une  croisière  dans  les  mers  du  Nord ,  dont  les 
principales  escales  furent  les  Hébrides,  les  Feroë,  la  Terre  de  Jan  Mayen, 
l'Islande  et  l'Irlande, 

Le  Plankton  que  nous  avons  recueilli  contenait  trois  nouvelles  Méduses , 
à  savoir  : 

1.  Obelîopsis  Fabre-Domergiiei  nov.  gen.  nov.  sp. 

2.  Bougainvillea  Charcoti  nov.  sp. 

3.  Staurostoma  laciniatdm  nov.  var.  hybridum. 

Obeliopsis  Fabre-Doraerguei  nov.  gen.  nov.  sp. 

Cette  Méduse  appartient  à  la  famille  des  Eucopidœ  et  à  la  sous-famille 
des  Phialidœ.  Elle  présente  9  4  vésicules  marginales  placées  à  la  face 
interne  des  bases  tentaculaires.  La  bouche  est  simple,  cruciforme,  bordée 
de  h  lèvres  contractiles;  l'estomac  est  cylindrique;  il  y  a  /i  canaux  ra- 
diaires,  sur  le  parcours  desquels  se  trouvent  4  gonades  vésiculeuses , 
presque  sphériques.  Les  tentacules  sont  au  nombre  de  i5o  environ  :  on 
trouve  donc  une  vésicule  marginale  pai'  6  tentacules.  Il  n'y  a  pas  de  cirres 
marginaux. 

Le  nouveau  genre  Obeliopsis,  que  le  nombre  de  ses  vésicules  classe 
parmi  les  Phialidœ,  se  trouve  dans  les  mêmes  rapports  avec  le  genre 
Mitrocoma  que,  dans  la  sous-famille  des  Ohelidœ,  le  genre  Obelia  avec  le 
genre  Tiaropsis.  En  effet,  le  genre  Obelia  présente  8  vésicules  marginales 
à  la  face  interne  des  bases  tentaculaires  :  dans  le  genre  Tiaropsis  ces 
vésicules  sont  placées  entre  2  tentacules  ;  de  même  dans  le  genre  Mitro- 
coma, les  vésicules,  plus  nombreuses,  sont  placées  entre  9  tentacules  et 
non  à  leur  face  interne.  Dans  l'O.  Fabre-Domerguei ,  les  vésicules  margi- 
nales sont  pigmentées  en  violet  sombre,  les  gonades  sont  jaunâtres.  Le 
diamètre  de  l'ombrelle  varie  entre  3  et  4  millimètres. 

Cette  Méduse,  que  nous  dédions  avec  plaisir  à  M.  Fabre-Domergue , 
Inspecteur  général  des  pêches  maritimes ,  était  commune ,  le  6  juillet  1912, 
dans  le  Plankton  du  Little  Minch,  au  Nord  d'Inishtrahull  (L.  =-  5o°  54' N.; 
—  G.  =  9°6'W.). 


—  111  — 

Bougainvillea  Charcoti  nov.  sp. 

Cette  Authorae'duse ,  de  la  famille  des  Margelidœ ,  pre'sente  une  bouche 
quadrilatère,  dout  les  angles  se  continuent  en  formant  chacun  deux  rami- 
fications qui  se  prolongent  en  quatre  branches  dichotomiques.  11  n'y  a  pas 
de  manubrium  :  l'estomac  est  plat  et  forme  quatre  petites  poches  peri-a- 
diales.  L'ombrelle  est  à  peu  près  sphérique  :  la  couche  de  gelée,  très 
épaisse,  restreint  considérablement  la  cavité  sous-ombrellaire  :  elle  est 
marquée  de  profonds  sillons  perradiaux. 

Les  canaux  radiaires ,  au  nombre  de  k ,  aboutissent  au  bord  ombrellaire 
à  h  lobes  marginaux  bien  développés  :  ceux-ci  se  présentent  sous  forme 
d'une  rosette  dont  chaque  élément  porte  un  ocelle  rouge  :  le  nombre  de 
ces  éléments  et  des  ocelles  est  de  18  par  lobe  marginal.  11  n'y  a  pas 
de  tentacules. 

L'absence  de  manubrium  et  de  tentacules,  la  disposition  des  lobes 
marginaux  fait  nettement  de  cette  Méduse  une  espèce  nouvelle  du  genre 
Bougainvillea  Lesson  ;  nous  la  dédions  à  notre  ami  le  D"^  Gharcot. 

Cette  Méduse  a  été  recueillie  dans  le  Plankton  du  Little  Minch ,  près 
des  Hébrides  (L.  -  67°  1 5  N.  ;  G.  =  9°  1 5  W. ) ,  le  7  juillet  1912.  Le  dia- 
mètre de  l'ombrelle  mesurait  9  millimètres. 

Staurostoma  laciniatom  Agassiz  nov.  var.  hybridum. 

Le  genre  Staurostoma  est  caractérisé  ainsi  : 

Thaumantidée  avec  k  paires  de  gonades  dans  le  parcours  des  6  canaux 
radiaires  et  dont  les  parties  proximales ,  largement  ouvertes ,  se  confondent 
avec  la  bouche  et  l'estomac  pour  former  une  croix  gastrogénitale.  Hœckel 
y  rattachait  deux  espèces  : 

St.  laciniatum  Agassiz. 

Croix  gastrogénitale  ne  s'étendant  pas  jusqu'au  bord  ombrellaire.  100  à 
i5o  tentacules. 

St.  arcticcm  Haeckel. 

Croix  gastrogénilale  s'étendant  jusqu'au  bord  ombrellaire.  200  à 
3oo  tentacules. 

Or  nous  avons  trouvé ,  au  S.  W.  de  l'Irlande  et  dans  le  Little  Minch ,  plu- 
sieurs échantillons  d'une  Méduse  appartenant  nettement  au  genre  Stauro- 
stoma, mais  ne  correspondant  à  aucune  de  ces  deux  espèces.  La  croix 
gastrogénitale  ne  s'étend  pas  jusqu'au  bord  ombrellaire  (caractère  de 
S^/aci«m?Mm),  mais  elle  présente  280  tentacules  (cai-actère  de  St.  arcticum). 
Nous  avons  d'abord  pensé  à  faire  de  notre  Méduse  une  nouvelle  espèce, 
intermédiaire  entre  les  deux  autres,  mais  nous  croyons  préférable  de 


—  112  — 

considérer  les  trois  formes  comme  les  vai'iétés  d'une  espèce  très  poly- 
morphe. Nous  aiu-ons  donc  : 

1°  St.  laciniatum  var.  tvpiclm. 

Croix  gastroge'nitale   n'atteignant  pas    le   bord   ombreliaire.  loo   à 
i5o  tentacules. 

9°  St.  laciniatdm  var.  hybridum. 

Croix  gastrogénitale  n'atteignant  pas  le  bord  ombreliaire.  280  tenta- 
cules. 

3°  St.  laciniatdm  var.  arcticdm. 

Croix  gastrogénitale  atteignant  le  bord  ombreliaire.  200  à  3oo  tenta- 
cules. 

La  première  variétd  habite  la  côte  atlantique  de  l'Amérique  du  Nord  ; 
nous  avons  trouvé  la  seconde  dans  les  mers  qui  entourent  les  Iles  Britan- 
niques; la  troisième  variété  a  été  trouvée  dans  l'océan  Glacial,  près  du 
Spitzberg. 

Avec  ces  formes  nouvelles,  nous  avons  recueilli  dans  le  Plankton  des 
Cœlentérés  déjà  étudiés  appartenant  aux  Méduses,  aux  Siphonophores  et 
aux  Gténophores,  à  savoir  : 

MÉDUSES. 

jyiéduses  Acraspèdes. 

1.  Chrysaora  hysoscella  Linné,  1766.  —  Stornoway. 

2.  Gyanea  capillata  Linné,  17/16.  —  Thorshavn. 

3.  Cyanea  arctica  Pérou  et  Lesueur,  1809.  —  N.  Islande. 

IVIédusef^  Craspéflotes. 
Antlioiuéduscs. 

h.  Bougainvillea  Charcoti  nov.  sp.  —  Little  Minch. 

5.  Tiara  pileata  Forskal,  1775.  —  Little  Minch. 

6.  Saphenia  DiNEMA  Péi'on  et  Lesueur,  1809.  —  Little  Minch. 

Leptoméduses. 

7.  Staurostoma  laciniatum  nov.  var.  hybridum.  —  S.  W.  Irlande  et 
Liltle  Minch. 


—  113  — 

8.  Laodice  cruciata  Forskal,  1775.  —  Little  Minch. 

9.  TuROPSis  MULTiciRRATA  Sars,  i835. —  Isafjord. 

10.  Obeliopsis  Fabre - Domerguei    nov.    gen.    nov.   sp.   —   Little 
Minch, 

11.  Stomobrachium  tentaculatcm  Agassiz,  i852.  —  S.  W.  Irlande. 

Trachoméduses. 

12.  Aglantha  digitalis  0.  F.  Mïiller,  1766.  —  S.  W.  Irlande,  Jan 
Mayen  et  N.  Islande. 

SIPHONOPHORES. 

13.  DiPHYEs   BIPARTITA  Gosta ,  1889   (EcDoxiA   campanula).  S.  W. 

Irlande. 

14.  Agalmopsis  elegans  Sars,  i835.  —  Little  Minch. 

CTÉNOPHORES. 

15.  Mertensia  ovum  Fabricius,  1780.  —  Liltle  Minch. 

16.  Beroë  cucumis  Fabricius,  1780,  —  N.  Islande. 


Quelques  Cryptogames  du  SAnARA  et  des  régions  voisines, 

PAR  M,    P.   IIaRIOT. 

M.  R.  Chudeau  a  rapporté  du  Sahara,  de  la  Mauritanie  et  des  re'gions 
voisines  quelques  Cryptogames  qui  n'ont  pas  trouvé  place  dans  des  publica- 
tions antérieures;  nous  en  donnons  la  liste  ci-dessous.  Les  Lichens  feront 
l'objet  d'un  travail  spécial  que  prépare  M.  i'abbé  Hue. 

CHAMPIGNONS. 

UsTiLAGO  Tritici  (Pers.)  Jenssen.  —  Dans  les  inflorescences  du  Blé  : 
Aoulef  (Tidikelt),  28  décembre  1912.  Connu  des  indigènes  sous  le  nom 
de  El  Kah'la  {La  Noire). 

CoPRiNus  iNVOLCCRATtis  D.  R.  et  Mout.  —  Aoulef  (Tidikelt),  28  février 
1912. 

Lycoperdon  cep/eforme  Bull.  —  Lac  Déboc  (région  d'inondation  du 
Niger),  22  août  1912. 

Phellorina  Delestrei  (D.  r.  et  Mont.).  —  Banba  (Nord  de  la  boucle 
du  Niger),  août  1912. 


lU 


ALGUES. 


Gloecapsa  rupestris  Kïitz.  —  Sur  les  blocs  de  tufs,  Taguibat  (région 
des  Touaregs  Oubminden),  juin  191^;  Alar  (Adrar,  Mauritanie),  dé- 
cembre 1910;  Diendaya  (Tagant,  Mauritanie),  21  juin  1911. 

Phormididm  adtdmnale  (Ag.)  Gom.  —  Adrar  (Touat),  dans  une  séguia, 
16  février  1912;  El-Moïnan,  dans  une  palmeraie  (Tagant,  Mauritanie), 
8  juin  1911. 

Cladopuora  crispata  Kiitz.  —  Zabouiet  Kounta  (Touat),  19  février 
1912;  Aoulef  (Tidikelt),  28  février  1912. 

Chara  FcœTiDA  Al.  Br,  —  Adrar  (Touat),  16  février  1912;  Aoulef 
(Tidikelt),  28  février  1912;  Zabouiet  Kounta  (Touat),  19  février  1912; 
Guelta  Tindjebidert ,  à  i5  kilomètres  Sud-Ouest  d'Atar  (Adrar, Mauritanie), 
8  novembre  191 1  ;  Tabount-Arak  (Mouydir),  8  avril  1912. 

G.  coNNivENS  Salzm.  —  In  Ziza  (Hoggar),  i5  juin  1905. 

On  a  signalé  en  Africpie  (la  région  du  Cap  non  comprise)  A 2  espèces 
ou  variétés  de  Cbaracées  réparties  entre  16  Nitella,  3  Tolypella,  1  Lijchno- 
thamnus  et  22  Chara  ^^\  Les  espèces  dominantes  sont  les  Chara  fœùda, 
gymnophylla  et  hispida  sous  de  nombreuses  formes.  Le  Chara  gymnophylla, 
qu'on  peut  considérer  comme  une  sous-espèce  du  Chara  fœùda,  est  avant 
tout  une  plante  des  régions  cbaudes;  on  le  rencontre  dans  le  Midi  de  la 
France  (Alpes-Maritimes,  Hérault,  Vaucluse),  mais  il  ne  paraît  pas  dé- 
passer Gap  et  Grenoble.  Sa  présence  en  Afrique  (surtout  dans  l'Afrique  du 
Nord)  ne  semble  pas  exclure  celle  du  Ch.  fœùda,  qui  y  est  également  ré- 
pandu. 

Le  Chara  connivens  se  rencontre  dans  de  nombreuses  localités  du  Nord 
de  l'Afrique  (Tunisie,  Algérie,  Maroc);  c'est  d'ailleurs  à  Tanger  qu'il  a  été 
recueilli  pour  la  première  fois  par  Salzmann.  En  France  il  s'avance  jus- 
qu'aux environs  de  Paris  (étang  de  Saint-Quentin,  Trou  salé  :  Seine-et- 
Oise)  et  n'est  pas  très  rare  dans  le  département  de  la  Loire  Inférieure, 

Je  profite  de  cette  note  pour  signaler  quelques  Cbaracées  rapportées  par 
M.  A.  Cbevalier  de  ses  explorations  africaines, 

1.  Nitella  acuminata  Al.  Br. ,  f.  ad  var.  subglomeratam  accedens,  sporis 
aggregaùs,  Kouiikoro. 

(^'  Al.  Braun,  CharaceenAfrikas  (Monatsi,  d.  Kônig.  Preuss.  Akad.  d.  Wissensch. , 
1868)  ;  Fragmente  einer  Monogr,  d.  Cliaraceen  (Abhandt.  d.  Kônig.  Akad. 
d.  Wmens.,  1882-1888), 


—  115  — 

2.  N.  MUCRONATA  AI.  Br. ,  f.  sporis  aggregaùs,  Mouquéniéba,  6  mars 
1899;  f.  capituUgera,  Bamako,  16  janvier  1899. 

3.  NiTELLA  (incomplet)  appartenant  à  la  section  du  N.  pohjglochin  Al. 
Br. ,  Sikasso,  /i  mai  1899. 

H  est  à  remarquer  que  le  Charafragilis ,  si  répandu  eu  Europe ,  paraît  être 
très  rare  en  Afrique,  où  il  n'a  été  vu  avec  certitude  qu'aux  environs  du  Caire , 
et  que  le  Nitella  syncarpa  type  n'y  a  pas  encore  été  recueilli ,  tandis  que  les 
N.  capitata  et  opaca  ne  paraissent  pas  être  bien  rares. 

Les  Chara  contraria,  crassicauHs,  aspera,  galioides,  Duriaei,  fragi- 
fera,  etc.;  les  iV.  brachyteles,  Iranslucens,  etc.,  semblent  plutôt  rares. 

Le  Tohjpella  htspanica  n'est  connu  que  dans  deux  localités,  Bône  et 
Ouargla.  En  dehors,  il  n'a  été  signalé  qu'en  Espagne  d'où  il  paraît  avoir 
disparu ,  et  en  Perse. 

MUSCINÉES. 

Bryum  (  Atreodictyon)  perdelicatulum  Brolh.  nov.  sp.  —  Bideï-Aïr, 
berges  de  la  rivière,  60  kilomètres  d'Agades,  2 4  octobre  1906. 

Taxitheliom  scboctodiceras  p.  B.  —  Dio,  ligne  de  Kayes-Bamako, 
i4  novembre  1906. 

Riccia  saharensis  Steph.  nov.  sp.  —  Avec  le  Brijiim  perdelicatulum. 

R.  Harioti  Steph.  nov.  sp.  —  Douenza  (Soudan),  4  juin  1909. 

R.  sudanensis  Steph.  nov.  sp.  —  Gono  (Soudan),  6  juin  1909. 

R.  convexa  Steph.  nov.  sp.  —  Dayet  El-Tofla,  28  novembre  1910. 

R.  chinensis  Stepli.  nov.  sp.  —  Tahount  Arak  (Mouydir),  8  avril 
1912.  —  Le  nom  spécifique  chinensis  donné  par  Stephani  s'apphque  mal 
à  une  plante  africaine  ;  nous  le  conservons  provisoirement ,  mais  nous  pen- 
sons que  le  créateur  de  l'espèce  le  modifiera. 

R.  esulcata  Steph.  nov.  sp. —  Agul  Takeist  Ahnet,  2  5  mars  1912; 
Tachot  (Adrar,  iMauritauie),  20  kilomètres  d'Atar,  h  décembre  1910. 

On  remarquera  l'abondance,  dans  les  régions  explorées  par  M.  Chudeau, 
des  Riccia.  Six  espèces  ont  été  rapportées,  toutes  nouvelles,  quelques-unes 
en  parfaite  fructification. 


—  116  — 

Hypertrophie  kystique  du  sac  embolys/iphatique 
CHEZ  LE  Gecko  verticillatus  Laur., 

PAR  M™*  PmSALIX. 

Un  Gecko,  mort  dernièrement  à  la  Ménagerie  des  Reptiles  du  Muse'um, 
présentait  de  chaque  côté  du  cou  une  grosseur  anormale ,  du  volume  d'une 
petite  noisette  ,  qui  soulevait  fortement  ses  téguments ,  en  arrière  de  l'orifice 
auditif  externe,  dont  elle  était  toutefois  séparée  par  un  étroit  sillon. 

En  arrière,  la  saillie  empiétait  légèrement  sur  l'épaule;  en  haut  elle  s'ar- 
rêtait à  un  demi-centimètre  de  la  ligne  médiane  dorsale ,  et  en  bas  ne  dé- 
passait guère  le  niveau  de  l'articulation  mandibulaire  (fig.  i). 

La  peau,  non  altérée,  pouvait  être  mobilisée  à  sa  surface,  indiquant  que 
la  tumeur  était  profondément  située.  Du  côté  gauche,  la  tumeur  était 
nettement  fluctuante  ;  mais  à  droite ,  elle  était  plutôt  rénitente  et  d'un  volume 
un  peu  moindre.  La  symétrie  des  lésions  faisait  penser  tout  d'abord  à  la 
dilatation  liypertrophique  de  quelque  organe  normal,  bien  que  la  fluc- 
tuation et  la  rénitence  fussent  en  faveur  d'une  tumeur  ou  d'un  kyste. 

Il  existe  effectivement  cliez  les  Vertébrés  supérieurs  des  affections  pou- 
vant justifier  l'une  ou  l'autre  hypothèse  :  chez  les  Solipèdes,  en  particulier, 
on  observe  parfois ,  à  la  suite  d'angine  gourmeuse ,  une  tuméfaction  volu- 
mineuse du  diverticule  de  la  trompe  d'Eustache,  appelé  poche  gutturale, 
diverticule  qui,  à  l'occasion  de  la  gourme,  subit  une  inflammation  aiguë, 
devient  une  poche  purulente ,  dont  le  contenu  se  concréfie  et  nécessite  un 
curetage. 

On  connaît  aussi,  notamment  chez  l'homme,  des  tumeurs  symétriques, 
telles  que  certains  lipomes ,  dont  i'étiologie  est  encore  assez  obscure. 

Pour  arriver  à  un  diagnostic  précis  il  était  nécessaire  de  connaître  les 
rapports  de  la  lésion  avec  les  organes  voisins,  sa  constitution,  ainsi  que 
l'auatomie  topographique  de  la  région  qu'elle  occupe  chez  les  Lézards  de  la 
même  espèce. 

Siège  et  rapports  de  la  lésion.  —  L'incision  de  la  peau  sur  la  ligne  mé- 
diane de  la  tête  et  du  cou,  son  rabattement  de  part  et  d'autre  de  chaque 
articulation  mandibidaire  mettent  à  nu  deux  masses  symétriques  et  sem- 
blables, de  forme  ovoïde,  d'un  blanc  éclatant,  sortes  de  kystes  à  parois 
très  minces  et  distendues,  dont  chacun  soulève,  en  y  adhérant,  le  muscle 
cervico  -  sternal  et  le  bord  postérieur  de  la  portion  cervicale  du  mylo- 
hyoïdien. 

La  lésion  est  nettement  séparée  en  avant  du  trou  auditif  externe  par  un 
sillon  au  fond  duquel  se  trouvent  les  muscles  dépresseurs  profonds  de  la 
mandibule  (le  dignstrique  et  le  neiiro-mandibulaire). 


Muséum.  —  M"'  Phisalix. 


Vl.  III. 


Fie  1. 


TV-m  o) 


Fig.  .. 


Fig.  1.  — 
Fig.  a.  — 


Gecko  vrrlicillalus. 

k,  kyste  du  sac  endolympliati([iie  recouvert  par  les  muscles  superficiels 
du  cou. 

Muscles  profonds  An  cou  et  espace  conjonctif  e,  servant  de  lit  et  de 
passage  au  kysle  pour  pénétrer  daus  la  cavité  générale. 


Dans  les  deux  figures,  les  mêmes  lettres  désignent  les  mêmes  organes  :  m,  m. 
ninsséter;  pe ,  m.  plérygoidien  externe;  mit,  m.  mylo-hyoïdien  postérieur;  es, 
m.  cervico-sternal;  f/n,  droit  antérieur;  d,  m.  digasirique;  nm,  m.  neuro- 
mandihulaire;  sli ,  m.  scapulo-liyoïdien;  sth  ,  m.  sterno-hyoidien. 


—  117  — 

Ces  muscies ,  ainsi  que  la  moitié  antérieure  du  mylo-hyoïdien ,  séparent 
complètement,  dans  la  profondeur,  la  lésion  du  conduit  auditif  externe  et 
du  canal  qui  met  la  face  postérieure  de  la  membrane  tympanique  en  com- 
munication large  avec  le  pharynx. 

En  arrière,  la  poche  kystique  recouvre  le  tiers  antérieur  de  la  face  ex- 
terne de  l'omoplate ,  dont  elle  est  séparée  par  le  muscle  scapulo-hyoïdicn. 
Par  son  bord  inférieur,  elle  recouvre  ce  dernier  muscle  jusrpi'à  son  contact 
avec  le  muscle  sterno-hyoïdien. 

Mais  là,  sur  le  bord  supérieur  du  muscle  scapulo-hyoïdien ,  se  trouve  un 
espace  triangulaire  limité  d'autre  part  en  avant  par  la  corne  latérale  de  Tos 
hyoïde  et  en  haut  par  le  faisceau  latéral  du  droit  antérieur  du  cou ,  espace 
occupé  par  le  tissu  conjonctif  correspondant  au  plexus  parotidien,  et  dou- 
blé uniquement  vers  l'intérieur  par  la  muqueuse  pharyngo-œsophagienne 
(lîg.  2). 

Par  cet  espace  dépressible,  le  kyste  a  pénétré  dans  la  portion  supérieure 
de  la  cavité  générale,  en  se  coiffant  de  la  muqueuse  œsophagienne,  jusqu'au 
contact  de  l'oreillette  cardiaque  correspondante  ;  mais  sans  faire ,  dans  l'œso- 
phage, une  hernie  suffisante  pour  en  oblitérer  la  lumière,  sans  comprimer 
la  base  du  cœur  et  sans  atteindre  la  trachée. 

La  muqueuse  œsophagienne,  à  la  portion  la  plus  saillante  du  kyste,  ne 
présente  pas  d'orifice  ouvert  ou  secondairement  oblitéré ,  aucune  différence 
d'aspect  avec  les  régions  avoisinantes ,  ce  qui  eût  été  rendu  plus  évident 
par  la  pigmentation  uniformément  noire  de  la  région. 

La  lésion  est  donc  constituée  par  une  poche- en  bissac,  dont  la  masse 
principale  est  appliquée  contre  la  face  externe  des  muscles  profonds  du 
cou,  en  arrière  du  collier  dépresseur  de  la  mandibule,  et  dont  la  portion 
secondaire  fait  saillie  dans  l'œsophage  au  niveau  de  la  base  du  cœur,  tandis 
que  le  rétrécissement  remplit  l'espace  conjonctif  parotidien. 

Il  est  aisé  de  séparer  la  poche  lluctuante  de  la  muqueuse  œsophagienne 
vers  l'intérieur,  du  tissu  conjonctif  dans  sa  région  rétrécie;  mais  sur  sa 
face  externe,  elle  adhère  aux  fibres  profondes  des  muscles  qu'elle  soulève; 
tandis  que  vers  sa  face  antéro-interne  un  mince  pédicule  conjonctif  la  relie 
à  la  région  postérieure  du  crâne ,  en  s'insinuant  entre  les  muscles  cervicaux 
profonds  un  peu  au-dessus  du  faisceau  latéral  du  muscle  droit  antérieur. 

Il  est  aisé  de  constater  aussi  que  le  contenu  de  la  poche  est  nettement 
fluctuant,  donc  indépendant  des  parois,  ce  qui  indique  qu'il  ne  s'agit  pas 
d'une  tumeur,  au  sens  précis  qu'y  attachent  Gornil  et  Ranvier,  mais  bien 
plutôt  d'un  kyste. 

Structure.  —  Les  parois  de  la  poche  sont  fibreuses,  pénétrées  par  de 
très  fins  sinus  sanguins,  et  doublées  intérieurement  par  un  revêlement 
de  cellules  plates,  tandis  que  sur  la  face  externe  se  trouvent  accolés  1rs 
faisceaux  des  muscles  que  le  kyste  soulève  en  les  amincissant. 


—  118  — 

Quant  au  contenu,  il  est  parfaitement  homogène,  d'un  blanc  crayeux, 
et  se  sépare  spontanément  au  repos  en  une  masse  pulvérulente  blanche, 
au-dessus  de  laquelle  surnage  un  même  volume  d'un  liquide  demi-viscpieux. 
Dans  ce  liquide  il  n'existe  aucun  élément  figuré,  microbes  ou  cellules;  les 
réactifs  d'élection  y  décèlent  seulement  un  peu  de  muciue. 

La  poudre  blanche  déposée  est  formée  uniquement  de  très  fins  cristaux 
rhombiques  de  carbonate  de  chaux  pur,  qui  se  dissolvent  intégralement, 
avec  effervescence,  dans  l'eau  aiguisée  d'acide  acétique,  azotique  ou  chlor- 
hydrique.  Est-ce  delà  calcite  ou  de  l'aragonite?  M.  Gaubert,  qui  a  bien 
voulu  faire  la  déterminntion  exacte  de  ces  cristaux  et  les  photographier, 
les  a  identifiés  avec  de  Varagonite.  11  en  donne  la  diagnose  suivante  :  ces 
cristaux  biréfringents  s'éteignent  entre  les  niçois  croisés  suivant  leur  lon- 
gueur; l'allongement  optique  est  tantôt  positif,  tantôt  négatif,  selon  que 
le  cristal  est  allongé  suivant  l'axe  b  ou  suivant  l'axe  vertical.  Chauffés 
pendant  quelques  minutes  avec  du  nitrate  de  cobalt,  ils  prennent  une 
couleur  lilas,  alors  que  dans  les  mêmes  conditions,  la  calcite  ne  change 
pas  de  coloration  ou  devient  jaunâtre  si  elle  contient  des  matières  orga- 
niques. 

Ces  cristaux  sont  donc  les  mêmes  que  ceux  qui  constituent  la  substance 
des  perles,  en  sorte  que  le  contenu  tout  entier  de  la  poche  kystique  est 
formé  de  poudre  de  perle;  mais  ce  qui  est  plus  intéressant,  c'est  qu'ils  sont 
aussi  les  mêmes  que  ceux  qu'on  rencontre  en  plus  ou  moins  grande  abon- 
dance dans  l'endolymphe,  et  à  la  surface  des  taches  et  des  crêtes  auditives 
de  l'oreille  interne  chez  l'Homme  et  les  Vertébrés  supérieurs.  Existerait-il 
un  rapport  entre  ce  kyste  bourré  de  cristaux  d'aragonite  et  l'oreille  in- 
terne ? 

On  sait  que  chez  un  certain  nombre  de  Geckos,  le  pédicule  creux  qui 
rattachait  primitivement  la  vésicule  auditive  à  l'ectoderme,  et  qui  constitue 
le  canal  endolytnphatique  ou  aqueduc  du  vestibule,  sort  du  vestibule  osseux 
au  cours  du  développement,  en  se  coiffant  de  la  dure-mère,  et  se  termine 
par  une  dilatation  aplatie  à  laquelle  on  donne  le  nom  de  .me  endolympha- 
tique.  Ce  dernier  communique  ainsi  avec  la  cavité  du  labyrinthe  mem- 
braneux. 

Or  j'ai  retrouvé  ces  sacs  chez  quatre  sujets  de  même  espèce  que  M.  le 
Professeur  Roule  a  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition.  Seulement  les  sacs , 
de  petites  dimensions ,  ne  faisaient  aucune  saillie  visible  extérieurement ,  et 
comblaient  simplement  l'intervalle  compris  entre  les  muscles  superficiels 
et  les  muscles  profonds  du  cou ,  en  arrière  des  muscles  digastriques  et  du 
neuro-mandibulaire,  et  immédiatement  au-dessus  de  l'espace  conjonctif 
parotidien. 

Chez  un  sujet  plus  gros  que  celui  dont  il  s'agit ,  le  contenu  en  était  mou 
et  visqueux  avec  de  rares  cristaux  d'aragonite.  Chez  les  trois  autres ,  beau- 
coup plus  petits,  le  contenu  du  sac  était  concrète  et  de  consistance  tout 


—   119  — 

à  fait  pierreuse;  mais  chez  aucun  le  sac  ne  pénétrait  dans  la  cavité  gé- 
nérale. 

Nous  pouvons  donc  identifier  les  lésions  symétriques  de  notre  Gecko ,  et 
les  considérer  comme  des  sacs  endolymphatiques  ayant  subi  une  hyper- 
trophie kystique,  sous  une  influence  qu'il  est  difficile  de  déterminer,  car 
tout  ce  que  l'on  sait ,  d'après  les  travaux  les  plus  récents ,  c'est  que  l'arago- 
nite  se  forme  dans  les  solutions  contenant  des  sels  de  magnésie. 

En  l'absence  d'altération  du  sang  et  de  toute  infection ,  de  lésions  ma- 
croscopiques des  organes,  on  peut  penser  que  les  kystes  ont  pu,  en  raison 
de  leur  volume,  comprimer  les  éléments  nerveux  du  plexus  parotidien, 
entraîner  par  exemple  l'impotence  fonctionnelle  de  la  mandibule,  et  par 
suite  la  mort  par  inanition;  mais  ce  n'est  là  qu'une  supposition  qui  n'a  pu 
être  contrôlée  par  l'observation  directe  des  symptômes,  et  que  rend  même 
improbable  l'état  non  cachectique  du  sujet. 


VÀniATIONS  DE   LA  SVBFACE  ALAIBE  CHEZ  LES  OiSEAUX , 

PAR  M.  A.  Magnan. 

De  plus  en  plus  l'aviation  passionne  les  nations.  De  plus  en  plus  les  en- 
couragements sont  donnés  en  vue  d'améliorer  la  pratique  de  cette  science. 
Le  vol  des  Oiseaux  doit  être  pour  l'homme  l'objet  de  recherches  attentives. 
L'Oiseau,  en  effet,  pratique  tous  les  genres  de  vol  et  on  est  en  droit  d'affir- 
mer que  toute  étude  le  concernant  doit  apporter  des  renseignements  pré- 
cieux à  ceux  qui  mettent  leur  activité  à  élaborer  des  appareils. 

La  comparaison  de  la  surface  alaire  au  poids  du  corps  chez  les  Oiseaux 
nous  est  apparue  comme  une  erreur  d'interprétation,  à  moins  que  l'on  se 
borne  à  des  recherches  sur  des  animaux  de  taifie  identique  *'l 

Mais  les  Oiseaux  étant  de  taille  très  différente ,  il  est  impossible  de  faire 
une  étude  raisonnée  de  la  surface  dans  ces  conditions. 

De  prime  abord,  on  se  rend  compte  que  les  Rapaces  ont  une  surface 
portante  très  développée,  alors  que  les  Gallinacés  possèdent  une  sur- 
face alaire  très  réduite,  mais  cette  comparaison  approximative  ne  peut 
suffire,  et  il  y  a  lieu  de  tenter  de  faire  porter  les  comparaisons  sur  tous  les 
Oiseaux. 

Nous  avons  trouvé  que  la  surface  alaire  réelle  des  Oiseaux  devait  être 
rapportée  à  la  surface  du  corps  de  l'animal.  Dans  ces  conditions,  les  rap- 
ports sont  homogènes  et  offrent  une  valeur  indiscutable.  De  plus,  nous 

C'  Magnan,  Rapport  de  la  surface  alaire  avec  le  poids  du  corps  chez  les  Oiseaux 
{Bull.  Mus.  Ilist.  nat.,  n"  i,  191 3). 


—  120  — 

verrons  que  cette  me'tbode  nous  permettra  de  déterminer  par  l'emploi  des 
rapports  horaotliétiques  les  dimensions  idéales  des  aéroplanes  susceptibles 
de  se  soutenir  dans  les  airs  en  planant  comme  les  Oiseaux. 

Jusqu'ici  quelques  auteurs  s'élaient  préoccupés,  pour  les  Oiseaux, 
d'établir  des  rapports  bomogènes.  Tous  ont  comparé  la  racine  carrée  de  la 
surface  alaire  à  la  racine  cubique  du  poids  du  corps,  ce  qui  permet  d'ail- 
leurs aussi  d'effectuer  des  recbercbes  d'ensemble. 

C'est  Precbtl''^  le  premier  qui  eut  recours  à  ce  procédé. 

Hartings'"',  dans  la  suite,  opéra  de  la  même  façon.  Il  trouva  des  rap- 
ports divers  qu'il  estima  assez  voisins  pour  établir  des  moyennes. 

iMarey'''  ajouta  de  nouveaux  Oiseaux  à  la  liste  de  Hartings  et  trouva  un 
rapport  moyen  de  4,2. 

Mullenkoff'^'  cbercha  à  comparer  les  Insectes  et  les  Oiseaux.  11  se  servit 
des  mêmes  rapports  que  ses  prédécesseurs  et  en  calcula  le  logai-itbme.  Il 
classa  ainsi  les  animaux  qu'il  avait  étudié  : 

1°  Type  Perdrix  :  log.  =  0,^5  à  0,5.  —  Le  vol  de  ces  animaux  est 
assez  rapide,  mais  de  courte  durée.  La  surface  alaire  est  très  réduite  :  Dy- 
tique, Hydrophile,  Poule  d'eau,  Caille. 

2°  Type  Faisan  :  log.  =  0,6.  —  Le  vol  est  plus  long,  la  surface  plus 
grande  :  Faisan,  Paon,  Lucane. 

3°  Type  Moineau  :  log.  =  o,6.  —  Le  vol  est  plus  rapide  :  Passereau. 

Il'  Type  Corneille  :  log.  =  o,6.  —  Le  vol  rapide  est  plus  prolongé  :  Hi- 
rondelle. 

5°   Type  des  Planeurs. 

6°  Type  des  Voiliers  à  grandes  ailes.  —  Milan,  Aigle,  Vautour. 

Richet^^',  qui  a  fait  de  nombreuses  mensurations  au  Brésil ,  conclut  aussi 
que  le  rapport  est  assez  constant. 

Nous  avons  pu  calculer  les  surfaces  alaires  absolues  de  aoo  Oiseaux  par 
le  procédé  que  nous  avons  déjà  décrit.  Nous  avons  comparé  pour  chaque 
individu  la  surface  réelle  des  deux  ailes  à  la  surface  du  corps  calculée  par  la 
formule  S  =  (/P.  Cette  façon  d'opérer  nous  donne  des  rapports  homogènes. 

'■'  Prechtl,  Untprsiichungen  iiher  den  Flng  der  Vogel,  Vienne,  i8i6. 

'-'  Hartings,  Archives  néerlandaises,  t.  IV,  1869. 

'^>  Maret,  La  machine  animale.  F.  Aican,  6°  éd.,  1899.  —  Id.,  Le  vol  des 
Oiseaux.  Masson,  1889. 

'*>  MuLLENKOFF,  Dio  GrossB  der  Pflugsflaschen  {Archiv.  d.  PJlûger,  t.  XXX, 
188/1). 

<^'  RicHET  (Gh.  et  Gh.),  Observations  relatives  au  vol  des  Oiseaux  (Estrallo 
dalV  Archivio  di  Fisiologia,  t.  V,  VII,  1909). 


DE  LA  ! 

ÎURFACB 

des 

ailes 

h  la  surface 

du  corps. 

2  3^""i7 

23 

2 

23 

6 

18 

9 

18 

8 

i5 

0 

12 

6 

12 

II 

8 

9 

8 

6 

—  121  — 

De  plus ,  la  formule  qui  n'est  applicable  rigoureusement  que  si  la  densité 
des  Oiseaux  est  la  même,  ce  qui  est  vrai,  est  encore  bonne  bien  que  les  es- 
pèces soient  souvent  de  forme  différente,  car,  comme  nous  le  verrons,  elle 
nous  donnera  des  rapports  très  voisins  chaque  fois  que  nous  examinerons 
des  individus  de  forme  et  de  genre  de  vol  identiques. 

Nous  allons  donner  tout  d'abord  les  résultats  moyens  que  nous  avons 
obtenus  pour  chaque  groupe  d'Oiseaux  bien  définis  : 

POIDS    MOYEN 
du 

CORPS. 

Rapaces  nocturnes 255^"^  7 

Rapaces  diurnes ^22  0 

Grands  Echassiers 1,192  o 

Palmipèdes  marins 918  7 

Corvidés 253  6 

Passereaux Bg  7 

Perroquets 27  5 

Pelits  Echassiers 27 4  5 

Gallinacés  et  Coiombins 5o2  1 

Canards 79g  4 

On  voit  que  le  rapport  de  la  surface  alaire  à  la  surface  du  corps  varie 
beaucoup  d'un  type  à  l'autre.  L'écart  est  de  8,6  à  28,7,  ce  qui  est  considé- 
rable. Le  rapport  le  plus  faible  est  fourni  par  les  Canards  et  les  Galhnacés. 

Les  Gallinacés  sont  des  Oiseaux  qui  ne  volent  que  peu.  Les  Canards  sont 
de  toute  évidence  des  individus  qui  volent  mal. 

Puis  viennent  les  petits  Oiseaux,  qui  volent  assez  bien  grâce  à  des  batte- 
ments d'ailes  très  rapides. 

Le  rapport  maximum  nous  est  donné  par  les  Rapaces,  à  surface  portante 
très  étendue  et  qui ,  planeurs ,  battent  très  lentement  des  ailes. 

Il  est  intéressant  d'étudier  la  surface  alaire  relative  pour  chaque  es- 
pèce. (Voiries  tableaux  des  pages  192  à  126.) 

Il  existe  évidemment  des  écarts  entre  les  surfaces  relatives  des  ailes  sui- 
vant les  différentes  espèces  d'un  même  groupe,  mais  ces  écarts  sont  mi- 
nimes en  comparaison  de  ceux  que  nous  avons  mis  en  évidence  entre  les 
Rapaces  nocturnes  et  les  Canards  par  exemple. 

Le  rapport  le  plus  faible  est  fourni  par  le  Siflleur.  C'est  un  Canard ,  qui 
vole  peu  et  dont  les  envolées  ne  dépassent  pas  habituellement  une  cen- 
taine de  mètres.  Nous  trouvons  par  contre  le  rapport  le  plus  élevé  chez  le 
Busard  Harpaye,  qui  est  un  excellent  planeur.  Ce  rapport  est  5  fois  plus 
grand  que  celui  du  Siflleur. 

Les  Grands  Echassiers  possèdent  une  grande  surface  alaire,  inférieure 
cependant  à  celle  des  Rapaces. 

Muséum.  —  xix.  o 


—  V2'2 


ESPECES. 


POIDS 


RAPACES    NOCTURNES. 


Hulotte  {Syrnium  alueo  L.)  .  .  .  . 

Effraie  (  Strix  jlammea  L.  ) 

Moyen  Duc  {Asio  otus  L.  )  . . . . , 
Chevêche  (Athene  noctua  Scop.  )  . 


RAPACES    DIURNES. 


Buse  (Buteo  vulgaris  Leach. ) 

Aigle  à  queue  barr(?e  {Misaetus  fasciatus  Vieill.  ) 

Faucon  (  Falco  eommunis  Gm.) 

Épervier  (  Accipiter  nisus  L.  ) 

Émerillon  (  Hypotriarchis  tesalon  Briss.  ) 

Harpaye  (  Circtts  œrucrinosus  L.  ) 

Crécerelle  (  Tinnunculus  alaudarius  Gm.  ) 


PALMIPEDES    MARINS. 


Fou  {Sula  bassana  Briss.  ) 

Cormoran  [l'halacrocorax  cnrho  L.  ) 

Goéland  manteau  noir  (Larus  marinus  L.  ) 

Goéland  manteau  bleu  (Larus  argentatus  Bruiiii.  ). .  , 

Goéland  pieds  bleus  {  Larus  canus  L.  ) 

Goéland  rieur  (  Larus  gelasles  L.  ) 

Mouette  (  Larus  ridibwidus  L.  ) 

Sterne  (Sierna  hirundo  L.  ) 


3,0965"-  o 
s,lt!t5     o 

1.789 
895 
37i 


207 

333 

i36 


CORVIDES. 


Corneille  njautelée  {Corvus  cornix  L.). 

Corneille  noire  {Corvus  curoiie  L.) 

Pie  (  Pica  ecaudata  L.  ) 

Geai  {Gamilus  glandarius  L.  ) 


5o86'  6 
397  6 
187  6 
162  o 


GRANDS    ECHASSIERS. 


Héron  bleu  {Ardea  cinerea  L.). 
Butor  (Botaurus  stellaris  L.)... 


PASSEREAUX. 


Pic  vert  {Geeinus  viridis  L.). . 
Coucou  {Cuculus  canorus  L.) 
Huppe  (  Upupa  epops  L.  ) .  .  . . 
Merle  (  Turdus  merula  L.  ) .  . . 


1,5176'  6 
1,122      o 


i796'-o 
128     o 


9' 

87 


SURFACE 

RÉELLE 

des  ailes. 


396s'  5 

1,396 

271     6 

'.'«9 

262     0 

1 , 1 1 3 

i5.8     5 

4.-.  5 

879^ 

3 

2,16/1 

835 

0 

2,34o 

58 1 

0 

2,o5o 

201 

0 

9/10 

2/19 

0 

874 

225 

0 

1,1 3o 

186 

5 

669 

3,217""1 
2,5o9 

3,6io 

i>787 
i,i2i 

898 

836 

5i5 


1,294'"'! 
i,o83 

577 

555 


3,3o5''°"i 
2,448 


RAPPORT 

de 

LA  suhface    I 

des  ai 

es 

h  la  sui 

face 

du  corps. 

25°°" 

9 

26 

9 

27 

1 

16 

3 

ggcm. 

4 

26 

4 

29 

4 

s  3 

7 

29 

1 

3o 

5 

20 

4 

lo"""! 

4 

i3 

7 

18 

0 

»9 

3 

31 

6 

93 

92 

»9 


2(,C,.,q   3 


»9 


32  6 


488'"»i 

i5"°io 

494 

19       y 

366 

18       1 

248 

13         5 

—  123  — 


ESPECES. 


POIDS 


DU  conps. 


SDRFACE 
REELLE 

des  ailes. 


RAPPORT 
de 

LA    SURFACE 

dos  ailes 

h  la  surface 

du  corps. 


PASSEREAUX.  {Suite.) 


Sansonnet  {Sturnus  vulgaris  L. ) 

Grive  (  Turdus  musicus  L.  ) 

Alouette  (Alauda  arvensis  L.  ) 

Pinson  (  FringiUa  cœlebs  L.  ) 

Bruant  ( Emberiza  citrinella  L.) 

Fauvette  d'hiver  (Accentor  modularis  L.  ) 

Bergeronnette  (Motacilla  alba  L.  ) 

Hirondelle  (  Chelidon  urbka  L.  ) 

Farlouse  {Anthus  pratensis  L.  ) 

Mésange  charbonnière  (  Parus  major  L.  ) 

Rouge-gorge  {Eryihacus  rubecula  L. ) 

Hirondelle  de  cheminée  (  Hirundo  rustica  L.  ) 

Bergeronnette  hoarule   {Motacilla  sulphiirca  Berhsl.). 

Chardonneret  ( Carduelis  elegans  Sieph. ) 

Mésange  bleue  (  Parus  cœruleus  L.  ) 

Mésange  à  longue  queue  (  Orytes  caudatus  L.  ) 

Grimpereau  (  Certhia  faiiiiliaris  L.  ) 

Roitelet  (Régulas  cristatus  Charl.  ) 


8oiî  o 
71  5 


39 
a5 
a5 

31 
20 


17 

n 
16 

13 
10 

7 

7 
5 


19  0 

18  7 
18  i 

7 
o 

5 

3 

1 

3 

o 


2o3 

i83 
1 4o 

130 

96 

109 

io3 

1 10 

108 

100 

ii5 

107 

80 

82 

69 

66 

ho 


io''"i8 
11   8 


ib 
16 
i3 
1 3 
th 
i4 
i5 
i5 
i/i 

>7 
)6 
1 5 

'7 
16 
18 
i5 


Perruche  de  Madagascar. 


PERROQUETS. 


I  27S'  5    I  ii5'^"i  I 


is'"  6 


PETITS    ECHASSIERS. 


Courlis  (Numenius  arcualu^  L.  ) 

Outarde  (  Otis  ielrax  L.  ) 

Huîtrier  (Hœmatopus  ostralegm  L.) 

Chevalier  gris  (  Totanus  fuscus  L.  ) 

Vanneau  (  Vanellus  capella  Schaeff.  ) 

Pluvier  {Charadrius  pluvialis  L.) 

Barge  rousse  (Limosa  Baueri  Naum.  ) 

Gambette  { Totanus  calidris  L.) 

Guignard  (  Morinellus  sibiricus  Lep.  ) 

Bécassine  (  Galimago  major  Gm.  ) 

Cul  blanc  (  Totanus  oc'uopus  L.  ) 

Gravelot  (  Charadrius  hlaticula  L.  ) 

Chevalier  slagnatile  {  Totanus  stagnatiiis  Bechsl.  ). .  . 


737S 

6 

l,072'"°1 

i3'°'i  1 

62/i 

8 

9'7 

12   5 

544 

0 

758 

11   0 

269 

0 

385 

9   4 

2o3 

0 

720 

20   8 

199 

0 

373 

10   8 

181 

0 

438 

i3   6 

110 

0 

354 

i5   4 

io5 

2 

25o 

10   8 

97 

3 

255 

12   0 

84 

6 

2l5 

12   7 

56 

0 

i5i 

10   4 

^9 

0 

.87 

i3   9 

GALLINACES    ET    COLOMBINS. 


Coq  de  bruyère  [Tetrao  urogallus  L.). 
Tétras  Ijre  (  Lyrurus  telrix  L.  ) 


Siioos'  o 
1,260     o 


1,470='"'! 
986 


8  4 


—  m 


ESPECES. 


POIDS 


GALLINACÉS    ET    COLOMBINS.    (Suite.) 


Palombe  (Columba  livia  Briss.) 

Grouse  (Lagopus  scotints  Lath.) 

Perdrix  rouge  {Perdix  rubra  Briss.)  . 
Perdrix  grise  {Starna  cinerea  Charl.  ). 

I^açopède  (  Lagopua  albus  Gra.  ) 

Tourterelle  {Turtus  aitritus  Ray.)..  . . 
Caille  (Coturnix  comtnunis  Bonn.). . . 


SANARDS,    OIES. 


Macreuse  (  OEdemia  fusca  L.  ) 

Oie  bernache  (Bernicla  brenta  Briss.). . . . 

Canard  sauvage   {Anas  boschas  L. ) 

Siflleur  (  Mareca  penelope  L.  ) 

Pilet  (  Dajila  acuta  L.  ) 

Soucbet  (  Spatula  clypeata  Briss.  ) 

Fuligule  nyroca  (Fuligula  nyroca  Guld.). 
Sarcelle  d'hiver  {Querquedula  creeca  L.). 


1,578s'  o 

i,i5o  o 

976  6 

8a5  o 

796  o 

547  o 

5l3  o 

3o7  7 


SURFACE 

REELLE 

des  ailes. 


RAPPORT 
de 

LA    SURFACE 

des  ailes 

h  la  surface 

du  corps. 


^768'  0 

79i'°"i 

i55  7 

5/.9 

à5o     0 

ààti 

357  0 

363 

260   3 

566 

i3a  5 

309 

90  It 

i56 

i3'""io 
8      9 


7 

7 

7 

11 

7 


l,010'="'3 

7" 

-n 

i,i56 

10 

5 

830 

8 

3 

573 

6 

5 

75i 

9 

0 

616 

9 

3 

5l3 

8 

0 

4o5 

3 

3 

L'examen  de  nos  chiffres  montre  que  la  taille  n'a  aucune  influence  sur 
l'étendue  de  la  surface  des  ailes.  Ainsi  il  y  a  de  grands  Oiseaux  comme  les 
gros  Canards,  les  Oies,  les  Coqs  de  bruyère,  qui  possèdent  une  surface 
alaire  très  réduite  et  qui  ne  peuvent  se  maintenir  dans  l'air  que  par  des 
battements  d'ailes  très  rapides.  Il  est  impossible  à  ces  Oiseaux  de  tenter  le 
moindre  vol  plané. 

On  peut  d'ailleurs  remarquer  que  les  surfaces  alaires  ne  sont  pas  en  re- 
lation avec  la  taille.  Ainsi,  dans  un  même  groupe,  celui  des  Rapaces  noc- 
turnes, on  constate,  à  l'inverse  de  ce  qui  est  admis,  que  la  Chevêche, 
pesant  i58  gr.  5,  possède  une  surface  relative  égale  à  i6,3,  tandis  que 
la  Hulotte,  du  poids  de  896  gr.  5,  a  une  surface  de  26,9,  presque  2  fois 
plus  grande.  Les  gros  Oiseaux  n'ont  donc  pas  moins  de  sui'face  portante 
que  les  petits.  Pour  la  Hulotte  et  la  Chevêche,  il  est  facile  de  s'en  rendre 
compte  par  le  simple  examen  des  yeux;  l'impression  est  la  même 
d'ailleurs  lorsqu'on  regarde  des  Rapaces  ou  des  Canards  les  ailes  étendues. 

Les  Oiseaux  ont  dû  se  servir,  pour  voler,  d'une  surface  alaire  qui 
préexistait.  Suivant  l'étendue  de  leurs  ailes,  ils  ont  employé  un  genre  de 
vol  différent. 


—  125  — 

Les  Rapaces  à  grande  surface  porlaiile  se  servent  beaucoup  du  vol 
plané.  Ils  battent  lentement  dQS  ailes  lorsqu'ils  veulent  monter  ou  avancer 
rapidement. 

Les  Palmipèdes  marins ,  dont  la  surface  alaire  est  encore  très  grande , 
utilisent  le  vent  et  pratiquent  le  vol  à  la  voile.  Lorsqu'ils  rament ,  leurs 
battements  sont  lents. 

Les  Grands  Ecbassiers  et  les  Corvidés ,  quoique  bien  voilés ,  sont  plutôt 
rameurs.  Leurs  coups  d'ailes  sont  donnés  aussi  lentement. 

Les  petits  Oiseaux  ne  planent  jamais ,  sauf  les  Hirondelles.  Ils  n'utilisent 
jamais  le  vent,  qui  semble  plutôt  les  gêner.  Ce  sont  de  vrais  rameurs  et  ils 
doivent  battre  rapidement  des  ailes  pour  se  maintenir,  par  suite  de  leur 
surface  portante  déjà  trop  réduite. 

Les  Petits  Échassiers,  les  Gallinacés,  les  Canards  ont  manifestement  la 
voilui-e  la  plus  réduite.  Ils  ont  certainement  de  beaucoup  le  moins  de  sur- 
face ,  ce  qui  les  oblige ,  poiu-  voler,  à  donner  des  coups  d'ailes  excessivement 
rapides  et  très  vigoureusement. 

L'étude  que  nous  avons  poursuivie  nous  montre  en  outre  que  la  surface 
relative  des  ailes  doit  être  supérieure  à  i5  pour  permettre  le  vol  plané  ou 
le  vol  à  voile.  En  dessous  de  cette  valeur,  le  vol  ramé  est  seul  possible. 


Les  muscles  releveurs  de  l'aile  chez  les  Oiseaux, 
PAR  M.  A.  Magnan. 

Les  muscles  grands  pectoraux  présentent  chez  les  Oiseaux  des  variations 
étendues,  que  nous  avons  mises  en  lumière.  Nous  avons  montré  que  les  dif- 
férences de  poids  que  l'on  constate  suivant  les  espèces  étaient  en  rapport 
avec  le  genre  de  vol^''. 

Le  moteur  des  Oiseaux ,  faible  chez  les  Rapaces  ,  les  Palmipèdes  marins , 
qui  planent  ou  rament  lentement,  grâce  à  leur  grande  surface  alaire,  s'ac- 
croît au  fur  et  à  mesure  que  le  battement  des  ailes  devient  de  plus  en  plus 
rapide  et  que  la  surface  portante  diminue.  II  est  très  développé  chez  les 
Oiseaux  à  surface  réduite  comme  les  Canards  et  les  Gallinacés. 

Mais  la  fonction  des  muscles  pectoraux  est  d'abaisser  l'aile  pendant  le 
vol.  C'est  un  rôle  très  actif. 

Or  il  existe  chez  les  Oiseaux  d'autres  muscles  très  intéressants  :  ce  sont 

(''  A.  Magnan,  Relations  chez  les  Oiseaux  entre  le  poids  de  leurs  muscles  pec- 
toraux el  leur  manière  de  voler  (Bu//.  Mus.  Hist.  nat.,  191 3). 


^  îî>6  — 

les  muscles  releveurs  de  l'aile.  Le  plus  important  est  le  coraco-bracinnî ,  qui 
s'insère  d'un  côté  sur  le  bord  externe  de  l'oj  coracoïde  et  de  l'autre  sur  le 
bord  interne  de  i'iiumérus. 

Nous  avons  disséqué  les  deux  muscles  coraco-brachiaux  et  les  avons 
pesés.  Les  poids  que  nous  avons  obtenus  ont  été  rapportés  au  kilogramme 
d'animal. 

Voici  les  poids  relatifs  moyens  du  coraco-brachial  suivant  les  différents 
groupes  : 

POIDS 

DES   MUSCLES 

POIDS  MOYEN  releveurs 

du  par 

CORPS.  kiiogramme . 

Corvidés. 266^^6  z^^'S 

Grands  Echassiers ii'nO  0  28  7 

Gailinacés  et  Colombins 3o4  9  93  2 

Rapaces  nocturnes /ii5  o  91  o 

Rapaces  diurnes 5i3  5  20  7 

Canards,  Oies 787  2  20  6        . 

Passereaux 3i  9  20  3 

Palmipèdes  marins 63 1  o  17  o 

Petits  Echassiers 202  9  1 G  A 

Il  ressort  de  ce  tableau  que  le  poids  des  muscles  releveurs  est  sensible- 
ment constant.  De  plus,  ces  muscles  sont  très  réduits,  comme  atrophiés. 
Us  sont  de  5  à  10  fois  plus  petits  que  les  muscles  pectoraux. 

Examinons  les  poids  relatifs  du  coraco-brachial,  espèce  par  espèce.  (Voir 
les  tableaux  des  pages  127  et  128.) 

On  constate  quelques  variations ,  mais  dans  l'ensemble  les  poids  sont 
sensiblement  les  mêmes ,  que  l'on  considère  des  Rapaces  ou  des  Canards. 

Nous  ferons  remarquer  que  si  l'on  recherche  le  poids  des  muscles  rele- 
veurs chez  les  Oiseaux  très  mauvais  volateurs  ou  même  non  volateurs 
comme  le  Plongeon,  on  constate  que  le  poids  relatif  est  le  même,  i6,5, 
que  celui  que  nons  avons  trouvé  chez  les  bons  volateurs. 

Par  conséquent  il  apparaît  très  nettement  que  les  muscles  releveurs  de 
l'aile  sont  très  faibles.  Alors  que  les  muscles  abaisseurs  sont  volumineux 
et  puissants,  les  muscles  releveurs  sont  presque  atrophiés.  La  relevée  de 
l'aile  est  donc  sans  aucun  doute  passive.  Lorsque  l'oiseau  vole ,  cette  relevée 
se  fait  certainement  automatiquement ,  et  il  est  probable ,  comme  l'avait 
déjà  pensé  Marey,  que  les  muscles  pectoraux  travaillent  pendant  le  vol 
d'abord  pour  abaisser  l'aile  et  ensuite  pour  ralentir  la  relevée ,  qui ,  sans 
cette  sorte  de  freinage,  se  ferait  trop  brusquement. 


127  — 


ESPECliS. 


du 
CORPS. 


POIDS 

ili's  muscles 
ri'lfivcurs. 


DES    MUSCLES 

releveurs 

par 

kilogramme. 


Hulotte  {Syrnium  alaeo  L.  ). 


RAPACES  NOCTURNES. 


ii56'o  I   gS"' 00   I   ai^'S 


RAPACES   DIURNES. 


Buse  (  Buteo  vulguris  Lcaeh.  ) 

Faucon  (  Falco  communis  Gm.  ) 

Epervier  {  Acciplter  nisus  L.  ) 

Emerillon  {Ilypotriarchis  œsalon  Briss.).  . 

Harpaye  (  Circas  aeruginosiis  L.  ) 

Crëcerelle  (Tinnunculus  alaudarius  Gm.). 


879^' 3 


iGs'  90 


58 1 

0 

1 1 

90 

a5i 

0 

5 

00 

3^9 

0 

6 

60 

325 

0 

3 

80 

i5o 

0 

3 

70 

ig^'-  1 


20 

à 

20 

0 

26 

6 

16 

8 

24 

8 

PALMIPEDES    MARINS. 


Cormoran  (  Phalacrocorax  carbo  L.  ) 

Goéland  mauleau  noir  {Larus  marinus  L.  ) 

Goéland  manteau  bleu  (Larus  argentatits  Bruun.)..  , 

Goéland  pieds  bleus  (Larus  canxts  L.) 

Goéland  rieur  (Lai-us  gelastes  L.  ) 

Sterne  (Sterna  lùrunda  h.) 

Mouette  (  Larus  ridibundus  L.  ) 


2,/l458''  o 

1,7/ii     o 
935 
374 
257 
i36 


59B'  80 
28     10 


16 
5 
3 
2 
3 


90 
3o 
35 
5o 
20 


loS'  2 

i5     7 


18 
là 

13 
16 

i3 


CORVIDES. 


Corneille  mantele'e  (Corvus  cornix  L.). 
Corneille  noire  (Corvus  corone  L.). . . . 

Pie  ( Pica  ecaudata  L.  ) 

Geai  (  Garrulus  glandar'ms  L.  ) 


502E'  5 

467  8 
187  6 
162     0 


lo^'  90 

10     5o 

4     g2 

3     56 


215''  7 
32       8 

26     3 

23       7 


PASSEREAUX. 


Pic  vert  (  Gccinus  viridis  L.  ) 

Coucou  (  Cuculus  canorus  L.  ) 

Merle  (  Turdus  merula  L.  ) 

Grive  (  Turdus  musicus  L.  ) 

Alouette  (Atauda  aivensis  L.) 

Pinson  (  Fringitla  cœlebs  L.  ) 

Bruant  ( Emberka  eitrinella  L.) 

Fauvette  d'hiver  (Accentor  tnodularis  L  ).  . .  . 

Bergeronnette  (  MotacUla  alba  L.  ) 

Hirondelle  (Oielidon  urbica  L.  ) 

Farlouse  (Antlius  pratensis  L.  ) 

Mésange  charbonnière  (Paras  major  L.)  .  .  .  . 

Rouge-gorge  (Erytliacus  rubecula  L.  ) 

Hirondelle  de  cheminée  (Hirundo  rusttca  L.  ). 


i79f  o 
128  o 
o 
o 
o 
6 
6 
3 
5 


98 
74 
4i 

25 

25 
31 
20 


»9 
18 
18 

'7 
'7 


90 
60 

35 

00 

22 

60 

62 

58 

48 

25 

00 
5o 
46 
18 


276' 

a 

20 

1 

33 

4 

27 

5 

39 

7 

23 

4 

24 

3 

26 

2 

33 

4 

i4 

5 

i6 

0 

26 

9 

25 

8 

9 

6 

—  128 


ESPECES. 


.lu 

COUPS. 


PASSEREAUX.  [Suite.) 

Bergeronnelte  boarule  (Molacilta  sulphurea  Bechst. ). 

ChaiJoiineret  (  Carduelis  elegans  Steph.  ) 

Mësauge  bleue   (Parus  cœrtileus  L.  ) 

Me'sange  à  longue  queue  (  Orytes  caudatus  L.) 

Grimpereau  (  Certhia  familians  L.  ) 

Roitelet  (Regulus  oistatus  Charl.  ) 


POIDS 

BEEL 

des  muscles 
releveurs. 


DES  MUSCLES 

releveurs 

par 

kilogramme. 


iGe'  5 

0^' 

36 

aif  8 

12   3 

0 

30 

i5  8 

10   1 

0 

ao 

.9  8 

7  3 

0 

a 

'9  ' 

7  0 

0 

la 

17  1 

5  8 

0 

10 

17  a 

PETITS    ECHASSIEKS. 


Courlis  (  Numenitts  arcuatus  L.  ) 

Huîtrier  (Hœmatopus  ostralegus  L.  ) 

Chevalier  gris   (  Totanus  fuscus  L.  ) 

Pluvier  {  Charadrius  pluvialis  L.  ) 

Barge  rousse  {Limosa  Baucri  Naum.  ) 

Gambette  (  Totanus  calidris  L.  ) 

GuiguarJ  (Morinellus  sibiricus  Lep.  ) 

Bécassine  (  Gallinago  major  Gm. ) 

Cul  blanc  (  Totanus  ochropus  L.  ) 

Gravelot  (  Charadrius  hiaticula  L.  ) 

Chevalier  stagnalile  (  Totanus  slagnatilis  Becbst.  ) . 


855^ 

0 

206 

60 

24e' 

1 

544 

0 

10 

5o 

»9 

3 

26a 

0 

3 

80 

10 

6 

'99 

0 

3 

90 

»9 

8 

181 

0 

3 

10 

'7 

1 

1 10 

0 

1 

70 

i5 

4 

io5 

0 

1 

49 

i4 

1 

9i 

5 

1 

60 

16 

9 

70 

3 

1 

o5 

1/1 

9 

56 

0 

0 

80 

a 

2 

4') 

0 

0 

66 

i3 

5 

Héron  bleu  (Ardea  einerea  L.) 
Butor  (Botaurus  stellarus  L.). 


GRANDS    ECHASSIERS. 


1,5176'  6 
1,122      o 


37S'  5o 

33       00 


346"-  7 
30       4 


GALLINACES    ET    COLOMBINS. 


Lagopède  {Lagopus  alhus  Gm.). . . 
Palombe  (Columha  lima  Briss.  )  .  .  . 
Grouse  (Lagopus  scoticus  Lath.).  . . 
Tourterelle  (  Turtus  auritas  Ray.) .  . 
Caille  (CotU7-nix  communis  Boun.). 


5976 
483 
454 
i3a 

78 


iif  4o 

12  80 

1 1  3o 

3  5o 

1   35 


igS'  0 

36  3 

34  8 

24  7 

i5  9 


CANARDS,  OIES. 


Oie  bernache  (Bernicla  brenta  Briss.  ) .  . . 

Canard  sauvage  (  Anas  boschas  L.  ) 

Siffleur  (Mareca penelope  L.) 

Pilet  (Dajila  acuta  L. ) 

Soucbet  (Spatula  clypeata  Briss.) 

Fuligule  nyroca  (Fuligula  nyroca  Guld.). 
Sarcelle  d'hiver  (Quei'quedula  crecca  L.).. 


1,1 5o5''  o 

927  5 

825  o 

726  o 

547  o 

5l3  o 

3o5  o 


i^«'  00 

l3  30 

19  00 

17  5o 

10  60 

8  80 

6  00 


i3k' 

»9 
aa 

a4 

»9 
»7 
19 


129 


Recherches  sur  la  croissance  des  enfants 
pendant  leur  premiere  annee  de  vie, 

PAR  MM.  A.  Magnan  et  Ch.  Sellet. 

La  croissance  est  l'ensemble  des  phénomènes  qui  se  traduisent ,  sous 
l'influence  d'une  nourriture  déterminée,  par  un  développement  de  l'orga- 
nisme considéré ,  portant  sur  les  trois  dimensions  de  l'espace.  Ce  fait  est 
dû  à  l'hyperplasie,  à  l'hypertrophie  et  à  la  différenciation  des  cellules 
provenant  de  la  multiplication  de  l'ovule  fécondé. 

Par  conséquent,  une  des  premières  causes  de  la  croissance  réside  dans 
une  multiplication  cellulaire  intense.  De  plus,  ces  cellules  deviennent  elles- 
mêmes  plus  volumineuses,  et  se  différencient  ensuite  pour  former  les  diffé- 
rents tissus. 

Par  suite  de  ces  trois  facteurs  qui  régissent  l'évolution  des  cellules, 
i'embryon  augmente  de  poids,  et  se  développe  dans  les  trois  dimensions. 

Il  est  une  période  de  la  croissance  qu'il  est  très  intéressant  de  connaître 
à  fond,  car  de  sa  connaissance  dépend  la  plupart  du  temps  l'état  physique 
ultérieur  de  l'enfant  :  c'est  la  période  que  forme  la  première  année  de  vie. 
Aussi  toute  recherche  à  ce  sujet  est-elle  importante ,  et  il  ne  faut  pas 
craindre  de  multiplier  les  observations. 

Jusqu'ici  la  plupart  des  auteurs  ont  fixé  les  lois  de  cette  croissance 
d'après  des  moyennes  indistinctement  prises  sur  un  grand  nombre  d'en- 
fants, à  différentes  époques  de  cette  première  année. 

11  est  préférable,  selon  nous,  de  faire  porter  les  observations  sur  un 
même  individu. 

Wallich'''a  publié  les  résultats  de  recherches  qu'avait  faites  dans  ces 
conditions  le  professeur  Pinard.  Cette  étude  a  la  valeur  d'une  expérience. 
Nous  avons  pensé  qu'il  nous  serait  possible  de  refaire  des  observations 
identiques  sur  les  enfants  des  nourrices,  à  la  Clinique  Baudelocque. 

(')  Wallich,  Sur  la  façon  de  diriger  l'allaitement  maternel  {Rev.  prat.  d'Obst. 
et  de  Pédiatrie,  Paris,  t.  7,  189/1). 


—  130 


Observation  I. 


Enfant  :  Antonin,  né  le  2  mai  1910. 

Mère:  Th.  S.  .  .,  primipare;  poids  :  88  kilogrammes. 

ÂGE.  POIDS. 

A  la  naissance 9,5oo^'' 

1   mois 3,4oo 

2 3,880 

3 4,5oo 

h 5,2i5 

5 6,o3o 

6 6,900 

7 7,35o 

8 7,800 

9 8,200 

10 8,5oo 

11 8,760 

12 8,950 


Observation  II. 


0" 

■Z.90 

0 

5io 

0 

535 

0 

565 

0 

610 

0 

63o 

0 

6/i5 

0 

660 

0 

670 

0 

680 

0 

685 

0 

690 

0 

695 

Enfant:  François,  né  le  29  mars  1910. 

Mère  :  secondipare.  1"  enfant  vivant,  âgé  de  2  ans,  nourri  par  la  mère. 

Poids  de  la  mère  :  5o  kilogrammes;  26  ans. 


AGE.  POIDS.  TAILLE. 


À  la  naissance 3,35o^' 

1  mois /i,33o 

2 5,55o 

3 6,080 

à 6,85o 

5 7,310 

6 7,7'jo 

7 8,3oo 

8 8,600 

9 8,990 

10 9,100 

11 9,25o 

12 9,600 


0 

^boo 

0 

55o 

0 

58o 

0 

600 

0 

625 

0 

65o 

0 

680 

0 

685 

0 

690 

0 

695 

0 

700 

G 

710 

0 

720 

131 


Observation  III. 


Enfant  :  Paul,  né  le  26  janvier  1910. 

Mère  :  Léonie  Al.  .  .,  primipare;  poids  :  5i  kilogrammes. 


AGE. 


POIDS. 


TAILLE. 


À  la  naissance 3,2  56^' 

1  mois 4,100 

2 4,750 

3 .' 5,4oo 

H 6,4oo 

5 7,086 

6 7)590 

7 ■. ...  7,845 

8 8,090 

9 8,25o 

10 8,55o 

11 ■..'..•..■......'..■  8,800 

12 9,o5o 


0"'  495 

o  535 

0  575 

o  6o5 

o  695 
o  '  B4o 

0  660 

0  680 

o  G80 

o  685 

o  695 

0  703 

0  710 


Observation  IV. 


Enfant  :  Roger,  né  le  1"  octobre  190g. 
Mère  :  Georgette  V.  .  .,  19  ans,  primipare. 


AGE. 


POIDS. 


taille. 


À  la  naissance 3,2  9  0°"' 

1  mois 3,900 

2 4,5oo 

3 5,200 

4 5,750 

5 6,100 

6 6,625 

7 ..  6,995 

8 7,55o 

9 8,000 

10 8,45o 

11 8,700 

12 8,900 


0" 

'5oo 

0 

520 

0 

54o 

0 

58o 

0 

600 

0 

610 

0 

620 

0 

625 

0 

64o 

0 

675 

0 

685 

0 

695 

0 

700 

—  132  — 


Observation  V. 


Enfant  :  René,  né  le  16  juillet  1910. 

Mère  :  Marguerite  D.  .  .,  primipare;  poids  :  Sa  kilogr.  5oo. 

ÂGE.  POIDS.  TAILLE. 

A  la  naissance Sjigo^"'  0"  5io 

1  mois A.aSo  0  55o 

2 5,^170  o  58o 

3 6,170  0  600 

à 6,750  0  63o 

5 7'i7o  0  65o 

6 7,/ioo  0  670 

7 8,000  0  680 

8 8,720  0  680 

9 8,i3o  o  6go 

10 9,000  0  700 

11 9)200  o  705 

12 9,3oo  0  710 

Nous  ferons  tout  d'abord  remarquer  que  les  mères  de  ces  enfants  ne 
présentaient  aucune  tare  physique;  elles  n'étaient  ni  tuberculeuses,  ni 
syphilitiques,  et  n'ont  pas  présenté  de  gros  placentas;  pour  la  plupart  elles 
ont  été  accouchées  à  Baudelocque ,  après  avoir  été  attentivement  examinées 
et  surveillées  pendant  toute  leur  gestation. 

Toutes  ces  femmes  sont  des  primipares  ;  toutes  ont  nourri  leur  enfant 
exclusivement  au  sein;  nous  ajouterons  que  ces  femmes  complétaient  sou- 
vent, selon  les  besoins  du  service,  la  ration  de  tel  ou  tel  autre  enfant  à 
chacune  des  tétées.  Ceci  vient  à  l'appui  de  l'opinion  soutenue  par  Pinard , 
que  toute  femme  a  toujours  du  lait  pour  élever  son  enfant.  Or  toutes 
celles  que  nous  avons  examinées  l'ont  fait,  et  nous  ne  connaissons  pas 
d'exemple  de  nourrice  primipare  qui  ait  dû  abandonner  son  service  faute 
de  lait. 

Pinard  dit,  d'ailleurs,  que  lorsqu'on  fournit  à  la  glande  mammaire  l'en- 
traînement régulier,  la  gymnastique  nécessaire,  on  arrive  à  lui  donner  un 
fonctionnement  maximum.  La  glande  ne  perd  sa  fonction  que  si  l'on 
commet  l'erreur  de  supprimer  une  ou  plusieurs  lélées  chez  les  femmes  qui 
se  trouvent  avoir  peu  de  lait ,  au  lieu  de  mettre  quand  même  l'enfant  au 
sein  à  chaque  tétée,  et  forcer  ainsi  la  glande  à  travailler,  quitte  à  com- 
pléter ensuite  chaque  ration  au  biberon. 

Or,  à  Baudelocque ,  nous  avons  vu  la  gymnastique  intensive  imposée  à 


—  133  — 

la  glande  mammaire  des  nourrices  ;  c'est  là  la  cause  de  leur  bon  fonc- 
tionnement. 

Ces  femmes  ne  possédaient  aucun  régime  alimentaire  spécial;  elles  ont 
eu  la  nourriture  habituelle  des  hôpitaux.  Elles  prenaient  un  repos  suffi- 
sant, et  n'ont  pas  eu  de  surmenage  dans  le  service. 

Les  enfants,  eux,  furent  nourris  jusque  vers  lo  mois  au  sein  maternel 
exclusif;  leurs  tétées  furent  aussi  bien  réglées  que  le  permet  le  fonc- 
tionnement du  service;  c'est  une  des  seules  critiques  que  l'on  pourrait 
faire.  À  chaque  tétée  l'enfant  prenait  ce  qu'il  désirait,  ce  qui  est  la  seule 
règle  de  conduite  à  suivre.  Les  bains  furent  fréquents,  quotidiens  même, 
pourrait-on  dire.  Enfin  ces  enfants  furent  très  surveillés  au  point  de 
vue  médical,  soignés  aussitôt  qu'une  perturbation  était  constatée  dans  leur 
hygiène. 

Dans  ces  conditions,  nous  voyons  que  ces  enfants  ont  augmenté  en 
moyenne  de  6  kilogrammes  pendant  leur  première  année ,  et  que  leur  taille 
s'est  accrue  en  moyenne  de  20  centimètres. 

Enfin  nous  ferons  remarquer  que  ces  enfants  ont  tous  marché  aux  en- 
virons de  10  mois.  Ce  n'est  pas  seulement  dans  leur  bon  développement 
qu'il  en  faut  chercher  la  cause  ;  mais ,  par  suite  des  occupations  de  leurs 
mères,  ils  ne  sont  pas  sans  cesse  portés  ou  surveillés;  un  peu  abandonnés 
à  eux-mêmes ,  ils  apprennent  de  bonne  heure  à  se  lever,  puis ,  peu  à  peu , 
ils  se  lancent  d'un  point  d'appui  à  un  autre. 


Au  PAYS  DU  Carbone  amorphe  (Carbonato), 
PAR  M.  Paul  Serre,  Consul  de  Frange,  Associé  du  Muséum. 

C'est  dans  l'une  des  vingt  et  une  divisions  administratives  de  la  Fédéra- 
tion brésilienne,  à  elle  seule  grande  comme  la  France,  dans  l'Etat  de 
Bahia ,  peu  peuplé  et  peu  fertile ,  producteur  de  cacao  et  de  café ,  et  rien  que 
là  au  monde,  que  se  trouve  un  curieux  minéral,  le  rrCarbonato»  (carbone 
amorphe),  identique  au  diamant  par  sa  composition  chimique,  mais  ne 
présentant  qu'une  cristallisation  confuse  par  suite  d'un  état  particulier 
de  condensation. 

Il  y  a  bien  près  de  cinquante  ans  qu'on  a  découvert  pour  la  première 
fois,  dans  le  district  de  Lençoes  (Lavras  Diamantinas),  c'est-à-dire  en  plein 
maquis  bahianais,  les  premiers  morceaux  irréguliers  de  carbone,  vilaines 
pierres  noires  isolées  dans  le  gravier  dont  le  poids  anormal  dut  seul ,  au 
début,  attirer  l'attention  des  chercheurs  de  diamants.  En  effet,  diamants 
et  carbone  se  trouvent  dans  les  mêmes  couches  alluviales. 

Actuellement ,  les  propriétaires  de  terrains  dans  les  régions  diamantifères 


—  13â  — 

possèdent  des  équipes  d'ouvriers  qui  piochent  le  sol,  notamment  dans  les 
dépressions  où  les  eaux  ont  pu  amasser  autrefois  les  précieuses  pierres ,  puis 
ils  lavent  à  la  battée  le  gravier  sablonneux  qu'ils  ont  découvert,  comme  on 
le  faisait  autrefois  pour  l'or,  en  Californie. 

Chaque  dimanche,  dans  les  principaux  villages,  se  tient  la  frfeiran 
ou  marché  du  carbone  et  des  diamants,  lequel  est  fréquenté  par  les  agents 
des  négociants  de  Bahia-capitale.  Certains  propriétaires  vendent  aussi  leur 
petit  stock  aux  mêmes  négociants,  qui  doivent  toujours  consentir  de  grandes 
avances  d'argent,  tant  la  concurrence  est  active  entre  acheteurs,  et  l'esprit 
d'économie  inconnu  parmi  les  vendeurs. 

Le  prix  du  carbone  a  beaucoup  varié  depuis  fpiarante  ans  et  la  qualité 
extra  vaut  encore  plus  cher,  aujourd'hui,  que  le  diamant  brut.  Quand  on 
commença  à  utiliser  ce  minéral,  le  plus  dur  connu,  pour  armer  les  tiges  des 
machines  à  perforer  et  pour  faire  des  filières,  sa  valeur  augmenta  très  vite, 
mais  on  se  plaint  actuellement  d'une  inquiétante  mévente.  Le  percement 
de  plusieurs  tunnels  et  les  travaux  de  raines  dans  divers  pays,  notamment 
dans  l'Amérique  du  Nord  et  au  Transvaal,  avaient  donné  un  peu  d'animation 
au  marché  local,  mais  on  a  trouvé  de  nouveaux  aciers  extradurs  que  l'on 
emploie  maintenant  dans  les  travaux  de  perforation,  et,  tout  en  changeant 
plus  souvent  les  poinçons  d'acier  que  ceux  armés  de  morceaux  de  carbone, 
les  chefs  d'exploitation  trouvent  encore  du  bénéfice. 

On  a  payé  pendant  longtemps  le  carbone  beaucoup  trop  cher  aux  mi- 
neurs, habitués  à  vivre  économiquement,  mais  joueurs  effrénés  et,  en  gé- 
néral, grands  gaspilleurs  d'argent;  actuellement,  par  suite  des  bas  prix 
consentis  par  les  acheteurs  de  Bahia-capitale,  un  grand  nombre  de  travail- 
leurs qui  ont  perdu  l'espoir  de  trouver  du  carbone  extra,  ou  du  diamant, 
quittent  la  région  de  Lençoes  pour  se  rendre  sur  les  grands  chantiers 
actuellement  ouverts  dans  l'Etat  :  port  de  Bahia,  construction  de  voies 
ferrées,  usines  hydro- électriques  du  Paraguassii  et  de  Nazareth,  perce- 
ment d'avenues  dans  la  capitale,  etc.,  où  la  main-d'œuvre,  d'ailleurs 
très  peu  productive,  est  fort  mal  rétribuée  (de  i  fr,  5o  à  2  francs  par 
jour). 

C'est  à  tort  qu'on  a  accusé  certaines  maisons  de  Bahia  et  de  Paris  d'avoir 
constitué  dernièrement  des  stocks  importants  de  carbone  afin  d'avilir  les 
prix  sur  les  lieux  de  production  et  d'organiser  ensuite  la  valorisation  de 
ce  minéral  aux  dépens  des  mineurs  bahianais  et  des  acheteurs  mondiaux. 
A  un  fftrustn  d'importateurs  européens  les  exportateurs  bahianais  oppo- 
sèrent autrefois  un  autre  tr trusts,  mais  sans  profit  pom-  personne,  et  l'ex- 
périence n'a  pas  été  renouvelée. 

Les  marchés  du  carbone,  en  Europe,  se  trouvent  à  Londres  et  à  Paris, 

Le  plus  gros  spécimen  trouvé  dans  l'Etat  de  Bahia  pesait  3, 200  carats 
environ,  et  fut  payé  160,000  francs.  11  était  de  la  grosseur  du  poing  d'un 
adulte  et  vaudrait  aujourd'hui  non  moins  de  600,000  francs.  Son  décou- 


—   135  — 

vreur,  mineur  très  frusie,  reçut  i5o,ooo  francs  pour  sa  part  et  croqua 
sottement  cette  somme  en  une  année  dans  la  région  de  Lençoes.  On  croira 
sans  peine  qu'il  n'en  eut  pas  pour  son  argent  et  qu'un  voyage  à  Paris, 
semblait,  en  l'espèce,  assez  indiqué. 

Avant  de  briser  cet  énorme  morceau  de  carbone  qu'aucun  musée  ne 
consentit  à  acheter,  on  en  prit  deux  moulages.  L'un  d'eux  est  conservé  à 
Paris  et  l'autre  à  l'Institut  historique  et  géographique  de  Sào-Salvador. 

Les  diamants  trouvés  dans  l'Etat  de  Bahia,  généralement  colorés  en 
jaune  et  en  vert,  sont  plus  durs  que  ceux  du  Gap,  mais  leur  confor- 
mation est  parfois  mauvaise  pour  la  taille  et  l'on  y  remarque  souvent  des 
défauts. 

La  valeur  officielle  du  diamant  est  la  même  que  celle  du  carbone 
(70,000  reis  le  gramme)  pour  l'application  de  la  taxe  d'exportation ,  qui  est 
de  7  p.  0/0,  mais,  comme  les  pierres  sont  faciles  à  dissimuler  dans  les 
vêtements  et  les  bagages,  les  statistiques  officielles  sont  muettes  à  leur 
égard. 

L'excellente  idée ,  préconisée  par  les  exportateurs  intéressés ,  de  payer 
une  patente  de  8,4oo  francs  par  an,  n'a  même  pas  été  prise  en  considé- 
ration par  le  Gouvernement  estadual,  qui  a  cependant  besoin  de  fonds. 

11  est  donc  impossible  de  connaître  le  montant  exact  des  exportations 
annuelles  de  diamants  et  de  carbone;  on  l'évalue  cependant  à  600,000  ou 
800,000  francs  par  mois. 

Un  Français,  M.  Minvielle,  qui  s'était  occupé  pendant  longtemps  de  la 
production  et  du  commerce  des  caoutchoucs  dans  la  région  de  Bomfin ,  vient 
de  changer  son  fusil  d'épaule.  Il  exécute  en  ce  moment  des  travaux  impor- 
tants pour  assécher  un  bras  du  fleuve  Paraguassù  où  sont  descendus  les 
alluvions  des  districts  diamantifères  et  où  des  scaphandriers  ont  déjà  trouvé 
de  jolies  pierres. 

Un  autre  de  nos  compatriotes,  M.  Appolinaire  Frot,  a  parcouru  l'État 
de  Bahia  dans  tous  les  sens  depuis  vingt-cinq  ans,  je  crois,  à  la  recherche 
de  gisements  de  cuivre,  d'or,  de  cinabre,  de  manganèse,  etc.,  notamment 
pour  le  compte  d'une  société  anglaise  de  recherches  minières;  il  a  vécu  pen- 
dant longtemps  au  milieu  de  certaines  tribus  indiennes  dont  il  parle  la 
langue,  mais  dont  il  n'a  pas  cru  devoir  adopter  le  costume  pratique  et  éco- 
nomique. 

Un  Français,  M.  Bénazet,  ancien  rr acheteur n  à  Lençoes,  pour  le  compte 
d'un  lapidaire  d'Anvers,  exploite  présentement  une  mine  diamantifère  lui 
appartenant  dans  le  district  de  Ganavieiras  (côte Sud  de  l'Etat  de  Bahia),  où 
l'on  trouve  des  diamants  de  qualité  supérieure  à  ceux  des  ffLavras  diaman- 
tinasn ,  mais  en  quantités  moindres,  et  pas  du  tout  de  carbone. 

Enfin  j'ai  vu  passer  à  Bahia  plusieurs  ingénieurs  français  qui  partaient 
à  la  recherche  de  quelque  trésor  fabuleux  dans  le  district  de  Lençoes. 
Souhaitons-leur  bonne  chance  et  prompt  retour  de  ces  steppes  désolées. 


—  136  — 

En  manière  de  conclusion ,  je  donne  ci-après  la  liste  des  firmes  établies  à 
Bahia  qui  s'occupent  de  l'exportation  des  diamants  et  du  carbone  : 

Ulmann  et  G'%  Kahn  et  G'',  J.  Sanders,  J.  B.  Machado  (Itapagipe) 
Bahia,  Theophilo  de  Mattos.  Les  trois  premières  firmes  ont  une  maison 
à  Paris. 


SOMMAIRE. 

Pageé. 
Actes  administratifs.  —  INoniinalioii  de  M.  le  D'  Marmotlan  et  de  M.  Edm<' 
Gallois  comme  Correspondants  du  Muséum.  —  Désignation  des  Pro- 
fesseurs chargés  de  représenter  le  Muséum  au  Congrès  international 
de  Zoologie  à  Monaco.  —  Présentation  par  M.  le  Professeur  Joul>in 
de  la  reproduction  du  portrait  de  M"°  de  Lamarck,  mère  de 
.l.-B.-P.-A.  Monet  de  Lamarck,  et  de  deux  photographies  représentant 
la  statue  tombale  d'Alléaume  de  Fontaines,  son  ancêtre;  eu  note,  les 
pièces  relatives  à  ce  portrait  et  à  ces  photographies,  dons  de  M.  de 
Valicourt.  —  Annonce  de  la  constitution  d'un  Comité  en  vue  d'ériger 
un  monument  à  Lamarck  sur  la  place  puhlique  de  Bazentin  (Somme), 
son  pays  natal.  —  Décès  de  M.  Achille  Finet  :  Allocution  et  Discours 
de  M.  Edmond  Perrier;  Allocution  de  M.  le  Professeur  H.  Le- 
coiute 57  à  GA 

Présentation  d'un  ouvraffe  [)ar  M.  V.  Hasenfralz 64 

Communications  : 

E.-L.  Bouvier.  Les  variations  d'une  Crevette  d'eau  douce  de  la  famille  des 

Atyidées,  YAtijœphyra  Desmnresti  Millet  [Fig.] t)5 

L.  Beklanc.  Description  de  deux  espèces  nouvelles  d'Arachnides  africaines 

du  genre  Phoroncidia  Westw.  [Araneœ  Theridiidœ)  [Fig.] 76 

M.  Vu..  Un  Hétéroraère  nouveau  de  Bolivie 79 

P.  Faijvkl.   Campagne  du  Pourquoi-Pas  ?  (Islande  et  Jan  Mayen,  191  a).  An- 

iiéhdes  Polychètes.  [  Fig.] 80 

A.  Baii.uet  et  A.  Henrv.   Observations  sur  les  Némalodes  parasites  du  genre 

Aspidodera  Baill.  et  Henry,  1919 9H 

Ed.  Lamï.  Note  sur  quelques  Coquilles  du  jfeure  Crassatella  déterminées 

par  Lamarck 99 

L.  Gkrhain.  Croisière  du  Pourquoi-Pas  ?  sur  les  côles  de  l'Islande  et  à  l'île 

Jan  Mayen  (1912)  [  Fig.  et  PI.  Il] 10') 

1  AYSsiKRE.  Note  sur  les  Mollusques  Opisthobranches  nus  rapportés  de  la  Nou- 
velle-Zemble en  1908  pa^'  M.  Cli.  Bi'nard 109 

Ed.  Le  Danois.  Note  sur  trois  nouvelles  Méduses  et  Liste  des  Co>lentérés  du 
Plaiiklou  recueilhs  à  boni  du  Ponrquoi-Pas?  dans  sa  croisière  dans 
les  mers  du  Nord 1  j  o 

P.  Hauioï.   Quelques  Cry[itogames  du  Sahara  et  des  n'-gioiis  voisines 1 1  3 

M"""  PiiiSALiv.   Hypertrophie  kystique  du  sac  endolynqibalique  chez  le  Geckit 

vcrticillatus  Laur.  [PI.  III.] 1 1() 

A.  Maonan.   Variations  de  la  surface  alaire  chez  les  Oiseaux 119 

—  Les  uiuscles  releveurs  de  l'aile  chez  les  Oiseaux laS 

—  et  (]h.  Sellet.  Recherches  sur  la  croissance  des  enfants  pendant  leur 

première  année  de  vie 129 

P.  Serre.   Au  pays  du  Carbone  auii)(|ili!'  (Carbonato) i33 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


REUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 


f      AN?JEE   1913 

N°  3 


PARIS 

IMPRIMERIE  NATIONALE 


MDCGCCXIIl  ' 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  vouloir  bien  se  rappeler  que 
l'étendue  des  notes  insérées  dans  le  Bulletin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

.Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulletin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
chés des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  que  leurs  manuscrits. 

SOCIÉTÉ 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


1.  But  et  composition  de  la  Société. 

Article  premier. 

L'Association  dite  Société  des  Amis  du  Muséum  national  d'histotre  natu- 
relle, fondée  en  1907,  a  pour  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cet  établissement,  d'enrichir  ses  collections,  ménageries,  laboratoires, 
serres,  jardins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientifiques  et 
l'enseignement  qui  s'y  rattachent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

Article  3. 

L'Association  se  compose  de  Membres  titulaires,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs,  qui  doivent  être  agréés  par  le  Conseil  d'administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  Taut  payer  une  cotisation  annuelle  d'an 
moins  10  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
fixe  de  i5o  francs. 

Pour  être  Membre  donateur,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
000  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  francs  par  an. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum ,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
ou  des  objets,  meubles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs^''. 

(')  S'adresser  pour  les  versements  à  M.  Pierre  Masson,  trésorier  de  l'Association, 
120,  boulevard  Saint-Germain. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL   D'HISTOIRE  NATURELLE. 


ANNEE   1913.  —   N"  3. 

-5*cS- 


MRRARY 

139'  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM.  ^    '^^  vokx 

^î'    t  ANICAL 
18   MARS   1913.  UAKUtN. 

PRESIDENCE   DE   M.  LOUIS   ROULE, 

PROFESSEUR  AU  MUSEUM. 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  donne  connaissanco  dos  faits  suivants  qui  sont 
relatifs  au  Muséum  : 

L'Assemblée  des  Professeurs  (Séance  du   20  février)  a  décidé 

d'attribuer,  sur  le  fonds  des  Voyageurs  naturalistes  du  Muséum  de 
l'exercice  1918,  les  indemnités  ci-après  : 

MM. 

A.  Gruvel ,  Directeur  de  lal)oratoirc  à  l'École  des  hautes  études.  9,000  fr. 

Ch.  Aliuaud,  Voyageur  naturaliste 1,000 

J.  de  Payer,  ti!\ ,  rue  Pergolèse  à  Paris 3,ooo 

le  D'  Legendre ,  Médecin  principal  de  a°  classe  des  troupes 

coloniales 3,ooo 

L.  Diguet,  Voyageur  naturaliste 3, 000 

Rallier  du  Rathy,  1,  rue  Hum])oldt,  Paris 2,000 

Perrier  de  la  Rathie,  Voyageur  naturaliste 1,000 

l'abbé  Aubert,  Missionnaire,  128,  rue  du  Rac,  Paris 1,000 

Eberhardt,  Inspecteur  d'agriculture,  Précepteur  de  S.  M.  le 

Roi  d'Annam 1,000 

Caille,  à  Dalaba  (Afrique  Occidentale  française) 5oo 

M"""  V"  Obalski,  35,  boulevard  des  Capucines,  Paris 5oo 

Total 1 8,000 

Muséum.  —  xix.  10 


—  138  — 

M.  le  Professeur  Roulk  présente  une  Baudroie  [Lophius  piscalorius 
L.)  pêcliée  dans  le  golfe  de  Gascogne,  qu'il  a  fait  monter,  étant 
données  ses  grandes  dimensions,  i  m.  65,  pour  la  placer  dans  la 
Galerie  de  Zoologie;  ce  Poisson,  dont  on  a  signalé  des  individus 
ayant  jusqu'à  2  mètres  de  longueur,  se  rencontre  dans  les  fonds 
vaseux  jusqu'à  une  profondeur  de  200  mètres  aussi  bien  dans 
l'Océan  que  dans  la  Méditerranée. 


COMMUNICATIONS. 


Note  sur  les  Mammifères 

RAPPORTÉS  DE  l'AfRIQUE  ORIENTALE  PAR  MM.  AlLUAUD   ET  JeANNEL  , 

PAR  M.  Max  Kollmann. 

La  petite  collection  de  Mammifères  rapportée  par  MM.  Ailuaud  et 
Joannel  de  l'Afiique  orientale  ne  contient  point  d'espèce  nouvelle  ;  mais 
elle  comprend  mi  certain  nombre  de  formes  caractéristiques  des  régions 
élevées  visitées  par  ces  deux  voyageurs  et  cpii  mancpiaient  à  nos  collections. 

Grocidura  fdmosa  Thos. 

Cette  espèce  est  remarquable  par  sa  fourrure  longue  et  fournie  et  par 
ses  pieds  et  sa  queue  iclativement  très  développés. 

La  couleur  générale  des  parties  dorsales  est  d'un  gris  brun  enfumé,  de- 
venant presque  noir  sur  la  croupe  ;  la  face  ventrale  à  jjeine  plus  claire.  La 
glande  latérale  est  petite,  invisible  extérieurement  et  couverte  de  poils 
bruns.  Face  dorsale  des  mains  et  des  pieds,  brune.  Griffes  postérieures 
plus  longues  que  les  antérieures.  Queue  assez  longue,  cylindrique,  non 
épaissie  à  la  base,  de  teinte  uniformément  brune  [0.  Thomas''*]. 

Cette  desci-iption  s'applique  parfaitement  au  spécimen  rapporté  par 
MM.  Ailuaud  et  Jeannel,  sauf  en  ce  qui  concerne  la  longueur  relative  des 
griffes  '*'.  Il  est  malhem-eusement  en  trop  mauvais  état  pour  que  je  puisse 
donner  ses  dimensions  complètes. 

'■'  0.  Thomas,  On  Shrews  from  British  East  Africa  [Ann.  and  Mag.,  y'""  ser.. 
Yol.  i4,  p.  286,  1904). 

(^)  Nous  devons  ia  détermination  de  ce  spécimen  à  Tobligeance  de  M.  0.  Tho- 
mas à  qui  nous  adressons  tous  nos  remerciements. 


—  139  — 

Le  grand  développement  des  extrémités  de  ce  spécimen  est  assez  remar- 
quable. Bien  cpe  les  collecteurs  ne  nous  aient  pas  rapporté  de  renseigne- 
ments précis,  on  peut,  semble-t-il,  admettre  que  C.  fninosa  est  un  animal 
fouisseur.  Notre  individu  mesure  environ  7  centimètres,  queue  non  com- 
prise. Or  les  mains  atteignent  1  o  millimètres  ;  les  ongles  très  longs  et  très 
forts,  surtout  les  trois  médians  qui  sont  fortement  recourbés,  mesurent 
5  millimètres.  Les  pieds  sont  nettement  recourbés  en  dedans  et  atteignent 
19  millimètres;  les  griffes  n'ont  que  9  millim.  5  à  3  millimètres.  Si,  par 
comparaison,  notis  examinons  une  Crocidure  de  nos  pays,  C.  rnssuln  par 
pxemj)le  de  85  millimètres  de  longueur,  nous  voyons  que  le  pied  antérieur 
mesure  7  millim.  8,  les  griffes  1  millim.  5,  le  pied  postérieur  1 1  milli- 
mètres, et  les  griffes  correspondantes  1  millimètre. 

C.  fiimosa  a  été  rencontrée  sur  le  versant  occidental  du  Kénia  (2,600  m. 
d'alt.);  d'autres  spécimens  ont  été  récoltés  dans  les  régions  de  Machakoi, 
Fort-Hall,  Nandi  et  Kekanega.  L'individu  rapporté  par  MM.  Alluaud  et 
Jeannel  provient  du  Kinangop.  L'espèce  paraît  donc  largement  répandue 
dans  l'Afrique  orientale. 

Mus.  Paris  ;  1913-^209  ;  zone  alpine  du  Kinangop  (3, 100  m.). 

Grocipura  turba  provocax  Thos. 

La  Crocidura  lurba  Dollmann  est  caractérisée  principalement  par  ses 
teintes  dorsales  bi'un  foncé,  sa  poitrine  gris  argenté,  sa  queue  assez  courte 
et  surtout  son  crâne  étroit  et  allongé,  principalement  dans  la  région 
maxillaire.  Dans  l'ensemble,  cette  espèce  se  rapproche  assez  de  C.fumosa^^K 

C.  t.  provocuœ  Thos.  diffère  de  l'espèce  type  par  sa  queue  particulière- 
ment courte  et  par  l'absence  de  la  teinte  grisâtre  de  la  poitiine;  le  crâne 
est  aussi  un  peu  plus  lai-ge'*'.  Voici  les  dimensions  de  notre  spécimen 
mises  en  regard  de  celles  du  type  de  Thomas  '''. 

DIMENSIONS. 

TYPE  SP.     ALLUIDD 

DE  THOMAS.  ET   JEA^NEt. 

Tête  et  corps 96"""o  So^^o  onv. 

Queue 5 1      0  43      0 

Pied  postérieur i5      5  i5      0 

Lar[Teur  de  la  boite  crânienne 10      3  10      o 

Longueur  condylo-incisive 3^      3  ai      o 

Largeur  maxillaire 9      5            7      5 

C'  Dollmann  (Guy),  On  a  collecting  of  Mammals,  made  by  M'  S.  A.  Ncavo, 
during  his  Expédition  in  Northern  Rhodcsia  [Ann.  and  Mag.,  8"'  ser. ,  vol.  5, 
igto,  p.  173). 

('-'  Thomas  (0.),  A  new  gcnus  of  Fruit-Bats  and  two  new  Shrews  from  Africa 
[Ann.  andMag.,  8"'  ser.,  vol.  8,  1910,  p.  111). 

(^)  Nous  devons  la  détermination  de  ce  spécimen  à  ToUigeance  de  M.  0.  Thomas. 

10. 


—  uo  — 

Notre  individu  est  donc  un  peu  plus  petit  que  celui  de  Thomas. 

Cette  Musaraigne  diffère  sensiblement  de  la  précédente  par  la  constitu- 
tion de  ses  pattes  beaucoup  moins  fortes  et  de  ses  ongles  bien  moins  déve- 
loppés. Les  pieds  postérieurs  présentent  cependant  cette  même  incurvation 
interne  que  nous  avons  trouvée  chez  C.  fumosa. 

C.  turba  provient  du  nord  de  la  Pdiodésie  (bords  du  lac  Bangveolo). 
C.  t.  fi'ovocax  a  été  rencontrée  dans  la  région  des  monts  Aberdare.  L'in- 
dividu de  MM.  Alluaud  et  Jeannel  a  été  capturé  au  Kinangop  (3,ioo  m. 
ait.).  Enfin  une  espèce  très  voisine,  C.  1.  zaodon  Osgood''',  est  originaire 
du  Mairobi. 

C.  turha  est  donc  largement  répartie  en  Afrique  orientale.  La  forme  ])ro- 
vocax  semble  localisée  dans  les  régions  élevées  (monts  x-Vberdare,  Kinangop). 

Mus.  Paris  :  igiS-aio;  zone  alpine  de  Kinangop  (3,ioo  m.). 

Grociduba  nigrofusca  Matschie. 

Cette  espèce  a  été  décrite  très  sommairement  par  Matscliie '^'.  Elle  se 
rapproche  de  C.  Martensi  Hoh.  du  sud  de  l'Afi'ique,  mais  en  diffère  par  la 
teinte  du  dos  qui  est  brun  noirâtre  au  lieu  d'être  gris  rougeàtre ,  la  face 
ventrale  est  gris  cendré  et  non  gris  argenté  ;  enfin  les  pieds  sont  sensible- 
ment plus  foncés. 

L'individu  que  j'ai  eu  entre  les  mains  était  un  jeune  ;  ses  dimensions 
étaient  un  peu  plus  faibles  que  celles  du  type;  cependant,  en  raison  de 
l'identité  de  coloration  et  en  procédant  par  élimination,  je  crois  pouvoir 
le  rapporter,  au  moins  provisoirement,  à  l'espèce  de  Matschie.  Il  serait,  du 
reste,  à  désirer  que  la  description  de  cette  espèce  fût  bien  précisée,  ce  que 
je  ne  puis  faire  sur  un  individu  jeune. 

Mus.  Paris  :  igiS-ai  i  ;  zone  alpine  du  Kilimandjaro  (9,800  m.). 

Mus  ALBIPES  Riq)p. 

Ce  Rat  est  très  répandu  en  Abyssinie,  au  Choa,  dans  le  Soudan  oriental 
et  en  Nubie. 

Un  spécimen  mâle  jeune  capturé  dans  la  région  des  forêts  inférieures 
du  Kénia  (2,^00  m.). 

LOPHUROMYS  VVoOSNAMI  ThoS. 

J'ai  examiné  deux  individus  appartenant  à  cette  espèce.  La  description 
de  Thomas  s'y  rapportant  parfaitement,  il  me  suffira  de  la  reproduire 
brièvement  ''^'. 


^''  Pub.  Ficld.  Col.  Muséum,  1910. 
(->   Matschie  (P.),  Die  Sàu[;etiere  Dcutscli-Ost-Africa. 

(''  Thomas  (0.),  Description  of  new  Mammais  from  Mount  Ruwenzori  [Ann. 
and  Mag.,  7"'ser.,  vol.  18,  p.  i36,  1907). 


—  Ul  — 

La  fourrure  est  i-aide  [  les  poils  sont  gros  et  aplatis  ] ,  de  i  o  à  1 1  milli- 
mètres de  longueur  sur  le  dos.  Régions  dorsales  intermédiaires  entre 
rr olive"  et  rr bistre n;  base  des  poils  plus  claire;  un  certain  nombre  de  poils 
d'un  blanc  enfumé  déterminent  une  moucheture  Une,  qui  peut  manquer 
dans  quelques  spécimens.  Régions  ventrales  couleur  irljoisn  ;  la  gorge  plus 
claire,  blanchâtre.  Tête  colorée  comme  le  dos;  une  aire  noire  autoui-  des 
yeux.  Oreilles  grandes,  finement  poilues,  à  marge  blanchâtre.  Dessus  des 
mains  et  des  pieds  blanc  brunâtre.  Queue  longue,  mince,  peu  velue, 
bicolore,  noirâtre  en  dessus,  couleur  chair  en  dessous. 

Région  nasale  du  crâne  allongée  ;  incisives  ressemblant  plus  à  celles  de 
Mus  qu'à  celles  des  autres  Lophuromys. 

Nos  individus  ne  s'écartent  de  la  description  précédente  que  par  la  lon- 
gueur des  oreilles,  qui  est  légèrement  plus  faible,  et  par  la  longueur  de  la 
queue  qui  est  sensiblement  plus  courte.  Mais ,  étant  données  les  variations 
étendues  de  la  longueur  de  cet  appendice  chez  la  jdupart  des  Rongeurs, 
je  ne  vois  pas  qu'il  y  ait  dans  ce  cai'actère  rien  qui  autorise  à  créer  une 
forme  nouvelle. 

DIMENSIONS. 

TTPE  FEMELIR 

DE  THOMAS.  ADULTE. 

Tête  et  corps iiS^^o  iio°""o 

Queue ni  o  76  o 

Pied  postérieur 32  5  21  0 

Oreille 28  o  20  o 

Crâne  : 

Longueur  inaxima 3o  5  3o  0 

—         basilaire 2  4  o  2/1  0 

Largeur  maxima i4  3  i5  o 

Nasaux ili  o  i3  5 

Largeur  interorbitairo , 0  7  G  .5 

Diastèmc 8  o  8  o 

I    palatine 12  4  12  7 

des  trous  palatins 6  5  .^  .5 

des  molaires  supérieures.  ...  48  ^9 

Gomme  on  le  voit ,  notre  femelle  adidte  était  un  peu  plus  petite  que  le 
mâle  type  de  Thomas.  Les  mesures  crâniennes  concordent,  néanmoins,  re- 
marquablement. 

Le  type  de  Thomas  provient  du  Ruwenzori.  Les  spécimens  de  MM.  Alluaud 
et  Jeannel  ont  été  récoltés,  l'un  au  Kénia  (2,870  m.),  l'autre  au  Kinangop 
(9,700  m.). 

Cette  espèce  semble  donc  spécialement  localisée  dans  les  hautes  mon- 
tagnes de  l'Afrique  orientale. 


—  U2  — 

Mus.  Paris  :  1 9 1 3-2 1 3 , 9,  prairies  inférieures  tlu  Kinangop  (9,700  m.  )  ; 
1913-21 4,  jeune  9,  l'orêts  supérieures  du  Kénia. 

OtOMYS  IBRORATUS  TROPICAI.IS  Tlios. 

Les  cinq  Oioimjs  que  j'ai  eus  entre  les  mains  correspondent  parfaitement 
à  la  descri[)tion  de  Thomas,  en  ce  qui  concerne  la  coloration  des  diverses 
parties  du  corps,  et  les  caractères  crâniens;  par  contre,  ils  sont  sensible- 
ment plus  petits ,  quoi(jue  bien  adultes. 

Les  régions  dorsales  sont  brun  foncé;  la  poitrine  ardoisée:  côtés  du 
museau  fauve  brunâtre  ;  pas  d'anneau  clair  autoui-  des  yeux  ;  oreilles  for- 
tement velues  ;  mains  et  pieds  couverts  de  poils  serrés,  d'un  brun  foncé; 
queue  bicolore ,  brune  en  dessus ,  blanchâtre  en  dessous. 

D'après  Thomas  ''\  les  dernières  molaires  supérieures  ont  sept  lamelles 
au  lieu  de  six,  nombre  qu'on  rencontre  dans  la  forme  irroratns  type  de 
l'Afrique  australe.  Ce  caractère  n'a  d'ailleui'S  aucune  signification.  En  effet, 
les  individus  du  Pondoland  présentent  une  variation  remar({uable  dans  le 
nombre  des  lamelles  de  la  dernière  molaire  supérieure  '"'.  Parmi  les  indi- 
vidus que  j'ai  examinés,  l'un  d'eux  n'avait  qu'un  très  petit  tubercule, 
faible  indication  de  la  septième  lamelle,  réduite  à  sa  plus  simple  expression. 

D'autre  part,  mes  individus  étaient  sensiblement  plus  petits  que  ceux 
de  Thomas.  Gomme  leui's  caractères  de  coloration  ne  diffèrent  aucunement 
et  que  leurs  mesures  crâniennes  sont  presque  identiques  à  celles  du  type 
de  Thomas ,  je  ne  crois  pas  utile  de  créer  un  nom  nouveau.  La  taille ,  pas 
plus  que  le  nombre  des  lamelles  dentaires,  n'ont  la  valeur  de  caractères 
spécifiques  chez  les  Otomys. 

DIMENSIONS. 

TYPE  FEMELLE 

DE  THOMAS  ^  .  ADILTE. 

Tête  et  corps 1 9,^""°  o  1 70""°  0 

Queue 93  0  85  0 

Pied  postérieur 3o  0  98  0 

Oreille 28  o  22  0 

(Jrâne  : 

Longueur  maxima ^3  5  ^3  9 

—        hasiiaire 35  o  35  0 

Largeur  zygomatique 21  7  19  8 

Nasaux 18  0  17  o 

Largeur  interorbitaire 3  3  3  5 

Molaires  supérieures 8  5  8  o 

Otomys  irroratus  Iropicalis  est  répandu  dans  toute  l'Alïiipic  orientale 
Irojiicale,  depuis  le  British  East  Africa  jusqu'au  Nyasaland.  Le  type  pro- 

'''  Thomas  (0.),  On  some  new  forms  of  Olomijs  {Ann.  nat.  Hist. ,  7"'  ser. 
\o\.  10,  1902). 

'-'   ScLATER  (W.  L.),  The  Mamuials  of  Soulh  Africa,  vol.  II,  1901. 


—  l/i3  — 

veuait  du  Kénia  (3,ooo  m.).  Les  individus  rapportés  par  MM.  Ailuaud  et 
Jeanne!  ont  été  capturés  au  Kénia  (2,870  m.)  et  au  Kinangop  (3, 100  m.). 
Ce  n'est  pas  d'ailleurs  la  seide  forme  (VO.  irroratus  qui  se  rencontre  au 
Kénia  :  on  y  a  trouvé  également  0.  irroratus  irroratus  et  0.  irroratus  orestcs 
Thomas. 

Mus.  Paris  :  1 9 1 3-9 1 6 , 1  d*  et  1  9 ,  zone  alpine  du  Kinangop  (  3, 1 00  m.  )  ; 
1910-217,  9  et  jeune,  forêts  supérieures  du  Kénia  (1,780  m.). 

LOPHIOMYS  BoZASI  Oust, 

H  est  réellement  fâcheux  que  le  superbe  individu  appartenant  à  cette 
remarquable  espèce  soit  en  bien  mauvais  état  ;  mais  il  a ,  paraît-il ,  été  arraché 
de  la  bouche  d'un  Léopard.  J'ai  pu  néanmoins  le  comparer  au  type  d'Ous- 
talet  '"'  conservé  dans  les  galeries  du  Muséum.  Il  n'en  diffère  à  aucun  point 
de  vue.  La  fourrure  est  longue  et  fournie;  le  pelage  de  la  région  dorsale 
est  séparé  de  celui  des  flancs  par  une  sorte  de  sillon  longitudinal  où  sont 
implantés  des  poils  blanchâtres  assez  gros  et  mous,  complètement  couchés 
siu'  la  peau.  Dans  l'ensemble,  le  pelage  est  noir,  mais  de  grandes  taches 
blanches  se  rencontrent  sur  les  flancs ,  au-dessus  et  au-dessous  de  l'œil ,  à 
l'extrémité  de  la  queue.  Les  pieds  sont  recouverts  de  poils  noirâtres  clair- 
semés laissant  apercevoir  la  peau. 

Je  profite  de  cette  occasion  pour  donner  une  série  de  mesures  précises 
des  deux  individus  de  L .  Bozasi  que  j'ai  eus  entre  les  mains.  Les  mesures 
d'Oustalet  sont  incomplètes  et  en  partie  inexactes. 


Tête  et  corps 3oo 

Queue  (sans  la  touffe  terminale) 170 

Oreille a  5 

Pied  antérieur 33 

Pied  postérieur 65 

Crâne  : 

Largeur  maxima 68 

condylobasale 63 

basilaire 61 

nasaux ai 

Longueur  /   frontaux 20 

pariétaux 16 

diastème 16 

molaires  supérieures li 

Largeur  maxima 43 

maxima  des  frontaux 2  5 

minima  (=  largeur  in terorbi taire  ).  1 6 


Large 


ur 


DIMENSIONS. 

MÂLE 

ADULTE 

i°""0 

3oo"°"oenv. 

0 

900 

0 

0 

25 

0 

0 

3o 

0 

0 

48 

0 

mm^j 

g  3m.. 

'0 

5 

5q 

5 

0 

56 

5 

0 

22 

8 

1      5 

19 

5 

0 

i3 

0 

5 

i5 

0 

0 

i3 

0 

8 

ho 

0 

0 

25 

0 

0 

i3 

0 

^''  OnsTALET  (E.),   Sur  une  nouvelle  espèce  de  Rongeur  du  genre  Lophiomys 
{Bull.  Mus,  Paris,  t.  VIII,  1902  ,  p.  397). 


—  \àà  — 

Les  Zo/)/j(OJw^s  sont  esseatiellement  localisés  en  Afrique  orientale,  princi- 
palement dans  les  régions  élevées.  L.  Bozasi  type  provenait  de  la  région  des 
Gallas,  à  3,ooo  mètres  d'altitude.  Le  spécimen  de  MM.  Alluaud  et  Jeanuel 
a  été  capturé  au  Kénia  (9,600  mètres  altitude). 

Muséum  de  Paris,  1913-219,  d*  adulte. 

Tachyoryctes  splendens  ibeanus  Thos. 

T.  splendens  est  largement  répandu  dans  l'Afrique  orientale.  On  en  a 
distingué  plusieurs  sous-espèces,  notamment  T.  splendens  ibeanus  décrite 
par  Thomas  '''  d'après  quelques  individus  récoltés  au  Kénia.  Les  deux 
beaux  spécimens  de  Tachyoryctes  que  nous  devons  à  MM.  Alluaud  et  Jean- 
nel  appartiennent  sans  aucun  doute  à  l'espèce  T.  splendens,  et  plus  spécia- 
lement à  la  sous-espèce  ibeanus.  Cette  dernière  se  distingue  en  effet  nette- 
ment du  type  par  sa  grande  taille ,  ce  qui  est  particulièrement  visible  dans 
les  dimensions  comparées  du  crâne. 

Ci-dessous ,  je  donne  comparativement  les  mesures  du  crâne  du  type  de 
Thomas  et  de  l'un  des  spécimens  que  j'ai  eus  entre  les  mains. 

Comme  on  le  verra,  il  y  a  coïncidence  presque  parfaite. 

DIMENSIONS. 


TYPE  FEMELLE 

DE  TBOHiS.  ADULTE. 


Longueur  basilaire lid"""  o-i  1  """  5  4i°""  0 

Longueur  maxima 36      0-82      .5  35      1 

Diastème 18      3-i9      0  19      o 

T.  splendens  est  répandu  dans  l'Afrique  orientale  depuis  l'Abyssinie 
jusqu'au  Kilimandjaro.  T.  splendens  ibeanus  type  provenait  du  Kénia.  Les 
spécimens  de  MM.  Alluaud  et  Jeannel  ont  été  récoltés  au  Kénia  et  au 
Kinangop. 

Mus.  Paris,  1918-218,  9  pleine,  forêts  supériem'es  du  Kénia, 
2,870  mètres;  1918-919,  zone  alpine  du  Kinangop,  3, 100  mètres. 

(1)  Thomas  (0.),  List  of  Mammais  obtained  by  M.  J.  Mackinder  during  bis 
récent  expédition  to  Mount  Kenia,  British  East-Africa  {Proceed.  Zool.  Soc,  1900, 
p.  179). 


Muséum.  — 


M.  Menegaux. 


Pl.  IV. 


1.  Paradisea  Duivenbodei  nov.  sp.  —  2.  P.  Guilielmi  Cab. 

3.  P.  ininof  Shaw.  (Réduction  :  i/5.) 

(La  forme  des  piumes  est  indiquée  au-dessous  des  figures.) 


165 


—  Id5  — 


DeSCIÎIPTION   de    deux   nouveaux    PinADISIEnS  (PaRADISEA  DuiVENBODEl 
ET   p.    RAGGIANA    SORORIa)    DES    COLLECTIONS  DU  MusÉUM , 

PAR   M.  A.   MeNEGAUX. 

1°  Paradisea  Duivenbodei  nov.  sp. 

Plaque  frontale  verle  se  prolongeant  jusqu'au  milieu  des  yeux;  milieu  du 
jugulum  vert;  dos  jaunâtre  ;  petites  susalair  es  jaunes  (voir  planche). 

d  ad.,  lue  près  dTaonr,  dans  la  baie  Geelvink  (M.  Seng),  Nouvelle- 
Guinée  hollandaise. 

Don  de  M.  Renesse  de  Duivenbode. 

Les  plumes  vertes  du  front  et  du  vertex  de'passent  le  milieu  de  l'œil  ; 
elles  s'avancent  moins  loin  que  sur  P.  Guilielmi  Gab. ,  où  la  plaque  descend 
sur  l'occiput  en  s'arrondissant  vers  l'arrière,  et  aussi  que  siu*  P.  rubra  Daud. 
où  elles  se  réunissent  en  arrière  de  l'œil  avec  celles  des  joues.  Sur  P.  apoda 
L. ,  P.  raggiana  Sel. ,  la  bande  verte  frontale  est  limitée  par  la  ligne  qui 
joint  les  bords  antérieurs  des  deux  yeux. 

Le  menton  et  la  gorge  sont  verts  et  les  plumes  sont  arrondies  à  leur 
extrémité.  Sur  les  côtés,  les  plumes  vertes  n'arrivent  pas  jusqu'à  la  com- 
missure postérieure  de  l'œil ,  comme  sur  P.  raggiana  et  P.  aiwda  ;  elles 
s'avancent  moins  que  sur  P.  ruhra  et  surtout  que  sur  P.  Guilielmi.  Gette 
plaque  verte,  qui  a  la  même  largeur  que  sur  P.  apoda  et  P.  minor,  ne 
cesse  pas  brusquement  au  niveau  du  jugidum,  comme  sur  P.  apoda, 
P.  minor  Shaw  et  P.  maria  Rcliw. ,  mais  elle  se  continue  par  des  plumes 
pointues  qui  ont  leur  extrémité  verle  ;  leur  nombre  va  diminuant  peu  à 
peu  et,  vers  la  fin,  les  pointes  vertes  sont  un  peu  durcies.  La  plage  ainsi 
délimitée  rappelle  celle  si  verte  de  P.  Guilielnii  dont  les  plumes  vertes 
descendent  assez  loin  en  formant  un  angle  aigu.  On  sait  que ,  sur  P.  rag- 
giana et  P.  rubra,  la  plage  verte  de  la  gorge  est  séparée  du  jugulum  par 
une  mince  bande  jaune  orangé.  Par  la  forme  des  plumes  vertes  de  la  gorge , 
ce  nouveau  Paradisier  rappelle  P.  raggiana;  par  celle  du  jugulum,  P.  Gui- 
lielmi. La  poitrine  et  l'abdomen  sont  d'un  pourpre  un  peu  plus  foncé  que 
sur  P.  apoda.  Ces  sous-caudales  y  sont  aussi  plus  foncées,  comme  sur 
P.  minor. 

Les  plumes  des  parties  supérieures  sont  orangées  sur  la  tête  et  les  côtés 
du  cou;  elles  rappellent  P.  raggiana;  mais,  sur  le  dos,  elles  s'étendent 
jusqu'au  croupion,  comme  sur  P.  Guilielmi,  et  sont  d'un  jaune  beaucoup 
moins  pâle  que  siu-  ce  dernier. 

Les  petites  couvertures  supérieures  des  ailes  seules  sont  jaune  vif,  ce 
qui  différencie  ce  nouveau  Paradisier  de  P.  apoda  et  rappelle  P.  raggiana. 


—  U6  — 

La  structiu-e  des  plumes  des  parures  rappelle  P.  apoda  el  non  celles  de 
P.  minor.  Ces  plumes  sont  un  peu  plus  courles,  moins  fournies,  plus  déli- 
cates et  moins  flexibles  que  sur  ces  deux  derniers.  Elles  sont  très  déliées, 
surtout  vers  la  pointe  où  les  barbules  deviennent  extrêmement  courtes  et 
ténues.  Les  plus  délicates  sont  placées  en  dedans  des  faisceaux.  Les  barbes 
sont  espacées  et,  tout  en  diminuant  de  longueur  et  s'insérant  à  angle  plus 
aigu,  elles  se  continuent  plus  près  de  l'extrémité  du  rachis. 

Sur  P.  minor,  le  rachis  est  plus  flexible ,  les  barbes  sont  plus  serrées  et 
les  barbules  s'accrochent  pour  former  ainsi  une  palette.  Sur  P.  Guiliclmi, 
la  structure  est  tiès  difl'érente  :  le  rachis  est  très  délicat,  les  barl»es  sont 
fines  et  très  longues  et  portent  des  bai-bules  assez  fines,  qu'on  ne  peut  voii' 
qu'à  la  loupe,  eu  sorte  que  ces  plumes  rappellent  les  plumes  ornementales 
des  Aigrettes. 

Coloration.  —  Vues  en  dessus,  les  parures  sont  d'un  pourpre  pâle,  par- 
fois à  reflets  blanchâtres.  En  dessous,  la  couleur  est  la  même  dans  la  moitié 
ultime,  mais  la  base  des  faisceaux  est  d'un  jaune  difficile  à  définir,  étant 
donné  que  les  vexilles  internes  ont  la  couleur  du  reste,  c'est-à-dire  sont 
pourpré  pâle,  tandis  que  les  vexilles  externes  sont  jaunes.  C'est  cette  der- 
nière couleur  qui  prédomine. 

On  trouve  en  outre,  sur  le  côté  externe  de  chaque  faisceau,  un  certain 
nombie  de  plumes  courtes,  mais  de  longueur  variable,  dont  les  vexilles 
sont  peu  larges  et  dont  les  barbes  s'allongent  et  deviennent  parallèles  au 
rachis  vers  l'extrémité;  la  vexille  externe  de  cette  région  est  colorée  en  rouge 
carmin  vif.  On  retrouve  les  mêmes  plumes  avec  des  colorations  d'intensité 
variable  sur  P.  apoda,  maria  et  raggiana.  Sur  ce  dernier,  la  coloration  est 
assez  intense  pour  tirer  sur  le  noir,  mais  la  vexille  interne  est  moins  forte- 
ment colorée.  Sur  P.  Guiliehni,  les  mêmes  plumes  ont  leurs  vexilles  extei'nes 
plus  vineuses. 


DIMENSIONS. 


Longueur  totale  (avec  les  fiiels) 89""  0 

Longueur  totale  (sans  les  filets) hi     0 

Aile 19     G 

Queue  (sans  les  filets) \h     0 

Filets 6a     o 

Parures /j.3      o 

Culmen 3     0 

2°  Paradisea  raggiana  sororia  nov.  subsp. 

Ce  Paradisier  se  distingue  de  P.  raggiana  Sel.  typique  par  son  dos  tout 
entier  qui  est  lavé  de  jaune  et  par  une  bande  médiodorsale  jaune  vif  se 
prolongeant  sur  les  sous-caudales. 

Localité  :  ?  d*  ad.  acquis  de  M.  Mantou. 


—  U7  — 

Les  plumes  des  côtés  du  dos  et  des  petites  couvertures  des  ailes  ont 
toutes  leurs  barbes  terminales  teintées  de  jaune,  couleur  à  travers  laquelle 
on  aperçoit  la  base  pourprée  des  plumes  sous-jacentes.  Le  long  du  dos,  les 
barbes  terminales,  parallèles  au  rachis,  ont,  sur  une  longueur  de  a  centi- 
mètres, une  couleur  jaune  vif  et  forment  ainsi  une  bande  médiane  jaune 
orangé  vif  qui  se  continue  sur  le  croupion  et  les  sous-caudales,  et  atteint 
ainsi  le  milieu  des  rectrices  ordinaires,  un  peu  avant  la  fin  des  petites 
barbes  porlées  par  les  deux  filets  caudaux.  Sur  P.  raggiana  typique,  les 
barbes  des  deux  filets  sont  plus  grandes  et  s'avancent  plus  loin  sur  la 
queue. 

Sur  P.  ragg.  sororia,  la  base  des  parures  est  d'un  carmin  plus  clair  et 
plus  vif  que  sur  P.  raggiana. 

Les  dimensions  sont  les  mêmes  que  celles  de  P.  raggiana. 

J'ajouterai  que  M.  Renesse  de  Duivenbode  a  fait  don  au  Muséum,  en 
1910,  d'un  Parolia  Diiicenbodei  Roth.  qui  provenait  de  l'Hinterland 
d'Yaour,  dans  la  baie  Geelvink,  Nouvelle-Guinée  liollandaise.  Il  est  pro- 
bable que  le  spécimen  décrit  par  Sir  W.  Rothschild  (voir  Ibis,  1911, 
p.  355),  dont  il  n'indique  pas  la  provenance,  était  de  la  même  localité. 

II  est  intéressant  de  faire  remarquer  que  celui  que  possède  le  Muséum 
est  le  deuxième  connu,  mais  malheureusement  il  lui  manque  les  deux 
longues  plumes  occipitales. 


Sur  uyE  nouvelle  forme  d'Ammodramus 
DE  LA  Colombie  et  de  l'Equateur, 

PAR  M.  A.  Menegaux. 

Dans  un  travail  sur  les  Oiseaux  publié  in  Arc  de  Méridien  éqttatorial  en 
Amérique  du  Sud  (t.  IX,  1890),  j'avais  cité  un  mâle  de  Coturniculus  savan- 
narum  fasserinus,  rapporté  de  Quito  par  M.  Raer  (n"  196  è/s).  Cette 
espèce  de  l'Amérique  du  Nord  n'avait  pas  encore  été  signalée  aussi  loin  vers 
le  Sud.  Gomme  je  ne  possédais  que  ce  spécimen  de  l'Equateur  et  que  les 
matéi'iaux  de  comparaison  me  manquaient ,  puisque  je  n'avais  à  ma  dispo- 
sition qu'un  spécimen  [Ammodromus  sav.  jjerpallidus)  de  l' Arizona  et  un  du 
Mexique,  j'avais  supposé  qu'il  pouvait  y  avoir  erreur  de  localité  ou  inter- 
version d'étiquettes.  Je  faisais  pourtant  remarquer  rrque  les  parties  noires 
sont  un  peu  plus  foncées  que  sur  A.  s.  fasserinus  Wils. ,  de  même  que  la 
mandibule  supérieure. 

Cette  forme  vient  d'être  collectée  par  MM.  Richardson  et  E.  Miller,  près 
de  Cali,  dans  la  vallée  du  Cauca,  et  décrite  par  Ghapmann  in  BulJ.  Amer. 


—  U8  — 

Mus.  of  Nat.  Hist.  (1912,  vol.  XXXI,  p.  161)  sous  le  nom  d' Ammodramus 
savunnarum  caucœ.  Cette  forme  est  plus  foncée  que  A.  sav.  australis  Mayn. 
(forme  méridionale  de  A.  sav.  passerinus  Wils.) .  les  plages  noires  au  milieu 
des  plumes  sont  plus  grandes,  les  plages  châtaines  sont  plus  étroites  et  plus 
foncées,  et  les  bordures  des  plumes  plus  grises,  tirant  moins  sur  le  fauve. 
Cette  forme,  l'une  des  plus  intéressantes  rapportées  par  l'expédition  de 
la  Colombie ,  a  été  collectée  en  avril  1911  et  en  décembre.  Les  dates  et  les 
plumages  indiquent  que  ces  Oiseaux  sont  résidents  en  Colombie  et  non  de 
passage.  Il  est  donc  certain  que  la  forme  rapportée  par  M.  Baer  provient 
bien  de  l'Equateur,  et  qu'elle  appartient  à  la  forme  A.  sav.  caucœ  Chapm. 
Les  dimensions  que  j'indique  sont  pourtant  un  peu  supérieui-es  à  celles 
des  spécimens  étudiés  par  Cliapmann. 

Long.  tôt.  :  12.5;  aile,  63;  queue,  5o;  culmen,  11;  tarse,  31. 
Chapman  :  aile,  60;  queue,  47;  culmen,  12;  larse,  18. 

Le  spécimen  de  l'Equateur  appartenant  au  Muséum  est  donc  le  quatrième 
connu  de  la  nouvelle  sous-espèce  et  le  premier  de  l'Equateur. 


CoflTRlBUTIO?!    À    LA  FlORE  DE  LA    GvYANE   FRAfIÇAISE, 

PAR  M.  R.  Benoist. 


1.  Plantes  récoltées  par  M.  Brousseau. 

Les   plantes  suivantes   ont  été  rapportées  on    1890   par   M.  Georges 

Brousseau  d'un  voyage  dans  la  Haute-Guyane;  malgré  le  petit  nombre 

des  espèces  récoltées,  cette  collection  en  contient  deux  nouvelles  pour  la 
Guyane  française. 

JCSSI^A  LINIFOLIA  Valll. 

MOLLUGO  VERTICILLATA  L.  Var.  LINEARIS  Fcnzi. 

DiODiA  HYssopiFOLiA  Cham.  et  Schlecht, 
Heliotropium  helophilum  Sart. 

VlTEX  MULTIFLORA  Miq. 

CypERus  coMosus  Poir. 

FiMRRiSTYLis  LiMOSA  Poepp.  et  K.  —  Pas  encore  indiqué  en  Guyane 
française. 

F.  Vahlh  Link.  —  Pas  encore  indiqué  en  Guyane  française. 

SciRPUS  MICRANTHUS  Vahl. 


U9 


II.  Plantes  récoltées  par  M.  E.  Le  Moolt. 

M.  E.  Le  Moult,  Naturaliste,  pendant  un  séjour  à  la  Guyane  française, 
à  Saint-Laurent-dH-Maroni  (1907-KJ08)  ,a  récolté  quelques  plantes  dont 
il  a  fait  don  au  Muséum.  Voici  la  liste  de  ces  espèces  : 

ViSMIA  CAYENNENSIS  PerS.   (u°    19). 

Sterculia  pruriens  Schum.  (n"  i3). 
Stigmaphyllum  fulgens  Juss.  (n"  17). 
TaPURA  GUIANENSIS  Aubl.  (n°  ilx). 
Clitoria  arborescens  Ait.  (n"  3o). 

Tephrosia  toxicaria  Pers.  —  Les  jeunes  branches  et  les  feuilles  jetées 
dans  l'eau  empoisonnent  les  Poissons. 

Tamarindus  indica  L.  —  Introduit. 
Hirtella  americana  L. 
Gacoucia  coccinea  Aubl.  (n"  9). 

Melaleuca  leucadendron  L.  (n"  1).  —  Plante  de  l'Asie  tropicale  et  de 
rOcéanie,  introduite  à  la  Guyane. 

GnsTAviA  augusta  L.  (n°  2). 
Lecythis  longipes  Poit.  (n°  12). 

MiCONlA  PRASINA  D.  G.   (u"  7). 

Passiflora  coccinea  Aubl. 
MiKANIA  AMARA  Willd.  (n"  34). 
Wulffia  stenoglossa  d.  g. 
Palicourea  GUIANENSIS  Aubl.  ( n°  Sa). 
Geph.elis  tomentosa  Valil.  (n"  i5). 

Heliophytum  wdicdm  d.  g,  —  Plante  attirant  les  Papillons,  particuliè- 
rement les  Syntomides  et  les  Heliconia. 

Petrea  macrostachya  Benth.  (n"  q5). 
Phyllanthus  Niruri  Muell. 

DiOSCOREA   Sp. 

Gyperus  compressus  L.  (?)• 
Becqderelia  muricata  Nées  (n°  5). 
Andropogon  bicorne  L. 


—  150  — 

Les  Jardins  botaniqves  et  zoologiques, 
LES  Musées  d'Histoire  naturelle  de  Buenos-Aïres  et  de  La  Plat  a  (') , 

PAR  M.  Albert  Coitald. 

Au  cours  d'un  voyage  dans  rAmérique  du  Sud  dont  les  deux  capi- 
tales, Buenos-Ayres  et  Rio-de-Janeiro,  avaient,  depuis  longtemps,  tente  ma 
curiosité,  je  n'ai  pas  manqué  de  visiter  leurs  jardins  botaniques  et  zoo- 
logiques qui  sont,  pour  les  touristes,  un  des  spectacles  les  plus  attrayants, 
les  plus  nouveaux  par  certaines  parties,  qu'ils  ont  pu  imaginer  en  com- 
posant leur  programme  de  voyage. 

Il  m'a  paru  que  l'honneur  de  faire  partie  de  la  Société  des  Amis  du  Mu- 
séum national  de  France  me  faisait  un  devoir  de  vous  rendre  compte  de 
mes  impressions  après  plusieurs  visites  aux  jardins  municipaux  de  Buenos- 
Ayres.  Je  n'avais  pas  de  mission  officielle  et  je  ne  me  trouvais  pas  dans  les 
conditions  nécessaires  pour  en  solliciter  une.  Cependant,  grâce  à  la  par- 
faite obligeance  de  notre  compatriote  M.  Charles  Thays,  Directeur  des  Parcs 
et  Jardins  de  Buenos-Ayres,  et  de  M.  Clémente  Onelli,  Directeur  du  Jar- 
din zoologique  de  la  capitale  argentine,  il  me  sei-a  possilde  de  donner  plus 
que  des  impressions,  et  je  pourrai,  outre  mon  témoignage  de  touriste, 
apporter  quelques  renseignements  techniques  sur  le  fonctionnement  de 
ces  deux  magnifiques  établissements,  trop  peu  connus  en  France. 

Ma  très  modeste  enquête  n'aura  la  prétention  de  rien  apprendre  ni  de 
rien  suggérer  à  mes  éminents  collègues  de  la  S.  A.  M. 

A  titre  de  préambule  de  ce  rapport,  je  voudrais  tout  d'abord  m'acquitter 
d'une  dette  contractée  envers  MM.  Charles  Thays  et  Clémente  Onelli  pour 
la  parfaite  bonne  grâce  avec  laquelle  ils  se  sont  mis  à  ma  disposition,  au 
cours  de  mes  visites  dans  leurs  étabhssements, 

M.  Thays  est  Français  d'origine  ;  ancien  collaborateur  d'Alphand ,  dans  le 
Service  des  promenades  et  plantations  de  la  Ville  de  Paris ,  il  fut  choisi  à  la 
suite  d'un  concours  pour  créer  un  vaste  parc  dans  la  ville  de  Cordoba  :  son 
œuvre  obtint  tous  les  suffrages,  et  bientôt  (5  mai  1891  )  il  fut  appelé,  après 
un  nouveau  et  brillant  concours,  à  la  direction  des  parcs  et  jardins  de  Bue- 
nos-Ayres, où  il  conquit  rapidement  ses  grandes  lettres  de  naturalisation 
par  les  immenses  services  qu'il  sut  rendre.  S'il  s'attache  à  entretenir  et  à 
parer  les  jardins  publics,  ainsi  que  le  magnifique  parc  de  Palermo  (le  Bois 
de  Boulogne  de  Buenos-Ayres),  il  est  aussi  le  créateiu*  de  magnifiques 
squares  et  le  fondateur  du  Jardin  botanique  :  car,  à  l'époque  oii  il  en  fut 
nommé  le  Directeur,  l'établissement  aurait,  en  certaines  de  ses  parties, 

C  Rapport  adressé  à  M.  Edmond  Perrier,  Président  de  la  Société  des  Amis 
du  Muséum,  Directeur  du  jMuséum  d'Histoire  naturelle. 


—  151  — 

surtout  mérité  d'être  qualifié  de  jardin  potager,  si  j'en  crois  certains  ren- 
seignements ironiques. 

C'est  à  son  inqiulsion  tenace,  h  son  habileté  diplomatique,  à  sa  science 
comme  à  sa  conscience,  que  la  capitale  fédérale  doit  cette  parure  nouvelle 
de  parcs  magnifiques,  d'avenues  verdoyantes,  oii  l'agrément  et  l'hygiène 
trouvent  également  leur  compte.  11  a  réalisé  le  plus  cher  des  vœux  de  la 
population  et  de  la  municipalité  huénarienne,  suivant  un  programme  que 
son  maître,  le  regretté  M.  Alphand,  n'eût  pas  désavoué. 

Et  ce  n'est  pas  seulement  dans  la  capitale  fédérale  qu'il  a  rendu  de  signa- 
lés services  comme  hygiéniste  et  crdécorateur^  floral.  On  lui  doit  le  plan 
de  plus  de  quatre-vingts  parcs  ou  jardins  publics  soit  dans  la  République 
Argentine,  soit  dans  les  capitales  du  Sud-Amérique,  Montevideo,  Santiago 
du  Chili,  Valparaiso,  Rio  de  Janeiro  et  Maranhao.  Enfin  une  centaine  de 
jardins  privés  ont  été  conçus  et  exécutés  d'après  ses  plans,  et  parfois  sous 
sa  surveillance.  A  Buenos-Ayres ,  les  arbres  des  places  ou  avenues  qu'il  a 
plantés  formeraient  une  foret:  on  en  compte  près  de  i5o,ooo  (1^9,000 
eu  1910).  Au  fur  et  à  mesure  que  s'ouvrent  des  voies  nouvelles,  avant 
que  les  maisons  se  construisent  et  que  le  gaz  ou  l'électricité  arrivent, 
M.  Thays  plante  des  arbres  pour  la  joie  des  yeux  et  la  santé  de  tous. 

M.  Thays  a  eu  la  bonne  fortune  d'avoir  affaire  à  une  municipalité  et  à 
des  intendants  qui  ne  lui  ont  marchandé  ni  ia  confiance,  ni  l'argent''^;  ils 
ne  se  sont  pas  dit,  les  uns  ou  les  autres,  comme  dans  la  fable  de  La  Fon- 
taine : 

A  quoi  bon  charger  notre  vie 
Des  soins  d'un  avenir  qui  n'est  pas  fait  pour  nous? 

Mais  bien  au  contraire  : 

Nos  arrière-neveux  nous  devront  cet  ombrage .  .  . 
Gi.'la  même  est  un  fruit  que  l'on  goûte  aujourd'hui. 

^''  C'est  ainsi  que  M.  C.  Thays  a  eu  les  moyens  de  publier  un  magnifique  ou- 
vrage intitulé  El  Jardin  botanico  de  Buenos  Aires,  20  mai  1910;  on  y  trouve  non 
seulement  la  description,  le  plan  et  ia  reproduction  des  principaux  sites  de  ce 
jardin ,  mais  en  outre  :  un  premier  catalogue  des  familles  de  plantes  qui  y  sont 
représentées;  un  second  catalogue  de  toutes  les  espèces  originaires  de  la  Répu- 
blique Argentine  et  des  pays  limitrophes  qui  y  sont  cultivées,  désignées  par  leur 
nom  scientifique  et  leur  nom  vulgaire  ;  des  listes  de  plantes  suivant  les  grandes 
régions  du  giobe;  des  listes  de  plantes  industrielles  indigènes  et  exotiques;  des 
listes  de  plantes  dont  on  peut  utiliser  le  bois,  les  gommes  et  résines,  le  tannin, 
les  principes  colorants  ou  aromatiques,  les  fibres,  les  propriétés  médicinales  ;  des 
listes  des  plantes  vénéneuses ,  des  espèces  végétales  diversement  attaquées  par  les 
Sauterelles.  Cet  ouvrage  se  distingue  par  le  grand  nombre  des  illustrations  qui  le 
rendent  agréable  aux  yeux  ;  il  n'est  pas  de  page  où  l'on  ne  rencontre  le  fidèle  por- 
trait, rendu  par  la  photogravure,  des  arbres,  arbustes  et  plantes  en  fleur  de  l'Ar- 
gentine ;  il  règne  une  union  parfaite  entre  la  science  et  l'art.  J.  K.  d'H. 


^  152 


T.  Jardin  botanique. 


Cet  établissement,  qui  répond  à  peu  près  à  une  partie  de  ce  que  nous 
appelons  à  Paris  le  Jardin  des  Plantes,  parce  qu'ici  et  là-bas  cette  déno- 
mination s'applique  à  un  Musée  d'arbres  et  de  fleui-s ,  est  d'institution  assez 
récente ,  puisqu'il  date  de  l'époque  où  M.  Cbarles  Thays  en  fut  nommé  direc- 
teur, c'est-à-dire  du  commencement  de  l'année  1899.  Il  occupe  une  super- 
ficie de  90,096  mètres  carrés,  à  la  rencontre  de  deux  belles  avenues.  Pour 
venir  à  bout  des  difficultés  matérielles  d'installation ,  il  fallut  à  peu  près 
six  ans  de  travaux  ;  il  ne  fut  accessible  au  public  que  vers  le  milieu  de 
1898.  Il  fallut  niveler  sur  quelques  points,  rendjlayer  ou  déblayer  sur 
d'autres,  suivant  les  indications  d'un  pian  général  soumis  à  la  municipa- 
lité et  adopté  ])ar  elle,  et  dont  l'objectif,  qui  aurait  paru  trop  ambitieux  à 
d'autres  organisateurs  et  qui  sembla  d'une  portée  facile  h  l'esprit  tenace  et 
ingénieux  de  M.  Thays,  était  de  grouper,  par  familles,  par  lieux  d'origine, 
les  différentes  productions  végétales  de  l'Argentine. 

Ce  plan  fut  suivi  à  la  lettre  :  il  fut  heureusement  complété  par  la  créa- 
lion  de  sections  forestières  et  florales  pouvant  donner  l'illusion  de  parterres 
étrangers,  étalant  leurs  curieux  spécimens  de  plantes  exotiques,  avec  une 
méthode  disposilive  qui  pouvait  à  la  fois  satisfaire  le  savant,  par  une  docu- 
mentation exacte,  et  l'artiste,  par  une  décoration  d'un  coup  d'œil  pitto- 
resque. 

Outre  l'indispensable  bâtiment  central  où  se  trouvent  la  Direction  et  les 
bureaux  d'administration,  l'établissement  comprend  : 

Le  Jardin  romain,  qui  est  un  raccourci,  à  quelques  égards,  du  Jardin 
de  Pline  le  Jeune  au  \ned  dos  Apennins,  sur  les  bords  du  Tibre,  et  qui  en 
rappelle  les  arbres  familiers  :  l'Ormeau,  le  Peuplier,  le  Pin,  le  Cyprès,  le 
Laurier,  le  Platane,  le  Buis,  l'If,  le  Myrlhe,  etc.  D'ailleurs,  pour  ne  pas 
être  trompé  sur  la  dénomination  de  ce  jardin ,  on  y  a  heureusement  placé 
la  statue  de  Pline  et  le  groupe  fameux  de  la  Louve  allaitant  Romulus  et 
Rémus. 

Le  Jardin  français,  qui  veut,  par  ses  lignes  sobres,  par  sa  disposition 
correcte,  par  son  parti  pris  de  symétrie,  en  dépit  des  diflicultés  de  déni- 
vellement, rappeler  les  œuvres  horticoles  de  Lenôtre,  et  qui  évoque  aussi 
la  production  forestière  de  la  France  :  Platane,  Ormeau,  Frêne,  Lilas,  Lau- 
rier-Thym, Buis,  If,  Cyprès,  Jasmin,  Rosier,  Boule  de  neige.  Cytise,  etc. 
Les  Ormeaux,  les  Ifs  et  les  Buis  sont  taillés  syraélriquenient  et  dessinent 
des  allées  solennelles,  à  la  mode  du  temps  de  Louis  XIV.  C'est  un  pastiche 
charmant. 

La  section  européenne  comprend  des  fac-similés  d'arboriculture  et  horti- 
culture allemande,  belge,  anglaise,  norvégienne,  jusqu'à  en  donner  l'illu- 
sion au  visiteur  un  peu  attentif  et  informé. 


—  153  — 

On  y  voit  également  des  spécimens  des  plantes  du  Nord-Amérique ,  du 
Chili,  du  Brésil,  du  Paraguay,  de  l'Uruguay,  de  i'Océanie,  de  l'Afrique. 

Toutes  les  provinces,  tous  les  territoires  de  l'Argentine  sont  représentés 
dans  le  Jardin  botanique,  où  naturellement  ils  occupent  une  place  d'hon- 
neur. Celte  section  comprend  721  espèces  différentes,  que  l'on  a  disposées 
approximativement  suivant  les  nécessités  du  terrain,  mais  autant  que  pos- 
sible d'après  leur  situation  géographique,  leur  habitat  d'origine. 

Le  promeneur  est  ainsi  appelé  à  passer  d'une  allée  d'Ormeaux  à  im 
bosquet  australien,  entre  de  majestueux  Eucalyptus,  de  capricieux  Ombu, 
de  splendides  Cèdres,  d'interminables  Palmiers  au  panache  vert,  d'épais 
Bambous  :  il  parcourt  en  se  jouant,  pour  ainsi  dire,  toute  la  forêt  argen- 
tine, et  il  a  le  loisir  d'admirer  des  arbres  souvent  plus  beaux  qu'en  pleine 
forêt,  où  la  concurrence  vitale  est  plus  âpre,  où  la  végétation  est  spon- 
tanée, mais  avec  les  accidents  qui  peuvent  naître  de  cette  liberté  relative, 
tandis  que  les  jardiniers  du  Jardin  botanique  les  entourent  de  soins,  favo- 
risent leur  croissance,  écartent  d'eux  les  causes  do  luoit  accidentelle  ou  de 
vétusté. 

En  résumé,  les  espèces  végétales  représenté -s  dans  le  Jardin  de  Buenos- 
Ayres  sont  au  nombre  de  8,696,  se  parlageaut  en  i,(S(j3  genres  et  i85  fa- 
milles. Parmi  les  Nymphéacécs,  il  convient  de  remarcjuer  la  Victoria  Cru- 
ziana  ou  Maiz  del  Agua,  dont  les  feuilles,  invraisemblablement  épanouies, 
accaparent  la  surface  du  lac  Louis  XV.  Il  faut  citer  aussi  la  collection  de 
Fougères  indigènes,  en  nombre  infini. 

L'attention  du  visiteur  est  sollicitée  de  tous  côtés.  Qu'il  s'agisse  de  plantes 
autochtones  ou  de  plantes  exotiques,  toutes  sont  présentées  avec  leurs  éti- 
quettes. Si  le  promeneur  se  double  d'un  botaniste ,  il  peut  s'aider  des  ren- 
seignements donnés  par  un  catalogue  des  mieux  faits,  méthodique,  élégant, 
qui  le  guide  de  la  façon  la  plus  sûre  dans  ce  petit  monde  floral  ;  il  fera , 
sans  aucune  fatigue,  un  véritable  voyage  botanique  d'un  pôle  à  l'autre,  de 
l'Est  à  l'Ouest ,  en  suivant  les  différentes  catégories  qui  lui  sont  offertes 
avec  la  justification  de  leur  origine,  de  leur  famille,  de  leur  espèce,  de 
leur  nom  scientifique  et  de  leur  nom  vulgaire.  Si  le  promeneur  est  plutôt 
industriel  et  commerçant,  il  admirera  les  échantillons  d'arbres  fournissant 
les  bois  de  construction,  et  surtout  les  variétés  de  Quebracho,  d'Acajou, 
de  Cèdre  qui  sont  très  recherchées  ;  il  constatera  que  les  graines  de  Yerba- 
maté  donnent  les  meilleurs  résultats,  grâce  à  un  procédé  de  culture  et  à 
des  soins  nouveaux,  et  que  cette  industrie  va  devenir  si  prospère,  que  l'Ar- 
gentine ne  sera  bientôt  plus  tributaire  de  ses  voisins  de  l'Est, le  Paraguay, 
rUrugay,  le  Brésil,  auxquels  naguère  elle  payait  une  somme  d'environ 
22  millions  de  francs  pour  l'importation  du  Maté.  C'est  un  service  nou- 
veau ,  des  plus  éclatants ,  des  plus  appréciés ,  que  M.  Thays ,  par  sa  décou- 
verte d'un  meilleur  procédé  de  culture  de  la  Yerba-maté ,  a  rendu  à  son 
pays  d'adoption.  On  sait,  même  chez  nous,  que  le  Maté,  convenablement 

Muséum.  —  xix.  1 1 


—  lU  — 

préparé,  donne  une  boisson  Ionique  et  reconstituante,  et  qu'il  est  pour  le 
gaucho,  pour  l'habitant  des  campagnes,  la  boisson  nationale,  comme  le 
thé  pour  le  Chinois,  le  café  pour  l'Arabe. 

Le  Jardin  botanique  constitue  donc  un  établissement  scientifique  dans 
toute  l'acception  du  mot,  avec  celte  caractéristique  d'être  intentionnelle- 
ment vulgarisateur,  de  présenter  aimablement  la  science  botanique  et  la 
culture  forestière,  dans  un  cadre  admirable,  avec  des  décors  attrayants. 

Un  professeur  américain ''\  de  passage  à  Buenos-Ayres ,  disait,  après  une 
longue  visite  au  Jardin  botanique,  qu'il  avait  vu  depuis  plus  de  six  cents 
établissements  du  même  genre,  mais  qu'il  n'en  avait  trouvé  aucun  qui 
eût  adopté  celte  méthode  rigoureuse  de  classement  par  pays  d'origine,  par 
espèce,  par  famille  et  par  nature  d'emploi  industriel. 

Un  si  vaste  jardin  n'est  aussi  remarquablement  entretenu  que  grâce  à 
un  personnel  considérable.  Son  budget  était,  au  dernier  exercice,  établi  de 
la  façon  suivante:  personnel,  97,720  piastres  m.  n.  ;  matériel,  i5,ooo; 
journées  et  travaux  supplémentaires,  10,000  ;  soit  en  tout,  approximative- 
ment, 62,790  piastres,  ce  qui,  à  2  fr.  90  la  piastre-papier  équivaut  à  une 
somme  de  116,000  francs.  Quelque  élevée  que  puisse  paraître  cette  dé- 
pense, la  municipalité  ne  croit  pas  payer  trop  cher  la  gloire  de  posséder 
une  aussi  magnifujue  promenade. 

On  ne  saurait  trop  le  dire,  pour  encourager  d'autres  villes  non  moins 
riches  à  faire  les  sacrifices  nécessaires  dans  l'intérêt  de  leurs  «•  Jardins  des 
Plantes 1. 

Mais,  d'autre  part,  le  Gouvernement  argentin,  comme  la  Municipalité 
de  Ruenos-Ayres ,  ont  de  larges  vues ,  car  ils  ont  donné  toutes  facilités  à 
M.  Charles  Thays  pour  faire  tout  récemment  au  Chili  un  voyage  d'études 
et  y  remplir  un  vaste  programme;  il  devait,  en  effet,  exécuter  le  tracé  du 
j)arc  (le  la  Légation  argentine  à  .Santiago,  s'occuper  de  la  translormalion 
de  la  voirie  m-baine  de  Valparaiso,  et  en  outre  effectuer  rexjiloialion  de 
la  zone  sud  du  Chili  vers  les  lacs  Nahuel-Huapi ,  Llauquihue  et  autres,  en 
vue  de  la  création  d'un  Parc  national  dans  la  région  de  Nahuel-Huapi. 
Entre  temps,  M.  Charles  Thays  établissait  avec  le  Jar(Un  botanique  de 
Santiago,  dirigé  également  par  un  Alsacien  français,  M.  Peuxer,  un  régime 
d'échanges  entre  ce  jardin  et  celui  de  Buenos-Ayres. 

II.  Le  Jardin  zoologiqde  de  Buenos-Ayres. 

Le  Jardin  zoologique  de  Buenos-Ayres  est  placé  sous  la  direction  de 
M.  Clémente  Onelli,  géologue  distingué,  explorateur  infatigable  des  im- 
menses territoires  de  la  République  Argentine  qu'il  a  parcourus  sans  relâche, 
à  pied,  à  cheval,  à  dos  de  mulet  ou  de  lama,  et  dont  il  connaît  la  faune  et 

^'^  M.  Fairghild,  Bolanist  explorator,  de  Washington. 


—  155  — 

la  constitution  géologique  sous  toutes  ses  latitudes.  Il  fut  mis  en  vedette 
comme  membre  de  la  Commission  de  délimitation  des  frontières  entre 
les  deux  Républiques  en  conflit,  le  Gbili  et  l'Argentine.  Pour  déterminer 
les  terrains  pouvant  se  rattacher  à  l'un  ou  l'autre  territoire,  on  les  étudia 
au  point  de  vue  géologique,  et  l'on  traça  la  ligne  idéale  qui  laissait  d'un 
côté  ou  de  l'autre  des  roches ,  des  terres  de  même  composition.  Ce  mode 
d'arbitrage  fut  accepté  par  les  deux  gouvernements,  et  il  devint  la  base  de 
l'accord  qui  intervint  entre  eux. 

M.  Clémente  Onelli ,  devenu  Directeur  du  rrZoon ,  comme  on  dit  familière- 
ment là-bas,  s'est  occupé  d'embellir  le  magnifique  parc,  oii  il  est  installé 
et  il  a  su  lui  donner  un  cachet  artistique  par  des  monuments  qui  rappellent 
le  goût  italien.  Une  de  ses  préoccupations  a  été  également  d'enrichir  sa 
ménagerie  par  des  acquisitions,  des  échanges,  enfin  par  l'acclimatation 
méthodique.  La  psychologie  zoologique  n'a  pas  été  négligée  par  lui ,  et  il 
a  publié  dans  sa  i-evue  de  curieuses  études  sur  ce  qu'il  appelle  ffl'idiosyn- 
crasie  animale  «. 

Ce  magnifique  établissement  se  trouve  dans  le  voisinage  du  Jardin  bota- 
nique, comme  si  on  avait  voulu  placer  le  Musée  des  animaux  vivants  à  côté 
du  Musée  des  fleurs  et  des  arbres.  Il  est  ainsi  dans  une  situation  rêvée  :  assez 
près  de  la  ville  animée  et  vivante  pour  l'embellir  et  compléter  le  cercle  de 
ses  promenades,  il  contribue  à  augmenter  son  cube  d'air,  il  constitue  avec 
le  Jardin  botanique  et  le  Parc  du  Trois-Février,  le  système  respiratoire  de 
Buenos-Ayres ,  et,  d'antre  part,  il  est  d'un  accès  très  facile  aux  visiteurs, 
grâce  aux  nombreux  et  peu  coûteux  moyens  de  communication  dont  ils 
disposent,  en  dehors  et  en  dedans  du  Jardin.  Aussi,  en  semaine,  mais  sur- 
tout les  dimanches,  jeudis  et  jours  de  fête,  ce  sont  des  flots  de  population 
qui  s'engouffrent  par  les  quatre  portes,  plus  ou  moins  monumentales,  pra- 
li(juées  sur  les  rues  de  Las  Heras  et  Acevedo  et  sur  les  splendides  avenues 
Alvear  et  Sarmiento.  Cette  aflluence  n'est  presque  pas  enrayée  par  les 
guichets-caisses  où  les  visiteurs  doivent  payer  leur  entrée  (lo  centavos, 
c'est-à-dire  22  à  28  centimes).  Cette  faible  redevance  n'en  est  pas  moins 
une  ressource  de  quelque  importance,  vu  le  nombre  considérable  des 
entrées. 

La  superficie  totale  du  Jardin  est  de  18  hectares  environ  :  pour  les 
pièces  d'eau  et  les  jardins,  6  hectares;  pour  les  allées  et  voies  de  toutes 
sortes,  2  hectares  1/2;  pour  les  édifices,  3  hectares  1/2;  pour  les  étables 
et  cages  d'animaux,  6  hectares. 

L'aspect  en  perspective  est  des  plus  heureux,  les  eaux,  les  fourrés  et  les 
habitations  allernant  d'une  façon  très  harmonieuse.  Outre  la  rrmaisonn 
du  Directeur,  il  y  a  les  rr palais n  des  animaux.  Ceux-ci  sont  moins  modesles 
que  celle-là;  perdue  dans  le  feuillage,  c'est  une  construction  simple 
que  l'on  pourrait  apjjcler  la  demeure  d'un  sage,  avec  son  enclos  jiar- 
ticuher  entouré  d'arbres,  si,  par  certains  détails ,  elle  n'accusait  les  goûts 

1 1 . 


—  156  — 

artistiques  de  celui  qui  l'habite.  M.  Clémente  Onelli,  le  Directeur  du  ffZoo  i, 
est  d'origine  italienne ,  et  il  a  eu  la  coquetterie  de  rappeler  son  ancienne 
patrie  par  quelques  pastiches  de  monuments  qui  s'adaptent  très  bien  au 
ciel  et  à  la  verdure  florissante  du  pays  argentin.  J'ai  noté  un  portique 
commémoratif  où  s'étalaient  glorieusement  les  lettres  fatidiques  S.  P.  Q.  B. 
pour  consacrer,  non  pas  la  mémoire  du  Sénat  et  du  Peuple  romain,  mais 
celle  de  l'Assemblée  municipale  et  de  l'Intendance  buenayrienne. 

La  disli'ibulion  de  la  superficie  réservée  aux  animaux  a  été  faite  avec 
soin,  d'après  les  nécessités  de  race,  de  nombre,  d'habitudes,  des  pension- 
naires du  Jardin.  Le  corral  destiné  aux  Eléphants  occupe  9,976  mètres 
carrés;  celui  des  Buffles,  9,711  ;  celui  des  Ours,  1,600;  celui  des  Rhino- 
céros, 1,067;  celui  des  Taureaux  de  l'Inde,  i,845;  celui  des  Hippopotames , 
890;  celui  des  Cerfs  Wapiti,  gSA;  celui  des  Daims,  i,645;  celui  des 
Lamas,  780;  celui  des  Condors,  6i5;  celui  des  Autruches,  660;  celui 
des  Tapirs,  689  ;  celui  des  Lions,  i,o5o;  celui  des  Singes,  i,o36;  celui  des 
Palmipèdes,  1,690. 

Un  tramway  intérieur  occupe  une  voie  de  9,48 1  mètres. 

Des  pavillons  particuliers  reçoivent  le  mobilier  assez  compliqué  dont  les 
divers  services  du  Jardin  exigent  l'emploi  pour  la  boucherie  hippopha- 
gique, la  désinfection  des  cages,  le  chaulfage,  les  appareils  divers  en  usage 
pour  alimenter  et  soigner  1rs  animaux  malades  ou  bien  portants,  faire  les 
analyses  chimiques  d'urine  ou  autres  excréta,  etc. 

Les  animaux  sont  parfaitement  alimentés  en  temps  ordinaire,  et  avec  uue 
méthode  parfaite  et  afin  d'éviter  ou  l'anémie  ou  la  suralimentation.  C'est 
avec  un  soin  minutieux  qu'à  cet  égard  ils  sont  surveillés  par  M.  Onelli ,  qui 
n'a  pas  craint,  en  diverses  circonstances,  de  s'éclairer  de  l'expérience  d'un 
autre  savant,  M.  le  D"^  Ricardo  Lynch,  médecin  de  l'Hôpital  Saint-Louis-de- 
Gonzague  à  Buenos- Ayres.  Ce  dernier  a  posé  en  principe,  comme  le  Pro- 
fesseur Bouchard  l'a  affirmé  chez  nous,  avec  tant  de  preuves  à  l'appui,  que 
rrla  suralimentation  est  la  cause  la  plus  ordinaire  de  la  mortalité  fréquente 
et  de  la  mortalité  prématurée  chez  l'Homme  et  chez  les  Animaux»  :  il  a 
soutenu  cette  thèse  dans  un  travail  magistral  présenté  au  Congrès  scienti- 
fique international  de  Buenos-Ayres  en  1910,  et  M.  Onelli  l'a  reproduit 
in  extenso  dans  la  Revue  du  Jardin  zoologique  (n°  95,  avril  1911). 

J'ai  noté  dans  ce  très  intéressant  mémoire  une  observation  curieuse  for- 
mulée par  M.  le  Directeur  Onelli  au  sujet  de  la  capacité  digestive  de  l'Au- 
truche. II  paraît  bien  qu'à  cet  égard  sa  réputation  est  tout  à  fait  usurpée. 
La  Poule  et  le  Pigeon,  par  exemple,  ont,  à  ce  qu'il  paraît,  un  potentiel 
digestif  bien  supérieur  à  celui  de  l'Autruche.  M.  le  D'  Ricardo  Lynch,  qui 
n'avance  rien  au  hasard,  et  qui  a  procédé,  dit-il,  à  plus  de  3o,ooo  exa- 
mens coprologiques ,  est  arrivé  à  cette  conclusion  qui  mérite  d'être  retenue, 
—  que  l'on  s'occupe  de  la  physiologie  ou  de  la  pathologie  des  hommes  ou 
de  celles  des  animaux,  —  à  savoir  frqu'à  mesure  qu'on  s'élève  sur  l'échelle 


—  157  — 

zoologique,  les  représentants  des  diverses  espèces  digèrent  moins  com- 
plètement, et  leurs  excréments  sont  plus  riches  en  restes  digérables  et 
utilisables  et  aussi  en  bactéries^. 

Ceci  explique  le  soin  minutieux  qu'apporte  M.  Onelli  à  alimenter  ration- 
nellement ses  pensionnaires. 

Les  grands  animaux  féroces  prennent  leur  repas  :  en  été,  le  matin  de 
739  lieures;  en  hiver,  de  1  heure  à  2  heures  1/9  <''. 

Les  Éléphants  ont  cinq  rations  :  1°  à  6  h.  1/9 ,  i5  kilos  de  foin  sec  et 
Il  kilos  de  pain  par  animal;  2°  à  8  h.  1/9,  10  kilos  de  foin  sec,  3  kilos 
de  pain,  de  l'eau  fraîche  pour  boire  ;  3°  à  10  h.  1/9,  une  brouettée  de  pâ- 
ture en  vert  ;  4°  à  1  h.  1/9 ,  1 5  kilos  de  foin  sec,  h  kilos  de  pain ,  de  l'eau 
fraîche  ;  5°  à  5  heures,  10  kilos  de  foin  sec,  3  kilos  de  pommes  de  terre. 
Deux  fois  par  semaine,  le  lundi  et  le  jeudi,  un  barbotage  où  l'on  met 
5oo  grammes  de  sel.  Si  le  temps  le  permet ,  pâturage  en  plein  air. 

On  n'apporte  pas  moins  de  sollicitude  à  rationner  d'autres  animaux. 
Girafes,  Singes  de  toutes  sortes,  auxquels  il  faut  une  nourriture  variée  et 
réglementée. 

La  Revue  du  Jardin  zoologique  rend  compte  des  faits  et  gestes  des  pen- 
sionnaires les  plus  intéressants  sous  la  rubrique  crVie  socialeTi,  et  le  rédac- 
teur, dans  une  forme  humoiistique ,  essaie  d'intéresser  le  public  à  une  foule 
de  sujets  du  ressort  de  l'histoire  naturelle ,  et  il  arrive  à  les  vulgariser.  A  un 
point  de  vue  plus  pratique  encore ,  cette  Revue  fait  connaître  les  entrées 
et  les  sorties  d'animaux,  par  voie  de  décès,  d'échange,  de  vente,  de  nais- 
sance, les  dépenses  en  fourrage,  eu  grains,  en  pain,  en  lait,  en  Poisson, 
en  Chevaux  morts,  en  fruits;  selon  les  nécessités  de  la  saison  et  la  santé  des 
pensionnaires,  ces  dépenses  varient  de  mois  en  mois,  mais  une  moyenne 
est  facile  à  établir,  et  le  chiffre  est  considérable  pour  une  année. 

Mais  il  est  possible  d'y  pourvoir.  En  regard  des  dépenses,  la  Revtie  in- 
dique également  les  recettes  trimestrielles.  On  peut  se  permettre  quelques 
dépenses  extraordinaires,  de  luxe  ou  de  haute  utilité.  Le  Jardin  zoologique 
est  en  régie,  et  il  rappoite  à  la  municipalité,  grâce  au  mouvement  de  plus 
en  plus  important  des  visiteurs  payants. 

Par  exemple  :  dans  le  premier  trimestre  de  1911,  il  y  a  eu  307,1 55 
visiteurs,  soit  6,3 19  de  plus  que  dans  le  trimestre  de  1910.  Les  moyens 
de  transport  ont  donné  3,^2  1  piastres  m.  n.  (soit,  à  9  fr.  90,  environ 
7,596  francs). 

La  municipahté  a  encaissé  33,387  piast.  60  nationales  (73,459  fr.  70). 

Le  deuxième  trimestre  de  1911  acompte  999,398  visiteurs,  soit  61,660 

(')  Ou  consomme,  par  trimestre,  environ  i5o  à  170  Chevaux  de  boucherie, 
caballos  carneados.  Il  n'y  a  pas ,  dans  l'Argentine ,  d'établissements  hippopliagiques. 
A  Buenos-Ayres,  les  animaux  de  l'espèce  équine  ou  asine  qui  sont  abandonné* 
et  que  la  police  recueille  sont  conduits  au  Jardin  zoologique  qui  les  sacrifie  pour 
nourrir  les  Carnassiers. 


—  158  — 

de  moins  que  dans  le  trimestre  correspondant  de  1910,  mais  alors  on  était 
en  période  d'Exposition. 

La  municipalité  a  encaissé  un  lofai  de  3-2, coi  piastres  (70,^08  francs). 

Le  troisième  trimestre  de  1911  a  compté  819,873  entrées,  soit  19,080 
de  plus  que  dans  la  période  correspondante  de  1910.  Dans  le  trésor  muni- 
cipal, la  recette  totale  a  été  de  36,5/i6  piastres,  plus  de  80,000  francs. 

Le  quatrième  trimestre  ne  s'éloigne  pas  de  la  moyenne  de  ces  receltes. 

En  1912,  le  chiffre  des  entrées  au  rrZooi  de  Buenos-Ayres  a  été  de 
1,293,718  entrées  payantes.  En  outre,  26,733  enfants  des  écoles  et  col- 
lèges; 160,000  entrées  de  soldats,  marins  ou  enfants  ne  payant  pas. 

Le  ffZoo"  a  vendu  jtlus  de  3o,ooo  œufs  pour  l'élevage  et  plus  de 
100,000  pour  la  consommation. 

On  comprend  que  l'Administration  du  ffZoo'^  ait  voulu  donner  tout  le 
fr  confort  moderne n  aux  animaux  qu  elle  hospitalise,  et  qu'elle  ait  pu  faire 
ainsi  un  établissement  de  premier  ordre  non  seulement  au  point  de  vue  de 
l'hygiène,  mais  aussi  au  point  de  vue  de  l'étude  scientifique  comme  de  la 
simple  curiosité.  Ces  résultats  ont  été  obtenus  dans  moins  de  dix  ans,  grâce 
à  un  personnel  technique  peu  nombreux  relativement,  mais  actif,  zélé  et 
intelligemment  dirigé,  sous  le  contrôle  d'une  municipalité  qui  ne  ménage 
pas  les  preuves  de  sa  confiance  et  qui  laisse  libéralement  se  produire  les 
initiatives  tendant  à  embellir  le  Jardin. 

Le  personnel  administratif  se  compose  d'un  Directeur,  d'un  Adminis- 
trateur, d'un  Secrétaire,  de  deux  Inspecteurs,  d'un  Gardien-chef,  d'un 
Aviculteur;  les  agents  et  sous-agents  sont  les  préposés  au  contrôle  des 
entrées,  les  concierges,  les  ouvriers  ou  artisans,  les  gardiens  ordinaires, 
les  préposés  aux  cages  des  grands  animaux,  le  jardinier  :  en  tout, 
7/4  environ. 

L'invenlaire  détaillé  que  l'on  puldie  tous  les  ans,  et  qui  donne  la 
comptabilité-matière,  montre  la  multiplicité  des  services  auxquels  doivent 
pourvoir  ces  agents  et  sous-agents.  La  Direction  du  rrZoo"  a  essayé  de  se 
suffire  à  elle-même  pour  tout,  l'utile  et  l'agréable,  et  elle  a  créé  des  organes 
pour  n'avoir  pas  à  emprunter  à  l'industrie  privée.  Son  service  de  dislri- 
Imtion  d'eau  est  notamment  une  merveille  d'installation  comme  machinisme 
cl  goût  artislifpie.  Sans  vouloir  rivaliser  avec  les  gi-andes  eaux  de  Versailles 
ou  de  la  Villa  d'Esté,  mais  aussi  sans  occasionner  une  trop  forte  dépense, 
—  h  fr.  ho  par  jour,  —  le  rrZooii  anime  et  arrose  ses  pelouses. et  ses  bos- 
fjuets,  procure  largement  à  ses  pensionnaires  de  l'eau  pour  s'abreuver  et  se 
baigner,  et  il  donne  h  ses  petits  châteaux  d'eau  un  aspect  tout  à  fait 
artistique  en  même  temps  qu'il  se  ménage  des  réservoirs  commodes  et 
inépuisables.  Pour  ce  seul  travail,  le  Directeur,  qui  est  un  humaniste  et 
un  humoriste,  qui  manie  bien  la  plaisanterie  même  en  latin,  promet  l'im- 
mortalité au  S.  1*.  Q.  B. ,  lire  :  Senalus  Populusque  Buonarensis.  En 
attendant,  pour  la  complète  satisfaction  de  ses  visiteurs  et  pour  les  récom- 


—  159  — 

penser  d'être  venus ,  par  leur  présence ,  augmenter  la  recette  municipale , 
il  fait  jouer  les  eaux  de  ses  bassins,  et  il  donne  un  concert  trois  fois 
par  semaine  :  le  dimanche,  musique  militaire;  le  jeudi,  musicpxe  de  la 
Compagnie  des  tramways  qui  conduisent  au  Jardin;  le  samedi,  musique 
municipale. 

Outre  cette  attention,  le  «Zoor>,  à  l'exemple  de  notre  Jardin  d'acclima- 
tation, olfre  une  foule  de  moyens  de  transport,  un  train  à  pétrole  mi- 
nuscule, un  tramway  Decauville,  Poneys,  Chameaux,  Lamas  avec  selles 
ou  petites  calèches,  un  Guignol,  des  photographes,  un  bar,  une  pâtisserie 
élégante,  etc. 

C'est  principalement  vers  les  grandes  habitations  des  animaux  que  se 
porte  l'affluence  des  visiteurs.  Ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut,  ces  habitations 
sont  spacieuses,  aérées,  commodes  pour  les  animaux  qui  y  sont  détenus 
et  pour  ceux  qui  ont  la  charge  de  leur  garde. 

Pom-  les  Félins,  pour  les  Ours,  on  n'a  pas  cherché,  comme  dans  quel- 
ques Jardins  zoologiques  '*',  à  leur  donner  la  vaine  illusion  d'une  liberté 
relative ,  au  moyen  de  rochers  artificiels ,  d'arbres ,  etc.  Par  contre ,  les  cages 
sont  à  compartiments  faciles  à  séparer,  pour  isoler  un  animal  et ,  s'il  y  a 
lieu,  lui  donner  des  soins  spéciaux  :  à  double  face,  l'une  extérieure ,  l'autre 
intérieure,  celle-là  de  plein  air,  celle-ci  disposée  sur  une  galerie  très  large; 
elles  ont  encore  un  sous-sol  où  l'animal  peut  se  réfugier  en  cas  de  froid  ou 
d'excès  de  lumière  :  il  existe  des  cloisons  mobiles,  faciles  à  manier  à  l'aide 
d'un  système  ingénieux  et  simple,  et  d'une  solidité  à  toute  épreuve;  l'eau 
coule  en  abondance  et  est  d'un  renouvellement  rapide. 

Le  Directeur  ne  surveille  pas  seulement,  par  lui-même  ou  par  ses  Inspec- 
teurs, le  physique  de  ses  pensionnaires:  il  s'occupe  aussi  de  leur  moral, 
et  il  va  ff s'entretenir  n  avec  eux  assez  souvent  pour  être  connu  d'eux  et 
pouvoir,  sans  danger,  leur  présenter,  à  l'occasion,  quelques  amis.  Ses  Elé- 
phants, ses  Hippopotames,  ses  Singes  ont  leur  nom  :  il  les  appelle,  et 
ils  s'approchent,  ce  qui  lui  permet  de  les  mieux  observer  dans  un  état  de 
quiétude  et  d'inhibition,  ffll  n'ose  trop  approfondir  du  Tigre,  de  l'Ours, 
ni  des  autres  puissances «,  comme  dit  La  Fontaine,  les  périlleux  états  de 
conscience ,  mais  sa  voix  certainement  n'est  pas  méconnue  et  elle  a  quelque 
autorité,  excepté  sur  des  natures  particulièrement  cruelles,  ingrates  ou 
abruties.  Ayant  des  sujets  nombreux  et  bien  faits  pour  exercer  sa  patience 
et  aiguiser  sa  curiosité  psychologique ,  il  ne  regrette  pas  ses  observations 
in  anima  vili,  fût-ce  avec  un  Bison,  avec  une  Tortue  {Oh!  knla  cerebracion 
de  ma  tortugal),  avec  un  Singe  :  l'occasion  s'offre  à  lui  de  découvrir  quelque 
chose  dans  le  cerveau  confus  de  l'animal,  ce  qu'il  appelle  les  idiosincra- 
sias  individuales ,  utile  contribution  à  l'étude  de  la  Psychologie  zoologiquc 
encore  mal  connue. 

Cî  Dans  le  bel  établissement  d'Anvers,  par  exemple. 


—  160  — 

Tel  qu'il  est,  avec  les  ressources  qu'il  offre  au  savant,  avec  les  attractions 
dont  jouit  le  grand  public,  le  Jardin  zoologique  constitue  un  des  établisse- 
ments les  plus  complets  qui  existent  au  monde;  à  coup  sûr,  il  est  celui 
qui,  dans  le  moindre  espace  de  temps,  avec  un  budget  d'abord  très  limité, 
est  arrivé  à  un  ensemble  de  services  des  plus  satisfaisants,  à  une  installation 
matérielle  des  plus  enviables. 

Outre  sa  Revue,  le  Directeur  a  eu  l'idée,  dans  un  but  de  vulgai'isation , 
de  faire  éditer  un  annuaire  du  frZoo«  qu'il  distribue  gratuitement,  et  il  le 
peut  d'autant  mieux,  que  l'édition  n'a  rien  coûté  à  l'administration.  C'est 
un  éditeur  de  Buenos-Ayres  qui  a  pris  tous  les  frais  à  sa  charge,  au  prix 
de  la  publicité  qu'il  peut  y  faire'''. 

On  en  donne  aux  visiteurs  du  Jardin ,  ce  qui  est  une  autre  compensation 
à  la  légère  contribution  d'entrée  (ofr,  22);  on  en  distribue  dans  les  écoles, 
où  les  maîtres  croient  devoir  en  faire  emploi  comme  sujet  de  causerie  ou 
d'étude. 

La  première  année,  en  190/»,  l'édition  fut  tirée  à  6,000  exemplaires  : 
la  seconde  et  la  troisième,  à  120,000;  enfin,  à  la  quatrième  édition,  il  en 
a  été  répandu,  jusqu'en  1910,  366, 000  exemplaires.  C'est  d'une  excellente 
réclame  pour  le  rrZoo^i,  et  elle  ne  coûte  rien  à  la  caisse  municipale. 

Le  Jardin  zoologique  de  La  Plata. 

Il  existe  également  dans  la  capitale  de  la  province  de  Buenos-Ayres  une 
ménagerie ,  avec  (juelques  remarquables  spécimens  de  grands  animaux  : 
Lions,  Tigres,  Loups,  etc.,  et  d'autres  seigneurs  de  moindre  importance. 

Cet  établissement ,  de  fondation  toute  récente ,  —  il  remonte  à  quatre  ans , 
—  placé  sous  la  direction  de  M.  Alfred  J.  Plot,  mérite  tous  les  éloges 
pour  l'intelligence  avec  laquelle  on  a  distiibué  les  divers  services  et  pourvu 
à  l'hygiène ,  au  confort  que  prescrivent  les  meilleuies données  de  la  science 
moderne.  Les  animaux  jouissent  d'une  demi-libeité.  Il  en  est  un  qui  s'est 
classé  tout  à  fait  à  part  :  le  Singe  Max,  qui,  les  jours  de  gala,  fait  l'office 

(1)  Le  Jardin  zoologique  d'Anvers  a  également  fait  éditer  chez  Joseph  Maës 
un  album-guide  qu'il  vend  0  fr.  aS  (précédemment,  0  fr.  5o).  Ce  petit  livre  de 
16  pages,  non  compris  les  feuilles  de  garde,  est  d'un  format  commode,  facile  à 
plier;  il  est  imprimé  sur  beau  papier,  illustré  de  jolies  vignettes  qui  éclairent 
un  texte  d'une  forme  simple  et  sans  prétentions  scientifiques.  Il  donne  des  notices 
très  brèves  sur  l'histoire,  le  fonctionnement  du  Jardin  (100  employés  de  tout 
ordre,  service  intérieur  ou  extérieur).  La  nourriture  des  animaux  coule  de  1  26,000 
à  1  35,000  francs.  Comme  recettes  d'entrée  :  abonnements,  368, 000  francs;  aux 
bureaux,  216,000  francs,  près  de  600,000  francs  dans  les. bonnes  années.  Le 
commerce  de  ventes  et  achats  d'animaux  donne  :  210,000  d'achats;  2o3,ooo  de 
ventes,  environ.  On  vend  aussi  des  Gallinacés,  des  œufs,  des  Oiseaux  rares  (plus 
de  100,000  paires  d'Oiseaux  de  volière).  Cinq  concerts  ont  lieu  par  semaine. 


—  161  — 

(le  valet  de  \ned  ou  de  maître  d'hôtel ,  en  frac  et  chaussures  vernies  ;  et  la 
dignité  de  l'air  répond  à  la  correction  du  costume  ! 

Le  Directeur  a ,  dans  un  temps  relativement  très  court ,  pourvu  à  l'instal- 
lation de  son  Jardin  zoologique  de  la  manière  la  plus  satisfaisante.  Il  n'a 
pas  craint  de  laisser  en  complète  liberté  Cygnes,  Oies,  Singes,  Pélicans  et 
d'autios,  et  il  a  eu  raison  de  compter  sur  la  mansuétude  du  public  à  leur 
égard.  Mais,  sur  la  demande  de  la  Société  Sarmienlo,  protectrice  des  ani- 
maux, il  a  laissé  apposer  des  plaques  avec  la  formule  connue  :  trAyez  pitié 
des  animaux!"  Le  ffZoon  de  Buenos-Ayfes  avait  pris  la  même  précaution 
sur  la  requête  de  cette  même  Société. 

III.  Musée  national  d'Histoire  naturelle. 

Je  dois  préalablement  m'acquitter  aussi  envers  le  Dù-ecleur  de  cet  éta- 
blissement, qui  m'a  accueilli  de  la  façon  la  plus  gracieuse  et  m'a  donné  les 
autorisations  nécessaires  pour  le  visiter,  en  me  confiant  à  M.  Agustin  J.  Pen- 
dola.  Secrétaire  ffénéral  du  Musée;  celui-ci,  s'excusant  de  ne  pouvoir  com- 
plètement m'en  fâire  les  honneurs ,  a  fait  appel  aux  lumières  d'un  des  Pro- 
fesseurs, M.  d'Abbèné,  qui  a  bien  voulu  me  servir  de  guide  au  milieu 
des  collections  en  voie  de  classement.  Je  ne  pouvais  être  en  de  meilleures 
mains  ;  et  je  ne  me  suis  nidlement  repenti  d'avoir  en  quelque  sorte  forcé 
la  porte  d'un  Musée  toujours  sur  le  point  d'être  transféré  dans  un  local  plus 
vaste  et  plus  digne  des  richesses  qu'il  peut  offrir  à  la  curiosité  du  visiteur. 

Si  le  Jardin  botanique  et  le  Jardin  zoologique  sont,  l'un  et  l'autre,  de 
création  récente,  le  Musée  d'Histoire  naturelle  remonte  à  une  date  i-elati- 
vement  très  ancienne  :  car,  le  27  mai  191 2  ,  il  y  a  eu  juste  cent  ans  que 
l'Assemblée  générale  constituante  décidait  de  fonder  cet  établissement  sous 
le  titre  de  rMuséo  publicoi  de  Buenos-Ayres.  Il  n'est  pas  sans  intérêt  de 
constater  qu'au  milieu  de  leurs  luttes  de  tous  genres ,  malgré  la  préoccu- 
pation obsédante  d'une  indépendance  à  conquérir,  les  hommes  de  ce  temps 
ne  perdirent  pas  de  vue  la  cause  des  sciences  et  qu'ils  eurent  l'ambition  de 
créer  un  organisme  puissant  d'instruction  populaire. 

Les  circonstances  ne  permirent  malheureusement  j)as  de  donner  tout  son 
effet  à  la  décision  de  la  Constituante,  et  ce  fut  en  1828,  le  3 1  décembre, 
qu'un  décret  rappelant  la  création  de  1812  organisa  le  Musée  et  lui  donna 
pour  Directeur  le  D' Carta ,  qui  fut  en  même  temps  chargé  de  présider  au 
fonctionnement  d'une  Ecole  de  sciences  physiques  et  naturelles,  annexe 
du  Musée  proprement  dit.  C'était  l'idée  même  fondamentale  de  notre  Jar- 
din des  Plantes,  mais,  là-bas,  elle  ne  put  être  réalisée.  Très  peu  de  temps 
après,  l'Ecole  fut  séparée  du  Musée,  et  ce  dernier,  avec  M,  Ferrari  pour 
Directeur,  s'efforça  non  pas  de  progresser,  mais  seidement  de  ne  pas  mourir. 
Les  événements  politiques  se  succédaient  avec  une  telle  rapidité,  avec  si 
peu  de  garanties  de  paix  et  de  sécurité,  que  le  Musée  périclita,  fut  oublié, 


—  162  — 

abandonné,  s'enrichissant  de  dons  très  rares  et  perdant  bien  davantage 
par  le  dépérissement,  faute  d'entretien,  de  ses  collections  scientifiques. 

La  chute  de  Rosas  rendit  un  peu  de  vie,  en  même  temps  que  de  la  liberté, 
à  l'administration  de  l'établissement.  Pour  rencoui'agcr,  le  soutenii-,  il  se 
créa  une  Association  des  Amis  de  l'Histoire  naturelle  de  La  Plata ,  —  telle 
notre  Société  des  Amis  du  Muséum  de  France,  —  chargée  de  réveiller 
ia  sollicitude  des  pouvoirs  établis  et  la  sympathie  du  public,  de  provoquer 
les  dons  particidiers ,  de  recueillir  des  objets  de  collections  précieux  ])our 
l'enseignement,  de  compléter  soh  matériel,  de  remplacer  les  spécimens 
détériorés  ou  disparus  :  en  un  mot,  de  mettre  cet  établissement,  jusqu'à 
cette  date  presque  abandonné ,  à  la  hauteur  des  destinées  qu'avait  entrevues 
son  glorieux  fondateur  Bernardino  Rivadavia.  L'Association  fut  pai'faitement 
secondée  dans  ses  vues  par  quelques  collaborateurs  d'un  zèle  à  toute 
épreuve,  Manuel  R.  Trelles,  Augustin  Bravard,  et  enfin  et  surtout,  par  un 
naturaliste  allemand,  réputé  par  ses  études  persévérantes  sur  la  faune 
et  la  flore  argentines ,  le  Professeur  Conrad  Bui'meister.  A  paitir  de  sa  nomi- 
nation en  1862,  le  nouveau  Directeur  fut  vraiment  l'âme  de  la  résurrec- 
tion, du  développement  scientifique,  de  la  prospérité  matérielle  du  Musée 
national.  Administrateur  prudent,  il  lira  parti  des  ressources  mises  à  sa  dis- 
position pour  réunir,  dans  des  sections  spéciales ,  les  médaUles ,  les  échan- 
tillons, les  animaux.  Ecrivain  érudit  et  disert,  il  vulgarisa  dans  une  foule 
de  revues  les  découvertes  qu'il  avait  faites  au  cours  de  ses  nombreuses 
pérégrinations  dans  le  Sud-Amérique  :  il  travailla  à  la  gloire  de  son  Musée , 
en  créant  un  recueil  spécial,  les  Annales  du  Musée,  dans  lequel,  au  jour 
le  joui",  pendant  des  années ,  il  consigna  le  résultat  des  études  faites  çà  et 
là ,  et  il  les  communiqua ,  sinon  au  grand  public  encore  incomplètement 
attiré ,  du  moins  au  monde  savant. 

Ses  successeurs,  G.Berg,  Zoologiste  et  surtout  Entomologiste  distingué, 
et  Anieghino ,  l'éminent  Paléontologiste  connu  dans  le  monde  entier,  conti- 
nuèrent sa  tâche ,  mais  avec  des  fortunes  diverses. 

Le  Musée  National  en  était  venu  à  souffrir  de  la  richesse  de  ses  collec- 
tions, et  il  ne  savait  plus  où  les  loger.  Le  moment  arriva  où  l'établisse- 
ment, de  public  tpi'il  était,  devint  pour  ainsi  dire  secret,  parce  qu'il 
n'osait  plus  s'oiïrir  à  la  curiosité  des  visiteurs,  avec  l'encombrement  inouï 
de  ses  vitiines ,  de  ses  couloirs ,  de  ses  salles  d'exposition.  Il  piit  le  parti 
héroïque  de  fermer  ses  portes,  faute  de  pouvoir  les  ouvrir  assez  largement. 
On  essaya  de  quelques  réformes ,  on  réalisa  quelques  progrès ,  et  plus  tard 
l'on  rouvrit  le  Musée  dans  le  dernier  trimestre  de  1896  ;  mais,  de  nouveau, 
l'encombrement  se  produisit,  avec  des  collections  toujours  plus  abondantes 
et  un  local  qui  ne  pouvait  s'agrandir  et  qui,  d'ailleurs,  dès  l'origine, 
n'avait  jamais  été  approprié  à  une  telle  destination. 

Aujourd'hui ,  le  Musée  est  de  nouveau  inaccessible  au  public. 

J'ai  pu  m'assurer  ainsi  que  beaucoup  de  spécimens  curieux  étaient  tou- 


—  163  — 

jours  dans  des  caisses,  que  les  vitrines  étaient  encombrées,  que  les  objets 
débordaient  jusque  dans  les  couloirs,  que  la  bibliothèque  était  plus  qu'à 
l'étroit;  enfin  qu'il  n'y  avait  pas  seulement  beaucoup  de  mal  à  classer,  dans 
chaque  série,  les  documents  géologiques,  paléontologiques,  zoologiques, 
botaniques,  ethnologiques,  minéralogiques,  mais  encore  qu'il  y  avait  même 
quelques  difficultés  matérielles  à  circuler  entre  les  séries  d'objets  toujours 
en  souffrance  dans  les  salles ,  galeries  et  coulisses. 

Cet  état  de  choses  est  regrettable  pour  le  bon  renom  du  Musée,  pour 
le  public,  pour  les  savants.  Disons  qu'il  provient  de  l'extrême  pléthore  de 
ces  richesses,  mais  il  est  certain  que  sous  la  direction  de  M.  Angel  Gal- 
lardo,  qui  est  non  seulement  un  savant  de  haut  mérite,  mais  encore  un 
esprit  très  ouvert  et,  de  plus,  un  homme  très  apprécié  et  très  estimé  dans 
son  pays  comme  eu  France,  le  Musée  subira  de  profonds  changements  qui 
permettront  de  mettre  en  évidence  les  trésors  qu'il  renferme  dans  toutes 
les  branches  de  l'Histoire  naturelle. 

On  peut  d'ailleurs  s'attendre  à  une  transformation  prochaine.  Les  pou- 
voirs publics,  fédéraux  et  municipaux,  ont  trop  de  patriotisme  et  de 
lumière  pour  ne  pas  donner  satisfaction  aux  desiderata  de  la  Direction 
du  Musée  National  en  lui  procurant  des  bâtiments  dignes  de  recevoir  ses 
collections.  S'il  ne  faut  trouver  que  douze  ou  quinze  cent  mille  francs,  on 
les  aura  assez  vite ,  cai-,  à  Bueuos-Ayres,  on  aime  à  faire  grand  et  beau,  ma- 
gnifique même,  et  on  ne  marchande  rien  ni  à  la  Science,  ni  aux  Beaux-Arts. 

Sans  en  avoir  vu  le  détail,  et  pour  cause,  je  puis  donner  un  aperçu 
rapide  des  objets  dont  dispose  actuellement  le  Musée  National. 

Dans  la  section  zoologique:  Mammifères,  600;  Reptiles,  i,/ioo;  Pois- 
sons. 1,000;  Mollusques,  4,5oo;  Insectes,  plus  de  ioo,oco;  Arachnides 
et  Myriapodes,  1,200; Crustacés,  800;  animaux  inférieurs,  5oo;  squelettes 
et  crânes,  5oo;  œufs  d'animaux,  1,900;  nids  d'Oiseaux,  200; 

Dans  la  section  paléontologique  :  squelettes,  crânes,  carapaces,  120; 
environ  4, 000  exemplaires  d'Invertébrés; 

Dans  la  section  ethnologique,  i,5oo  échantillons  du  Sud- Américpie ; 

Dans  la  section  botanique,  environ  2 ,3oo  spécimens  dont  les  trois  quarts 
viennent  de  l'Argentine; 

Dans  la  section  géologique  et  minéialogique ,  près  de  5oo  espèces; 

Ajouter  à  cela  un  nombre  considérable  de  spécimens  de  fossiles  de 
l'Argentine  et  du  Paraguay,  de  minéraux,  d'animaux  aux  organismes 
inférieurs. 

La  bibliothèque  se  compose  de  plus  de  11,000  ouvrages  ayant  trait 
pour  la  plupart  à  l'Histoire  naturelle. 

Dans  les  collections,  j'ai  remarqué  surtout  la  remarquable  série  des 
Oiseaux  du  Sud- Amérique  et  une  pièce  très  rare,  le  Machocrodis  Neo^alus, 
Tigre  anlédihivien  de  proportions  imposantes  et  d'une  parfaite  reconsti- 
tution. 


—  166  — 

La  rapide  énumération  qui  précède  montre  à  quel  point  il  est  urgent, 
et  il  serait  honorable  pour  la  grande  capitale  fédérale ,  de  procurer  à  ses  col- 
lections d'Histoire  naturelle  une  installation  matérielle  et  une  organisation 
scientifique  dignes  d'elles. 

Musée  de  La  Plata. 

Il  est  vrai  que  le  grand  Musée  vraiment  national  de  Paléontologie, 
d'Anthropologie  et  d'Ethnographie  argentines  se  trouve  parfaitement 
installé  dans  la  capitale  de  la  province  La  Plata ,  et  qu'il  offre  à  la  curiosité 
des  savants  comme  à  celle  des  simples  visiteurs  un  remarquable  ensemble, 
méthodiquement  classé  et  mis  en  valeur,  d'antiquités  remontant  à  la  for- 
mation pampéenne,  de  grands  Mammifères  de  la  période  tertiaire  (au 
nombre  de  plus  de  loo),  de  Baleines  fossiles,  d'énormes  Tortues,  d'Oi- 
seaux ,  Reptiles ,  Poissons  des  périodes  les  plus  anciennes ,  un  millier  de 
crânes,  plus  de  80  squelettes,  la  plupart  des  habitants  de  l'Amérique  du 
Sud  depuis  le  plus  ancien  jusqu'à  l'indigène  contemporain. 

On  ne  saurait  en  parler  que  pour  mémoire,  tant  ces  collections  sont 
nombreuses,  riches  et  intéressantes  par  leur  rareté. 


La  tt  Villa  DoLOREsr>,  Jardi\  zoologique  de  Montevideo  , 

PAR  M.  Paul  Serre, 
Consul  de  France,  Associé  du  Muséum. 

La  ville  de  Montevideo  (33o,ooo  habitants),  située  en  bordure  du  Rio 
de  la  Plata,  à  dix  heures  de  paquebot  de  Buenos-Ayres ,  la  grande  métro- 
pole argentine,  est  visitée  toute  l'année  par  de  nombreux  touristes. 

Aux  yeux  de  ces  visiteurs  qui  ne  jugent  des  maisons  que  parleur  façade 
et  qui  ignorent  les  particulaiités  désagréables  du  climat,  la  capitale  de 
l'Uruguay  semble  une  belle  et  bonne  ville  de  province  française,  construite 
dans  un  endroit  salubre  et,  quoique  un  peu  triste,  fort  agréable  à  habiter. 

Les  gens  y  sont  graves  et  de  mise  recherchée.  Comme  dans  tous  les 
pays  de  sang  espagnol,  moult  marchands  de  billets  de  loterie  y  entretien- 
nent la  passion  du  jeu,  laquelle  profite  d'ailleurs  aux  œuvres  de  charité, 
cependant  que  de  nombreux  garçonnets,  faits  à  la  diable,  offrent  en  tout 
temps  et  à  tout  venant  des  adiariosn  de  2  et  4  sous. 

Le  touriste  remarquera  très  vile  la  coutume  répandue  dans  le  pays  de  se 
grouper  sur  le  seuil  des  portes  pour  converser  et  admirer  un  peu  ellVonté- 
ment  les  passantes.  El  quand  les  maîtres  rendent  le  seuil  des  demeures  à  la 
circulation,  ce  sont  les  servantes  qui  s'y  installent  à  leur  tour,  parfois  en 
compagnie  d'amis  fidèles  au  rendez-vous  quotidien. 


—  165  — 

Le  touriste  pestera  contre  la  cherté  des  courses  eu  voiture ,  laquelle  im- 
pose à  tous  l'usage  des  tramways ,  et  contre  l'habitude  prise  par  le  sexe  fort 
de  rester  couvert  dans  certains  endroits  où  génëralement on  se  découvre; 
il  s'étonnera  des  coups  desifllets  répétés  qui  permettent  aux  agents  de  ville, 
oxydés  i)our  la  plupart  et  moins  corpulents  qu'à  New-York ,  coiffés  d'un 
casque  et  portant  des  guêtres  blanches  en  hiver,  de  se  renseigner  mutuel- 
lement de  jour  et  de  nuit;  il  félicitera  ses  hôtes  d'avoir  installé  sur  la  voie 
publique  des  corbeilles  à  papier  aériennes;  enGn,  sur  le  conseil  du  portier 
de  son  hôtel,  il  prendra  le  tramway  n°  38  pour  se  rendre,  en  une  vingtaine 
de  minutes,  à  la  rr Villa  Dolores^. 

La  propriété  en  question,  qui  couvre  une  superficie  de  i5  hectares  en- 
viron, appartient  à  un  millionnaire  uruguayen,  M.  Alejo  Rossell  Riiis, 
lequel  s'emploie  depuis  pas  moins  de  seize  années  à  en  faire  un  établis- 
sement zoologique  modèle;  il  y  a  là  un  exemple  d'initiative  unique  au 
monde,  il  faut  franchir  l'Atlantique  et  passer  l'Equateur  pour  rencontrer 
un  particulier  qui,  à  lui  seul,  a  créé  et  a  continué  à  entretenir  un  grand 
Jardin  zoologique;  alors  que,  dans  tous  les  pays,  les  rrjardins  des  animaux» 
appartiennent  à  l'État  ou  à  de  puissantes  sociétés.  Un  simple  citoyen  s'est 
plu  à  doter  la  capitale  de  son  pays  d'un  lieu  de  promenade  favori. 

Avec  un  personnel  d'une  centaine  d'hommes  :  gardiens,  ouvriers  de  tous 
corps  de  métier,  vétérinaire,  etc.,  M.  Rossell  Riiis  ne  dépense  pas  moins 
de  3o,ooo  francs  par  mois  à  la  rr  Villa  Doloresn ,  ainsi  nommée  du  nom  de 
sa  femme. 

Pour  entrer  dans  cet  établissement,  le  jeudi  ou  le  dimanche  dans  l'après- 
midi  ,  on  paye  la  somme  de  i  franc ,  mais  la  totalité  des  recettes  est  acquise 
aux  sociétés  locales  de  charité. 

On  voit  là  de  magnifiques  animaux  pleins  de  santé  :  Ours  blancs  et  à 
miel ,  Lions  et  Lionceaux ,  Jaguars ,  Léopards ,  Hyènes ,  Lions  marins  s' ébat- 
tant dans  un  grand  lac  et  dont  le  patriarche  a  perdu  la  vue,  dans  l'eau 
douce;  Pumas,  Autruches,  Singes  de  toutes  laideurs.  Oiseaux,  Serpents, 
Volailles  de  race ,  etc. ,  installés  dans  des  cages-maisonnettes  fort  jolies  et 
tenues  en  parfait  état  de  propreté. 

On  remarque  spécialement  un  superbe  Fourmilier  et  deux  rTucanosn  au 
bec  monstrueux  et  bizarrement  peinturluré ,  ainsi  qu'une  Poule  phénomène 
qui  se  lient  droite  sur  ses  pattes  et  marche  comme  un  homme. 

Afin  d'intéresser  les  enfants,  un  théâtre  de  jouets  mécaniques  venus  de 
Paris,  avec  piano  électrique,  donne  une  représentation  vers  3  heures.  A 
h  heures ,  un  jeune  Eléphant  travaille  fort  intelligemment ,  à  grand  renfort 
de  friandises,  dans  un  coin  du  jardin,  et  les  gardiens  ont  alors  l'attention 
de  circuler  de  groupe  en  groupe  pour  en  faire  part  aux  visiteurs. 

M.  Rossell  Rius  compte  faire  donation,  sous  peu,  de  sa  propriété  à  la 
ville  de  Montevideo ,  ce  qui  est  d'un  sage ,  mais  il  continuera  à  en  assurer 
l'entretien  jusqu'au  jour  éloigné  de  son  décès.  11  est  d'ores  et  déjà  entendu 


—  166  — 

que  ce  cadeau  royal  ne  constituera  jamais  une  charge  pour  la  municipalité 
montévidéenne ,  car  le  donateur  laissera  par  testament  un  capital  plus  que 
suffisant  pour  permettre  de  maintenir  rétablissement  en  parfait  état.  Voilà 
qui  sera  d'un  excellent  exemple  pour  les  savants  amateurs  qui  seraient 
tentés  de  léguer  de  riches  collections  aux  musées  dont  les  crédits  sont  déjà 
insuffisants,  et  qui  oublieraient  d'y  joindre  la  somme  indispensable  pour 
les  installer  et  pour  en  prendre  soin  ^'). 


Le  Jardin  zoologique  de  Momevideo  '-\ 
PAR  M.  Albert  Coltald  '^'. 

Le  Jardin  zoologique  de  Montevideo  est  installé  dans  une  propriété  par- 
ticulière, la  Villa  Dolorès,  et  la  ville  n'a  rien  à  voir  ni  à  sa  direction  scien- 
tifique, ni  à  son  administration. 

Sa  superficie  est  de  quinze  hectares  environ.  Il  longe  l'avenue  Rivera 
sur  une  longueur  de  2  5o  mètres.  On  accède  à  la  villa  par  une  allée  tracée 
entre  deux  grilles  de  fer  qui  s'appuient,  de  loin  en  loin,  sur  des  piliers  en 
maçonnerie  surmontés  chacun  de  deux  bustes  affrontés.  Minerve  et  Diane, 

(''  M.  Rossoil  lîiiis,  qui  est  privé  de  progéniture,  emploie  également  ses  énormes 
revenus  à  la  construclion  d'habilalions  à  bon  marché  pour  les  ouvriers  et  petits 
employés,  —  jolis  appartements  de  cinq  pièces  avec  eau  courante  et  électricité 
pour  100  francs  par  mois,  ce  qui  est  donné,  ici;  —  à  la  construction  d'écoles 
professionnelles  pour  jeunes  filles;  à  soutenir  la  lutte  engagée  contre  la  tubercu- 
lose qui  sévit  en  Uruguay  avec  la  même  intensité  qu'à  Cuba,  et  probablement 
pour  les  mêmes  raisons;  à  la  colonisation  d'immenses  territoires,  —  provenant  de 
l'héritage  de  sa  femme,  née  Pereyra,  —  et  qu'il  vient  de  relier  à  une  ligne  ferrée 
grâce  à  un  train  Renard  acheté  en  France,  lequel  train  va  rouler  sur  une  route 
construite  à  ses  frais. 

<-'  Nous  croyons  devoir  joindre  à  la  note  de  M.  Paul  Serre  celle  de  M.  Albert 
Coulaud,  qui  la  complète  en  donnant  certaines  précisions  et  qui  d'ailleurs  ne 
manque  pas  d'humour. 

(''  Les  circonstances  ne  m'ont  pas  permis  de  visiter  le  Jardin  zoologique  de  la 
capitale  de  la  République  orientale  de  l'Uruguay.  Je  puis  néanmoins  en  parlei- 
par  ouï-dire,  d'après  l'alerte  procès-verbal  de  sa  visite  qu'en  a  dressé  un  rédac- 
teur de  la  Revue  du  Jardin  zoologique  de  Buenos-Ayres.  J'ai  lu  son  article  avec  im 
vif  intérêt,  et,  sans  le  traduire  servilement,  j'en  donnerai  une  rapide  mais  exacte 
analyse.  Je  ne  crois  pas  beaucoup  me  tromper  en  affirmant  que  M.  Juan  de 
Afuera,  son  auteur,  pour  la  finesse  des  aperçus,  la  justesse  des  observations  aussi 
bien  que  pour  l'allnre  générale  du  texte,  a  subi  la  suggestion  de  M.  Clémente 
Onelli,  Directeur  du  Jardin  zoologique  de  Buenos-Ayres.  Ma  supposition  n'a  rien 
d'offensant  ni  pour  l'un,  ni  pour  l'autre.  (A.  Coltacd.) 


—  167  — 

Eole  et  Mars,  Saturne  et  Orphée,  Gybèle  et  Hélène,  Thalie  et  Neptune, 
Hercule  et  Uranie.  Ces  rapprochements  inattendus  de  dieux  et  de  héros  n'a 
pas,  sans  doute,  une  signification  symbolique. 

Le  parc  est  découpé  en  allées  droites  se  croisant  à  angles  droits. 

Dès  l'entrée  à  droite,  on  voit  la  cage  des  Singes  cynocéphales  :  ils  ne 
paraissent  pas  trop  se  plaire  dans  leur  logis,  ou  bien  leur  santé  laisse  à 
désirer.  Tout  à  côté  se  trouvent  les  cages  des  Singes  macaques  :  elles  ne 
sont  pas  d'un  gabarit  ordinaire,  et  elles  rappellent  par  leur  forme  des  ca- 
nons énormes,  des  dames-jeannes  colossales,  des  trompes  monstrueuses, 
des  barils,  etc.,  dénotant  ainsi  une  conception  originale  et  peu  en  rapport 
avec  la  destination  de  ces  habitacles. 

Non  moins  curieux  est  le  cimetière  des  animaux  où  reposent  cries  restes 
mortels  r,  des  plus  considérables  parmi  les  pensionnaires  de  l'établissement. 
Des  inscriptions  commémorent  le  souvenir  des  plus  intéressantes  bêtes. 
Non  loin ,  sur  une  pierre ,  en  sentinelle ,  un  Crocodile  extérioiùse  sans  douie 
la  douleur  qu'a  causée  la  perte  des  chères  bêtes  :  il  est  censé  verser  des 
larmes  sur  leur  sort. 

Plus  loin,  une  jolie  collection  d'oiseaux  d'Amérique  et  d'Asie  réjouit  les 
yeux  par  des  couleurs  changeantes  et  rares.  Leurs  cages  sont  spacieuses  ; 
il  y  a  de  l'air,  de  la  verdure,  de  l'eau,  ce  qui  leur  donne  l'illusion  de  la 
liberté. 

Les  Rapaces  figurent  en  nombre  imposant  :  Condors,  Vautours,  Aigles 
h  tête  blanche,  Aigles  indigènes.  Faucons,  Gavilans,  Éperviers,  etc. 

On  remarque  avec  intérêt  un  jeune  Éléphant  (trois  ans  à  peine)  origi- 
naire de  l'hidc,  que  l'on  a  dressé  à  certains  exercices  et  qui  travaille  en 
public;  deux  paires  de  Lions  d'une  belle  taille,  des  Jaguars,  Pumas,  Onces. 
Les  Lions  ne  se  sont  pas  refusés  aux  joies  de  la  famille  :  il  y  a  huit  petits 
dans  les  cages.  On  voit  aussi  deux  superbes  Ours  polaires,  un  Bison,  des 
Cerfs,  des  Zèbres,  des  Dromadaires,  des  Béliers  de  Barbarie. 

Le  goût  dominant,  la  sympathie  particulière  des  Directeurs  et  du  pro- 
priétaire de  la  Villa  Dolorès ,  se  sont  allirmés  avec  sollicitude  par  le  grou- 
pement très  complet  de  Chiens  domestiques. 

Dans  le  quartier  qui  leur  est  affecté  sont  représentées  toutes  les  races, 
toutes  les  variétés,  les  petits  Chiens  mignons,  les  Chiens  chinois,  les  Car- 
lins, les  Terriers,  Pointers,  les  Braques,  Lévriers,  Danois,  Terre-Neuve, 
Saint-Bernard. 

Ce  coni  du  Jardin  zoologique  n'est  pas  à  recommander  aux  visiteurs  qui 
ont  l'odorat  sensible.  Le  séjour  prolongé  de  viandes  en  fermentation  est 
une  cause  de  diffusion  d'odeurs  répugnantes.  Les  Chiens  n'en  paraissent 
pas  incommodés.  Le  public  est  libre  de  préférer  les  produits  de  Lubin, 
A  tk  in  son  et  Guerlain,  xj  otros. 

Il  vaut  mieux  ne  pas  insister  sur  le  caractère  ultra-fantaisiste  de  la 
décoration  architectonique  de  certaines  parties.  Le  goût  en  est  douteux,  si 


—  168  — 

l'on  peut  dire.  M.  de  Afuera  estime  que  les  auteurs  de  cette  conception 
bizarre,  lamentablement  originale,  seraient  dignes  de  passer  devant  un 
tribunal  de  police  correctionnelle,  pour  cette  atteinte  au  sens  commun. 

La  Villa  Dolorès  étant  un  élablissement  d'ordre  privé ,  le  public  n'y  est 
admis  que  moyennant  un  droit  d'entrée  dont  l'émolument  est  destiné  à  des 
œuvres  de  bienfaisances''';  en  payant  o,'!o  et  0,10  or  uruguayen,  par 
personne,  adulte  ou  enfant,  en  y  ajoutant  le  prix  du  tramway,  cela  con- 
stitue une  dépense  peu  en  rapport  avec  les  ressources  des  petits  ménages 
(eu  monnaie  de  France,  elle  équivaudrait  à  G  francs). 

Somme  toute,  malgré  diverses  critiques  de  détail,  en  tenant  compte  de 
l'importance  de  ses  collections,  le  Jardin  zoologique  de  la  Villa  Dolorès 
occupe  un  très  bon  rang  pai-mi  les  établissements  similaires  de  l'Amérique 
du  Sud. 

<i)  Ce  serait  trop  peu,  à  propos  du  propriétaire  de  la  villa  Dolorès,  de  parler 
de  son  établissement  scieiilifique,  si  l'on  n'ajoutait  tout  de  siiile  qu'il  est  un  émi- 
nent  philanthrope,  un  humanitaire  très  averti  et  très  généreux.  M.  Alejo  Rossell- 
Riiis  a  créé  des  maisons  à  bon  marché  avec  un  soin  et  une  intelligence  techniques 
des  plus  remarquables.  11  s'occupe  aussi  fie  colonies  agraires.  Enfin  la  protection 
des  enfants  et  celle  des  vieillards  ont  en  lui  et  en  sa  femme,  sa  digne  collabora- 
trice, me  dit-on,  des  apôtres  convaincus. 


SOMMAIRE. 


Actes  administratifs.  —  Répartition  des  fonds  des  Voyageurs  naturalistes 
du  Muséum  de  l'exercice  1918. —  Présentation  par  M.  le  Professeur 
Roule  d'une  Baudroie  de  grande  dimension  destinée  à  la  Galerie  de 
Zoologie 1 87  et  1 38 

Cotnmumcaiions 

Max  KoLLMANN.  Note  sur  les  Mammifères  rapportés  de  l'Afrique  orientale 

par  MM.  Alluaud  et  Jeannel 1 38 

A.  Menegaux.  Description  de  deux  nouveaux  Paradisiers  (  Parasidea  Duiven- 

bodei  et  P.  raggiana  Sororia)  des  Collections  du  Muséum.  [PI.  IV.].      i45 

—  Sur  une  nouvelle  forme  à'Ammodromus  de  la  Colombie  et  de  l'Equateur.      1 67 

R.  Benoist.  Contribution  à  la  Flore  de  la  Guyane  française  : 

I.  Plantes  récoltées  par  M.  Brousseau 1  /iS 

II.  Plantes  récoltées  par  M.  E.  Le  Moult 1/18 

Albert  GouTAUD.  Les  Jardins  botaniques  et  zoologiques,  les  Musées  d'His- 
toire naturelle  de  Buenos-Ayres  et  de  La  Plala i5o 

Paul  Serre.  La  (f Villa  Dolores?),  Jardin  zoologique  de  Montevideo i64 

A.  GocTAuD.  Le  Jardin  zoologique  de  Montevideo i66 


BULLETIN 


DU 


MUSEUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


RÉUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUBI 


ANNEE   1913 


PARIS 

IMPRIMERIE  NATIONALE 


MDGGGCXIIl 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  vouloir  bien  se  rappeler  que 
l'étendue  des  notes  insérées  dans  le  Bulletin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulletin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
"chés  des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  (|ue  leurs  manuscrits. 

SOCIÉTÉ 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


I.  But  et  composition  de  la  Société. 

Article  premier. 

L'Association  dite  Société  des  Amis  du  Muséum  national  d'histoire  natu- 
relle, fondée  en  1907,  a  pour  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cet  établissement,  d'eniichir  ses  collections,  ménageries,  laboratoires, 
serres,  jardins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientifiques  et 
l'enseignement  qui  s'y  rallacbent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

Article  3. 

L'Association  se  compose  de  Membres  titulaires,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs,  qui  doivent  être  agréés  par  le  Conseil  d  administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  l'aul  payer  une  cotisation  annuelle  d'au 
moins  1  o  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
fixe  de  i5o  francs. 

Pour  être  Membre  donateur,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
5oo  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  francs  par  an. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum ,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
ou  des  objets,  meubles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs ('>. 

(li  S'adresser  pour  les  versements  à  M.  Pierre  Masson,  trésorier  de  l'Association, 
120,  boulevard  Saint-Germain. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM   NATIONAL   D'HISTOIRE   NATURELLE. 


ANNEE    1913.  —   r   Ix. 


-=5*c;- 


LIRRAK/ 

NEW  YOJ<X 

140"^^  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM.  ùIkoen^^ 

29    AVRIL  1913. 


PRESIDENCE  DE  M.  EDMOND  PERRIER, 

DIRECTEUR  DU  MUSEUM. 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  annonce  que  le  fascicule  8  et  dernier  de  1912, 
ainsi  que  les  fascicules  1  et  2  de  1918  du  Bulletin  du  Muséum,  sont 
mis  en  distribution. 

M.  LE  Président  fait  part  à  la  Réunion  de  la  mort  de  M.  Pier- 
PONT  Morgan,  récemment  nommé  Associé  du  Muséum  en  témoi- 
gnage de  remerciement  des  libéralités  qu'il  avait  faites;  chacun 
peut  admirer,  dans  la  Galerie  de  Minéralogie,  la  collection  de 
pierres  précieuses  dont  il  s'est  dessaisi  en  faveur  du  Muse'um;  on  ne 
saurait  trop  regretter  un  aussi  généreux  donateur. 

11  témoigne  aussi  de  profonds  regrets  de  la  mort  d'une  des  per- 
sonnes les  plus  dévouées  pendant  de  longues  années  à  l'établis- 
sement, celle  de  M.  L.  Henry,  ancien  Jardinier  en  chef,  Professeur 
à  l'École  d'Horticulture  de  Versailles,  Correspondant  du  Muséum'''. 

C'   M.  L.  Honryesl  décédé  le  ta  janvier  igiS  à  Barges  (Haute-Saône);  il  a  été 
inhumé  à  Monligny-ie-Roi  (Haute-Marne),  son  pays  d'origine. 

Muséum.  —  xix.  12 


—  170  — 

M.  LE  Président  donne  connaissance  des  faits  suivants  qui  sont 
relatifs  à  divers  Services  du  Muséum  : 

Un  nouveau  congé  de  six  mois,  sans  traitement,  à  dater  du 
i*''  mai  1918,  a  été  accordé,  sur  sa  demande,  à  M.  Caille,  Chef  de 
Carré  au  Muséum  (Arrêté  ministe'riel  du  2/1  avril  191 3); 

L'Assemblée  des  Professeurs  a  délégué,  pour  représenter  le  Mu- 
séum à  l'Exposition  internationale  d'Ornithologie  de  Liège,  M.  Meke- 
GAux,  assistant  de  la  Chaire  de  Mammalogie  et  Ornithologie  au 
Muséum  (Séance  du  17  avril  1918); 

M.  Waterlot,  présenté  par  M.  le  Professeur  Bouvier,  a  été  nommé 
Correspondant  du  Muséum  (Assemblée  du  17  avril  igiS). 


CORRESPONDANCE. 


M.  LE  Président  donne  lecture  des  passages  les  plus  intéressants 
d'une  lettre  que  lui  a  adressée,  en  date  du  21  février  1918,  le 
sergent-télégraphiste  Louis  Girard,  de  Gao  (Haul-Sénégal-Niger); 
il  rappelle  les  efTorts  constants  que  ce  sous-ollicier  déploie  pour 
doter  le  Muséum  d'animaux  rares. 

Après  s'être  excusé  de  son  long  silence,  motivé  par  les  atteintes 
successives  d'une  maladie  tenace,  il  annonce  qu'il  a  pu  réunir  deux 
Antilopes,  un  Cephahphis  rufilatus  mâle  et  un  Tvauclaphus  ruryceios 
mâle,  mais  qu'il  a  malheureusement  perdu  une  Gazelle  Mohr,  et 
qu'il  est  à  la  veille  de  perdre  un  Guépard;  il  était  parvenu  à 
grand'peine  à  se  procurer  une  Girafe,  mais  l'indigène  qui  la  lui 
avait  vendue  usa  de  tous  les  moyens  pour  la  reprendre,  allécliè 
par  les  offres  d'un  prix  supérieur  que  lui  proposait  un  mercanti. 
On  lira  d'ailleurs  avec  intérêt  le  passage  suivant,  fort  intéressant, 
au  sujet  de  la  destruction  des  Girafes,  due  aux  agissements  rapaces 
des  marchands. 

M.  Paronneau,  qui  depuis  deux  ans  se  livre  au  commerce  des  Girafes, 
trouve  ce  commerce  très  rémunérateur  assurément,  mais  il  ne  se  doute  pas 
du  massacre  qui  en  résulte:  en  elfet,  à  chaque  petite  Girafe  qu'on  lui  amène, 


—  171  — 

ia  mère  disparaît,  car  pour  avoir  le  petit  il  est  ne'cessaire  de  tuer  la  mère, 
autrement  il  est  impossible  de  les  attraper  dans  la  brousse. 

Depuis  que  je  suis  à  Gao ,  je  me  suis  occupé  à  dresser  une  statistique  à 
peu  près  exacte  des  Girafes  tudes,  au  courant  d'une  annde,  dans  la  région 
de  Gao;  je  suis  arrivé  au  chiffre  de  iio.  Ce  chiffre  indique  les  peaux  et 
les  petites  Girafes  apportées  sur  le  marché  de  Gao  pour  y  être  vendues.  Sur 
cinq  à  six  petites  Girafes  amenées  tous  les  ans  à  Gao,  il  faut  compter  de 
quinze  à  dix- huit  femelles  abattues,  car  il  y  a  un  tiers  de  perte.  Ainsi,  sur 
trois  animaux  pris  dans  la  brousse  et  envoyés  à  Gao,  un  seul  arrive.  Il  faut 
également  tenir  com|)te  des  petites  Girafes  qui  meurent  dès  leur  capture 
et  des  peaux  vendues  dans  la  brousse  qui  n'arrivent  pas  par  conséquent 
sur  le  marché  de  Gao,  ce  qui  donne,  au  bas  mot,  cent  cinquante  bêtes 
détruites  tous  les  ans.  Il  se  fait  dans  la  région  une  grande  consommation 
de  viande  de  Girafe  que  les  indigènes  font  boucaner. 

Il  serait  donc  nécessaire  et  nrgent  d'interdire  cette  tuerie,  car  de  ce 
pas-là  il  n'y  en  aura  pas  pour  longtemps. 

La  surveillance  et  les  mesures  propres  à  réprimer  le  massacre  de  ces 
animaux  seront  évidemment  très  difficiles;  mais  une  chose  qui  me  parait 
pouvoir  dounei'  de  bous  lésultals ,  et  en  même  temps  créer  une  source  de 
revenus  pour  la  colonie,  serait  de  mettre  un  droit  de  marché  de  5o  francs 
par  tête,  et  ce  droit  payé  par  l'acheteur.  En  plus  de  cela,  un  droit  de 
sortie  de  ia  colonie  de  5oo  francs  par  tête.  Malgré  cela,  je  crains  bien 
que  cette  mesure  ne  soit  pas  très  efficace ,  car  les  commerçants  payeront 
ces  droits ,  vu  le  bénéfice  obtenu  par  la  vente  de  l'animal  qu'eux-mêmes 
vendront  plus  cher. 

Il  y  aurait  donc  lieu  d'ajouter  à  cette  mesure  un  nombre  déterminé 
d'animaux  à  acheter  par  les  commerçants.  Stipuler  qu'aucun  commerçant 
ne  pourra  acheter  plus  d'une  Girafe  par  an.  Ce  chiffre  ne  peut  être  phis 
restreint,  c'est  entendu,  mais  il  est  encore  assez  élevé  en  rais.ondu  nombre 
de  commerçants  qui  tenteraient,  vu  le  bénéfice  obtenu,  de  se  livrer  à  ce 
commerce;  car  s'il  y  a  cinq  ou  six  commerçants  achetant  une  Girafe,  cela 
fait  donc  cinq  ou  six  animaux,  et,  comme  il  y  a  un  tiers  de  perte,  nous 
avons  un  total  de  quinze  à  dix-huit  petites  Girafes  et  quinze  à  dix-huit  mères , 
soit  en  tout  vingt-cinq  à  trente  animaux  abattus  dans  l'année.  Et  cela,  pour 
satisfaire  la  soif  de  l'or  qu'ont  les  employés  de  commerce  de  la  région ,  qui 
se  hvrent  à  ce  trafic  pour  leur  compte  personnel  et  non  pour  le  compte  de 
la  maison  qu'ils  représentent. 

Les  commerçants  ne  pouvant  acheter  plus  d'un  animal  par  an,  les 
indigènes  cesseront  d'en  amener  lorsqu'ds  ne  seront  plus  achetés. 

Si  cette  mesure  ne  donne  pas  de  résultat,  supprimer  radicalement  la 
vente  et  l'exportation  des  Girafes. 

Etablir  de  même  un  fort  di'oit  d'exportation  sur  les  peaux  de  Girafes  et 
d'Antdopes,  car  les  Oryx  et  les  Addax  sont  aussi  en  train  de  disparaître  de  la 


—  172  — 

région.  Mettre  également  un  droit  de  marché  et  d'exportation  pour  toutes 
Antilopes  d'espèces  rares. 

Enfin ,  pour  donner  plus  d'efficacité  aux  mesures  mentionnées  ci-dessus , 
il  serait  nécessaire  que ,  chaque  fois  qu'un  commerçant  achète  une  Girafe 
ou  une  Antilope,  le  Commandant  de  cercle  fût  informé  de  cet  achat, 
qu'il  fût  établi  un  acte  d'achat  mentionnant  le  vendeur  et  l'acheteur,  la 
date  et  le  lieu  d'achat.  Sur  cette  pièce  inscrire  la  somme  perçue  comme 
di'oit  de  marché  et  le  prix  de  vente.  Cet  acte,  après  enregistrement  au 
carnet  ad  hoc,  serait  remis  à  l'acheteur  et  sei-virait  ainsi  d'état  civil  à 
l'animal. 

11  est  cependant  bien  entendu  que  les  principes  posés  ci-dessus  pourront 
être  l'objet  de  dérogations  en  vue  de  permettre  de  recueillir  des  spécimens 
pour  les  Muséums  et  Jardins  zoologiques  ou  dans  tout  autre  but  scienti- 
fique ,  mais  il  faudra  que  l'acheteur  en  fasse  la  déclaration  au  Comman- 
dant de  cercle,  le  jour  de  l'achat,  et  indique  à  cet  officier  le  nom  du  Muséum 
pour  lequel  la  bête  est  destinée.  Dans  ces  conditions,  il  n'y  aurait  pas  lieu 
de  percevoir  les  frais  de  marché  ni  la  taxe  de  sortie  de  la  colonie. 

Appliquer,  en  un  mot,  toutes  les  mesures  adoptées  par  la  convention  de 
Londres,  signée  par  toutes  les  puissances  le  19  mai  1900,  tendant  à  la 
préservation  des  animaux  rares  dont  la  disparition  paraît  prochaine  et 
pour  lesquels  rien  n'a  été  fait  jusqu'à  présent  à  ce  sujet. 

Je  me  permets  respectueusement  d'attirer  toute  votre  attention  sur  la 
préservation  des  animaux  mentionnés  plus  haut  et  de  vouloir  bien  faire 
prendre  toutes  les  mesures  pour  en  assurer  la  conservation.  C'est  un  cri 
d'alarme  que  je  jette;  dans  quelques  années  il  sera  peut-être  trop  tard. 

M.  LE  Président  donne  lecture  de  la  lettre  suivante  qui  indique 
les  mesures  que  Ton  se  propose  de  provoquer  en  Allemagne  comme 
en  France  pour  assurer  la  conservation  des  Aigrettes  par  leur  éle- 
vage rationnel. 

Paris,  le  8  avril  i  91  îî. 
Monsieur  le  Directeur, 

Nous  croyons  utile  de  vous  faire  parvenir  une  information  que  nous 
recevons  d'Allemagne,  d'après  laquelle  l'Association  des  Faljricants  de 
plumes  pour  parures  de  Berlin  vient  de  créer  un  prix  destiné  à  provo({ucr 
l'élevage  de  l'Aigrette  dans  les  colonies  allemandes.  Ce  prix  est  d'une 
valeur  de  10,000  Marks,  et  les  conditions  du  concours  sont  à  peu  près 
similaires  de  celles  fixées  pour  le  prix  que  nous  avons  fondé. 

Cette  fondation  allemande  ne  change  naturellement  rien  à  nos  dispo- 
sitions qui  s'appliquent  Iv  l'élevage  en  territoire  français,  mais  peut-être 
serait-il   désirable   de  porter  à  la  connaissance  de  nos   nationaux  cette 


—  173  — 

concurrence  qui  vient  de  se  créer  afin  qu'ils  ne  se  laissent  pas  devancer  par 
nos  voisins. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Directeur,  l'assurance  de  notre  considéra- 
tion très  distinguée. 

Société  anonyme  SGIAMA. 

Un  adminisU'ateur, 
Signé  :  H.  Blumenfeld-Sciama. 


COMMUNICATIONS. 


Contribution  à  l'Etude  nu  Régime  alimentaiûe  des  Oiseaux 

DE  lAnCHlPEL  DES  FoEROÉ  , 

PAR  LE  Prince  Ernest  d'Arenberg  , 

CHARGÉ  DE  MiSSION  DU  MiNISTÈRE   DE  l'InSTRUCTION  PUBLIQUE, 

ET  M.  R.  Anthony. 

La  présente  étude  a  été  effectuée  sur  une  série  de  64  estomacs  d'Oiseaux 
recueillis  en  septembre  1912,  par  l'un  de  nous*'',  au  cours  d'une  mission 
d'études  scientifiques  à  l'iVrchipel  des  Fœroé.  Ces  estomacs  ont  tous  été 
conservés  avec  leiu*  contenu  dans  l'alcool  à  70  degrés. 

La  liste  ci-jointe  mentionne  pour  chaque  individu  l'âge,  le  sexe  et  le 
contenu  stomacal.  Les  noms  entre  parenthèses  sont  ceux  qui  figurent  sur 
le  carnet  d'exploration;  les  dénominations  scientifiques  latines  ont  été 
ajoutées  d'après  la  terminologie  adoptée  par  Degland  et  Gerbe  [Oriiilhologie 
européenne,  Paris,  1867). 

C'Olymbida;. 

1.  CoLYMBUs  GLACiALis  Liun.  (Plougeon  Imbrin)  d  adulte.  Débris  de 
Poissons  téléostéens  accompagnés  d'un  certain  nombre  de  silex. 

2.  G.  GLACIALIS  Linn.  (Plongeon  Imbrin)  9  adulte.  Débris  de  Poissons 
téléostéens  accompagnés  d'un  certain  nombre  de  silex. 

Phalacrocoracîdîe. 

1.  Phalacrocorax  cristatus  Fabr.  (Cormoran  huppé)  9.  Débris  très 
abondants  de  Poissons  téléostéens  avec  quelques  débris  de  petits  Crustacés 
décapodes. 

(''  Prince  d'Arenberg. 


—    17/4    — 

2.  P.  CRiSTATus  Fabr.  (Cormoran  huppé)  9  adulte.  Débris  très  abon- 
dants de  Poissons  téléostéens. 

3,  P.  CRISTATUS  Fabr.  (Cormoran  huppé)  9  adulte.  Débris  très  abon- 
dants de  Poissons  téléostéens. 

k.  P.  CRISTATUS  Fabr.  (Cormoran  huppé)  9  jeune.  Débris  de  Poissons 
téléostéens. 

5.  P.  CRISTATUS  Fabr.  (Cormoran  huppé)  9  jeune.  Débris  de  Poissons 
téléostéens. 

6.  P.  CRISTATUS  Fabr.  (Cormoran  huppé)  d*  adulte.  Débris  de  Poissons 
téléostéens. 

7.  P.  CRISTATUS  Fabr.  (Cormoran  huppé)  jeune.  Débris  de  Poissons 
téléostéens. 

8.  P.  cARBo  Linn.  (Cormoran  ordinaire)  9  jeune.  Débris  de  Poissons 
téléostéens. 

Auatidîc. 

1.  SoMATERiA  MOLLissiMA  Liuu.  (Eidcr)  d*  jeune.  Coquilles  de  Mytihis 
edulis  et  de  Purpura  (déterm.  de  M.  Ed.  Lamy);  débris  de  Balanes. 

2.  S.  MOLLissiMA  Linn.  (Eider)  c3*  jeune.  Coquilles  de  MijtUus  edulis; 
deux  Crustacés  décapodes  appartenant  à  l'espèce  Hijas  coarctaUis  (déterm. 
de  M.  E.-L.  Bouvier);  deux  Purpura  (déterm.  de  M.  Ed.  Lamy). 

3.  S.  MOLLissiMA  Linn,  (Eider)  c?  adulte.  Un  grand  nombre  de  Gastéro- 
podes du  genre  Gihhda  (déterm.  de  M.  Ed.  Lamy). 

h.  Anas  boschas  Linn.  (Canard  sauvage)  9  adulte.  Débris  végétaux  et 
restes  animaux  indéterminables;  quelques  petits  silex  noirs. 

5.  QuERQUEDiiLA  CRECCA  Liun.  (Sarcellc  d'hiver)  d*  jeune.  Débris  de 
larves  d'Insectes  ;  duvet  d'Oiseau  ;  quelques  petits  silex. 

6.  Q.  ciRCiA  Linn.  (Sarcelle  d'été)  d  jeune.  Estomac  à  peu  près  vide  ne 
contenant  que  du  sable. 

7.  Q.  CIRCIA  Linn.  (Sarcelle  d'été)  d' jeune.  Estomac  ne  contenant  que 
du  sable  et  quelques  débris  végétaux. 

8.  Mergus  serrator  Liun.  (Harle  huppé)  9  jeune.  Débris  de  Poissons 
téléostéens. 

Cliaradriidsc. 

1.  Strepsilas  interpres  Linn.  (Tourne-pierre)  d*  jeune.  Crustacés 
isopodes  du  genro  hloiea  (déterm.  de  M.  E.-L.  Bouvier). 


—  175  — 

2.  S.  iNTERPREs  Linn.  (Tourne-pierro)  9  jeune.  Crustace's  isopodes  du 
genre  Idotea  (déterm.  de  M.  E.-L.  Bouvier).  Débris  de  coquilles  de  Gasté- 
ropodes appartenant  probal)lement  au  groupe  des  Littorines. 

3.  S.  INTERPRES  Linn.  (Tourne-pierre)  c?  jeune.  Crustacés  isopodes  du 
genre  Idotea  (déterm.  de  M.  E.-L.  Bouvier). 

h.  S.  INTERPRES  Linn.  (Tourne-pierre)  c?  jeune.  Crustacés  isopodes  du 
genre  Idoica  (déterm.  de  M.  E.-L.  Bouvier), 

5.  S.  INTERPRES  Linn.  (Tourne-pierre)  9  jeune.  Crustacés  isopodes  du 
genre  Idotea  (déterm.  de  M.  E.-L.  Bouvier). 

6.  Pluvialis  apricarius  Linn.  (Pluvier  doré)  c?  adulte.  Une  larve  d'In- 
secte probablement  aquatique  et  quelques  débris  de  végétaux  terrestres. 

7.  P.  APRICARIUS  Linn.  (Pluvier  doré)  9  adulte.  Chenilles  de  Noctuellides 
(déterm.  de  M.  P.  Lesne)  et  fruits  de  végétaux  terrestres. 

8.  P.  APRICARIUS  Linn.  (Pluvier  doré)  9  adulte.  Fruits  et  débris  de 
végétaux  terrestres;  sable  grossier. 

9.  Gallinago  scolopacinus  Bp.  (Bécassine  ordinaire)  c?  adulte.  Fruits 
et  débris  de  végétaux  terrestres;  quelques  rares  débris  d'Insectes;  sable 
grossier. 

10.  G.  SCOLOPACINUS  Bp.  (Bécassine  ordinaire)  9  adulte.  Nombreux 
débris  de  végétaux  terrestres;  autres  débris  indéterminables,  probablement 
d'origine  animale. 

11.  Gharadrius  hiaticulus  Linn.  (Gravelot  hiaticule)  d*  jeune.  Débris 
paraissant  devoir  être  interprété  comme  un  tube  parcheminé  d'Annélidc. 

1:2.  G,  hiaticulus  Linn.  (Gravelot  hiaticule)  c?  jeune.  Débris  d'In- 
sectes. 

13.  G.  HIATICULUS  Linn.  (Gravelot  hiaticule)  c?  adulte.  Débris  d'In- 
sectes et  sable  grossier. 

Ih.  H/EMATOPus  ostralegus  Linn.  (Huîtrier  pie)  d*  adulte.  Débris  de 
végétaux  ;  débris  de  Coléoptères. 

15.  H.  OSTRALEGUS  Linn.  (Huîtrier  pie)  d  jeune.  Débris  de  végétaux; 
débris  de  Coléoptères. 

16.  H.  OSTRALEGUS  Linu.  (Huîtrier  pie)  d  jeune.  Débris  de  végétaux; 
débris  de  Coléoptères. 

17.  Tringa  maritima  Briïnn.  (Maubèche  maritime)  c?  adulte.  Débris  de 
coquilles  de  Gastéropodes ,  probablement  du  groupe  des  Littorines;  Crusta- 
cés isopodes  du  genre  Idolea  (déterm.  de  M.  E.-L.  Bouvier). 


—  176  — 

18.  T.  MARiTiMA  Briïnn.  (Maubèclie  maritime)  9  adulte.  Débris  de 
coquilles  de  Gastéropodes  probablement  du  groupe  des  Littorines. 

Peu  d'instants  avant  leur  mort,  ces  deux  derniers  Oiseaux  ont  été  vus 
saisissant  au  milieu  des  algues  un  long  Ver,  probablement  une  Annélide, 
qu'il  a  été  impossible  de  retrouver, 

Lariflse. 

1.  Larus  argentatds  Briinu  (Goéland  argenté)  d  jeune.  Débris  de 
Coléoptères. 

2.  L.  ARGENTATUs  Briiun  (Goéland  argenté)  c? jeune.  Débris  de  Poissons 
téléostéens. 

3.  L.  ARGENTATUS  Briiun  (Goéland argenté)  c?  jeune.  Duvet  d'Oiseaux  et 
autres  débris  indéterminables. 

h.  L.  ARGENTATUS  Briïnn.  (Goéland  argenté)  c?  adulte.  Débris  de  Pois- 
sons téléostéens. 

5.  L.  ARGENTATUS  Briinu.  (Goéland  argenté)  9  adulte.  Quelques  débris 
ie  Poissons  téléostéens;  débris  nombreux  d'origine  végétale  (Phanérogames 
terrestres);  duvet  d'Oiseau. 

6.  L.  ARGENTATUS  Brùnn.  (Goéland  argenté)  c?  jeune.  L'estomac  contient 
à  peu  près  uniquement  des  débris  végétaux  :  quelques  algues  brunes  et  de 
nombreux  zostères. 

7.  L.  ARGENTATUS  Brium.  (Goéland  argenté)  d*  adulte.  Débris  de  Pois- 
sons téléostéens. 

8.  L.  ARGENTATUS  Briiun.  ( Goéland  argenté)  c?  adulte.  Débris  de  Crus- 
tacés décapodes  et  de  Gastéropodes  appartenant  probablement  au  groupe 
des  Littorines. 

9.  L.  TRiDACTVLus  Liuu.  (Goélaud  tridactyle)  c?  adulte.  Débris  de  Pois- 
ons téléostéens. 

10.  L.  TRiDACTYLUs  Linn.  (Goéland  tridactyle)  c?  jeune.  Débris  de  Pois- 
sons téléostéens. 

11.  L.  TRIDACTVLUS  Linn.  (Goéland  tridactyle)  d'adulte.  Débris  de  Pois- 
sons téléostéens. 

12.  L.  TRIDACTYLUS  Liun.  (Goéland  tridactyle)  d*  jeune.  Estomac  à  peu 
près  vide ,  ne  contenant  que  quelques  rares  débris  de  Poissons  téléostéens. 

13.  L.  MARiNus  Linn.  (Goéland  marin)  9  adulte.  Estomac  à  peu  près 
vide  ne  contenant  que  quelques  rares  débris  de  Poissons  téléostéens. 


,      _  177  — 

Ih.  L.  Kuscus  Linn.  (Goëland  brun)  cf  jeune.  Débris  de  Poissons  téle'- 
ostéens. 

15.  Stercorarius  parasiticus  Linn.  (Labbe  parasite)  d*  adulte.  Une  pUnne 
d'Oiseau  et  un  silex. 

Alcidse. 

1.  Uria  grylle  Linn.  (Guillemot  Grylle)  9  jeune.  Dëbris  de  Crustacés 
décapodes  et  de  coquilles  de  Gaste'ropodes  appartenant  probablement  au 
groupe  des  Littorines. 

2.  U.  GRYLLE  Linn.  (Guillemot  Grylle)  9.  Débris  de  Crustacés  décapodes. 

3.  U.  RiNGviA  Brïmn.  (Guillemot  bridé)  c?  jeune.  Estomac  absolument 
vide. 

/t.  Alca  torda  Linn.  c?  jeune.  Débris  de  Poissons  téléostéens. 

5.  A.  TORDA  Linn.  d*  jeune.  Débris  de  Poissons  téléostéens. 

6,  A,  TORDA  Linn.  c?  jeune.  Débris  de  Poissons  téléostéens. 

ITIotaeillidîe. 

1.  Anthus  obscurus  Penn.  (Pipit  obscur).  Débris  d'Insectes  et  de  coquilles 
de  Ciasléropodes  appartenant  probablement  au  groupe  des  Littorines. 

2.  A.  OBSCURUS  Penn.  (Pipit  obscur).  Débris  d'Iusecles  et  de  coquilles 
de  (iastéropodes  appartenant  probablement  au  groupe  des  Littoi'ines.  Petits 
fruits  de  plantes  terrestres. 

3.  A.  OBSCURUS  Penn.  (Pipit  obscur).  Débris  de  coquilles  de  Gastéro- 
podes appartenant  probablement  au  groupe  des  Littorines. 

h.  A.  PRATENsis  Linn.  (Pipit  des  Prés)  (5*  adulte.  Débris  d'Insectes 
variés. 

Tiirdidés. 

1.  Saxicola  oenanthe  Linn.  (Traquet  motteux)  d  adulte.  Débris  de 
Coléoptères  et  petits  fruits  de  végétaux  terrestres. 

2.  S.  oenanthe  Linn.  (Traquet  motteux)  9  adulte.  Débris  de  Coléo- 
ptères. 

Hturnidsc, 

1.  Sturnus  vuLGARis  Liuu.  (Étourneau)  (5*  jeune.  Débris  de  Coléoptères. 


178 


RESUME. 


Celle  courle  élude,  dont  il  faudrait  dvidemmenl  se  garder  de  vouloir 
généraliser  les  résultais,  corrobore  cependant,  en  les  précisant  parfois,  les 
données  déjà  acquises  sur  le  régime  alimentaire  d'un  certain  nombie  d'Oi- 
seaux (la  plupart  marins  et  littoi-aux)  du  Nord  de  l'Europe. 

Les  principaux  faits  qui  en  ressortent  peuvent  être  résumés  ainsi  : 

Plongeon  Imbrin,  Cormorans  huppé  el  ordinaire,  AIca  torda. —  L'alimen- 
tation de  ces  Oiseaux  paraît  être  exclusivement  composée  de  Poissons.  Au 
point  de  vue  pratique  de  l'industrie  de  la  Pêche,  il  semble  donc  bien  que 
l'on  doive  les  considérer  comme  nuisibles. 

Le  Hark  huppê^  si  l'on  s'en  rapporte  à  la  seule  observation  qu'il  nous  ait 
été  donné  de  faire ,  se  nourrirait  également  de  Poissons. 

Goélands.  —  Chez  ces  Oiseaux,  dont  l'habitat  est,  comme  l'on  sait,  plus 
littoral  que  celui  des  précédents,  le  régime  alimentaire  paraît  être  beau- 
coup moins  uniforme.  Dans  les  estomacs  de  ceux  que  nous  avons  observés, 
on  rencontre  non  seulement  des  débris  de  Poissons  téléosléens  qui  paraissent 
former  la  base  de  leur  nourriture ,  mais  encore  parfois  des  restes  de  Crus- 
tacés et  de  Mollusques.  La  présence  de  débris  d'Insectes  indique  aussi  la 
possibihté  occasionnelle  d'une  nourriture  d'origine  lerreslre.  Quant  aux 
plumes  d'Oiseaux  que  l'on  y  rencontre,  elles  appartiennent  sans  doute  à 
l'individu  lui-même.  Etant  donné  que  toutes  ces  captures  ont  été  faites  en 
automne ,  il  n'est  pas  possible  de  supposer  qu'elles  proviennent  de  jeunes 
Oiseaux  dévorés.  Il  convient  de  noter  cependant  que  les  Goélands  et  les 
Labbes  se  nourrissent  parfois  de  cadavres  et  s'altaquent  volontiers  anx  Oi- 
seaux blessés,  incapables  de  s'enfuir  ou  de  se  défendre. 

Eider.  —  Nos  observations  sur  cet  animal  corroborent  la  notion  que  l'on 
possédait  déjà,  à  savoir  que  son  alimentation  est  presque  exclusivement 
composée  de  Mollusques  gastéropodes  et  acéphales. 

Guillemot  Grylle.  —  Nourriture  composée  de  Crustacés. 

Tourne-pierre.  —  Nourriture  paraissant  surtout  constituée,  aux  îles 
Fœroé,  de  petits  Isopodes  littoraux  du  genre  Idolea. 

Chez  les  Oiseaux  qui  viennent  d'être  énumérés,  la  nourriture  serait 
exclusivement  d'origine  marine ,  sous  la  réserve  des  constatations  faites  en 
ce  qui  concerne  les  Goélands. 

Par  contre,  chez  le  Pipit  obscur,  on  constate  un  régime  nettement  mixte. 
L'alimentation,  enfin,  est,  comme  l'on  sait,  exclusivement  terrestre  chez 
le  Pipit  des  Prés  et  l'Elourneau. 


—  179  -^ 

L'examen  des  estomacs  de  Canards  sauvages ,  de  Sarcelles ,  de  Pluviers 
dore's,  de  Gravelots  et  même  d'Huîtriers  pies  accuserait  un  régime  à  peu 
près  exclusivement  composé  d'Insectes. 


Sun  UNE  COLLECTION  DE  PiEPTILES  ET  DE  BaTRACIENS 
RASSEMBLÉE   PAR  M.  LE  D'  LeGENDRE  DANS  LES  MaRCUES   THIHÉtAINES  , 

PAR  M.  R.  Despax,  Préparateur  au  Muséum. 

La  collection  étudiée  a  été  rassemblée  par  M.  le  D'  Legendre  dans  la  r('- 
gion  Ouest  du  Sé-Tchouen.  Elle  se  compose  des  épaves  échappées  aux  bri- 
gands chinois  qui  attaquèrent  la  mission  Legendre,  faillirent  tuer  l'explo- 
rateur et  détruisirent  de  nombreux  et  précieux  documents. 

La  région  où  cette  coiieclion  a  été  formée  lui  donne  un  intérêt  parti- 
culier. 

M.  le  D'  Legendre  a  bien  voulu  me  fournir  à  son  sujet  les  renseigne- 
ments suivants  : 

Les  Marches  thibétaines  forment  un  ensemble  de  hautes  montagnes  et 
de  vallées  élevées  compris  dans  la  grande  boucle  du  Yang-Tsé-Kiang,  entre 
ce  fleuve,  leYa-Long  et  le  T'ong  Ho.  Elles  sont  situées  entre  le  2  5°  et  So" 
lat.  N.  et  sur  le  100°  long.  E.  de  Paris.  Le  centre  le  plus  important  est 
INing-Yuen-Fou.  Le  terrain  est  très  boisé  dans  la  vallée  du  Ya-Long.  Le 
climat  présente  une  saison  des  pluies  allant  de  la  mi-juin  à  septembre,  avec 
violents  orages.  L'automne  (à  paiiir  de  la  fin  d'octobre),  l'hiver  et  le  prin- 
temps sont  secs  ;  la  neige ,  alors  fréquente  sur  les  sommets ,  est  rare  dans 
les  vallées.  La  caractéristique  du  climat  est  la  brusquerie  et  la  très  grande 
amplitude  des  variations  de  température  (amplitude  pouvant  dépasser  9  5°  G. 
de  midi  au  soir). 

Les  stations  de  capture  sont  les  suivantes  : 

Lou-Tin-Kiao ,  altitude  1,600  mètres;  dans  la  vallée  du  Tong-Ho. 

Mienning,  altitude  9,000  mètres;  dans  la  vallée  du  Ngan-Ning. 

EuI-se-Yng,  altitude  9,000  mètres ,  et  Tchi-Gô ,  altitude  3, 800  mètres; 
dans  la  vallée  du  Ya-Long. 

La  faune  présente  un  mélange  de  formes  paléarctiques  et  de  formes 
orientales  : 

La  collection  comprend  deux  espèces  de  Lézards  : 

Japalura  yunnanensis  Anders. 
Un  seul  individu  capturé  à  Lou-Tin-Kiao  (i,Goo  mètres). 


—  180  — 

Lygosoma  indicum  Gray. 
Ti-ois  individus  provenant  de  Eul-se-Yug. 

Les  Serpents  sont  représente's  par  sept  espèces  : 

PoLYODONTOPHis  coLLARis  Gray. 

Deux  individus  provenant  de  Mienning  (9,000  mètres).  Cette  espèce, 
au  dire  de  Boulcnger  (1890,  p.  802),  s'élève  dans  l'Himalaya  à  plus  de 
0,000  mètres. 

Tropidonotus  parallelus  Blgr.  var.  sublsevis  nov.  var. 

Cinq  individus  provenant  de  Mienning (2,000  mètres);  sur  les  arbres, 
dans  les  creux. 

Tête  assez I  distincte  du  corps.  OEil  moyen,  son  diamètre  égalant  la 
distance  du  bord  antérieur  de  l'orbite  à  la  narine.  Rostrale  plus  large  que 
haute.  Internasales  aussi  larges  que  longues,  très  obtusément  angulées  en 
avant  :  suture  entre  les  internasales  un  peu  plus  courte  que  celle  séparant 
les  préfrontales.  Frontale  une  fois  un  tiers  aussi  longue  que  large,  plus 
longue  que  sa  distance  du  bout  du  museau,  plus  courte  que  les  pariétales. 
Loréale  aussi  longue  que  large.  Une  pré-  et  trois  postoculaires ,  l'inférieure 
très  petite,  sépare  l'œil  de  la  sixième  labiale  supérieure.  Temporales,  2  +  1 
ou  1  + 1 .  Huit  labiales  supérieures ,  la  septième  la  plus  grande ,  la  qua- 
trième et  la  cinquième  entourant  l'œil.  Quatre  ou  cinq  labiales  inférieures 
en  contact  avec  les  plaques  mentonnières  antérieures,  plus  courtes  que  les 
postérieures.  Écailles  en  19  rangs.  Les  écailles  dorsales  carénées,  les  écailles 
latérales  d'autant  plus  faiblement  carénées  qu'elles  se  rapprochent  du  rang 
externe,  qui  est  lisse.  Ventrales,  160  à  169.  Anale  divisée.  Caudales,  72  à 
90.  Couleur  (en  alcool)  brun  jaunâtre  en  dessus,  deux  bandes  dorso-laté- 
rales  blanchâtres,  moins  distinctes  vers  le  quart  externe.  Une  fascie blanche 
bien  distincte  de  chaque  côté  de  l'occiput ,  cette  fascie  parait  être  le  prolon- 
gement dilaté  des  bandes  dorso-latérales.  Un  trait  noir  de  l'œil  à  la  commis- 
sure de  la  bouche.  Sutures  entre  les  labiales  supérieures  noires,  au  moins 
à  la  partie  supérieure.  Sutures  entre  les  2  ou  3  premières  labiales  infé- 
rieures noires.  Venti-ales  jaunâtres  avec  ou  sans  un  trait  noir  latéral. 

Tous  les  individus  présentent  certains  caractères  qui  les  différencient  du 
T.  parallelus  type  : 

1  "  La  frontale  paraît  un  peu  plus  courte  : 

2°  Le  nombre  moindre  des  labiales  supérieures  entourant  l'œil;  chez 
tous  il  est  de  2  seulement,  4'  et  5"; 

3°  L'écaiilure.  La  carène  des  écailles  n'est  pas  très  forte,  elle  est  bien 
visible  sur  la  région  dorsale,  s'atténue  latéralement  et  le  rang  externe  est 
lisse. 


—  181  — 

Les  individus  ci-dessus  portent  les  immëros  suivants  dans  les  collections 
du  Muséum  : 

12-267.  Ventrales,  iG/1;  sous-caudalcs,  80;  longueur  totale,  7g  centimètres. 

12-268.         —  i65-,  —  76;  —  66         — 

12-269.         —  160;  —  79;  —  57         — 

12-270.         —  169;  —  80;  —  36         — 

12-271.         —  178;  —  90;  —  98         — 

Tropidonotus  Johannis  Blgr. 

Deux  exemplaires  d'Eul-se-Yng. 

Je  rapporte  ces  deux  animaux  à  l'espèce  du  Yunnan  décrite  par  Boulen- 
ger  (1908),  bien  que  mes  ëchantillons  n'aient  que  7  labiales  supe'rieures, 
la  3"  et  la  k"  seulement  entourant  l'œil.  Je  n'ai  pas  assez  d'individus  pour 
savoir  si  ces  différences  sont  constantes  et  pourraient  motiver  la  création 
d'une  variété  nouvelle. 

PSEUDOXENODON  SINENSIS  Blgr. 

Deux  individus  provenant  de  Mienning  (3,000  mètres). 

Lycodon  fasciatus  Anders. 

Un  seul  individu,  sans  indication  précise  de  localité.  Cette  espèce  semble 
n'avoir  jamais  été  signalée  dans  le  Se-Tcbouen ,  mais  seulement  dans 
l'Ouest  du  Yunnam  et  dans  l'Assam  (Werner,  190/1). 

COLUBER  TiENIURUS  GopC. 

Un  individu  de  Eul-se-Yng  (2,000  mètres). 

Ancistrodon  Blomhoffi  intermedius  Strauch. 

Un  seul  individu  pris  à  Tchi-Gô  à  une  altitude  de  3, 800  mètres. 

Ce  Crotalidé  appartient  à  un  petit  groupe  d'espèces  du  genre  Ancistro- 
don, très  étroitement  apparentées ,  et  dont  l'aire  de  dispersion  est  considé- 
rable. Ce  sont  A.  halys  Pall.,  A.  intormed'ms  Strauch.,  A.  Blomhoffi  Boié. 
A  elles  trois,  ces  espèces  couvrent  un  immense  territoire  allant  de  la  Cas- 
pienne au  Japon  et  du  lac  Baïkal  au  Sud  de  la  Chine. 

Stejneger  (1907,  p.  467)  a  été  amené  à  considérer  A.  intermedius 
Straucli.  non  comme  une  forme  bien  définie,  mais  comme  un  agrégat  de 
spécimens  de  transition  entre  A.  halys  regardé,  provisoirement  du  moins, 
comme  une  forme  bien  caractérisée  et.l.  Blomhojji. 

En  se  fondant  sur  le  Jiombre  de  rangs  d'écaillés ,  sur  celui  des  ventrales 
et  des  sous-caudales,  Stejneger  distingue  les  formes  suivantes  : 

A.  Blomhoffi  stricto  sensu,  propi'e  au  Japon;  A,  Blomhoff  brevicaudus,  en 


—  182  — 

Corée,  toutes  deux  ayant  au  plus  i5i  ventrales;  et,  sur  le  continent,  A. 
Blunihnjt  inlerviedius  ayant \Àiis  de  i5i  venlrales. 

Parmi  les  A.  BJoinhoffi.  intermedius ,  on  pourrait  même  distinguer  deux 
groupes  :  le  premier  caractérise'  par  la  prédominance  des  individus  présen- 
tant 21  rangs  d'écaiiles  (70  p.  100  des  spécimens),  son  aire  géographique 
s'étend  de  la  mer  à  l'Est  aux  monts  Khingan  à  l'Ouest.  Le  second  groupe 
a  pour  aire  de  distribution  la  région  comprise  entre  les  monts  Khingan  à 
l'Est  et  le  Turkestan  à  l'Ouest.  79  p.  100  des  spécimens  de  cette  prove- 
nance présentent  28  rangs  d'écaiiles. 

L'individu  que  j'ai  sous  les  yeux  présente  21  rangs  d'écaiiles,  161  ven- 
trales, 34  sous-caudales  et  7  labiales  supérieures.  Le  nombre  des  ventrales 
le  range  parmi  A.  BlomJioJî  inlennedius  tel  que  le  comprend  Stejneger. 
D'autre  part ,  malgré  ses  écailles  en  9 1  rangs ,  étant  donnée  sa  provenance , 
il  doit  vraisemblablement  se  rattacher  au  second  groupe.  Stejneger 
signale  des  spécimens  de  ce  groupe  provenant  de  l'Altaï,  du  Gobi,  du 
Lob-Nor.     , 

Je  crois  utile  d'adopter  le  terme  d'A.  Blomhoffi  intermedius  pour  mettre 
nettement  en  évidence  les  affinités  de  l'animal  étudié. 

La  collection  comprend ,  en  outre ,  cinq  espèces  de  Batraciens. 

RaNA  Boi'LENGERI  Gtlu'. 

Je  rapporte,  avec  doute,  à  cette  espèce  deux  individus  dont  un  mâle, 
provenant  de  Eul-Se-Yng.  Ils  sont  en  mauvais  état,  et  très  racornis.  J'ai 
cru  uu  moment  me  trouver  eu  présence  de  B.  Liehigi,  signalée  jusqu'ici 
seulement  dans  l'Himalaya  à  de  hautes  attitudes  (Boulenger,  1890, 
p.  /i/i5). 

En  effet ,  mes  deux  individus  ont  le  premier  doigt  de  même  longueur  que 
le  second,  alors  que,  d'après  Gi'mther  (1889,  p.  122),  chez  Ba)ia  Boulcn- 
gcri  le  premier  doigt  est  plus  long  que  le  second.  Toutefois,  le  mâle  a  les 
avaut-bras  très  élargis,  mais  dépourvus  de  tubercules  épineux,  ce  qui  le 
rapproche  de  B.  Boulenger i  et  l'éloigné  de  B.  Liehigi  dont  les  avaut-bras 
pi'éseuleut  des  tubercules  semblajjles  à  ceux  de  la  poitrine  et  des  doigts. 
Gomme,  par  ailleurs,  B.  Boukngeri  a  été  trouvée  dans  la  haute  vallée 
du  Yang-Tsé-Kiang,  j'incline  à  penser  que  les  individus  rapportés  par  le 
D""  Legendre  appartiennent  à  cette  espèce. 

Rana  japonica  Gthr. 
Un  exemplaire  de  Mieuniug. 

Rana  nigromaculata  Hallow. 
Un  exemplaire  de  Eui-Se-Yug. 


—  183  — 

Hyla  arborea  var.  chinensis  Gthr. 
Deux  exemplaires  de  Mienniug.  Un  d'Eul-Se-Yng. 

BUFO  VULGARIS. 

Trois  exemplaires  d'Eul-Se-Yug.  Deux  de  Mieuuing. 

INDEX  DES  AUTEURS  CITES  : 

1890.  BouLENGER  (G.-A.),  Faunu  of  BritisJi  Iiidia.  Reptilia  and  Balrachia.  Lontlon. 
1908.  —  Description  of  a  neiv  Snakefrom  Yunnan  (Annals  and  Mag.  Nat.  Hist., 

8"'  séries,  II). 
1889.  Glnther  (A.),  On  Reptiles  and  Fishes  from  tlie  uppor  Yang-Tse-Kiang 

(Annals  and  Mag.  Nat.  Hist.,  6"'  séries,  IV). 
1907.  Stejneger  (L.).  Ilerpetology  of  Japan,  Washington. 
1906.  Werner  (F.),   Uebersiclit  dcr  bisher  vom  cigcntlichen  China  bekannicn 

Reptilien  and  Batrachier  (ylô/ta/jr//.  der  Bayerischen  Aluul.  der  Wissensch,, 

Ed.  23,  Abt.  3,  Miinchen). 


Sur  uyE  lame  de   Megalobatrachus   Tscuud., 

DE  PROVENANCE  CHINOISE, 

PAR  M.  R.  Despax,  Préparateur  au  Muséum, 

J'ai  trouvé,  en  étudiant  une  nombreuse  collection  de  Reptiles  chinois 
recueillis  par  le  P.  Cavalerie  dans  la  province  de  Kouy-Tchéou  ,  une  larve 
d'Urodèle  appartenant  au  genre  Megalobatrachus  Tscliud. 

Cette  larve  est  intéressante  à  plus  d'un  titre. 

Le  genre  Megalobatrachus  Tschud.,  représenté  par  la  seule  espèce 
M,  japonicus  Temminck ,  a  été  longtemps  regardé  comme  propre  à  la  faune 
japonaise. 

L'abbé  A.  David  signale  le  premier,  et  de  façon  certaine,  la  présence  de 
Megalobatrachus  en  Chine,  dans  les  ruisseaux  de  montagne,  à  la  frontière 
du  Sé-Tchouen  et  du  Chen-si.  L'individu  envoyé  par  lui  au  Muséimi  a  été 
décrit  en  1871  par  E.  Blanchard,  sous  le  nom  de  SiebohUa  Davidiana  que 
Boulenger  regai-de  comme  synonyme  de  M.  japonicus  Temminck. 

Depuis ,  rares  ont  été  les  Megalobatrachus  signalés  en  Chine ,  et  les  indi- 
cations de  provenance  dans  la  plupart  des  cas  peuvent  laisser  place  au 
doute.  Le  provenance  de  notre  larve ,  au  contraire ,  est  certaine  et  permet 
d'ajouter  le  Kouy-Tchéou  à  la  liste  des  localités  chinoises  fréquentées  par 

Megalobatrachus. 


—  18/1  — 

En  outre ,  cette  larve  est  ia  première  qui  soit  parvenue  aux  collections 
du  Muséum. 

Elle  présente  les  dimensions  suivantes  : 

Longueur  totale 64  millim. 

Longueur  de  la  tête  du  Loul  du  museau  aux  branchies i4 

Plus  grande  largeur  de  la  tête i  o,5 

Longueur  de  la  queue 21 

Elle  possède  de  chaque  côté  du  cou  trois  houppes  branchiales  externes 
dont  la  plus  longue  mesure  environ  5  millimètres. 

Comparée  avec  une  larve  de  M.  jnponicus  Temminck,  de  53  millimètres 
de  long,  très  obligeamment  communiquée  au  service  d'Erpétologie  par 
M.  le  D'  Kerbert,  d'Amsterdam,  elle  en  diflere  par  les  caractères  suivants  : 

Chez  la  larve  chinoise,  le  corps,  et  particulièrement  la  tête,  semblent 
plus  déprimés;  toutefois,  l'individu  étant  assez  mou,  cela  peut  être  dû  à 
des  pressions  subies  par  l'animal. 

La  coloration  est  plus  foncée,  les  chromatophores  sont  plus  nombreux, 
les  granulations  glandulaires  blanchâtres  moins  nombreuses  et  moins  vi- 
sibles. Les  houppes  braucbiales  plus  longues.  Enfin,  caractère  peut-être 
plus  important,  les  doigts  et  surtout  les  orteils  sont  plus  longs,  plus 
eiîiiés  à  l'extrémité,  plus  détachés  les  uns  des  autres. 

Ces  différences  peuvent  être  dues  à  ce  que  la  larve  chinoise ,  plus  grande, 
esta  un  stade  plus  avancé  que  celle  à  laquelle  je  l'ai  comparée.  Elle  peuvent 
indiquer  aussi  qu'il  s'agit  ici  d'une  forme  différente  de  M.  japonicus  Tem- 
minck. 

Dans  le  doute ,  et  afin  de  ne  rien  préjuger,  je  crois  préférable  d'indi- 
quer seulement  le  nom  générique. 


Nouvelles  observatioss  sur  les  Crevettes  du  gesre  Campylonotus 
Bâte  (=Anchistiella  A.  M.-E.),  type  d'ujse  nouvelle  famille  de 

CaRIDEA   :   LES    CAMPYLONOTIDiE, 

PAR  M.  E.   SOLLAUD. 

Le  genre  Campijhnolus  a  été  créé  par  Spence  Bâte  en  1888  '*',  pour  trois 
espèces  nouvelles  de  Gi-eveltes,  de  la  tribu  des  Cari(lca'--\  recueillies  par 
l'Expédition  du  Challenger  (1873-1876).  Deux  de  ces  espèces,  C.  semi- 

(''  Bâte  (Sp.),  Report  on  the  scientilîc  Results...  Challenger,  ZooL,  vol.  XXIV  : 
Crustacea  Macrura,  1888. 

(^)  Les  Macrura  Phyllobranchiala  Normalia  de  Bâte. 


—  185  — 

slrialus  et  C.  vagaiis,  provenaient  des  parages  de  la  Terre  de  Feu  et  des  côtes 
méridionales  du  Chili;  la  troisième,  C.  capensis,  avait  été  prise  au  large  de 
Pernambouc  et  près  des  îles  Marion. 

Au  cours  des  recherches  faites  par  la  Mission  scientifique  du  Cap  Horu 
(1882-1883),  les  dragues  de  la  Romanche  capturèrent  dans  les  détroits 
de  l'archipel  magellanique  de  nombreux  spécimens  de  C.  semistriatus  et 
C.  vagans,  et  un  exemplaire  d'une  forme  nouvelle  :  C.  Seneiiili  (A.  M.-E.)  '*'. 

C.  vagans  est  signalé  parmi  les  Crustacés  Décapodes  de  la  Hamburger 
Magalhaensischen  Sammelreise  (1892-1893)'^'.  Enfin,  ï Expédition  antarc- 
tique suédoise  a  rencontré  la  même  espèce  à  la  Géorgie  du  Sud  ^^\ 

Parla  forme  générale  de  leur  corps,  par  l'allure  du  rostre,  des  pattes 
ambulatoires ,  des  chélipèdes  de  la  deuxième  paire  avec  leurs  fortes  pinces , 
ces  Crustacés  ont  un  faciès  essentiellement  palœmonoïde  (voir  Sp.  Bâte, 
/.  c,  pi,  CXXII,  fig.  3  ,  et  pi.  CXXVIII,  fig,  1);  ce  sont  manifestement  des 
animaux  marcheurs  en  même  temps  que  nageurs,  s'éloignant  peu  du  fond 
et  du  voisinage  des  eûtes.  Mais  l'examen  du  système  branchial  et  des 
appendices  buccaux  montre  que  ce  sont  des  Caridea  beaucoup  moins  évo- 
lués que  les  Palœmonidœ,  et  très  proches  parents  des  Caridea  j)rimitifs, 
tous  bathypélagiques,  de  la  famille  des  Iloplophoridœ.  Sp.  Baie,  qui  a  fait 
une  étude  détaillée  des  trois  espèces  découvertes  par  le  Challenger,  avait 
bien  reconnu  les  affinités  du  nouveau  genre,  qu'il  rangeait  parmi  ses  Acan- 
thephijridœ  {=Hoplophoridœ),  à  côté  des  genres  Acanthephjra ,  Systrl- 
laspis,  etc. 

Dans  le  mémoire  sur  les  Crustacés  de  la  Mission  du  Cap  Horu,  signé  par 
A.  Milne-Edwards ,  les  Campijlonolus  sont  décrits  sous  le  nom  générique 
nouveau  à' Anchisticlla ,  étranges  parmi  les  rr  Pakhnoniens  n,  au  voisinage 
des  genres  Anchistia  et  Palœmon!  Alors  que  la  carapace,  le  rostre,  les 
pinces,  sont  décrits  avec  un  grand  luxe  de  détails,  il  n'est  fait  aucune 
allusion  au  système  branchial  ni  aux  appendices  buccaux;  quelques  mau- 
vais dessins  ont  bien  la  prétention  de  représenter  ces  appendices,  mais 
n'arrivent  qu'à  donner  une  idée  très  inexacte  de  leur  structure  réelle.  J'ai 
montré,  en  1910'^',  que  le  genre  Anchistiella  A.  M.-E.  était  identique  au 
genre  Campijlomtus  Bâte ,  et  que ,  malgré  des  ressemblances  superficielles 
frappantes ,  ces  Crustacés  étaient  très  différents  des  Palœmonidœ. 

Dans  leur  travail ,  publié  en  1 9 1 2 ,  sur  Die  Dekapoden  und  Stomatopoden 

C'  Milne-Edwards  (A.),  Miss,  scient.  Gap  Horn  (i88a-i883),  t.  VI,  ZooL, 
Crustacés,  189t. 

'-'  DoFLEiN  (F.)  und  Balss  (H.),  Die  Dekapoden  und  Stomatopoden  der 
Hamburger  Magalhaensischen  Sammelreise,  1893-1898  (Mitt.  Nalurtiist.  Mus., 
Hamburg,  1912). 

<')  D'après  Coutière  {Bull.  Mus.  Paris,  n"  9,  1907). 

''''  SoLLAUD  (E.),  Sur  i'identité  des  genres  Anchistiella  A.  Milne-Edwards  et 
Campylonolus  Bâte  {Bull.  Mus.  Paris,  n"  7,  1910). 

Muséum.  —  xix.  i3 


—  186  — 

der  Hamburger  MagaUiaensischen  Sammeîrcise ,  F.  Dofleia  et  H.  Balss  donnent 
au  C.  vagans  le  nom  à'Anchistielia  ragans  (Sp.  Bâte).  D'après  eux,  le 
genre  AnchisticUa  A.  M.-E.  doit  être  maintenu  pour  celte  espèce,  car  elle 
s'éloigne  du  genre  (Àimpi/lonotus  tel  que  Bâte  Ta  défini ,  par  les  trois  points 
suivants  : 

1.  tf Die  Augen  haben  einen  Ocellus,  der  aller  diiigsmit  der  ûbrigen  Cornea 
verschmilzt.  n 

2.  rfDie  Pereîopoden  des  ersten  bis  vierten  Segmentes  tragen  einen  kleinen, 
klcincn,  palpenfôi'migen  Ea'opoditcn.n 

3.  (fZwischcn  den  zweiten  mal  dritlen  Pereiopoden  befinden  sich  aujdem  Ster- 
num zrvei  Zdhne,  die  dicJit  nebeneinander  stehen,  wàhrend  zivischen  den  vierten 
undjunften  Pereiopoden  weiter  aneinandergereihte  Zàhne  stehen.  •» 

Examinons  successivement  ces  trois  points  : 

1.  Dans  sa  diagnose  du  genre  Cainpijlonotus ,  Bâte  dit  bien  :  n  The 
ophthahnopoda .  .  .  carry  not  distinct  ocellus  »;  mais  il  parle,  à  propos  du 
C.  semistriatus ,  de  tt  a  projection  of  the  pigment  from  the  margin  of  the  oph- 
thalmus  that  looks  like  a  rudimentary  or  obsolète  organ  of  this  kindv.  Dans 
tous  les  Campylonotus ,  comme  dans  la  plupart  des  Carideu,  on  trouve  sur 
le  bord  supérieur  de  la  cornée  une  tache  pigmentaire  très  foncée ,  plus  ou 
moins  nettement  individualisée;  chez  C.  vagans,  bien  cpie  largement  con- 
lluente  avec  le  reste  de  la  cornée,  elle  forme  une  projection  of  the  pigment 
plus  prononcée  que  dans  les  autres  espèces,  de  sorte  que  Ton  peut  parler, 
si  l'on  veut,  d'un  ocelle  distinct.  Il  est  vraiment  difficile  d'admettre  la 
validité  d'une  coupure  générique  basée  sur  un  caractère  de  si  minime 
importance. 

2.  Le  deuxième  point  semble  mériter  davantage  d'être  pris  en  considé- 
ration; un  caractère  essentiel  du  genre  Campylonotus ,  qui  le  différencie  de 
tous  les  vrais  Hoplophoridœ ,  est  en  effet  l'absence  complète  d'exopodites 
sur  les  péréiopodes.  Or  la  figure  i ,  qui  représente  le  système  appendicu- 
laire  du  C.  vagans,  montre  qu'aucun  des  péréiopodes  ne  porte  d'exopodite. 
Les  quatre  prétendus  kleine,  palijenfôrmige  Exopoditen  s'insèrent  non  pas 
sur  les  basipodites,  mais  sur  les  coxopodites!  Ce  ne  sont  autre  chose  que 
les  organes  épipodiaux  si  caractéristiques  des  Caridea,  et  construits  chez 
tous  les  Campylonotus  sur  le  même  plan  que  chez  les  Hoplophoridœ  : 
chacun  d'eiLx  consiste  en  une  courte  branche  horizontale  (épipodite  a  de 
Coutière,  inastigohranchia  des  auteurs  anglais),  munie  à  sou  extrémité 
postérieure  d'un  petit  sac  vésiculeux  qui  représente  une  podobranchie  ; 
du  côté  interne  existe  un  crochet,  qui  peut  embrasser  une  toufl'e  de  soies 
llexueuses,  portée  sur  un  petit  tubercule  coxopodial  du  membre  suivant 


—  187  — 

(épipoditejS  de  Goutière,  sctohranchia  des  auteurs  anglais,  faisant  défaut 
sur  les  péréiopodes  V)  [voir  fig,  i]. 

3.  Les  dents  sternales  auxquelles  il  est  fait  allusion  se  rencontrent  chez 
tous  les  Campyhnotus.  Elles  sont  d'ailleurs  au  nombre  de  cinq  paires, 
et  non  de  quatre,  comme  le  prétendent  les  auteurs;  il  suffit  d'écarter  les 
coxopodites  des  cliélipèdes,  contigus  sm-  la  ligne  médiane,  pour  voir  qu'il 


rrv.ct-. 


\M-i>. 


Fig.  1 .  —  Campylonotus  vagans  Bâte  :  système  appendiculaire ,  du  3°  au  8"  soniites 
thoraciques  (les  l^ranchies  sont  représentées  d'une  façon  schématique,  les  feuil- 
lets branchiaux  n'étant  indiqués  qu'à  celles  du  3°  somite  thoracique). 

Ma;,  portion  basiiairedu  maxillipède  III;  I,  II,  III,  IV,  V,  portions  basilaires  des 
péréiopodes;  c,  coxopodite,  b,  basipodite ,  i,  ischiopodite  du  péréiopode  III; 
P,  pleurobranchie.  A,  arthrobranchie ,  Ep,  épipodite  (masligobranchie)  du 
5"  somite  thoracique;  ma,  membrane  articulaire,  reliant  le  coxopodite  aux 
parois  du  corp'^  (dessinée  seulement  au  maxillipède  III). 

eu  existe  également  une  paire  sur  le  sternite  correspondant  aux  premiers 
péréiopodes.  Des  formations  analogues  s'observent  chez  les  Acanthcphijra ; 
Goutière  les  considère  comme  des  lobes  pleuropodiaux ,  appartenant  au  véri- 
table article  basilaïre  du  membre  (pleuropodite),  fusionné  avec  la  paroi 
du  corps.  Chez  les  femelles,  les  trois  paires  postéiieures  de  ces  lobes  pleuro- 
podiaux perdent  graduellement  l'aspect  spiniforme  des  deux  paires  anté- 
rieures, et  n'apparaissent  plus  que  comme  de  larges  lames  peu  élevées, 
dirigées  obliquement  d'avant  en  arrière  et  de  dedans  en  dehors.  Ajoutons 

i3. 


—  188  — 

que  Bâte  a  dessiné  ie  ventral  aspect  of  pereion  d'une  femelle  de  C.  semi- 
striatus,  où  ces  cinq  paires  d'excroissances  slernales  sont  1res  exactement 
représentées  (Sp.  Bâte,  /.  c.,  pi.  CXXVIIl,  fig.  2  V 

Bien  ne  peut  donc  légitimer  le  maintien  du  genre  Anchistiella  qui  doit 
disparaître  définitivement  de  la  nomenclature  zoologique. 

J'ai  montré,  dans  une  note  antérieure  (/.  c.,  1910),  que  de  nombreux 
caractères  primitifs  se  rencontrent  dans  Campijlonolus ,  qui  décèlent  une 
étroite  parenté  avec  les  Hoplophoridœ.  Indiquons  seulement  les  principaux 
de  ces  caractères  :  llagellum  externe  des  antennules  simple,  mandibule 
non  nettement  divisée  en  une  portion  sécante  et  une  portion  masticatrice 
bien  individualisées,  maxille  possédant  une  lacinie  coxopodiale  bilobée 
(E.  SoU.,  /.  c,  fig.  1  a),  endopodite  des  maxillipèdes  I  triarticulé  ''\  endo- 
podite  des  maxillipèdes  II  ayant  conservé  la  division  primitive  en  cinq  articles 
(/.  c,  fig.  9  a  '^'),  traces  de  segmentation  à  la  base  des  exopodites  des 
maxillipèdes  II  et  III,  système  brancbial  complexe,  lobes  pleuropodiaux , 
présence  de  cincinnuli  chez  le  mâle  sur  l'endopodite  des  pléopodes  I 
(fig.  2),  etc.  Toutefois,  je  faisais  bien  ressortir  que  ces  Campijlonotus 
étaient,  à  la  vérité,  des  Hoplophoridœ  bien  aberrants.  Sans  tenir  compte 
de  la  forme  générale  du  corps,  des  pinces,  des  pattes  ambulatoires,  un 
certain  nombre  de  différences  essentielles  les  séparent  en  effet  des  vrais 
Hoplophoridœ  : 

a.  C'est,  avant  tout,  l'absence  complète  d'exopodites  sur  les  pattes. 

b.  Le  système  brancbial  tend  à  se  simplifier  :  arthrobranchies ,  podo- 
branchies  épipodiales,  sétobrancbies,  sont  manifestement  en  régression  si 
on  les  compare  à  celles  des  Acanthephyra ,  Systellaspis ,  etc. 

c.  Le  lobe  postérieur  du  scapbognatbite ,  au  lieu  d'être  large  et  arrondi, 
est  allongé  et  étroit,  et  porte  à  son  extrémité  de  grosses  soies,  qui  s'éten- 
dent en  arrière  dans  toute  la  longueur  de  la  chambre  branchiale  (E.  Soll. , 
/.  c,  fig.  1  a). 

d.  L'exopodite  des  maxillipèdes  I,  constitué  chez  les  Hoplophoridœ  par 
une  simple  lame  foliacée,  est  nettement  différencié,  chez  Campijlonotus , 
en  une  portion  basilaire  foliacée  et  une  portion  distale  en  forme  de  long 

Jlagelluin  (/.  c,  fig.  1  b). 

e.  L'ai'ticle  distai  de  l'endopodite  des  maxillipèdes  II,  large  dans  les 
Hoplophoridœ  (/.  c,  fig.  2  6),  revêt  chez  Campylonotus  l'aspect  d'un  étroit 


(''  C'est  par  erreur  que  j'ai  dessiné  un  endopodite  biarticulé  cliez  C.  Seneuili 
(E.  Soli.,  /.  c,  fig.  1  è);  il  est  triarticulé  dans  les  trois  espèces  que  j'ai  pu  exa- 
miner (C.  vagans,  semistriatus  et  Seneuili),  comme  dans  la  majorité  des  Hoplo- 
jyhoridœ  :  Acanthephyra,  Systellaspis ,  Ephyrina,  etc. 

<^5  La  podobrancliie ,  portée  par  i'épipodite,  n'est  pas  dessinée  dans  cette 
figure. 


—  189  — 


ruban ,  appliqué  suivant  toute  sa  longueur  sur  l'article  préce'dent  {Le, 
fig.  2  a). 

f.  Les  pléopodes  de  la  première  paire  offrent  une  disposition  tout  h  fait 
spéciale.  On  sait  que  chez  les  Caridea,  en  règle  générale,  l'endopodite  est 
notablement  plus  court  que  l'exopodite;  c'est  l'inverse  qui  a  lieu  chez 
Campijlonotus  :  dans  les  deux  sexes,  l'exopodite  est  très  réduit,  alors  que 
l'endopodite  forme  une  large  plaque  de  dimensions  beaucoup  plus  consi- 
dérables (f]g.  2).  Chez  les  mâles  âgés,  cette  plaque,  fortement  chitinisée, 
repliée  en  gouttière,   n'est  pas  sans  analogies 

avec  le  pétas  ma  de  certains  Pénéides. 

g.  Dans  la  plupart  des  femelles ,  les  pléopodes 
de  la  deuxième  paire  portent,  à  côté  de  ïap- 
pendix  interna  ordinaire ,  un  petit  prolongement 
cylindrique,  occupant  exactement  la  même  si- 
tuation que  Yappendix  mascuUna  du  mâle,  dont 
il  est  sans  doute  l'homologue.  Cet  organe  est 
d'ailleurs  plus  ou  moins  développé  suivant  les 
individus  (sans  que  ces  différences  soient  en 
rapport  avec  la  taille);  toujours  plus  court  que 
Yappendix  interna,  il  peut  se  réduire  à  un  bour- 
geon minuscule,  ou  même  faire  complètement 
défaut.  C'est  là  une  particularité  (déjà  observée 
par  Bâte)  qui,  à  ma  connaissance,  n'a  été  si- 
gnalée dans  aucun  autre  groupe  de  Caridea. 


JSja 


Fig.    9.  - — •   Campylonotus 
semistriatus   Bâte. 

Pléopode  I  (cf). 
En,  endopodite; 
Ex,  exopodite. 


Tous  ces  faits  nous  conduisent  à  considérer 
les  Campylonotus  comme  constituant  un  rameau 
spécial ,  issu  de  formes  très  analogues  aux  Hoplo- 
phoridœ  actuels,  mais  suffisamment  distant  de 
ces  derniers  pour  justifier  la  création  d'une  fa- 
mille des  Cainpylonotidœ. 

Les  Campylonotidœ  viennent  se  ranger  dans 
la    sous -tribu   des   Hoplophoroida ,    établie    en 
1907   par  Borradaile''';  les  quatre  familles  qui  la  composent  peuvent 
être  brièvement  caractérisées  de  la  façon  suivante  : 

L  Hoplophoroida  marins.  Doigts    des  pinces  non  terminés  par  un  fort 
pinceau  de  poils  : 

A.  Exopodite  des  maxillipèdes  I  foliacé,  sans  portion  distale  flagelli- 
forme.  Exopodites  sur  tous  les  péréiopodes. 

1.   HOPLOPHORIDAE. 

(')  BoRRADAiLE  (L.-A.),  On  Ihe  ciassification  of  the  Decapod  Grustaceans  {Ann. 
Mag.  Nat.  llist.,  7,  vol.  XIX,  1907). 


—   190  — 

B.  Exopodile  des  maxillipèdes  I  comprenant  une  portion  basale  foliacée 
et  une  portion  distale  flagelliforme  : 

a.  Exopodites  sur  les  quatre  premières  paires  de  péréiopodes. 

2.   NEMATOCARCINIDiE. 

h.  Pas  d'exopodites  sur  les  péréiopodes, 

3.   CAMPYLONOTIDiE. 

IL  Hoplophoroida  d'eau  douce.  Doigts  des  pinces  terminés  par  un  fort 
pinceau  de  poils  (sauf  dans  Xiphoccms).  k.  ATYID^. 


Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles, 
PAR  M.  P.  Lesne. 


11.    Les  DoLICIIOBOSTRYCHnS  et  PARABOSTRYCnVS  INDO-MALAIS. 

Les  Bostrychides  des  types  Dolichobostrijchus  et  Paralostrychns  f'^  sont 
étroitement  apparentés  et  affectent  en  commun  un  faciès  absolument  parti- 
culier résidtant  de  la  forme  très  allongée  et  très  régulièrement  parallèle  de 
leur  corps ,  de  la  ponctuation  très  forte  et  régulièrement  sériée  des  élytres 
et  de  la  présence  d'un  espace  médian  poli  sur  le  pronotum.  Ils  ne  diffèi-ent 
essentiellement  entre  eux  que  par  la  conformation  du  pronotum  et  par  la 
disposition  des  dents  de  la  râpe  pronotale  **'. 

Jusqu'ici  la  présence  de  représentants  du  type  DoUcJwbostrijchus  n'avait 
pas  été  signalée  en  dehors  des  contrées  du  versant  atlantique  sud-amé- 
ricain, et  l'on  ne  connaissait  qu'une  seule  espèce  de  Parabostnjchus ,  le 
P.  elongatus  Lesne,  originaire  du  Tonkin.  La  note  actuelle  a  pour  objet 
de  faire  connaître  un  DoUchobostrychus  récemment  découvert  au  Yunnan 
et  une  seconde  espèce  de  Parabostrijchus  appartenant  à  la  faune  indienne. 
Les  résultats  de  ce  petit  travail  sont  donnés  ici  sous  la  forme  dichotomique. 

1-2.  Pronotum  tronqué  ou  sinué  et  nullement  lobé  au  bord  antérieur,  les 
dents  les  plus  fortes  de  la  râpe  pronotale  étant  situées  latéralement. 
Front  formant  un  boiu'relet  transverse  très  accusé ,  également  convexe 
en  avant  et  en  arrière.  Sous-genre  DolichobostryeSins  *''. 

(')  Cf.  P.  Lesne,  Revision  des  Coléoptères  de  la  famille  des  Bostrychides, 
3'  Mémoire,  in  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  (1898),  p.  582-583  et  Sgo. 

(^^  Le  calcar  des  tibias  antérieurs  offre  fa  même  conformation  chez  les  Doli- 
chobostrijchus et  chez  les  Parabostrychus.  Les  caractères  de  cet  organe  chez 
l'individu  type  du  P.  elongatus  Lesne  sont  accidentels,  comme  j'ai  pu  le  constater 
sur  les  autres  spécimens  de  la  même  espèce  que  j'ai  pu  étudier  récemment. 

(''  Les  Dolichobostrychus  forment  une  subdivision  du  genre  Neoterius. 


191 


Corps  entièrement  brun  ou  brun  foncé ,  avec  la  massue  des  antennes 
rousse.  Espèce  très  voisine  du  D.  angusUis  Steinh.  Front  simplement 
ponctué  dans  toute  sa  largeur.  Prothorax  graduellement  rétréci  en 
arrière,  ses  angles  postérieurs  complètement  effacés.  Aire  postérieure  du 
pronotum  sans  siUon  médian.  Déclivité  apicale  des  élytres  hérissée  de 
longues  soies  rousses,  sans  tubercule  marginal  distinct,  la  suture  for- 
mant une  carène  élevée,  mais  beaucoup  moins  saillante  que  chez  le 
D.  angustus  Steinh.  ;  carène  marginale  du  bord  inféro-iatéral  de  la  dé- 


çW'~        ^    "^    '^    '^  "* 


'i 


Fig.  1 .  —  DoUchobostrychus  yunnanus  Lesne. 
Tête  et  prothorax  vus  de  profil  et  prothorax  vu  de  dessus. 

clivité  épaissie  à  son  bout  externe  et  amincie  vers  l'angle  suturai.  Décli- 
vité apicale  ponctuée  et  granuleuse ,  même  le  long  de  la  saillie  suturalo 
(9),  ou  presque  lisse  sur  le  disque  (?C?).  Long.  8,5-i  i  millim  '''. 

Yunnan  (Muséum  national  d'Histoire  naturelle;  collection  L.  Bedel). 
—  2  individus.  D.  yunnanus  nov.  sp, 

2-1.  Pronotum  prolongé  au-dessus  du  vertex,  au  milieu  de  son  bord 
antérieur,  en  un  lobe  défléchi  plus  ou  moins  long.  Dents  médianes  de 
la  rangée  marginale  de  la  râpe  pronotale  plus  développées  que  les 
latérales.  Front  faiblement  convexe.  Genre  Parabostrychus. 

3-4.  Lobe  suscéphalique  du  pronotum  arrondi.  Pronotum  plus  court, 
corps  plus  large  que  chez  l'espèce  suivante.  —  9  Déclivité  apicale 
offrant  outre  les  points  enfoncés ,  une  granulation  double  assez  dense. 

(''  Les  deux  individus  étudiés  ici  ont  été  tous  deux  recueillis  au  Yunnan 
en  1909.  Le  plus  grand  est  une  femelle,  comme  j'ai  pu  le  vérifier.  Le  plus 
petit,  qui  est  l'exemplaire  du  Muséum,  parait  être  un  màio.  Il  offre  un  singulier 
caractère,  que  je  signale  ici,  parce  qu'il  se  reproduit  très  symétriquement  sur 
chaque  élytre  et  qu'il  pourrait  être  sexuel.  L'angle  pleuro-apical  de  l'élylre, 
compris  entre  la  carène  latérale  de  la  déclivité  et  le  bord  externe  de  l'élytre,  est 
occupé  par  une  plaque  tumescente  allongée  et  brillante,  marquée  de  fins  points 
varioleux.  Cette  particularité  n'existe  pas  chez  l'individu  de  la  collection  Bedel. 


—  192  — 


Aire  polie  du  pronotum  réduite.  —  d  Déclivité  apicale  marquée  de 
points  enfoncés  et  de  gros  grains  espacés,  sans  granules  plus  petits 
interposés. —  Long.  8-10  miliim. 

Indo-Chine  nord-orientale  :  Tonkin  central  (D' Langue,  1 886 ,  Muséum 
national  d'Histoire  naturelle);  Luc  Nam,  plaine  de  Tam  Ra,  avril  1908 
(L.  Biaise  m  coll.  L.  Bedel);  Than  ^loï,  sud-ouest  de  Lang-Son, 
mars  1906  (Commandant  Fouquet).  Annam,  Quang-Tri  (P.  de  Pirey 
in  coll.  Oberthiir).  —  h  ind.  d  9  P.  elongatus  Lesne. 

/i-3.  Lobe  suscéphalique  du  pronotum  anguleux,  très  proéminent. 
Pronotum  plus  allongé ,  corps  plus  étroit  que  chez  le  P.  elongalus.  — 
9  Déclivité    apicale  des  élytres  offrant  une  granulation  double   peu 

p  ^    ^ 

V' .  -  ,  • ,  • 


Fig.  'i  —  Parabostrychus  acuticollis  Lesne. 
Tête  et  prothorax  vus  de  profil  et  prothorax  vu  de  dessus. 

dense.  Aire  polie  du  pronotum  séparée  du  bord  postérieur  du  pronotum 
par  un  espace  granuleux  aussi  long  qu'elle.  —  Long.  9,6-10  miliim. 
Inde  méridionale  (P.  Tabourel  m  coll.  Oberthiir),  Teraï  du  Népal, 
Singpal  Garhi,  en  avril  1907  (Musée  de  Calcutta).  —  2  9. 

P.  acuticollis  nov.  sp. 

Chez  la  plupart  des  Dolichoboslnjchus  et  chez  les  Parabostrychus ,  la 
sculpture  élytrale  affecte  les  mêmes  caractères.  Les  élytres  sont  creusés, 
sur  leur  épaisseur  presque  entière,  de  larges  cavités  infundibuliformes 
à  fond  plat  dont  l'orifice  est  bordé  de  grains  en  saillie  surplombant  leurs 
parois.  Ces  grains ,  au  nombre  de  3  ou  4  par  infundibulum ,  offrent  chacun , 
soit  au  milieu  de  leur  face  dorsale,  soit  latéralement,  près  de  lem-base,  un 
pore  piligère  donnant  naissance  à  une  soie  rousse  assez  longue ,  couchée 
sur  le  tégimient.  Les  infundibula  élytraux  sont  disposés  régulièrement  en 
séries  longitudinales,  et  séparés  par  des  intervalles  lisses  et  brillants,  un 
peu  convexes ,  beaucoup  moins  larges  qu'eux.  Cinq  de  ces  séries  existent 


—  193  — 

entre  la  suture  et  le  calus  hume'ral.   Les  séries  posthumérales  et  extra- 
liumérales  n'affectent  pas  la  même  régularité  que  les  séries  dorsales. 

Les  espèces  précédentes  sont  intéressantes  à  divers  titres.  Le  Dolicho- 
boslrychus  yunnanus  est  le  seul  représentant  dans  la  région  indo-malaise 
du  groupe  très  tranché  auquel  il  appartient.  Tous  ses  congénères  habitent 
l'Amérique  du  Sud;  mais  il  est  tellement  voisin  de  l'un  d'eux  {D.  angusiiis 
Steinh.)  qu'il  serait  très  aisé  de  le  confondre  avec  lui.  Ces  deux  formes 
paraissent  être  contemporaines  d'époques  géologiques  où  aucune  barrière 
maritime  ne  séparait  l'Amérique  du  Sud  de  l'Australasie.  Quant  aux 
Parabostrijchus ,  ce  sont  des  formes  terminales  qui  réalisent  parmi  les 
Bostrtjchini  un  type  analogue  à  celui  que  fournissent  les  Prostephanus 
parmi  les  Dinoderini. 


Chasses  de  M.  E.-R.  Wagner,  corbespondant  du  Muséum , 

DANS    LES    provinces    DU    NoRD    DE    LA    RÉPUBLIQUE    ARGENTINE. 
CÉrAMBYCIDES  NOUVEAU!  OU  PEU   CONNUS, 

PAR  M.  E.   GOUNELLE. 

Les  Cérambycides  de  la  République  Argentine  étaient,  jusque  vers  le  mi- 
lieu du  siècle  dernier,  assez  mal  connus ,  et  les  descriptions  peu  nombreuses 
dont  ils  avaient  été  l'objet  se  ti'ouvaient  disséminées  dans  les  ouvrages  ento- 
mologiques  de  l'époque.  Le  premier  travail  d'ensemble  sur  ces  Insectes  est 
dû  à  H.  Burmeister  qui  a  publié  une  liste  de  81  espèces  en  partie  non 
signalées  avant  lui  [Stett.  Eut.  Zeit.,  i865,  p.  lôy),  liste  qu'il  a  enrichie 
postérieurement  de  i5  unités  nouvelles  (iSie«.  Ent.  Zeit.,  1879,  p.  196). 
Vingt  ans  plus  tard,  Carlos  Berg,  après  avoir  rectifié  diverses  erreurs  com- 
mises par  Burmeister,  décrivait  à  son  tour  1 2  espèces  inédiles  de  Céram- 
bycides [Anales  de  la  Universtdad  de  Buenos-Aires ,  1899,  p.  io5).  Enfin, 
au  cours  de  ces  dernières  années,  M.  Carlos  Bruch,  le  très  zélé  chef  de  la 
section  zoologique  du  Musée  de  La  Plata,  poursuivait  l'œuvre  de  ses  de- 
vanciers en  faisant  connaître  9 1  formes  nouvelles  de  Longicornes  argen- 
tins [Revista  del  Museo  de  La  Plata,  1908,  p.  198,  et  191 1,  p.  lôA),  et 
son  catalogue  général  paru  en  1912  dans  la  même  revue  en  renferme 
870  (espèces. 

La  liste  est  cependant  loin  d'être  close;  M.  Wagner,  qui,  au  cours  de  ses 
recherches  si  fructueuses,  n'a  négligé  aucune  des  branches  de  l'Histoire 
naturelle,  a  recueilli  de  son  côté,  principalement  dans  la  province  de 
Santiago  del  Estero ,  une  gi-ande  quantité  de  Cérambycides  parmi  lesquels 
il  s'en  trouve  un  certain  nombre  qui  sont  ou  entièrement  nouveaux ,  ou 
rares  et  peu  connus.  Nous  allons  décrire  les  premiers;  nous  citerons  les 


—  \dh  — 

autres  en  accorapagaaut  dans  certains  cas  la  citation  de  remarques  explica- 
tives ou  rectificatives  *'\ 

Priosiiuîe. 

MiGDOLOS  TETROPioiDEs  Fairm. 
Fairm.,  1898,  Ann.  Soc.  ent.  Beîg.,  p.  611.  —  Lam.,  1902,  Ann.  Soc.  eut. 

Bfilg.,   p.   209. 

Anoploderma  tetropioide  Fairm.,  loc.  cit. 

Ghaco  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Rio  Salado,  environs  d'Icano. 

—  5  ex.  (S. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

MiGDOLCs  QUADRicoLLis  Bates. 

Bâtes,  1875,  Ent.  Month.  Mag.,  XII,  p.  h'].  —  Lam.,  1902,  Ann.  Soc.  ent. 
Belg.,  p.  ao3. 

Anoploderma  quadricolle  Bates,  loc.  cit.  —  Fairm,  1898,  Ann.  Soc.  ent.  Belg., 
p.  611. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Rio  Salado,  environs  d'Icaiïo. 

—  1  ex.  c?. 

Collect.  Musëum  de  Paris. 

Cet  individu  n'a  que  1 1  millim.  5  de  longueur,  alors  que  la  taille  indi- 
quée par  les  auteurs  ci-dessus  mentionnés  pour  les  spécimens  qu'ils  ont  exa- 
minés oscille  entre  16  et  18  millimètres. 

Sypilus  d'Orbignyi  Guer. 

Guer. ,  18/10,  i?eîj.  zoo/.,  p.  277. —  Blanch.,  i8i3,  Voy.'d'Orb.,^.  266,  t.  10, 
f.  1.  —  Westw. ,  i863,  Journ.  of  Ent.,  p.  121,  t.  7,  f.  a,  a-c.  —  Lacord. , 
Gen.,  Atl.,  t.  81,  f.  U.  —  Lam.,  1902,  Ann.  Soc.  ent.  Belg.,  p.  207. 

Sypilus  VenturjE  Dorhn,  1882,  Stett,  Zeit.,  p.  i65;  i883,  p.  hs8. 

Var.  ferrugineus  nov.  var.  —  Corpore  loto  rufo-ferrugineo  pronotoque  haud 
scabroso,  sparsim  autem  leviter  punctato  a  typo  discedit. 

Chaco  de  Santiago,  bords  du  Rio  Salado.  —  6  ex.  çS. 

Collect.  Gounelle. 

Mysteria  cylindripennis  Thoms. 

Thoms. ,  1860,  Essai  classif.  Longic,  p.  979.  —  Lam.,  1902.  Ann.  Soc.  ent. 
Belg.,  p.  9  11. 

Prionidium  molle  Burm.,  i865,  Stett.  ent.  Zeit.,  p.  160. 

^'')  Nous  ne  décrivons  ici  que  les  Priuninee  et  les  Ceramhycinm  ;  les  Lamiinm 
seront  l'objet  d'un  travail  ultérieur. 


—  19b  — 

MysTERiA  ScHRODERi  Lam. ,  1903,  Aun.  Soc.  ent.  Belg.,  p.  211;  1919,  Ann. 
Soc.  ent.  Belg.,  p.  119. 

Pi-ovince  de  Santiago  dei  Estero,  Salavina.  —  7  ex.  d. 
Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Pathocerus  Wagneri  Waterh. 

Waterh.,  1901,  Ann.  Nat.  hist.,  p.  SaS.  —  Goun. ,  1908,  Bull.  Soc.  ent.  Fr., 
p.  288.  —  Lam.,  1912,  Ann.  Soc.  ent.  Belg.,  p.  121. 

EcMYSTERiA  FLARELLiFERA  Bruch ,  1908,  Bev.  Mus.  La  Plttta ,  p.  199,  fig.    . 

Chaco  de  Santiago  dei  Estero ,  bords  du  Rio  Salado ,  environs  d'Icailo  ; 
Salavina ,  Baiiados  du  Rio  Dulce.  —  1 2  ex.  d*. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Ainsi  que  le  fait  observer  avec  raison  M.  Lameere,  cette  espèce  a  été 
rencontrée  jusqu'ici  exclusivement  dans  la  province  de  Santiago  dei  Estero, 
et  c'est  par  suite  d'une  erreur  d'étiquette  que  l'exemplaire  type  est  signalé 
par  Waterhouse  comme  ayant  été  capturé  aux  environs  de  Rio  de  Janeiro. 

Strongylaspis  Batesi  Lam. 
Lam.,  1908,  Ann.  Soc.  ent.  Belg.,  p.  34. 

Territoire  des  Missions,  Haut-Parana,  Teju-Guarè  près  de  San  Ignacio. 
—  1  ex.  c?. 

Collect.  Muséum  de  Paris. 

Prionapterus  staphylinds  Serv. 

Serv. ,  1882,  Ann.  Soc.  ent.  Fr.,  p.  200.  —  Guer. ,  1882,  Mag.  zooL,  cl.  IX, 
t.  63,  f.  2;  iSH,  Icon.  Begn.  anim.,  t.  As,  f.  10  a-b.  —  Goun.,  1911, 
Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  p.  819,  t.  IL  —  Lam.,  1912,  Ann.  Soc.  ent.  Belg., 
p.  53.    ç. 

Prionapterus  flavipennis  Serv.,  1882,  Ann.  Soc.  eut.  Fr.,  p.  201.  —  Guer., 
1882,  Mag.  zool,  cl.  IX,  t.  63,  f.  1.   Ç  . 

Halycidocrius  PniLippii  Berg.,  1881,  Stett.  ent.  Zeit.,^.  6A;  1881,  Inf.  Esped. 
Bio  Negro,  Ins.,  p.  107,  t.  II,  f.  17.    d*  • 

Var.  Wagneri  Goun.,  loc.  cit.,  p.  820. 

Chaco  de  Santiago  dei  Estero,  Icano  Mistol  Paso.  —  1  ex.  d*. 
Collect.  Muséum  de  Paris. 


—  196  — 

Ceranibycinse. 

Comètes  Wagneri  Gonn. 
Goiin. ,  1911,  Ani).  Soc.  pnt.  Fr.,  p.  1^1  S,  noto. 

Territoire  des   Missions,    Haul-Parana,    San   Ignacio.  —  Nombreux 
exemplaires. 

CoUect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Erlandia  inopinata  Auriv. 
Auriv.,  1904,  Ent.  Tidskr.,  XXV,  p.  9o5. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  environs  d'Icano.  —  1  ex. 
Collect.  Muséum  de  Paris. 

Œme?  echinoscapus  nov.  sp. 

9.  Elongata,  castaneo-brunnea,  pilis  flavidis  undique  conspersa;  caput 
produclum,  thorace  latins,  punctato-rugosum,  mandibulis  genisque  bre- 
vil)us,  illis  inlegris,  ocuiis  magnis,  grosse  granulatis,  valde  emarginatis, 
fronte  verticali,  trapezoïdali ,  lumida,  carinula  subtilissima  longitudinaliter 
bipartita,  tuberibus  antenniferis  validis,  obliqniter  erectis, 
contiguis,  canaliculo  profundo  tantummodo  sejunctis;  an- 
lennœ  corpore  paulo  iongiores,  filiformes,  1 1 -articula tae, 
villosœ,   scapo   clavato,    arcuato,    postice   capitis  basim 
attingente,  granulis  mucronatis  crenato,  art.  9-11  sca- 
briusculis,  3  sequentibus  longiore,  his  sensim  decrescen- 
tibus;  thorax  angustus,  opacus,  subcylindricus,  sparsim 
aspere  punctulatus,  mox  post  basim  constrictus,  latera- 
liter  anle  médium  tuberculo  minuto,  acuto  utrinque  arma- 
, .  tus  dein  ad  apicem  usque  perparum  attenuatus,  prosterno 

.  transversim  subtniter  striolato;  scutellum  parvum,  sub- 

triangulare ,  in  medio  depressum  ;  ely tra  basi  thorace 
triente  latiora  ibique  subrecte  truncata,  humeris  obtusis,  parallela,  ante 
apicem  arcuatim  angustata,  apice  ipso  obtuse  acuminato  in  singulis,  sub- 
nitida,  punctulata,  rugulis  elevatis  transversim  scabrata,  sparsim  fiavo- 
hirsuta,  costula  dorsali  obsoleta,  a  basi  intra  humerum  fere  ad  apicem 
usque  longitudinaliter  extensa  in  quoque;  pedes  débiles,  femoribus  com- 
pressis,  anticis  modice  clavatis,  mediis  et  posticis  sensim  paulo  incrassatis, 
his  abdominis  segmentum  tertium  haud  superantibus ,  tibiis  linearibus, 
tarsorum  posticorum  art.  1°,  2°  et  3°  simul  sumptis  paulo  longiore;  coxœ 
anticae  obconicœ,  exertœ,  extus  angulatœ,  contigua;,  lamella  prosternali 


X.'f 


—  197  — 

verlicali  vix  separalœ;  acelabula  antica  rétro,  intermedia  extus  aperta;  coxaB 
mediœ  mediocriter  distantes  ;  mesosterni  processus  Iriangularis ,  postice  valde 
acuniinatus;  abdomen  nioHe,  segmenlis  5  compositum,  segmento  idlimo 
apice  rotuudato.  —  Long,  1 2  millim. 

Prov.  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Rio  Salado,  environs  d'Icano. 
—  3  ex. 

Collect.  Musëuni  de  Paris  et  Gounelle. 

La  léte  très  saillante  s'élargit  progressivement  depuis  la  base  jusqu'au 
niveau  des  yeux  dont  les  lobes  oculaires  inférieurs  sont  grands  et  presque 
hémispbériques ;  les  lobes  supérieurs  sont  assez  rapprochés  en  dessus;  la 
fine  carène  médiane  du  front  est  prolongée  eu  arrière  par  un  sillon  concave 
très  profond  qui  sépare  les  tubercules  antennifères ;  le  scape,  d'une  structure 
très  remarquable,  est  non  pas  simplement  scabreux  comme  celui  de  Tem- 
nopis  inegaccpliala  Germ.,  mais  hérissé  de  tubercules  dentiformes  formant 
une  série  de  crénelm'es  ;  les  autres  articles  des  antennes  sont  fdiformes  et 
âpres;  mais  il  se  pourrait  que,  chez  le  mule  encore  inconnu,  les  premiers 
de  ces  articles  soient  renflés  et  dentelés  ;  le  corselet  étroit  est  plus  long  que 
large  et  légèrement  rétréci  en  avant;  comme  chez  la  plupart  des  espèces 
du  groupe  des  OEinini,  le  corps  est  mou,  fragile  et  les  élytres  ainsi  que 
l'abdomen  sont  sujets  à  se  déformer  à  la  dessiccation. 

Ce  n'est  pas  sans  faire  quelques  réserves  que  nous  plaçons  cette  espèce 
dans  le  genre  OEme.  Si,  par  la  plupart  de  ses  caractères  :  yeux  fortement 
échancrés  mais  non  divisés,  hanches  antérieures  subcontiguës,  saillie  pro- 
sternale  qui  les  sépare  ayant  la  forme  d'une  mince  lamelle  verticale,  fémurs 
comprimés,  élytres  isolément  et  obtusément  acuminés  à  leur  sommet,  —  elle 
répond  assez  bien  à  la  formule  du  genre ,  elle  s'en  écarte  un  peu  à  d'autres 
égards;  son  corselet  est  tubercule  latéralement;  la  saillie  prosternale  ne 
dépasse  pas  en  arrière  les  hanches  antérieures;  en  outre,  le  processus  du 
mésoslernum  n'est  pas  subparallèle,  mais  se  termine  en  arrière  entre  les 
hanches  médianes  en  une  fine  lamelle  verticale  aiguë  à  son  extrémité. 

iStaphylinceme  NOV.  GEN. 

Palpi  brevissimi ,  subœquaies ,  art.  ultimo  subcylindrico ,  apice  truncato  ; 
caput  exertum,  inler  antennas  paulo  concavum,  oculis  magnis,  profunde 
lunatis,  grosse  granulatis,  lobis  superioribus  valde  approximatis,  man- 
dibulis  brevissimis,  integris,  genis  1ère  nuUis,  fronte  verticali;  antenna3 
corpore  duplo  longiores,  1  i-articulatœ,  tenuissimœ,  basi  subscabriusculaa , 
breviter  villosee ,  art.  3  sequentibus  singulatim  sumptis  vix  longiore  ; 
thorax  ovato-cylindricus ,  capite  haud  longior,  lateraliter  inermis;  elytra 
brevia,  basi  thorace  latiora,  parallela,  plana,  suturœ  dehiscentia,  apice 
singulatim  rotundata;  coxa;  anticae  obconicœ,  extus  angulatai,  subcontiguœ, 
lamella  prosternaii  tenuissiraa ,  verticali .  tantummodo  sepai'atse  ;  mesosterni 


—  198  — 


processas  angustissimus,  inter  coxas  médias  lalitans,  his  subcontiguis  ; 
acelabula  antica  rétro,  média  extus  hianlia;  pedes  débiles,  femovibns 
compressis,  leniler  sensim  incrassaLis,  tibiis  mediis  et  posticis  linearibus, 

tarsis  anguslis ,  posticis 
subbrevibus,  art.  i°,  2°  et 
3°  simul  sumptis  paululum 
breviore;  abdomen  a  basi 
ad  extremitatem  seque  cy- 
lindraceum,  segmento  ul- 
timo  apice  eraarginato  et 
cum  pygidio  tubidum  ca- 
vernosimi  quasi  effor- 
mante;  corpus  molle. 

Malgré  la  brièveté  inso- 
lite des  élytres  et  la  struc- 
ture singulière  de  Tabdo- 
men ,  ce  nouveau  genre  ap- 
pai'tient  incontestablement 
au  groupe  des  OEmini  et 
doit  prendre  place  dans  le 
voisinage  du  genre  OEme 
avec  lequel  il  a  des  affinités 
nombreuses.  On  remar- 
quera notamment  la  con- 
formation similaire  des  palpes,  des  yeux,  des  antennes,  des  liancbes  anté- 
riem'es ,  des  cuisses  et  des  saillies  sternales. 


Staphylinœme  tubttliventris. 


Staphylinœme  tubuliventris  nov.  sp. 

d.  Gracilis,  fragillima,  flavo-testacea ,  capitis  verlice,  antennis  basi, 

elytris  et  abdomine-segmento  ultirao  albescente  excepto-infuscatis ,  undique 

sparsim  breviter  viliosa;  caput  punctato-rugosum ,  inter  an- 

tennas  paulo  coucavum ,  fronte  transversa ,  longitudinaliter 

sulcata,    tuberibus  antenniferis   antice  paulo  tumidis;  an- 

tennœ  basi  subtus  parce  ciliatœ,  scapo  obconico,  subtiliter 

punctato-rugoso ,  capitis  basim  attingente;  tborax  latiludine 

haud  longior,  punctulis  debilissimis  cribratus ,  proptcr  basim 

paulo  constrictus  sulcoque  transverso  leviter  impressiis,  lale- 

ribus  arcualis;  scutellum  minutum,  triaugulare;  elytra  ab- 

dominis  segmenti  secundi  apicem  liaud  attiiigentia,  membra- 

nacea;  alœ  fuliginosai,  sub  certa  luce  hyalinœ,  metaslernum 

abdomenque  obsolète  punctulata.  —  Long.  5,5-7  miUim. 

Cliaco  de  Santiago  del  Eslero,  bords  du  Rio  Salado,  environs  d'icaiio. 

—  3  ex. 


StapJiylinœme 
tubuliventris. 

Ahdomen. 
X  k. 


—  199    - 

CoUect.  Muséum  de  Paris. 

Deux  des  exemplaires  ont  les  antennes  entièrement  de  couleui-  leslacée. 
Le  dernier  arceau  ventral  de  teinte  très  pâle  forme  avec  le  pygidium ,  qui 
est  garni  d'une  frange  épaisse  de  poils  recourbés  en  dedans,  une  cavité 
tubulaire  au  fond  de  laquelle  se  trouvent  cachés  les  organes  génitaux. 

Achryson  cucuUatum  nov.  sp. 

c?.  Subbreve ,  brunneo-nigrum ,  flavido-villosum ,  setisque  flavidis  lon- 
gioribus  sparsim  hirsutum;  caput  punctato-rugosum ,  inter  antennas  con- 
cavum,  genis  brevissimis,  fronte  verticali,  transversa,  depressa,  oculis 
raagnis,  grosse  granulatis,  emarginalis,  lobis  superioribus  inter  se  distan- 
tibus,  tuberibus  antenniferis  intus  obliquiter  dentato-productis  sulcoque 
angusto  tantummodo  sejunctis,  vertice  declivi;  an- 
tennae  corpore  paulo  longiores,  basi  subtus  laxe 
ciliatîE,  scapo  modice  clavato,  arcuato,  punctato, 
art.  U  prœcedente  necnon  sequentibus  breviore; 
thorax  latitudine  fere  sesqui-longior,  suboblongo- 

ovalis,  juxta  basim   constrictus,   punctis  granu-  ^         .-       ,,, 

lisque     intermixtis    crebre    variolosus ,     pronoto       Achryson  cucuUatum. 
antice   marginato,    arcualim    producto    caputque     -p^jg    ^^g  ^jg  jv,çg   -^  3 
supereminente,  iongitudinaliter  subdenudato,  tu- 

berculis  duobus  parvis,  in  medio  disci  transversim  sitis,  pilisc[ue  den- 
sioribus  extus  singulatim  cinctis  instructo,  iateribus  prosternoque  sub 
tomento  grosse  punctatis;  scutellum  semiorbiculatum,  pubescens;  elytra 
basi  thorace  paulo  latiora,  paraliela,  apice  conjunctim  rotundata,  perparum 
convexa,  coriacea,  suba3neo-nitentia ,  piiis  brevibus  conspersa,  sparsim 
verrucosa,  verrucis  setigeris,  in  ordinibus  octo  iongitudinahter  dispositis; 
coxse  anticse  obconico  -  globosaî ,  subapproximatae ,  processu  prosternali 
angusto  modice  sejunctœ;  mesosterni  processus  latus;  femora  valida, 
clavata,  parum  compressa,  postica  abdominis  segmentum  cpartum  haud 
transeuntia;  tarsorum  poslicorum  art.  1"'  2"""  et  3""'  simul  sumptos 
œquans.  —  Long.  7-10  raillim.  —  2  ex. 

9.  Antennœ  corpore  haud  vel  vix  longiores;  thorax  paululum  brevior, 
Iateribus  prosternoque  crebre  subtiliter  punctulatis,  haud  autem  punctis 
majoribus  conspersis;  femora  paululum  breviora  et  debiliora.  —  Long. 
8-11  miilim.  —  3  ex. 

Province  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Rio  Salado,  environs 
d'Icafio. 

Gollect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Le  pronotum  s'avance  en  forme  de  capuchon  au-dessus  de  la  tête  qu'il 
surplombe;  les  deux  petits  tubercules  du  disque  sont  transversaux  et 
chacun  esL  bordé  latéralement  par  des  poils  couchés  assez  longs  et  serrés 


—  200  — 

disposés  en  éventail;  la  ponclualion  sexuelle  des  flancs  du  corselet  et  du 
proslernum  est  bien  visible  chez  les  mâles  malgré  la  villosité  assez  épaisse 
qui  la  recouvre.  La  teinte  un  peu  métallique  des  élytres  n'est  pas  con- 
stante. 

Cette  espèce  d'Achryson,  la  sixième  qui  soit  signalée  de  l'Argentine  où 
le  genre  paraît  mieux  représenté  que  dans  les  autres  contrées  de  l'Amé- 
rique, ne  peut  être  comparée  qu'à  A.  nanmn  Bâtes,  qui  a  également  le 
corselet  formant  voûte  au-dessus  de  la  tête;  mais  elle  s'en  distingue  nette- 
ment par  sa  forme  plus  ramassée,  son  pronotum  dépourvu  des  deux  ran- 
gées longitudinales  de  crénelures  qui  caractérisent  l'espèce  de  Bâtes ,  par 
ses  élytres  conjointement  arrondis  eiï  arrière,  ses  fémurs  robustes  et  en 
massue,  sans  parler  d'autres  différences  de  moindre  importance. 

ToRNEDTES  PALLIDIPEANIS  Reiche. 

Reiche,  1887,  Trans.  ent.  Soc.  Lond.,  II,  p.  19,  t.  2,  f.  1  d*.  —  Blanch., 
i8/i3,  Voy.  d'Orb.  Ins.,  p.  206,  t.  20 ,  f.  3  c?  ;  f.  /i  Ç  .  —  Buq.,  i8^3,  Rev. 
zooL,  p.  299,   Ç  . 

Var.  BoncHANTi  Buq.,  i8^3,  Rev.  zooL,  p.  299,    $. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Rio  Salado.  —  2  ex.  cJ,  9. 

Gollect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

La  femelle,  de  60  millimètres  de  longueur,  correspond  bien  à  la  descrip- 
tion de  Buquet.  Mais  les  différences  minimes  signalées  par  lui  entre  cet 
insecte  et  la  femelle  de  T.  pallidipennis  ne  nous  paraissent  pas,  vu  la  va- 
riabilité extrême  des  Gérambycides ,  avoir  une  valeur  spécifique.  Ces  diffé- 
rences sont  les  suivantes  :  corselet  trapézoïdal,  ses  côtés  presque  droits  au 
lieu  d'être  légèrement  arrondis;  écusson  un  peu  moins  pubescent;  élytres 
terminés  chacun  à  la  suture  par  une  très  faible  saillie  dentiforme;  méta- 
slernum  recouvert  d'une  villosité  moins  épaisse  et  un  peu  plus  courte. 
Il  faut  noter  toutefois  que  l'individu  pris  par  M.  Wagner  est  d'une  grande 
fraîcheur;  ses  poils  peuvent  paraître  plus  clairsemés,  n'étant  pas  agglutinés 
par  la  graisse  et  la  poussière  comme  ceux  de  l'exemplaire  de  T.  pallidi- 
pennis rapporté  par  d'Orbigny,  le  seul  que  nous  ayons  vu  ainsi  que  Buquet. 
Ajoutons,  détail  de  structuie  qui  n'a  pas  été  mentionné  par  cet  auteur,  que 
les  épines  internes  des  articles  antennaires  sont  un  peu  plus  saillantes. 
Quant  au  mâle  également  très  frais ,  il  ne  nous  semble  différer  du  spécimen 
de  pallidipennis  de  même  sexe  ligure  par  Blanchard  et  faisant  partie  des 
collections  du  Muséum  de  Paris  que  par  sa  tomentosité  analogue  à  celle  de 
la  femelle,  c'est-à-dire  moins  fournie  et  un  peu  moins  longue. 

Spathopygus  eburioides  Blanch. 

Blanch.,  i8/i3,  Voy.  d'Orb.  Ins.,  p.  209,  t.  22,  f.  2.  —  Lacord.,  1869, 
G  en.  Col.,  VIII,  p.  289. 


—  201   — 

Prov.  de  Santiago  del  Estero,  slaliou  Auatuya,  Rio  Salado,  Ghuna- 
Pampa.  —  2  ex.  c?,  i  ex.  9. 

Gollect.  jMuséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Cet  Insecte,  décrit  très  snccinctempnt  par  Blanchard,  l'a  été  d'une  façon 
plus  détaille'e  par  Lacordaire;  ce  savant  a  omis  toutefois  de  signaler  quel- 
ques caractères  importants,  et  plusieurs  de  ceux  qu'il  mentionne  sont 
inexacts.  Les  antennes  des  mâles,  au  lieu  d'être  de  la  longueur  des  3/4 
du  corps,  le  dépassent  de  plus  de  la  moitié;  le  scape  est  plus  gros  que  celui 
de  la  femelle;  d'autre  part,  les  antennes  de  celle-ci,  indiquées  comme  excé- 
dant à  peine  la  moitié  des  élytres,  atteignent  l'extrémité  des  fémurs  posté- 
rieurs. Telles  sont  du  moins  les  mesures  prises  d'après  les  spécimens 
capturés  par  M.  Wagner.  Quant  aux  élytres,  ils  sont  chacun  non  pas 
munis  seulement  d'une  épine  à  l'angle  suturai,  mais  hi-épinenx  à  leur 
sommet,  l'épine  externe  étant  au  moins  aussi  longue  que  l'interne.  Enfin 
les  pattes  des  mâles  sont  plus  robustes  et  un  peu  plus  longues  que  celles 
des  individus  de  l'autre  sexe. 

Spailiopygus  obscurus  Guer.  n'a  pas  été  rencontré  par  M,  Wagner,  et 
nous  n'avons  pas  pu  en  voir  le  type  qui  est  une  femelle.  Mais  nous  possé- 
dons un  Insecte  reçu  de  l'Argentine  sans  indication  de  provenance  plus 
précise,  auquel  la  description  détaillée  de  Guérin-Meneville  s'applique  si 
parfaitement,  que  nous  croyons  pouvoir  l'identifier  sans  hésitation  avec  cette 
espèce.  D'autre  part,  un  second  exemplaire  de  notre  collection  entièrement 
semblable  au  premier,  au  moins  dans  sa  structure  générale,  mais  présentant 
des  caractères  sexuels  très  particuliers,  nous  parait  en  être  le  mâle  resté 
inconnu  jusqu'ici  (cet  Insecte,  qui  nous  a  été  généreusement  abandonné 
par  M.  Ricbter  et  qui  provient  du  territoire  du  Ghubut,  se  fait  remarquer 
notamment  par  un  raccourcissement  et  un  épaississement  exceptionnels  des 
antennes  et  des  pattes).  Si,  comme  nous  avons  tout  lieu  de  le  croire,  notre 
supposition  est  exacte,  il  sera  nécessaire  évidemment  de  créer  un  genre 
nouveau  pour  S.  obscurus. 

Nous  avons  cru  devoir  entrer  dans  ces  détails  au  sujet  d'une  espèce  qui 
ne  fait  pas  partie  de  la  liste  de  celles  qu'a  recueillies  M.  Wagner,  parce 
que  ce  collecteur  a  découvert  une  forme  extrêmement  voisine  représentée 
par  trois  exemplaires ,  tous  malheureusement  de  même  sexe ,  et  que  nous 
supposons  être  des  femelles'''.  Mais  quels  sont  les  caractères  difïérentiels 
du  mâle  encore  inconnu?  Sont-ils  analogues  ou  non  à  ceux  que  présente 
l'insecte  que  nous  considérons  comme  le  mâle  de  S.  obscurus?  En  atten- 
dant que  des  découvertes  ultérieures  nous  éclairent  à  ce  sujet,  nous  pla- 
cerons, à  titre  tout  à  fait  provisoire  et  sous  les  réserves  que  nous  venons 

'''  Il  est  bien  difTicilc  de  se  prononcer  avec  certitude  à  cet  égard  sans  avoir 
fait  la  dissection  des  organes  génitaux,  car  le  pénis  des  mâles  cl  la  tarière  des 
femelles  affectent  la  même  l'orme  chez  les  Tonieutini, 

Muséum.  —  xix.  i/i 


—  202  — 

de  formuler,  la  nouvelle  espèce  que  nous  allons  décrire  dans  le  genre 

Spathopijgus. 

Spathopygus?  baculus  nov,  sp.  (PI.  V,  fig.  i.) 

9?  Elongalus,  cylindricus,  brunneo-niger,  antennis,  pedibus  el  abdo- 
mine  rufescentibus ,  nitidus,  supra  subglaber;  caput  grosse  punctato-rugo- 
sum ,  inter  anlennas  subplanum  et  subliliter  sulcatum ,  mandibulis  genis- 
que  brevibus ,  bis  apice  acuminatis ,  oculis  magnis ,  grosse  granidatis ,  valde 
emarginatis,  lobis  superioribus  inter  se  maxime  dislantibus,  froute  verti- 
cali,  transversa,  plana,  carina  obliqua  a  mandilnilarum  basi  ad  antennarum 
commissuram  assurgente  lateraliter  utriiique  delimitata,  tuberibus  autenni- 
feris  late  separatis ,  intus  ])arum  proniinulis ,  vertice  convexo  ;  anteunae  dimi- 
dium  elytrorum  liaud  vel  perparum  superantes ,  i  a-articulatae ,  pube  rara 
vestitœ,  scapobrevi,  obconico,  punctalo,  glabro,art.  3  sequente  longiore, 
3-11  apice  interno  angulatim  producLis,  5-ii  intus  débiliter  sulcatis;  tho- 
rax latitudine  paulo  brevior,  ciebre  punctatus,  mai'ginibus  basali  et  apicali 
recte  truncatis,  aaque  lalis ,  latcribus  propter  basim  levilcr  conslrictis,  dein 
arcuatim  ampliatis,  tum  ad  apicem  usque  subobliquiter  duclis,  pilis  non- 
nullis  llavidis  conspersis,  pronoto  spaliis  tribus  parvis,  licvibus,  uitidis 
nolato,  scilicet,  uno  medio,  subdepresso,  lanceolato  juxta  basim,  duobus 
anterioribus ,  post  médium  transversim  sitis,  rotundatis,  elevatis,  pro- 
slerno  sparsim  piloso  ;  scutellum  semi-orbiculare ,  parce  pubescens;  elytra 
Ihorace  parum  laliora  et  quadruple  longiora,  parallela,  a])ice  conjunctim 
rotundata,  angidis  suturalibus  breviter  dentato-productis,  convexa,  sub- 
dense fortiter  punctata,  costulisque  duabus  parallelis,  ante  apicem  evanes- 
centibus,  in  disco  subobliquiter  ductis,  singulatim  instructa;  pedes  brèves, 
subœquales,  femoribus  oblongo-ovalibus,  compressis,  infra  pubescentibus, 
posticis  abdominis  segmentum  secundum  baud  supcrantibus ,  tibiis  sensim 
paulo  incrassatis,  tibiis  tarsisque  posticis  uique  longis;  prosterni  meso- 
sternique  processus  triangulares,  coxasanticas  et  médias  parum  séparantes, 
illis  extus  paulo  angulatis;  abdomen  parallelum,  segmentis  a^qualibus, 
segmenti  ultimi  pygidiique  maigine  postico  fimbriato,  latissime  truucato, 
angulis  externis  rotundatis,  genitalibus  setis  fulvis  aduncis  dense  obsitis : 
corpus  subtus  flavo-tomentosum.  —  Long.  21-23  millim. 

Province  de  Santiago  del  Estero ,  bords  du  Rio  Salado ,  envir.  d'Icano.  — 
3  ex. 

Gollect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Les  mandiltules  sont  surmontées,  sauf  à  leur  extrémité,  d'une  carène 
ogivale  un  peu  arquée  faisant  suite  à  celle  située  du  même  côté  qui  borde 
le  front  latéralement.  Un  des  trois  spécimens  a  les  élylres  complètement 
inermes  à  leur  sommet,  c'est-à-dire  que  leurs  angles  suturaux  ne  pré- 
sentent aucune  trace  de  saillie  dentiforme. 


—  203  — 

Cette  nouvelle  espèce  est ,  ce  inme  nous  l'avons  dit ,  extrêmement  voisine 
de  S.  obscitrus  décrit  par  Guérin  —  on  ne  doit  pas  l'oublier  —  d'après  un 
exemplaire  femelle.  Principales  diiïérences  :  le  front  et  l'espace  séparant  les 
tubercules  antennifères  sont  un  peu  concaves  chez  5.  obscurus ,  presque 
plans  chez  S.  haculus;  le  corselet  plus  arrondi  et  plus  velu  latéralement, 
marqué  d'une  ponctuation  moins  dense  et  plus  régulière  en  dessus ,  est  eu 
outre  nettement  rétréci  en  avant  chez  l'ancienne  espèce,  tandis  que  chez 
S.  baculus  les  bords  postérieurs  et  antériems  de  cet  organe  sont  d'égale 
largeur  ;  S.  obscurus  a  les  élytres  hérissés  de  quelques  soies  disposées  en 
lignes ,  et  d'une  façon  générale  le  corps  de  l'insecte  est  revêtu  d'une  villo- 
sité  plus  fournie  ;  enfui  tous  les  tarses  sont  aussi  longs  que  les  tibias  aux- 
quels ils  s'articulent;  les  li  tarses  antérieurs  de  la  nouvelle  espèce  sont  un 
peu  plus  courts  que  les  tibias  correspondants. 

Scapauopygtis    NOV.  GEN. 

Caput  inter  antennas  concavum ,  palpis  brevissimis ,  suhœqualibus ,  art. 
ultinio  obconico ,  mandibuhs  methocribus,  intus  uuidentatis,  geuis  brevissi- 
mis, apice  acuminatis,  oculis  magnis,  grosse  granulatis,  valde  emarginatis, 
lobis  superioribus  inler  se  distantibus,  fronte  vertical! ,  vertice  couvexo;  an- 
tennaî  coipore  paulo  longiores,  12  articulâtes,  subtus  iaxe  fimbriatœ, 
scapo  subclavato,  art.  3-i  1  apice  interno  breviter  spinosis,  3  sequente 
longiore  ;  thorax  latitudine  paulo  brevior,  lateraliter  ante  mechum  leniter 
arcuatim  ampliatus  tuberculo([ue  parvo  utrinque  munitus,  pronoto  cal- 
loso  et  carinato,  prosLerno  depressione  luuata  leviter  excavato;  elytra  tho- 
racis  basilaliora,  parallela,  modice  convexa,  apice  conjunctim  rotundata, 
angulis  sutaralibus  brevissime  dentato-productis,lineis  duabusdorsahbus, 
elevatis  in  quoque;  coxœ  anlicte  extus  vix  angulata;,  prosterni  proccssu 
angusto,  postice  abrupte  incurvato  sejunctaî;  mesosterni  processus  latus, 
postice  emarginalus;  acetabula  antica  relro,  média  extus  hiantia;  pedes 
médiocres ,  femoribus  sublineatis ,  compressis ,  tarsis  subbi'evibus  ;  abdomen 
parallelum,  segmeutis  subtequalibus,  segmenti  ullinii  pygidiique  margine 
postico  fîmbriato ,  latissime  truncato ,  angulis  extcrnis  rotundatis ,  genitalibus 
setis  aduncis  adpressis  obtectis;  corpus  omnino  tomentosum. 

La  forme  du  thorax  plus  globuleux,  tubercule  latéralement,  celle  des 
hanches  antérieures  à  peine  anguleuses  en  dehors,  l'absence  de  sillons 
porifères  sur  les  antennes  sont  à  peu  près  les  seuls  caractères  morpholo- 
giques qui  distinguent  Scapanopygas  de  Spatliopygus.  Les  deux  genres 
sont  donc  exlrêiîiement  voisins;  il  nous  a  semblé  toutefois  impossible 
d'associer  génériquement  des  Insectes  ayant  notamment,  indépendamment 
d'une  livrée  toute  diiïérente,  l'un,  un  corselet  pourvu  de  nodosités  laté- 
rales, et  les  autres  un  corselet  inerme. 

i/t. 


—  20/i  — 

Scapanopygus  cinereus,  nov.  sp.  (PI.  V,  fîg  a.) 

d.  Elongatus,  subcylindricus ,  rufo-brunneiis ,  griseo-lomenlosus  ;  ca- 
pnt  sub  pube  adpressa  verisimiliter  punctato-rugosum ,  niandibulis  supia 
carinatis,  fronte  piana,  marginibus  lateralibus  elevalis,  Uibeiibus  anlenni- 
feris  obliquiler  extus  paulo  productis  sulcoque  in  vertice  prolongato  sejunc- 
lis;  antennae  haiid  sulcatœ,  scapo  punctato,  capitis  basim  panlulum  sii- 
perante;  thorax  sub  tomento  manifeste  punclatus,  fossulis  cupuliformibus 
deuudatis  passim  alveoiatus ,  marginibus  basali  et  apicali  recte  truncatis , 
subaeque  iatis,  transversim  suîcatis,  laleraiiter  propter  basim  constrictus, 
dein  ad  tubercuiam  nsque  obliquiter  amplialus,  tum  ad  marginem  anticum 
utrinque  subrectilincalim  convergens,  pronoto  in  medio  callis  duobus 
transversim  sitis,  carinisque  tribus  longitudinalibus   denudatis,  lœvibus 

—  una  centrali,  recta,  subintegra,  duabus  externis,  minoribus,  pauiosi- 
nuatis,  ante  apicem  evanescentibus  — instructo;  scutelium  semi-ovaie,  in 
medio  longitudinaliter  sulcatum;  elytra  subcoriacea,  punctulata,  setis 
iinealim  digestis,  e  depressionibus  obsoletis  ortis  passim  hirta,  vittulis  sex 
iongitudinalibus,  denudatis,  maie  defmitis,  passim  interruptis  in  singulis; 
metasternum  abdomenque  crebre  subtiliter  punctato-coriacea  ;  corpus  sul>- 
lus  femoraque  maculis  miuutis  denudatis  conspei'sa.  —  Long.  1 6    millim. 

—  1  ex. 

CoUecl.  Gouuelle. 

9?  Thorax  paulo  brevior,  antice  magis  attenuatus,  margine  antico 
quam  postico  panlulum  augustiore,  pronoti  carinnlis  extcrnis-basi  excepta- 
oblitleratis;  femora  parum  debiliora;  metasternum  abdomenque  laeviora. 

—  Long.  1 7  millim.  —  i  ex. 

GoUect.  Muséum  Paris. 

Province  de  Sanliago  del  Eslero,  bords  du  Rio  Salado,  Averias. 

Les  différences  assez  minimes  qui  existent  entre  les  deux  exemplaires 
que  nous  supposons  être  de  sexe  différent  peuvent,  à  la  rigueur,  être  sim- 
plement individuelles;  et,  bien  que  ie  rétrécissement  antérieur  du  corselet 
manifestement  plus  prononcé  chez  la  femelle  présumée  soit  en  général  un 
cai'actère  sexuel  de  valeur  réelle ,  il  faut  attendre  pour  avoir  à  cet  égard 
une  certitude  complète  la  capture  de  nouveaux  spécimens. 

lfIacelIldiopyg;us  NOV.  GEN.  / 

Gaputinter  antennas  paulo  concavum,  palpis  brevissimis ,  subiequalibus , 
art.  ultimo  subcvlindrico ,  niandibulis  mediociibus,  dente  obsoleto  intus 
mimitis,  supra  carinatis,  geuis  apice  valde  acuminatis,  oculis  magnis, 
grosse  granulatis,  emarginatis,  lobis  superioribus  inter  se  distantibus,  lu- 


—  '205  — 

hei'ibus  antennifei'is  intus  dentato-procluctis,  fronte  verlicali;  antennœ  d 
corpore longiores ,  9  abdomen  haud  superantes,  12-articuiatœ,  filiformes, 
art.  basalibus  supra,  lateraliter  et  snbtiis  setulis  elongatis  sparsim  hirta3, 
scapo  subclavato,  art.  3°  h"  longiorc,  bis  apice  inleruo  spinula  brevissima 
instructis  in  mare;  tborax  ovato-cylindricus,  d  ialitudine  paululum  lon- 
gior,  iateribus  punctis  grossis  coDspersis,  9  œquelongiis  quamlatus,  late- 
raliter baud  grosse  punctatus;  elytra  tborace  perparum  latiora,  parallela, 
apice  singulatim  rotundata  ;  coxiB  anticœ  extns  valde  angulalœ,  subcon- 
tiguai,  mediœ  inter  se  magis  distantes;  prosterni  mesosteruique  processus 
triangulares ,  lamina  brevissima,  verticali,  inter  coxas  perparum  producta, 
prolongati;  acetabula  antica  postice,  média  exlus  biantia;  pedes  médiocres , 
femoribus  elongato-ovalibus,  compressis,  infra  in  mare  setis  rudis  elon- 
gatis, pectinatim  seriatis  birsutis,  tarsis  mediis  et  posticis  elongatis,  an- 
gustis;  abdomen  parallelum,  segmentis  subôequabbus ,  segmenti  ultimi 
pygidiique  margine  postico  late  truncato,  angulis  externis  rolundatis; 
genitalibus  setis  aduncis,  adpressis  obtectis;  corpus  molle,  omnino  sparsim 
villosum. 

Genre  du  groupe  des  Torneiilhn  également  fort  voisin  de  Spathopugus, 
mais  caractérisé  par  un  dimorpbisme  sexuel  assez  spécial  qui  se  manifeste 
chez  les  mâles  par  la  ponctuation  espacée  et  grossière  dés  flancs  du  corselet, 
par  la  présence  sur  le  bord  tranchant  inférieur  des  fémurs  postérieurs  d'une 
frange  de  longues  soies  disposées  comme  les  dents  d'un  peigne,  enfin  par 
la  faible  armature  des  articles  3  et  4  des  antennes  qui  sont  munis  chacun  à 
leur  sommet  interne  d'une  très  petite  dent  rudimentaire. 

Les  saillies  sternales  sont,  en  outre,  autrement  construites  que  celle  des 
Spathopijgus  ;  les  tarses  médians  et  postérieurs  sont  beaucoup  plus  allon- 
gés et  étroits,  et  les  téguments,  mous  et  fragiles  comme  ceux  d'un  grand 
nombre  d'espèces  du  groupe  des  OEmini,  sont  d'une  nature  tout  à  fait  dif- 
férente. 

La  plupart  des  caractères  enumérés  ci-dessus  et  l'absence  de  nodosité  sur 
les  flancs  du  corselet  distinguent  ce  nouveau  genre  du  précédent. 

Macellidiopygus  debilis  nov.  sp. 

d.  Parvus,  elongatus,  ochraceo-castaneus,  antennis  apice ,  corpore  sub- 
lus,  pedibusque  sordide  testaceis,  sparsim  flavo-villosus;  caput  punctato- 
coriaceum ,  fronte  verticali ,  transversa ,  sulcata ,  plana ,  marginibus  latera- 
iibus  elevatis;  antennœ  plus  quam  articulis  tribus  ultimis  corpus  supe- 
rantes, scapo  punctato-scabroso,  postice  capitis  basim  attingente,  art.  3-5 
leviter  rugulosis ;  thorax  subtililer  crebre  punctatus,  pube  flavida  tenui 
lateraliter  et  subtus  densiore  parum  vestitus,  pronoto  basi  transversim  sul- 
cato,  notula  denudata,  lœvi  ante  médium  et  depressione  debili  postice 
convexa  propter  marginem  anticum  signato;   scutellum  semi-orbiculare , 


—  206  — 

flavo-villosiim ,  in  medio  depressum;  elylra  sidmiembranacea,  coriacea, 
sparsim  flavo-villosa,  pilis  nonnuHis  longioribus,  suhlineatim  ordinalis 
conspersa,  linea  lougitudiuali  elevata  j iixta  basira  intra  hunierum  orta  et 
ante  apicem  obsolescenle  in  singulis  ;  metasternum  abdomenque  débiliter 
punctulata;  boc  in  individuis  emortuis  plerumque  distortiim.  —  Long.  9- 
la  miiiim.  —  2  ex. 

9.  Antennœ  inermes;  tborax  lateraliter  et  subtus  haud  densius  quam 
supra  pubescens,  depressione  antica  pronoti  fere  nulla;  femora  paiiio  debi- 
liora.  —  Long.  10,7-1 5  millim.  —  6  ex. 

Prov.  de  Santiago  del  Estero ,  bords  du  Rio  Salado,  envir.  d'Icano,  La 
Palisa  del  Bracbo. 

CoUect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Pragomiris  NOV.  gEN. 

Caputlalum,  validum  ,  paipis  brevibus,  snbaxjiialibus,art.  ultimo  sub- 
obconico,  apice  trimcato,  niandibulis  genisque  etiam  brevibus,  bis  apicc 
acuminatis ,  iliis  arcuatis ,  intus  obluse  dentatis ,  supra-apice  exceplo  — obtuse 
carinatis,  oculis  magnis,  grosse  granulatis,  emargiuatis,  lobis  superioribus 
inter  se  vaide  distantibus ,  fronte  verticaH,  transversa,  lateraliter  utrinque 
carinala  —  carinis  a  mandibidarum  basi  ad  tubera  antennifera  singulatim 
obliquiter  assurgentibus  —  bis  valde  emargiuatis  et  bicornutis,  vertice  con- 
vexe, antice  tumido;  antennœ  corpore  mullo  breviores,  1  i-articulatse; 
subgraciles ,  scapo  brevi ,  obcouico ,  art.  h°  œquali,  boc  praecedente  et  se- 
quente  paulo  breviore,  5-i  1  subaequalibus ,  intus  sulcatis  —  sulco  in  5  et  6 
valde  alDbreviato  — 4-io  apice  interuoangulatis;  tborax  latitudine  maxima 
paululum  brevior,  lateribus  arcuatis,  iuermibus ,  supra  perparum  convexus, 
margine  antico  recte  truncato  ;  elytra  thorace  paululum  latiora,  elongata, 
subparallela ,  apice  conjunctim  rotundata,  angulis  suturalibus  brevissime 
dentato-productis ,  dorso  subconvexa,  costulis  duabus  iongitudiualibus  in 
singulis;  pedes  antici  et  medii  brèves,  subœquales,postici  paulo  longiores, 
femoribus  omnibus  compressis ,  in  medio  perparum  ampliatis,  tarsis  tibiis 
brevioribus,  art  1°,  a""  et  3"'"  simul  sumptos  baud  aequante;  coxse  anticaî 
extus  paulo  angulatae,  prosternali  processu  angusto,  postice  abruple  in- 
curvato  separatae  ;  mesosterni  processus  triplo  latior ,  postice  emarginatus  ; 
acetabula  antica  rétro ,  média  extus  biantia  ;  abdomen  postice  sensim  per- 
parum atlenuatnm,  segmenlis  subœqualibus ,  segmenti  ultimi  pygidiique 
margine  postico  truncato,  angulis  externis  l'otundatis,  genitalibus  setis 
aduncis,  adpressis  obtectis;  corpus  supra  glabrum,  subtus  baud  dense 
pubescens. 

d.  Antennœ  dimidium  olytrorum  haud  superantes,  scapo  art.  3"  bre- 
viore; tborax  antice  et  pro})ter  basim  œque  latus. 


—  207  — 

9.  Latior;  anlennae  elylrorum  quarlam  partem  basalem  haud  supe- 
rantes,  scapo  et  art.  3°  subœqualibus  ;  tliorax  lateraliter  propter  hasim 
magis  dilatatus. 

L'Insecte  type  du  nouveau  genre  ressemble  beaucoup  à  Spalhoprjgus? 
obciirus  et  baculus  et  ne  pourrait  que  difficilement  en  être  séparé  généri- 
quement  s'il  n'avait  1 1  articles  seulement  aux  antennes.  Ce  détail  de  struc- 
ture est  en  effet  très  important  et  devrait  même  nous  obliger  à  exclure 
Dragomirts  du  groupe  des  Torneutint,  s'il  n'en  possédait  tous  les  autres  ca- 
ractères dont  le  plus  essentiel  est  la  conformation  très  spéciale  du  dernier 
arceau  ventral  et  du  pygidium.  En  fait,  Dragomirts,  au  point  de  vue  du 
nombre  des  articles  des  antennes ,  présente  dans  le  groupe  des  Torneulini 
le  même  genre  de  discordance  quUragus  dans  le  groupe  si  voisin  des  Melo- 
focœlini. 

Dragomiris  quadricornutus  nov.  sp.  (PI.  V,  fig.  3.) 

d.  Magnus,  robustiis,  nigro-brunueus ,  palpis  abdominisque  segmen- 
torum  margine  postico  testaceo-rufis ,  nitidus,  supra  giaber,  subtus  flavi- 
do-pubescens;  caput  punctis  magnis  rugisque  intricatis  valde  dilacei-atum , 
labro  ])i-penicillalo;  antennaj  elytrorum  dimidium  liaud  superantes,  sub- 
nudœ,  scapo  art.  3°  manifeste  breviore,  grosse  punctato;  thorax  propter 
basim  constrictus  et  transversim  sulcatus,  grosse  reticulato-punctatus ,  mar- 
gine antico  quam  postico  haud  angustiore,  pronoto  plaga  magna  difformi, 
sublaevi,  scihcet  punctis  minutissimis  lautummodo  conspersa,  in  medio 
disci  notato,  lateribus  prosternoque  pilis  raris  flavidis  hirsutis,  hoc  de- 
pressione,  magna,  lunata,  ante  coxas  débiliter  stigmato;  scutellum  semi- 
oibiculare,  laterahter  parce  punctulatum;  elytra  thorace  plus  triplo  lon- 
giora,  subtiliter  punctata,  depressione  suturali,  cuneata,  infra  scutellum 
notata ,  lateribus  externis  et  suturalibus  marginatis  ;  mesosternum  antice 
grosse  reticulato-punctatum  ;  segmentum  ultimura  ventrale  pygidiumque 
elytrorum  apicem  nmito  superantia  (forsan  character  fortuitusîj.  — 
Long.  36-38  millim.  —  k  ex. 

9.  Thorax  paululum  brevior,  antice  manifeste  angustior,  pronoti  spatio 
medio  hevi,  haud  punctulato;  segmentum  ultimum  ventrale  pygidiumque 
(in  specimine  unico  nostro)  elytrorum  apicem  haud  superantia.  —  Long. 
ko  millim.  —  i  ex. 

Prov.  de  Santiago  del  Estero ,  Chuna  Pampa  (  i  o  kilomètres  de  Lugones  ) , 
stîition  Anatuya ,  Rio  Salado. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Les  pointes  de  l'échancrure  des  tubercules  antennifèrcs  forment  de 
chaque  côté  de  la  tête  deux  petites  cornes,  l'externe  dirigée  obliquement 
en  avant,  l'interne  érigée  presque  verticalement. 


—  208  — 

La  sculpture  du  pronotum  est  assez  variable  suivant  les  individus;  l'es- 
pace luisant  dorsal,  très  irrégulier,  mais  toujours  parsemé  de  points  extrê- 
mement lins  chez  les  mâles,  ressemble  vaguement  à  une  fleur  de  lis  touchant 
à  sa  naissance  le  rétrécissement  basilaire  et  dont  le  sommet  terminé  en 
pointe  n'atteint  pas  toujours  le  bord  antérieur;  cette  pointe  est  parfois  un 
peu  en  relief;  chez  la  femelle,  une  ponctuation  grossière  envahit  en  partie 
l'espace  luisant  en  question  qui  prend  alors  un  aspect  un  peu  différent  :  une 
faible  carène  lisse  divise  longiludinalement  le  pronolum  el  est  accompagnée 
de  chaque  côté  par  deux  très  légères  nodosités  également  lisses, l'une  située 
près  de  la  base,  l'autre  un  peu  au  delà  du  milieu;  l'intervalle  qui  les  sépare 
est  seulement  marqué  de  (pielques  points  assez  gros. 

Hamaticherus  inconstans  nov.  sp. 

d.  Niger,  elylrorum  maculis  duabus  auteraediis ,  necnon  antennarum 
art.  9-4  subrubris,  art.  sequentibus,  palpis,  tibiis  tarsiscjue  rufis,  pube 
subtili  grisea  supra  parce,  subtus  densius  obsilus;  caputpunclato-rugosum, 
tuberculis  antenniferis  in  tus  parum  productis,  fronte  sulcata,  suico  cari- 
nula  lanceolata  inter  oculorum  lobos  superiores  postice  prolongata  iongi- 
tudinaUterdiviso,  vertice  transversim  rugulato;  antennœ  corpore  sesqui- 
iongiores ,  scapo  clavato ,  arcuato ,  punctato-rugoso ,  art.  4°  3°  Iricnte  breviore  ; 
ambobus  apice  interno  valde  angulatis.  5-io  plus  minus  dentato-spinosis; 
thorax  la litudine  maxima  haud  longior,  basi  anticeque  paulo  constrictus, 
laterabter  tuberculo obconico  debili,  gibbaqueanterioreutrir.que  instructus, 
pronoto  sat  regulariter  plicato  —  plicis  nonnuUis  in  disco  leviler  incurvatis 

—  subglabro ,  in  depressionibus  subtilissime  punctulato;  scuteilum  subtrian- 
gulare,  pube  grisea  circumcinctum ,  disco  fere  glabro;  elytra  subtilissime 
confertim  punctata,  pube  rara,  brevissima  leviter  obnubilala,  apice  singu- 
latira  emarginata  et  bispinosa  —  spina  suturali  multo  breviore,  spina  late- 
rali  extus  ol.liquiter  directa;  —  prosterni  processus  gibbula  minulissima 
poslice  coxas  anticas  perparum  transeunte  rétro  munitus;  mesosterni  pro- 
cessus parum  concavus,  antice  leniter  declivis;  abdominis  segmentum  ulli- 
mum  apice  truncatum ,  angulis  externis  rotundatis.  — Long,  iQ-aomillim. 

—  '2  ex. 

9.  Antenme  corpore  haud  longiores,  art.  3-4  obsolelius  angulatis; 
abdominis  segmentum  ultimum  apice  arcuatim  convexum;  elytrorum  ma- 
cuhc  multo  majores  et  in  discum  longitudinaliter  diffusœ.  —  Long.  1 5  mil- 
lim.  —  1  ex.  ' 

Chaco  de  Anatuya,  Tentina;  Gliaco  de  Santiago,  Rio  Salado;  Banados 
de  Santiago  del  Estero. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Pubescence  plus  légère,  pronolum  plissé  plus  régubèremont  et  presque 
glabre,  élylres  ornés  de  deux  taches  rougeàtres  d'ailleurs  mal  délimitées  et 


—  ^209  — 

paraissant  susceptibles  de  prendre,  suivant  les  individus,  une  extension 
plus  ou  moins  grande,  antennes  (sauf  à  la  base),  tibias  et  tarses  de  couleur 
rousse,  telles  sont  les  différences  principales  qui  distinguent  cette  espèce 
de  H.  murtnus  Galian. 

Il  se  pourrait  toutefois  que  II.  inconstans  ne  soit  qu'une  race  locale  de 
H.paclorLam. ,  insecte  du  Paraguay  entièrement  noirâtre,  mais  dont  les  ca- 
ractères morphologiques  paraissent,  d'après  la  description, avoir  beaucoup 
d'analogie  avec  ceux  de  notre  nouvelle  espèce.  Malheureusement  le  type 
de  M.  Lameere  n'est  pas  resté  entre  ses  mains,  et  nous  n'avons  pu  savoir 
ce  qu'il  est  devenu. 

Griodion  cinereum?  Oliv. 

Oliv.,  1795,  Ent.,  IV,  66,  p.  35,  t.  i3.  f.  5.5.  —  Gahan,  1899,  Ann.  Mag. 
Nat.  HisL,  p.  ad. 

Chaco  de  Santiago  del  Eslero,  bords  du  Rio  Salado.  — Assez  nombreux 
exemplaii'es. 

GoUect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Ges  spécimens  remarquables  pour  la  plupart  par  leur  gi-andeur  (une 
femelle  en  notre  possession  mesure  70  millimètres  de  longueur  sur 
19  millimètres  de  largeur  aux  épaules),  ne  répondant  à  la  description  d'au- 
cune des  espèces  de  Griodion  signalées  jusqu'ici  comme  ayant  été  trouvées 
dans  l'Argentine,  nous  avons  eu  recours  aux  lumières  de  M.  Gahan  qui  a 
fait  de  ces  insectes  une  étude  approfondie  et  voici  les  renseignements  qu'il 
a  eu  la  gracieuseté  de  nous  envoyer  :  l'exemplaire  communiqué  ne  parait 
pas  différer  sensiblement ,  sauf  en  ce  qui  concerne  la  taille,  d'un  spécimen 
de  la  collccliou  Chevrolat  étiqueté  de  la  main  même  de  cet  entomologiste 
ffC.  cinereum  Oliv.  (l)v.  Ce  point  d'interrogation  laisse  évidemment  planoi- 
un  léger  doute  sur  l'exactitude  de  la  détermination  de  Ghevrolat;  mais  ce 
doute,  (jue  seul  l'examen  du  type  même  d'Olivier  pourrait  faire  entièrement 
disparaître,  est  singulièrement  atténué  par  ce  fait  que  le  type  en  question  et 
le  spécimen  de  Ghevrolat  sont  l'un  et  l'autre  originaires  de  Gayenne.  D'autres 
exemplaires  provenant  de  Golombie,  du  Venezuela  ainsi  que  du  Pérou  et 
ne  présentant  entre  eux  que  d'infimes  différences  se  trouvent  dans  les  col- 
lections du  British  Muséum.  L'espèce  a  donc  un  habitat  très  vaste ,  et  son 
existence  dans  les  régions  chaudes  de  la  République  Argentine  n'a  rien  de 
surprenant. 

Ranqueles  mds  Goun.  (PI.  V,  fig.  h). 
Goun. ,  1906,  Bull.  Soc.  eut.  Fr.,  p.  lAo,  fig.   Ç  . 

Ghaco  de  Sanliago^del  Estero,  bords  du  Rio  Salado.  —   1  ex.  d*.  — 
Pl.,%. 


—  210  — 

CoUect.  Gouuelle. 

M.  Wagner  a  trouvé  le  mâle  encore  inédit  de  cette  espèce  remai'qiiable  : 
la  tête  est  dépourvue  entre  les  lobes  oculaires  supérieurs  du  tubercule 
transverse  et  lisse  qui  caractérise  la  femelle;  mais,  un  peu  en  arrière  de  ces 
lobes,  le  verlex  est  muni  de  deux  nodosités  arrondies  recouvertes  d'une  vil- 
losité  assez  dense  ;  les  antennes,  beaucoup  plus  longues,  atteignent  le  quart 
postérieur  des  élytres  et  sont  composées  de  1 2  articles ,  subégaux  à  partir 
du  quatrième  qui  est  terminé ,  comme  les  deux  suivants,  du  côté  interne 
par  une  épine;  le  dernier  article  a  un  peu  la  forme  d'un  yatagan;  le 
tborax  est  plus  globuleux  et  le  pronotum ,  dépourvu  de  la  carène  centrale 
qui,  chez  ia  femelle,  se  prolonge  jusqu'au  bord  antérieur,  est  seulement 
marqué  vers  le  milieu  d'une  petite  dépression  longitudinale  lisse  et  lé- 
gèrement rebordée  latéralement;  les  côtes  des  élytres  sont  plus  obsolètes; 
les  fémurs  et  les  tibias  sont  un  peu  plus  robustes ,  enfin  la  taille  est 
moins  grande  (33  millira.  5  au  lieu  de  38-40  millim.)  et  la  pubescence, 
plus  uniformément  répartie,  a  une  teinte  d'un  brun  fauve  assez  clair. 

Malgré  le  nombre  anormal  des  articles  des  antennes  chez  le  mâle  qui 
nous  était  inconnu  quand  nous  avons  créé  le  genre  Ranqucles,  nous  main- 
liondi'ons  celui-ci  dans  le  groupe  des  Hesperophnnini.  Nous  ferons  remai- 
quer  que  les  mâles  des  GnapJudodes ,  genre  c[ui  fait  également  partie  de 
regroupe,  ont  le  11"  ai'ticle  des  antennes  très  fortement  appendiculé; 
en  outre,  q\ielques-uns  des  articles  précédents  sont  épineux  à  leur  sonmiet 
interne  chez  les  individus  du  même  sexe;  c'est  là  un  caractère  assez  spécial 
commun  aux  deux  genres,  mais  exceptionnel  chez  les  Ilesiierophanini ,  et 
que  pour  ce  motif  nous  avons  cru  devoir  signaler. 

IlopIog;i>ainniiposuni  NOV.  GEN. 

Gen.  Grammicoso  peraffine,  tuberibus  autem  anteuniferis  inlus  breviter 
dentato-productis ,  necnon  anlennarum  art  7°  spina  apicali  armato  prfe- 
sertim  distinctum.  Caput  inter  antennas  sulcatum,  palpis  brevibus,  ma- 
xillariis  labialibus  paulo  longioribus,  art.  ultimo  triangulari ,  mandibulis 
genisque  brevibus,  his  apiceobtusis,  oculis  grosse  granulatis ,  emarginatis , 
fronte  transversa,  verticali;  antennaî  ab  art.  -2"  ad  7°"  spinani  apicalem 
subtus  fimbriatae,  scapo  obconico,  parum  arcuato,  3-4  vel  3-5  supra  débi- 
liter sulcatis,  3°  sequente  longiore;  thorax  subœque  longus  ac  latus,  late- 
ribus  arcuatim  convexis,  pronoto  paulo  deplanato,  pluri-calloso  ;  elytra 
elongata,  disco  depressa,  apice  singulatim  rotundata;  coxae  anticie  extus 
perparum  angulatae,  processu  prosternali  subangusto  modice  separatœ; 
mesosterni  processus  latus,  haud  tumidus,  lateribus  paululum  obliqnis; 
acetabula  antica  rétro,  média  extus  hiantia;  femora  elongato-ovalia ,  ])aulo 
compressa;  tarsi  postici  subbreves,  art  1°,  •2"°'  et  3"'"  simul  sumptos  haud 
œquante;  corpus  parce  breviterque  villosum. 

d.  Antennœ  corpore  fere  duplo   lougioi-es,  art.  7°"   spina   uncinala; 


—  -211   — 

thorax  inermis.  maiglnibus  basali  et  apicali  a3que  lalis;  elytra  postice 
sensim  paulo  attenuata;  feniora  sat  valida,  poslica  abdominis  apicem  fere 
attingentia. 

9.  Anteaiiaî  elytrorura  apicem  Iiaud  vel  parum  superantes,  art.  7"' 
spina  recta,  interdum  brevissima;  thorax  paululum  brevior,  antice  quam 
poslice  manifeste  anguslior,  lateribiis  tidDerculo  minutissimo ,  parum  conspi- 
cuo  jiaulo  ante  médium  utrinque  munitis;  elytra  magis  parallela;  femora 
graciliora  et  paulo  breviora. 

L'existence  d'une  épine  à  rextrémité  de  l'un  des  articles  des  antennes 
est  un  caractère  qui ,  chez  les  longicornes ,  a  toujours  e'te'  conside'ré  par 
les  entomologistes  comme  ayant  une  valeur  générique  :  il  a  motivé  notam- 
ment la  création  des  genres  Hyloriis  Tlioms  [Cemmbijcmœ) ,  Lagochirus 
Thoms,  Amniscus  Hâtes,  Cœnopœus  Horn,  Patlalinus  Bâtes,  Xenostyhis Bâtes 
[Lamïinœ). 

En  dehors  de  ce  cai-actère  important ,  Hoplogrammicosum  ne  diffère  que 
très  peu  de  Grammicosum  Blanch;  les  tubercules  antennifères  sont  seule- 
ment un  peu  plus  saillants,  le  corselet  et  les  antennes  plus  allonge's  chez 
les  mâles,  les  élytres  moins  parallèles  et  les  tarses  postérieurs  plus  courts  (  si 
du  moins  nous  les  comparons  à  ceux  de  G.  Flavofascialum  type  du  genre, 
car  ils  sont  analogues  pour  la  brièveté  à  ceux  de  G.  SigiiaticoIlcBl.). 

Hoplogrrammicosum  cinnamomeum  nov.  sp. 

C?.  Brunneo-rufum ,  capite  et  thorace  nigricantibus  ;  caput  punctato- 
rngosum,  vertice  convexo;  antenucc  fulvo-fimbriataî ,  scapo  grosse  punctato. 


Hoplogrammicosum  cinnamomeum  cf  • 
Antenne.  X  't- 

art.  3°  paululum  incurvato,  art.  ultimo  apice  fulvo-penicillato;  thorax 
crebre  subtiliter  punctatus,  opacus,  griseo-pubescens,  pronoto  subpiano, 
longitudinaliter  sulcato  —  sulco  carina  cuneata,  nitida,  glabra  in  medio 
interruplo  —  lineolisque  duabus  externis,  parum  elevatis,  sinuatis,  a 
basi  od  trientem  anteriorem  longitudinaliter  ductis  ibique  fossula  laBvi 
singulatim  lerminatis  mimito,  prosterno  antice  transversim  striolalo,  gla- 
bro,  nitido;  scutellum  semi-orbicuiare.  flavo-pubescens;  elytra  basi  tho- 
racis  latitudinem  maximam  subasquantia ,  punctata,  nitida,  breviter  spar- 
sim  fulvo-villosa  —  setis   nonnullis    longioribus,    subjineatim  ordinatis 


—  212  — 

intermixtis  —  coslulis  duabus  rloisalibus  obliquis.  longe  ante   apicem 
obsolescentibus  inquoque,  iatervallis,  prœcipue  pro})ter  suluram.  rlepres- 


Hophgrammicosum  cinnamomeum . 
Prothorax.  X  à. 

siuscnlis;  metasternum  abdomenque  pimctis  debilibus  conspersa.  —  Long. 
9  9  millim.  —  i  ex. 

9.  Antennariim  art.  3"'  subrectus;  thorax  punclisvalidis  forliter  cribra- 
Ins,  pronolo  tuberculis  quinque  denudatis,  lœvibus  decorato,  scilicet  uno 
central!,  lanceolato , quatnor  externis,  —  duobus  carinam  obliquara  eiïbr- 
inanlibus  ante  médium,  duobus  subrotundatis post  médium.  — ■  Long.  17- 
24  millim.  —  7  ex. 

Cliaco  de  Santiago  del  Estero,  station  Anatuya;  bords  du  Rio  Salado , 
environs  d'Icano. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelie. 

Chez  les  femelles,  les  art.  3-5  des  antennes  sont  très  brièvement  dentés 
à  leur  angle  apical  externe.  Grammicosum  flaiofascintum  Q  a  également  les 
ait.  3-/i  terminés  par  une  courte  saillie  aiguë  située  en  dehors;  c'est  là  un 
caractère  qui  n'avait  pas  encore  été  signalé  et  qui  constitue  une  nouvelle 
preuve  de  l'aflinité  des  deux  genres. 

Peribœum  Wagneri  iiov.  sp. 

d*.  Nitidum,  brunneo-rufum ,  corpore  subtus  nigricante,  antennis  pedi- 
busque  rufis,  elytris  macula  eburnea,  magna,  ovali,  nec  marginem 
externum,  nec  suluram  attingente,  in  medio  disci  singulatim  oinatis,  pilis 
elongatis,  llavo-aljjidis  omniuo  hirtum;  caput  punctatum,  inter  antennas 
sulcatum ,  fronle  transversa,  concava;  antennœ  corpore  trienle  longiores, 
subtus  laxe  fimbriatœ,  scapo  obconico,  punctato,  art.  3-5  apice  externo 
valde  spinosis,  supra  sulcatis ,  4  praîcedente  et  sequente  breviore;  thorax 
latitudine  haud  manifeste  longior,  mox  post  basim  et  juxta  marginem  anli- 
cum  leviter  constriclus  transversimque  sulcatus,  lateribus  arcuatim  tumi 
dis,  grosse  punclatis  tuberculoque  parvo  obconico  necnongibbulaanteriore 
utrinque  munitis,  pronolo  hevi,  gibbis  quinque  in  quincuncem  duplum 
dispositis  decorato ,  —  gibba  média  oblonga  —  ;  scuteilum  semi-orbiculare , 


—  213  — 

ilense  albidosei'iceo  pubescens;  elylra  basi  recte  truncata  ihoracisque 
latiludinem  maximam pauiiiium  siiperantia,  a  basiipsa  ad  quartam  paitem 
posleriorem  rectilinealim  atteauata,  dein  arcuatim  angustata,  apice  singii- 
lalim  obiiquiter  emarginata.  aiigulis  exleinis  valde  spinosis,  suturaiibus 
angulatis ,  dorso  parum  convexa ,  basi  granulala  ,  piinclis  conspersa ,  non- 
nullis  majoribus,  setigeris,  liiieatim  seriatis,  intermixtis;  coxaî  anlicœ  glo- 
bosœ,  extus  vix  angulaUe;  acetaljula  média  extus  biantia  ;  femora  valde 
clavala,  basi  pedunculala,  postica  abdominis  apicem  atlingenlia;  tibiio 
mediaî  et  postica^  suicataî;  corpus  subtus  subtililer  albido-sericeo  pubes- 
cens. —  Long.  10-19  lïiill''^'  —  -^  ex. 

Gbaco  de  Santa  Fë,  Las  Garzas,  bords  du  Rio  Las  Garzas  (25  kilo- 
mètres à  l'Ouest  d'Ocampo). 

Gollect.  Muséum  de  Paris. 

Les  fémurs  médians  et  postérieurs  sont  légèrement  bi-anguleu\  à  leur 
extrémité;  les  taclies  éburnées  sont  bordées  en  avant  et  en  arrière  d'un 
liséré  de  teinte  plus  foncée  que  la  base  et  le  sommet  des  éiytres;  ces  taches 
ne  sont  séparées  l'une  de  l'autre  que  par  une  ligne  suturale  de  couleur 
rousse;  la  saillie  proslernale  est  assez  étroite,  brusquement  arquée  en 
arrière;  la  mésoternale  du  double  plus  large  est  plane  et  assez  profondé- 
ment incisée  postérieurement. 

P.  Wagncri  marqué  sur  les  éiytres  comme  P.  biniaculatum  Bâtes  et  ocel- 
lalum  Goun.  de  deux  taches  d'un  jaune  pâle  s'en  distingue  par  la  structure 
de  son  corselet  lisse  en  dessus  et  orné  de  cinq  nodosités  disposées  en  quin- 
conce ,  par  ses  élylres  bi-épineux  à  leur  sommet ,  par  les  longues  et  fines 
soies  dont  ses  téguments  sont  hérissés ,  etc. 

Hemilissa  quadrispinosa  nov.  sp. 

d.  Violaceo-brunnea ,  antennis,  tibiis  tarsisque  castaneo-rufis ,  opaca, 
passim  fulvo-hirta  ;  caput  punctato-reticulatura ,  fronte  transversa ,  oculo- 
rum  lobis  inferioribus  prominenlibus,  tuberibus  anteuniferis  intus  brevitcr 
cornulis,  sulco  brevisejunclis  carinamque  transversam  in  medio  paululum 
concavam  conjunctim  efformantibus  ;  antennœ  corpnre  paulo  longiores, 
subtus  passim  liirtœ,  scapo  brevi,  clavato,  punctato-scabroso ,  art.  cœleris 
compressis,  serratis  supraque  bi-carinatis,  11  prœcedente  paululum  lon- 
giore;  thorax  latitudine  triente  longior,  subcylindraceus ,  mox  post  basim 
et  anlice  leviter  constrictus ,  fossulis  reticulatis  alveolalus ,  pronoto  depres- 
sione  triangulari  concava  paulo  post  basim  leniter  excavato ,  lateribus  ante 
médium  tumiduHs  gibbulaque  obtusa  paulo  ante  apicem  utrinque  munitis; 
scutcllum  parvum,  semi-orbiculare;  elytra  thoracis  basi  sesqui  latiora, 
parallela,  a  triente  posteriore  ad  apicem  arcuatim  angustata,  apice  ipso 
valde  emarginato  et  bispinoso  in  singuhs,spina  suturah  exlerna  paululum 
breviore,  supra  plana,  punctis  grossis  subhneatim  ordinatis  sat  dense  cri- 


—  2U  — 

brata,  setis  falvis  in  seriebus  8  vel  lo  dispositishirta,tricnte  basali  sparsim 
vermcoso ,  villa  tandem  sutiirali  brimneo-vebitina,  a  sculello  uitra  médium 
usque  extensa  singulalim  decorala  ;  pedes  scabrosi,  feinoribus  clavalis,  basi 
pednnculatis,  tibiis  ci'assis,  compressis.  paulatim  dilalalis,  extus  bicari- 
nalis,  dense  fiilvo-hirlis ,  tarsis  brevibus;  melaslernum  punclis  depressio- 
nibus  parvis  inordinalim  intermixtis  debililer  sligmalum  ;  abdominis  seg- 
mentum  i"""  2""  el  3""  simui  sumpta  aîquans.  —  Long.  9  miHim,  — 
1  ex. 

9.  Antennaî  paululum  breviores,  art.  11  praecedente  œquali;  iborax 
pcrparum  ialior,  lateribus  paulo  tumidioribus.  —  Long.  10-12  miliim. 
—  4  ex. 

Prov.  de  Santiago  del  Estero ,  bords  du  Rio  Salade ,  Averias ,  environs 
d'icano ,  La  Palisa  dei  Bracho  ;  prov.  de  Tucuman.  (  Girard  coll.  ) 

GoUect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Parla  matité  et  la  sculpture  de  ses  tëgumenls  partiellement  veloutés, 
celte  espèce  rappelle  beaucoup  H.  cornuta  Baies  de  l'Amazonie  et  de  la 
Guyane;  elle  en  diflère  par  sa  taille  plus  petite  ainsi  que  par  ses  élytres 
munis  cbacun  à  leur  extrémité  de  deux  épines  assez  longues  et  ornés  de 
taches  veloutées  différemment  disposées;  les  pattes  sont  en  outre  sensible- 
ment plus  scabreuses  et  le  melaslernum  est  moins  uni;  enfin  les  saillies  en 
forme  de  cornes  des  tubercules  anlennifères  sont  plus  faibles. 

Heterachthes  rubicundulus  nov.  sp. 

9?  Rufo-ruber,  elytrorum  dimidia  parte  apicali  nigra,  autice  fascia 
angusta  lulea  marginata,   abdomine  etiam  nigro;  caput  inter  antennas 

sulcatum,  crebre  puuctatum,  verlice  sublœvi  ex- 
cepte, tuberibus  antenniferis  intus  parum  pro- 
ductis,  fronte  verticali;  antennaî  corpore  paulo 
longieres,  scapo  graciîi,  elongato-ebcenice,  punc- 
tulate,  art.  cseteris  linearibus,  nec  carinatis,  nec 
sulcatis,  subtus  setis  nonnullis  llavis  hirtis,  art. 
k  i)rcecedente  trieute  breviore,  5-ii  paulo  magis 
elongatis ,  subsequalibus  ;  thorax  latitudine  maxima 
plus  dimidio  longior,  subobcenico-cylindraceus, 
marginibus  basah  el  apicali  recle  truncatis,  hoc 
ille  paulo  laliore,  mox  post  basim  censlrictus  et 
Heterachthes  transversim  sulcatus,  setis  paucis  hirtus,  pronote 

rubicundulus.  haud  punctato,  opaco,  fere  ;equali.  videlicet  eleva- 

tionibus  tribus  debilissimis  subbasalibus ,  cuneatim 
dispositis  —  una  média  anteriore  oblouga  —  tantummodo  munite ,  lateri- 
bus proslerno({ue  uitidis,  subliliter  sparsim  punctulatis;  scutellum  albido- 
sericeo-pubescens  ;   elytra  brevia,  capite   et  thorace  simul  sumptis  haud 


—  215  — 

dupio  longioi-a,  tliorace  vei'o  triente  iatiora,  parallela,  apice  singulatim 
leviler  truucata,  angulis  suturalibus  obLusis,  exteruis  subacutis,  nitida, 
punctata,  setisque  albidis  lineatim  ordinatis  —  liaeis  tribus  vel  quatuor 
in  quoque  —  hirsula,  dorso  propler  suturam  longitudinaliter  paululuiu 
depresso;  femora  paulatim  clavala,  apice  iuermia;  tibiio  posticaa  extus 
haud  sulcahe;  metasternum  subtiliter  albido-sericeo-pubescens.  —  Long-. 
5-6  miliim.  —  2  ex. 

Province  de  Santiago  del  Eslero,  bords  du  Rio  Salado,  Averias. 

Gollect.  Muséum  de  Paris. 

Le  plus  petit  des  exemplaires  a  le  corselet  moins  élargi  en  avant  et  les 
éiytres  isolément  émargiués,  les  angles  suturaux  et  externes  étant  légère- 
ment saillants. 

La  fascie  testacée  de  largeur  uniforme  qui  sépare  la  moitié  basilaire 
rouge  des  éiytres  de  la  partie  apicale  noire ,  décrit  une  légère  courbe  dont 
la  convexité  est  tournée  eu  avant;  latéralement  cette  fascie  ne  s'étend  pas 
sur  le  repli  épipleural. 

Par  son  corselet  un  peu  plus  large  en  avant  qu'à  la  l)ase  comme  celui 
d' Aphalum  rufnJum  Wbite,  par  ses  éiytres  ponctués,  sa  livrée  assez  spé- 
ciale qui  rappelle  celle  de  Gnomidolon  bipartilum  Goun. ,  cette  petite  espèce 
se  distingue  aisément  de  ses  congénères. 

Ibidion  hirtellum  nov.  sp, 

d"?  Brunneo-rufum ,  setis  grossis  albis  sparsim  hirsutum,  subnitidum; 
caput  punctatum,  inter  antennas  paulo  concavum,  fronte  infra  tubera  on- 
tennifera  fossula  ovali  utrinque  obliquiter  impressa , 
his  intus  breviter  dentato-productis;  antenuLe  cor- 
pore  paulo  longiores,  scapo  subgracili,  a  basi  ad 
apicem  sensim  parum  incrassato,  punctulato, 
art.  3-6  subtus  parce  ciliatis,  supra  subtiliter  sul- 
catis,  art.  3  sequentibus  paulo  longiore,  his  sub- 
œqualibus;  thorax  latitudine  dimidio  lougior, 
subobconico-cylindraceus,  marginibus  basali  et 
apicali  recte  truucalis,  hoc  illo  paulo  latiore, 
propter  basira  leviter  constrictus  et  transversim  sul- 
catus ,  punctis  paucis  conspersus,  tuberculo  oblongo, 
lœvi  supra  in  medio  munitus,  prosterno  subti- 
lissime  transversim  striolato  ;  scutellum  puncti-  Ibidion  hirlellum. 
forme,    albido-sericeo-pubescens;  elytra  thoracis 

basi  fere  dimidio  Iatiora,  elongata,  parallela,  a  quarta  parte  posteriorc 
ad  apicem  arcuatim  angustata,  apice  ipso  emarginato  et  bispinoso  in 
singulis  —  spinis  subiequaiibus  —  punctis  grossis  seriatim  ordinatis 
confertim  impressa,  setisque  grossis  lineatim  digestis  —  lineis  tribus  vel 


—  2\i\  — 

quatuor  in  quoque  —  decorata:  femora  pedunculala  et  valdc  clavata; 
tibiaî  mediœ  et  posticas  extus  subtiliter  sulcattc;  tarsi  brèves;  metasternum 
punctulatum ,  lateribus  subtilissirae  argenteo-pubescentibus ,  abdomen  nili- 
dum,  glabrum.  — Long.  5-6,5  millim.  —  6  ex. 

Chaco  de  Santiago  del  Estei'o,  bords  du  Rio  Salado,  environs  d'Icaûo. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Chez  certains  exemplaires,  on  distingue  sur  le  pronolum,  en  plus  du 
tubercule  central,  quatre  petites  nodosités  également  lisses,  disposées  en 
carré,  deux  situées  un  peu  au-dessus  du  tubercule,  deux  près  du  sillon 
transversal  de  la  base;  chez  d'autres  de  couleur  plus  obscure,  le  tiers  apical 
des  élytres  a  une  teinte  beaucoup  plus  claire  que  la  partie  antérieure; 
enfin  la  forme  eu  cône  renversé  du  corselet  est  parfois  peu  prononcée. 

Gomme  Ibtdion  unicolor  White  et  Aphatum  rufulum  White  auxquels  elle 
ressemble  par  sa  petite  taille  et  sa  livrée  uniforme,  I.  hirlcUum  a  les  élytres 
munis  à  leur  sommet  de  quatre  épines;  elle  s'en  distingue  par  les  soies 
grossières  dont  ces  organes  sont  hérissés. 

Ibidion  vicinum  nov.  sp. 

I.  slg)inlQ  Serv  (fpmorato  Luc.)  valde  alline;  elytris  vero  densius  pnnc- 
tulatis  setisque  brevioribus  in  seriel)us  pluribus  ordiuatis  —  seriebus  cir- 
citer  septem  in  singulis  —  pnesertim  diiïert.  —  Long.  lO-iA  millim. — 
9  ex. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  Rio  Salado, 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

La  livrée  et  les  caractères  morphologiques  sont,  à  peu  de  chose  près, 
identiques  à  ceux  de  /.  signatmn.  L'Insecte,  d'un  noir  brun  brillant,  est 
orné  sur  chaque  élytre  d'une  tache  testacée  subovalaire  située  avant  le 
milieu  et  d'une  fascie  submédiane  obliquement  arquée  de  même  couleur 
formant  avec  celle  qui  lui  est  opposée  une  sorte  d'accent  circonflexe  à  cheval 
sur  la  suture  et  dont  les  extrémités  ne  touchent  pas  les  bords  latéraux;  la 
troncature  apicale  est  oblique  et  les  angles  suturaux  et  externes  ne  sont 
pas  saillants  ;  presque  tout  le  corps  est  revêtu  d'une  pubescence  d'un  gris 
cendré  jaunâtre  plus  ou  moins  dense,  mais  en  général  moins  serrée  que  chez 
Lsignatum;  les  deux  espèces  que  nous  comparons  l'une  à  l'autre  ont  le 
scape  court ,  en  massue ,  marqué  d'une  petite  dépression  ou  fossette  basi- 
laire  et  les  art.  3-6  des  antennes  sillonnées  en  dessus  ;  le  pronotum ,  lisse  et 
glabre  sur  la  ligne  médiane,  est  muni  de  quatre  petites  nodosités  disposées 
en  carré,  entourant  un  tubei'cule  central,  oblongo-conique,  très  luisant; 
les  flancs  du  corselet  sont  également  dénudés  et  lisses  ;  enfin  les  fémurs 
sont  pédoncules  à  la  base,  terminés  par  une  forte  massue,  et  les  tibias 
médians  et  postérieurs  sont  sillonnés  en  dehors.  Mais  la  ponctuation  et  la 


Muséum.  —  M.  Gounelle. 


Pl.  y. 


Fig.  1  à  /i. 


Cérambycides  de  la  République  Argentine. 


216-91 7 


—  217  — 

vestiLure  des  élylres  sont  différentes.  Chez  1.  signatum,  les  points  saillants, 
relativement  gros,  forment  des  granulations  assez  espacées,  disposées  ion- 
gitudinaleraent  par  rangées  de  cinq  environ  sur  chaque  étui  et  donnent 
naissance  à  de  longues  soies  jaunâtres  ;  entre  ces  points  on  en  distingue 
d'autres  extrêmement  petits  et  dispersés  irrégulièrement.  Chez  /.  vicinum, 
les  points  sont  beaucoup  plus  nombreux,  non  saillants;  les  soies  flaves  qui 
en  sortent  sont  plus  courtes  et  forment  de  part  et  d'autre  sept  ou  huit 
rangées  longitudinales. 

Ibidion  fuscipenne  nov.  sp. 

cf.  Rubro-nigrum,  thorace  coccineo,  pectore,  coxis  tarsisque  rubro- 
rufis,  antennarum  art.  poslicis  rufescentibus ,  caput  inter  antennas  sulca- 
tum,  subglabrum,  gcnis  brevibus,  acuminatis,  fronte  transversa,  rugulosa, 
tuberibus  antennifcris  intus  prominentibus,  vertice  punclato;  antennœ 
corpore  niulto  iongiores,  subtus  laxe  ciliatfo,  scapo  brevi,  fortiter  clavato, 
fossula  basali  notato,  sul)li]iter  punctulato,  art.  3-5  sulcalis,  3  sequente 
iongiore;  thorax  latitudine  Iriente  longior,  subcylindraceus ,  mox  post 
basim  et  ante  apicem  levitcr  constrictus  transversimque  sulcatus,  nili- 
dus,  inordinatim  punctulatus,  pronoto  glabre ,  gibbis  quinque  debilibus, 
in  quincuncem  duplum  quasi  disposilis  munito,  prosterno  basi  leviter 
pubescente ,  antice  glabro  transversimque  striolato  ;  elytra  capite  et  thorace 
simul  sumptis  fere  duplo  longiora,hoctrientelatiora,  paralleta,  paulo  ante 
apicem  utrinquearcuatim  angustata,  apice  ipsoleniteremarginatoinsingulis, 
sat  dense  punctata  setisque  flavidis  seriatim  ordinatis  hirta  ;  —  seriebus 
septem  in  quoque  —  femora  basi  peduncuiata ,  apice  clavata  ;  tibiœ  média) 
et  posticfe  extus  débiliter  sulcatœ  ;  tarsi  brèves  ;  corpus  subtus  pube  rara 
argentea  subtihter  vestitum  ;  abdominis  segmentum  ultimum  apice  trunca- 
lum. —  Long.  8-i5  millim.  —  lo  ex. 

9.  Antenna3  corpore  parum  Iongiores;  femora  debiliora;  abdominis 
segmentum  ultimum  apice  rotundatimi.  —  Long.  ii-i9,5  millim.  — 
k  ex. 

Chaco  de  Santiago  dei  Estero,  bords  du  Rio  Salade. 

CoUect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Variations  individuelles;  élytres  ornés  latéralement  d'une  bande  rouge 
mal  délimitée  et  plus  ou  moins  abrégée  en  avant  et  en  arrière,  ou  entière- 
ment rougeâtres,  parfois  simplement  tronqués  au  sommet  ;  abdomen  égale- 
ment de  couleur  brique;  pronotum  cribré  latéralement  chez  un  mâle  major 
en  notre  possession  de  points  extrêmement  petits  et  entremêlés  de  poils 
minuscules  formant  de  part  et  d'autre  une  sorte  de  plaque  longitudinale 
peu  apparente  et  mal  définie;  c'est  là  un  caractère  sexuel  assez  inconstant 
et  qui  n'existe  sans  doute  que  chez  les  individus  de  taille  exceptionnel- 
lement développée. 

MiisihiM.  — -  XIX.  i5 


—  218  — 

La  livrée  sombre  de  cette  espèce  rappelle  un  peu  celle  de  /.  comatutn  Serv., 
qui  a  aussi  les  élytres  inermes ,  immaculés  et  ponctues  (beaucoup  plus  for- 
tement d'ailleurs)  ;  mais  le  scape  court,  en  massue ,  impressionné  à  la  base, 
est  d'une  structure  différente;  le  thorax  est  plus  inégal  en  dessus,  autre- 
ment coloré,  etc. 

Pnr»leptidea  nov.  {ifon. 

Caput  tborace  haud  brevius,  palpis  genisque  brevibus,  illis  graciiibus, 
oculis  minute  granulatis,  reniformibus,  fronte  subverticali ,  plana,  trans- 
versa ,  tuberibus  antenniferis  parum  elevatis  ;  antennw  1 1  -articulatae , 
subtus  haud  fimbriatœ,  scapo  clavato,  art.  3-5  subœqualibus ,  5-ioapice 
interno  parum  angulatis:  thorax  transversus.  supra  o^qualis,  lateribus 
arcuatim  rotundatis.  prosterno  anto  coxas  transversim  sulcato;  elytra  basi 
thorace  paululnm  latiora,  metaslerni  marginem  poslicum  haud  superantia, 
cuneata,  sutune  leviter  dehiscentia,  apice  singulatim  rotundata,  dorso 
plana:  coxa^  anticœ  obconica;,  extus  angulata;,  contigua?;  acetabula  antica 
rétro,  média  extus  hiantia;  mesosterni  processus  subangustus,  planus, 
triangularis ,  inter  coxas  parum  penetrans;  femora  valida,  arcuata,  basi 
pedunculata,  deinde  clavata ,  antica  et  média  brevia.  paulo  compressa, 
postica  anticis  duplo  longiora  abdominisque  apicem  parum  superantia; 
tibia;  posticœ  elongata^ .  paululum  arcuatae ,  compressas  :  tarsi  postici  tenues, 
lineares,arl.  i"  a°  et  3"  simul  sumptis  longiore;  metasternum  elongaliim, 
episternis  auguslis,  poslice  acumiualis;  abdomen  sessile,  molle,  segmentis 
5  compositum,  genitalil»us  exertis. 

d.  Antenna'  corpore  perparum  longiores;  clava  femorum  posticoruni 
crassissima;  abdomen  arcuatum,  postice  attenuatum,  segmentis  sensim 
brevioribus. 

9.  Antennic  corpore  breviores;  clava  femorum  posticoriim  debilior; 
abdomen  oblongo-ovale,  segmento  i"  caetera  simul  sumpta  fere  arquante, 
segmentis  2°  et  3°  contrarie  arcuatis,  dense  fimbriatis,  cavernamque  traus- 
versam,  ovalem  inter  seincludeutibus,  ti"  et  5°  brevissimis. 

Ce  nouveau  genre,  qui,  par  l'ensemble  de  ses  caractères,  appartient  ma- 
nifestement au  groupe  des  Psebiini,  est  d'autant  plus  intéressant  que  jus- 
qu'ici ce  groupe  n'était  pas  représenté  dans  l'Amérique  du  Sud.  Nous  devons 
cependant  signaler  l'existence  au  Chili  d'une  espèce  inédite  de  Lcptidea, 
genre  avec  lequel  celui  que  nous  venons  de  délînir  a  des  affinités  très 
étroites. 

Les  concordances  les  plus  remarquables  enti'e  ces  deux  genres  résident 
dans  la  forme  très  grêle  des  palpes  et  des  tarses  postérieurs,  dans  celle 
des  yeux  faiblement  échancrés,  le  lobe  supérieur  n'étant  pas  visible  en 
dessus,  dans  la  brièveté  des  joues,  l'absence  presque  complète  de  poils  sur 
les  antennes,  dans  la  structure  du  thorax  en  ovale  Irausverse,  des  élytres 
courts,  minces,  aplatis,  isolément  arrondis  en  arrière,  dans  la  contiguïlé 


—  219  — 

des  hanches  antérieuros ,  dans  ia  nature  des  tëguments  mous  et  fragiles ,  enfin 
tout  spécialement  dans  la  conformation  de  l'ahdomen  des  femelles  dont  le 
i"  segment  est  égal  aux  suivants  réunis,  le  q'  arqué,  densément  frangé 
et  surplombant  une  concavité  transverse,  limitée  en  arrière  par  le  bord 
antérieur  du  3'  segment.  Mais,  chez  Paraleptidea ,  ce  3°  arceau  ventral  est 
arqué  en  sens  inverse  du  2'  et  frangé  comme  lui  de  poils,  moins  serrés 
toutefois. 

En  outre ,  et  ce  sont  là  les  deux  caractères  principaux  qui  séparent  le 
nouveau  genre  de  Leptidea ,  les  articles  3  et  4  des  antennes  ne  sont  pas  ou 
sont  à  peine  plus  courts  que  h  et  que  5  et  les  fémurs  postéi'ieurs  qui  dé- 
passent un  peu  l'abdomen ,  sont  renflés  chez  les  mâles  en  une  massue  énorme. 


Paraleptidea  femorata  nov.  sp. 

c?.  Lœte  rufo-testacea ,  elytris  nigro-brunneis ,  macula  circumscutellari 
rufescente,  mandibulis  apice,  antennis,  clava  femorura  posticorum,  tibiis 
tarsisque  posticis  nigris,  nitida,  subglabra,  parce  fulvo-hirta;  caput  a  basi 
ad  oculos  sensim  dilatatum ,  inter  antennas  sulcatiun ,  fronte  et  vertice 


Ç.  Patte  postérieure.  X  û-  c?  . 

Paraleptidea  femorata. 

punclatis  ;  antennœ  haud  sulcatai ,  scapo  nitido ,  sparsim  punctato ,  art. 
posticis  subtilissime  griseo-pubescentibus  ;  thorax  obsolète  punctulatus, 
juxta  basim  leviter  constrictus  et  transversim  sidcatus ,  lateraliter  a  basi  ipso 

i5. 


—  2l>0  — 

ad  meilium  circiter  arcualim  amplialus,  dein  sensim  alteniialus;  sculellum 
triaugulare,  sumrao  apicali  rotuudalo;  elytra  glabra,  obsolète  sparsim 
pimctulata;  alx  fuliginosa;,  sub  certa  luce  hyaliaœ;  pedes  antici  fidvo-biiii, 
clava  femorum  posticoruiii  punctata,  opaca,  carinula  longiludinali  iiilus 
et  extus  munita;  tibiœ  tarsique  postica  brunneo-birta ,  scabriuscula;  corpus 
subtus  sparsim  fuivo-hirlum.  —  Long.  7-10  millim.  —  9  ex. 

9.  Femora  postica  nitida,  intus  et  extus  haud  carinata.  —  Long.  8- 
1 G  millim.  —  h  ex. 

Province  de  Santiago  del  Estero ,  bords  du  Rio  Salado ,  environs  d'Icano. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

La  brosse  de  poils  qui  borde  en  arrière  le  2'  arceau  ventral  des  femelles 
est  cintrëe  comme  lui  et  d'une  couleur  fauve  sauf  à  ses  extrémités  où  les 
poils  prennent  une  teinte  noirâtre  et  se  recourbent  en  forme  de  virgule;  ceux 
de  couleur  fauve  sont,  pour  la  plupart,  terminés  par  un  renflement  qui, 
au  microscope,  paraît  cupuliforme.  Quant  aux  soies  qui  frangent  le  bord 
antérieur  du  3'  segment,  elles  sont  simples,  fines, assez  longues,  disposées 
comme  les  dents  d'un  peigne  et  recourbées  au-dessus  de  la  cavité  ou 
logette  médiane. 

Le  rôle  que  jouent  ces  brosses  abdominales  chez  les  Leptidca  9  a  été  par- 
faitement observé  et  minutieusement  décrit  par  M.  Nicolas  [Ami.  Acad. 
Vaucluse,  i88/i,  p.  62;  Le  Coléoptériste ,  1891,  p.  56).  INous  rappellerons 
brièvement  qu'au  moment  de  la  ponte ,  l'insecte ,  qui  vit  aux  dépens  de 


r 


Abdomen.  X  A-  Poil  claviforme  du  2°  segment. 

Très  grossi. 

Paraleptidea  femorata  Ç  . 

l'osier  sec ,  se  met  à  circuler  fébrilement  au  milieu  des  débris  et  de  la 
poussière  ligneuse  que  ses  pareils  ou  lui-même  ont  produite  en  rongeant 
les  brindilles  de  ce  végétal;  puis,  ayant  trouvé  une  ride,  une  dépression 
quelconque  dans  la  tige  desséchée  qu'il  a  choisie ,  il  y  dépose  un  œuf  que , 
par  un  mouvement  de  va-et-vient  rapide,  il  frotte  avec  sou  abdomen  dont 
les  brosses  se  sont  imprégnées  de  fine  sciure.  Celle-ci  s'attache  à  l'œuf  dont 
la  surface  est  visqueuse  et  forme  une  croûte  protectrice  qui  le  dissimule 
aux  regards. 


221 

Il  serait  intéressant  de  savoir  si,  comme  cela  est  extrêmement  probable , 
l'espèce  américaine  que  nous  venons  de  décrire  se  sert  de  ses  brosses  dans 
un  but  analogue;  M.  Wagner,  aussi  babiie  observateur  que  bon  cbasseiir, 
aura  peut  être  un  jour  l'occasion  de  nous  renseigner  à  cet  égard. 

Odontocera  tridentifera  nov.  sp. 

9.  Melleo-flava,  supra  glabra,  subtus  parum  dense  aureo-sericeo 
villosa;  caput  subtilissime  punclulatum,  rostro  genisque  subelongatis , 
bis  basi  fusco-notatis,  oculorum  orbi  auguste  flavo-sericeo  villoso, 
lobis  inferioribus  latitudine  baud  longioribus,  modice  distantibus  in 
fronte,  bac  plana,  sulcata,  tuberibus  antenniferis  intus  breviter  cornutis, 
macula  nigra  accentum  circumflexum  simulante  inter 
autennas  fasciolaque  concolori  juxta  pronotum;  an- 
tenna>.  capite  et  tborace  simul  sumptis  vix  duplo  lon- 
giores ,  subtus  sparsim  ciliatfe ,  scapo  brevi ,  clavato , 
crebre  punctato.  supra  nigro,  subtus  rufo,  art.  se- 
quentibus  brunneo-rufis,  o-io  paulo  incrassatis,  plus 
minus  serratis;  tborax  ovatoglobosus ,  subtilissime 
punctulatus,  propter  basim  constriclus  et  transver- 
sim  sulcatus ,  pronoti  margine  antico  elevato ,  nigro ,  Od    t     • 

disco  vittis  tribus  alris,  opacis ,  paululum  tumidis,         tridentifera  ç. 
paulo  post  basim  connexis  decorato  et  velut  tridente  ^  ^ 

signato ,  una  scilicet  média ,  a  scutello  ad  marginem 
auticum  usque  rectilinealim  extensa.  duabus  externis.  contrarie  arcuatis, 
lonoe  post  médium  terminatis ,  iude  lineola  nigra ,  rétro  subito  iuflexa ,  la- 
teraliter  ad  basim  usque  arcuatim  decurrit;  a  lineola  ipsa  ramuius  arcuatus 
paulo  post  basim  extus  oritur  et  lateraliter  propter  marginem  prosterualem 
ascendet;  scutellum  nigrum,  subtiliter  griseo-pubesceiis;  elytra  basi  tbo- 
racis  latitudinem  maximam  sequautia  recteque  truncala,  subulata,  abdo- 
minis  segmentum  quartum  baud  superantia ,  paulo  post  basim  sensim  atte- 
nuala,apice  brevissirae  truncata,  a  medio  circiter  ad  extremitatem  paulatim 
debiscentia,  dorso  plana,  spatio  circumscutellari  trianguli  forma,  nigro, 
punclato-granuloso  maculasque  duas  pallidas,  obliquas,  includente,  disco 
subaureo-vitreo ,  subtilissime  sparsim  punctulato,  anguste  brunneo-rufo 
marginato,  humeris  rufescentibus ,  subtus  nigro-lineatis;  metasternum 
tumidum ,  sericeo-aureo  villosum ,  fascia  arcuata  nigra  poslice  margina- 
tum;  abdomen  vespiforme,  segmentis  i  et  5  lateraliter  nigro-signatis, 
9 ,  3  et  A  arcu  nigro  basali  transversim  maculatis.  d*  ignotus.  —  Long. 
i3  millim.  —  3  ex. 

Haut  Parana,  Territoire  des  Missions,  Teju  Guari,  environs  de  San 
Ignacio. 

CoUect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 


99-)    

^  ^  «ri 

Aux  lignes  noires  formant  un  dessin  assez  compliqué  qui  ornent  le 
pronotum  de  l'exemplaire  que  nous  avons  pris  comme  type  de  l'espèce, 
viennent  s'ajouter  chez  les  deux  autres  spécimens  récoltés  par  M.  Wagner 
deux  traits  supplémentaires  très  déliés  en  forme  de  V  reliant  chacun,  de 
part  et  d'autre,  la  linéole  latérale  qui  se  détache  obliquement  du  sommet 
de  la  branche  externe  de  la  tache  trifurquée  dorsale  et  cette  branche  elle- 
même  en  un  point  situé  vers  le  milieu  de  leur  longueur;  ce  trait  coudé 
isole  et  fait  ressortir  très  nettement  une  tache  jaune,  ovale,  un  peu  oblique, 
située ,  comme  celle  qui  lui  fait  vis-à-vis ,  sur  la  ligne  médiane  transverse 
du  pronotum. 

0.  tridentifera ,  qui  appartient  au  même  groupe  que  0.  fasciata  Oliv., 
lui  ressemble  par  la  coideur  jaune  clair  de  ses  téguments  et  l'éclat  du 
disque  de  ses  élytres  qui  brille  comme  un  miroir  teinté  d'or  pâle;  mais  ses 
lobes  oculaires  inférieurs  sont  moins  allongés ,  son  corselet  est  plus  globu- 
leux et  marqué  différemment:  ses  élytres  ne  sont  pas  échancrés  à  leur 
extrémité,  etc. 

Acyphoderes  Baeri  nov.  sp. 

C?.  Brunneo-nigra  ;  caput  sat  crebre  punctatum ,  rostro  genisque  parum 
elongatis,   oculorum  lobis   inferioribus  antice   paulo  distantibus ,  fronte 
plana,  sulcata,  tuberculis  antenniferis   intus   breviter 
cornutis,  carinula  tenuissima  in  vertice;  antennae  ely- 
trorum  trienlem  basalem  haud  superantes,  subtus  basi 
ciiiatae,  scapo  clavato,  incurvato,  punctato,  art.  5-io 
intus  serratis  ;  thorax  latitudine  paululimi  longior,  sub- 
globosus,  basi  leviter  constrictus,  antice  marginatus, 
crebre    subtiliter    autem    punctatus,   puhe    brunneo- 
Acm  hoderes         sericea ,  sub  certa  luce  flavida ,  vestitus ,  pronoto  carinis 
Baeri.  tribus  debihbus,  elongato-ovalibus ,  subdenudatis ,  Ion- 

Coloration  typique,  gitudinaliter  munito,  una  média,  ante  basim  evanes- 
cenle,  fere  vero  ad  apicem  usque  rectilineatim  ex- 
tensa,  duabus  externis,  contrarie  arcuatis,  brevioribus  et  obsoletioribus  ; 
scutellum  parvimi,  flavido-sericeo  pubescens;  elytra  subulata,  apice 
valde  acuminata  in  singulis ,  basi  thoracis  latitudine  maxima  subampliora , 
abdominis  segmenti  3'  apicem  haud  superantia,  mox  infra  scutellum 
sinuatim  dehiscentia,  lateraliter  paulo  post  humeros  arcuatim  concava, 
his  prominuhs,  rufis,  supra  plana,  basi  granidata,  nigra  —  arcu  angusto 
superscuteUari  flavo  exceplo  —  disco  vitreo ,  subaureo ,  nitidissimo ,  spar- 
sim  punctulato,  marginibus  suturalibus  et  externis  auguste  punctato- 
rugosis,  sensim  rufescentibus  ;  femora  nigricantia,  basi  rufa,  quatuor 
antica  brevia,  valde  clavata,  postica  longiora,  clava  debiliore  et  sensim 
incrassata;  tibife  rufaî,  posticae  elongalaî,  lateraliter  supra  et  subtus  spar- 
sim  ciliatœ,  haud  autem  extus  fimbriatae:  metasternum  amplum,  tomento 


—  223  ~ 

fusco-aureo  seiiceo  dense  obsiliim;  abdomen  vespiforrae,  discretini  griseo- 
villcisum,  segrtiento  ultimo  pygidioque  apicc  Iruncatis,  processuinlercoxali 
liileo,  glabro.  Long.  ii-i4  niiliim.  • —  ii  ex. 

9.  Oculorum  iobi  inferiorcs  in  fronte  magis  distantes;  antennœ  panki- 
Jum  breviores  ;  pygidinm  segmentumque  ventrale  ultimum  elongato-obco- 
nica,  snmmo  apicali  rotundato.  Long.  12-1 5  millim.  —  h  ex. 

Ghaco  de  Santiago  dcl  Estero ,  Rio  Salado  ;  chaco  de  Santa  Fe' ,  Las  Gar- 
zas;  territoire  des  Missions,  haut  Parana,  San  Ignacio;  province  de  Tucu- 
man  (Baer  coll.);  prov.  deSalta,  Metan  (Dinelli  coll.);  Paraguay;  Bre'sil, 
Rio  Grande  do  Snl. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Variations  individuelles  :  espace  frontal  entre  les  lobes  oculaires  infé- 
rieurs jaune;  un  trait  de  même  couleur  plus  ou  moins  long  sur  la  carène 
médiane  du  pronotum;  base  de  cet  organe,  deux  points  parallèles  situés 
l'un  à  droite ,  l'autre  à  gauche  du  trait  médian ,  deux  taches  anguleuses 


12  3  4 

Acyphoderes  Baeri  ah.  flavonotata  (fig.  1,  2)  et  bi-annulata  (fig.  3,  l\). 

placées  chacune  non  loin  des  angles  latéraux  postérieurs  et  deux  linéoles 
latérales  également  de  couleur  jaune  ;  parfois  les  points  et  les  taches  angu- 
leuses se  réunissent  et  forment  deux  bandes  arquées  en  sens  contraire  et  se 
faisant  vis-à-vis;  le  bord  antérieur  du  pronotum  et  les  marges  latérales  du 
prosternum  pâlissent  en  même  temps;  enfin,  et  c'est  le  cas  le  plus  fi'é- 
quent  chez  les  individus  provenant  du  Territoire  des  Missions ,  les  taches 
claires  prennent  un  grand  développement  et  finissent  par  constituer  la  cou- 
leur dominante  du  corselet.  Sur  le  fond  testacé  du  pronotum  se  détachent 
alors  deux  grands  anneaux  irréguliers  d'un  noir  mat,  séparés  par  la  carène 
médiane  et  ne  touchant  ni  la  base,  ni  le  bord  antérieur;  l'espace  jaune  en 
forme  de  massue  un  peu  arquée  qu'ils  entourent  est  parfois  marqué  lui- 
même  dans  sa  partie  la  plus  large  d'un  point  noir;  il  y  a  en  outre  sur  les 
flancs  une  bande  de  même  couleur  qui ,  longeant  le  bord  latéral  du  pro- 
slernum,  mais  sans  le  toucher,  vient  rejoindre  en  avant  l'anneau  dorsal 
voisin  ;  le  prosternum  est  lui-même  tiaversé  par  une  fascie  noirâtre.  Les 


—  T2^  — 

antres  parties  du  coi'ps  participent  elles  aussi,  chez  certains  exemplaires,  h 
ces  modifications;  la  tête  devient  presque  entièrement  jaune;  le  meta- 
stornum  s'orne  de  rpelcjues  taches  testacées;  enfin  les  bords  des  dlytres 
et  les  Fémurs  passent  du  noir  au  roux. 

La  livre'e  de  cette  espèce  est  donc  éminemment  instable  et  il  ne  faudrait 
pas  songer  à  désigner  par  un  nom  spécial  toutes  les  variations  qu'elle  est 
susceptible  de  présenter;  nous  nous  bornerons  à  retenir  deux  d'entre  elles 
qui  nous  semblent  mériter  une  attention  plus  spéciale.  Le  corselet,  ainsi 
que  nous  venons  de  le  voir,  est  tantôt  noir  comme  celui  de  l'Insecte-type , 
mais  plus  ou  moins  tacheté  de  jaune  :  ce  sera  l'aberration /«co-no^rt/rt;  tan- 
tôt jaune  et  orné  en  dessus  de  deux  anneaux  noirs  accompagnés  de 
linéoles  de  même  couleur:  ce  sera  l'aberration  hi-annulata.  Il  y  a  lieu 
de  faire  remarquer  qu'elles  paraissent  être  l'une  et  l'autre  le  privilège  des 
mâles,  les  quatre  femelles  de  provenances  diverses  qui  nous  sont  passées 
sous  les  yeux  ayant  le  corselet  uniformément  noir  comme  l'exemplaire 
mâle  que  nous  avons  pris  pour  type  de  l'espèce  ;  leurs  pattes  seules  sont 
de  couleur  variable. 

Ce  n'est  pas  sans  hésitation  que  nous  avons  placé  cette  espèce  dans  le 
genre  Acypiioderes ;  l'absence  de  frange  de  poils  sur  le  côté  externe  des 
tibias  postérieurs  inciterait  plutôt  à  la  ranger  parmi  les  Odontocera;  nous 
n'avons  pas  cru  devoir  le  faire  cependant  à  cause  des  trois  carènes  longitu- 
dinales, d'ailleurs  assez  faibles,  dont  son  pronotum  est  muni,  de  la  briè- 
veté relative  de  son  museau  et  de  sa  très  grande  ressemblance  plastique 
avec  A .  odyneroides  White ,  qui  a  également  les  élytres  acuminés  et  les  tibias 
postérieurs  simplement  hérissés  de  poils  assez  clairsemés. 

LsCHIONODONTA  SEMIROBRA  Burni. 

Burm.,  i86o,  Slelt.  ent.  Zeit.,  p.  172. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Rio  Salado;  pi'ovince  de  Tucu- 
man  (Girard  coll.).  —  Nombreux  ex. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Cette  espèce  a  été  considérée  à  tort  par  C.  Berg  (188G,  An.  Soc.  cicnt. 
Ai'iJrnt.,  p.  989)  comme  synonyme  de/,  versicolor  Chevr. ,  insecte  de  la 
Colombie  et  de  l'Amérique  centrale ,  qu'il  n'avait  pas  vu  en  nature  et  dont 
la  figure  donnée  par  Bâtes  dans  Biologta  centraJi-Americana  (vol.  V,  pi.  V, 
iig.  i5)  n'avait  pu  lui  faire  connaître  que  l'aspect  général. 

Ces  deux  espèces,  bien  qu'ayant  entre  elles,  au  point  de  vue  du  faciès, 
une  ressemblance  très  grande  qui  explique  l'erreur  de  Berg,  diffèrent  l'une 
de  l'autre  par  plusieurs  caractères  assez  notables. 

/.  scmiriihra  a  les  antennes  composées  de  12  articles  bien  distincts, 
tandis  que  celles  de  /.  versicolor  n'en  ont  que  11;  elles  sont,  en  outre, 


—  225  — 

plus  scabreuses  et  plus  profondément  sillonnées  à  la  base;  le  pronotum 
(lo  l'espèce  argentine  est  criblé  d'une  multitude  de  petits  points  et  de  fines 
granidations  dont  on  n'aperçoit  nulle  trace  cbez  Tlnsecte  décrit  par  Chc- 
vrolat;  d'autre  part,  le  prosternum  est  muni,  un  peu  au  delà  du  milieu, 
d'une  gouttière  transversale  et  arquée  bien  moins  profonde;  l'écusson  est 
généralement  de  la  même  couleur  que  la  tèle  et  le  corselet;  les  élytres, 
d'un  noir  violacé ,  sont  parsemés  assez  régulièrement  dans  toute  leur  éten- 
due de  très  petites  granulations  qui  n'existent  cbez  /.  versicolor  qu'à  la  base 
des  étuis  dont  la  couleur  est  d'un  vert  obscur  ;  enfin  les  fémurs  postérieurs 
sont  sensiblement  plus  courts. 

Nous  saisissons  cette  occasion  pour  faire  remarquer  que  les  Rhnpaîo- 
phorn  appartenant  au  sous-genre  Ischiniiodonta  ont  un  nombre  variable 
d'articles  antennaires  suivant  les  espèces.  /.  dimidiala  Gbevr. ,  /.  lorquala 
Gbevr. ,  /.  pustulosa  White  ont,  comme  /.  versicolor,  onze  articles  seule- 
ment. Il  n'y  a  aucune  différence  à  cet  égard  entre  les  sexes. 

/.  iridipennis  Ghevr.  (5312  articles  ;  la  femelle  n'en  a  que  1 1 . 

Enfin  /•  platcnsis  Gbevr.  (^œnescens  Burra.) ,  ainsi  que  /.  semiruhra  dont 
il  n'est  vraisemblablement  qu'une  simple  aberration,  comme  l'indique 
j\I.  Bruch  dans  son  catalogue,  a  toujours  des  antennes  de  12  articles, 
quel  que  soit  le  sexe  de  l'insecte. 

Ne  possédant  que  des  exemplaires  à  antennes  incomplètes  de  /.  brasi- 
liensis  Gbevr.  et  /.  amazona  du  même  auteur,  nous  ne  pouvons  dire  à  quelle 
section  ces  espèces  appartiennent. 

Comme  conséquence  des  constatations  que  nous  venons  de  faire,  le 
tableau  des  caractères  qui  distinguent  les  RJiopalophora  des  Cijcnoderus 
publié  dans  notre  liste  des  Gérambycides  de  Goyaz  (1911,  Ann.  Soc.  eut. 
Fr.,  p.  201)  devra  s'appliquer  exclusivement  aux  Rhopalophora  S.  Str. 

Mallosoma  jucundum  (Dej.  in  litt.)  nov.  sp. 

d.  Nigrum,  tborace  elytrisque  aurantiaco-luteis ,  nigro-viltalis  et  fas- 
ciatis,  omnino  hirsutum,  opacum;  caput  crebre  aspereque  punctatuni, 
inler  antennas  obtuse  sulcatum,  fronte  obliqua,  subconcava,  tuberibus 
antenniferis  perparum  elevatis;  antenna;  longitudincm  corporis  aequantes, 
basi  subtus  nigro-ciliatœ ,  scapo  obconico,  crebre  aspereque  punctato-reti- 
culato ,  art.  3-6  supra  carinatis ,  0-7  a j)ice  externo  l)reviter  spinosis ,  3  se- 
quentibus  longiore;  thorax  convexus,  basi  et  apice  recte  truncatus, 
leviler  punctato-reticulatus ,  lateribus  rotundatis,  pronoto  vittis  tribus 
nigro-velutinis,  mox  anle  basim  enatis  decorato,  una  scilicet  média  lanceo- 
lala,  brevi,  duabus  externis,  duplo  longioribus,  contrarie  arcuatis,  pro- 
sterno  albido-villoso ,  macula  nigra  utrinque  juxta  coxas;  scutellum  trian- 
gulare;  elytra  tborace  perparum  latiora,  parallela,  a  triente  posleriore  ad 
apicem  arcuatim  angustata,  apice  ipso  obliquiter  ti'uncato  in  singulis , 
dorso  parum  convexa,  regulariter  punctata,  flavido  fuscoque  liirta,  lasciis 


—  226  — 

duabus  nigris  conjunclim  ornata,  una  submedia,  anti(;e  arcuatim  emar- 
ginala,  postice  convexa  et  pluridentala ,  margines  exlernos  haud  attiii- 
gente,  aitera  posteriore,  antice  bisinuala,  tiientem  apicalem  occupante; 
pedes  elongati,  grosse  punctati,  scabrosi,  femoribus  sensim  modice  cla- 
vatis,  mediis  et  posticis  apice  bidentatis,  bis  abdomen  superantibus,  tibiis 
intus  et  extus  carinalis,  tarsis  posticis  elongatis,  art.  i"  a"  et  3°  simul 
sumptis  manifeste  longiore;  corpus  sublus  punctatum  el  albido-viilosum. 
—  Long.  11-1 3  millim. 

9,  Antennae  corpore  paulo  brcviores;  femora  postica  abdomen  haud 
superantia.  Long,  la-i/i  millim. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero ,  bords  du  Rio  Salado  ;  province  de  Tucu- 
man,  Tapia  (Baer  coll.);  Brésil  méridional.  —  Nombreux  ex.  des  deux 
sexes. 

GoUect.  Muséum  de  Paris  et  Gouneile. 

La  fascie  antérieure  des  élytres  varie  beaucoup  quant  à  la  forme  et  à  la 
dimension;  mais  chez  aucun  des  spécimens  que  nous  avons  vus,  elle  n'ar- 
rive à  toucber  les  bords  latéraux. 

Cette  espèce,  bien  qu'assez  commune  et  connue  depuis  longtemps, 
n'avait  jamais  été  décrite. 

Chrysoprasis  Ritcheri  nov.  sp. 

d*.  Parva,  brevis,  olivaceo-viridi  micans,  mandibulis,  antennarum 
art.  9-11,  coxis  posticis",  tibiis  tarsisque  nigris,  scapo  femoribusque  atro- 
cyanescentibus ,  abdomine  rufo,  breviter  nigro-hirsuta  ;  caput  crebre  punc- 
tatum, fronte  sulcata,  tubeiibus  antenniferis  intus  jjrevissime  dentato- 
pi'oductis;  antennœ  corpore  paulo  brevioies,  sparsim  nigro-ciliatae , 
inermes,  scapo  brevi,  obconico,  punctato,  art.  3  eiongato,  k  prfBcedente 
et  sequentibus  bieviore;  thorax  transversus,  basi  et  apice  consti'ictus , 
grosse  reticulato-punctatus ,  marginibus  basali  et  apicali  lecte  ti'uncatis, 
hoc  illo  angustiore,  iateribus  arcuatim  ampliatis,  pronoto  subpiano,  pro- 
sterno  plaga  lunata,  grosse  punctata,  alljido  villosa  in  medio  transversim 
impresso  ;  scutellum  triangulare  ;  elytra  thorace  vix  latiora ,  parallela ,  apice 
truncata ,  angulis  suturalibus  obtusis ,  punctis  setigeris ,  asperatis  regula- 
riter  cribrata,  dorso  deplanata;  femora  grosse  punctato-scabrosa ,  postica 
abdominis  apicem  superantia;  metasternum  punctis  magnis  fortiter  im- 
pi-essum,  albido-viilosum;  abdomen  leviter  sparsim  punctatum,  fidvo-hir- 
tum.  —  Long.  7  millim.  —  2  ex. 

9.  Antennœ  corpore  multo  brevioi-es ;  prosternum  normale,  crebre  sub- 
tiliter  punctulatum.  —  Long.  8-9  millim.  —  6  ex. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Rio  Salado;  province  de  Tucu- 
man,  Tapia  (Baer  coll.). 


—  2-27  — 

Collect.  Gounelle. 

Variations  individuelles  :  dessus  delà  tête  et  corselet  d'un  vert  doré; 
élytres  bleuâtres,  parfois  un  peu  cuivreux  sur  le  disque  ;  suture  noi- 
râtre. 

Cette  espèce,  qui  doit  prendre  place  à  côté  de  C.  hispidith  Bâtes,  se 
distinfï'ue  de  ses  congénères  à  abdomen  roux  et  antennes  inermes  par  la 
biièveté  de  ces  derniers  organes  plus  courts  que  le  corps,  aussi  l)ien  chez 
le  mâle  que  chez  la  femelle ,  ainsi  que  par  la  plaque  en  forme  de  croissant 
et  un  peu  déprimée  dont  est  marqué  le  prosternum  des  mâles.  En  général , 
chez  les  Chrysoprasis ,  c'est  sur  les  côtés  du  prothorax  et  non  en  dessous 
que  se  trouvent  placées  ces  sortes  de  plarpies  révélatrices  du  sexe  de 
l'insecte, 

DiASTROPHOSTERNUS  BrUCHI  Goun. 

Goun, ,  1911.  Bull.  Soc.  Eut.  Fr.,  p,  aSA,  fig. 

Province  de  Santiago  de!  Estero,  Chuna  Pampa.  —  3  ex,  c?,  9. 
Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Trachyderes  cruentatus  Dupont. 

Dupont,  Monogr.,  II,  p.  26,  tab.  200,  f.  9.  (f . 
Cardinalis  Dupont,  loc.  cit.,  p.  28,  tab.  2o4,  f.  1.    $  . 

Chaco  de  Santiago  de!  Estero,  bords  du  Bio  Salado.  —  8  ex.  cf,  9. 
Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

L'identité  spécifique  de  ces  deux  insectes,  que  nous  soupçonnions 
depuis  longtemps  déjà,  a  été  mise  hors  de  doute  par  les  envois  de  M.  Wa- 
gner ;  leur  livrée  est  extrêmement  variable ,  et  en  général  mâles  et  femelles 
diffèrent  beaucoup  entre  eux  au  point  de  vue  de  la  disposition  et  de  l'éten- 
due des  taches  rouges  sur  fond  noir  ou  noires  sur  fond  rouge;  mais,  parfois 
aussi ,  ces  différences  s'atténuent  considérablement.  Quant  au  dimorphisme 
sexuel  du  thorax,  il  est  analogue  à  celui  que  l'on  observe  chez  les  Trachy- 
deres de  la  7°  division  de  Dupont,  T.  bilineatus  et  ses  variétés  Dup.  T.glo- 
hicoUis  Bâtes ,  etc. 

OxYMERUS  PALLIDUS  DupOUt. 
Dupont,  Monogr.,  II,  p.  /ig,  tab.  21 5,  fig,  1. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  bords  du  Bio  Salado,  du  Bio  Tapenago, 
du  Bio  Dulce.  —  16  ex. 

Collect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Nous  avons  indi([ué  dans  un  travail  antérieur  [Ann.  Soc.  ent.  Fr.,  1911, 
p.  1 38 ,  fig.  9.)  que  cette  espèce  ne  pouvait  être  confondue  avec  les  Oœy- 


—  228  — 

merus,  ayant  comme  elle  les  élytres  ornés  de  lignes  iongituflinales  d'un 
jaune  clair.  Or  le  catalogue  des  Ceramhjcinœ  pul)lié  en  1912,  bien  rpe 
citant  le  paragraphe  que  nous  avons  consacré  à  cet  Insecte,  mentionne 
0.  pallidiis  comme  simple  aberi-ation  de  0.  htteits  Voet.  Nous  rajipelons 
cpie  resj)èce  se  distingue  de  ses  congénères  par  son  corselet  plus  globu- 
leux, orné  en  dessus  de  quatre  points  noirs  seulement  (ce  nombre  est 
constant  chez  tous  les  exemplaires  originaires  soit  de  l'Argentine,  soit  de 
Goyaz,  qui  nous  sont  passés  sous  les  yeux)  et  marqué  sur  les  flancs  chez 
les  mâles  d'une  plaque  ponctuée  qui,  d'une  paît,  envahit  le  prosternum 
et,  d'auti'e  part,  remonte  assez  haut  sur  la  moitié  antéiùeure  du  pronotum 
poui'  être  parfaitement  visible  (juand  on  i-egarde  l'Insecte  en  dessus. 

Oxymerus  virgatus  nov.  sp. 

d*.  Livescente-testaceus  ;  caput  inter  antennas  sulcatum,  genis  breviter 
acuminatis,  tuberibus  antenniferis  elevatis,  liaud  autem  intus  dentato- 
productis;  antennœ  corpore  plus  duplo  longiores,  scapo  oliconico,  capitis 

basim  superante,  nigro,  punctulato,  art.  3- 10 
subœqualibus ,  2-4  nigris,  5-8  rufis,  summo 
apicali  infuscato  excepto,  9-11  nigricantibus  ; 
thorax  paululum  transversus,  pronoto  punctis 
nigris  septem  notato,  ante  médium  transver- 
sim  sulciformiter  depresso  lacunaque  lunata, 
bidepressa,  post  médium  sat  profunde  exca- 
Oriimeriis  virpcitm  rf .  vato,  lateribus  tuberculo  mammato  gibbulaque 

Prosteriiuiii.  autica,    hac   et   ilio    plaga    punctata    inferiore 

superpositis ,  utrinque  instructis,  prosterno 
depressionibus  duabus  parvis,  suljtriangulariijus,  punctatis  notato;  scu- 
tellum  magnum,  triangulum  acutum  cfformans;  elyli-a  basi  thoracis 
lalitudiucm  maximam  œquantia,  postice  rectilineatim  ol)liquiter  atte- 
nuata,  apice  sinuose  truncata,  angulis  externis  spina  longa  armatis,  dorso 
convexa,  punctis  minutis,  fortiter  autem  impressis,  subordinatim  con- 
spersa,  brunneo-nigra,  vittis  quatuor  pallidis,  laevibus,  subelevatis,  liasi 
conjunctis  —  externis  fere  integris,  vitta  vcro  suturali  valde  aljbreviata  — 
obliquiter  decurrentilms  in  singulis,  plica  ejîipleurali  etiam  pallescente; 
prostcrni  processus  sublatus,  supra  planus,  antice  tumidus,  postice  paulu- 
lum dilatatus,  apice  truncatus;  mesosterni  processus  latus,  transversim 
turgescens  anticeque  subito  declivis;  pedes  subgraciles,  trochanteribus 
femoribusque  basi  nigris ,  femoribus  mediis  et  posticis  apice  nigricantibus 
spinaque  elongata  intus  armatis ,  tibiis  anticis  basi,  mediis  basi  et  apice, 
posticis  totis  nigris,  tarsis  plus  minus  infuscatis;  mesosternum  mela- 
sternumque  lateraliter  nigra,  albo-sericco-pubescentia ;  abdomen  lane, 
subglabrum,  segmento  primo  nigro  lateraliter  albo-sericeo-puhescenle, 
processu  intercoxali  teslaceo-rufo ,  segmentis  2  et  3  nigris,  postice  rufo- 


—  -229  — 

marginatis ,  /i  et  5  fere  onmiuo  rufis.  —  Long.  ii-i4  millim.  —  lo  ex. 
9.  Antennœ   corpore   tantummodo   paulo   longioies;    tlioracis   laleia 
prosternumque  plagis  punctalis  dostituta.  —  Long.    ii-i3  millim.  — 
7  ex. 

Ghaco  de  Santiago  del  Estero ,  bords  du  Rio  Salado  ;  province  de  Tucii- 
man,  Tapia  (Baercoll.). 

Gollect.  Muséum  de  Paris  et  Gounelle. 

Par  son  faciès  et  sa  couleur,  cette  espèce  rappelle  la  précédente.  Princi- 
pales différences  :  corselet  moins  globuleux  et  marqué  sur  le  pronotuni 
de  7  points  noirs  au  lieu  de  4  ;  les  plaques  des  mâles  bien  plus  finement 
ponctuées  et  non  visibles  en  dessus;  épines  des  fémurs  et  des  élytres 
plus  longues;  ces  derniers  organes  plus  fortement  ponctués  entre  les 
lignes  pâles. 

0.  virgatus  se  distingue  d'autre  part  de  0.  luteus  Voet  et  de  ses  nom- 
breuses aberrations  et  variétés  par  la  saillie  plus  prononcée  des  tuljcrculcs 
latéraux  du  corselet,  ainsi  que  par  la  forme  en  demi-lune  de  la  dépres- 
sion antérieure  du  ])ronotum ,  dépression  qui  est  assez  profonde  et  con- 
cave, et  dont  le  rebord  postérieui-  est  convexe  (cbez  0.  luteus  et  les 
formes  voisines,  la  dépression  en  question  est  plus  faible,  simplement 
déclive;  son  bord  postérieur  est  presque  droit  et  le  fond  en  est  à  peu 
près  plan).  A  signaler,  en  outre,  la  coloration  assez  spéciale  des  antennes 
qui  semble  constante  et  que  nous  n'avons  observée  chez  aucun  des  congé- 
nères de  0.  virgatus  ornés  comme  lui  sur  les  élytres  de  lignes  longitudi- 
nales pâles. 

Oxymerus  Bruchi  nov.  sp. 

d.  Rufo-testaceus ,  elytris  rubro-brunueis,  pallido-lineatis ,  antennis, 
pronoti  maculis  septem,  prosterni  processu,  mesosterno,  metasterno  et 
abdomlne  nigris;  caput  inter  antennas  sidcatum, 
punclatum,  tuberibus  antenniferis  intus  per- 
parum  elevatis;  autennœ  corpore  plus  dimidio 
longiores,  scapo  subclavato,  capitis  basim  haud 
superante,  punctato-rugoso ,  art.  3-io  subaequa- 
iibus;  thorax  paulo  transversus,  antice  paium 
declivis,  mox  post  basim  constiictus ,  lateribus 
tuberculo  obtuso  gibbulaque  antica,  hac  et  illo  <"'''' 

plaga  magna  inferiore  crebre  punctato-rugosa         Oxymerus  Bruchi  d" . 
superpositis ,  utrinque  iustructis ,  prosterno  ipso  Prosternum, 

ante   coxas    crebre    punctato-rugoso,   pronoto 

hue  et  passim  subtilitei-  punctulato  lacunaque  lunata  bidepressa,  post 
médium  excavato;  scutellum  magnum,  lanceolatum;  elytra  basi  tho- 
racis  latitutinem  maximam  perparum  superantia,  postice  subrectilineatim 


—  230  — 

obiiquiter  parum  attenuata,  mox  anle  apicem  arcuatim  angustata,  apice 
ipso  sinuose  truncalo  in  singulis.  anguîis  exlernis  spinosis,  dorso  coii- 
vexa,  subtiliter  i)unctata,  vittis  quatuor  pallidis,  lœvibus,  basi  conjunclis, 
suljintegris,  —  vitta  vero  suturali  quartam  partem  posticam  tanlummodo 
altingente  —  obiiquiter  decurrentibus  in  singulis,  plica  epipleurali  etiam 
pallcscente  -.  prosterni  processus  subangustus ,  lœvis ,  antice  tumidus ,  pos- 
tice  coxas  anteriores  paulo  superans;  mesosterni  processus  lalus,  antice 
tuberculatus  ;  femora  subbrevia ,  média  et  postica  intus  breviter  spinosa , 
bis  abdominis  segnientum  tertiujii  vix  superantibus  ;  metasternum  latera- 
liter  sat  dense  flavo-sericeo  villosuni;  alidomen  fere  glabrum ,  segraento 
ultimo  apice  ieviter  emarginato  llavoque  fimbriato.  —  Long.  12-17,5  mil- 
lini.  —  1 1  ex. 

9.  Antennœ  corpore  baud  longiores,  prosternum  tboracisque  latera 
plagis  punctatis  destituta.  —  Long.  lA-ig  millim.  —  7  ex. 

Chacode  Santiago  de!  Estero,  Rio  Salado;  Gran  Chaco,  Rio  Tapenago; 
province  de  Tucuman  (Baer  et  Girard  coll.). 

CoUect.  Muséimi  de  Paris  et  Gounelle. 

La  ponctuation  de  la  tête  est  assez  foi-te  et  dense,  sauf  sur  le  vertex  ou 
elle  est  irrégulièrement  espace'e;  les  2'  et»d'  articles  des  antennes  ainsi  que 
les  pattes  sont  également  très  visiblement  ponctués;  l'angle  apical  externe 
des  fémurs  postérieurs  est  brièvement  denté  mais  non  épineux  comme 
l'angle  interne. 

Variations  individuelles  :  gorge  et  deux  petites  taclies  situées  à  la  base 
inférieure  de  la  tète  de  couleur  noire;  prosternum  également  noir,  soit 
en  lotabté,  soit  partiellement;  scape  plus  ou  moins  rougeàtre  en  dessus; 
saillie  prosternale  jaune  testacé;  intervalles  séparant  les  bandes  pâles  des 
élyties  d'un  noir  brun. 

0.  Bruchi  est  une  espèce  bien  distincte  des  précédentes  ainsi  que  de 
celles  qui  sont  alliées  de  plus  ou  moins  près  à  0.  luleus  Voet. 

Sa  tête  et  son  protborax  moins  voûtés  en  avant ,  ses  élytres  plus  paral- 
lèles et  à  épaules  moins  saillantes  lui  donnent  une  forme  assez  spéciale 
comparable  seulement  à  celle  de  0.  punctalus  Goun.  Les  plaques  ponctuées 
du  corselet  des  mâles  sont  exceptionnellement  dévelop})ées ,  mais  ne  forment 
pas  sur  chacun  des  flancs  l'intumescence  réniforme  et  rugueuse  qui  caractérise 
l'espèce  de  Goyaz  ;  le  disque  du  pronotum ,  au  lieu  d'être  entièrement  lisse 
comme  celui  des  autres  Oxymerus,  est  irréguUèrement  parsemé  de  points 
très  fins,  moins  nombreux  d'ailleurs  que  chez  0.  punctatus;  quant  à  la 
ponctuation  interlinéaire  des  élytres,  elle  est  à  peu  près  identique  chez 
les  deux  espèces ,  c'est-à-dire  plus  forte  que  chez  leurs  congénères  à  livrée 
similaire  ;  enfin  les  épines  de  l'angle  apical  externe  des  étuis  et  celles  des 
fémurs  médians  et  postéiieurs  sont  relativement  assez  courtes  (elles  sont 
obsolètes  chez  0.  punctalus). 


—  231  — 

OxYMERUS  OBLIQUATUS  Buini. 

Burrn.,  i865,  Slett.  Ent.  Zeit,  p.  i63. 

Ab.  Saundersi  g.  Waterh.,  1886,  Ann.  Mag.  Nat.  Hisl.,  p.  5oo. 

Chaco  de  Santiago  del  Estero,  Rio  Salado;  Ghaco  de  Santa  Fé,  Las  Gar- 
zas  ;  Gi'aii  Ghaco ,  Rio  Tapenago  ;  Uruguay,  Dolorès. 
Nombreux  exemplaires. 

Coliect.  Muséum  de  Paris  et  Gouneiie. 

0.  obliquatus,  dont  la  livrée  n'est  pas  moins  variable  que  celle  des  autres 
Oxymerus,  a  les  élytres  d'un  rouge  fauve  comme  la  tête  et  le  corselet,  mais 
parfois  d'une  teinte  un  peu  plus  claire;  ils  sont  ornés  en  arrière  d'une 
lâche  noire  commune,  plus  ou  moins  grande  et  dont  le  bord  antérieur 
remonte  Iriangulairement  sur  la  suture  jusqu'à  l'écusson,  mais  sans  jamais 
envahir  celui-ci  ni  le  déborder  latéralement  (du  moins  chez  les  très  nom- 
breux spécimens  que  nous  avons  eu  l'occasion  de  voir).  Plus  la  tache  est 
petite  et  refoulée  en  arrière,  phis  naturellement  la  sailhe  qu'elle  projette 
en  avant  forme  un  angle  aigu.  Fréquemment  cette  tache  noire  recouvre 
les  deux  tiers  postérieurs  des  élytres;  parfois  elle  occupe  la  moitié  de  ces 
organes  (type  de  Burmeister);  parfois  aussi  l'extrémité  des  étuis  seulement 
(aberration  Saundersi);  enfin  elle  peut  disparaître  en  partie  et  il  ne  sub- 
siste plus  alors  qu'une  étroite  bande  suturale  cunéiforme.  Les  six  premiers 
articles  des  antennes  sont  généralement  rouge  fauve;  plus  rarement  ils 
sont  de  couleur  noire  comme  les  suivants  ou  simplement  marqués  de  noir 
à  leur  extrémité. 

Il  est  infiniment  probable  que  0.  ChevrolatI  Dup.  ne  diffère  pas  non 
plus  spécifiquement  de  0.  obliquntus  et,  dans  ce  cas,  le  nom  de  Dupont 
devrait  avoir  la  priorité;  mais  ni  la  description  de  cet  auteur  ni  la  figure 
qui  l'accompagne  n'indiquant  que  la  tache  apicale  se  prolonge  en  pointe 
au-dessous  de  l'écusson,  nous  ne  pouvons,  n'ayant  pas  vu  le  type  de 
0.  Chcvrolati,  considérer  comme  absolument  certaine  l'identité  des  deux 
espèces. 


Collections  recueillies  par  MM.  Alluâud  et  Jeânnel 
DANS  l'Afrique  Orientale, 

DiAGNOSES   PRÉLIMINAIRES    DE    ColÉoPTÈRES ,    MaLACHIDES ,     DaSYTIDES, 

Hylophilides, 
PAR  M.  Pic. 

Ces  Goléoptères  dont  l'étude  m'a  été  confiée  appai'tiennent  à  diverses 
familles:  Malnchidœ  et  Dasijtidœ  (Malacodermes),  llyhpkilidœ  (Hétéro- 


—  232  — 

mères).  Ces  quatre  espèces  ont  été  récoltées  en  un  certain  nomljre  d'exem- 
plaiies  et  sont  décrites  stu"  quelques  individus  d'une  même  localité  (conCor- 
mément  aux  règles  dernièrement  admises)  ;  les  types  et  co-types,  au  nombre 
de  4  à  6  exemplaires  par  espèce,  se  trouvent  dans  les  collections  du  Muséum 
de  Paris  et  dans  la  mienne.  Ultérieurement,  il  sera  parié  de  ces  diverses 
espèces  dans  les  mémoires  que  je  dois  écrire  sur  chacune  des  diverses 
familles  rentrant  dans  mes  études  spéciales,  ces  mémoires  paraîtront  dans  le 
magistral  ouvrage  qui  doit  être  édité  sur  ce  beau  et  très  productif  voyage. 

Dasytes  subcinctus  nov.  sp. 

Angustatus,  antice  attenuatus,  nitidus,  fere  glaber,  pilis  obscuris  sparse 
liirsutus,  nigro-plumbeus  aut  subcœruleus,  elytris  laleralitcr,  postice  et 
ad  apicem  luteo  limbatis.  Capite  et  tliorace  elongatis,  alutaceis,  antennis 
nigris,  articule  2°  rufo  notato,  articulis  5-io  latis;  elytris  subrugulosis, 
elongatis,  ante  apicem  modice  dilatatis,  apice  subacuminatis ,  pedibus 
gracilis,  nigris.  —  Long.  3,5-4,3  mill. 

Afrique  orientale  anglaise  :  versant  Ouest  du  mont  Kéiiia ,  zone  des 
forêts. 

Diffère  de  D.  circutncinctus  Redt,  en  outre  de  la  bordure  claire  moins 
complète ,  par  les  antennes  et  les  pattes  foncées. 

Pseudocolotes  Jeanneli  nov.  sp. 

Robustus,  nitidus,  griseo-pubescens  et  pilis  griseis  birsutus,  testaceus, 
oculis,  antennis  ad  apicem,  thorace  in  disco  et  infra  corpore  nigris,  elytris 
viridescentibus.  Capite  lato,  nigro  (forma  typica),  aliquot  testaceo  (var. 
k'staceiceps) ;  antennis  graciiibus,  articulo  i°elongato;  thorace  transverso; 
elytris  brevibus  et  latis,  antice  attenuatis;  pedibus  testaceis.  —  Long.  i,G- 
2  mill. 

Afrique  orientale  anglaise  :  Kijabé. 

Distinct  des  espèces  voisines  du  genre  par  les  élytres  concolores,  non 
marqués  de  clair  sur  les  côtés. 

Sphinginopalpus  Alluaudi ,  nov.  sp. 

Elongatus,  nitidus,  griseo-pubescens,  testaceus,  capite,  thorace  ely- 
trisque  in  disco  plus  minusve  nigro-piceis ;  antennis  ad  basin  testaceis, 
apice  nigris,  articulo  i°  et  3°  grandis,  c?  i°  infra  hmato  et  denlato, 
9  1°  elougalo,  arcuato;  thorace  elongato,  postice  angustato;  elytris  antice 
et  postice  attenuatis ,  fortiter  sat  sparse  punctatis;  pedibus  testaceis,  elon- 
gatis. —  Long.  2,3-2,6  mill. 


Muséum.  —  M.  Bénard. 


Pl.  VI. 


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—  233  — 
Versant  Ouest  du  moût  Kénia ,  dans  la  zone  des  forêls. 

Voisin  de  S.  Oneili  Pic ,  bien  distinct  par  ses  ëly très  fonces  sur  le  disque 
et  bordés  de  clair  sur  tout  leur  pourtour,  le  premier  article  des  antennes 
plus  long  et  de  forme  différente. 

Hylophilus  speluncarum  nov.  sp. 

Elongatus,  subnitidus,  sat  dense  griseo-pruinoso  pubescens,  nigro- 
piceus,  humeris  aliquot,  iufra  corpore  pro  parte  testaceis.  Antennis  gra- 
cilibus;  capite  postice  truncato;  tliorace  elongato,  lateraliter  et  postice 
sinuato;  elytris  sat  latis  et  elongatis,  subparallelis,  anlerius  médiocre  im- 
pressis;  pedibus  gracilibus,  tibiis  anlicis  intus  denlatis  d*,  simplicibus  9. 
Long.  3,5  mill. 

Afrique  orientale  allemande  :  Tanga,  grotte  de  Kulumuzi'''. 

Voisin  de  E.  Rogeri  Pic,  outre  la  coloration  plus  foncée,  s'en  distingue 
facilement  par  la  tête  moins  large  et  les  antennes  un  peu  plus  grêles. 


(1) 


Capturé  en  nombre  attire  par  les  lumières  dans  Tobscurité  complète. 


Observation  nouvelle  sur  le  Sgarab^us  sager  L.  :  u\  acte  rÉflÉgui, 

PAR  M.  G.  Bénard. 

Pendant  mon  séjour  à  la  forêt  de  Valdoniello  (Corse),  mon  attention  fut 
particulièrement  attirée  par  le  grand  nombre  de  Scarabœus  qui  fréquen- 
taient cette  région.  Le  voisinage  des  magnifiques  pâturages  du  Niolo  n'était 
peut-être  pas  étranger  à  la  présence  de  ces  Insectes. 

Si  les  mœurs  de  ces  intéressants  Scarabées  n'avaient  pas  été  judicieuse- 
ment observées  par  des  naturalistes  de  grand  talent,  E.  Mulsant'''  et  J.-H. 
Fabre'^\  quel  beau  et  vaste  champ  d'expérience  m'aurait  été  offert  dans 
cette  contrée  vraiment  privilégiée  I 

La  manne  stercorale,  objet  de  convoitise  pour  tous  les  coprophages,  y 
était  répandue  à  profusion. 

Toutefois,  en  raison  du  souvenir  de  mes  lectures,  et  sans  autre  pré- 
tention, j'éprouvai  un  véritable  plaisir  à  observer  les  mœurs  des  différents 

C'  E.  Ml'lsant,  Lettres  à  Julie  sur  l'Entomologie,  Lyon-Paris,  1. 1,  i  83o ,  p.  128. 
—  Histoire  naturelle  des  Coléoptèi-es  de  France,  Lameliicornes,  t"  édition,  18A2, 
p.  44;  2°  édition,  1871,  p.  48. 

'^'  J.-H.  Fabbe,  Souvenirs  entomohgiques ,  1879,  P-  1  à  38. 

MosÉoM.  —  XIX.  16 


_  23/i  — 

bousiers  qui  semblaient  s'être  donné  rendez-vous  dans  cette  petite  vallée 
d'aspect  sévère. 

Dès  l'aurore ,  quittant  la  maison  forestière  de  Popaja  (ait. ,  1 067  mètres) , 
je  m'acheminai  dans  cotte  direction. 

Autour  des  touffes  d'Asphodèles,  de  Cistes  ot  de  Fougères,  l'animation 
était  grande  :  Scnrabœus,  Sisijphiis,  Gymnopkurus  et  Ontliophagus ,  travail- 
laient à  l'envi.  La  plupart  façoimaient  avec  une  activité  fébrile  la  fameuse 
pelote  destinée  à  leur  subsistance  ou  à  celle  de  leur  progéniture  :  pelote  si 
souvent  convoitée  par  un  rivai  paresseux  ''l 

Je  me  contentai  de  jouir  de  ce  spectacle  qui  me  rappelait  les  descriptions 
si  passionnantes  de  i'éminent  entomologiste  de  Sérignan. 

Je  retrouvai  ces  mêmes  Insectes  à  Calvi. 

Le  8  juin  1 9 1  o ,  en  explorant  les  marais  en  partie  desséchés  de  Pagliazze , 
parmi  les  Roseaux ,  les  Carex  et  les  Genêts ,  je  fus  témoin  d'une  petite  scène 
fort  originale. 

A  mes  pieds  un  superbe  Scarabœus  sacer  roidait  péniblement  une  boule 
de  choix  de  la  grosseur  d'une  petite  pomme. 

L'idée  me  vint  de  lui  jouer  un  tour. 

Saisissant  des  débris  de  tuiles  que  le  hasard  avait  mis  à  ma  portée ,  je 
construisis  une  enceinte  circulaire,  parfaitement  clos^,  dans  laquelle  je 
plaçai  Insecte  et  boule. 

Le  Scarabœus  parut  alors  se  désintéresser  de  sa  pelote.  Je  l'observai 
assez  longtemps,  puis  je  le  transportai  en  dehors  de  cette  sorte  de  prison, 
laissant  sa  grosse  pilule  à  l'intérieur. 

Le  premier  acte  du  Scarabœus  fut  d'essayer  de  fuir;  mais  à  peine  l'Insecte 
avait-il  fait  quelques  enjambées  mal  assurées,  qu'il  s'arrêta.  Complètement 
immobile,  il  semblait  rélléchir. 

Peut-être  songeait-il  à  la  perte  de  sa  fameuse  pelote,  fruit  d'un  travail 
si  laborieux? 

Tout  à  coup,  l'ingénieux  bousier  s'achemina  de  nouveau  vers  l'enceinte 
improvisée.  Arrivé  au  pied  de  cette  muraille,  s'arc-boulant  sur  les  pattes 
postérieures,  il  essaya  mais  en  vain  plusieurs  tentatives  d'escalade.  Recon- 
naissant que  ses  efforts  étaient  infructueux ,  il  changea  de  tactique.  A  l'aide 
de  ses  pattes  antérieures  et  de  son  chaperon  remplissant  l'office  de  pioche 
et  de  pelle,  l'Insecte  se  mit  à  creuser  le  sol  au  pied  d'une  des  tuiles.  Dé- 
ployant une  activité  sans  égale,  il  ne  tarda  pas  à  se  frayer  un  passage  en 
dessous  de  la  tuile  qui  lui  avait  paru  un  obstacle  infranchissable. 

'''  La  figure  ci-jointe  reproduit  im  groupe  qui  se  trouve  exposé  dans  les 
Galeries  du  Muséum.  Ce  groupe,  exécuté  d'après  nature  j)ar  noire  regretté  collègue 
G.-A.  Poujade,  est  d'une  exactitude  scrupuleuse.  Elle  est  donc  supérieure  à  celle 
qui  est  représentée  dans  l'ouvrage  du  professeur  E.  Blanchard  (Emile  Blanchard, 
Métamorplioscf! ,  mœurs  et  instincts  des  Insectes,  1868,  p.  ÙST))  et  qui  avait  été 
composée  d'après  les  simples  indications  que  l'on  possédait  à  cette  époque. 


—  235  — 

Il  était  enfin  parvenu  à  l'intérieur  de  la  prison ''\ 

Aussitôt  il  dressa  et  agita  ses  antennes  en  signe  de  contentement,  et 
guidé  par  Todorat  ou  l'instinct  de  direction,  il  piqua  droit  sur  sa  boule, 
qu'il  enlaça  de  ses  longues  pattes,  la  roulant  dans  le  but  de  lui  chercher 
une  retraite  définitive. 

J'essayai  de  renouveler  cette  expérience  avec  deux  Scarabœus  attelés  eux 
aussi  à  leur  précieux  fardeau;  mais  je  n'obtins  aucun  résultat  :  ces  insectes 
parurent  renoncer,  sans  trop  d'hésitation,  à  poursuivre  la  recherche  de  leur 
pilule. 

La  rivalité  dans  la  possession  semble  avoir  provoqué  cet  abandon,  ce 
qui  confirme  les  anciennes  observations  de  Mulsant  remontant  à  plus  de 
quatre-vingts  ans. 

Coi^TRIBDTIONS  À  LA  FâUNE  MALÀCOLOGIQVE 

r 

DE  l'Afrique  Eqdatoriâle , 
PAR  M.  Louis  Germain. 


XXXVI. 

Unio  (Nodularia)  Jeanneli  Germain,  nov.  sp. 

J'ai  précédemment  décrit  et  figuré,  sous  le  nom  à'Unio  (Nodularia) 
Jourdiji  Germain (^',  une  espèce  nouvelle  recueillie,  dans  le  Chari  (Afrique 
centrale  française),  par  M.  le  Lieutenant  Jodrdy. 

Cet  Umonidœ,  qui  se  rapproche  de  Y  Unio  (Nodularia)  œquatoria  More- 
let'^\  ne  peut  conserver  ce  nom,  puisqu'il  existe  déjà  un  Unio  Jourdiji ^''\ 
espèce  bien  connue  du  Tonkin,  décrite  dès  1886  par  A.  Morelet^"'. 

^1)  Je  venais  d'être  témoin  de  l'acte  réfléchi  que  Fabre  avait  en  vain  provoqué  : 
il  avait  fixé  en  terre,  à  l'aide  d'une  longue  épingle,  la  pelote  du  Scarabœus,  dans 
la  pensée  que  l'Insecte,  à  l'aide  de  son  chaperon  creuserait  le  soi,  et  parviendrait 
à  culbuter  l'cpingle  et  en  même  temps  sa  boule.  Voici  d'ailleurs  le  passage  relatif 
à  ce  sujet  :  «Le  procédé  d'excavation ,  d'une  mise  en  pratique  facile  pour  des 
fouiilcurs  aussi  experts,  ne  fut  pas  adopté,  pas  même  essayé. jj  (J.-H.  Faiîre, 
Souvenirs  entomologiqiies ,  1879,  p.  18.) 

(^)  Germain  (Louis),  Contribution  à  la  faune  malacologique  de  l'Afrique  équa- 
toriale  ;  XXXV.  Un  Unio  nouveau  du  bassin  du  Chari  (  Bull.  Mus.  Hist.  natur. , 
Paris;  1912,  n"  7,  p.  i38-4Zio,  fig.  63-64). 

(^)  MoRELET  (A.),  Coquilles  terr.  et  fluv.  de  l'Afrique  équinoxiale  (Journal  du 
Conchyliologie;  XXXIII,  i885,  p.  3i,  11°  i3,  pi.  II,  fig.  9). 

C'I  Dédié  à  M.  le  Générai  Jourdt. 

(^'  MoRELET  (A.),  Diagnoses  Molkiscorum  novorum  Tonkini  (Journal  de  Con~ 
cinjliologic ;  XXXIV,  i886,  p.  76,  n"  3)  et  Liste  des  Coquilles  recueillies,  au 
Tonkin,  par  M.  Jourdy,  Chef  d'escadron  d'artillerie,  et  description  d'espèces  nou- 
velles [ibid.;  XXXIV,  1886,  p.  289.  n°  i3,  pi.  XIII,  fig.  5-5°). 

iC. 


—  236  — 

En  conséquence,  je  propose  pour  la  Coquilie  africaine  le  nom  d'Unio 
(Nodiilaria)  Jeanneli'"'  Germain  [=  Unio  (Nodularta)  Jourdyi  Ger- 
main, 1912,  non  Unio  Jonrchji  A.  Morelet,  1886]. 


Les  Collections  botaniques  rapportées  par  le  D'  G.  Debeau.y 
DE  l'Afrique  Occidentale  française, 

PAR  M.  François  Pellegrin, 
Préparateur  délégué  au  Muséum. 


GAMOPETALE. 

Riibiacese. 

Otomeria  guineensis  Benth.  —  N°  109,  rrterrains  de'couvertsii.  28  mars 
1900;  Mayomba,  Congo.  —  N°  390,  cr sables  au  bord  de  la  mern.  8  juil- 
let 1909;  cap  Lopez,  Gabon. 

Oldenlandia  corymbosa  L.  —  N°  154,  ff  terrains  découverts n.  21  avril 
1900;  Gotonou,  Dabomey. 

Oldenlandia  peltospermubi  Hiern.  —  Sans  numéro.  Afrique  Occidentale 
française. 

Muss^NDA  GRANDiFLORA  Beutli.  (?).  —  N°  384,  frrives  de  la  Gongoué". 
11  juillet  1902;  Gogo,  territoire  du  Muni. 

Moss/ENDA  ELEGANs  Schum.  et  Tbouu.  —  N.  423,  ffdaus  les  broussailles 
et  taillis  n.  l'j  juin  1902;  Gonakry,  Guinée  française. 

Temnopteryx  sericea  Hook.  f.  —  N"  373,  frlisièi^e  des  bois,  autour  du 
villages.  1 1  juillet  1902;  Gogo. 

Stipularia  africana  p.  Beauv.  —  N°  435 ,  ff  clairières  et  taillis  autour  du 
poste».  2  juillet  1902;  cap  Lopez,  Gabon. 

Hensia  jasminiflora  DG.  —  N°  431,  rr  forêts  autour  de  la  mission  n. 
1"  juillet  1902;  Libreville,  Gabon. 

Bertiera  macrocarpa  Bentb.  —  N°  374 ,  rebords  de  la  Congoué».  1 0  juil- 
let 1902;  Gogo,  territoire  du  Muni. 

(')  Dédié  à  mon  excellent  collègue  et  ami,  le  D'  R.  Jeannel,  bien  connu  par 
ses  beaux  travaux  sur  les  Coléoptères  cavernicoles. 


—  237  — 

Leptactinia  Mannii  Hook.  f.  —  N°  168,  «taillis  au  bord  deiamer«. 
19  juin  1900;  Libreville,  Gabon.  —  N°  434,  cf taillis  et  terrains  maréca- 
geux 11.  9  juillet  1902;  cap  Lopez,  Gabon. 

Tarenna  conferta  Hiern  =  Stylocoryne  conferta  Bentb. —  N°  386, 
rebords  de  la  Congoué'i.  1 1  juillet  1902  ;  Gogo,  territoire  du  Muni. 

Goffea  arabica  L.  —  N°  426,  rr cultivé  à  la  mission,  spontané  dans  les 
forêts  du  littoral  du  Congo «.  19  juillet  1902;  Libreville,  Gabon. 

M0RINDA  citrifolia  L.  —  N"  399,  crdans  la  forêt,  autour  de  la  viller^. 
1"  juillet  1902;  Libreville. 

Geph^lis  PEDUNcnLARis  Salisb.  =  Uragoga  —  K.  Sch.  =  Morinda  palmeto- 
RUM  DG.  —  N°  436,  fftaillisfl.  17  juin  1902;  Conakry,  Guinée,  et  sans  nu- 
méro, 9  juillet  1902;  cap  Lopez,  Gabon. 

DioDiA  MARiTiMA  Tboun.  —  N"  164  et  sans  numéro,  rr  sables  au  bord 
de  la  mer 51.  9  3  mars  et  21  avril  1900;  Mayomba,  Congo  et  Cotonou, 
Dahomey . 

DiODiA  BREViSETA  Benth.  —  N"  178,  «  terrains  défrichés;  bords  des  che- 
mins au  village  Louis«.  19  juillet  1900;  Libreville.  —  N°  405,  cran- 
ciennes  plantations  11.  10  juillet  1902;  Gogo,  territoire  du  Muni. — 
N"  155,  cr buissons,  teri-ains  découverts^.  i3  juillet  1900;  Cotonou, 
Dahomey. 

Spermacoce  globosa  Schum.  et  Thonn.  =  Borreria  Kohantiana  Cham. 
etSchlecht.  —  N°  127,  rrendroits  découverts,  pelouses^.  20  mars  1900; 
Libreville. —  N°  337,  crterrains  sablonneux,  découverts^.  Conakry. 

Spermacoce  Rdelli.e  DC.  —  N°  157,  ff  lieux  sablonneux  découverts  « 
17  mars  1900;  Cotonou. 

MiTRACARPOM  scABRUM  Zuccariui.  —  N"  156,  ff  lieux  sablonneux  décou- 
verts». 17  mars  1900  et  n°  156  bis,  95  mars  1902,  Cotonou. 

Compositse» 

Sparganophorus  Vaillantii  (Ga;rtn.)  DG.  =  S.  africanus  Steud.  — 
N"  428,  ffbois  autour  de  la  ville «.  1"  juillet  1902;  Libreville. 

Vernonia  amygdalina  Delile.  —  N°  170,  fcautour  des  habitations  indi- 
gènes du  village  de  Pirra^;  18  juin  1900. 

Vernonia  cinerea  Less.  —  Sans  numéro,  tf bords  des  chemins,  lieux 
découverts  51.  27  mars  1900;  Libreville. 

Elephantopds  scaber  L.  —  N°'  395-395  bis,  «lieux  découverts,  clai- 
rières, bords  des  chemins  «.  1"  juillet  1902  et  20  mars  1900;  Libreville. 


—  238  — 

Ageratcm  convzoides  L.  —  N"  113,  ff lieux  découverts  près  des  habita- 
tions«.  23  mars  1900;  Mayomba.  —  N"  113  his,  rrlieux  herbeux,  bords 
des  cheminsT).  90  mars  1900;  Libreville. 

MiKANiA  scANDENs  WiUd.  —  N°  396,  ffdans  les  buissonsn.  3o  juin  1901?. 
—  N"  396  hk.  19  juillet  1902;  Libreville. 

AcANTHOSPERMUM  HispiDDM  DG.  —  N°  310,  ff  terrains  découverts,  bords 
des  routes,  introduit  du  Brésil«.  17  mars  1902,  Gonakry,  Guinée  fran- 
çaise. 

AspiLiA  KoTSCHYi  Beuth.  et  Hook.  —  Sans  numéro,  ff  autour  des  habi- 
tations indigènes îi.  23  mars  1900;  Mayomba,  Congo. 

Spilanthes  acmella  L.  — N"  /i30,  ff  sables  maritimes  51.  1"  juillet  1902; 
Libreville. 

BiDENS  PILOSA  L.  Var.  LEUCANTHA  =  BiDENS  LEUCANTHA  Wilid.  —  N"  128, 

ff  bords  des  cheminsTi.  20  mars  1900;  Libreville. 

Emilia  sonchifolia  DG.  —  N"  175,  ff  lieux  frais  dans  les  broussailles  îi. 
1 8  juin  1 900  ;  Libreville. 

Ebcnaeea;. 

Maba  buxifolia  Pers.  —  N°  3/i5;  Cotonou,  Dahomey. 

Apocynaeese. 

Radwolfia  vomitoria  Afz.  =  R.  Senegambi^  DG.  —  N°  173,  ff  terrains  sa- 
blonneuxT).  17  mars  1900;  Cotonou.  —  N°  319,  ffdans  les  broussailles «. 
97  avril  1902;  Gonakry. 

LocHNERA  ROSEA  Reiclib.  =ViNCA  ROSEA  L.  —  N°  167,  ffdans  les  sables». 
17  mars  1900;  Cotonou.  —  Sans  numéro,  ff  terrains  sablonneux  au  bord 
de  la  nierai.  9  mars  1900;  Gonakry  et  Dakar. 

GONOPHARYNGIA   LONGIFLORA    Stapf  ==  TABERN;EMONTANA-Benth.  N"  140 

et  140  his,  ff  autour  de  la  ville  et  au  pied  des  buissons  dans  les  lieux  décou- 
vertsfl.  6  et  17  juin  1900-1902;  Gonakry.  —  N"  324,  ff  taillis  au  bord  de 
la  mer».  17  mars  1902;  Gonakry. 

VoACANGA  AFRicANA  Stapf.  —  N"  320,  ffdans  les  taillis  et  broussailles». 
27    avril   1902  ;   Gonakry. 

Remarque.  —  Cette  espèce  correspond  au  F.  afrkana  au  sens  large. 
Ses  feuilles  sessiles  et  amplexicaules  la  rapprochent  du  V.  spectabilis  Stapf 
de  l'Angola,  mais  les  dimensions  relatives  des  parties  de  la  ileur  sont  diffé- 
rentes. 

Alafia  Barteri  Oliv.  —  ffBords  de  la  Gongoué».  lo  juillet  1902; 
Gogo. 


-  239  — 

AsclepiadcsB. 

Sarcostemma  viminale  R.  Br,  —  Sans  numéro,  rrdans  les  buissons^. 
16  avril  1 90 "î;  Dahomey. 

Leptadenia  lancifolia  Decne.  —  N"  181,  ff terrains  rocheux^.  î>  mai 
1900;  Dakar. 

Remarque.  —  Comme  l'a  très  bien  observe  M.  Daveau,  flans  une  note 
accompagnant  l'échanlillon ,  la  forme  des  feuilles  et  le  pédicelle  court  rap- 
prochent ce  Leptadenia  du  reticulata  W.  et  Ar.  de  l'Inde. 

D.EMiA  EXTENSA  R.  Br.  —  N"  ikl ,  ffdans  les  buissonsTi.  96  juin  1900; 
Gotonou. 

Loganiacese. 

Strychnos  Icaja  Baill.  —  Sans  numéro,  cf plantations  abandonnées, 
dans  les  broussailles «.  11  juillet  1902;  Gogo. 

Boragincse. 

Heliotropium  erosum  Lehm.  —  N°  183,  «terrains  au  bord  de  la  meri. 
7  mars  1900;  Dakar. 

Couvolviilacese. 

Merremia  pentaphylla  HaUier.  —  N"  31^1,  rr  sables  du  bord  de  la  mem. 
Mars  et  avril  1902;  Gonakry. 

Merremia  angustifolia  Hallier.  —  N"  347,  ff  pelouses,  terrains  sablon- 
neux.». 16  avril  1902;  Gotonou. 

IpomœA  RiLOBA  Forsk.  =  I.  Pes  Gapr*  Roth.  —  N"  125,  fflieux  décou- 
verts au  bord  de  la  mer«.  20  mars  1900;  Libreville. 

IpoMOEA  REPENS  Lamk,  —  N"  125  bis,  rrsables  maritimes.  18  juin  1900; 
Libreville. 

Ipomoea  stolonifera  Gmel  =  1.  acetos^efolia  Rœm.  et  Schultes.  — 
N°  342,  ffdans  les  sables,  au  milieu  des  herbes».  26  mars  1902;  Go- 
tonou. 

Ipommîa  involucrata  Beauv.  —  W'  203  et  398,  ffdans  les  buissons». 
18  juin  1900  et  1"  juillet  1902  ;  Libreville. 

Ipomoea  palmata  Forsk. —  N"  174,  tf broussailles».  19  mars  1900: 
Gonakry.  —  Sans  numéro.  17  juillet;  Libreville. 

Ipomcea  setifera  Poiret.  —  Sans  numéro,  ffdans  les  taillis  et  buissons». 
17  mars  1902;  Gonakry. 


—  2/iO  — 

Hewittia  bicolor  Wiglil.  —  Sansnumëro,  crterrains  défrichés  dans  les 
herbes«.  19  juillet  1900;  Libreville. 

Solanaceae. 

SoLANUM  TORVUM  Sw.  —  N°  130,  fflicux  découvcrts ,  clairières ,  près  des 
habitations n.  20  mars  1900;  Libreville. 

SoLANUM  DUPLosiNCATDM  Klotzsch.  —  N"  167,  frautour  des  habitations 
indigènes  11.  18  juin  1900,  Libreville. 

SoLANUM  iNCANCM  L. —  N°  151 ,  frautour  des  habitations n.  26  juin  1900, 
Cotonou. 

Physalis  angulata  L.  =  P.  LiNKiANA  NcBs.  —  N"  116,  rr terrains  décou- 
verts, terrains  vagues  près  des  habitations^.  28  mars  1900;  Mayomba. — 
N"  328.  17  mars  1909;  Conakry. 

ScHWENKiA  AMERicANA  L.  —  N"  418,  rrsables  maritimcsi.  2  juillet  1902; 
cap  Lopez,  Gabon.  —  N"  421 ,  ff lieux  découverts,  terrains  argileux  11.  Co- 
nakry. 

Scrofulariaceee. 

ScoPARiA  DULCis  L.  —  N"  123,  ff  lieux  découverts,  bords  des  cheminsii. 
Mayomba.  —  Sans  numéro.  28  mars  et  6  juin  1900;  Conakry. 

Orobanchacete. 

CiSTANCHE  LUTEA  Hoffni.  et  Liuk  =  Phelipïa  senegalensis  Reut.  —  Sans 
numéro;  ff  dunes  de  sables  au  bord  de  la  mer».  1 1  décembre  1898;  Dakar. 

Pcdalinese. 

Sesamum  radiatum  Schumach.  =  Sesamopteris  radiata  DG.  —  N°  193, 
ffdans  les  herbes,  terrains  découverts «.  18  juillet  1900;  Libreville. 

Acanthacese  "^ 

DiCLiPTERA  MicRANTHEs  Ness.  —  N"  201 ,  ff  terrains  défrichés  frais». 
17  juillet  1900;  Libreville. 

Hypoestes  verticillaris  R.  Br. —  N°176,  ff  broussailles».  9  mars  1900; 
Conakry. 

Phaylopsis  obliqua  s.  Moore.  —  N°  394,  ff  endroits  déboisés,  bords  des 
cheminsn,  3o  juin  1902;  Libreville. 

(')  Nous  devons  les  détermina  lions  des  espèces  de  la  famille  des  Acantliacées  à 
l'obliffeanco  de  M.  Benoist,  le  monographe  de  celte  famille. 


—  2  VI   — 

Hygrophila  angustifolia  R.  Br.  —  N"  383  ;  Gogo.  Plante  originaire  de 
l'Asie  tropicale. 

AsYSTASiA  coROMANDELiANA  Nées. —  N"  133,  fflicux  frais,  broussailles, 
bords  des  routes «.  ao  mars  1900;  Libreville. 

Verbenacea5. 

Clerodendron  aculeatcm  Grisb.  —  N"  182,  rr terrains  sablonneux^. 
Mars  1900;  Dakar. 

Rema)-(p(e.  —  Originaire  d'Amérique  et  cultivé  en  beaucoup  d'endroits  aux 
Indes  et  en  Afrique;  déjà  rapporté  par  le  regretté  R.  P.  Klaine  de  Libre- 
ville. 

Clerodendron  splendens  Don.  —  N°  143,  rrdans  les  broussailles  1. 
6  juin  1900;  Conakry. 

ViTEx  Cienkowskii  Kotscliy  et  Peyr.  —  N°  416,  tfbois  autour  du  poster. 
9  juillet  1 902  ;  cap  Lopez. 

L'écliantillon  est  remarquable  par  des  galles  de  l'inflorescence  que  l'on 
pourrait  prendre  pour  des  fruits  allongés  et  mucronés  tout  à  fait  anor- 
maux. 

AviCENMA  AFRICANA  P.  Beauv.  —  N"  102,  ff bords  de  la  lagune,  terrains 
inondésTi.  23  mars  1900;  May omba. 

Labiatese. 

OciMiiM  viRiDE  Willd.  —  N"  381  ,  ff  anciennes  cultures^.  10  juillet  1902; 
Gogo. 

Hyptis  pectinata  Poit.  —  Sans  numéro.  1 7  juillet  1 900  ;  Libreville. 


Note  sur  le  Chou  de  Kerguelen, 
PAR  M.  H.  Poisson. 

Au  mois  de  mai  1909,  M.  Bossière  remettait  au  Laboratoire  de  Gulture 
un  très  bel  exemplaire  du  Chou  de  Kerguelen  (Pringlea  antiscorhulka 
R.  Br),  possédant  une  inflorescence  fruclifiée  el  de  nombreuses  graines. 

Ces  graines  furent  semées  par  le  service  des  Pépinières  du  Muséum  et 
donnèrent  bientôt  de  jeunes  plantes  qui  furent  détruites  par  l'inondation 
de  1910. 

J'avais  fait  dans  des  terrines  au  Laboratoire  quelques  germinations  que 
je  mis  dans  l'alcool  à  divers  états  de  développement. 


—  242  — 

"M.  Bossière  avait  également  donné  au  service  de  jeunes  plantes  qui 
malheureusement  eurent  le  même  sort  que  celles  plantées  par  les  soins  du 
service. 

La  semaine  dernière ,  M.  Neuville,  préparateur  au  Muséum,  remit  au 
Laboratoire  un  paquet  de  graines  de  cette  plante  provenant  du  même 
donateur.  Ces  graines  sont  actuellement  en  culture. 


Fig.  1. 

1.  Silique.  —  2.  Axe  des  valves.  —  3.  Coupe  transversale  du  fruit. 

h.  Graines. 

( Extr.  Rev.  Hoit. ) 

Le  Pringlea  antiscorhutica  appartient  à  la  famille  des  Crucifères ,  à  la  tribu 
des  Thélypodiées  et  h  la  sous-tribu  des  Stanleyinées '''.  Ce  genre  Pringloa 
diffère  notablement  du  genre  Brassica  ou  Chou  par  la  forme  des  cotylédons 
qui,  plats  et  accolés,  dans  1(?  genre  Pringka,  sont  condupliqués  dans  les 

(')  Voir  pour  plus  de  détail  et  pour  ia  bibliographie,  H.  Poisson,  Le  Chou  de 
Kergiielen  in  Rev.  Horticole,  n°  i,  igiS,  p.  li,  fig.  3  et  ^. 


Muséum.  —  M.  H.  Poisson. 


Pl.  VII. 


Fig.  2.  —  Chou  de  Kerguelen. 
Aspect  de  la  piante  et  de  l'inflorescence. 

Extr.  nev.  Horl.) 


ùlis-i!i3 


—  2/i3  — 

Choux.  C'est  lîlutôt  avec  le  genre  Cochlcaria  que  le  Chou  de  Kerguelen  a 
des  affinités;  il  en  diffère  cependant  parle  port  et  par  la  structure  testacëe 
de  l'enveloppe  de  la  graine. 

D'après  l'exemplaire  du  Laboratoire ,  le  Priiigka  possède  une  tige  de 
70  centimètres  et  une  racine  de  i5  à  20  centimètres;  cette  tige  est  ligneuse 
avec  une  large  partie  médullaire,  puis  les  feuilles  forment  une  sorte  de 
pomme  cordiforme  et  resserrée  de  9 5  à  3o  centimètres  de  haut  sur  autant 
de  lai'ge.  Du  centre  part  une  ou  plusieurs  tiges  florales  (il  peut  y  en  avoir, 
d'après  Drygalsky,  jusqu'à  sept)  de  1  mètre  de  haut.  La  partie  flori- 
fère occupait  ko  à  5o  centimètres  et  comprenait  100  à  i5o  fleurs.  Le 
fruit  est  une  silique  à  deux  valves  avec  une  fausse  cloison  ;  il  a  5  centimètres 
environ;  la  graine  est  triangulaire,  de  3  à  4  millimètres  de  haut  sur  2  à  3 
de  large  à  la  base.  Les  cotylédons  sont  arrondis,  les  jeunes  feuilles  assez 
larges,  pétioiées  et  ovalaires.  Cette  plante  se  rencontre  à  Kerguelen  et 
dans  les  îles  voisines  au  milieu  de  formation,  à  Azorella  Selago,  Hook 
(Ombellifères). 

Le  Chou  de  Kerguelen  est  utilisé  dans  ces  pays  contre  le  scorbut.  On 
mange  encore  les  feuilles  du  cœm-,  crues  ou  cuites ,  et  aussi  la  moelle  de  la 
tige  dont  le  goût  rappelle  le  raifort.  La  graine  elle-même  peut  être  consommée 
crue ,  et  son  goût  rappelle  le  chènevis.  Ces  graines  sont  très  nombreuses  et 
contiennent  dans  leurs  cotylédons  des  matières  grasses  et  de  l'aleurone. 

Culture.  —  Les  graines  germent  facilement  et  demandent  à  être  repi- 
quées dans  un  sol  léger,  ferrugineux  de  préférence.  La  plante  serait  inté- 
ressante à  ciUtiver  dans  les  pays  du  Nord  où  elle  constituerait  une  réserve 
alimentaire  précieuse  pour  les  habitants.  Il  est  même  possible  qu'elle  soit 
dans  les  régions  tempérées  intéressante  à  utiliser  en  hiver. 


Localités  nouvelles  de  Ceampignons  rares  ou  intéressants 
POUR  LA  Flore  française, 

PAR  M.  p.   HaRIOT. 


TROISIEME  NOTE. 


URÉDINALES.   [Suite.) 

PucciNiA  siNGULARis  Magnus.  —  Sur  Anemona  mnuncidoides  :  Vuache 
(Savoie). 

P.  PoLSATiLL/E  Kalclib.  —  Sur  Puhalille  :  Saint-Maur  (Seine),  Stras- 


bourg. 


—  2/i/i  — 

P.  ZoPFri  Winler.  —  Sur  Cnllha  palustris  :  Puy-de-Dôme,  Jura,  Somme, 
Méry-sur-Seine ,  Troyes. 

P.  Thalictri  Ghevall.  —  Sur  Tlinlictrum Jlnvnm  :  Bordeaux,  Abbeville, 
jardin  botanique  du  Musëum. 

P.  Alyssi  Sydow.  —  Sur  Ahjssmn  haUmifoHum  :  La  Roque- Esclafron 
(Var). 

P.  Crcciferarum  Rud.  —  Sur  Cardamke  resedi/olia  :  Hautes-Pyrénées. 

P.  ALPiNA  Fuckel.  —  Sur  Viola  hiflora  :  Ain. 

P.  Frankeni^e  Link.  —  Sur  Frmkenia  :  Provence,  Pornic  (Loire-Infé- 
rieure). 

P.  Geranu-silyatici  Karst.  —  Sur  Géranium  silvaticum  :  Alpes-Mari- 
times. 

P.  Morthieri  Korn.  —  Sur  G.  silvaticum  :  Alpes-Maritimes. 

P.  Gerasi  (Ber.)  Gast.  —  Sur  Cerisier  :  Montaud  (Bouches-du-Rhône). 

P.  Epilobh  D.  g.  —  Sur  Epilobium  palustre  :  Ergoutet  près  Falaise. 

P.  GoRRiGioL.f)  Ghevall.  —  Sur  Corrigiola  littoralis  :  Puy-de-Dôme,  Li- 
moges, Saint-Léger  (Seine-el-Oise). 

P.  Umbilici  Guépin.  —  Sur  Umbilicus  :  répandu  dans  l'Ouest  et  en  Pro- 
vence. 

P.  RiBis  D.  G.  —  Sur  Groseilliers  :  Meudon ,  Abbeville ,  Vosges ,  Mende. 

P.    Saxifrage    Scblecht.    —    Sur    Saxifraga    Geum  :    Eaux-Bonnes; 
S.  granulata  :  Alençon. 

P.  ARGENTATA   (Scliultz)  Wintcr.  —  Sur  Impatiens  noli-tangere  :  Isère, 
Puy-de-Dôme. 

P.  CH^ROPHYLLi  Puiiou.  —  Sur  Garottc  :  Lille,  Noirmoutiers ,  Boulogne 
(Seine);  Chœrophyllmn  aureum  :  Puy-de-Dôme. 

P.  TUMiDA  Grev.  —  Conopodium  demidatum  :  Domfront ,  Alençon ,  Falaise, 
Angers,  Ambert. 

P.  Férule  Rud.  —  Sur  Ferula  :  Var  (Alpes-Maritimes). 

P.  Heraclei  Grev.  —  Sur  Heracleum  Sphondylium  :  Ain. 

P.  Hydrocotyles  (Link)  Gooke.  —  Sur  Hydrocotyle  :  Fontainebleau, 
Wimereux. 

P.  LiBANOTiDis  Lindr.  —  Sur  Libanoiis  montana  :  Glères,  Rieu  (Seine- 
Inférieure). 


—  2/i5  — 

P.  Opopanacis  Gesati.  —  Sur  Opopnnaa;  Chironium  :  Alpes-Maritimes. 

P.  Petroselini  (D.  g.)  Lindr.  —  Sur  Mhusa  :  Vire,  Méry-sur-Seine  et 
Ville-sur-Terre  (Aube). 

P.  Oreoselini  (Str.)  Fuckel.  —  Sur  Peucedamim  Oreoselinum  :  Taverny 
(Seine-el-Oise). 

P.  Peucedani-parisiensis  (D.  g.)  Lindr.  —  Sur  Peticedanum  gallicuvi  : 
Marly,  Poitiers. 

P.  Athamanth.î:  (D.  G.)  Lindr.  —  Sur  Peiicedanum  Cervaria  :  Arnas 
(Rhône),  Brienne  (Aube),  Fontainebleau. 

L.  corvarensis  Bubak,  —  Sur  Pimpmella  magna  :  Ain. 

P.  Sanicul^  Grev.  —  Sur  Sanicie  :  Falaise,  Loire-Inférieure,  Marly. 

P.  Grdcianell/e  Desmaz.  —  Sur  Crucianella  :  Puy-de-Dôme,  Montaud 
(Boucbes-du-Rbône). 

P.  AsPERDL/E-oDORAT.E  Wurth.  —  Sur  Asperula  odorata  :  Thury-en- 
Valois,  Gamelles  (Seine-et-Oise). 

P.  Gelakovskiana  Bubak.  —  Sur  Galimn  Cnickta  :  Limoges. 

P.  MiLLEFOLii  Fuckel.  —  Sur  Millefeuille  :  Saint-Gloud,  Ghaville ,  Méry- 
sur-Seine  (Aube). 

P.  Anthemidis  Sydow.  —  Sur  Anacyclus  clavatus  :  Béziers. 

P.  Garlin/e  Jacky.  —  Sur  Carlina  acanthifolia  :  Mende  ,  Cantal. 

P.  DivERGENS  Bubak.  —  Sur  Cavlina  vulgaris  :  Nantes,  Meudon,  Méry- 
sur-Seine  (Aube). 

P.  Gyani  (Schl.)  Pass.  —  Sur  Bleuet  :  Mende,  Ghailiy  et  Coupvray 
(Seine-et-Marne),  Pontchartrain  (Seine-et-Oise). 

P.  Verruca  Thïmien.  —  Sur  Centaurea  naprifoUa  :  Gorse;  C.  Scabiosa  : 
Méry-sur-Seine  (Aube). 

P.  Ghlorocrepidis  Jacky.  —  Sur  Chlorocrepis  slaticefolia  :  La  Grave  (Hautes- 
Alpes). 

P.  Pyrethri  Rab.  —  Sur  Leucanthemum  corymbosum  :  Mende. 

P.  GiCHORii  (D.  G.)  Bell.  —  Sur  Ghicorée  :  Ghailiy  (Seine-et-Marne), 
Ambert,  Méry-sur-Seine  (Aube),  Montpellier. 

P.  Endivi*  Passer.  —  Sur  Endives  :  Nantes,  Angers,  Magny-en-Vexin 
(Seine-et-Oise) ,  Bar-sur-Aube  et  Méry-sur-Seine  (Aube)  ;  Rentilly  (Seine-et- 
Marne),  Bagnoles  (Gard). 

P.  GiRsn-LANCEOLATi  Schroct.  —  Sur  Cirskm  lanceolalum  :  assez  répandu. 


—  2à6  — 

P.  CREPXDis-PYGM.EyE  Gaill.  —  SuT  Cvepis  pygmœa  :  Alpes-Maritimes. 

P.  Crepidis-grandiflor/e  Hasler.  —  Sur  Crépis  grandijlora  :  Ghâteau- 
Queyras  (Hautes-Alpes). 

P.   ScALUNA   Sydow.  —    Sur   Crépis   hnrsifolia  naturalisé  autour   de 
Béziers. 

P.  PRiEcox  Bubak.  —  Sur  Crépis  bîennis  :  assez  re'pandu  dans  l'Aube  ; 
Rentilly  (Seine-et-Marne). 

P.  MAJOR  Dietel.  —  Sur  Crépis  paludosa  :  Ambert. 

P.  DioTiDis  Pat.  et  Roum.  —  Sur  Diotis  candidissima  :  Biarritz. 

P.  DoRONici  Niessl.  —  Sur  Doronicum  aiistriaciim  :  Mende. 

P.  EcHmopis  D.  G.  —  Sur  Echinops  :  Alpes-Maritimes,  Mende. 

P.  HiERAcn-PiLosELLE  Probst.    —   Sur  Hieracimn   Pilosella  :   Puy-de- 
Dôme;  sur  //.  Fuurei  :  Monétier-ies-Baius  (Hautes- Alpes). 

P.  Hypochoeridis  Oud.  —  Sur  Hypochœris  radicata:  Nantes,  Amberl. 

P.  PERENNis  Jacky.  —  Sur  Lactuca  ijerennis  :  Méry-sur-Seiue  (Aube). 

P.  Bardan.e  Gorda.  —  Sm-  Bardane  :  Sainl-Gloud,  Montaud  (Bouclies- 
du-Rhône). 

P.  Leontodontis  Jacky.  —  Sur  Leontodon  mitumnalis  :  Méry-sur-Seine 
(Aube),  Ambert;  Thrincia  hirta  :  Gbâlons-sur-Marne. 

P.  MicROLONCHi  Syd.  ■ —  Sur  Microlonchus  :  Béziers. 

P.  Mdlgedii  Sydow.  —  Sur  Sonchis  aJpinns  :  Gantai. 

P.  AcARNiE  Sydow.  —  Sur  Pycnomon  Acarna  :  Montaud  (Boucbes-du- 
iibôue). 

P.  AcANTHH  Sydow.  —  Sur  Oiwpordon  :  Les  Moulineaux  (Seine). 

P.  Andrval/E  (Syd.)  Poirault.  —  Sui'  Andrijala  integrifolia  :  Var. 

P.  PiCRiDis  Hazl.  —  Sur  Picris  hieracioides  :  Saint-Gloud,  Méry-sur-Seine 
(Aube),  Montpellier. 

P.  PoDOSPERMi  D.  G.  —  Sur  Podospermum  :  Ivry,  Fontenay-sous-Bois , 
Fontainebleau,  Montaud  (Bouches-du  Rhône). 

P.  Prenanthis  (Pers.)  Lindroth.  —  Sur  Lactuca  muralis  :  Ambert. 

P.  Prenanthis-pdrpure.e  (D.  G.)  Lindroth.  —  Sur  Prenanthes  purpiirrd  : 
Ambert,  Gantai,  Mande,  Épiual,  environs  de  Colmar. 

P.  ciioNDRiLLiNA  Bubak  et  Sydow.  —  Sur  Chondrilla  juncea  :  Draveil 
(Seine-et-Oise),  Nantes,  Monlj)cllier. 


_  2/i7  — 

P.  Serratulve  Thumen.  —  Sur  Serratula  ùnctoria  :  Ambert. 

P.  TiNCTORiicoLA  Magnus.  —  Sur  S.  tmcloria  :  Sèvres;  S.  nudicauKs  : 
Aveyron. 

P.  ViRGAURE.E  (D.  G.)  Liberl.  —  Sur  Verge-d'Or  :  Romainville,  Falaise, 
Caen,  Vosges,  Baguères^e-Luchon. 

P.  Sotchi  Roberge.  —  Sur  Sonchus  arvoisis :  Caen,  Toulouse,  Montaud 
(Bouches-du-Rhône),  Meurlhe-et-Moselle ,  Iles-Saint-Mai-couf  (Manche), 
Méry-sur-Seine  (Aube). 

P.  Tanaceti  D.  g.  —  Sur  Tanaisie  :  environs  de  Paris ,  Arcis-sur-Aube 
(Aube). 

P.  BALSAMiT;E(Slr.)  Bal).  —  Sur  Tanacetum  Balsamila  :  Arnas  (Rhône), 
Montaud  (Bouches-du-Bhone),  Saintes. 

P.  vARiABiLis  Grev.  —  Sur  Pissenlit  :  Ambert. 

P.  Primul*  (D.  G.)  Duby.  —  Sur  Primevères  :  Gaen,  Vire. 

P.  SoLDANELL.E  (D.  G.)  Fuckcl.  —  Sur  Soldanella  alpina  :  Puy-de-Dôme, 
Ain,  Jura,  Hautes-Alpes. 

P.  Jasmini  d.  g.  —  Sur  Jasmiimm  fruticans  :  Aix  (Bouches-du-Bhône), 
La  Malène  (Lozère). 

P.  SwERTiE  (Opiz)  Winter.  —  Sur  Swerlia  perennîs  :  Côte-d'Or,  Aisne. 

P.  GRESS.E  (D.  G.)  Lagerh.  —  Sur  Cressa  cretica  :  Pérols  (Hérault), 
Marignane  (Bouches-du-Bhône). 

P.  Veronicarum  d.  g.  —  Sur  Veronica  spicata  :  Mériel  (Seine-et-Oise), 
Puy-de-Dôme;  V.  Ponœ  :  Eaux-Bonnes. 

P.  Stachydis  d.  g.  —  Sur  StacJnjs  recta  :  Glermont-Ferrand. 

P.  Teucrii  Biv.  Bern.  —  Sur  Teiicrium  fnilicam  :  Pyrénées-Orientales. 

P.  Menthe  Pers.  —  Ecidies  sur  Meatha  silveslris  :  Jardin  du  Laboratoire 
de  Gryptogaraie. 

P.  Angelic.e-Bistort.e  Klebahn.  —  Sur  Bistorte.  Écidies  sur  Angclica 
silvestris  :  Ambert.  Une  Puccinie  sur  Bistorte  récollée  au  Tholy  (Vosges)  se 
rapporte  peut-être  au  P.  Car't-Bistortœ  Kleb.  le  Canini  Carvi  étant  abondant 
dans  la  localité. 

P.  PoLYGONi-viviPARi  Karstcu.  —  Sur  Pohjgonum  viviparum  :  Laularet 
(Hautes-Alpes). 

P.  SEPTENTRIONALIS  Jucl.  —  Sur  P.  viviparuiH.  Ecidies  sur  ThuKdrum 
ulpinuin  :  Alpes-Maritimes. 


—  2â8  — 

P.  AcETos^  (Schura.)  Kôrn.  —  Téleiilospores  (très  rares)  sur  Oseille  : 
Rentiily  (Seine-et-Marne). 

P.  RuMicis-scuTATi  (D.  G.)  Winter.  —  Sur  Riimex  scutatus  :  Gôte-d'Or, 
Haute-Marne,  Lozère,  Gavarnie  (Hautes-Pyréne'es). 

P.  Aristolochle  (D.  g.)  Winter.   —  Sur  AristoJochia  pallida  :  Nice; 
A.  longa  et  rotunda  :  Montpellier;  Bordeaux,  Nice. 

P.  MoDGEOTu  Lagerh.  —  Snr  Thesium  alpinuin  :  Ghamonix. 

P.  Passerinh  Schrœt.  —  Sur  Thesium  humifiisum  :  Ghâlons-sur-Marne. 

P.  LoJKAiANA  Thiim.  —  Sur  Omhhogalum  :  Jardin  botanique  du  Muse'um. 

P.  RossiANA  (Sacc.)  Lag.  —  Sur  Scilla  bifoUa  :  Ain. 

P.  Prostii  Mougeot.  —  Sur  Tulipes  :  Autun. 

P.  Veratri  Niessl.  —  Sur  Vcratrum  album  :  Gantai,  Lozère,  Jura. 

P.  Galanthi  Unger.  —  Sur  Perce-neige  :  Trianon  (Seine-et-Oise). 

P.  CANCELLATA  (D.  R.  et  Mout.)  Sacc.  et  Roum.  —  Sur  Juncus  acidus  : 
Fouras  (Gharente-Inférieure). 

P.  oBscuRA  Schrœt.  —  Sur  Luzula  avec  ëcidies  sur  Pâquerette  :  Vincennes , 
Villebon,  Saint-Gloud,  foret  de  Sénart,  ttrechy  et  Lardy  (Seine-et-Oise), 
Fontainebleau ,  Seine-Inférieure ,  Saint-Nazaire ,  GhoUet ,  Limoges ,  Tatihou 
(Manche). 

P.  Dioïc*  Magnus.  —  Sur  Carex  Daimlliana  :  Droupt-Saint-Basles 
(Aube)  avec  écidies  sur  Cirshmi  buîbosiim. 

P.  siLVATicA  Schrœt.  —  Ecidies  sur  Pissenlit  :  Ambert. 

P.  Opizn  Bubak.  —  Sur  Carex  murkata  :  Ambert ,  avec  écidies  sur 
Lactuca  muralis. 

P.  Garicis-montan^  Ed.  Fischer.  —  Sur  C.  montana  et  ornithopoda  :  Gyé 
(Aube),  Dijon. 

P.  EXTENsicoLA  Plow.  —  Sur  Carex  exlensa  :  Réviile  (Manche)  avec  écidies 
sur  Aster  Ti-ipolium. 

P.  PALUDOSA  Plow.  —  Sur  Carex  stricla  et  vulgaris.  Ecidies  sur  Pedicu- 
laris  :  Saint-Germain  (Seine-et-Oise),  Limoges,  Ambert,  Lozère. 

P.  ScHOELERiANA  Plow.  et  Magu.  —  Ecidies  (  OEcidum  Senecionis  Desmaz.  ) 
sur  Senecio  Jucobœa :  Goucy,  Saint-Quentin-en-Tourmont  (Somme),  Douai. 

P.  ULiGiNosA  Juel.  —  Ecidies  sur  Parnassia  palusris  :  Saint-Qucntin-en- 
Tourmont  (Somme),  Guipereux  (Seine-et-Oise). 

P.  VuLPiN;E  Schroet.  —  Sur  Carex  vulpina  :  Ambert. 


—  U9  — 

P.  MicRosoRA  Kôrn.  —  Sur  Carew  vcsicaria  :  Ambert,  Fontainebleau. 

P.  RoMAGNOLiANA  Maire.  —  Sur  Cyperus  longtts  :  Be'ziers. 

P.  PERSiSTENS  Piow.  —  Sur  Agropyrum  repens  :  Nantes.  Ecidium  fré(|uent 
sur  Thaliclrum  jlavum ,  plus  rare  sur  T.  minus. 

P.  PERPLEXANS  Plow.  —  Sur  Alopccurus  pmtensis  :  Ambert.  Ecidium 
assez  fréquent  sur  Rnnunculus  acris. 

P.  Gesatii  Scbrœt.  —  Sur  Andropogon  :  Saint-Galmier,  Montaud  (Bouches- 
du-Rhône),  Avignon,  Moret  (Seine-et-Marne). 

P.  Anthoxanthi  Fuck.  —  Sur  Fiouve  :  Coupvray  (Seine-et-Marne). 

P.  Arrhenatheri  (Klel).)  Erikss.  —  Sur  Arrhenathemm  elatitis  :  Coupvray 

(Seine-et-Marne). 

P.  Festug^e  Plow.  —  Sur  Festuca  giganlea  et  heterophylla  :  Coupvray 
(Seine-et-Marne),  Marly. 

P.  siMPLEx  (Kœrn.)  Erikss.  et  Henn.  —  Sur  Orge  :  Jura. 

P.  HOLCiNA  Erikss.  —  Sur  Holcm  lanatus  et  mollis  :  Coupvray  (Seine- 
et-Marne),  Clères  (Seine-Inférieure). 

P.  LONGissiMA  Schroet.  —  Sur  Kœleria.  Ecidies  sur  Sedum  elegans  :  Her- 
blay  (Seine-et-Oise),  Recloses  (Seine-et-Marne). 

P.  MoLiNiyE  Tul.  —  Sur  Molinia  cœrulea  :   Cholet,   Nantes,   Falaise, 
Monlmorillon  (Vienne). 

P.  Brunellarum-Molini/E  Crucbet.  —  Appartient  peut-être  à  cette  espèce 
biologique  VŒcidium  Pruuellœ  Winter  :  Jura. 

P.  Trailii  Plow.  —  Sur  Phraginites.  Ecidies  sur  Riimex  Acetosa  :  Abbe- 
ville,  Droupt-Sainte-Marie  (Aube). 

P.  Sesleri/E  Reich.  —  Sur  Sesleria  cœrulea  :  Côte-d'Or. 

P.  Triseti  Erikss.  —  Sur  Trisetum  Jlavescem  :  Méry-sur-Seine  (Aube), 
Jardin  botanique  du  Muséum. 

Gymnoconia  interstitialis  (Scbl.)  Lagerh.  —  Sar  Rub us  saœatilis  :  Ain. 

ADDENDA. 

UsTiLAGo  Flosculorum  (D.  G.)  Wint.  —  Dans  les  fleurs  du  Knaulia 
arvensis  :  Saint-Cloud  et  du  K.  silvatica  :  La  Grave  (Hautes-Alpes). 

UsTiLAGO  PALUDA  Lagerh.  —  Dans  les  anthères  de  Viscarta  vulgaris  : 
La  Ferté-Alais  (Seine-et-Oise). 

Muséum.  —  xix.  17 


—  250  — 

TiLLETiA  Menieri  liai",  et  Pat.  —  Dans  les  ovaires  du  Phalaris  nrundi- 
nacea  :  étang  de  Saint-Quentin  (Seine-et-Oise). 

Uredo  MEDiTERRANEA  Lindrotli.  —  SuF  Cruciauella  mariùma  :  Palavas 
(Hérault). 

Caeoma  PULCiiERRiHUJi  Bubalc.  —  Sur  Mercurialis  annua  :  Béziers. 

Uromvces  tingitanus  p.  Henn.  —  Sur  Riancœ  iinghnims  :  les  Onglous 
(Hérault).  Uredo  et  OEcidIum,  la  dernière  forme  non  encore  signalée. 

U.  Kalmusii  Sacc.  —  Sur  Euphorbia  Cyparissias  :  Meaux. 


Le  Jardin  botanique  d'Eala  [Congo  belge), 
PAR  M.  AuG.  Chevalier. 

Les  premières  plantations  d'Eala  datent  de  1897,  mais  rétablissement 
proprement  dit  a  été  fondé  en  1 900 ,  sur  les  exhortations  d'un  savant  belge , 
ancien  stagiaire  de  l'Institut  Pasteur  de  Paris,  Emile  Laurent. 

Le  premier  aménagement  fut  fait  |)ar  un  des  Chefs  de  culture  du  Jardin 
botanique  de  Bruxelles,  M.  (îentil.  Pendant  ce  temps  un  horticulteur  belge, 
M.  Pynaert,  faisait  un  long  stage  au  célèbre  Jardin  botanique  de  Buitenzorg, 
à  Java .  et  après  ce  stage  il  vint  installer  à  Eala  le  Jardin  botanique  d'après 
les  données  qu'il  avait  recueillies  en  Extrême-Orient. 

Le  Jardin  est  situé  sous  l'équateur,  à  35o  mètres  d'altitude  environ, 
à  6  kilomètres  de  Coquilhalville,  au  bord  de  la  rivière  Païki,  grand  allluent 
du  Congo,  de  sorte  qu'on  y  accède  facilement  par  steamer.  Il  a  été  défriché 
à  même  la  grande  forêt  vierge.  Le  climat  convient  admirablement  pour 
toutes  les  cultures  tropicales.  Il  tombe  environ  1  m.  80  d'eau  par  an  et  les 
pluies  sont  réparties  uniformément  toute  l'année,  sauf  pendant  deux  mois 
(du  i5  mai  au  i5  juillet)  durant  lesquels  il  pleut  peu.  L'atmosphère  est 
constamment  chargé  d'humidité  et  un  bi-ouillard  épais  se  condense  presque 
tous  les  matins.  En  temps  normal  les  pluies  tombent  tous  les  deux  ou  trois 
jours,  parfois  plus  souvent.  Elles  sont  fines  et  l'eau  pénètre  dans  le  sol  sans 
ruisseler. 

En  1912,  le  Jardin  couvrait  325  hectares  dont  5o  hectares  pour  le 
Jardin  botanique  proprement  dit  et  276  hectares  pour  les  essais. 

Dans  le  Jardin ,  les  plantes  de  chaque  famille  sont  groupées  par  massifs 
et  la  disposition  de  l'ensemble  est  des  plus  harmonieuses.  De  larges  pe- 
louses de  graminées  séparent  les  divers  massifs  entre  lesquels  serpentent 
de  grandes  allées  bien  entretenues.  Çà  et  là ,  on  a  aménagé  aussi  des  cor- 
beilles de  plantes  ornementales,  des  abris-tonnelles  pour  les  plantes  vivant 


—  251  — 

sous  les  sous-bois  de  la  forêt,  des  serres  vitrées  destinées  non  à  protéger 
les  plantes  contre  le  froid,  mais  à  maintenir  une  atmosphère  constamment 
saturée  et  de  réaliser  des  conditions  favorables  à  la  réussite  de  certains  bou- 
turages ou  à  la  culture  de  certaines  plantes  délicates.  Sur  la  lisière  de  la 
foret  vierge ,  au  bord  d'un  marais ,  on  a  aménagé  un  vaste  sous-bois  pour 
la  culture  des  plantes  épipbytes  et  des  espèces  qui  ne  peuvent  vivre  qu'en 
forêt. 

Mais  ce  qui  tient  la  plus  grande  place,  ce  sont  les  champs  d'expériences. 
Le  Jardin  botanique  dont  nous  venons  de  parler  est  destiné  à  introduire 
des  plantes  et  à  grouper  les  espèces  indigènes  de  manière  à  les  avoir  con- 
stamment sous  la  main  pour  l'étude.  Les  carrés  d'expérience  sont  destinés 
à  recliercher  comment  se  comporte  chaque  espèce  ou  variété  utile  suivant 
qu'on  la  cultive  par  tel  ou  tel  procédé,  dans  tel  ou  tel  terrain,  avec  ou 
sans  fumure,  etc.  On  étudie  notamment  avec  grand  soin  les  diverses  sortes 
de  plantes  à  caoutchouc,  toutes  les  variétés  de  caféiers  qu'on  a  pu  réunir. 
On  a  encore  fait  des  essais  sur  les  cacaoyers ,  les  théiers ,  les  plantes  à  par- 
fum, les  épices  et  aromates,  les  textiles,  les  engrais  verts,  les  plantes  à 
fruits,  les  plantes  médicinales,  etc.,  et  ces  essais  sont  faits  sur  des  super- 
ficies suffisantes  pour  permettre  l'évaluation  de  la  pioduction  et  du  prix  de 
revient.  Les  carrés  ont  au  moins  un  are  d'i'tendue  et  parfois  plusieurs 
hectares. 

Lors  de  ma  visite  à  Eala ,  le  personnel  de  cet  établissement  et  des  stations 
annexes  de  Bakoussou  et  Bandaka-Kolé  comprenait  8  Européens ,  dont  un 
entomologiste  pour  l'étude  des  Insectes  nuisibles ,  et  un  chimiste  pour  l'ana- 
lyse des  terres  et  des  produits  agricoles.  Ce  dernier  a  à  sa  disposition  un 
Laboratoire  créé  en  1909. 

En  outre,  le  Jardin  emploie  en  permanence  35o  manœuvres;  à  ce  chilTre 
il  faut  ajouter  100  autres  manœuvres  employés  à  l'annexe  de  Bakoussou 
pour  la  préparation  des  semis  d'IIcvca  destinés  aux  plantations  de  rapport 
et  100  manœuvres  à  la  ferme  voisine  de  Bandaka-Kolé  qui  se  livre  surtout 
à  l'élevage  des  Ovins. 

Le  budget  annuel  du  Jarthn  d'Eala  est  d'environ  i5o,ooo  francs.  L'éta- 
blissement étend  son  action  de  la  manière  suivante  : 

1°  Il  a  de  vastes  pépinièi-es  et  distribue  largement  des  plants  vivants 
et  des  graines.  Le  Ministère  des  Colonies  a  fait  étUter  en  1 9 1 1  un  catalogue 
où  sont  indiquées  toutes  les  plantes  existant  au  Jardin'''. 

•2°  Tous  les  agents  et  fouctionnaii-es  de  l'Agricultiu-e  et  des  Forêts,  dé- 
barquant au  Congo,  doivent  foire  un  stage  <le  quchpies  mois  à  Eala.  C'est 
là  qu'ils  apprendront  à  connaître  les  plantes  tropicales  et  la  pialique  de  la 
culture  ; 

(^'  Ministère  des  Colonies.  Jardin  botanique  d'Eala.  Liste  générale  des  végétaux 
cultivés-  Bruxelles,  1911. 

»7- 


—  252  — 

3°  Un  local  est  réservé  pour  les  colons  et  les  étrangers  qui  viennent 
visiter  le  Jardin  dans  le  but  de  s'y  renseigner  ; 

h"  Les  agents  d'Eala  doivent  fournir  constamment  des  rapports  à  la 
direction  de  l'Agriculture  sur  la  marche  des  expériences,  et  lorsque  des 
résultats  intéressants  sont  acquis,  on  les  publie  au  Bulletin  agricole. 

5°  Une  école  professionnelle  d'Agriculture  pour  indigènes  a  été  fondée 
à  Eala  par  arrêté  du  3  juillet  1908.  Les  jeunes  gens  de  l'école  ont  été  mis 
par  la  suite  dans  une  mission  religieuse  des  environs,  mais  c'est  un  agent 
d'agriculture  d'Eala  qui  s'occupe  de  leur  enseignement  professionnel. 

Résultats  obtenus  par  le  Service  d'agriculture  du  Congo  belge. 

Les  l'ésultats  obtenus  sous  l'ancien  régime  n'ont  pas  été  en  rapport  avec 
les  sacrifices  consentis,  et  la  main-d'œuvre  exigée  des  indigènes  presque 
sans  rémunération  fut  gaspillée  avec  une  inconscience  qu'explique  mais  ne 
justifie  pas  l'inexpérience  du  déi)ut.  Des  plantations  datant  de  cette  époque 
il  ne  reste  presque  rien ,  et  pourtant  certaines  avaient  coûté  pour  l'établis- 
sement plus  d'un  million  de  francs.  A  cette  épo(|ue  on  n'avait  pas  de 
techniciens,  pas  de  méthodes  dégagées,  pas  de  service  hiérarchisé.  C'était 
le  gaspillage  et  le  travail  sans  méthode. 

Aujourd'hui  il  existe  un  service  qui  s'efforce  de  tirer  parti  des  sommes 
élevées  mises  à  sa  disposition.  L'amélioration  ne  s'est  pas  faile  brus(pie- 
ment,  mais  un  progrès  réel  s'accomplit  d'année  en  année  et  des  résultats 
sérieux  ont  déjà  été  obtenus. 

Nous  citerons  les  plus  importants  : 

On  a  pu  démontrer  que  de  toutes  les  plantes  à  caoutchouc  essayées 
YHevea  était  celle  qui  donnait  les  rendements  les  plus  élevés  et  qui  résistait 
ie  mieux  aux  saignées. 

En  1919,  l'Etat  avait  planté  1,000  hectares  et  il  doit  en  planter 
1,000  hectares  par  an  désormais.  Plusieurs  sociétés  commerciales  ont 
commencé  à  l'imiter. 

Quelques  spécialistes  belges  ont  parcouru  les  pays  étrangers  (Etats- 
Unis,  Inde  anglaise,  Malaisie,  etc.).  Ils  viendront  ensuite  au  Congo  belge 
mettre  leur  documentation  à  la  portée  des  colons  et  de  l'Administration. 

Le  Directem-  général  de  l'Agriculture  a  fait  lui-même  un  grand  voyage 
en  Malaisie  et  un  autre  dans  l'Afrique  du  Sud.  Il  est  allé  ensuite  au  Ka- 
tanga,  la  région  minière  du  Congo  belge,  au  climat  supportable  pour 
l'Européen ,  mais  pauvre  en  habitants  et  en  ressources  vivrières.  On  a  cher- 
ché à  y  attirer  des  paysans  flamands  comme  cultivateurs.  Dans  ce  but,  le 
Directeur  de  l'Agriculture  a  créé  plusieurs  fermes  en  1911.  Les  colons  y 
ont  été  installés  comme  fermiers.  L'Administration  leur  fournit  des  semences , 
des  outils,  des  animaux  domestiques.  Des  agents  de  culture  sont  spéciale- 
ment chargés  de  les  guider.  Ce  n'est  pas  seulement  dans  la  province  du 


—  253  — 

Kalauga  qu'on  aide  ainsi  la  colonisation  européenne.  Toutes  les  plantes 
mises  en  culture  au  Jardin  d'Eala  sont  livre'es  à  un  tarif  très  bas  aux  so- 
ciétés et  particuliers  qui  en  font  la  demande.  Les  graines  de  café,  de  thé, 
de  cacao,  sont  fournies  à  o  fr.  5o  le  kilogramme.  Il  en  est  de  même  des 
gi-aines  A'iievca,  de  sorte  qu'on  obtient  200  graines  environ  poiu^  0  fr.  5o. 
Ces  prix  sont  donc  très  inférieurs  h  ceux  du  commerce.  Les  jeunes  plants 
d'agave ,  de  caféiers ,  de  cacaoyers ,  de  théiers ,  û'Hevea  sont  fournis  au  tai-if 
de  o  fr.  5o  le  cent. 

Les  missions  religieuses  reçoivent  les  plants  et  les  graines  gratuitement. 
Enfin  l'Administration  a  fait  organiser  par  le  service  d'agriculture  des  cul- 
tures maraîchères  à  Boma ,  à  Léopoldville ,  à  Goquilhatville ,  à  Stanleyville 
et  à  Nyangara ,  en  attendant  l'initiative  privée ,  pour  assurer  le  ravitaille- 
ment en  légumes  frais,  par  bateaux,  des  centres  urbains. 

Enfin  l'agriculture  indigène  est  aussi  l'objet  d'encouragements.  Une  en- 
quête importante  sur  les  cultures  indigènes  a  été  confiée  à  tous  les  agro- 
nomes de  districts.  En  certains  districts  comme  ceux  de  l'Equateur,  des 
Bangala,  où  les  animaux  domestiques  (petit  bétail  et  animaux  de  basse- 
cour)  ont  presque  disparu  à  la  suite  des  prélèvements  faits  par  les  Euro- 
péens sous  l'ancien  régime,  on  se  préoccupe  de  reconstituer  le  cheptel  et 
on  a  déjà  distribué  aux  chefs  de  village  plusiem"s  milliers  de  Chèvres ,  de 
Moutons,  de  Porcs,  des  Canards,  des  races  de  Poules  améliorées.  Par 
exemple ,  dans  un  village  dépourvu  de  Chèvres ,  on  remet  au  chef  un  Bouc  et 
quelques  femelles.  On  procède  chaque  année  au  recensement  et  on  constate 
en  général  des  progrès.  On  avait  essayé  tout  d'abord  de  multiplier  les 
animaux  dans  les  postes  administratifs ,  mais  on  s'est  vite  aperçu  que  le 
système  était  mauvais  :  les  troupeaux  restaient  stationnaires  ou  diminuaient. 

Signalons  enfin  une  mesure  très  heureuse  prise  récemment.  Chaque 
poste  administratif  devra  entretenir  un  verger  de  4  hectares  où  seront 
groupés  les  meilleurs  arbres  fruitiers  et  arbustes  de  rapport  (café,  cacao, 
hevea)  fournis  par  Eala  et  les  stations  agricoles  et  qui  sera  inspecté  pério- 
diquement pai'  les  agents  techniques.  Le  but  de  ce  verger  sera  de  fournir 
les  semences  pour  répandre  plus  tard  ces  plantes  chez  les  indigènes  du 
district. 

Ajoutons  que  l'ensemble  des  services  d'agriculture  du  Congo  belge  avec 
les  annexes  de  la  métropole  (musée  de  Tervueren,  publications,  etc.)  dis- 
pose d'un  budget  annuel  d'environ  3  millions  et  demi  de  francs. 


—  25/i  — 


Quelques  bemàrques  sur  Tnoceramus  involutus  Sow. 
DU  Crétacé  supérieur, 

PAR  M.  Paul  Jodot. 

(Laboratoirb  de  m.  Stanislas  Meunier.) 

Le  Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum  a  reçu  dernièrement  un  inté- 
ressant échantillon 'd'inocemm?/.s  involutus  Sow.  provenant  de  Wavrans-sur- 
l'Aa,  près  de  Lumbres  (Pas-de-Calais),  grâce  à  l'obligeance  de  M.  l'abbé 

A.  Collet. 

M.  Stanislas  Meunier  a  bien  voulu  m'en  confier  l'étude ,  et  je  suis  heu- 
reux de  lui  en  exprimer  ma  reconnaissance. 

Le  spécimen  en  question  comprend  la  partie  moyenne  de  la  valve  gauche 
fortement  écrasée  et  encastrée  sur  un  silex  de  la  craie.  Néanmoins  l'espèce 
est  reconnaissable  à  l'incurvation  de  la  coquille  vers  la  gauche  corres])ondant 
au  grand  développement  du  crochet;  les  stries  d'accroissement  sont  régu- 
lièrement accentuées  comme  chez  le  type,  et  une  partie  du  bord  cardinal 
se  voit ,  bien  en  place ,  au  milieu  de  la  masse  siliceuse.  Dans  son  ensemble , 
les  caractères  correspondent  à  Inoceramus  involutus  Sow.,  et  si  l'écrasement, 
dû  à  la  pression  des  couches  dans  le  gisement ,  n'avait  légèrement  déformé 
le  fossile,  la  coquille  serait  presque  superposable  à  la  figure  de  l'échantillon- 
tyjie  donné  récemment  par  M.  Woods ''^ 

D'après  ce  paléontologiste,  il  convient  de  différencier  hiocprnmus  involutus 
Sow.  de  1.  Lunwrcki  Païk.  de  la  manière  suivante  :  augmentation  de  la 
taille  et  de  la  convexité  de  la  valve  gauche,  accroissement  du  crochet  re- 
courbé en  spirale,  perte  des  stries  concentriques,  perte  de  l'area  antérieure 
qui  devient  concave,  diminue  de  grandeur  et  finalement  disparaît. 

La  valve  droite,  dans  quelques  formes  d'7.  involutus,  est  modérément 
convexe,  avec  de  fortes  stries;  l'area  antérieure  concave  peut  ressembler 
à  la  valve  droite  d'une  variété  d'/.  Lamarcki.  Dans  une  autre  forme  qui 
s'éloigne  davantage  du  Lamardi  type ,  cette  valve  devient  presque  plate , 
l'area  antérieure  disparaît  et  les  stries  concentriques  augmentent  d'épais- 
seur. 

Par  les  grandes  dimensions,  l'épaisseur  delà  coquille  et  par  la  diffé- 
rence considérable  dans  la  forme  et  dans  la  grandeur  des  deux  valves, 
il  semble  évident  que  les  caractères  qui  différencient  I.  involutus  de 
1.  Lamarcki  correspondent  à  l'adaptation  d'un  mode  de  vie  plus  sédentaire 
pendant  lequel  les  animaux  restaient  sur  leur  valve  gauche.  Le  caractère 

(')  191a,  Ilcnry  Woods,  A  monojrraph  of  the  Cretaceous  Lamcllibranchia  of 
England,  vol.  Il,  part  VIII,  p.  829,  fig.  88   (London  Palœontographical  Society). 


—  255  — 

operculaire  de  la  valve  droite,  dû  à  la  diminution  de  sa  convexité  et  au  déve- 
loppement marginal  autour  de  la  charnière ,  confirme  cette  opinion. 

Par  ces  caractères,  on  est  amené  à  conclure  que  la  répartition  strali- 
g-raplîicpie  très  courte  pendant  laquelle  a  vécu  Inoccramus  involutus  est  due 
à  la  grande  taille  et  à  l'épaisseur  de  la  coquille  et  à  ses  caractères  spécia- 
lisés; en  eflét,  ce  fossile  se  rencontre  seulement  dans  la  zone  à  Micraster 
cor  tesludinnrmm  et  dans  la  partie  inférieure  de  la  zone  à  M.  cor  anguiimni. 

M.  Woods,  en  étudiant  une  grande  série  d' InoceraniKs  involutus  et  /.  La- 
marcki,  s'est  assuré  que  ces  deux  espèces  sont  très  voisines.  La  première 
descend  presque  certainement  de  la  seconde,  et  pour  cette  raison,  il  est 
impossible  de  maintenir  de  sous-genre  Vohùceramus  Siolicz.ha,  dont  le  type 
du  genre  était  /.  involutus '^^K 

Ce  sous-genre  tombe  en  synonymie  avec  Inoceramus  s.  str, ,  créé  par 
Parkinson  pour  /.  Lamarchi;  il  en  est  de  même  du  Cnlillus  Cuvieri  Brong. 

Il  me  reste  peu  de  chose  à  ajouter  aux  délicates  observations  de  M.  Woods , 
publiées  dans  son  intéressant  travail  sur  l'évolution  des  Inoceramus  du 
Crétacé'^'. 

Comme  le  service  de  Paléontologie  du  Muséum  possède  la  collection 
d'Orbigny,  j'ai  pensé  qu'il  serait  intéressant  de  rechercher  les  spécimens 
figurés  par  cet  auteur  dans  la  Paléontologie  française ,  et  grâce  h  l'ama- 
bilité de  MiM.  Boule  et  Thevenin,  que  je  ne  saurais  trop  remercier  de  leur 
obligeance ,  j'ai  pu  examiner  les  Inocérames  de  cette  collection. 

La  figure  d'/.  involutus  Sovv. ,  donnée  par  d'Orbigny  (i  846 ,  Paléontologie 
française,  terrain  crétacé,  LameUibranches ,  p.  620,  pi.  /ti3)  reproduit 
assez  exactement  le  spécimen  de  sa  collection  provenant  des  environs  de 
Sens  (Yonne).  L'échantillon  figuré  est  un  moule  silicifié  de  la  valve  gauche, 
dont  l'intérieur  est  constitué  par  un  silex  de  la  craie ,  et  bien  reconnaissable 
aux  cassures  du  silex  reproduits  sur  la  figure  2.  Il  reste  à  peine  quelques 
fragments  de  test  qui  permettent  de  reconnaître  vaguement  son  ornemen- 
tation. En  somme,  les  figures  de  d'Orbigny  ont  été  fortement  restaurées. 
La  valve  droite  de  la  figure  1 ,  qui  n'existe  pas  sur  l'original ,  est  une  res- 
tauration complète ,  représentant  une  valve  presque  plate  avec  des  plis  con- 

(^)  Dans  un  travail  récent  (Etudes  de  paléonlolojjio  tunisienne,  II,  Gaslropodee 
et  Lamellibranches  des  terrains  crétacés,  Direction  générale  des  travaux  imhhcs , 
carte  géologique  de  la  Tunisie,  1912,  4°,  352  p.,  28  pi.),  M.  Pervinquière  consi- 
dère Volviceramus  Stol.  comme  im  bon  sous-genre,  peut-être  un  genre  indépen- 
dant. Tout  porto  à  croire  que  l'autour  n'a  pas  eu  connaissance  du  travail  de 
M.  Woods,  publié  également  en  1912 ,  car  il  dit:  «  L'étude  des  Inocérames  reste 
à  faire  entièrement.  Je  ne  l'entreprendrai  pas  ici,  car  tout  travail  sera  vain  aussi 
longtemps  qu'on  n'aura  pas  précisé  les  types  do  Parkinson,  Mantell,  Sowerby,  etc.  w 
Nous  possédons  maintenant  cette  étude  avec  les  ouvrages  de  M.  Woods. 

(^'  1919,  Henry  Woods,  The  évolution  of  Inoceramus  in  the  Cretaceous  period 
[Quart.  J.  of  Geol.  Soc.  London,  LXVIIl,  p.  1-20). 


—  256  — 

cenlriques  assez  épais  :  eiie  s'éloigne  beaucoup  de  la  même  valve  d7.  La- 
marcki;  étant  trop  aplatie,  elle  donne  une  idée  peu  exacte  de  la  valve  droite 
d7.  invohitus;  de  plus,  l'ornementation  de  la  valve  gauche  pour  être 
véritable,  devrait  montrer,  comme  les  spécimens  originaux  figurés  dans 
Palœontographical  Society,  des  stries  d'accroissements  légèrement  plus  gros- 
sières que  celles  reproduites  sur  les  figures  de  la  planche  4i3. 

D'Orbigny  dit  que  rrM.  Beaiidouin  de  Solène  l'a  rencontrée  dans  l'étage 
sénonien  des  environs  de  Sens  (Yonne)^.  D'après  son  aspect,  ce  moule 
sihceux  n'a  pas  dû  être  trouvé  en  place  dans  la  craie,  il  doit  vraisem- 
blablement provenir  de  Vargile  à  silex  des  auteurs,  mais  sans  qu'on  puisse 
préciser  s'il  s'agit  de  la  craie  dècnlcifiée  sur  place  ou  bien  des  cailloutis  â 
silex  re^nanié  postérieurement. 

Les  fossiles  de  la  planche  h  i  a  nommés  Inoceramus  Lnmarchi  par  d'Or- 
bigny  n'ont  malheureusement  pu  être  retrouvés  dans  les  collections  :  ce 
qui  est  tout  à  fait  regrettable,  comme  on  va  le  voir,  car  ils  empêchent  de 
tirer  au  clair  un  point  litigieux.  Je  suis  donc  réduit  à  discuter  les  figures, 
sans  apporter  d'observations  précises  de  la  vue  des  échantillons  repré- 
sentés. Examinons  tout  d'abord  les  figures  i  et  2 ,  qui  représentent  la 
même  valve  ff supérieure ^  ou  droite,  vue  par  la  face  externe  et  par  le 
crochet.  Cette  coquille  correspond  tout  à  fait  à  la  figure  9^  de  M.  Woods 
[Cretaceous  Lamellibranchia)  qui  est  un  /.  tnvolutus  Sow. ,  et  s'éloigne 
énormément  de  toutes  les  valves  droites  d'/.  Lamarcki.  C'est  aussi  l'opi- 
nion de  M.  Woods. 

Quant  à  la  figure  3  de  la  même  planche ,  je  ne  l'interprète  pas  de  la 
même  façon  que  mon  savant  confrère ,  qui  la  considère ,  avec  les  figures  1 
et  9  ,  comme  un  /.  involulus  Sow. 

En  efiet,  d'Orbigny  a  représenté  une  valve  gauche  (fig.  3)  presque  en 
connexion  avec  la  valve  droite  de  la  figure  9.  Or  il  est  nettement  visible 
que  ces  deux  valves  appartiennent  à  deux  coquilles  difféi^enles ,  bien  qu'elles 
donnent  l'impression  d'être  presque  équivalves.  Il  semble  qu'il  s'agisse, 
au  contraire ,  de  deux  valves  n'appartenant  pas  à  la  même  espèce  :  d'abord , 
l'incurvation  des  crochets  nettement  différents,  ne  se  correspondant  pas 
face  à  face,  comme  dans  tous  les  Inocérames  en  connexion;  de  plus,  à 
chaque  extrémité  du  plateau  cardinal  de  la  figure  9 ,  il  existe  un  pli  ren- 
trant, qui  ne  figure  pas  sur  la  valve  gauche  (fig.  3)  dont  les  prolonge- 
ments du  plateau  cardinal  sont  droits.  C'est  là  un  point  important.  Or, 
d'après  ce  qui  vient  d'être  dit  plus  haut,  la  valve  droite  (fig.  9)  est  un 
7.  involutus  Sow.  Quant  à  la  valve  gauche,  elle  ne  possède  ni  l'incurvation 
générale  de  la  coquille ,  ni  le  crochet  recourbé  en  spirale  de  1'/.  involutus 
Sow. ,  les  plis  d'accroissement  et  les  areas  antérieures  et  postérieures  sont 
beaucoup  plus  développés  que  dans  cette  espèce.  Elle  se  rapprocherait 
plutôt,  autant  qu'on  peut  juger  de  la  forme  générale  par  la  figuration, 
d'une  variélé  d'Inoceramus  Lamarcki.  Elle  n'offre  pas  la  gibbositë  de  la  va- 


—  257  — 

liélé  Brongnarli  Manl.  Par  le  développement  de  la  coquille  prolongeant  le 
plateau  cardinal ,  et  par  les  plis  d'accroissement  concentriques  assez  déve- 
loppés, il  conviendrait  peut-être  de  rapprocher  cette  valve  gauche  d'un 
jeune  échantillon  d'/.  Lamarcki  var.  Cuvieri  Sow. 

Je  donne  cette  attribution  sous  toute  réserve,  car  l'épaisseur  du  test  pa- 
raît moins  grande  que  dans  la  plupart  des  débris  qu'on  est  habitué  à  rap- 
porter à  cette  variété.  La  prudence  engagera  les  paléontologistes  à  n'utiliser 
cette  figure  3  qu'avec  la  plus  grande  circonspection. 


Sur  un  ÉcHANTiiLoy  o'Inoceramijs 

PROVENANT    DE    LA    CRAIE    BLANCHE    DU    PaS-DE- CaLAIS 

ET  SUR  LA   SÉRIE  DES    PHlhoMÈyES   GEOLOGIQUES 

DONT  IL   A   CONSERVÉ  LES   TRACES. 

Note  de  M.  le  Professeur  Stanislas  Meunier. 

Si  j'ai  demandé  à  M.  Jodot  de  vouloir  bien  étudier  l'échantillon  dlnocc- 
rnimis  dont  il  vient  de  nous  donner  une  si  intéressante  description,  c'est 
que  cette  coquille  m'avait  paru  présenter  un  autre  titre  à  notre  attention. 
Elle  ofl're  en  effet  les  traces  d'une  série  de  phénomènes  mécaniques  et  chi- 
miques qui  lui  constituent  une  histoire  relativement  compliquée. 

11  s'agit  d'une  valve  gauche  ou  plutôt  d'un  fragment  de  cette  valve  com- 
prenant une  partie  de  la  charnière  et  à  laquelle  est  encore  adhérente  une 
petite  portion  de  la  valve  opposée  :  cet  échantillon  provient  du  terrain  sé- 
nonien,  zone  à  Micraster  cor  tesUidinarhim  (M.  decrpiens)  faisant  partie  des 
régions  supérieures  du  système  crétacé.  La  craie ,  fort  analogue  à  la  boue 
dite  à  ghhigérinos  des  temps  actuels ,  s'est  déposée  sous  une  profondeur 
notable  d'eau  et  elle  a  empâté  des  débris  organiques  de  catégories  très 
diverses,  (^es  débris ,  empâtés  dans  le  sédiment ,  ont  partagé  la  fortune  de 
celui-ci  et  ils  ont  avec  lui  été  recouverts  de  sédiments  plus  récents  a|)par- 
tenant  aux  niveaux  les  plus  élevés  de  la  craie,  zones  à  Micraster  cor  an- 
gitinum,  puis  à  Ananchijtes  gibha  et  A.  ovala ;  l'ensevelissement  sous  les 
dépôts  stratifiés  a  pu  se  continuer  pendant  l'ère  danienne  (ou  du  calcaire 
pisolithique),  et  vraisemblablement  pendant  le  début  des  temps  tertiaires  : 
dépôt  des  sables  inférieurs  dits  thanétiens,  y f  résiens  et  d'une  façon  générale 
du  Soissonnais.  Au  cours  de  cette  excursion  en  profondeur,  la  craie  a  eu 
à  subir  l'action  très  compliquée  des  eaux  qui  n'ont  pas  cessé  de  circuler 
dans  sa  masse  et  que  leui-  température,  réglée  par  le  degré  géothermique, 
douait  d'une  activité  chimique  appréciable.  Il  en  est  résulté  que  le  calcaire 
d'abord  terreux  et  pourvu  souvent  d'une  structure  organique  a  rr travaillée; 
souvent  il  a  plus  ou  moins  cristallisé  et  il  s'est  fait  dans  sa  substance  des 


—  258  — 

dépôts  de  minéraux  comme  a  été  faite  la  concrétion  des  rognons  de  silex 
qne  tout  le  monde  connaît. 

Ces  réactions  et  les  dissolutions  qui  les  ont  nécessairement  accompagnées 
ont  enlevé  à  la  craie  une  partie  de  sa  substance  oiiginelle,  c'est-à-dire  lui 
ont  fait  perdre  une  fraction  de  son  volume.  Le  tassement  qui  en  est  résulté 
a  produit  sur  les  fossiles  de  dimensions  notables,  comme  les  valves  d'Ino- 
ceramus,  des  pressions,  des  torsions  et  bientôt  des  fractures  ;  même,  les  dé- 
bris se  sont  souvent  écartés  les  uns  des  autres .  et  c'est  ainsi  qu'aux  environs 
de  Lille  un  lit  de  craie,  dit  banc  des  soies  dans  le  langage  des  mineurs, 
est  rempli  de  fragments  du  mollusque  qui  nous  occupe  et  qu'on  prendrait 
à  première  vue  pour  des  tessons  de  poteries.  Par  le  même  mécanisme,  les 
fragments  se  concassaient  à  leur  tour,  et  c'est  ce  qui  est  arrivé  d'une  ma- 
nière très  évidente  pour  notre  échantillon.  Il  est  traversé  en  tous  sens  de 
fines  fissures  qui  s'entre-croisent  sous  des  angles  très  variés  et  qui  lui 
donnent  l'aspect  d'une  faïence  qu'on  aurait  raccommodée. 

Quant  à  la  matière  qui  a  opéré  cette  soudure,  c'est  de  la  silice  mainte- 
nant passée  à  l'état  de  silex  compacte  ou  pierre  à  fusil,  et  il  est  très  intéres- 
sant de  saisir  sur  le  fait  l'époque ,  très  postérieure  à  celle  du  dépôt  de  la 
craie,  où  les  silex  se  sont  isolés.  C'est  un  détail  que  certains  auteurs  ont  mé- 
connu en  traitant  de  la  formation  de  ces  silex  et  qui  a  un  vif  intérêt  an 
point  de  vue  général. 

On  remarque  aussi  que  ce  silex  qui  s'est  si  complètement  substitué  à  la 
craie,  dont  il  a  du  reste  conservé  la  structure  de  la  matière  la  plus  précise, 
ne  s'est  pas  comporté  de  même  vis-à-vis  du  calcaire  constituant  le  test  du 
Mollusque.  Celui-ci ,  en  beaucoup  de  régions,  a  conservé  intacte  sa  compo- 
sition primitive. 

Cependant  en  certains  points  il  a  subi  de  sou  côté  une  épigénie  des  plus 
caractérisées ,  et  c'est  également  de  la  part  d'une  matière  siliceuse  qu'il  l'a 
éprouvée.  Mais  cette  fois  la  matière  siliceuse,  qu'on  peut  isoler  à  l'aide  d'un 
acide  et  examiner  au  microscope ,  n'est  plus  du  silex  ni  même  du  cristal  de 
roche  auqiiel  passe  si  souvent  le  silex ,  comme  au  dernier  terme  des  étapes 
de  sa  déshydratation.  C'est  une  silice  fibreuse  à  classer  dans  l'espèce  liilécite 
dont  les  propriétés ,  étuthées  par  Munier  Chalmas  et  par  Michel  Lévy,  sont 
si  particulières. 

Il  faut  mentionner  en  outre ,  pour  donner  une  idée  des  réactions  qui  se 
sont  succédé  autour  de  notre  valve  d'Inocérame ,  la  prodigieuse  abondance 
avec  laquelle  des  orbicules  siliceuses  de  très  petites  dimensions  se  sont 
multipliées  à  sa  surface  de  façon  à  donner  l'idée  de  quelque  éruption 
pustuleuse. 

Tout  nous  conduit  à  penser  que  ces  dépôts  siliceux  ne  se  sont  produits 
que  pendant  le  séjour  de  notre  fossile  à  des  profomleiu-s  compatibles  avec 
l'exercice  des  activités  qualifiées  de  batliydrique.  Il  est  arrivé  un  moment 
où  les  couches  qui  nous  intéressent  ont  été  comprises  dans  un  de  ces  dé- 


—  259  — 

placements  verticaux,  complémentaire  de  l'affaissement  lent  que  nous  dé- 
crivions tout  à  l'heure,  et  alors  d'autres  péripéties  se  sont  produites.  Peu 
à  peu,  le  massif  stratifié  exposé  par  sa  partie  supérieure  à  l'érosion  atmo- 
sphérique s'est  lentement  décapé  :  il  a  perdu  d'abord  les  sables  du  Soisson- 
nais  qui  le  couronnaient,  puis  les  couches  daniennes,  et  la  craie  a  été  dis- 
soute partiellement  par  la  pluie.  Nous  la  voyons  dans  cet  état  dans  bien 
des  localités  autour  de  Boulogne  et  par  exemple  à  Wizerne,  et  alors  la  sur- 
face dénudée  de  la  roche  crayeuse  s'est  recouverte  d'une  couche  plus  ou 
moins  épaisse  de  ses  résidus  de  dissolution  dans  la  solution  étendue  de  gaz 
carbonique  que  constitue  l'eau  de  pluie.  Ces  résidus  constituent  le  lerrain 
superficiel  de  la  craie,  appelé  encore  Yargile  à  silex,  et  c'est  dans  celle-ci  que 
notre  échantillon  a  été  ramassé,  alors  qu'il  attendait  la  pulvérisation  à  la- 
quelle il  n'aurait  pas  échappé  longtemps  à  la  surface  du  sol  et  qui  aurait 
remis  en  circulation  les  éléments  calcaires  et  siliceux  qui  le  constituent. 
M.  l'abbé  Collet,  à  qui  je  le  dois  et  que  j'en  remercie  sincèrement,  l'a  mis 
à  l'abri  de  cette  destinée  au  moins  pour  un  petit  moment  et  jusqu'à 
l'époque  plus  ou  moins  éloignée  où  il  sera  de  nouveau  en  proie  aux  trans- 
formations qui  font  la  base  de  tous  les  phénomènes  géologiques. 


Excitabilité  Électrique  de  la   Vorticelle, 
PAR  M.  Louis  Lapigque. 

Les  Vorlicelles  sont  excitables  par  le  courant  électrique,  on  l'a  constaté 
depuis  longtemps;  si  on  fait  passer  l'onde  induite  d'une  bobine  de  Ruhm- 
korff  dans  l'eau  qui  les  baigne,  on  voit,  en  un  clin  d'œil,  une  rétraction 
totale  de  i'Infusoire  :  la  collerette  rentre  dans  la  masse  somatique  qui 
prend  la  forme  sphérique,  et  le  pédoncule  se  raccourcit  en  tire-bouchon  à 
une  toute  petite  longueur. 

Il  m'a  semblé  intéressant  d'étudier  en  détail  cette  excitabilité.  Pour  la 
physiologie  générale,  il  est  souvent  précieux  de  pouvoir  opérer  sur  un 
objet  unicellulaire ;  mon  prédécesseur  Rouget,  par  exemple,  a  longuement 
observé  la  Vorticelle  en  v.ue  d'expliquer  la  contractilité.  Pour  la  physiologie 
comparée,  il  y  avait  à  rechercher  si  on  retrouverait  sur  un  Protozoaire  les 
lois  de  l'excitation  électrique  qui  s'appliquent  à  tous  les  tissus  des  Méta- 
zoaires, comme  je  l'ai  constaté  au  cours  de  ces  dix  dernières  années'*'. 

(''  Je  n'ai  trouvé  aucune  recherche  précise  sur  l'excitabilité  électrique  des  Infu- 
soires.  Ce  que  Verworn  (in  Physiologie  générale)  désigne,  après  Kiihne,  sous  le 
nom  dCexciLalion  galvanique  pour  ces  êtres  est,  en  réalité,  une  chose  toute  diffé- 
rente. 


—  260  — 

Vertébrés,  Mollusques  ou  Crustacés ,  gastrocnémien  ou  cœur  ou  estomac 
de  Batracien ,  pince  ou  queue  de  Décapode ,  pied  ou  manteau  de  Gastéro- 
pode  ou  d'Acéphale,  tout  organe  est  sensible  au  courant  électrique  suivant 
des  conditions  identiques,  sauf  une  question  de  rapidité  caractéristicjue  du 
tissu  considéré;  et  pour  tous  les  tissus  contractiles  on  peut  exprimer  les 
faits  par  une  même  formule  mathématique,  où  le  temps  est  alïécté  d'un 
coefficient  spécial  à  chaque  tissu.  Les  nerfs  sont  soumis  à  la  même  loi  d'ex- 
citation, non  seulement  les  nerfs  moteurs,  y  compris  les  vaso-moteurs, 
mais  encore  les  nerfs  sensitifs  et  les  nerfs  inhibiteurs.  Cette  constance  de  la 
loi  marque  l'unité  du  phénomène,  l'identité  partout  du  processus  physico- 
chimique par  lequel  l'électricité  devient  un  excitant.  Ce  processus  est-il 
encore  le  même  chez  les  Protozoaires?  La  Vorlicelle  est  tout  indiquée 
pour  ces  recherches ,  en  raison  de  sa  réaction  très  nette  ;  elle  obéit  en  effet 
à  la  loi  du  fftout  ou  rien"  suivant  l'expression  consacrée  depuis  les  travaux 
de  Marey  sur  i'excitabilité  du  cœur.  L'excitation  peut  être  trop  faible,  et 
alors  il  n'y  a  aucune  réponse  ;  mais  dès  qu'elle  est  suffisante ,  elle  provoque 
la  rétraction  brusque  et  complète;  pas  de  nuance,  pas  de  gradation  dans 
l'efficacité;  la  détermination  du  seuil ,  c'est-à-dire  de  l'excitation  juste  efficace 
(excitation  liminaire),  est  ainsi  précisée  sans  discussion'^'. 

Il  y  a  seulement  à  ne  pas  se  laisser  tromper  par  les  contractions  en 
apparence  spontanées  qui  se  produisent  de  temps  en  temps.  La  répétition 
tles  essais  suffit  à  éliminer  l'erreur  qui  serait  produite  par  la  coïncidence 
approximative  entre  une  excitation  inefficace  et  une  contraction  spontanée. 

J'ai  fait  avec  M.  Fauré-Fremiet  une  série  d'expériences  sur  Vovlicella  cnm- 
pmiula.  Le  dispositif  était  le  suivant. 

Les  Infusoires  sont  disposées  sous  le  microscope  entre  lame  et  lamelle 
dans  de  l'eau  de  fontaine;  en  maniant  sous  la  loupe  avec  une  pince  le  brin 
d'algue  qui  leur  sert  de  support,  on  peut  les  orienter  à  peu  près  comme 
l'on  veut.  Le  courant  est  amené  par  deux  languettes  d'étain  laminé  (papier 
à  chocolat),  qui  se  terminent  sous  la  lamelle  en  face  l'une  de  l'autre  par 
deux  sections  rectilignes  égales  et  parallèles.  Les  lignes  de  courant  vont 
ainsi  en  ligne  droite  d'une  électrode  à  l'autre  à  travers  l'eau  suivant  une 

(•)  Cette  loi  du  fftout  ou  ricnn  ne  constitue  pas  une  paiiicularilé  classant,  d'une 
part,  le  myocarde  des  Vertébrés  et  le  style  de  la  Vorticelle,  d'autre  part,  la  libre 
striée  des  muscles  volontaires  des  Vertébrés.  Je  me  suis  convaincu  récemment 
que  le  classique  gastrocnémien  de  la  Grenouille,  par  exemple,  rentre  dans  la  loi 
du  «tout  ou  rien»  à  la  condition  de  considérer  Télément  contractile  qui  est  com- 
parable au  style  de  la  Vorticelle,  à  savoir  la  fibre  musculaire  et  non  pas  le 
complexe  visible  à  rœil  nu  que  nous  appelons  un  muscle,  constitué  par  des  mil- 
liers de  ces  libres.  Cette  opinion  a  été  avancée  par  Keith  Lucas  en  igoT),  reprise 
avec  de  nouvelles  preuves  par  lui  en  190g  et  par  Mines  en  1918  (Journal  nf 
Physiolugij).  Des  observations  d\m  ordre  tout  diflérenl  et  que  je  me  propose  de 
publier  prochainement  m'amènent  à  la  même  conclusion. 


—  261  — 

direction  bien  dëtermine'e.  On  fait  des  passages  de  courant  très  brefs  et 
nettement  limites,  au  moyen  d'un  pendule  spécial;  l'intensité  est  réglable 
en  empruntant  à  une  batterie  d'accumulateurs,  au  moyen  d'un  réducteur 
de  potentiel ,  une  force  électromotrice  plus  ou  moins  grande. 

Voici  les  faits  que  nous  avons  observés. 

1°  Direction  du  courant.  —  Le  courant  électrique  n'agit  qu'autant  qu'il 
est  longitudinal  par  rapport  au  style.  Quand  une  Vorticelle  est  bien  étalée 
parallèlement  aux  sections  des  électrodes,  c'est-à-dire  perpendiculairement 
au  courant,  il  est  pratiquement  impossible  d'obtenir  une  contraction. 
Quand  on  a  un  bouquet  d'Infusoires  disposés  en  éventail  et  qu'on  fait 
croître  graduellement  une  série  d'excitations  parties  de  plus  bas  que  le 
seuil ,  on  voit  régulièrement  que  les  individus  orientés  directement  d'une 
électrode  sur  l'autre  répondent  les  premiers;  puis,  sous  des  excitations 
successives  toujours  croissantes ,  on  obtient  graduellement  la  contraction 
d'individus  orientés  suivant  des  angles  de  plus  en  plus  grands  avec  cette 
direction.  Il  ne  peut  être  question  de  coïncidences  fortuites  entre  la  posi- 
tion et  l'excitabilité  individuelle ,  d'abord  à  cause  du  nombre  des  coïnci- 
dences; et  puis,  si  un  individu,  primitivement  orienté  suivant  un  certain 
angle  se  développe,  après  contraction,  sous  un  angle  différent,  il  se  com- 
porte alors  en  raison  de  celte  position  nouvelle. 

Chez  les  Métazoaires ,  il  est  établi  que  le  courant  n'agit  que  suivant  la 
direction  longitudinale  des  libres  soit  musculaires ,  soit  nerveuses. 

2°  Sens  du  courant.  —  Dans  cette  direction  longitudinale,  il  y  a  lieu  de 
tenir  compte  de  la  polarité. 

Quand  le  pôle  négatif  est  du  côté  de  la  masse  somatique  contenant 
le  noyau,  il  faut,  toute  cbose  égale  d'ailleurs,  une  intensité  sensiblement 
deux  fois  plus  faible  que  si  le  courant  est  tourné  dans  le  sens  contraire. 

Sur  les  Métazoaires,  il  y  a  une  loi  de  polarité  très  nette,  qui  porte  le 
nom  de  Pfliiger:  l'excitation  naît  à  l'électrode  par  laquelle  sort  le  courant, 
à  la  cathode^^K  Par  suite,  l'intensité  nécessaire  est  d'autant  plus  petite,  toute 
chose  égale  d'ailleui's,  que  cette  catode  est  à  plus  petite  surface,  que  la 
densité  du  courant  y  est  plus  grande;  la  densité  à  l'autre  électrode,  à 
ï anode,  n'importe  pas  pour  l'excitation  de  fermeture. 

Pour  la  Vorticelle,  l'assimilation  n'est  pas  immédiatement  possible; 
d'abord,  il  n'y  a  point  d'électrodes;  l'objet  excitable  est  plongé  dans  un 
milieu  dont  la  conductivité,  selon  toule  vraisemblance,  est  plus  faible  que 

('^  Toutes  les  prétendues  inversions  et  exceptions  à  cette  loi  sont  des  erreurs 
ou  des  apparences.  Voir  le  remarquable  travail  de  H.  Cardot,  «Les  actions  polaires 
dans  Texcitation  galvanique  du  nerf  moteur  et  des  muscles».  Thèse  de  la  Faculté 
des  Sciences  de  Paris ,  1912,  et  Annales  des  Sciences  naturelles,  t.  XVII. 


—  262  — 

la  sienne  propre;  ensuite  nous  ne  savons  pas  quel  est  le  point  où  naît 
l'excitation;  et,  en  somme,  il  s'agit  d'une  excitation  totale  de  l'organisme, 
comparable  au  point  de  vue  éthologique,  à  un  réflexe.  La  différence  même 
des  conditions  offre  là  une  matière  intéressante  à  de  nouvelles  recherches 
sur  l'excitation.  Tout  ce  que  nous  pouvons  retenir  pour  le  moment  est  que 
l'action  des  deux  pôles  n'est  pas  équivalente. 

3°  Relation  entre  la  durée  et  l'intensité  liminaires. 

Au  delà  de  2  centièmes  de  seconde,  la  durée  est  indifférente;  l'intensité 
liminaire  est  la  même  pour  2,4,6  centièmes  de  seconde  ou  davantage'"'. 

Pour  les  temps  plus  courts ,  l'intensité  doit  être  augmentée  à  mesure  que 
le  passage  est  plus  bref,  et  de  plus  en  plus  vite  à  mesure  que  le  passage 
se  raccourcit.  Voici  les  chiffres  d'une  expérience.  (Au  lieu  de  l'intensité,  on 
lit  le  voltage  liminaire  dans  chaque  cas;  la  résistance  restant  constante, 
l'intensité  lui  est  proportionnelle ,  sous  réserve  de  la  polarisation  des  élec- 
trodes, polarisation  dont  rim[)ortance  est  ici  très  faible,  étant  données  la 
brièveté  des  passages  et  la  hauteur  des  potentiels  employés.  Les  temps 
sont  exprimés  en  millièmes  de  seconde.) 

VOLTARE 
DUREE.                                                                                   LIMINAIIIE. 
DE  PASSAGE  

—  volts. 

5o,oo 10, .5 

3  1,00 10,5 

10,70 11,7 

7,10 i4,5 

3,60 18,5 

2,85 ai, 5 

2,l5 25,0 

La  relation  de  ces  deux  séries  de  nombres  pourrait  être  représentée 
d'une  façon  approximative  par  la  formule  (Hyperbole  équilatère)  dont 
floorweg,  puis  Weiss,  se  sont  servis  pour  traduire  la  durée  et  l'intensité 
liminaire  sur  les  nerfs  et  les  muscles  de  l'Homme  et  de  la  (irenouille.  Mais 
pour  ceux-ci  également,  la  formule  hyperbolique  est  approximative  et  les 
expériences  donnent,  comme  je  l'ai  montré,  certains  écarts  systématiques. 
On  retrouve  les  mêmes  écarts ,  d'une  façon  générale ,  chez  les  Métazoaires  ; 
ce  sont  encore  les  mêmes  qu'on  retrouve  ici  dans  les  expériences  sur  la 
Vorticeile.  La  loi  l'éelle  du  phénomène  est  donc  identique. 

h"  Chronaxie.  —  H  y  a  chez  les  Métazoaires  une  vitesse  caractéristique 
du  processus  d'excitation  dans  chaque  cas  particulier,  ou,  réciproquement, 

(')  On  ne  pouvait  pas,  dans  ie  dispositif  de  nos  expériences,  prolonger  beau- 
coup ia  durée  du  passage,  à  cause  de  nos  électrodes  en  étain,  qui  auraient  fourni 
des  produits  d'électroiyse  toxiques  ;  peu  importe ,  du  moment  qu'on  a  atteint  la 
limite  où  la  durée  ne  compte  plus. 


—  263  — 

ce  qui  revient  au  même,  il  y  a  une  certaine  valeur  particulière  de  la  dure'e 
une  constante  de  temjis,  comme  disent  les  physiciens,  qui  caractérise  un 
lissu  excitable.  J'ai  proposé  comme  mesure  de  cette  grandeur  la  durée  de 
passage  pour  laquelle  il  faut  juste  doubler  l'intensité  (ou  le  voltage)  suffi- 
sant pour  les  temps  longs  indifférents.  Cette  durée  caractéristique  que  j'ai 
appelée  chronnxie  varie  en  général ,  pour  les  muscles ,  avec  le  temps  qu'ils 
mettent  à  se  contracter.  Elle  est,  par  exemple,  de  trois  dix  millièmes  de  se- 
conde pour  les  muscles  rapides  de  la  Grenouille,  de  deux  centièmes  de  seconde 
jiour  le  ]iied  de  l'Escargot.  Elle  peut  atteindre  et  dépasser  la  seconde  sur 
les  muscles  lisses  (estomac  de  Grenouille).  Il  y  a  lieu  de  déterminer  une 
chronaxie  pour  l'excitabilité  du  style  de  la  Vorticelle.  A  la  température  or- 
dinaire ,  on  la  trouve  égale  à  deux  ou  trois  millièmes  de  seconde  :  c'est  ce 
que  l'on  peut  voir,  par  exemple ,  dans  les  chiffres  de  l'expérience  ci-dessus. 
A  titre  de  comparaison,  disons  que  c'est  à  peu  près  la  chronaxie  de  la 
pince  de  l'Ecrevisse. 

5"  Action  de  la  tetnpératun'.  —  Au  moyen  d'une  j)laline  à  circulation 
d'eau  (platine  de  Pfeffer),  on  peut  varier  et  régler  à  volonté  la  tenqiéra- 
ture  de  la  préparation.  Si  on  mesure  l'excitabilité  de  la  Vorticelle  à  deux 
tenq)éi'atures  différentes,  on  observe  une  variation  systématique.  Si  la  tem- 
péi-ature  augmente,  on  voit,  d'une  part,  que  l'intensité  nécessaire  pour 
les  temps  longs  (rhcobase)  augmente;  d'autre  [)art,  que  la  chronaxie  di- 
minue. Exemple  : 

A  7°  Rhéobase  8,5  —  Chronaxie  3,5. 

A  i6°,5  Rhéobase  lo  —  Chronaxie  i,8. 

La  chronaxie  a  doublé,  à  peu  près,  dans  un  intervalle  de  io°. 

C'est  exactement  ce  que  l'on  observe  chez  les  Métazoaires'''. 

En  résumé ,  s'il  y  a  encore  un  certain  nombre  de  comparaisons  à  réaliser, 
notanmient  sur  l'action  des  coui'ants  progressifs,  les  points  acquis  pa- 
raissent déjà  suffisants  pour  affu'mer  que  le  processus  d'excitation  élec- 
trique chez  le  Protozoaire  étudié  est  le  même  que  chez  les  Métazoaires 
en  général. 

C   L.  et  M.  Lapicque  et  G.  Filon,  Soc.  de  Biolngie,  1910. 


SOMMAIRE. 

Pag-es. 

Actes  administratifs.  —  Décès  de  M.  Pierpont  Morgan,  Associé  du  Muséum, 
et  de  M.  L.  Henry,  ancien  Jardinier  en  chef.  Correspondant  du 
Muséum.  —  Congé  accordé  à  M.  Caille,  Chef  do  carré  au  Muséum. 
—  Délégation  de  M.  Menegaux,  Assistant  de  la  cliairede  Mammaiogie 
et  d'Ornithologie,  pour  représenter  le  Muséum  à  l'Exposition  inter- 
nationale d'Ornithologie  de  Liège.  —  Nomination  de  M.  Waterlot 
comme  Correspondant  du  Muséum i6g  et  i"o 

Correspondance.  —  Lettre  du  sergent  télégraphiste  Louis  Girard  adressée 
de  Gao  (Haut-Sénégal-Niger),  relative  à  la  destruction  des  Girafes. 
— -  Lettre  de  la  Société  anonyme  Sciama  relative  à  l'institution  d'un 
prix  destiné  à  provoquer  l'élevage  des  Aigrettes ino 

Communications  : 

Prince  Ernest  d'Arenberg  et  R.  Anthony.  Contribution  à  l'étude  du  régime 

alimentaire  des  Oiseaux  de  l'Archipel  des  Fœroé in3 

R.  Despax.  Sur  une  collection  de  Reptiles  et  de  Ratraciens  rassemblée  par 

le  D'  Legendre  dans  les  Marches  thibétaines in  g 

—  Sur  une  larve  de  Megalobatrachus  Tschud.  de  provenance  chinoise..  .  .      i83 

E.  SoLLACD.  Nouvelles  observations  sur  les  Crevettes  du  genre  Campylo- 
notus  Rate  {=  Anchistiella  A.  M.-E.),  type  d'une  nouvelle  famille 
de  Caridea  :  les  Campyhnotidœ.  [  Figs.  ] 1 8  '4 

P.  Lesne.  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles.  —  11.  Les  Dolichobostrychus 

et  Parabostrychus  indo-malais.  [Figs.] 100 

E.  GouNELLE.  Chasses  de  M.  E.-R.  Wagner,  Correspondant  du  Muséum, 
dans  les  Provinces  du  Nord  de  la  République  Argentine.  —  Céram- 
bycides  nouveaux.  [PI.  V  et  figs.] igS 

M.  Pic.  Collections  recueillies  par  MM.  Alluaud  et  Jeannel  dans  l'Afrique 
Orientale.  —  Diagnoses  préliminaires  de  Coléoptères,  Malachides, 
Dasytides,  Hylophilides 281 

G.  Renard.  Observation  nouvelle  sur  le  Scarabeens  sacer  L.  :  un  acte  ré- 
fléchi. [PL  VI] 333 

L.  Germain.  Contributions  à  la  Faune  maiacologique  de  l'Afrique  Équato- 

riale.  —  XXXVI.  Unio  (Nodularia)  Jeanneli  Germ.  nnv.  sp 235 

Fr.  Pellegrin.  Les  Collections  botaniques  rapportées  par  le  D''  G.  Debeaux 

de  l'Afrique  Occidentale  Française 286 

H.  Poisson.  Note  sur  le  Chou  do  Kerguelen.  [PL  VII  et  fig.] a  Ai 

{Voir  la  suite  à  la  page  4  de  la  couverture.) 


p.  Haiuoï.  Localités  nouvelles  de  Champignons  rafes  ou  intéressants  pour 

la  Flore  française* 2^3 

Aug.  Ghetalier.  Le  Jardin  botanique  d'Eala  (Congo  belge) sBo 

Paul  JoDOT.  Quelques  remarques  sur  Inoceramus  involutus  Sow.  du  Crétacé 

supérieur 356 

St.  Mednier.  Sur  un  échantillon  à' Inoceramus  provenant  de  la  craie  blanche 
du  Pas-de-Calais  et  sur  la  série  des  phénomènes  géologiques  dont  il 
a  conservé  les  traces 357 

L.  Lapicque/  Excitabilité  électrique  de  la  Vorticelle «      aSg 


BULLETIN 


DU 


MUSEUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


REUNION   MENSUELLE   DES  NATURALISTES   DU  MUSÉUM 


Ç      ANNEE   1913 


N°  5 


PARIS 

IMPRIMERIE  NATIONALE 


MDCGGCXII 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  vouloir  bien  se  rappeler  que 
retendue  des  notes  insérées  dans  le  DuUelin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulklin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
chés des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  que  leurs  manuscrits. 

SOCIÉTÉ 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


.    *  I.   But  et  composition  de  la  Société. 

Article  i'hesuer. 

I/Associaliou  dite  Société  des  Amis  du  Muséum  national  d'histoire  nalu- 
relie,  fondée  en  1907,  a  |)oni'  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cel  élablissemont,  d'enrichir  ses  collections,  uiénagcries,  laboratoiios. 
serres,  jardins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientifiques  et 
renseignement  qui  s'y  rattachent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

AUTICLE  0. 

L'Association  se  compose  de  Membres  tilulaires,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs,  qui  doivent  être  agi"ëës  par  le  Conseil  d'administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  faut  payer  une  cotisation  annuelle  d'au 
moins  10  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
lixè  de  i5o  fra.ncs. 

Pour  être  Membre  donateur,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
5oo  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  flancs  par  an. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
ou  des  objets,  meubles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs <'^ 

(')  S'adresser  pour  les  versements  à  M.  Pierre  Masson,  trésorier  de  l'Association, 
120,  boulevard  Saint-Germain. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM    NATIONAL   DHISTOIRE   NATURELLE. 


ANNEE    1913.  —  N"  5 


NEW 


BOTAiN 

14r  REUNION   DES  NATURALISTES  DU  MUSEUM.  qahd^ 

27    MAI  1913. 

.-ao  J- 

PRÉSIDENCE  1)E  M.  EDMOND  PERRIER, 

DIRECTEOR    DC    MUSEUM. 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  annonce  que  le  Muséum  a  reçu  en  don  de 
M"'"  Le  BissoNiVAis  une  collection  d'un  millier  d'aquarelles  (919) 
représentant  des  Champignons  exécutées  par  son  mari  le  Chel"  de 
Bataillon  Le  Bissonnais  ;  elles  ont  une  réelle  valeur  au  point  de  vue 
de  Tart  et  de  Texactitude;  il  exprime  tous  ses  remerciements  à  la 
généreuse  donatrice. 

M.  LE  Président  donne  la  parole  à  M.  H.  Poisson,  Préparateur 
à  la  Chaire  de  culture,  qui  donne  connaissance  des  floraisons  in- 
téressantes d'Orchidées  qui  se  sont  produites  dans  les  serres  et  les 
met  sous  les  yeux  de  l'assistance  par  d'excellentes  projections. 


M.  LE  Président  donne  ensuite  îa  parole  à  M.  Humbert,  Boursier 
du  Muséum,  attaché  au  Laboratoire  de  Physiologie  végétale,  qui 
a  accompagné  M.  Viguier,  dans  la  mission  que  ce  Botaniste  a  été 
chargé  de  faire  à  Madagascar.  Il  résume  à  grands  traits  l'itinéraire 
de  leur  voyage  en  projetant  successivement  une  série  de  photo- 
graphies représentant  les  plantes  caractéristiques  des  diverses 
régions  de  la  grande  île  qu'ils  ont  parcourues. 

Muséum.  —  six.  18 


—  26G  — 

M.  LE  Président  invile  M.  de  Gironcourt  à  vouloir  bien  entre- 
tenir la  réunion  du  dernier  voyage  qu'il  a  accompli  dans  la  Nige- 
ria et  le  Cameroun. 

Après  avoir  en  quelques  mots  indiqué  l'itinéraire  qu'il  a  suivi, 
il  s'est  attaché  particulièrement  par  des  projections  parfaites  à 
donner  des  indications  précises  sur  les  territoires  traversés,  en 
insistant  tout  particulièrement  sur  la  re'gion  des  hauts  volcans  du 
Cameroun  (9,800  à  h,ooo  mètres),  région  dont  il  s'est  attaché  à 
recueillir  les  plantes  qui  poussent  sur  les  flancs  des  cratères  pour 
enrichir  les  collections  du  Muséum. 


PRESENTATIONS  DOUVRAGES. 

M.  le  Professeur  Joubin  présente  et  offre  pour  la  Bibliothèque  du 
Muséum  l'ouvrage  de  M.  L.  Germain,  Docteur  es  sciences,  Prépara- 
teur au  Muséum  et  à  l'Institut  Océanographique,  ayant  pour  titre: 
Mollusques  de  la  France  et  des  régions  voisines,  t.  11,  Paris,  iQiS, 
2  5  pi. 

M.  le  Professeur  Lecomte  fait  présenter  le  fascicule  2  du  tome  II 
de  la  Flore  générale  de  l Indo-Chine,  publié  sous  sa  direction  (Légu- 
mineuses :  Mimosées  et  Cœsalpiniées,  par  M.  Gagnepain). 


COMMUNICATIONS. 


La  mvsculatube  pylorique  des  UrsidÉs, 

PAR  M.  H.   NkUVILLE. 

La  puissance  qu'atteint  le  développement  des  couclies  musculaires,  dans 
les  parois  de  l'antre  pylorique  des  Ours,  a  été  meulionuée  par  divers 
auteurs.  G.  Guvier  cite  cette  particularité  et  A.  Retzius  consacre  quelques 
lignes  à  sa  description  dans  le  cas  de  fOurs  brun  (U.  arotos  L.).  Les  ani- 
maux provenant  de  la  Ménagerie  du  Muséum  m'ont  permis  de  faire,  à  ce 
sujet,  quelques  observations  nouvelles. 


Muséum.  —  M.  H.  Neuvillo. 


Pl.YIII. 


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267 


— .  267  — 

La   musculature   pylorique  des  Ursidés   présente    des  variations   fort 

étendues. 

C'est  chez  l'Ours  blanc  [U.  (Thalassarctos)  marilimus  Erxleb.]  que  le  dé- 
veloppement de  cette  musculature  m'a  paru  le  plus  faible  et  le  moins  diffé- 
rent de  ce  qu'il  est,  eu  général,  chez  les  Carnivores.  Il  serait  difficile  de 
distiup'uer  ici  un  vestibule  et  un  canal  pyloriques  au  sens  étroit  de  ces  ex- 
pressions. Les  tuniques  musculaires  présentent,  dans  la  partie  de  l'estomac 
communément  désignée  sous  le  nom  d'antre  pylorique,  un  épaississement 
progressif  depuis  la  région  de  flexion  jusqu'au  sillon  duodéno-stomacal  ;  ce 
n'est  qu'au  fond  de  cet  antre  pylorique,  c'est-à-dire  vers  le  duodénum, 
que  cet  épaississement  s'accentue  et  devient  particulièrement  net.  Il  tend  à 
y  former  un  sphincter  étendu,  plat,  assez  irrégulier  (PI.  Vlll,5,  S,  fig.  i), 
dont  l'épaisseur  maxima  est  d'environ  i  centimètre  et  dont  une  partie,  plus 
saillante  que  les  autres,  s'observe  sur  la  fig.  i  (  +  ),  au  voisinage  immédiat 
du  duodénum ,  du  côté  correspondant  à  la  grande  courbure.  Aucun  bourrelet 
valvulaire  nettement  déterminé  ne  se  remarque  ici  et  il  n'y  existe  aucun 
dispositif  obturant  particulier.  L'épaisseur  de  la  muqueuse  est  un  peu  plus 
considérable,  dans  la  région  pylorique  de  l'Ours  blanc,  qu'elle  ne  l'est 
au  cardia  ou  dans  le  corps  du  viscère  ;  mais  cet  épaississement  est  sim- 
plement   conforme    aux    données    usuelles   de    la    morphologie    stoma- 
cale, tandis  que  celui  des  tuniques   musculaires  est  ici  particulièrement 
accentué. 

L'Ours  brun  présente  une  disposition  (rès  différente,  en  apparence  tout 
au  moins,  car,  en  réalité,  elle  me  semble  reproduire,  à  un  degré  d'organi- 
sation beaucoup  plus  avancé,  le  dispositif  très  simple  que  je  viens  de  décrire 
brièvement  chez  l'Ours  blanc. 

Son  estomac  possède,  du  côté  de  la  grande  courbure,  en  amont  du  sil- 
lon duodéno-pylorique,  une  sailhe  musculaire  très  développée  (-|-,fig-  a), 
formant  une  sorte  de  tampon  et  paraissant  correspondre  à  la  partie  saillante 
que  je  viens  de  signaler,  à  cette  même  place,  chez  l'Ours  blanc.  En  amont 
de  cette  saillie,  les  couches  musculaires  se  développent  en  un  sphincter 
très  net  (S,  S,  fig.  2)  dans  la  coiicavité  duquel  elle  s'applique.  Ce  sphincter 
forme  une  masse  unique  du  côté  correspondant  à  la  petite  courbure  et  se 
divise  en  deux  masses  inégales  {S  et  S')  du  côté  correspondant  à  la  grande 
courbure;  la  plus  importante  de  ces  deux  dernières  masses  musculaires 
forme,  avec  la  partie  située  à  l'opposé,  un  cercle  sphinctérien  assez  homo- 
gène {S S).  Sur  toute  la  surface  de  cet  appareil,  la  muqueuse  présente  un 
(![)aississement  plus  accentué  que  dans  le  cas  de  l'Ours  blanc.  Déjà  très 
étroite  au  niveau  du  sphincter,  la  lumière  de  ce  qui  constitue  ici  un  véri- 
table canal  pylorique  est  réduite  à  un  espace  virtuel  au  niveau  du  tampon, 
qui  est  fortement  appliqué  contre  la  partie  du  sphincter  située  du  côté  de  la 
petite  courbure.  L'occlusion  ainsi  réalisée  est  suffisante  pour  s'opposer  au 
passage  des  liquides  injectés  par  l'œsophage  ou  par  le  duodénum;  une 

18. 


—  268  — 

dilatation  énergique,  pratiquée  avec  un  instrument  rigide,  peut  seule,  sur 
le  cadavre,  venir  à  bout  de  cette  résistance. 

L'Ours  des  cocotiers  [U.  (Hclarctos)  maJayanus  Raffl.]  possède  une  mus- 
culature pvlorique  encore  plus  développée  que  celle  de  l'Ours  brun ,  l'aug- 
mentation portant  spécialement  sur  la  partie  du  spbincter  correspondant  à  la 
pi-ande  courbure,  et,  plus  particulièrement  encore,  sur  la  partie  dédoublée 
située  en  amont  de  l'anneau  sphinctérien  proprement  dit  (partie  S'  de  la 
fig.  9).  Le  plan  général  de  l'appareil  reste  fondamentalement  identique  à 
ce  qu'il  était  dans  le  cas  précédent. 

Dans  l'estomac  de  l'Ours  à  collier  dit  Ours  du  Thibet  {U.  thibetanus 
F.  Guv.),  la  musculature  pylorique  présente  un  développement  encore  plus 
considérable,  son  plan  d'organisation  restant  d'ailleurs  toujours  le  même. 
Le  tampon  pylorique  et  le  cercle  sphinctérien  s'y  délimitent  facilement,  mais 
la  partie  dédoublée  de  celui-ci  {S\  fig.  3)  devient  à  peu  près  aussi  saillante 
que  la  partie  principale  ;  toutes  deux  sont  en  outre  coalescentes.  L'épais- 
sissement  de  la  muqueuse  est  ici  encore  plus  accentuée  que  dans  les  cas 
précédents;  cet  épaississement  semble,  dans  ces  différents  cas,  propor- 
tionnel à  celui  de  la  musculature. 

Des  quatre  types  que  je  viens  de  décrire  brièvement,  le  premier,  celui 
de  l'Ours  blanc,  et  le  dernier,  celui  de  l'Ours  à  collier  du  Thibet,  doivent 
être  considérés  comme  extrêmes  et  me  paraissent  propres  à  ces  espèces  ;  je 
dois  cependant  faire  à  ce  sujet  quelques  réserves,  n'ayant  pu  observer  ce 
qui  existe  clans  certaines  formes  voisines  de  l'Ours  du  Thibet,  oii  la  même 
disposition  se  retrouve  peut-être. 

Au  type  de  l'Ours  brun  se  rattachent  les  dispositions  présentées  par  la 
plupart  des  Ursidés.  L'Ours  noir  d'Amérique  (f/.  americanus  Vdias),  l'Ours 
orné  des  Cordillères  {U.  ornatus  F.  Cuv.),  si  relativement  éloignés  qu'ils 
soient,  zoologiquement,  de  l'Ours  brun  (ils  en  sont  même  parfois  sé- 
parés génériquement,  le  premier  comme  Eimrctos  Gray,  le  second  comme 
Tremarclos  P.  Gerv.),  appartiennent  à  ce  type  moyen:  le  second  me  paraît 
toutefois  en  différer  par  quelques  détails  d'organisation  de  l'appareil  dont 
il  s'agit. 

L'examen  des  sections  macroscopiques  faites  à  travers  cet  appareil  pour- 
rait, à  la  rigueur,  suffire  à  renseigner  sur  sa  structure.  Les  libres  annu- 
laires et  les  libres  longitudinales  participent  à  la  fois  à  sa  constitution.  Les 
premières,  qui  paraissent,  en  général,  orientées  très  obliquement,  forment 
la  masse  du  sphincter  proprement  dit  ;  les  secondes  s'agencent  essentielle- 
ment en  un  muscle  situé  à  la  partie  externe  de  celui-ci,  du  côté  de  la 
grande  courbure,  et  vont  se  ramifier,  quelques-unes  en  s'incurvant,  dans 
le  tampon  pylorique.  Telles  me  semblent  être  les  dispositions  fondamen- 
tales de  cette  musculatm'e. 

Ces  dispositions  ne  me  semblent  laisser  aucun  doute  sur  le  mécanisme 
de  l'appareil  pjdorique  des  Ursidés.  L'ensemble  formé  par  le  sphincter  et  le 


—  269  — 

tampon  réalise  un  dispositif  obturant  d'une  extrême  puissance  ;  l'agence- 
ment des  libres  longitudinales,  dont  la  rétraction  doit  tendre  à  effacer  cl 
pciU-élre  même  à  faire  basculer  le  tampon,  est  de  nature  à  faire  cesser  mo- 
mentanément cet  effet  d'obturation,  et  le  renforcement  de  la  muqueuse, 
proportionnel  à  celui  de  la  musculature ,  laisse  à  penser  que  les  mouvements 
de  cet  appareil  peuvent  avoir  en  outre  un  effet  triturant,  assurément  moins 
efficace  que  celui  dont  est  le  siège  la  pylore  de  quelques  Mammifères  in- 
férieurs (Édentés),  mais  répondant  à  certaines  nécessités  du  régime  des 
Ours.  La  plupart  de  ceux-ci  sont  Omnivores.  La  trituration  des  éléments 
végétaux  ne  pouvant  s'effectuer  dans  leur  cas  comme  dans  celui  des  Herbi- 
vores, il  est  très  admissible  —  et  très  conforme  en  tout  cas  aux  données 
anatomiques  que  je  viens  de  signaler  —  que  leur  musculature  pyiori(jue 
puisse  obvier  à  cette  imperfection  ;  elle  semble  pouvoir  le  faire  à  la  fois 
en  contraignant  les  aliments  à  un  séjour  prolongé  dans  l'estomac,  en  em- 
pêchant le  passage  dans  le  duodénum  des  parties  insuffisamment  di- 
visées, et  en  achevant  au  besoin  cette  division.  La  légitimité  de  cette  in- 
terprétation est  confirmée  par  le  fait  que  l'appareil  pylorique  se  réduit  à 
un  minimum  chez  l'Ours  blanc,  dont  l'alimentation  est  essentiellement 
cai-nivore  et  l'est  probablement  même  d'une  manière  exclusive  ;  cet  appa- 
reil atteint  au  contraire  son  maximum  de  puissance  chez  certains  Ours 
d'Extrême-Orient,  pour  lesquels  le  régime  végétai  tend  à  prédominer. 

L'évolution  de  la  musculature  pylorique  paraît  enfin  suivre  celle  des 
autres  caractères  différenciant  les  divers  Ursidés.  Quelle  que  soit  la  prudence 
avec  laquelle  un  fait  anatomique  d'un  ordre  aussi  spécial  doive  être  envisagé 
au  point  de  vue  de  ses  rapports  avec  la  descendance  et,  par  suite,  avec  la 
classification,  il  est  possible  de  considérer  celui  que  je  viens  de  décrire 
comme  pouvant,  au  moins  sous  les  aspects  les  plus  typiques  qu'il  m'a 
présentés  (ceux  de  l'Ours  blanc,  de  i'Ours  brun  et  de  l'Ours  du  Thibel), 
contribuer  à  caractériser  certaines  des  formes  assez  variées  que  présente 
la  famille  des  Ursidés.  Il  est  particulièrement  intéressant  de  noter,  dans 
cet  ordre  d'idées,  l'extrême  différenciation  subie  par  l'Ours  du  Tliibet. 
Certains  caractères  ont  fait  rapprocher  très  étroitement  celui-ci,  par  Gaoduy 
et  Boule,  d'une  forme  fossile  connue  sous  différents  noms,  notamment 
sous  ceux  d'Ursus  arvernensis  Groiz.  et  Job.  et  d'f/.  etrusctis  G.  Cuv.,  dont 
les  restes  se  trouvent  dans  le  Pliocène  moyen  et  supérieur  de  France  et 
d'Italie ,  et  qui  représente  le  type  d'Ursidé  le  plus  évolué  de  ces  teirains 
dans  lesquels  les  Ours  dépourvus  de  petites  prémolaires  n'existent  pas 
encore;  le  détail  splanchnique  sur  lequel  je  viens  d'attirer  l'attention 
accentue  encore  le  caractère  de  haute  et  ancienne  différenciation  pré- 
senté par  l'animal  qui  parait  être  le  représentant  actuel  de  cette  forme 
tertiaire. 


270 


Sur  une  collection  de  Poissons  du  Moyen  Niger 
recueillie  par  m.  le  d'  g.  bouet, 

PAR  M.  LE  D''  Jacques  Pellegrin. 

M.  leD'  G.  Bouet,  Adminislrateur  des  colonies,  Inspecteur  de  l'hygiène 
en  Afrique  Occidentale  Française,  vient  de  rapporter  au  Muséum  de  Paris 
une  petite  collection  de  Poissons  qui  présente  un  certain  intérêt.  Les  échan- 
tillons proviennent  du  Moyen  Niger,  entre  les  stations  de  Koulikoro  et 
Gaya ,  c'est-à-dire  qu'ils  ont  été  pris  dans  la  vaste  boucle  du  fleuve ,  dont 
Tonibouctou  marque  le  sommet. 

Aucune  des  espèces  mentionnées  dans  la  liste  c|ui  suit  n'est  nouvelle 
pour  la  science,  mais  plusieurs  sont  rares  et  ont  enrichi  les  collections  du 
Muséum  d'histoire  naturelle. 

i»oî.Tptcrî«lî« PoLYPTERUS  SENEGALUS   Guvier. 

Morin;  rid£c Petrocephalos  Ansorgei  Boulenger. 

Gnathonemus  stanleyaxds  Boulenger. 

HvpEROPisos  TENnicADDA  Pellcgriu. 
l'haracinidie Hydrocyon  Fcrskali  Guvier. 

Alestes  dentex  Linné. 

Alestes  nurse  Riippell. 

Citharinus  citharus  Geoffroy. 
CypB'inidsc Laiseo  senegalensis  Guvier  et  Valencienncs. 

Lai!eo  coubie  Riippell. 
jSiliiridec Clarias  senegaleksis  Guvier  et  Valenciennes. 

Schilbe  mystus  Linné. 

Synodontis  gambiensis  Giinther. 

Synodontis  batensoda  Rïippell. 
Cichlîdsx; Hemichromis  bimacclatls  GiU. 

Tii.APiA  NiLOTicA  Linné. 

fScri-anîda? Lates  NILOTICUS  Linné. 

Tetrodoniidic Tetrodon  fahaka  Linné. 

Le  PetroccphaJus  Ansorgei  Boulenger  est  un  Mormyre  spécial  au  Niger, 
remarquable  par  le  grand  développement  de  l'œil.  11  avait  déjà  été  rapporté 
au  Muséum  par  M.  Toutée. 

Le  Gnathonemus  stankyanus  Boulenger,  comme  son  nom  l'indique,  a 
d'abord  été  décrit  des  Stanley  Falls,  dans  le  Congo.  M.  Boulenger'''  le 

f'   G.  A.  Boulenger,  Cat.  Freshivater  Fishes  Africa,  I,  1909,  p.  108. 


—  271  — 

signale  aussi  en  Gambie.  11  n'est  donc  pas  étonnant  de  le  retrouver  dans  le 
Moyen  Niger. 

VHyperopisiis  tenuicauda  Pellegrin  est  une  forme  voisine  de  \ll.  bebe 
Sonnini,  mais  elle  s'en  sépare  par  la  gracilité  de  son  pédicule  caudal.  Elle 
a  été  décrite  par  moi'''  d'après  des  individus  de  Fort-Archambault ,  sur  le 
Chari,  rapportés  par  la  Mission  Ghevalier-Decorse.  11  est  intéressant  de 
voir  qu'elle  existe  aussi  dans  le  Moyen  Niger,  qui  contient,  d'ailleurs, 
quantité  de  formes  identiques  avec  celles  du  bassin  du  Tchad. 

Enfin,  pour  terminer,  il  y  a  lieu  de  mentionner  la  capture  dans  les 
mares  salées  en  voie  d'assèchement  du  Dallol  Maouri ,  dans  les  environs 
de  Say,  d'un  Siluridé,  le  Clarias senegalemis  G.  V.,  aux  habitudes  semi-ter- 
restres, et  de  deux  Gichlidés,  V Hemichromis  himamlatus  Gill  et  le  Tilaina 
nilotica  Linné.  On  a  déjà  constaté,  à  diverses  reprises,  la  persistance  de 
Poissons  de  cette  dernière  famille  dans  des  eaux  très  chai'gées  en  sel  par 
suite  de  l'évaporation. 


Notes  sur  les   Coléoptères   TérÉt)ILEs, 

PAR   M.    P.    LeSNE. 


12.  —  Nouvelles  données  sdr  les  Psoa  de  Galifornie. 

Dans  une  note  récemment  parue  ici-même <^',  nous  avons  résumé  l'état  de 
nos  connaissances  sm-  les  Psoa  américains  ou  Acrepis,  qui  sont,  comme  on  le 
sait,  cantonnés  en  Galifornie.  Le  caractère  le  plus  saillant  de  ces  Bostrydiides 
est  fourni  parles  variations  très  étendues  des  taches  des  élytres,  variations 
qui  suivent  un  processus  particulier  chez  chacune  des  deux  espèces  connues 
jusqu'à  ce  jour.  Ayant  constaté  que,  chez  l'une  et  l'autre  de  ces  espèces,  les 
formes  à  taches  claires  réduites  étaient  moins  différentes  entre  elles  que 
celles  à  parties  claires  étendues,  nous  avions  été  amené  à  procéder,  dans 
leur  étude,  des  variétés  foncées  aux  vaiiétés  claires.  Gependant  d'autres 
considérations  eussent  conduit  à  faire  adopter  une  marche  inverse. 

On  sait  que,  chez  les  Boslnjchiis  capucimis  de  l'Europe  septentrionale  et 
moyenne,  les  élytres  sont  entièrement  rouges,  mais  que,  chez  les  indi- 
vidus provenant  de  la  région  méditerranéenne,  ces  organes  deviennent 
fréquemment  noirs  (var.  luctuosus  01.).  Or  le  major  Blanchard'^'  a  observé 

O  J.  Pellegrin,  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  Paris,  igo^,  p.  3 12. 
(2)  P.  Lesne,  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles.  —  10.  Les  Psoa  californiens 
[Bull,  du  Mus.  nat.  d'IIist.  nat.,  1912,  n"  7,  p.  4o5). 
^^)  Blanchard,  in  Revue  de  Zoologie,  IX,  i8i6,  p.  160. 


272  

que  la  coloration  foncée  des  élytres  chez  cette  variété  n'apparaît  qu'un 
certain  temps  après  i'éclosion,  en  laissant  paifois  subsister  des  parties 
claires  qui  sont  comme  les  témoins  de  la  coloration  rouge  primitive.  Il 
semble  que  ce  qui  se  passe  accidentellement  chez  le  Bostrijchus  cajni- 
cintts  soit  réalisé  d'une  façon  normale  chez  les  Acrepis,  où  il  est  facile 
de  constater  d'ailleurs  que  la  coloration  foncée  plus  ou  moins  étendue 
des  élytres  n'intéresse  que  la  face  externe  de  ces  organes. 

L'examen  d'un  individu  mâle  du  Psoa  quadrisignata  Horn  provenant  de 
Napa,  au  Nord  de  la  baie  de  San-Francisco'"',  tend  à  appuyer  la  seconde 
manière  de  voir. 

Cet  individu  présente  latéralement ,  en  arrière  du  milieu  de  i'élytre  et  à 
une  faible  distance  du  bord  externe,  une  petite  tache  rouge  allongée  qui 
correspond  à  l'indentation  médiane  claire  de  l'aberration  e ,  mais  qui  appa- 
raît ici  comme  un  veslige  de  cette  dernière. 
La  tache  humérale  est  dentée  en  arrière  exac- 
tement dans  la  direction  de  ce  vestige  et. il  en 
est  de  même  de  la  tache  de  la  pommette  api- 
cale  à  son  bord  antéro-latéral.  Un  fin  Uséré 
rouge ,  qui  existe  sur  la  suture  à  partir  du  i/5 
basilaire,  est  lui-même  dilaté  au  niveau  de  la 
tache  submargiuale  postmédiane,  comme  si 
chacune  des  parties  clauses  les  plus  voisines  de 
cette    tache    venait    d'en    être   séparée    par 

!^'  *■  l'extension  et  la  fusion  des  taches  discoîdales 

Psoa  qtiadrisi^nata  nom,  ah.     «        ,  ,     .         .      .i-         /  n         \ 

'    ,      °  foncées  pre-et  postmediane  (ug.  i). 

Élytre  {gauche  D'aiUeurs,  la  tache  claii-e  de  la  pommette 

vu  de  dessus  et  de  profil.  .     ,        ,  ,. ,  •^       <    i     .     i 

apicale  nest  pas  rehee  en  arrière  a  la  tache 

suturale  préapicale,  mais  elle  se  joint  en  avant  au  liséré  suturai  par  un 

tractus  assez  large  comme  dans  l'aberration  s:  la  tache  foncée  préapicale 

s'unit  par  un  détroit  à  la  bordure  de  I'élytre,  qui  est  foncée  dans  toute  la 

longueur  du  bord  externe. 

On  peut  désigner  par  la  lettre  v  cette  aberration  de  Napa,  intéressante 
au  point  de  vue  de  la  variation  de  l'espèce. 

Dans  l'hypothèse  très  vraisemblable  de  la  réduction  primitive  des  taches 
métaUiques,  I'élytre  du  Psoa  quadrisignata  comporterait  à  l'origine  4  cen- 
tres de  pigmentation ,  savoir  :  3  centres  discoïdaux  répartis  dans  la  longueur 
de  l'organe  et  i  centre  mai'ginal  placé  au  bord  apical  externe  de  i'élytre 
(ab.  6  =  sexgutiata  Lesne).  A  ces  h  centres  s'en  ajoute  de  bonne  heure 
un  5'  situé  à  l'angle  scutellaire  (ab.  Ç).  Puis  les  deux  cenlres  discoïdaux 
antérieurs  s'étendent,  se  fusionnent  entre  eux  et  rejoignent  le  centre  scu- 

(*)  Cet  Insecte  appartient  au  Deutsches  Entomologisches  Muséum  et  nous  a  été 
communiqué  par  M.  Sigmond  Schenkling. 


—  273    — 

tellaii-e ,  formant  ainsi  une  grande  plage  dorsaie  foncée  qui  pousse  latérale- 
ment deux  prolongements,  l'un  en  avant  dans  la  direction  de  la  région 
sous-bumérale,  l'autre  en  arrière,  vers  le  tournant  apical  du  bord  externe 
de  l'élytre  (ab.  e  et  ab.  8).  Ces  prolongements,  s'unissant  au  bord  externe 
devenu  métallique,  ne  laissent  plus  subsister  dans  cette  région  qu'une 
tache  marginale  vu  submarginale  claire  située  vers  le  milieu  de  la  longueur 
de  l'élytre.  Il  arrive  que  cette  tache  claire  reste  unie  par  une  mince  bande 
longitudinale  avec  la  tache  claire  du  calus  humerai  et  avec  celle  de  la  pom- 
mette apicale  (ab.  rj).  La  rupture  de  la  même  bande  submarginale  donne 
lieu  à  l'aberration  v  décrite  plus  haut. 

Le  centre  discoïdal  préapical  de  pigmentation  s'accroît  d'une  façon  plus 
tardive  que  les  centres  antérieurs.  Le  plus  souvent,  il  entre  en  rapport  en 
premier  lieu  avec  la  plage  foncée  résultant  de  la  fusion  des  centres  anté- 
rieurs (ab.  y);  plus  rarement,  le  phénomène  débute  du  côté  postérieur 
par  fusion  avec  la  tache  foncée  marginale.  Lorsque  la  fusion  est  complète 
dans  les  deux  sens,  il  ne  subsiste  plus,  en  fait  de  taches  claires,  que  celles 
du  calus  humerai,  celle  de  la  pommette  apicale  et  celle  de  la  suture,  située 
en  avant  de  l'angle  apical  (ab.  |3).  Les  deux  dernières  taches  venant  à  dis- 
paraître, le  calus  humerai  seul  reste  marqué  de  rouge  (ab.  a). 

Outre  les  Psoa  maculata  Lee.  et  P.  quadnsignata  Horu,  la  faune  califor- 
nienne compte  une  troisième  espèce  du  même  genre  qui  parait  avoir  échappé 
aux  rechej'ches  des  Entomologistes  américains.  En  voici  les  caractères  prin- 
cipaux : 

Psoa  (Acrepis)  cleroides  nov.  sp.  (d*). 

Long,   corporis  circiter   8,5    mill.  ;   lat.   maxima  prothoracis   circiter 

2,5  mill. 

Corpus  validom,  colore  (pedibus  inclusis)  viridi-metaUico  pra3cipue  in 
elytris  obscuro,  autennis  nigris  funiculo  brunnescenle ,  elytris  quibusque 
bimaculatis,  macuiis  rubris,  una  basali  mytiliformi  antice  acuminata  ia 
callo  humeraU  sita,  altéra  prœapicali,  sublunulata,  extus  rotundata, 
margine  interno  emai^ginata  ;  abdomine  toto  rubro.  Capile  supra  pro- 
notoque  dense  sat  fortiter  punctatis,  setis  longioribus  erectis  nigris  sed 
grisescentibus  vestitis,  elytris  fortius  punctatis,  in  disco  transversim  ru- 
gosis,  setis  erectis  brevioribus  indutis. 

Fronte  inaequali,  medio  costa  longitudinal!  brevi  nitidissima  instructa. 
Pronoto  convexo,  fortiter  trans verso,  lateribus  antice  rotundato,  postice 
arcuatim  angustato  ibique  (saltem  apud  marem)  costam  bene  expressam 
fastigio  granulato  formante,  medio  a  basi  usque  ad  quartam  partem 
anticam  laxe  suicato.  Prosterno  utrinque  ante  coxas  longitudinaliter  mani- 
feste sulcato.  Abdomine  nitido  sparsim  punctato  ac  pubescente ,  pube  ap- 


—  27/i  — 

pressa,  rufa.  Tibiis  anlicis  apice  extus  spina  gracili,  intermediis   spiua 
brevissima  armalis. 

Le  Psoa  cleroides  diffère  des  deux  autres  Acrcpis  connus  par  son  corps 
plus  large ,  par  les  reliefs  de  la  région  frontale ,  par  la  longueur  du  sillon 
du  pronotuni  et  par  la  pubescence  de  l'abdomen  très  réduite  chez  le  mule. 
11  participe  d'ailleurs  d'une  façon  remarquable  des  caractères  de  ses  deux 
congénères.  La  conformation  de  son  pro thorax  diffère  peu  de  celle  du 
P.  macidata  Lee. ,  tandis  que  les  élytres  par  leur  sculpture  et  leur  système 
de  coloration  (fig.  2)  rappellent  beaucoup  ceux  du  P.  quadrisignata.  Il  sera 
intéressant  de  rechercher  si  la  variation  de  leurs  taches  obéit  aux  mêmes 
règles  que  chez  ce  dernier. 


Sivr/zî 


Fig.  2. 
Psoa  cleroides  Lesne. 

Fig.  3. 
Psua  déroules  Lesne 

Elylre  gauche 
vu  de  dessus  et  de  profil. 

Articles  3- 10 
de  i'anleniio. 

Le  front  du  P.  cleroides  montre  sur  la  ligne  médiane ,  au  niveau  de  la  partie 
postérieure  des  yeux,  une  courte  côte  longiludinale  lisse  et  ]>rillante  et 
d'autres  reliefs  moins  accusés,  savoir:  1°  un  peliL  reUef  subcirculaire  situé 
de  chaque  côté,  à  mi-distance  entre  la  côte  médiane  et  l'œil;  2°  un  autre 
relief  encore  moins  saillant,  placé  de  chaque  côté  du  bout  postérieur  de  la 
côte  médiane  et  à  quelque  distance  de  celui-ci.  Le  sillon  médian  du  pro- 
notum ,  large  et  peu  profond ,  s'étend  jusqu'au  quart  antérieur  de  ce  segment. 
Les  antennes  comptent,  comme  à  l'habitude,  10  articles;  le  1"  article  de 
la  massue  a  sa  portion  pédonculaire  longue  et  épaisse,  rappelant  par  ses 
dimensions  les  articles  du  funicule  (fig.  3).  Ce  caractère  s'observe  aussi 
chez  les  autres  Acrepis.  Les  palpes  maxillaires  ont  leurs  articles  moyens 
allongés,  le  2"  étant  plus  court  que  le  3°.  La  ponctuation  des  élytres  est  forte 
et  très  dense  et  tend  à  former  des  rides  transverses  dans  la  région  discoï- 
dale.  Les  tibias  antérieurs  portent  quelques  denticules  à  leur  bord  interne 
comme  chez  les  autres  mâles  de  Psoa.  Les  corbeilles  des  tibias  et  lem-s  cal- 


Miiséuui.  —  M.  G.  Bénard. 


Pl.  IX. 


Altitudes  slno-ulières  des  mâles  du  Pachijpus  CanduUe  Petagna. 


—  275  — 

cars  sont  normaux.  L'abdomen  est  dépom^vu  de  soies  dressées,  sauf  h  son 
extre'mité  postérieure. 

En  ajoutant  une  uuilé  très  typique  aux  Acrepis,  l'espèce  actuelle  tend  à 
affirmer  l'individualité  de  ce  petit  groupe.  Nous  l'avons  décrite  sur  un  indi- 
vidu unicpie,  recueilli  à  San  Diego ''^  dans  le  Sud  de  la  Californie,  par 
M.  Hivers ,  et  faisant  partie  des  collections  du  Deutsclies  Entomologisches 
Muséum,  de  Berlin. 


Le  Paghypis   Candide  Petaona  [Collopt.  Scarabeid«). 
Attitudes  singulières  des  mâles, 

PAR   M.   G.  Béaard. 

Le  26  mai  1910,  de  grand  malin,  je  partis  d'Ajaccio  pour  explorer  les 
])ords  du  canal  de  la  Cravone ,  contrée  d'une  faune  riche  et  variée.  Après 
avoir  fait  d'abondantes  captures,  j'arrivai  dans  la  région  de  Sualtella. 
Fatigué  par  une  chaleur  accablante,  je  pris  quelques  instants  de  repos  sur 
le  talus  en  bordure  du  canal.  Tout  à  coup ,  j'aperçus  par  hasard  de  petites 
taches  sombres  qui  tranchaient  nettement  sm*  le  fond  vert  des  fortes  grami- 
nées et  des  petits  arbustes. 

Je  m'approchai,  et  j'eus  l'agréable  surprise  de  reconnaître  de  nombreux 
Pachypus  Candidee  d.  Ces  élégants  Insectes,  qui  volent  surtout  au  crépus- 
cule, avaient  pris  des  positions  cUverses. 

Les  uns  semblaient  au  repos  sur  les  menues  branches  des  arbustes. 
D'autres,  par  leur  attitude  originale,  attirèrent  particulièrement  mon  atten- 
tion :  ils  étaient  gracieusement  suspendus  aux  tiges  des  graminées  par  les 
ongles  de  leurs  pattes  postérieures. 

Je  les  observai  assez  longtemps  sans  les  déranger.  Deux  de  ces  Insectes, 
gênés  peut-être  par  ma  présence,  après  s'être  plusieurs  fois  balancés  à  la 
façon  d'un  pendule  d'horloge,  prirent  assez  lourdement  leur  vol.  Proba- 
blement engoiu"dis  par  la  chaleur,  ils  ne  réussirent  qu'à  tomber  dans  le 
canal.  L'un  fut  emporté  par  le  courant  ;  l'autre  eut  la  bonne  fortune 
de  rencontrer  une  brindille  qui  lui  servit  de  radeau.  Je  les  abandonnai  à 
leur  sort  pour  en  capturer  une  centaine  de  ceux  qui  n'avaient  pas 
quitté  leur  lieu  de  repos.  Dans  le  nombre  figurent  trois  exemplaires 
complètement  noirs  :  cette  forme  particulière  semble  assez  rare. 

La  femelle  du  Pachypus  Candidœ  est  aptère  ;  elle  vit  dans  le  sol ,  et  sa 

(')  On  peut  se  demander  si  ies  observations  faites  dans  le  comté  de  San  Diego 
par  F.-E.  Blaisdeli  (Ins.  Life,  V,  n"  1,  1892,  p.  3'i)  n'auraient  pas  trait  à  cette 
espèce  piulùt  qu'au  P.  fjuadiisignata. 


—  276  — 

retraite  est  difficile  à  découvrir.  Quand  plusieurs  mâles  semblent  s'agiter 
autour  d'une  minuscule  taupinière  de  terre  meulde,  on  peut  être  assuré 
que  la  femelle  n'est  pas  loin  :  leur  odorat  ne  les  trompe  jamais.  Pendant 
son  long  séjour  eu  Corse,  M.  Revelière  avait  déjà  fait  une  observation  ana- 
logue cpii  a  été  communiquée  à  Edouard  Perris  dans  une  lettre  datée  de 
septembre  1870'''. 

Voici  d'ailleurs  un  extrait  de  cette  intéressante  lettre  : 

ff  Dans  les  premiers  jours  de  juin,  en  rentrant  d'une  excursion,  im  peu 
avant  l'heure  où  volent  les  Pachypus,  j'en  aperçus  un  pendu  par  les  ongles 
des  pattes  postérieures  à  une  petite  branche  de  Cistus  monspeliensis ,  et,  en  y 
regardant  de  plus  près,  j'en  trouvai  i5  ou  16  pendus  de  la  même  manière 
dans  un  espace  de  quelques  mètres ,  la  massue  des  antennes  épanouie  et 
flairant  évidemment  quelque  odeiu-.  Je  revins  le  lendemain  armé  d'une 
pioche,  et  ayant  vu  de  nombreux  trous  dans  la  terre  au-dessous  des  Cistes, 
je  me  mis  à  creuser. 

ff  A  20  ou  25  centimètres,  je  limivai  de  nombreuses  dépouilles  et  des 
larves  que  je  vous  envoie.  Je  ne  rencontrai  pas  de  femelle,  mais  il  devait 
y  en  avoir  quelqu'une,  ou  elle  y  était  du  moins  la  veille;  les  Pachypus  susr 
pendus  et  dont  je  m'étais  emparé  le  disaient  sidîîsamment.  .  .  « 

Ces  diverses  observations  prouvent  la  puissance  et  l'étendue  de  l'odorat 
chez  ces  Insectes,  surtout  chez  les  mâles. 


L'Akis  bacarozzo  Schrk.  [ColÉopt.  Tenebrionid/e), 

OsSERVATIOy    SUR    SES    MOEURS, 

PAR  M.  G.  Bénard. 

Le  2  4  juin  1909,  dans  mon  excursion  d'Evisa  à  Ota  par  les  gorges  de 
la  Spelunca ,  je  descendais  à  pic  par  un  sentier  de  mulet  à  peine  prati- 
cable. Il  était  près  de  onze  heures;  l'air  était  surchauffé  dans  cette  gorge 
étroite.  Je  m'arrêtai  quelques  instants  au  pied  d'une  roche  en  surplomb  qui 
avait  dû  maintes  fois  servir  d'abri  à  quelque  berger  ou  à  des  touristes, 
comme  en  témoignaient  d'abondants  débris  de  braise.  J'avais  déjà  repris 
ma  descente ,  lorsque  j'aperçus  un  Akis  bacarozzo  qui  prenait  la  direction 
de  la  roche.  Plusieurs  autres  suivaient  à  la  fde.  Je  les  observai  de  près. 
Frappé  par  leur  empressement  à  se  rapprocher  des  débris  du  foyer,  j'ob- 
servai avec  plus  d'attention.  Le  premier  parut  choisir  un  morceau  de  braise 
de  sa  taille  et  de  sa  couleui-;  puis,  repliant  sous  son  corps  pattes  et  an- 
ci  Hisloire  curieuse  sur  !e  Packypun  cnrnulus  raàie.  {Pelilen  nouvelles  entomolo- 
gicpies,  i5  mars  1H74,  p.  383). 


Muséum.  —  M.  G.  Bénard. 


Pl.  X. 


3 


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t 
^ 


276 


— :.277  — 

tenues,  il  s'immobilisa  complètement.  L'œille  plus  exercé  n'aurait  fait  au- 
cune différence  entre  l'Insecte  et  le  bout  de  charbon. 

D'autres  ne  tardèrent  pas  à  imiter  le  premier  et  tous  choisissaient  sans 
hésiter  le  côté  opposé  à  la  lumière. 

Grâce  à  cette  attitude  que  le  hasard  m'avait  fait  découvrir,  je  capturai 
non  seulement  ceux  que  j'avais  suivis ,  mais  beaucoup  d'autres  qui  avaient 
déjà  pris  la  même  position. 

Quel  mobile  avait  poussé  ces  Akis  à  agir  de  cette  manière?  Il  est  permis 
d'attribuer  cet  acte  à  l'instinct  de  conservation  :  ces  Insectes  noirs  se  dissi- 
mulaient fort  habilement  pour  échapper,  sans  doute,  à  leurs  nombreux 
ennemis. 


Utilisation  des  Insectes  en  Indochine. 
Préjugés  et  moyens  de  défense  contre  quelques-uns  d'entre  eux, 

PAR  M.  Ant.  Brébio?(, 
Ancien  Professeur  au  Collège  de  Baria  (Cochinchine). 

Si  les  Insectes  de  toutes  familles,  légions  en  Indochine,  y  sont  d'un 
voisinage  des  plus  désagréables,  si  leur  promiscuité  et  leu]-  importunité 
exaspérante  leur  attirent  sans  restriction  l'anathème  de  tout  Européen  qui 
ne  s'intéresse  pas  aux  études  entomologiques ,  ils  ne  trouvent  point  au- 
près des  indigènes  une  aversion  aussi  absolue;  et  la  raison  de  cela  est  celle 
de  la  plus  stricte  équité.  Si  l'Insecte  en  général  est  un  animal  dévorant  et 
destructeur,  l'Annamite  et  les  nombreuses  tribus  siiveslres  —  les  Mois 
—  font  à  nombre  de  leurs  espèces  subir  la  peine  du  talion  :  les  cuisinant 
sans  forme  de  procès. 

Le  Ver  palmiste,  con  duong  châ  là,  larve  qui  atteint  parfois  la  grosseur 
du  pouce ,  se  prend  dans  les  racines  d'une  variété  de  Palmier,  arbuste  de 
petite  dimension,  le  châ  là;  son  corps  ovoidal  annelé  est  dépourvu  de  pattes, 
son  enveloppe  est  d'un  blanc  immaculé.  En  Cochinchine  et  en  Annam , 
après  l'avoir  capturé,  ou  le  fait  s'introduire  dans  des  tronçons  de  cannes  à 
sucre  d'environ  3o  à  ho  centimètres  de  longueur,  et  lorsqu'il  en  sort  ayant 
dévoré  la  pulpe  savoureuse  dont  il  est  friand,  on  le  fait  se  dégorger  une 
nuit  dans  du  miôc-mam^'\  puis  on  le  frit  dans  de  la  graisse  de  Porc  ou  on 

(')  Le  Nàôc-mam,  sauce  nationale  indochinoise,  est  le  condhnent  indispen- 
sable (le  tout  mets,  de  toutes  préparations  culinaires  annamites.  Il  s'obtient  en 
faisant  macérer  dans  des  jarres  ou  des  tonneaux,  entre  des  lits  de  sel,  des  pois- 
sons de  mer,  préalablement  vidés  et  ouverts.  Les  récipients  remplis  sont  chargés 
de  blocs  de  pierre.  Le  jus  de  la  macération,  précieusement  recueilli,  est  clarifié, 
enfermé  dans  des  jarres  et  expédié  dans  toutes  les  contrées  annamites.  Le  nûôc- 


—  278  — 

l'enrobe  de  pâte  comme  un  beignet.  Sautée  au  beurre,  ou  frite  roulée 
dans  de  la  farine,  cette  larve  est  succulente;  elle  a  le  parfinu  et  la  saveur 
])rononce'e  de  la  noisette.  C'est  malheureusement  un  mets  quelque  peu 
indigeste,  fort  prisé  de  beaucoup  d'Européens.  En  Annam,  ce  régal  est 
réservé  à  la  table  royale.  On  ne  trouve  cette  larve  que  dans  les  arron- 
dissements maritimes  de  la  Cocbinchine;  aussi  son  prix  est-il  toujours 
élevé. 

Le  con  dàông-dât  est  une  larve  de  Coléoptère  qui  ressemble  beaucoup  à 
la  précédente;  elle  est  également  d'un  blanc  éburnéen.  On  la  ramasse  au 
mois  de  mai  entre  les  racines  des  grands  végétaux  de  la  seule  province  co- 
chinchinoise  de  Travinh. 

En  avril,  les  Annamites  prennent  un  Hanneton  café  au  lait''',  qu'ils  font 
mai'iner  une  nuit  dans  du  nmc-mam,  après  l'avoir  vidé  et  lui  avoir  enlevé 
les  élytres ,  les  ailes ,  les  antennes  et  les  pattes.  Lorsqu'ils  le  retirent  de  sa 
marinade ,  ils  le  font  frire  dans  de  la  graisse  ou  le  préparent  en  beignet. 

Les  Annales  annamites  rapportent,  dit-on,  qu'un  souverain  de  Hué,  en- 
voyant ses  présents  triennaux  à  Pékin,  y  ajouta,  comme  cadeau  personnel 
au  fils  du  Ciel,  des  con  rmj.  Celui-ci  les  trouva  si  fort  de  son  goût  qu'il  en 
réclama  un  nouvel  envoi. 

La  Nêpe'*'  est  rôtie,  puis  dégustée  trempée  dans  du  nuoc-mam.  A  Saigon, 
son  prix  marchand  est  de  un  cenl  '^^  les  deux. 

Les  Taupes  grillons'*',  débarrassées  de  leurs  pattes,  de  leurs  ailes,  puis 
vidées,  sont  fourrées  d'une  amande  d'Arachide'^',  et  cuites  dans  du  sain- 
doux. C'est  un  plat  très  vanté  des  Annamites;  il  est  principalement  servi 
pendant  la  saison  pluvieuse,  mai-octobre,  parce  qu'alors  l'Insecte  est  dans 
son  plein  développement. 

La  reine  d'une  butte  de  Termites  est  aussi  très  recherchée  des  gourmets 
de  race  jaune.  Cet  Insecte,  de  la  grosseur  d'un  Grillon  des  champs,  est  ap- 
prêté comme  le  con  duong-châ-lâ.  Il  est  à  noter  qu'un  Annamite  ne  détruira 
jamais  la  termitière  qui  se  sera  élevée  proche  sa  maison.  En  l'occurrence,  il 

mam  le  plus  estimé  est  celui  de  crevettes  de  mer.  Il  se  fabrique  principalement 
dans  l'île  de  Phuqùoc,  golfe  de  "Siam.  Le  meilleur  nicôc-mam  provient  de  cette 
île:  il  est  clair  comme  du  Champagne  et  d'une  belle  couleur  ambrée.  Il  s'en  fa- 
brique én-alement  à  Phùoc-Tinh  et  à  PJuiôc-Hde  (province  de  Baria),  dans  )a  Co- 
cbinchine, et  à  Phan  Tiet  en  Annam.  Sur  table,  le  lu'i'jc-mam  s'additionne  d'un 
jus  de  citron,  de  piment  rouge  et  de  tranches  de  mangues  vertes.  C'est  un  condi- 
ment qui  vaut  toutes  les  sauces  anglaises.  D'une  saveur  agréable,  l'odeur  seule  en 
est  un  peu  pénible. 

'■'  Le  con  rây. 

t-'   Con  ho  cap  nàùc,  scorpion  d'eau. 

W  Cent,  centième  de  la  piastre  stabilisée  à  2  fr.  .5o,  taux  officiel. 

(*)   Con  dé  corn. 

'^)  Avachis  hijpoijea. 


—  279  — 

recouvre  son  sommet  d'un  morceau  de  chiffon  rouge,  car  cette  termitière 
est  pour  lui  la  demeure  d'un  ancêtre  en  régression,  devenu  voisin  de  son 
home  pour  solliciter  ses  prières.  A  sa  base,  il  brûlera  fréquemment  des 
jossJa'ss,  bâtonnets  odorants. 

A  Phnom-Gulang  (Ganibodge),  proche  le  song'^^^  Gtnng-thanh,  oh  se 
trouve  une  exploitation  de'calcaire,  les  Annamites  et  les  Cambodgiens  uti- 
lisent les  termitières ,  très  nombreuses  dans  la  région ,  comme  fours  à 
chaux. 

Les  nymphes  d'Abeilles  recueillies  dans  les  alvéoles  des  rayons  de  cire 
sont  également  réputées  régal  de  choix  en  pays  d'Annam.  On  consomme 
pareillement  dans  les  villages  silvestres  les  Scorpions,  les  Lucanes,  les 
Longicornes,  etc. 

Cette  entomophagie  est  poussée  très  loin  par  les  habitants  des  forêts,  dé- 
nommés Mois  par  les  Annamites  ,  Khas,  Puons,  par  les  Cambodgiens,  po- 
pulations chez  lesquelles  l'insouciance  et  l'imprévoyance  font  de  la  famine 
un  hôte  annuel  ;  toutes  larves ,  toutes  choses  vivantes  sont  par  elles  con- 
sommées lors  de  ces  périodes. 

Le  bas  peuple  de  Cochinchine  et  des  régions  voisines  ^^'  n'est  pas  moins 
éclectique,  comme  dégustation,  que  les  natifs  qu'il  dénomme  sauvages. 
Hommes ,  femmes ,  enfants ,  élèvent  d'indestructibles  colonies  de  Poiu  dans 
leur  abondante  chevelure  fort  négligée;  aussi  voit-on  sur  le  pas  des  portes 
comme  sur  le  bord  des  routes ,  aux  heures  de  farniente ,  les  deux  sexes  ré- 
ciproquement, ou  mutuellement,  se  livrer  à  la  chasse  hygiénique  des  pi- 
quantes bestioles.  L'une  d'elles,  capturée,  est  remise  par  le  trappeur  dans 
la  main  du  patient,  qui,  immédiatement,  la  croque  à  belles  dents. 

Les  Annamites  propriétaires  de  vergers ,  principalement  dans  les  pro- 
vinces de  Sadec,  Vinli-Long,  Bentré,  attirent  aux  pieds  de  leurs  arbres 
fruitiers  :  Orangers,  Pamplemoussiers ,  Manguiers (^',  etc.,  le  plus  possible 
de  Fourmis  rouges,  Kiên  rang,  sous  prétexte,  disent  la  plupart  des  indi- 

'■'   Song,  fleuve. 

('-'  Aiig.  Pavie  rapporte  dans  Expose  des  travaux  de  la  Mission,  t.  I,    p.    118, 

Paris,  E.  Leroux,  1901  :  v En  môme  temps  m'arrivait  le  fumet   agréable 

d'un  ragoût  que,  dans  la  marmite,  un  homme  remuait  avec  une  baguette.  On  y 
devinait  le  gingembre ,  la  citronnelle  et  l'amande  de  coco  cuisant  avec  quelque 
chose  qui  devait  être  exquis,  et  j'eus  le  désir  très  vif  d'y  goûter. 

«Pendant  que,  contents,  ils  me  faisaient  place,  —  les  coolies  siamois  engagés 
pour  la  construction  de  la  ligne  télégraphique  Phnom  Penh-Bangkok ,  188 1-1 883, 
se  trouvant  dans  les  forêts  de  Vatana  (Siam)  —  et  qu'on  versait  le  mets  dans 
un  plat  de  cuivre,  je  vis  avec  stupeur  qu'il  se  composait  d'énormes   Araignées 

myoulcs,  do  petits  Lézards  et  de  gros  Scorpions  noirs! J'eus  vraiment  le 

désir  de  goûter  à  leur  plat,  mais,  malgré  leurs  assurances  qu'il  était  délicat,  l'idée 
préconçue  fut  plus  forte;  je  ne  pus  vaincre  l'instinctive  répugnance.» 

(''   Càij  \oai  —  Mangifera  iiidica. 


—  280  — 

gènes  :  frde  rendre  les  fruits  meilleurs 55.  En  réalité,  ces  arboriculteurs 
n'attirent  lesdits  Insectes  que  parce  qu'ils  débarrassent  leurs  arbres  des  lé- 
gions de  fourmis  noires,  Kién  hôi,  et  des  cou  rdy  (?),  larves  qui  s'atta- 
quent aux  tiges,  aux  bourgeons,  aux  jeunes  feuilles  de  ces  arbres.  Les  in- 
digènes prétendent  que  dans  1a  lutte  souvent  victorieuse  des  Fourmis  noires 
contre  les  rouges,  celles-là  lancent  contre  leurs  terribles  ennemies  :  rrun 
jet  d'urine  si  acre,  qu'il  bn\le  les  yeux  de  ces  dernières  et  les  met 
en  fuites. 

Les  Annamites  détacbent  avec  précaution  les  branches  où  les  Fourmis 
rouges  font  lem'  nid  et  les  placent  dans  un  panier  de  jonc  pour  les  trans- 
porter, souvent  d'assez  loin,  dans  leiirs  jardins,  prenant  la  précaution 
d'entourer  l'emballage  de  glaise  pour  éviter  que  les  prisonnières  dérangées 
de  leurbabitat  ne  s'écbappent  et  ne  se  vengent  sur  leur  ravisseur.  Pour  dé- 
barrasser un  arbuste  des  Fourmis  rouges  qui  en  ont  pris  possession ,  il  suf- 
lît  de  le  secouer  adroitement  et  de  jeter  des  cendres  contre  le  tronc  et 
au  pied . 

La  pharmacopée  annamite  et  chinoise  ne  néglige  point  les  Insectes. 
Pour  conjurer  les  convulsions  enfantines ,  une  pâte  faite  de  cendres  d'Arai- 
gnées piiées  et  de  miel,  introduite  dans  la  bouche  du  petit  malade,  est  un 
remède  très  employé.  Les  toiles  d' Ai^aignées ,  ou  mieux  la  poche  qui  contient 
leurs  œufs,  servent  à  arrêter  le  sang  d'une  coupure. 

La  Scolopendre,  que  les  indigènes  saisissent  fort  adroitement  avec  les 
doigts  près  de  la  tête,  est,  les  pinces  cassées  ou  coupées,  mise  à  macérer 
dans  de  l'alcool  de  riz<^^,  chwm-chum,  lequel  est  utilisé  par  les  médi- 
castres  chinois  pour  le  traitement  d'affections  de  la  peau. 

Les  Cambodgiens  combattent  la  hernie  avec  un  emplâtre  d'œuf  d'Acri- 
diens. 

Les  Insectes,  les  Invertébrés  en  général,  jouent  aussi  un  rôle  curieux 
dans  les  superstitions  indocbinoises  : 

Une  ruche  d'Abeilles  établie  sur  la  toiture  d'une  maison  est  pour  les 
Annamites  l'avertissement  qu'un  grand  malheur  menace  l'hôte  de  l'im- 
meuble. 

C'est  également  un  signe  déplorable,  lorsque,  étant  couché  ou  en  toute 
autre  position ,  on  aperçoit  une  Araignée  qui ,  ayant  lissé  sa  toile  sous  le  toit , 
en  descend  au  bout  de  son  fil. 

Voir  en  songe  des  Sangsues  qui  s'attachent  aux  pieds,  ou  à  une  partie 
quelconque  du  corps ,  est  l'avertissement  de  la  perte  d'un  des  siens. 

Les  Annamites  prétendent  que  la  Mante,  sur  les  murs  d'une  chambre, 
évoque  les  fantômes  et  les  esprits  malfaisants  par  ses  mouvements  de  la  tête 
et  des  pattes  antérieures. 

'')  Cet  alcool,  au  sortir  de  la  distillerie  indigène,  ne  pèse  pas  plus  de  20  à 
22  degrés. 


—  281   — 

De  même  ils  attribuent  à  la  présence   des  Elatérides  ia  spe'cialité  de 
signaler  la  venue  des  malfaiteurs. 

Une  remarque  sur  la  vilaViié  du  Scorpion.  —  Les  Annamites  capturent  le 
Scorpion  en  le  saisissant  par  la  queue  près  de  son  crochet,  et  y  fixent  un 
fil  ou  un  lien  quelconque  et  souvent  suspendent  l'animal  dans  le  vide, 
jusqu'à  ce  que  mort  s'ensuive.  Un  jour  de  ia  saison  des  pluies,  à  Saïg-on, 
il  y  a  quelques  anne'es,  mon  boy,  ayant  pris  dans  la  maison  un  Scorpion 
noir  de  la  grosseur  du  pouce, le  suspendit  à  l'extrémitd  d'un  porte-manteau. 
Curieux  de  savoir  le  temps  que  pouvait  vivre  l'animal  à  l'état  de  fil  à 
plomb,  je  le  portai  dans  mon  jardin  et,  l'accrochant  la  tête  en  bas  à  une 
fourche  de  bois,  l'y  laissai  en  plein  air  aux  intempéries  de  la  saison. 
Chaque  matin,  passant  près  de  lui,  je  lui  tendais  le  bout  de  ma  canne 
pour  m'assurer  de  son  état.  Il  la  saisissait  des  pattes  et  des  pinces  et  il 
en  fut  ainsi  jusqu'au  trentième  jour  de  sou  supplice,  où  je  constatai  sa 
mort.  Il  était  donc  resté  un  mois  sans  manger,  exposé  au  vent,  aux  averses 
et  aux  ardeurs  du  soleil. 

A  quelque  temps  de  là,  une  grosse  femelle  me  fut  apportée  dans  un 
flacon.  Je  la  transférai  dans  un  bocal  pouvant  contenir  environ  trois  quarts 
de  litre.  Deux  jours  après,  bien  vivante,  je  ia  trouvai  en  possession  d'une 
douzaine  de  petits  aussi  noirs  qu'elle;  quarante-huit  heures  après,  j'inon- 
dai d'alcool  cette  petite  famille,  qui  périt  par  une  rapide  immersion, 
échappant  ainsi  au  long  supphce  de  la  pendaison. 

Pour  se  préserver  du  supplice  atroce  de  la  piqûre  des  Moustiques  dans 
les  provinces  Ouest  de  la  Gochinchine  oii,  notamment  dans  la  région  de 
Baclieu,  Camau,  Rach-Gia,  Chaudôc,  leurs  cohortes  voltigent  par  myriades, 
les  indigènes  se  boucanent  littéralement,  emplissant  leurs  demeures  d'une 
épaisse  fumée  d'herbages  verts.  Les  propriétaires  de  bœufs  et  de  chevaux 
sont  obligés,  à  peu  près  dans  toute  la  colonie,  pendant  la  saison  pluvieuse, 
de  les  enfumer  dès  la  chute  du  jour.  Dans  les  régions  où  les  Moustiques 
forment  de  véritables  nuées,  les  Européens  doivent  s'entourer  d'une  double 
moustiquaire  et  n'en  pas  sortir,  la  nuit  venue,  sous  peine  d'être  littérale- 
ment dévorés.  Pour  dormir,  les  indigènes  se  glissent  dans  un  sac  natté 
dans  le  genre  de  ceux  qui  contiennent  la  chaux  et  le  liz  et  s'y  enferment 
complètement.  Les  Bullles  en  leur  parc  s'enfouissent  dans  la  vase  jusqu'aux 
bor.!  des  naseaux.  Les  Oiseaux  en  cage  :  Serins,  Bengalis,  doivent  de  même 
être  protégés  par  une  enveloppe  de  gaze. 


Muséum.  —  xix.  19 


—   282  — 

CoyTRIBUTlONS  À  LA  F.IUSE  MaLÀCOLOGIQVE 

DE  l'Afrique  équatoriale, 
PAR  M.  Louis  Germain. 


XXXVII. 

Gastéropodes  du  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D''  Poutrin  (1908). 

Au  retour  de  son  voyage  en  Afrique  tropicale,  en  1908,  M,  Je 
D'  Poutrin  me  remil  une  collection  de  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
en  me  demandant  de  les  étudier.  Par  suite  de  circonstances  indépendantes 
de  la  volonté  de  M.  le  D'  Poutrin,  il  m'a  été  i?npossible  de  publier  plus  tôt 
les  résultats  de  ses  recherches.  Seule,  une  espèce  nouvelle,  le  Cleopatra 
Poutrini  Germain  ''',  a  été  publiée  dans  une  Note  antérieur.'. 

Les  Mollusques  qui  font  l'objet  de  ce  travail  proviennent  de  trois  régions 
bien  distinctes  :  le  lac  Tchad,  l'Egueï  (au  Nord-Est  du  Tchad)  et  le  bassin 
de  i'Oubanglii.  Les  Mollusques  du  Tchad  sont  maintenant  bien  connus; 
ceux  de  l'Eguei  nous  ont  été  révélés  par  les  découvertes  de  la  mission  de 
délimitation  du  Niger-Tchad  (Mission  Tiliio).  Quaut  aux  Mollusques  de 
i'Oubanghi,  ils  sont  encore  très  imparfaitement  étudiés,  malgré  les  belles 
récoltes  faites  par  MM.  A.  Chevalier  et  Courtet  au  cours  de  leurs  explo- 
rations dans  l'Afrique  centrale  française.  Aussi  les  quelques  espèces 
recueillies  dans  le  bassin  de  I'Oubanghi  par  M.  le  D'  Poutrin  offrent-elles  le 
plus  grand  intérêt.  Elles  prouvent  nettement  l'extension  géograpliique  vers 
le  Nord  de  plusieurs  d'entre  elles  jusqu'ici  considérées  comme  tout  h  fait 
spéciales  à  quelques  parties  du  bassin  du  Congo. 

Le  croquis  ci-contre  (fig.  65)  permettra  de  fixer  facilement  les  localités 
où  M.  le  D'  Poutrin  a  fait  ses  récoltes. 

La  présente  Note  est  consacrée  aux  Gastéropodes  ;  une  Note  ultérieure 
fera  connaître  les  Pélécypodes. 

AcHATiNA  (Achatina)  balteata  Reevc. 

i8iç).  Achatina  baUeala  Reeve,  Concholojjia  Iconica,  V,  [)!.  Il,  fig.  7. 
1911.  Achatina  (Achatina)  balteata  Germain,  Bulletin  Muscam  llist.  natiir.  Paris, 
p.  223. 

Les  plus  grands  spécimens  recueillis  par  M.  le  D'  Poutrin  atteignent 
1 35 -187    millimètres    de   longueur,    66-70    milhmètres    de   diamètre 

*')  Germain  (Louis),  Cuidributinns ,  etc.  XIX.  Mollusques  nouveaux  de  l'Afrique 
tropicale  [Bull.  Mus.  llist.  nalur.,  Paris,  1909,  p.  375-878). 


—  283  — 

maximum  et  53-55  millimètres  de  diamètre  minimum.  Leur  ouverture 
mesure  70-79  millimètres  de  hauteur  sur  3o-3i  millimètres  de  diamètre. 
Le  test  montre  les  caractères  sculpturaux  que  l'on  observe  d'ordinaire  chez 


Fig.  65.  —  Carte  schématique  des  régions  parcourues 
par  M.  le  D'  Poutrin. 

celte  espèce.  11  est  uniformément  d'un  brun  marron,  un  peu  rougeâlre 
assez  foncé;  seuls  les  premiers  tours  sont  plus  clairs  el  plus  brillants. 

Pays  M'Bagha  (Lobay)  [D^  Poutiun  |. 

19- 


—  28/i  — 


AciiATiNA  (Achatina)  tincta  Ueeve. 

iSia.  Achatina  tincta  J\ee\e,  Proceed.Zoological  Society  iifLondon,  p.  55. 

i8ig.  Achatina  tincta  Reeve,  Conchohgia  Iconica,  V,  pi.  XI,  fig.  29. 

1869.  Achatina  tincta  Pfeiffer,  Malakozoohjgische  Blàticr,  XVI,  p.  3  53,  Taf.  1, 

1891.  Achatina  tincta  Dautzenberg  ,  Bulletin  Acad.  roy.  Sciences  Belgique ,  3"  série , 

XX,  p.  567. 
1904.  Achatina  tincta  Pilsbrï  in  :  Tryon,  Manual  of  Cunchology,  2°  série,  Pul- 

mmata,  XVII, p.  ia,n°  4, pi. XVIII,  fig.  21-23. 

Deux  spécimens,  correspondanl  parfaitement  au  type  et  mesurant 
80  millimètres  de  longueur  snr  /i5  millimètres  de  diamètre  maximum  et 
87  millimètres  de  diamètre  minimimi,  ont  été  recueillis  dans  le  pays 
M'Bagha  (Lobay).  [D"'  Poutrin]. 

Achatina  (Achatina)  oblitterata  DautzenLerg. 

18O9.  Achatina  tincta  var.  Pfeiffer,  Malakozoologische   Bliittcr,    XVI,  p.    aSG, 

Taf.  II,  fig.  1-4. 
1891.  Achatina  oblitterata  Dautzenberg,  Bulletin  Acad.    roy.  Sciences  Belgique, 

3"  se'rie,  XX,  p.  667.  pi.  I,  fig.  1. 
190/1.  Achatina  oblitterata  Pilsbry  in:  Tryon,  Manual  of  Concliology ,   2°  série. 

Pulmonata,  XVII,  p.  i3,  n"  5,  pi.  XVIII,  fig.  20  cl  pi.  XIX,  fig.  24-25, 

U Achatina  oblilterala  Dautzenberg  diffère  de  VAchalina  tincta  Reeve,  par 
la  forme  particulière  de  ses  tours  de  spire,  mais  surtout  par  son  coloris  : 
ici  les  llammules  longitudinales  sont  peu  apparentes  et  presque  complète- 
ment effacées  au  dernier  tour. 

PaysM'Bagha  (Lobay)  [D'  Poutrin]. 

Achatina  (Achatina)  Weynsi  Dautzenberg. 

1899.  Achatina  Weynsi  Dautzenberg,  Annales  Soc.  royale  Malacolog.  Belgique, 
XXXIV  (2  décembre),  p.  27,  fig.  à  la  même  page. 

1904.  Achatina  Weynsi  Pilsbry  in  :  Tryon,  Manual  of  Conchology ,  2°  série,  Pul- 
monata, XVII,  p.  11,  n°  3,  pi.  XVTI,  fig.  17. 

Evidemment  voisine  de  Y  Achatina  tincta  Reeve,  cette  très  belle  espèce  est 
remarquable  par  son  brillant  coloris;  sur  un  fond  blanc  ou  jaune  très  pâle 
se  détachent  de  très  larges  llammules  d'un  brun  noirâtre,  disposées  en 
zigzags.  Sur  iem-  bord,  ces  llammules  sont  bordées  d'une  étroite  zone  rou- 
geâtre.  Le  sommet  et  les  premiers  tours  de  spire  sont  rosés  ou  violacés. 
Quant  à  l'ouverture,  elle  est  d'un  bleu  brillant,  laissant  voir  les  lUunmules 
par  transparence. 


—  285  — 

L'unique  exemplaire  rapporté  par  M.  ie  D'  Poutrin  présente  bien  ces 
caraclèrcs  picturaux,  mais  il  est  de  forme  générale  plus  élancée  que  le  type 
décrit  par  Ph.  Dautzenberg.  Il  mesui-e,  en  effet,  78  millimètres  de  longueur 
pour  ho  millimètres  de  diamètre  maximum  et  35  millimètres  de  diamètre 
minimum;  un  spécimen  typique  de  même  longueur  atteindrait  ^a  milli- 
mètres de  diamètre  minimum. 

Trebou,  sur  les  bords  du  lac  Tumba  [D'  Podtrin]. 

BoRTOA  Nii.OTicA  Pfeiffer. 

1861.  Bulimus  iiiloticus  Pfeiffer,  Proceed.  Zoological  Society  of  London,  p,  26. 
1919.  BurUia  nilotica  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.natur.  Paris,  p.  /i3/i. 

Un  grand  exemplaire,  de  forme  ventrue,  correspond  à  la  variété  obliqua, 
établie  par  M.  le  D'  E.  von  Martens^'^  pour  une  coquille  caractérisée  par  un 
dernier  tour  fortement  ventru-descendant  et  une  ouverture  oblique,  bien 
développée  en  largeur,  atteignant  les  3/5"  de  la  hauteur  totale. 

Longueur  :  1 10  millimètres;  diamètre  maximum  :  79  millimètres;  dia- 
mètre minimum  :  58  millimètres;  hauteur  de  l'ouverture  :  72  millimètres; 
diamètre  maximum  de  l'ouverture  :  4 2  millimètres. 

Pays  M'Bagha  (Lobay)  [D"^  Podtrin]. 

Cette  variété  n'était  jusqu'ici  connue  que  de  l'Ussagara  (G.  Lieder, 
Gérard)  et  des  rives  du  lac  Tanganyika  (Reichard),  dans  l'Est  africain. 

LiMICOLARIA  JASPIDEA   Morclct. 

1866.  Bulimus  jaspideus  MoKZhET ,  Journal  de  ConchyU(jlugie ,  p.  i55  (non  Buli- 
mus jaspideus  Morelet,  i863). 

igoi.  Limicolaria  lucalana  Pilsbrï  in  :  Tryoîj,  Manual  of  Coiicholugy,  2°  série, 
Pulmonata,  XVI,  p.  262,  n"  20,  pi.  XXIX,  fig.  9-10-11. 

1911.  Limicolaria  jasjndea  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris,  p.  228. 

Les  nombreux  exemplaires  examinés  ont  tous  la  columelle  entièrement 
violette,  parfois  même  d'un  lilas  assez  foncé.  Le  dernier  tour,  presque 
arrondi  chez  les  spécimens  extra-adultes,  présente,  chez  tous  les  autres, 
une  indication  carénale  toujours  bien  nette. 

La  coloration  du  test  est  des  plus  variables  :  à  côté  du  type ,  tel  qu'il  a 
été  très  exactement  figuré  par  A.  Morelet,  on  trouve  des  spécimens  dont 
les  flammules  sont  très  étroites ,  presque  verticalement  distribuées  ;  d'autres 
qui  montrent  des  flammules  obliques,  étroites  en  haut  des  tours  et  allant  en 

(1^  Martens  (D'"  E.  von),  Nachrichtsbîatt  d.  Malahozoolog.  Geselhchaft,  iSgS, 
p.  181;  et  Beschalte  Weichthiere  Deutsch-Osl-Afrihas,  1898,  p.  97  (figuré  à  la 
page  96)  [Limicolaria  nilotica  var.  obliqua]. 


—  286  — 

s'dlargissant  prooressivemeut  jusqu'aux  sutures;  dWres  encore  chez  les- 
quelles ces  mêmes  flammules  sont  plus  ou  moins  oblitérées. 

Enfin,  je  disting'uerai  sous  le  nom  de  variété  Poutrini  Germain,  noL\ 
vnr.,  les  individus  dont  le  test,  subsîransparent,  un  peu  mince,  d'un  jaune 
paille  clair  biillant,  parfois  teinté  de  rose,  est  entièrement  dépourvu  de 
flammules  colorées.  La  columelle  reste  encore  ici  violette,  mais  sa  teinte 
est  moins  fortement  accusée  que  chez  le  type. 

Trébou,  sur  les  bords  du  lac  Tumba  (type  et  variété  Poniriui  Germ.) 

[D'  Poutrin]. 

Bikoro,  sur  les  Palmiers,  aux  bords  du  lac  Tumba  (type  et  variété 

Poutrini  Germ.)  [D'  Poutrin]. 

BuLLiNDS  (Isidora)  tchadiensis  Germain. 

1905.  Physa  (Isidora)  tchadiensis  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.   Paris, 
Xl,p.  i85. 

1910.  Physa  (Isidora)  tchadiensis  Gebmain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris, 

XVI,  p.  207. 

Assez  nombreux  individus,  de  petite  taille  (longueur:  5-6  millimètres}, 
recueillis  sur  les  rives  des  îles  du  lac  Tchad  [D'  Poutrin]. 

Planorbis  Bridouxi  Bourguignat. 

1888.   Planorbis  Bridouxianus  BounctiiGNAT,  Iconogr.  malacolog.  lac  Tanganyika , 

pi.   I,  fifr.  9-12. 

1911.  Planorbis  Bridouxi  Germain,  Notice  malacolo{;ique,  in:  Documonls  scienti- 

fiques   Mission    Tilho,    II,   p.    188,   pi.  I,  fig.   20  à    22   et   pi.  II, 
fig.  1  à  ^. 

Quelques  spécimens,  recueillis  à  l'état  subfossile,  dans  i'Eguoï.  à  environ 
,000  kilomètres  au  Nord  de  Fort-Lamy  [D'  Poutrin]. 


1 


V1VIPARA  uNicoLOR  Olivier. 

180/1.   Cyclosloma  unicolor  Olivier,  Voyage  Empire  Ottoman,  III,  p.  68,  Atlas,  11, 

pi.  XXXI,  fig.  9. 
1910,   Vivipara  unicolor  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris,  p.  207. 
Kjii.   Vivipara  unicolor  Germain,  Notice  malacologiquo,  in:  Documents  scienti- 

Jiques  Mission  Tilho ,  II,  p.  196,  pi.  H,  fig.  12-17  et  pi.  III,  fig.  a. 

Très  répandue  dans  tout  le  bassin  du  Tchad,  cette  Vivipare  nilotique  a 
été  recueillie  subfossile  dans  i'Egueï  par  M.  le  D'  Poutrin.  Les  spécimens 
rapportés  correspondent  non  seulement  au  type,  mais  encore  aux  modes 
iinicariuata  et  hicarinata  [■=  hianguJala  Kiister]. 


—  287  — 

Sur  les  rives  des  îles  du  lac  Tchad  [D'  Poutrin]. 
Suhfossile  dans  TEguei,  à  environ  1,000  kilomèlres  au  Nord  de  Forl- 
Lamy  [D'  Poutrin]. 

Cleopatra  bulimoides  Olivier. 

180^.  Paludina    buliiiinides   Olivier,    Voyage  Empire   Ottoman,   II,  p.   89,  III, 
p.  68,  Atlas,  II,  pi.  XXXI,  fig.  6. 

1910.  Cleopatra  bulimoides  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Pans,  p.  207. 
i()ii.  Cleopatra  hulirnoides  Germain ,  Notice  malacologiquc ,  in  :  Documents  scienti- 
fiques Mission  Tilho ,  II,  p.  197,  pi.  II,  %•  5-6  et  fig.  23  à  2/1. 

De  taille  normale  (longueur:  10-12  millimètres;  diamètre  maximum: 
5-6  1/2  millimètres;  diamètre  minimum:  h  i/k-5  i/k  millimètres),  la  plu- 
part des  individus  sont  ornés  de  deux  fascies  brunes  relativement  larges, 
la  supérieure  continuée  en  dessus. 

Rives  des  îles  du  lac  Tchad  [D'  Poutrin]. 

Variété  unilirata  Germain. 

1911.  Cleopatra  bulimoides  vsir,  unilirata  Germain,  loc.  supra  cit.,  p.  199,  pi.  II, 

fig.  2  3  à  ali. 

Cette  variété,  caractérisée  par  le  filet  carénant  médian  et  très  saillant 
qui  orne  les  tours  supérieurs,  ne  paraît  pas  très  répandue. Elle  vit  parmi 
les  colonies  du  type ,  dont  on  ne  saurait  la  distinguer  spécifiquement. 

Rives  des  îles  du  lac  Tchad  [D'  Poutrin]. 

Cleopatra  Poutrini  Germain. 
Fig.  66. 

1909.  Cleopatra    Poutrini  Germain,  Bulletin  Muséum   Hist.   natur.    Paris,    XV, 

P-  376. 

1910.  Cleopatra    Poutrini  Germais,  Bulletin  Muséum  Htst.  natur,    Paris,  XVI, 

p.  308. 

1911.  Cleopatra  Poutrini  Germain,  Notice  mnlacologiqiie ,  in:  Documents  scienti- 

fiques Mission  Tilho,  II ,  p.  28 1. 

A  la  description  que  j'ai  précédemment  donnée  de  cette  espèce  j'ajou- 
terai les  détails  suivants: 

La  taille  est  souvent  plus  considérable  que  dans  le  type  (qui  mesurait 
9  millimètres  de  longueur),  puisqu'elle  atteint  jusqu'à  11-19  millimètres 
de  longueur,  6  1/2-8  millimètres  de  diamètre  maximum  et  5-5  ?>/à  milli- 
mètres de  diamètre  minimum.  Les  tours  de  spire  sont  bien  détachés  les 
uns  des  autres,  presque  scalariformes;  le  dernier,  proportionnellement  peu 


—  288  — 

haut,  est,  au  contraire,  notablement  développé  en  largeur  :  l'ouverture  est 
fortement  oblique;  enfin  rombiiic  est  toujours  très  nettement  marqué. 

Le  test,  en  dehors  des  filets  carénants  caractéristiques  de  cette  espèce, 
montre  des  stries  longitudinales  fines  mais  très  irrégulières,  obliques, 
flexueuses,  à  peine  atténuées  aux  environs  de  l'ombilic. 

Chez  les  individus  jeunes,  les  deux  carènes  sont  fortement  saillantes, 
même  sur  le  dernier  tour,  la  carène  inférieure  étant  sensiblement  médiane. 


Fig.  66.  —  Clenpatra  Pouirini  Germain. 
L'Egueï,  à  environ  1,000  kilomètres  au  Nord  de  Fort-Lamy. 

Par  son  système  sculptural ,  le  Cleopntra  Pouirini  Germain  se  rapproche 
quelque  peu  du  Clcopatra  hiiliinoides  Olivier  variété  umlirnta  Germain,  dont 
il  a  été  précédemment  question;  il  s'en  sépare  facilement  par  le  mode 
d'enroulement  de  sa  spire  et  par  l'obliquité  de  son  ouverture. 

Subfossile  dans  l'Egueï,  à  environ  1,000  kilomètres  au  Nord  de  Fort- 
Lamy  [D'  Poutrin]. 

Bythima  (Gabbia)  Neumanni  Martens. 

1898.  Bythinia  (Gabbia)  Neumanni  Martens,  Beschalle  Weichlh.  Ost-Afrih., 
p.  191,  Taf.  VI,  fig.  33  (et  fig.  de  la  radula,  p.  191). 

1910.  Biithinia  [Gabbia)  Neumanni  GF.nMAiN,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris, 
p.  208. 

i()ii.  Bythinia  (Gabbia)  iVe«maM/ii  Germain,  Notice  malacologique,  in  :  Ddcu- 
ments  scientifiques  Mission  Tilho ,  II,  p.  200,  pi.  Il,  fig.  3i  ,  et  p.  932. 


—  -289  — 

Cette  Bythinie  est  un  Mollusque  caractc^i'is tique  de  la  fauue  soudanaise. 
On  l'y  rencontre,  presque  partout,  en  très  {riande  abondance,  non  seule- 
ment à  l'clat  vivant  dans  les  lacs,  les  rivières  ou  les  simples  mares,  mais 
encore,  à  l'état  sublbssile,  à  la  surface  du  sol,  dans  presque  toute  l'étendue 
de  l'Egueï,  du  Bodeli,  du  Djourab  et  du  Toro ,  c'est-à-dire  au  Nord-Est  du 
lac  Tchad. 

Subfossile  dans  l'Egueï,  à  environ  1,000  kilomètres  au  Nord  de  Fort- 
Lamy;  très  nombreux  individus  [D'  Poutrin]. 

Ampullaria  speciosa  Philippi. 

1849.  Ampullaria  speciosa  Philippi  ,  Zeitschr.fiir  Ma/rt/rozooL ,  p.  18. 

1910.  Amimllaria  speciosa  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris,  p.  209. 

1911.  Ampullaria  speciosa  Germain,  Notice  raaiacologique,  in:  Documents  scienti- 

fiques Mission  Tilho,  II,  p.  aoa,  pi.  II,  fig.  SS-Sg,  pi.  III,  fig.  3,  et 
pi.  IV,  fig.  1-2. 

Les  exemplaires  recueillis  par  M.  le  D'  Poutrin  sont  de  taille  moyenne , 
puisqu'ils  atteignent  les  dimensions  suivantes  : 

Longueur:  82-90  millimètres;  diamètre  maximum:  77-82  millimètres; 
diamètre  minimum  :  54-65  millimètres  ;  hauteur  de  l'ouverture  :  58- 
68  millimètres;  diamètre  de  l'ouverture:  87  1/2-/11  millimètres. 

Le  test  ne  présente  aucune  particularité'  digne  d'être  notée  ;  il  est  seule- 
ment très  fortement  corrodé ,  l'épiderme  ayant  entièrement  disparu  sur  les 
premiers  tours. 

Pays  M'Bagha  (Lobaye)  [D'  Poutrin]. 
Lac  de  Bouchia  (Lobaye)  [D'  Poutrin]. 

Ampullaria  sp.  ind. 

De  nombreux  opercules  d'une  Ampullaire  ont  été  recueillis ,  par  M.  le 
D""  Poutrin,  dans  le  lac  Bouchia  (Lobaye).  Leur  taille  relativement  petite 
(les  plus  grands  n'ont  que  28  millimètres  de  hauteur  pour  16  millimètres 
de  diamètre  maximum)  et  leur  test  relativement  pesant  semblent  indiquer 
qu'ils  appartiennent  h  une  Ampullaire  adulte,  mais  de  moyenne  taille.  Peut- 
être  s'agit-il  ici  de  V Ampullaria  ovata  Olivier,  si  répandue  dans  presque 
toute  l'Afrique  Equatoriale. 

Melania  tuberculata  Millier. 

1774.  Nerita  tuberculata  Mi LLm ,  Verm.  terreslr.  etfiuv.  histor.,  II,  p.  191. 

1912.  Melania  tuberculata  Germain,  Bulletin  Muséuvi  Hist.  natur.  Paris,  p.  82. 

Une  riche  suite  de  très  jeunes  exemplaires  a  été  recueillie  par  M.  le 
D'PouTRiN.  Les  spécimens,  n'ayant  encore  que  3  millimètres  de  longueur. 


—  290  — 

sont  déjà  remarquables  par  raccentuation  de  leur  sculpture  spirale ,  prin- 
cipalement sur  les  tours  supérieurs  de  la  spire;  par  conire,  les  stries  longi- 
tudinales sont  très  faiblement  marquées  et  commencent  à  présenter  quelque 
importance  seulem.ent  lorsque  la  coquille  atteint  7  à  lo  millimètres  de 
longueur.  Elles  deviennent  alors  à  peu  près  identiques  à  celles  que  Ton 
observe  chez  les  adultes. 

Rives  des  îles  du  lac  Tchad;  très  nombreux  échantillons  [D'  Poutrin]. 
Subfossile  dans  TEguei,  à  environ  1,000  kilomètres  au  Nord  de  Fort- 
Lamy  [D'  Podtrin]. 

Valvata  Tiliioi  Germain. 

1909.   Valvala  Tilhoi  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  nalur.  Paris,  XV,  j).  S^ô. 
1911.   Valvata  Tilhoi  Germain,  Notice  malacologique ,  in:  Documents  scientifiques 
Mission  Tilho ,  II,  p.  207,  pi.  II,  fig.  26  à  3i. 

Nombreux  sp('cimens  de  cette  espèce,  caractéristique  de  l'Egueï  et  du 
Toro,  recueillis  à  Tétat  subfossile  dans  l'Egueï,  à  environ  1,000  kilomètres 
au  Nord  de  Forl-Lamy  [D'  Poutrin]. 


CoNTmauTioNs  À  LA  Faune  Malacologique 

r 

DE  l'Afrique  Equatoihale  , 
PAR  M.  Louis  Germain, 


XXXVIII. 

Pélécypodks  dd  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D'  Poutrin  (1908). 

Dans  le  XXXYIP  fascicule  de  ces  Contributions ,  j'ai  étudié  les  Gastéro- 
podes recueillis  par  M.  le  D'  Poutrin,  au  cours  de  son  voyage  de  1908. 
La  présente  Note  est  consacrée  aux  Pélécypodes  rapportés  des  mêmes 
régions. 

Les  espèces ,  quoique  peu  nombreuses ,  offrent  un  réel  intérêt  :  les  unes , 
parce  qu'elles  permettent  de  se  faire  une  opinion  définitive  sur  plusieurs 
Pélécypodes  jusqu'ici  litigieux  ;  les  autres,  parce  qu'elles  précisent  quelques 
points  de  répartition  géographique. 

Unio  mutel^formis  Germain. 

190(5,   Unio   mutelœformis   Germain,  Bulletin  Muséum   Hist.  natur.   Paris,   Xîl, 
p.  60,  note  1  (sans  descript,). 


—   ^91  — 

igoG.  Unio  mutelœformk  Germain,  Mémoires  Soc.  Zooloffiqtie  France,  XIX, 
p.  336. 

1907.  Unio  mutelœformis  Germain,  Mollusques  lerr.  Jîuv.  Afrique  centrale  fran- 
çaise,  p.  5^0,  pi.  I,  fif;-.  d-li. 

Peu  rcfpandue  dans  ie  lac  Tchad,  celle  espèce  présenle  un  lest  d'un 
marron  jaunâtre  peu  foncé,  orné  de  stries  d'accroissement  fines  et  irrégu- 
lières;  les  sommets  sont  fortement  érodés  et  la  nacre  assez  irisée,  d'un 
bleu  de  Prusse  clair.  Longueur  maximum:  31-28  millimètres  :  hauteur 
maximum:  9-10  millimètres  (à  environ  1  millimètre  des  sommets);  épais- 
seur maximum  :  5-5  1/2  millimètres. 

Piive  des  îles  du  lac  Tchad  [D'  Poutrin]. 

Unio  (Nodularia)  Lacoini  Germain. 

igoS.  Unio  [Nodularia)  Lacoini  Germain,  Bulletin  Muse'iim  Hist.  natur.  Paris, 
XI,  n°  6,  p.  ^89  (sans  descript,). 

1910.  Unio  {Noduhvia)  Lacoini  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.   Puris, 

p.  210. 

1911.  Unio  (Nodularia)  Lacoini  Germain,  Notice  maiacologique,  in  : /)ocHmc»/s 

scientifq^les    Mission   Tilho ,    II,   p.  208,   pi.  II,   fig.    aS,    et  pi.  III, 
fig./i. 

Cette  espèce  polymorphe,  très  répandue  dans  le  lac  Tchad,  est  repré- 
sentée par  un  grand  nombre  d'exemplaires  dans  la  collection  réunie  par 
M.  le  D'  Poutrin.  Ces  spécimens  sont  de  taille  moyenne,  les  plus  grands 
n'atteignant  qiie  28-80  millimètres  de  longueur  totale  pour  18-21  milli- 
mètres de  hauteur  maximum  et  12-1/1  millimètres  d'épaisseur  maximum. 
Chez  quelques-uns  la  région  postérieure  est  relativement  haute  et  subobli- 
quement  tronquée,  ce  qui  donne  à  l'ensemble  de  la  coquille  une  appa- 
rence vaguement  cunéiforme. 

Rives  des  îles  du  lac  Tchad  [D''  Poutrin]. 

Subfossile  dans  l'Eguei,  à  environ  1,000  kilomètres  au  Nord  de  Fort- 
Lamy  [D'  Poutrin]. 

Unio  Briarti  Dautzenberg. 
PI.  XI,  %.  67-68. 

1901.   ZJjiî'o /îmo'i/ Dautzenberg,  Annales   (Mémoires)   Société  roy.  Malacologique 

Belgique,  XXXVI,  p.  10,  pi.  I,  fig.  3-4- 
1809.   Unio  (Lœvirolris)  Briarti  Germain,  Bulletin  Muséum    Hist.  natur.    Paris, 

p.  875. 

Un  exemplaire  de  grande  taille  atteint  61  millimètres  do  longueur 
lolale,  IxS  millimètres  de  hauteur  maximum  et  86  millimètres  d'épaisseur 


—  292  — 

maximum.  La  charnière  présente  des  particularités  qui  méritont  d'être 
notées.  On  observe  : 

Sur  la  valve  gauche  :  une  dent  cardinale  double,  haute  et  saillante,  sub- 
crénelée, et  deux  dents  latérales  très  longues,  médiocrement  incurvées, 
l'inférieure  beaucoup  plus  haute  et  plus  forte,  la  supérieure  très  nettement 
bifide  à  son  extrémité  ; 

Sur  la  valve  droite  :  deux  dents  cardinales  épaisses,  saillantes  et  sub- 
crénelées, l'inférieure  beaucoup  plus  volumineuse,  subtriangulaire  com- 
primée, et  une  longue  lamelle  latérale  incurvée,  haute,  saillante,  bifide  à 
son  extrémité. 

Le  test  est  épais,  solide,  marron  foncé,  presque  noir  vers  les  bords; 
il  est  garni  de  stries  d'accroissement  médiocres ,  serrées ,  un  peu  feuilletées 
vers  le  bord  inférieur.  Les  chevrons  avoisinant  les  sommets  varient  dans 
de  grandes  proportions  suivant  les  individus  considérés. 

Les  jeunes  présentent  les  mêmes  caractères;  cependant  la  forme  géné- 
rale de  la  coquille  est  plus  arrondie;  les  stries  d'accroissement  sont  plus 
déhcates  et  moins  nettement  feuilletées  vers  le  bord  inférieur;  enfin  le  test 
est  plus  mince,  recouvert  par  un  épidémie  plus  clair,  orné  parfois  de  rayons 
divergents  peu  marqués. 

Le  Bas  Oubanghi,  à  Zongo  [D'  Poutrin]. 

Spatha  (Spatha)  rubens  de  Lamarck. 
PI.  XII,  fig.  69-70. 

1819.  Anodonta  rubens  de  Lamarck,  Animaux  sans  Vertèbres,  VI,  part.  II,  p.  85. 
1828.  Anodonta  rubens  Cailuaud,  Voyage  aMeroè,  IV  (1827),  p.  269,  atlas  II, 

1828,  pi.  LX,  fig  13. 
i835.  Iridina  rubens  Rang,  Nouv.  Annales  Mîiséum   Paris,  p.  3ii. 
1857.  Spatha  rubens   H.   et   A.   Adams  ,    Gênera  of  récent  Moîhisc. ,  II,  p.  607, 

pi.  CXIX. 
1876.  Spatha  rubens  Clessin,  in  :  Martini  et  Ghemnitz,  System.  Conchjîien'Cabi- 

net,  pi.  LXI,  fig.  1. 
1900.  Spatha    rubens    Simpson,   Proceed.    Unit.    Stat.   Nation.    Muséum,    XXII, 

p.  896. 
1907.  Spatha  rubens  Germain,   Mollusques    Afrique    centrale  française ,  p.  55 1. 

Spatha  oppicata  de  RocuEBRnNE,  in  :  Collect.  Muséum  Paris. 

Sous  le  nom  de  Spatha  oppicata,M.le  D'A.-T.de  Rociiebrune  a  distingué 
une  coquille  recueillie  dans  le  Niger  à  Ouassoulou  par  Fras  ,  et  qu'il  est 
impossible  de  séparer  du  véritable  Spatha  rubens  de  Lamarck.  Deux  spéci- 
mens existent',  sous  ce  nom,  dans  les  collections  du  Muséum  de  Paris.  L'un 
est  une  forme  très  jeune;  l'autre,  plus  âgé  mais  non  adulte,  est  une  co- 
quille de  forme  ovalaire,  plus  régulièrement  arrondie  que  le  type  ruhcns, 
avec  un  bord  inférieur  plus  convexe  (fig.  69),  se  rapprochant  beaucoup 


—  293  — 

de  la  variété  rotundata  Martens'^'.  Le  test  est  assez  épais,  relativement  pe- 
sant, assez  finement  strié  et  d'un  brun  sombre  très  foncé,  fresque  noir,  bien 
brillant '■^K  La  nacre,  d'un  gris  bleuâtre,  fortement  irisée,  est  violacée  sur 
les  bords.  Tous  les  autres  caractères  concordent  parfaitement  avec  ceux  du 
Spalha  ruhens  de  Lamarck,  et  après  une  étude  attentive  des  types  de 
M.  le  D'  A.-T.  DE  RociiEBRUNE,  je  conclus  que  son  Spatha  ojypicata  n'est 
qu'une  l'orme  non  encore  adulte  de  l'espèce  nilotique. 

Les  matériaux  réunis  par  M.  le  D'Poutrin  viennent  confirmer  cette  ma- 
nière de  voir.  Parmi  les  exemplaires  de  Spatha  rubens  de  Lamarck  qu'il  a 
pu  recueillir,  il  en  est  d'absolument  identiques ,  comme  forme ,  comme  char- 
nière et  comme  taille  ''',  à  ceux  étiquetés  Spatha  oppicata  par  A.-T.  de  Pioche- 
BRUNE.  C'est  bien  la  même  forme  ovalaire  arrondie ,  le  même  bord  inférieur 
régulièrement  convexe,  le  même  test  relativement  pesant,  orné  de  stries 
d'accroissement  médiocres  (fîg.  70);  mais  ici  l'épiderme  est  d'un  magni- 
fique brun-marron  brillant,  peu  foncé,  passant  au  jaune  vers  les  sommets. 
De  plus,  sous  cet  épiderme  qui  s'exfolie  facilement,  le  test  apparaît  d'un 
rouge  saumon  assez  vif,  comme  chez  un  grand  nombre  d'exemplaires  du 
Spatha  rubens  de  Lamarck.  Enfin  la  nacre,  d'un  bleu  violacé,  bien  irisée, 
devient  fortement  saumonée  vers  les  bords. 

Zongo,  sur  le  Bas  Oubanghi,  i5  avril  1908  [D'  Poutrin]. 

MUTELA  ANGUSTATA  SowCrby. 

1868.  Iridina  angustata  Sowerby  in  Reeve  ,  Conchologia  Iconica,  XVI ,  pi.  11 ,  fig.  5. 

1906.  Mutela  angustata  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris,  XII,  p.  55, 

p.  59  et  p.  17/1. 

1907.  Mutela  angustata  Germain,  Mollusques  terr.jluv.  Afrique  centrale  française , 

p.  56A. 
1911.  Mwie^ft  a)ig-Ms<a(a  Germain,  Notice  maiacologique;  in:   Documents   scienti- 
fiques Mission  Tilho ,  II ,  p.  3 1 2 . 

M.  le  D""  PoDTRiN  a  recueilli  de  jeunes  exemplaires  dont  la  longueur 
maximum  ne  dépasse  pas  54  millimètres  (largeur  maximum:  21  milli- 
mètres;  épaisseur  maximum:  11    millim.    1/9).    Ils    possèdent  déjà  la 

(''  Martens  (D'  E.  von),  Bsschalte  Weichth.  Ost-Afrihas,  1898,  p.  2/12,  figuré 
à  la  page  aAS. 

(^'  Cet  échantillon  mesure:  longueur  totale  :  90  millimètres;  hauteur  maximum  : 
58  millimètres,  à  20  millimètres  des  sommets  ;  épaisseur  maximum  :  82  milli- 
mètres. 

(■'■'  Le  plus  grand  des  exemplaires  mesure  98  millimètres  de  longueur  pour 
()8  millimètres  de  hauteur  maximum  et  3A  millimètres  d'épaisseur  maximum. 
Un  autre, plus  voisin  comme  dimensions  du  typedcRocuEnnuNE,  n'a  que  90  milli- 
mètres de  longueur  pour  60  millimètres  de  hauteur  maximum  et  3i  millimètres 
d'épaisseur  maximum. 


—  29/1  — 

forme  caractéristique  du  Mvtela  nngnstnta  Sowerby,  mais  leurs  valves  sont 
minces,  Irag-iles,  un  peu  le'gères,  fortement  bibâillantes ,  recouvertes  d'un 
ëpiderme  brillant  d'un  beau  vert  ;  la  nacre,  bien  irisée,  est  d'un  bleu  violacé. 

Le  Bas  Oubaughi  [D'  Poutrin]. 

MuTELIIVA  ROSTRATA  Rang. 

i835.  Iridina  roslrata  "RxîiG ,  Nouvelles  Annales  Muséum  Paris,  p.  3iG. 

i836.  Iridina  cœlestis  Lz\ ,  Synopsis  of  Naïades ,  i^.  57. 

i8i/j.  Iridina  rostrata  Potiez  et  Michaud,    Galerie  Mollusques   Douai,  p.  1^7, 

pLI.VI,fig.  1. 
187^.  Mntela  rostrata  ii(iKEU,Land-und Sûssw.-Moîlusk.Nord-Ost.Afrik.,  p.  269. 
1876.   Mulela  cœlestis  Clessin  in  :  Martini  et  Chemnitz,  Systcmal.  Concliylien-Ca- 

linet;  Anod.,  p.  198,  Taf.  XXV,  Cg.  1-2. 
1886.  Mutelina    rostrata   Jocsseaume,    Bulletin   Société    Zoologique   France,    II, 

p.  /jSS. 
1907.  Mutelina  rostrata  Gm^kw ,  Mollusques  Afrique  centrale  française,  p.  567. 

Les  spécimens  recueillis  par  M.  le  D'  Poutrin  sont  des  jeunes  dont  la 
coquille  n'a  encore  que  35-/i5  millimètres  de  longueur  totale.  Le  test  est 
recouvert  de  ce  magnifique  épiderme  vert-émeraude  si  caractéristique  de 
cette  espèce. 

Zongo,  sur  le  Bas  Oubangbi,  i5  avril  1908  [D'  Poutrin]. 

CuELiDONOPSis  HiRUNDo  Marteus. 

1881.  Spallia  hirundo  Martens,  Sitz.-Ber.  Natur-Freunde  Berlin,  [).  122. 

i883.  Sjjatha  {Mutela)  hirundo  Martens,  ConcJiolog.  Mittheil. ,  II,  p.  139, 
Taf.  XXVII. 

1886.  C/fe/î'rfojjcura  an'etma  deRochebrone,  Bulletin  Société Malacoîogique  France, 
III,  p.  A,pl.  I,fig.  1-/1. 

1900.  Chelidonopsis  arietina  Simpson,  Synopsis  oîl^siiades;  Proceed.  Utiit.  St. Na- 
tion. Muséum,  XXII,  p.  906. 

1900.  Chelidonopsis  hirundo  Simpson,  loc.  cit.,  p.  906. 

1907.  Chelidonopsis  arietina,  Germain,  Mollusques  Afrique  centrale  française , 
p.  675. 

Il  est  particulièrement  intéressant  de  retrouver  dans  le  bassin  de  l'Ou- 
baughi  cette  espèce  remarquable  inconnue  jusqu'ici  en  dehors  du  Moyen 
Con^o.  Cette  pénétration  vers  les  régions  soudanaises  d'un  Mollusque  si 
caractéristique  du  Congo  et  de  quelques-uns  des  tributaires  de  sa  rive 
gauche  n'est  pas  unique,  puisqu'un  autre  Pélécypode,  VUnio  Briarti  Daut- 
zenberg,  a  suivi  la  même  voie. 

L'unique  exemplaire  recueilli  par  M.  le  D'  Poutrin  n'est  pas  tout  à 
fait  adnlte.  Il  mesure  seulement  77  millimètres  de  longueur  maximum , 
1 9  millimètres  de  hauteur  maximum  et  1  o  millimètres  d'épaisseur  maxi- 


—  295  — 

mum.  Son  test,  très  mince,  subtransparent,  montre  des  stries  d'accrois- 
semenl  fortement  accusées,  surtout  à  ia  région  antérieure;  il  est  recouvert 
d'un  épiderme  jaunacé  clair,  un  peu  brillant,  lavé  de  vert  seulement  vers  le 
bord  inférieur.  L'intérieur  des  valves  est  garni  d'une  nacre  violacée  magni- 
fiquement irisée. 

Zongo,sur  le  Bas  Oubanghi,  i5  avril  1908  [D'  Poutrin]. 

La  Chclidonoims  hirundo  Martens  est,  incontestablement,  la  forme  jeune 
du  Clielidonopsis  arietina  de  Rochebrune.  Il  y  a  donc  lieu  d'adopter  défini- 
tivement ,  pour  cette  espèce ,  le  nom  donné  par  le  D"^  E.  von  Martens. 

CoRRicuLA  AuDoiNi  Germain. 

1909.  Corbicula    Audoini   GERMA.m,   Bulletin  Muséum   Hist.  natur.    Paris,  XV, 

p.  475. 

1910.  Corbicula  Audoini   Germain,   Bulletin   Muséum    Hisl.  nalur.    Paris,   XVI, 

p.  211. 

1911.  Corbicula  Audoini  Germain.   Notice  malacologique,  in  :  Documents  scienti 

jiques  Mission  Tilho,  II,  p.  218,  pi.  H,  fig.  35-37  et  p.  286. 

Cette  espèce  est  très  commune ,  à  l'état  subfossile ,  dans  toute  l'étendue 
de  l'Egueï  et  du  Djerab,  où  elle  vivait  surtout  en  compagnie  de  Vakata 
Tilhoi  Germain,  Meïnnia  tubercidata  MiUler,  et  Pisidium  Landeroini  Ger- 
main. M.  le  D'  Poutrin  l'a  également  recueillie  dans  l'Egueï,  à  environ 
1,000  kilomètres  au  Nord  de  Fort-Lamy. 

PSEUDEUPERA  Germain  7iov.  siihg. 

Sous  ce  nom  je  classe  les  petites  Pisidies  de  l'Egueï  et  du  Bodeli  décou- 
vertes par  les  membres  de  la  Mission  Tilho.  Elles  dilfèrent  des  véritables 
Pisidies  par  les  caractères  de  leur  charnière,  qui  rappelle  un  peu  celle  des 
Eupera''^\  Le  type  de  ce  nouveau  sous-genre  est  le  Pisidium  [Pscudeupera) 
Landeroini  Germain. 

Pisidium  (Pseudeupera)  Landeroini  Germain. 

1909.  Pisidium  (Eupera)  Landei-oini  GsRuxm ,  Bulletin  Muséum  Hist.  nalur.  Paris  , 

XV,  p.  /176. 
1911.  Pisidium  Landeroini  Germain,  Notice  malacologique,  in  :  Documents  scienti- 

Jiques  Mission  Tilho,  II,  p.  218,  pi.  II,  lig,  32-33. 

Nombreux  spécimens  recueillis  dans  l'Egueï,  à  environ  1,000  kilomètres 
au  Nord  de  Fort-Lamy  [D'Poltrin]. 

O  Le  type  du  genre  Eupera  est  le  Pisum  pai'usiticum  farrcyi^s  [in  Desuaïi:s, 
Catal.  Concli.  Bio.,  H,  i853,p.  aSo]. 


—  296  — 

Explication  des  Planches. 


Planche  XI. 

Fig.  67.   Unio  Briarti  Dautzcnberg.    Vue  intérieure   de  la   valve   gauche,   pour 
montrer  la  charnière  ;  grandeur  naturelle. 

Fig.  68.   Unjo  Bn'arti   Dautzenberg.    Vue   intérieure  de   la    valve   droite,    pour 
montrer  la  charnière  ;  grandeur  naturelle. 

Planche  XII. 

Fig.  69.  SpatJia  oppicata  de  Rochobrune. 

Le  Niger,  à  Ouassoulou.  Type  de  l'auteur,  au  Muséum  d'Histoire  naturelle 
de  Paris;  grandeur  naturelle. 

Fig.  70.  Spatha  rubens  de  Lamarck. 

Tongo,  sur  le  Bas  Ouhanghi  [D'  Poutrin];  grandeur  naturelle. 


Sables  de  la  Réunion 
[Saint-Pierre,  Saint-Gilles ,  l'Eumitage,  etc.) 

RÉCOLTÉS    PAR    M""  Le    BaT. 


Description  d'une  Marginelle  nouvelle, 
PAR  M.  A.  Bavay. 

Ces  sables  sont  plutôt  des  graviers  !  Or  les  graviers  marins  sont  toujours 
peu  riches  en  petites  coquilles ,  celles-ci  étant  généralement  broyées  par 
les  grains  durs  du  milieu ,  et  celles  cjui  restent  se  trouvant  tout  au  moins 
fort  détériorées.  —  On  sait  c|u'à  la  Réunion  la  mer  brise  à  peu  près  par- 
tout et  qu'il  n'y  existe  guère  de  vrais  sables  fins  susceptibles  d'emballer  et 
de  conserver  les  coquilles. 

Les  espèces  les  plus  remarquables  trouvées  dans  ces  graviers  sont  : 
d'abord,  Prasina  borbonica  Deshayes,  dont  les  petites  valves  vertes  et  con- 
tournées se  distinguent  facilement. 

Une  série  de  Narica  de  petite  taiUe,  dont  iV.  Mmiritiœ  Uecluz,  N.  actita 
et  N.  rosca  du  même  auteur  et  quelques  autres  espèces  de  Narica  trop 
avariées  pour  être  identifiées  avec  certitude;  puis  Turbo  purpuratus  Des- 
bayes. C'est  la  plus  petite  espèce  du  genre  Turbo.  Il  est  tantôt  entière- 
ment pourpré,  tantôt  strié  de  blanc,  tantôt  blanc  tacheté  de  pourpre. 


Muséum.  —  AI.  L.  Germain. 


Pl.  XI. 


Fi{î.  G7,  GS.  —  Mollusques  de  l'Afrique  Equatorialc. 


29G 


Muséum.  —  M.  L.  Geniiaiii. 


Pl.  XII. 


Fi<T.  69,  70.  —  Mollusques  do  rAiViquc  Equator 


jalc. 


896 


—  297  — 

Marmnclla  ncglocla  Sow  =  rufuh  Gaskoin  ==  borbonica  Jousscaume.  Mal- 
gré ies  diflereuces  de  nom  et  de  couleur,  ces  trois  espèces  n'en  font,  je 
pense,  qu'une  seule,  mal  figurée  d'ailleurs  à  peu  près  partout.  Le  labre 
débute  dans  celle-ci  par  un  sinus  supérieur,  suivi  d'une  grosse  dent  qui 
elle-même  en  surmonte  cinq  à  sept  petites;  sinus  et  dents  manquent 
dans  les  individus  jeunes  et  n'existent  plus  dans  les  spécimens  adultes 
roulés  dans  les  sables. 

Enfin  Risaoina  [Stossichia)  abnorinis  Nevill. 

Ces  cinq  espèces  ou  groupes  d'espèces ,  bien  que  n'étant  pas  absolument 
propres  à  la  Réunion ,  peuvent  par  leur  ensemble  servir  h  caractériser  les 
sables  marins  de  cette  île. 

On  pourrait  y  joindre  Marginella  Lanlzi  Jousseaume,  Rissoina  scalari- 
formis  C.B.  Adams,  R.  insoUta  Deshayes,  R.  erythrœu  Pbilippi,  R.ambigua 
Gould ,  qui  toutes  se  retrouvent  ailleurs  dans  les  Océans  Indien  et  Paci- 
fique, assez  loin  dans  l'Est,  au  moins  jusqu'en  Nouvelle-Calédonie.  Il  en 
est  de  même  d'une  petite  espèce  de  Marginelle  fort  délicate,  que  je  pense 
être  nouvelle  et  que  je  nommerai  Marginella  Loulsœ  en  l'honneur  de 
M"""  Le  PiAT.  cette  vaillante  femme  qui  trouve  le  moyen,  dans  les  quelques 
instants  que  lui  laisse  son  service  pendant  les  escales ,  de  recueillir  pour 
le  Muséum  des  matériaux  intéressants. 

Marginella  Louisae,  nov.  sp. 

Marginella  par  va,  cylindrico-ovoidea,  ad  basin  paulo  constricla,  alba, 
nitens,  pellucens;  anfractus  3,  spira  brevis,  conoideo-dcpressa,  aperlura  sub- 


Marginella  Louixœ  Bavay. 
lie  do  ia  Réunion;  X  20. 

vccla,  injernc  pavuin  dilalata,  labrum  supcrnc  incrassalum,  iiiltis  omnino 
sidcalum;  columclla  quadriplicata ,  plicis  iufcris  dunbiis  mbeequalibus ,  cras- 
sioribus,  superis  debilioribus. 


M 


IISEUM. 


XIX. 


30 


—  298  — 

Diin.  Icslœ:  ait.  2"""  20,  lat.  i""*. 

Habitat  :  Reunion  iiisulam  insidasque  Loijalty  Novœ  Caledoniœ. 

Petite  Marg-iiielle  cylindrique-ovoïde,  un  peu  rétrécie  à  la  base,  blanche, 
brillante  et  transparente  (laissant  apercevoir  l'axe  dans  les  individus  très 
frais),  n'ayant  guère  que  trois  tours  de  spire;  spire  fort  courte  en  cône  sur- 
baissé; ouverture  presque  droite,  un  peu  dilatée  inférieurement:  labre 
épaissi  dans  sa  pai'tie  supérieure  etsiUonné  intérieurement  du  haut  en  bas; 
columelle  à  quatre  plis,  dont  les  deux  inférieurs  subégaux  sont  plus  épais, 
les  supérieurs  plus  faibles. 

Celte  espèce  vit  aussi  en  Nouvelle- Caiédonie.  Je  l'ai  trouvée  assez  rare- 
ment dans  les  sables  des  iles  Loyalty  et  de  l'ile  des  Pins.  Elle  se  distingue 
de  ses  congénères  par  sa  taille ,  par  son  labre  sillonné  intérieurement  et  par 
une  constriction  à  la  base  du  dernier  tour,  constrictiou  visible  immédiate- 
ment au  niveau  des  deux  plis  columellaires  inférieurs. 


Notes  sur  quelques  Orchidées  intéressantes 
DES  Serres  du  Muséum, 

PAR  MM.   COSTANTIN  ET  H.  PoiSSON. 

Pendant  le  mois  de  mai,  il  a  fleuri  dans  les  Serres  du  Muséum  plusieurs 
Orchidées  intéressantes;  ce  sont  : 

1°  Une  Vandée,  le  Catasetmn  planiceps  Lindl.  Cette  plante  a  été  envoyée 
par  M.  Labroy  de  Manaos  (Brésil)  en  1912  et  a  été  cultivée  dans  les  serres 
le  16  septembre  de  la  même  année  ^^^. 

Cette  espèce  fait  partie  de  la  section  Eucaiasclum,  c'est-à-dire  celle  des 
Catasetmn  vrais,  caractérisés  par  une  colonne  à  deux  antennes  dans  les 
fleurs  mâles.  Ces  appendices  sont  utiles  pour  la  fécondation,  car  ils  sont 
sensibles  au  moindi^e  toucher  (surtout  l'antenne  gauche),  agissent  comme 
un  ressort  sur  l'opercule  de  l'anthère  et  mettent  les  pollinies  en  liberté. 
Une  autre  caractéristique  des  Catasetum  véritables  est  la  forme  en  casque 
du  labelle. 

Le  Catasetum  planiceps  a  été  décrit  pour  la  première  fois  par  Lindley  ''', 
qui  indique  les  Guyanes  comme  patrie  de  cette  j)lanle  que  M.  Labroy  a 
retrouvée  dans  les  forêts  de  l'Amazone.  Martius,  dans  la  Flore. du  Brésil'^', 
indique  également  cette  espèce,  mais  lui  donne  le  nom  d'une  autre  plante 
de  Lindley,  le   Catasetum  fuliginostmi^''\  Or  il  semble  bien,  enlisant  la 

t^)  Registre  d'entrée  du  Laboratoire  de  Culture,  f"  2i5,  u°  6. 

'''  Dans  ie  Botanical  Register,  i843,  t.  9. 

<■■*)  Flora  Brasiliensis,  vol.  III,  part  V,  p.  899-/100,  n"  5. 

W  Décrite  dans  le  Botanical  Remisier,  XXVll,  18/ii,  Mise.  78. 


—  299  — 

description  de  Liiidley,  qu'il  s'agisse,  non  pas  d'un  synonyme,  mais  de 
deux  espèces  un  peu  différentes.  En  tout  cas  ce  serait  plutôt  avec  la  fleur 
femelle  du  Catasctiiin  ijhnncops  que  l'espèce  JuJiginosum  aurait  des  affînitcs. 

L'aire  géographique  de  ce  Cataselum  semble  assez  étendue,  car,  d'après 
Martius,  on  le  trouve  à  Surinam  et  au  Venezuela.  Il  possède  des  ileurs 
à  sépales  et  ;à  pétales  vert  clair  avec  un  laljelle  vert  jaunâtre  à  fond  plus 
jaune  (''.  Le  Calascttnn  pkniceps  a  été  introduit  dans  les  cultures  on  i8/ii 
et  a  lleuri  pour  la  première  fois  chez  Loddiges  en  juin  i8/n  <''.  Quoique 
ce  soit  une  plante  d'introduction  déjà  ancienne,  elle  ne  paraît  pas  très 
commune  dans  les  cultures. 

2°  La  seconde  plante  est  une  Épidendrée  du  groupe  des  Liparidinées  : 
le  Liparisflavescens  Lindl.  ^'\  C'est  une  espèce  terrestre  de  Bourbon,  vivant 
dans  les  bois  à  une  altitude  de  600  à  i3oo  mètres  et  assez  commune  dans 
toute  l'île'*'.  Elle  existe  aussi  à  Maurice.  Malgré  cela  elle  est  très  rare 
dans  les  serres  d'Europe.  Elle  a  des  fleurs  jaune  d'or  en  grappe  assez  dense. 
Elle  appartient  à  la  section  Iqj/orc/n's,  caractérisée  par  une  tige  peu  ou  pas 
renflée  à  la  base,  à  feuilles  caulinaires;  tandis  que  d'autres  espèces  {cœspi- 
losa  Lindl.,  disticha  Liudl.)  qui  ont  le  même  habitat  appartiennent  à  une 
autre  section,  celle  des  Slichorchis,  dans  laquelle  la  tige  est  renflée  en 
pseudobulbes  et  où  les  feuilles  sont  radicales.  Ces  dernières  sont  d'ailleurs 
épiphytes  et  non  terrestres. 

3°  M.  Diguet ,  qui  a  déjà  enrichi  les  Serres  du  Muséum  de  tant  de  plantes 
remarquables,  a  réceuiment  envoyé  du  Mexique'''  une  autre  Epidendrée  à 
bulbes,  un  Blelia  qui  n'est  autre  que  le  Bktia  Schepcrdi  Hook.  '^'.  C'est  une 
plante  du  groupe  des  Phajinées.  Le  genre  Blctia  comprend  des  plantes 
dressées  terrestres  ou  épiphytes,  à  pscudobulbes  globuleux  et  souvent 
tubéreux,  que  l'on  cultive  en  pot,  près  du  vitrage  eu  serre  tempérée  ou 
même  froide. 

Certains  auteurs  ont  considéré  cette  espèce  conmie  identique  au  Blctia 
vcrecunda  R.  Br.'''.  Cette  dernière  a  été  cultivée  en  Angleterre  dès  1781 

'1'  La  fleur  femelle,  d'après  Martius,  serait  teintée  de  pourpre  fuligineux,  d'où 
le  nom  (fuliginosum). 

(-'  11  avait  été  envoyé  de  Caracas  et  portait  le  n"  giS  du  catalogue  de  Loddiges. 

(='  LiNDLEY,  Botankal  Register,  sub  t.  882.  —  Cet  auteur  indique  comme 
synonymie  :  Malaxis  favescens  Thouars  {Orchid.  Afric,  t.  2 5).  Voir  aussi  : 
A.  Richard,  Liparis  Jïavescms  (  Orchidées  des  Iles  de  France  et  de  Bourbon,  Paris, 
1828,  p.  5i-52,  n°  3).' 

('*'   J.  DE  CoRDEMOY,  Florc  de  la  Réunion,  p.  i85. 

W  Le  17  février  1918,  Registre  d'entrée  du  Laboratoire  de  Culture,  f°  Zi3,  n°  2. 

(''   HooKER,  Botaniccd  Magazine,  t.  33 19. 

<"  C'est  ce  qu'indique  V Index  Kewensis,  t.  I,  p.  3i3,  qui  en  fait  un  syno- 
nyme; cette  espèce  fut  décrite  par  Brown  in  Ait.  Hort.  Kewensis,  éd.  Il,  v.  206. 
Voir  aussi  Botanical  Magazine,  t.  980. 

90. 


—  300  — 

et  c'est  probablement  ia  plus  ancienne  Orcbide'e  exotique  cultivée.  Les 
piemiers  tubercules  furent  envoyés  par  Peler  Collinson  de  l'île  de  la 
Providence  (Bahamas)*''.  Linden  au  contraire'^',  Veitch''^  De  Puydt^*' 
considèrent  les  deux  espèces  comme  dilTérentes.  Elles  ont  la  même  consti- 
tution llorale  ,  mais  le  B.  verecunda  est  de  coloris  plus  clair  et  à  labelle  strié 
de  jaune,  tandis  que  le  B.  Scheperdi  est  pourpre  violacé  et  à  labelle 
presque  blanc,  à  peine  strié  de  jaune  très  pâle.  Ces  deux  espèces,  surtout 
le  B.  Scheperdi,  sont  assez  rares  dans  les  serres  et  constituent  des  végétaux 
très  intéressants. 

Enfin  M.  Liouet,  l'orchidophile  distingué  de  Brunoy'^',  a  envoyé  le 
2  2  mai  plusieurs  plantes  curieuses  *°\  dont  les  principales  sont  des  bulbes 
de  Blelia  et  d'Arundina  en  parfait  état  de  végétation.  Ces  plantes  ont  été 
recueillies  pour  l'établissement  Sander  par  le  voyageur  Micholitz  dans  le 
Nord  du  Siam  près  de  la  frontière  de  Birmanie.  M.  Lionet,  qui  acbète  tout 
ce  qui  lui  paraît  nouveau,  a  généreusement  partagé  avec  le  Muséum  ses 
plantes  asiatiques. 

Avec  cet  envoi  il  y  avait  aussi  d'autres  Orchidées  curieuses  :  Luisia 
Psyché,  Eria  paniculala ,  BuhlophjUwn gïbhosum  robustum,  etc.;  de  plus  la 
lettre  de  notre  aimable  correspondant  nous  proposait  d'autres  plantes  au 
choix  du  Service.  Aussi  est-ce  un  agréable  devoir  que  celui  de  remercier 
ici  ce  généreux  donateur. 


Sur  une  IîÈmogrÉgabi^e  nouvelle,  parasite  de  Lachesis  alternatus, 
PAR  M""'=  M.  Phisalix  et  m.  a.  Laveran. 

Lulz  (rt)  a  signalé  l'existence  d'Hémogrégarines  chez  plusieui's  espèces] de 
Vipères  du  genre  Bothrops.  Toutefois  les  Serpents  n'ont  pas  été  exactement 
déterminés,  et  les  Ilémogrégarines  trouvées  chez  eux  ont  été  englobées 
avec  des  Hémogrégarines  d'autres  Ophidiens  sous  le  nom  de  Hœmogre- 
garina  Serpentimn. 

(')  Voir  J.  CosTANTiN,  Atlas  des  Orchidées  cultivées,  L.  III,  Histoire  des  pre- 
miers essais  de  culture,  p.  Sg-ii. 

(^'   Orchidées  exotiques,^.  BSg. 

(■''^   Orch.  Gruwer  Man.,  p.  22,  t.  I  (Blétiées). 

W  De  Puïdt,  Les  Orchidées,  p.  176. 

(^)  Gel  amateur,  qui  possède  une  des  plus  liclies  collections  d'Orchidées  bota- 
niques, a  enriclii  depuis  quelques  anne'es  les  Serres  du  Muséum  de  beaucoup 
d'espèces  rares ,  du  monde  entier,  dont  plusieurs  étaient  nouvelles. 

'''^  Registre  d'entrée  du  Laboratoire  de  GuUuie,  f"  170,  igiS. 


—  301  — 

Sambou  et  Selip,mau  (^),  qui  ont  recherché  les  Hémogrégarines  d'un 
grand  nombre  d'animaux  du  Jardin  Zoologique  de  Londres,  en  ont  décelé 
chez  Lachesis  muiits  et  Lachesis  lanccoJalus ,  et  signalent  le  Lachcsis  alter- 
uatm  comme  une  espèce  où  ils  n'en  ont  pas  rencontré. 

Deux  de  ces  Lachesis  aîterualtis  (syn.  BolJirops  altenintus  Dum.  etBib.), 
provenant  du  serpentarium  de  Butantan  (Brésil),  d'où  ils  ont  été  expédiés 
par  M.  Vital  Brazil,  ont  été  examinés  cjuelques  jours  après  leur  entrée  à 
la  Ménagerie  du  Muséum:  le  sang  d'un  seul  était  parasité,  mais  très  forte- 
ment, avec  un  pourcentage  de  2  5  p.  loo  de  formes  endoglobulaires  et  de 
1 5  p.  1 00  de  formes  libres.  L'animal  n'était  porteur  d'aucun  parasite  cutané 
et  se  montrait  aussi  agressif  que  ses  compagnons  de  captivité  non  infectés. 

Un  deuxième  prélèvement  du  sang  a  été  fait  2  mois  et  demi  après  le 
pi'emier;  il  a  décelé  des  formes  du  parasite  qui  ne  se  montraient  pas  lors 
du  premier  essai,  et  avec  un  pourcentage  encore  accru,  s'élevant  à 
38  p.  100  pour  les  formes  endoglobulaires  et  réduit  à  5  p.  loo  pour 
les  formes  libres,  qui  avaient  continué  dans  l'inlervalle  l'assaut  des 
globules  et  leur  invasion  ^''. 

Description  de  l'Hémogrégarine. 

i"  Formes  endoglobulaires.  —  Elles  sont  de  trois  sortes  : 

a.  Petites  formes.  —  Elles  apparaissent  comme  des  corps  nucléés  ovoïdes,  ou 
comme  de  petits  cylindres  légèrement  arqués  et  arrondis  aux  deux  extrémités, 
de  7  à  8  fz  de  long  sur  2  pi  5  à  3  (x  de  large.  Le  noyau  est  le  plus  souvent  arrondi 
ou  ovale,  mais  il  présente  parfois  des  étranglements  ou  des  saillies  irrégulières, 
et  occupe  la  totalité  de  la  largeur  du  corps.  Ces  inclusions  parasitaires  sont  déce- 
lables dans  le  sang  frais  et  apparaissent  comme  des  taclies  claires  dans  le  stroma. 
Mais  les  détails  ne  s'aperçoivent  bien  qu'après  coloration.  Le  Giemsa  colore  leur 
noyau  en  bleu  violacé  comme  les  quelques  inclusions  que  l'on  rencontre  parfois 
dans  le  protoplasme.  Celui-ci  reste  clair  et  tranche  nettement  sur  la  coloration 
rouge-orangé  du  stroma  du  globule. 

Un  même  globule  contient  couramment  a,  3  et  jusqu'à  5  parasites  (fig.  a  à  5). 
Dans  beaucoup  de  globules,  ces  formes  jeunes  sont  associées  à  des  formes  plus 
âgées  ou  à  des  formes  adultes,  de  telle  sorte  qu'on  peut  trouver,  dans  le  même 
globule,  tous  les  intermédiaires  entre  la  taille  uniforme  7  (^  5  des  plus  petites  et 
celle  des  plus  grandes ,  ce  qui  indique  que  l'hématie  a  subi  des  invasions  succes- 
sives (fig.  6,7,8). 

<''  Le  prélèvement  du  sang  chez  les  gros  Serpents  venimeux  que  l'on  ne  sacrifie 
pas  aussitôt  est  une  opération  assez  délicate,  où  il  faut  ménager  le  sujet  et  mettre 
les  opérateurs  à  l'abri  des  morsures ,  toujours  fort  dangereuses.  Grâce  à  Taide 
expérimentée  du  personnel  de  la  Ménagerie  des  Reptiles,  et  notamment  de 
M.  Bruyère,  j'ai  pu  prélever  du  sang  des  Serpents  les  moins  maniables  soit  en 
raison  de  leur  venin,  soit  à  cause  de  leur  taille. 


—  302 


Quand  un  globule  rouge  ne  contient  que  i  ou  a  parasites,  ses  dimensions 
restent  normales  et  sont  de  17  (j.  5  de  long  sur  10  f^  de  large,  mais  quand  il  est 
bourré  de  parasites  sa  forme  varie  avec  la  position  de  ceux-ci:  il  est  distendu, 
hypertropbié  et  peut  atteindre  22  f^  5  sur  12  (x  5.  Son  stroma  ne  semble  pas 
altéré. 

b.  Moyennes  formes.  —  Au  fur  et  à  mesure  que  le  jeune  parasite  s'accroît  dans 
le  globule  hôle,  il  prend  nettement  la  forme  d'un  cylindre  arqué,  arrondi  aux 
deux  extrémités  et  pourvu  d'un  noyau  ovalaire  situé  vers  le  milieu. 


Fig.  1  à  12.  —  Différentes  formes  libres  et  endoglobulaires 
de  Y Hœmogre^arina  Pioulei. 

1.  Hématie  normale  avoisinée  fie  deux  jeunes  formes  libres  dont  l'une  est  en  voie  de 
pénétration,  comme  clans  la  fijj.  k. —  9,  3,  4,  5.  Hématies  contenant  de  jeunes  formes. 
• —  G.  Formes  moyennes.  —  7,  8,  9.  Hématies  avec  ie  parasite  à  divers  degrés  de  déve- 
loppement. —  10.  Hématie  avec  jeune  l'orme  incluse  et  grande  l'orme  en  voie  d'évasion. 
—  11  et  12.  Grandes  formes  libres. 


Sur  les  préparations  de  sang  frais,  il  se  distingue  encore  par  une  réfringence  plus 
grande  que  celle  du  stroma  globulaire  et  se  montre  doué  de  légers  mouvemenls 
de  flexion  et  d'extension. 

Son  protoplasme  est  plus  colorable  qu'au  stade  précédent  et  se  teint  unifor- 
mément en  violet  pâle  par  le  Giemsa,  le  karyosome  en  violet  franc  (fig.  6  et  8). 

c.  Grandcx  firmes.  —  Elles  représentent  le  parasite  adulte,  et  se  montrent 
comme  de  minces  vermicules  recourbés  aux  deux  extrémités,  et,  en  même  temps 
plus  amincis  et  recourbés  à  Tune  qu'à  l'autre.  Leur  longueur,  non  étendus,  est  le 
plus  ordinairement  de  i  5  fi  ;  leur  largeur  île  dépasse  pas  2  /x  6  (fig.  7  ,  8 ,  9). 

Sur  les  préparations  de  sang  frais,  on  perçoit  des  mouvements  de  ilexion  et 
d'extension  du  parasite,  peu  étendus  en  général,  mais  capables  de  provoquer  des 
déformations  du  globule. 


—  303  — 

On  assiste  é{îalement  aux  efforts  de  ces  Hémogrcgarincs  adiiitos  pour  s'évader 
du  globule  :  rextrémité  antérieure  sort  la  première  et  exécute  des  mouvements 
d'oscillation,  do  giralion,  de  contraction  qui  entraînent  le  globule,  le  plissent  sur 
lui-même,  le  tiraillent  jusqu'à  ce  que  l'extrémité  postérieure  du  parasite ,  recour- 
bée en  crochet,  se  dégage  à  son  tour  (fig.  lo). 

Après  la  sortie  du  parasite  adulte,  l'hématie  reprend  sa  forme  et  la  netteté  de 
ses  contours  avec  une  grande  rapidité,  qu'elle  contienne  encore  ou  non  d'autres 
parasites. 

Les  détails  de  la  structure  ne  s'aperçoivent  qu'après  coloration. 

Le  karyosome  est  formé  par  des  granulations  chromatiques  agglomérées;  il  est 
le  plus  souvent  placé  dans  la  moitié  amincie  et  sur  le  bord  convexe  du  parasite. 
Par  le  Giemsa,  il  se  colore  en  violet  sombre,  son  protoplasme  homogène  en  violet 
pâle.  La  périphérie  est  limitée  par  un  mince  liséré  incolore  qui  représente  la 
capsule. 

On  trouve  jusqu'à  A  parasites  adultes  dans  le  même  globule,  qui  se  trouve 
ainsi  distendu,  et  dont  le  stroma  est  réduit  à  une  mince  coque  avec  un  noyau 
généralement  hypertrophié  et  déformé. 

2°  Formes  libbes  : 

a.  Petites  formes. —  Elles  ne  se  rencontraient  pas  dans  le  sang  du  premier 
prélèvement. 

Elles  sont  représentées  par  de  petits  corps  cylindriques  arrondis  aux  deux 
extrémités  et  un  peu  incurvés,  de  7  (x  de  long  sur  2  fi  5  à  3  (*  de  large.  Dans  le 
sang  frais,  on  les  voit  s'incurver  plus  ou  moins,  se  redresser,  s'accoler  temporai- 
rement ou  définitivement  aux  hématies  dans  lesquelles  elles  pénétreront.  On  voit 
souvent  un  même  globule  assailli  de  plusieurs  côtés  à  la  fois  (fig.  1  et  4),  bien 
qu'il  soit  déjà  parasité. 

Le  noyau  arrondi,  qui  occupe  le  centre  ou  l'une  des  extrémités,  fixe  fortement 
les  colorants  :  par  le  Giemsa ,  il  se  teint  en  bleu ,  le  protoplasme  en  bleu  violacé. 

h.  Grandes  formes. —  Ce  sont  les  Hémogrégarines  adultes  évadées  des  hématies. 
Elles  apparaissent  dans  le  sang  frais  comme  des  vermicules  incurvés  aux  deux 
extrémités  et  n'ayant  jamais  moins  de  16  à  17  fx  25  de  long  sur  2  fx  5.  Lorsqu'elles 
sont  complètement  déroulées,  ce  qui  est  rare,  elles  atteignent  20  fx;  mais  leur 
épaisseur  est  alors  réduite  à  2  fx,  et  leur  corps  paraît  cylindrique  et  effilé  aux 
deux  bouts.  Leur  protoplasme  est  incolore  avec  quelques  granulations  réfrin- 
gentes et  on  ne  distingue  que  très  vaguement  le  noyau.  Ces  vermicules  sont  très 
mobiles;  ils  exécutent  des  mouvements  hélicoïdaux  ou  oscillatoires  par  leur  extré- 
mité antérieure,  des  flexions  suivies  de  brusque  détente,  des  mouvements  ondu- 
latoires de  translation  avec  changements  brusques  de  direction.  Ces  mouvements 
sont  encore  exaltés  quand  on  dilue  le  sang  dans  l'eau  salée  physiologique. 

Ces  parasites  fixent  plus  fortement  les  colorants  que  lorsqu'ils  sont  encore 
inclus  dans  les  hématies;  leur  karyosome  se  colore  en  violet  sombre,  leur  proto- 
plasme en  violet  pâle.  Dans  l'un  nous  avons  trouvé  deux  noyaux. 

Les  formes  qui  sont  nouvellement  mises  en  liberté  entraînent  parfois  avec  elles 
le  noyau  de  l'hématie  et  restent  incluses  dans  leur  capsule,  mais  ce  sont  les 
formes  nues  et  complètement  libres  qui  dominent. 


—  30/1  — 

Le  sang  présentait  un  certain  degré  d'hémolyse  avec  mise  en  liberté  des 
parasites  endoglobulaires. 

Comme  c'est  la  règle ,  nous  n'avons  pas  trouvé  de  formes  de  multipli- 
cation dans  le  sang;  nous  les  reclierclierons  dans  les  viscères. 

Cette  infection  hémogrégarinienne  n'est  pas  tant  remarquable  par  le 
pourcentage,  cependant  très  élevé  (43  p.  loo  du  nombre  des  globules, 
y  compris  les  formes  libres)  des  parasites  que  par  l'intensité  de  l'invasion 
d'un  même  globule  qui  contient  jusqu'à  5  hémogrégarines. 

L'Hémogrégarine  de  Lachesis  ahernatus  diffère  par  ses  caractères  de 
celles  qui  ont  été  trouvées  dans  les  autres  espèces  du  genre  Lachesis;  nous 
sommes  donc  fondés  à  en  faire  une  espèce  nouvelle. 

Nous  la  dédions  à  M.  le  Professeur  Roule ,  qui  nous  a  permis  l'examen 
du  sang  des  Reptiles  de  la  Ménagerie  du  Muséum ,  et  proposons  de  l'appeler 
llœmogregarina  Roulei. 

RiBLIOGRAPHIE. 

(ff)  1 90 1 .  LiiTZ ,  Ueber  die  Drepanidien  der  Schlangen.  Ein  Beitrag  zur  Kenntniss  der 
Hamosporidien( Cen<ra/i/./.  Bakt.  etc.  I  Abt.  Bd.  XXIX,  n"9,  p.  890-898 ) 
(/»)  1907.  Sambon  and  SELiGMAN,The  Hémogrégarines  of  tlie  Sr.akos. (  Trans.  ofthe. 
patholog.  Soc.  ofLondon,  t.  58). 


SvB  VNE  Hémogrégàrine  d'Eryx  CONICUS, 
PAR  M""  Marie  Phisalix. 

Sambon  et  Seligman  (/)ont  signalé  chez  un  Boïdœ,  ïEnjx  conicus  Dum. 
et  Rib.  {=^  Gongijlophis  conicus  Gray),  la  présence  d'une  Hémogrégàrine 
qu'ils  ont  désignée  sous  le  nom  A'Hœmogrcgarina  Cantliei. 

lis  en  ont  figuré  la  forme  cndoglobulaire  adulte,  mais  non  la  forme  libre, 

Patton  {à)  et  Plimmer  (e)  ont  également  signalé,  dans  la  même  espèce 
de  Serpents,  la  présence  d'une  Hémogrégàrine,  sans  la  décrire  et  sans 
avoir  vu  davantage  de  forme  de  multiplication  du  parasite. 

J'ai  rencontré  également  une  Hémogi'égarine  chez  deux  Eryx  conicus. 

L'un  m'avait  été  rapporté  des  Indes  en  1908  par  M.  le  D'  Arbel;  le 
sang  seul  a  été  examiné;  il  contenait  des  formes  adultes  libres  et  endoglo- 
bulaires du  parasite. 

L'autre  sujet  provient  de  la  Ménagerie  des  Reptiles  du  Muséum ,  où  il 
est  mort  spontanément  le  2  6  avril  1 9 1 3 ,  et  où  il  était  en  captivité  depuis 
le  18  octobre  1907,  c' es t-à-du-e  depuis  h  ans  et  demi. 

Comme  ces  animaux  arrivent  infectés,  il  en  résulte  que  le  sujet  aurait 
abrité  des  Hémogrégarines  pendant  toute  cette  période  de  captivité,  ce 


—  805  — 

qu'où  ue  peut  toutefois  aflinner,  car  l'examen  du  sang  n'a  été  fait  qu'au 
moment  de  l'autopsie  du  sujet. 

Le  Boïdœ  présentait  cette  particularité  d'avoir  tout  le  corps  recouvert 
d'un  réseau  d'une  fine  poussière  mouvante  qui  formait  des  cordons  saillants 
sur  le  bord  libre  des  écailles.  Cette  poussière  était  constituée  par  une  mul- 
titude d'Acares,  que  M.  le  Professem^  Neumann  a  obligeamment  déter- 
minés comme  étant  i'O/j/t/o/j^ssu^iVrtZncîs  Mégnin,  appartenant  à  la  famille 
des  Gamasiclœ. 

Quel  rôle  ont  pu  jouer  ces  Acares  relativement  à  l'infection  hémogréga- 
rinienne  du  Serpent?  On  connaît  des  Hémogrégarines  évoluant  chez  des 
Gamasides  : 

Hepatozoon  perniciosiiin  Miller  (c),  leucocytozoaire  du  Rat  blanc,  qui 
évolue  chez  Lœlaps  cchidninus;  Kanjolysus  Lacertarum  Danilewsky,  de 
divers  Lézards,  qui  effectue  sa  reproduction  sporogonique  chez  les  nymphes 
de  Dermanysidœ. 

On  admet  généralement  que  l'infection  de  l'hôte  vertébré  par  le  parasite 
se  fait  par  la  voie  digestive ,  lorsque  le  vertébré  avale  l'hôte  invertébré  ;  le 
parasite  pom-rait  donc  entretenir  aussi  cette  infection  en  pullulant  sur  place. 

Cette  opinion  est  accréditée  par  le  fait  que ,  d'après  une  série  de  recherches 
récentes,  on  rencontre  surtout  chez  les  Vertébrés  le  cycle  asexué,  schizo- 
gonique  de  l'Hémogrégarine ,  le  cycle  sexué  ou  sporogonique  s'effectuant 
chez  l'hôte  invertébré  {a,  b,  g,  h). 

Dans  l'ignorance  où  nous  sommes  encore  actuellement  des  formes  de 
multiplication  de  l'Hémogrégarine  de  VEryx  conicus ,  il  n'est  pas  possible 
de  préciser  le  rôle  de  ses  parasites  cutanés  dans  la  production  et  l'entretien 
de  son  infection ,  d'autant  que  l'examen  direct  des  Acares  et  des  frottis  de 
leur  broyage  n'a  montré  aucune  figure  qui  puisse  se  rapporter  à  une  forme 
quelconque  de  parasite  du  sang. 

L'animal  était  si  exsangue  que  les  viscères  et  le  système  musculaire 
étaient  complètement  décolorés.  Il  n'y  avait  pas  d'autres  lésions  macrosco- 
piques des  organes,  non  plus  que  de  parasites  dans  le  poumon,  le  tube 
digestif  et  le  tissu  conjonctif  périviscéral.  Par  ponction  du  cœur,  je  n'ai 
obtenu  que  o  ce.  26  d'un  sang  rose  pâle  qui  a  suffi  très  juste  à  l'examen 
direct  ainsi  qu'aiLX  frottis. 

Ces  frottis  ainsi  que  ceux  du  foie,  du  poumon,  de  la  rate,  du  rein  ne 
montraient  qu'un  petit  nombre  d'Hémogrégarines,  1  forme  pour  100  glo- 
bules environ  ;  ailleurs  elles  étaient  plus  rares  encore ,  puisque  les  tissus 
étaient  exsangues  et  que ,  dans  le  sang ,  les  hématies  elles-mêmes  étaient  en 
voie  d'extinction. 

L'infection  touchait  donc  à  sa  fin,  ce  qui  est  contraire  à  l'idée  d'une 
réinfectiou  par  des  parasites  cutanés  aussi  nombreux  et  couvrant  le  corps 
du  Serpent  au  moment  de  sa  mort. 

Mais  le  sang  et  les  organes  constituaient  une  culture  pure  d'un  gros 


—  300  — 

bacille  mobile,  prenant  le  Gram,  et  dont  les  éle'ments  isolés  avaient  une 
longueur  de  2  fx  5  à  5  fx.  bacille  qui,  dans  le  foie  et  la  raie,  formait  des 
cbainettes  do  diverses  longueurs,  et  dont  je  n'ai  pas  complété  l'étude. 

S'il  fallait  poser  un  diagnostic  justifiant  la  mort  du  sujet,  il  se  résu- 
merait ainsi  :  anémie  pernicieuse  progressive ,  accompagnée  de  parasitisme 
externe  intense,  et  de  double  infection  générale  bacillaire  et  hémogrégarinienne. 


Caractîîres  de  l'Hémogrégarine. 

Formes  endo globulaires.  —  L'Hémogrégarine  a  la  forme  d'un  boudin  incurvé 
à  SCS  deux  extrémités,  aminci  à  i'une  et  en  même  temps  plus  reployé  qu'à  l'autre. 

Elle  est  ia  plupart  du  temps  environnée  d'une  mince  zone  claire  qui  représente 
une  capsule  et  qui  ne  fixe  pas  les  colorants. 

Sous  cette  forme ,  elle  a  1 5  fx  de  long  sur  5  jit  de  large  ;  mais  si  on  la  suppose  nue 
et  déployée,  elle  atteint  20  {l  de  long  el  sa  largeur  se  réduit  à  9  fi  5  (fig.  2,3,4). 


Fig.  1  à  6.  —  Différentes  formes  de  l'Hémogrégarine  à'Ery.v  conmis. 

1.  Héinalie  normalo.  —  a,  3,  4.  Hématies  parasitées  et  hyperfropliiées  avec  des  formes 
adultes  du  parasite.  —  5  et  G.  Formes  adultes  libres. 

L'Hémogrégarine  est  en  général  incurvée  longitudinalement  sur  le  noyau  de 
l'hématie,  mais  elle  peut  également  affecter  par  rapport  à  lui  d'autres  positions. 
Un  même  globule  n'en  contient  qu'une  seule.  Par  le  Giemsa ,  le  karyosome  situé 
dans  la  moitié  amincie  se  colore  en  violet,  le  protoplasme  en  bleu  azur.  Ce  der- 
nier contient  souvent  des  granulations  chromophiles. 

Les  béraalies  parasitées  sont  en  général  hypertrophiées;  elles  atteignent  jusqu'à 
3  2  fx  5  de  long  sur  10  fx  de  large,  leurs  dimensions  normales  étant  de  17  fx  5  sur 
7  fi  5  (fig.  1). 

Le  stroma  est  le  premier  altéré  ;  il  présente  des  taches  claires  ou  des  nuages 
correspondant  à  la  disparition  partielle  de  l'hémoglobine  ;  le  noyau  est  hypertro- 
phié; mais  sa  désintégration  ne  commence  qu'après  sa  mise  en  liberté. 

La  proportion  de  leucocytes  éosinophiles  est  considérable  ;  il  y  en  a  autant 
que  d'hématies  dans  les  frottis  de  la  rate. 

Formes  libres.  —  Elles  sont  un  peu  plus  rares  que  les  précédentes,  et  ont  les 
mêmes  dimensions.  Elles  sont  entourées  ou  non  de  leur  capsule;  mais  alors 
même  qu'elles  en  sont  dépourvues,  il  existe  souvent  autour  d'elles  (dans  les  frottis 
de  foie  notamment),  une  mince  zone  claire,  correspondant  au  retrait  du  parasite 
sous  l'influence  des  réactifs  fixateurs  (fig.  5,6). 


~  307  — 

Fréquemment  elles  sont  encore  plaee'es  à  côté  du  noyau  de  l'he'matie  qui  les 
contenait. 

Les  différentes  préparations  faites  avec  la  pulpe  dos  organes  (foie,  rein,  rate, 
pancréas,  poumon),  plusieurs  ibis  lavée  à  l'eau  pliysiologiquo  et  centrifugée, 
n'ont  montré  aucune  forme  de  i'Hémogrégarine  incluse  dans  les  éléments  pigmen- 
taires  des  capillaires,  non  plus  que  des  kystes  à  mérozoites  ou  autres  formes  de 
multiplication. 

Celte  Hémogrégarine  est-elle  dilTérente  de  celle  de'crite  par  Sambon  et 
Seligmaii?  Ces  auteurs  attribuent  aux  formes  adultes  endoglobulaires  de 
Hœmogrcgarina  Cantliei,  qu'ils  repre'sentent  constamment  encapsulées, 
les  dimensions  de  1 5  à  16  fx  de  long  sur  U  k  S  (j.  de  large,  et  aux  formes 
libres  16  à  18  fx  de  long  sur  3  fz  5  de  large. 

Ces  mesures  correspondent  exactement  aux  nôtres  pour  les  formes  endo- 
globulaires  encapsulées  ;  elles  sont  un  peu  différentes  en  ce  qui  concerne 
les  formes  libres,  soit  qu'on  les  suppose  reployées,  soit  qu'on  les  suppose 
déroulées. 

Mais  la  comparaison ,  restreinte  à  une  seule  forme  du  parasite ,  est  trop 
incomplète  et  laisse  dans  l'indétermination  :  celle-ci  ne  pourra  être  levée 
que  par  de  nouvelles  observations. 

Index  bibliographique. 

(a)  191.3.  Chatton  (Ed.)  et  Rocbaud  (Em.),   Sporogonie  d'une  He'mogrégarine 

chez  une  Tsétso  (Glossinapalpalis)  [Bull.  Soc.  Path.  exotique,  t.  VI, 
p.  2a6-233]. 

(b)  1907.  Christophkrs  (S.  R.),  The  sexual  cycle  of  Leucocytozoon  canis  in  the 

Tick  (5c.  Mem.  San.  Dep,  Gov.  ofindia,  n.  s.,  n"  28). 

(c)  1908.  MiLLKn  (W.jW.!),  Hepatozoon  perniciosuui  n.  g.,  n.  sp.;  a  Hcmogrega- 

rine  pathogonic  for  white  rats;  witli  a  description  of  the  sexual 
cycle  in  tlic  inlermediate  host,  a  mite  (Lœlaps  echidninus)  [Bull. 
Lab.  Treasury  Dep.,  n"  16,  Washington]. 

(d)  1908.  Païton   (W.    s.),    The   Hemogregarines   of  Mammais  and   Reptiles 

(Pai'asilology ,  vol.  I). 

(c)  1913.  PLiMMEir(ri.),  Report  on  deaths  which  occured  in  the  Zoological  Garden 
during  1 9 1 1 ,  «V/.  1 9 1 2 .  Proceed,  Zool.  Soc.  o/London  1 9 1  a  ;?'</.  1 9 1 3 . 

(/)  1907.  Samron  and  Seligman,  The  Hemogregarines  of  the  Snakes  {Trans.  uf 
the  Pathol.  Soc.  o/London,  t.  58,  p.  3 10). 

(/>•)  1912.  San  Gioroi,  Leucocytogrogarina  musculi  {Giorn.  d.  B.  A.  di  Med.  dt 
Tornia ,  av.-mai ,  p.  121). 

(Il)  1911.  Wenyon  (C.  M.),  Oriental  sore  in  Ragdad  togother  with  observations 
on  a  Gregarine  in  Stegomya  fasciata ,  the  Hemogregarines  ofdogs 
and  Flagellate  of  house  flies  {Parasitologij ,  t.  IV). 


308  — 


Sur   une  HémogrÉcahine  du    Python    moi.ure 
et  ses  formes  de  multiplication  endogene, 

PAR  M"'  Marie  Phisalix. 

Sambon  et  Seligman  (d)  ont  signalé  et  figuré  chez  Python  molurus 
Gray  une  forme  endoglobulaire  adulte  d'Hémogrégarine,  mesurant  1 1  à 
i3  fi  de  long  sur  3  à  4  de  large,  et  qu'ils  ont  appelée  Hœmogrcgarma 
Pococki.  Pallon  (b)  et  Plimmer  (c)  en  ont  aussi  observé  la  présence 
chez  des  sujets  de  l'Inde,  mais  ils  ne  l'ont  ni  décrite  ni  figurée. 

Chez  deux  sujets  de  la  Ménagerie  des  Reptiles  du  Muséum ,  j'ai  égale- 
ment rencontré  une  Hémogrégarine  dont  les  formes  endoglobulaires 
adultes  n'ont  jamais  moins  de  i5  jui  de  long  (jusqu'à  i6  fx  qS),  sur  5  de 
large ,  dépassant  par  conséquent  en  longueur  et  en  largeur  //.  Pococki. 

Pour  l'un  des  Pythons,  nouvellement  entré  à  la  Ménagerie,  le  sang  des 
veines  périphériques  seul  a  été  examiné:  il  contenait  surtout  des  formes 
endoglobulaires  adultes  et  quelques  toutes  jeunes  formes  libres. 

L'autre  Python  était  en  captivité  depuis  i5  mois.  Le  sang  et  les 
tissus  étaient  assez  fortement  parasités  :  le  foie  notamment  contenait 
les  formes  libres  et  endoglobulaires  jeunes  el  adultes ,  des  formes  incluses 
dans  les  grands  éléments  pigmentaires  des  capillaires ,  ainsi  que  des  kystes 
à  mérozoïles,  kystes  et  éléments  décrits  par  MM.  Laveran  et  Pettit  pour 
l'Hémogrégarine  du  Python  Sebai  (a). 

Ce  Python  n'avait  ni  parasites  cutanés ,  ni  Vers  dans  le  tube  digestif  ou 
dans  le  tissu  coujonctif  périviscéral.  Déjà  infecté  à  son  entrée  à  la  Ména- 
gerie comme  la  presque  totalité  des  Serpents  de  la  famille  des  Boïdœ,  il  est 
peu  probable  qu'il  ait  subi  des  réinoculations  par  un  hôte  intermédiaire  du 
parasite;  mais  il  nous  fournit  une  indication  intéressante  sur  la  durée  mi- 
nima  de  l'infection.  L'examen  du  sang  des  Serpents  au  fur  et  à  mesure 
qu'ils  arrivent  à  la  ménagerie ,  et  répété  à  certains  intervalles  pour  ceux  qui 
sont  infectés,  complétera  ces  premières  données. 

1°  Formes  endoglobolaires. 

a.  Petites  formes.  —  Elles  sont  irrégulièrement  ovalaires  et  mesurent 
de  7  à  8  (z  de  long  sur  5  de  large  (fig.  2).  Leur  gros  noyau  sphérique  se  teint  en 
violet  par  le  Giemsa,  tandis  que  dans  les  mêmes  conditions  leur  protoplasme 
reste  à  peu  près  incolore.  Elles  représentent  le  stade  du  parasite  voisin  du  mo- 
ment où  il  a  envahi  l'hématie. 


—  309  — 

b.  Formes  moijennes.  —  Elles  sont  nettement  vermiculaires ,  arrondies  aux 
deux  extrémités  et  mesurent  1 3  (jl  5  de  long  sur  5  f/ de  large.  Elles  présentent 
la  même  électivilé  pour  le  Giemsa  que  les  formes  plus  âgées  avec  une  colorabi- 
litc  plus  marquée  du  protoplasme  (lig.  3). 

c.  Grandes  formes.  —  Plus  nombreuses  que  les  précédentes;  elles  représentent 
l'état  adulte  du  parasite.  Ce  sont  des  vermicules  légèrement  arqués  et  orientés 


lu 


I  3 


Fig.  1  à  i5.  —  Diiierents  aspects  de  THémogrégarine  du  Python  tnvlure. 

1 .  Hématie  nonuaie  au  voisinage  de  laquelle  se  trouve  une  jeune  forme  libre.  — 
3  à  6.  Formes  endoglobulaires.  —  6.  Forme  endoglobulaire  adulte  s'échappant  de  son 
hùte.  —  7  et  8.  Grandes  formes  libres.  —  9  et  10.  Hémogrégarine  en  voie  d'enkyste- 
ment.  —  11,  13,  i3.  Kystes  constitués  contenant  de  2  à  4  mérozoïtes.  —  li.  Elément 
pigmenté  contenant  des  tlémogrégarines ,  un  mérozoïte,  un  noyau,  des  granulations 
chromatiques ,  des  granulations  pigmeniaires  et  des  coi"ps  sphéroïdaux  colorés  en  bleu.  — 
16.  Élément  pigmenté  contenant  en  outre  un  kyste  à  mérozoïtes,  un  mérozoïto  libre 
et  les  autres  éléments  du  précédent.  (Grossissement,  11/10  D  environ.) 


suivant  le  grand  axe  du  globule,  s'appliquanl  })ar  leur  bord  concave  sur  son  noyau. 
La  plupart  mesurent  1 5  f.t  de  long  sur  5  (i  de  large. 


—  310  —^ 

Leur  karyosome  est  {rénéraiemont  ovoïde  ;  mais  il  peut  présenter  des  contours 
irrcguliers,  ou  Lien  des  l)andes  spiralées  formées  de  granulations  chromatiques. 
Dans  tous  les  cas,  il  se  colore  en  bleu  violacé  par  le  Giemsa,  tandis  que  le  proto- 
plasme, sans  inclusions,  ressort  en  un  ton  azuré  très  pâle,  qui  souligne  à  pre- 
mière vue  le  parasite  dans  le  stroma  plus  sombre  de  l'hématie. 

L'Hémogrégarine  est  souvent  entourée  d'un  mince  liséré  incolore  représentant 
la  capsule  ;  d'autres  fois  celle-ci  est  moins  visible. 

Les  formes  les  plus  voisines  de  Tétat  adulte  sont  amincies  et  légèrement  incur- 
vées à  une  de  leurs  extrémités  ;  leur  karyosome  paraît  alors  situé  dans  cette  moitié 
amincie;  elles  peuvent  atteindre  16  (jl  3 5,  et  leur  largeur  moyenne,  non  compris 
la  capsule,  s'abaisse  à  2  fx  5.  Quelle  que  soit  leur  taille,  nous  n'avons  jamais 
trouvé  plus  d'un  parasite  dans  ime  hématie. 

Ces  formes  endoglobulaires  ne  déterminent  pas  grands  changements  dans  le 
volume  des  hématies;  celles-ci  gardent  le  plus  souvent  leurs  dimensions  normales 
de  17  fi  5  de  long  sur  10  f*  de  large. 

Mais  leur  stroma  devient  graduellement  plus  pâle,  puis  le  noyau  à  son  tour  se 
gonfle,  se  crénelé  et  subit  tous  les  stades  de  désintégration,  mais  seulement  après 
sa  mise  en  liberté. 

2°  HÉimogrégarines  libres. 

Elles  sont  très  rares. 

Petites  furmes.  —  Nous  ne  les  avons  rencontrées  que  dans  le  sang  du  second 
Python.  Ce  sont  de  petits  corps  ovoïdes  ou  amincis  à  une  extrémité,  et  mesurant 
de  7  à  8  ft  de  long  sur  3  à  4  de  large. 

Le  Giemsa  en  colore  le  noyau  en  bleu  sombre  et  le  protoplasme  en  bleu  violacé. 
Elles  représentent  la  forme  la  plus  jeune  de  i'Héraogrégarine  (fig.  1  ). 

Grandes  formes.  —  Représentent  la  forme  la  plus  âgée.  Ce  sont  des  vermicules 
de  i5  f*  de  long  sur  5  de  large  y  compris  la  capsule;  l'ime  des  extrémités  est 
arrondie,  l'autre  amincie  et  ordinairement  recourhée  :  lorsque  ces  formes  sont 
étendues  et  décapsulées,  elles  atteignent  16  (n  26  et  n'ont  plus  dans  leur  région 
moyenne  que  3  f*  5  de  large  (fig.  7  et  8).  Sur  quelques  hématies  on  assiste  à 
l'évasion  du  parasite  (fig.  6).  Le  sang  du  cœur  et  de  la  circulation  générale  ne 
contient  pas  ces  formes. 

Le  karyosome  est  fréquemment  allongé  et  accolé  au  côté  convexe  de  la  moitié 
amincie  du  verniicule,  comme  dans  les  formes  endoglobulaires;  le  protoplasme 
prend  mieux  les  colorants,  et  se  teint  en  bleu  violacé  par  le  Giemsa,  le  noyau  en 
violet  sombre. 

3°  Kystes  dp.  multiplication. 

On  ne  ieb  rencontre  que  dans  le  foie  ;  les  frottis  directs  ou  de  la  pulpe 
lavée  et  centrifugée  montrent  tous  les  stades  de  formation  de  ces  kystes.  A 
un  faible  grossissement,  ils  apparaissent  comme  des  taches  bleu  clair  à  contour 
bien  limité,  et  de  dimensions  variant  de  18  fx  a 5  de  long  sur  12  f/  5  de  large 
à  25  p. 


—  311   — 

Les  plus  jeunes  ont  18,2 5;  ieur  paroi  et  leur  contenu,  à  l'exception  de  l'Hé- 
mogrégarine ,  restent  incolores.  Le  parasite  qui  s'est  enkysté  est  vu  netlement  sur 
la  plupart;  il  est  d'abord  gonflé  en  un  cylindre  arqué  do  i5  (x  de  long  sur  6  de 
large  et  se  délaclie  sur  le  fond  clair  du  kyste.  Le  noyau  en  est  déformé,  agrandi, 
et  en  même  temps  de  nombreuses  granulations  cliromatiques  sont  disséminées 
dans  son  protoplasme  (fig.  g).  Puis  le  gonflement  de  i'Hémogrégarine  continue, 
et  on  aperçoit  deux  noyaux  plongeant  dans  un  contenu  nuageux  qui  prend  très 
peu  le  bleu  par  le  Giemsa  et  ne  remplit  pas  ie  kyste:  celui-ci  augmente  de  volume , 
devient  spbérique  et  acquiert  un  diamètre  de  20  à  aa  fi  (fig.  10). 

La  multiplication  continue,  et  en  même  temps  les  mérozoïtes  qui  en  résultent, 
prennent  des  contours  plus  accusés  et  plus  d'élection  pour  les  colorants. 

Le  kyste  reprend  la  forme  ovoïde,  et  à  l'intérieur  les  mérozoïtes  s'orientent 
dans  des  directions  variées  par  rapport  au  grand  axe  (fig.  11 ,  12,  i3). 

Nous  n'avons  trouvé  qu'une  seule  espèce  de  kystes,  et  dans  ceux-ci  il  y  avait 
h  mérozoïtes  au  plus.  Les  mérozoïtes  mesurent  de  1 5  à  1 7  f*  de  long. 


h°  Hémogrégarines  incluses  dans  les  éléments  pigmentés 

INTRAVASCULAIRES. 

Dans  les  frottis  directs  du  foie ,  aussi  bien  que  dans  ceux  de  sa  pulpe  lavée  et 
centrifugée,  il  existe  un  grand  nombre  de  ces  éléments  pigmentés  décrits  par 
MM.  Laveran  et  Pettit,  et  qui  peuvent  atteindre  jusqu'à  38  f^  de  diamètre.  Un 
grand  nombre  contiennent  des  grandes  formes  du  parasite  entourées  de  leur  zone 
claire  de  retrait,  ou  des  mérozoïtes  libres,  ou  les  deux  à  la  fois  (fig.  li);  certains 
entourent  partiellement  ou  complètement  des  kystes  à  mérozoïtes  (fig.  i5). 

Comme  on  le  voit,  le  développement  de  i'Hémogrégarine  du  Python 
niolure ,  son  habitat  dans  les  globules  et  dans  les  éléments  pigmentés  des 
capillaires  hépatiques ,  ses  kystes  de  multiplication ,  sont  analogues  à  ce  qui 
a  été  observé  par  MM.  Laveran  et  Pettit  ])our  I'Hémogrégarine  du  Python 
Sebai;  mais  en  raison  de  l'habitat  très  différent  des  deux  espèces,  dont 
l'une  est  asiatique  et  l'autre  africaine,  il  est  probable  que  les  parasites, 
bien  qu'ils  présentent  des  analogies ,  appartiennent  néanmoins  à  des  espèces 
dillër  entes. 


Bibliographie. 

(rt)   1909.  Laveran  et  Pkttit,  Sur  une  Hémogrégarinc  du  Python  Sebai  (C  R. 
Ac.  des  Se,  t.  1^8,  p.  11/12). 

1910.  Laveran  et   Pettit,  Sur  les  formes  de  multiplication  endogène   de 
Hwmogregarina  Sebai  (C.  R.  Ac.  des  Se,  t.  i5i ,  p.  182). 

{b)  1908.  Patton  (W.  s.),    Tlic   Hcmogregarines   of  Mammals   and    Reptiles 
(Parasitology ,  vol.  1,  p.  819). 


M""'  M.  Phisalix  et  M.  A.  Latekan.  Sur  une  Hémogréyarine  nouvelle,  pa- 
rasite de  Lachesis  altei-natus.  [  Figs.  ] ^ Soo 

M""  M.  Phisalix.  Sut  une  Hémogrégarine  d'Eryx  comcus.  [Figs.] 3o/i 

—  Sur  une  Hémogrégarine  du  Python  molure  et  ses  formes  de  multipli- 

ration  endogène.  [  Figs.  ] 3o& 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


REUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES  DU  MUSEUM 


ANNEE   1913 


N*»  6 


PARIS 

IMPRIMERIE  NATIONALE 


MDGCGCXIll 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  \ouloir  bien  se  rappeler  que 
l'étendue  des  notes  insérées  dans  le  Bulletin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulletin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
chés des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  que  leurs  manuscrits. 

SOCIÉTÉ 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


I.  But  et  composition  de  la  Société. 

Article  premier. 

L'Association  dite  Société  des  Atnis  du  Muséum  natioml  d'Histoire  natu- 
relle, fondée  en  1 907,  a  pour  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cet  établissement,  d'enrichir  ses  collections,  ménageries,  laboratoires, 
serres,  jardins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientifiques  et 
l'enseignement  qui  s'y  rattachent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

Article  3. 

L'Association  se  compose  de  Membres  titulaires,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs,  qui  doivent  être  agréés  par  le  Conseil  d'administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  faut  payer  une  cotisation  annuelle  d'au 
moins  1 0  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
fixe  de  i5o  francs. 

Pour  être  Membre  donateur,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
5oo  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  francs  par  an. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
ou  des  objets,  meubles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs ''>. 

Cî  S'adresser  pour  les  versements  à  M.  Pierre  Masson,  trésorier  de  l'Association, 
120,  boulevard  Saint-Germain. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM   NATIONAL   D'HISTOIRE   NATURELLE. 


ANNEE   1913.  —   N*'  6, 


-=:3  <;-<=. 


U2'  REUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSEUM. 

24  JUIN  1913. 


PRESIDENCE   DE   M.  EDMOND   PERRIER, 

DIRECTEDR    DU    MCSÉCM. 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  annonce  que  les  fascicules  2,  3,  ^  (;t  5  du 
Bnltetin  ont  été  mis  en  distribution. 

M.  LE  Présideînt  donne  connaissance  des  faits  suivants  qui  sorU 
relatifs  à  divers  services  du  Muséum  : 

M.  Bonnet  (Edmond),  Assistant  de  la  Chaire  de  Botanique  (Pha- 
ne'rogamic),  a  été  admis,  sur  sa  demande,  pour  cause  d'ancienneté 
d'âge  et  de  services,  à  faire  valoir  ses  droits  à  une  pension  de  re- 
traite, à  dater  du  1 6  juin  1918  (Arrêté ministériel  du  20  juin  iQiS); 

M.  LE  Président  se  fait  Tinterprète  de  tous  pour  exprimer  les 
regrets  de  la  détermination  que  l'état  de  sa  santé  a  obligé  M.  le 
D""  Bonnet  de  prendre,  alors  qu'on  espérait  pouvoir  compter  long- 
temps encore  sur  sa  connaissance  approfondie  du  monde  des 
Plantes;  il  rappelle  que  ce  Botaniste  fort  érudit  s'était  fait  re- 
marquer principalement  par  ses  études  et  ses  publications  relatives 
à  la  Flore  du  Nord  de  l'Afrique  et  en  particulier  de  la  Tunisie; 

MusÉDH.  —  XIX.  ai 


—  '6]h  ~ 

M.  Girard,  Sergent-télégraphiste  à  Gao  (Soudan  français),  a  été 
nommé  Correspondant  du  Muséum,  en  reconnaissance  des  efforts 
constants  qu'il  a  faits  pour  procurer,  à  la  Ménagerie  du  Muséum, 
des  animaux  rares  de  l'Afrique  centrale  (Assemblée  des  Professeurs 
du  19  juillet  1918); 

M.  le  D""  Lapicque,  Professeur  de  Physiologie  générale,  et  M.  le 
D'  Anthony,  Assistant  au  Muséum,  ont  été  délégués  pour  repré- 
senter le  Muséum  au  XlIP  Congrès  international  de  Médecine  qui 
se  tiendra  à  Londres  en  août  191 3  (Assemblée  du  22  mai  1918); 

Dans  sa  séance  du  17  avril  1918,  l'Assemblée  des  Professeurs 
a  décidé  d'attribuer,  sur  les  fonds  des  Voyageurs-naturalistes  du 
Muséum  de  l'exercice  1912,  les  indemnités  ci-après  : 

M.  Magnier-Serani),  Maître  de  phare  à  Tamara  (île  de  Los),  pour 
frais  de  récolte  de  collections  diverses,  notamment  de  roches  des- 
tinées au  Muséum,  5 00  francs; 

M.  DE  BouRY,  à  Santiago  de  Cuba,  pour  frais  de  récolte  de  collec- 
tions destinées  au  Muséum,  ioo  francs. 

M.  LE  Président  prend  ensuite  la  parole  pour  annoncer  que  l'As- 
semblée générale  de  la  Société  des  Amis  du  Muséum  s'est  tenue  le 
5  juin  1918  dans  le  grand  Amphithéâtre  du  Muséum  sous  la  pré- 
sidence de  S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco,  Président  d'honneur  de 
ia  Société,  M.  LehitoHe  représentant  M.  Barthou,  Président  du  Con- 
seil et  Ministre  de  l'Instruction  publique,  empêché  par  les  devoirs 
de  ses  hautes  fonctions,  M.  Amé-Leroy  représentant  M.  Léon  Bour- 
geois, Président  de  la  Société,  retenu  en  province  pour  raisons  de 
santé;  il  dépose  sur  le  bureau  le  discours  ci-joint  qu'il  a  prononcé 
à  l'ouverture  de  ia  séance  et  fait  à  grands  traits  l'exposé  des  actes 
le  la  Société  des  Amis  du  Muséum  au  cours  de  Tannée  1912. 


—  315  — 

DISCOURS   DE   M.   EDMOND   PERRIER, 

DIRECTEUR  DU    MUSEUM, 
PRONONCÉ  À  L'ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE   DE  LA  SOCIETE  DES   AMIS   DU   MUSEUM, 

LE   5  JUIN  1913. 


La  Vie  du  Muséum  en  1912. 

Monseigneur  , 

Votre  Altesse  Sérénissime  a  donné  tant  de  preuves  de  son  attachement 
au  Muséum  d'Histoire  naturelle  qu'il  devient  difficile  de  trouver  des  expres- 
sions nouvelles  pour  Lui  témoigner  notre  reconnaissance  et  notre  dévoue- 
ment. Nous  tâchons  de  le  faire  mieux  que  par  des  paroles,  en  prenant  une 
part  aussi  active  que  possible  à  la  mise  en  œuvre  des  matériaux  recueillis 
soit  au  cours  de  ses  belles  campagnes  océanographiques,  soit  dans  les 
fouilles  entreprises  dans  les  grottes  préhistoriques  de  Grimaldi  et  d'ailleurs, 
soit  même,  à  Toccasion,  dans  cette  exploration  de  l'atmosphère  qui  doit 
nous  apporter  la  connaissance  des  mouvements  de  l'air  si  précieux  pour  les 
aviateurs  et  les  aéronautes  qui  sont  aujourd'hui  légion. 

Mais  Votre  Altesse  ne  cesse  d'ajouter  des  motifs  nouveaux  à  notre  grati- 
tude, et  voilà  que  s'élève,  non  loin  de  cette  maison,  sur  le  boulevard  de 
l'Hôpital,  un  monument  du  goût  artistique  le  plus  pur,  destiné  à  vivre  dans 
une  cordiale  entente  avec  le  Muséum,  également  appelé  à  prendre  une 
part  active  à  la  vie  de  l'Institut  Océanographique.  Ce  monument  réunira  ce 
que  l'on  pourra  décou\rir  de  la  vie  de  l'homme  sur  la  terre  alors  qu'il 
était  incapable  de  la  conter. 

Aussi  ne  saurions-nous  trop  remei-cier  l'éminent  homme  d'Etat  qui  a 
bien  voulu  accepter  la  présidence  de  la  Société  des  Amis  du  Muséum, 
M.  Léon  Bourgeois,  d'avoir  demandé  à  Votre  Altesse  de  venir  piésider 
cette  fête.  Elle  est  ici  chez  Elle,  puisque  l'Assemblée  des  Professeurs  du  Mu- 
séum ,  en  créant  le  titre  nouveau  à' Associé  du  Muséum  pour  les  personna- 
lités qui  lui  ont  rendu  le  plus  de  services,  L'a  placée  en  tête  de  sa  liste,  et 
notre  Assemblée  a  pensé  qu'elle  ne  pouvait  trouvei-  une  meilleure  occasion 
de  rendre  public  son  hommage  qu'en  priant  M.  le  Président  Léon  Bour- 
geois d'offrir  lui-même  à  Votre  Altesse  la  première  médaille  d'Associé  du 
Muséum,  à  l'effigie  de  Lamaick,  qui  ait  été  frappée  à  la  Monnaie. 

A  son  grand  regret,  M.  Léon  Bourgeois,  retenu  en  province  par  sa 
santé,  n'a  pu  assister  à  cette  séance;  il  a  bien  \oulu  se  faire  représenter 
par  son  dévoué  secrétaire,  M.  Amé-Leroy,  des  mains  de  qui  nous  prions 
Votre  Altesse  de  vouloir  bien  accepter  ce  souvenir. 

21  . 


—  316  — 

Mesdames,  Messieurs, 

L'usage   s'est  établi  qu'en  cette  séance  solennelle,  vous  soyez  mis  au 
courant  de  la  vie  du  Muséum,  dont  vous  êtes  les  amis,  durant  l'année  qui 
vient  de  s'écouler.  Rien  n'est  plus  légilime;  mais  c'est  là  une  tâche  infini- 
ment moins  aisée  qu'il  ne  paraît  au  preriiier  abord.  11  y  a  ici  dix-huit  ser- 
vices, en  pleine  activité,  qui  s'efforcent  de  tirer  de  l'étude  de  la  vie  et  des 
formes  diverses  de  la  Nature  tout  ce  qui  peut  intéresser  l'esprit  humain, 
tout  ce  qui  peut,  par  une  connaissance  exacte  de  notre  sol  et  de  tous  les 
èti-es  qui  vivent  à  sa  surface,  contribuer  à  accroître  le  bien-être  de  chacun 
de  nous,  à  augmenter  la  richesse  et  la  prospérité  de  notre  pays.  Les  col- 
lections de  plantes  et  d'animaux  préparées  pour  une  conservation  indéfinie 
qui  sont  notre  orgueil  et  ont  une  valeur  pour  laquelle  toute  estimation  mo- 
nélaire  serait  insuffisante,  parce  que  les  documents  qui  ont  servi  à  faire  la 
science  y  ont  été  déposés  par  ses  fondateurs  mêmes  depuis  trois  cenis  ans: 
nos  jardins  où  vivent  encore  plusieurs  des  arbres  exotiques  pour  la  pre- 
mière fois  introduits  en  France  par  le  Muséum,  et  devenus  aujourd'hui 
communs,  tels  que  les  cèdres  du  Liban,  les  acacias  vulgaires  et  les  deux 
marronniers,  le  rouge  et  le  blanc;  nos  serres,  les  plus  riches  d'Europe  en 
espèces;  nos  Ménageries,  nos  Laboratoires  de  recherche,  notre  Enseigne- 
ment, forment  un  ensemble  unique  au  monde,  qui  tire  sa  puissance  de 
l'étroite  solitlarilé  qui  unit  toutes  ses  parties  et  qui  permet  de  dire  que 
rien  de  tout  ce  qui  touche  à  la  vie  du  Globe  et  des  créatures  qu'il  porte  ne 
lui  est  étranger.  En  fait,  cette  maison  rayonne  sur  le  monde  entier;  tout 
un  essaim  de  voyageurs  instruits  par  ses  soins  s'envole  de  ses  laboratoires 
pour  scruter  les  régions  les  plus  lointaines  et  les  moins  connues.  Hier,  le 
docteur  Charcot  parlait  sur  le  Pourquoi-Pas  ?  vers  le  pôle  antarctique;  de- 
main, M.  Jules  de  Payer  s'enfoncera  dans  les  glaces  arctiques  pour  étudier 
cet  archipel  François-Joseph,  découvert  par  son  père;  après  avoir  exploré 
les  Antdles,  Madagascar,  la  région  des  grands  lacs  africains,  M.  Charles 
AUuaud  vient  de  visiter,  avec  son  collaborateur,  M.  Jeannel,  ces  puissantes 
montagnes  aux  neiges  élornelies  de  l'Afrique  centrale:  le  Kilimandjaro,  le 
Ruwenzori  et  le  Kenia,  et  il  piépare  une  autre  expédition  dans  les  régions 
les  moins  connues  de  l'Afrique  orientale;  M.  Charles  Diguet  ne  nous  laisse 
rien  ignorer  de  l'étonnante  flore  mexicaine;  M.  Chevalier  prépare  par  d'ha- 
biles explorations  la  mise  en  exploitation  des  richesses  vé^^étales  propres 
aux  régions  qui  avoisinent  la  gi-ande  forêt  équatoriale  et  à  cette  forêt  elle- 
même;  tandis  que  M.  Gruvel  s'essaye  à  tirer  parti  des  pioduits  de  la  mer 
africaine  et  des  animaux  qui  vivent  sur  le  continent  noir  et  que  M.  le  doc- 
teur Ronbaud,  membre  de  la  Commission  d'éludé  de  la  maladie  du  som- 
meil ,  recherche  et  trouve  le  moyen  de  le  déhvrer  des  redoutables  tsé-tsé. 
Dans  d'autres  régions  du  Globe,  des  con-espondanls  zélés  recueillent  pour 
nous  les  plus  précieuses  collections;  ce  sont  des  consuls,  comme  M.  Serre, 


—  317  — 

qui  nous  a  fait  de  ses  diverses  résidences  :  Batavia,  la  Havane, Bahia, Monte- 
video, plus  de  a 00  envois;  des  industriels,  comme  M.  Wagner  dans  la 
République  Argentine;  de  simples  sous-officiers,  comme  cet  admirable  ser- 
gent Girard  qui,  depuis  dix  ans,  recueille,  élève  et  ramène  pour  notre 
Ménagerie  les  animaux  les  plus  rares  de  l'Afrique  équatoriale,  ou  même 
de  gracieuses  femmes,  comme  M"'  William  Ponty,  qui,  aux  côtés  de  son 
mari,  gouverneur  général  de  l'Afrique  occidentale,  fondateur  du  Jardin 
d'essai  de  Dalaba  et  des  laboratoires  que  dirigent  au  Muséum  MM.  Cheva- 
lier et  Gruvel,  fait  capturer  et  nous  adresse  périodiquement  Girafes,  Anti- 
lopes ,  Lions ,  Guépards  et  autres  spécimens  de  la  belle  faune  africaine.  Le 
personnel  du  Muséum  n'hésite  pas,  de  son  côté,  à  aller  recueillir  sur  place 
les  matériaux  d'étude  que  ses  connaissances  spéciales  lui  permettent  de 
bien  choisir  :  M.  Surcouf  a  chassé  lui-même  dans  l'Afrique  du  Nord  les 
Mouches  piquantes,  ces  dangereuses  propagatrices  de  maladies,  qu'il  con- 
naît mieux  que  personne;  M.  Boudarel  a  accompagné  M"°°  du  Gast  dans  sa 
récente  campagne  marocaine;  M.  Caille,  M.  Labroy  ont  porté  le  premier 
en  Afrique,  le  second  dans  l'Amérique  du  Sud  les  méthodes  du  Service  de 
culture  du  Muséum. 

On  commence  à  oublier  les  lointaines  et  fécondes  campagnes  d'explora- 
tion des  abîmes  océaniques  du  Travailleur  et  du  Talisman,  organisées  par 
le  Muséum;  mais  plusieurs  savants  de  cette  maison  se  sont  embarqués  sur 
les  yachts  célèbres  du  Piùnce  de  Monaco;  l'un  de  nos  plus  brillants  Assis- 
tants, M.  Charles  Gravier,  a  consacré  les  économies  qu'il  a  pu  faire  sur  son 
modique  traitement  à  des  voyages  dans  la  mer  Rouge  et  aux  îles  du  Cap 
Vert  pour  y  étudier  les  coraux;  M.  Kûnckel  d'Herculais  a  organisé  la  lutte 
contre  les  Sauterelles  en  Algérie  et  dans  la  République  Argentine;  son 
collègue  M.  Lesne  a  exploré  les  Canaries;  M.  Joubin,  qui  a  organisé  la 
souscription  Lamarck  et  dii'igé  la  publication  des  résultats  de  la  mission 
Charcot ,  a  parcouru  nos  côtes  pour  dresser  la  Carte  des  stations  ostréicoles. 

On  connaît  les  fructueux  voyages  minéralogiques  de  M.  le  Professeur 
Lacroix  aux  Antilles,  à  Madagascar,  dans  nos  colonies  africaines,  et  l'an 
dernier,  afin  d'être  en  mesure  de  donner  toute  sa  perfection  à  la  savante 
Flore  de  l' Indo-Chine  dont  il  poursuit  la  publication  avec  une  impertur- 
bable régularité,  M.  le  Professeur  Lecomte  poussait  ses  herborisations  dan.s 
toute  l'étendue  de  nos  possessions  asiatiques,  en  compagnie  d'un  Ami  du 
Muséum  de  la  première  heure,  que  la  mort  vient  do  nous  enlever  préma- 
turément. Qu'il  me  soit  permis  de  m'arrêter  sur  ce  nom  et  d'adresser  à 
cette  mémoire  un  témoignage  suprême  de  reconnaissance. 

M.  Achille  Finet  se  destinait  à  la  chimie,  mais  son  père  aimait  les  belles 
fleurs  et  s'enorgueillissait  de  sa  serre  d'Orchidées;  ces  fleurs  étranges  et  sé- 
ductrices ne  manquèrent  pas  de  faire  la  conquête  du  jeune  chimiste,  qui  eut 
occasion  d'en  entretenir,  avec  tant  d'enthousiasme, le  Professeur  Bâillon, que 
celui-ci  pria  notre  vénéré  coflègue  M.  Bureau  de  lui  ouvrir  les  herbiers  du 


—  318  — 

Muséum  et  de  lui  permettre  d'y  travailler.  De  ce  moment ,  M.  Achille  Finet  ne 
quilta  plus  le  Laboratoire  de  Botanique,  et  lorsque  M.  Bureau  prit  sa  retraite, 
il  devint  le  collaborateur  le  plus  assidu  de  M.  Lecomte,  son  successeur.  On 
peut  dire  qu'il  aurait  donné,  s'il  en  eût  éié  besoin,  l'exemple  de  l'exac- 
titude et  de  l'assiduité  au  personnel  si  zélé  et  si  laborieux  du  Laboratoire 
auquel  il  appartenait.  Mieux  que  personne,  il  était  à  même  d'apprécier 
l'insuffisance  des  moyens  dont  disposent  les  services  du  Muséum.  De  son 
vivant,  il  subvenait  discrètement  aux  dépenses  par  trop  lourdes  pour  le 
maigre  budget  des  herbiers ,  payait  des  employés  supplémentaires  et  pu- 
bliait à  ses  frais  un  recueil,  les  Notulœ  Sijslenwtirfe ,  destiné  à  faire  rapi- 
dement connaîtî-e  les  espèces  nouvelles  de  plantes  découvertes  dans  les 
herbiers  ou  rapportées  par  les  voyageurs.  Il  n'a  pas  voulu  que  la  mort  inter- 
rompît son  œuvre,  et  il  a  légué  au  Muséum,  pour  entretenir  et  compléter 
ses  herbiers,  une  somme  de  six  cent  mille  francs. 

C'est  le  plus  beau  legs  que  notre  établissement  ait  jamais  reçu. 
Jusqu'ici  la  fortune  du  Muséum  se  composait  surtout  de  legs  faits  par 
ses  Professeurs,  qu'on  ne  pouvait  guère  accuser  cependant  de  s'être  enrichis 
aux  dépens  de  l'Etat  : 

Environ  100,000  francs  légués  par  M.  Serre,  Professeur  d'Anatomie 
comparée,  pour  l'achat  de  fossiles; 

100,000  francs  légués  par  M.  Georges  Ville,  Professeur  de  Physiologie 
végétale,  pour  des  recherches  d'agriculture; 

100,000  francs  légués  à  la  Ménagei'ie  par  M.  Alphonse  Milne-Edwards , 
l^rofesseur  de  Zoologie; 

1 5,000  francs  par  M.  Frémy,  Professeur  de  Chimie,  destinés  à  fonder 
des  prix  pour  les  agents  secondaires. 

A  ce  fonds  s'ajoutaient  quelques  legs  particuliers,  moins  importants  : 
10,000  francs  donnés  par  M.  Menier,  le  célèbre  industriel,  pour  encou- 
rager les  recherches  de  chimie; 

1,000  francs  donnés  par  M.  Séguin,  dans  un  but  analogue; 
5,000  francs  légués  par  M""  Manière,  en  faveur  des  animaux  :  «ces 
muets  qui  n'ont  jamais  dit  de  mal  de  personne  n  ; 

5o,ooo  francs  légués  par  M.  llumbert,  pour  améliorations  dans  la  Ména- 
gerie ; 

5,000  francs  légués  par  M""  Guérineau,  pour  récompenses  aux   em- 
ployés et  secours  aux  veuves; 

700  francs  légués  par  M.  Alibert,  pour  rémunérer  les  gardiens  qui 
surveillent  les  spécimens  de  graphite  de  Sibérie  donnés  par  lui  aux  collec- 
tions de  Géologie,  où  M.  le  Pi'ofesseur  Stanislas  Meunier,  qui  a  publié  tant 
de  beaux  livres,  a  réuni  la  plus  belle  collection  qui  soit  de  ces  pierres  tom-- 
hécs  du  ciel,  débris  d'astres  brisés  dont  il  essaya  de  reconstituer  l'histoire. 
Depuis  quelque  temps  nous  avons  été  plus  heureux. 
M.  Eugène  Boullet  n'a  pas  attendu  d'être  mort  pour  lâcher  d'élever  au 


.  —  319  — 

premier  rang  notre  collection  de  Papillons  de  jour,  et,  collectionneur  lui- 
même  de  toutes  sortes  de  rares  choses,  il  a  eu  le  courage  de  mettre  en 
vente  une  collection  exceptionnelle  de  timbres-poste  pour  fournir  au  Ser- 
vice d'Entomologie  les  moyens  de  continuer  à  acheter  ces  magnifiques  In-» 
sectes  que  les  amateurs  se  disputent  à  prix  d'or. 

(Tesl  la  rente  d'environ  126,000  francs  qui,  de  ce  fait  et  dans  ce  but, 
est  venue  s'ajouter  au  budget  dix  fois  trop  petit  de  la  chaire  d'Entomologie, 
devenue,  grâce  à  M.  le  Professeur  Bouviei-,  un  centre  d'études  d'une  in- 
comparable activité'. 

Une  auditrice  assidue  des  cours  du  Muséum  que  j'ai  vue  bien  long- 
temps devant  ma  chaire,  aux  côtés  du  couple  patriarcal  que  formaient 
M.  el  M""  Victor  Considérant,  M"°  Juglar,  vient  de  léguer  de  son  coté 
/io,ooo  francs  à  partager  entre  les  Services  de  Zoologie  et  d'Anthropologie 
du  Muséum,  et  76,000  francs  pour  notre  Laboratoire  maritime  de  Saint- 
Vaast-Ia-Hougue. 

Le  Service  de  Bolani([ue  n'a  pas  seulement  reçu  le  legs  généreux  de 
M.  Finet.  Auparavant,  un  autre  botaniste,  M.  le  Docteur  Duraud,  lui 
avait  donné  le  superbe  herbier,  la  riche  bilfliothèque  rassemblés  par  son 
grand-père,  le  savant  botaniste  Gosson,plus  environ  900,000  francs  pour 
assurer  à  perpétuité  la  conservation  et  l'accroissement  de  cet  herbiei-; 
M™"  Drake  del  Caslillo  lui  a  fait  également  le  don  particulièrement  impor- 
tant de  la  bibliothèque  et  de  l'herbier  de  son  mari,  plus  26,000  francs 
pour  leur  entretien. 

Jusqu'ici  nous  n'avions  hérité  que  de  collections  non  reniées  et  la 
charge  qui  en  résultait  pour  notre  personnel  et  notre  budget  n'était  pas 
sans  mettre  un  peu  d'amer  aux  bords  de  la  coupe  d'or.  Même  rentées,  les 
belles  collections  du  Docteur  Durand  et  de  M""  Drake  del  Castillo  n'ont  pas 
été  sans  nous  causer  quelque  souci.  De  (elles  collections  tiennent  de  la 
place  :  tout  un  étage  d'un  grand  immeuble  de  la  rue  de  la  Boëtie  pour 
l'herbier  (îosson,  une  immense  pièce  d'un  vaste  hôtel  pour  l'herbier 
Drake.  Oh  les  loger  dans  nos  bâtiments  en  ruine? 

En  attendant  que  l'on  construise  enfin  au  Jardin  des  Plantes  un  Institut 
digne  des  professeurs  qui  enseignent  ici  la  botanique,  de  M.  VanTieghem, 
qui  a  refait  cette  science,  de  M.  Mangin,  qui  travaille  à  contenir  l'envahi?- 
sanl  et  désastreux  parasitisme  des  Champignons,  et  rend  dans  ce  domaine 
tant  de  services ,  l'herbier  Cosson  est  installé  vaille  que  vaille  dans  le  bâti- 
ment qui  dresse  encore,  en  pleine  lumière,  sa  hideuse  façade  en  face  des 
terrains  qu'occupait  la  moins  solide  Pitié,  dont  l'Assistance  publique  vient 
de  se  débarrasser  comme  d'une  honte;  l'herbier  Drake  est  au  fond  d'un  la- 
boratoire dont  il  a  fallu  chasser  les  hôtes  pour  le  loger.  Et  tous  nos  Ser- 
vices sont  dans  le  même  embarras. 

Les  collections  zoologiques  sont  toutes  en  voie  d'accroissement  rapide  et 
reçoivent  chaque  année  les  dons  les  plus  précieux;  mais  à  côté  quelle  misère! 


—  320  —    . 

La  famille  d'un  négociant  en  perles  bien  connu ,  M.  Ochsé ,  nous  a  offert 
une  superbe  collection  de  perles  et  d'opales;  il  a  été  jusqu'ici  impossible  à 
M.  le  Professeur  Joubin,  dont  tout  le  monde  connaît  l'inlassable  aclivitd, 
de  trouver  les  fonds  nécessaires  pour  commander  la  vitrine  de  sûreté  in- 
dispensable pour  les  protéger.  Il  n'y  a  plus  de  place,  ni  aux  galeries,  ni 
dans  les  laboratoires,  pour  les  cartons  où  doivent  être  piqués  les  20,000 
Insectes  qui  arrivent  annuellement.  Dans  la  vieille  galerie  de  Zoologie, 
condamnée  depuis  vingt-quatre  ans,  vous  trouverez,  au  rez-de-chaussée, 
des  restes  de  la  collection  de  Bnffon;  au  premier  étage,  une  bonne  partie 
de  la  collection  des  Poissons  contenant  de  nombreuses  pièces  historiques 
qu'il  est  impossible  de  faire  tenir  ailleurs  et  toute  la  série  des  merveilleux 
spécimens  delà  Faune  africaine  :  Lions,  Panthères,  Antilopes  de  toutes 
tailles  et  de  toutes  formes,  Hippopotames,  Rhinocéros,  Zèbres  rapportés 
d'Afrique  par  M.  le  baron  Maurice  de  Rothschild,  fils  de  M.  Edmond  de 
Rothschild,  qui  ne  laisse  passer  aucune  occasion  de  nous  témoigner  une 
affectueuse  sympathie.  Un  troupeau  de  gigantesques  Girafes  n'a  pu  même 
trouver  place  dans  ce  dépôt;  enveloppé  de  toile  cirée  comme  pour  un 
lointain  voyage,  il  dort,  hors  de  toute  série,  dans  l'atelier  de  montage  du 
Laboratoire  d'Anatomie  comparée. 

Dans  la  galerie  voisine  de  la  place  Valhubert,  qui  fut  construite  par  Du- 
tert,  l'architecte  du  Palais  des  Machines,  et  inaugurée  en  1898  par  M.  Léon 
Bourgeois,  alors  Ministre  de  l'Instruction  publique,  il  n'est  plus  possible 
de  placer  le  moindre  objet,  et  des  collections  auatomiques  préparées  sous 
l'œil  de  Cuvier  attendent,  dans  le  vieux  local  aujourd'hui  étayé  de  partout 
qu'il  fit  sommairement  construire  sous  le  premier  Empire,  que  leur  place 
soit  prête  dans  la  nouvelle  galerie  inachevée. 

Dans  ce  palais  commencé  il  y  a  douze  ans  par  la  troisième  République, 
chaque  dimanche,  de  6.000  à  10.000  personnes  se  pressent,  attirées  par 
l'aspect  étrange  et  mystérieux  de  cet  ossuaire  qui  semble  détenir  mille  se- 
crets, où  sont  conservés  par  les  soins  assidus  de  M.  le  Professeur  Verneau 
<les  spécimens  des  types  si  variés  de  l'humanité,  dominés,  pourrait-on 
dire,  par  le  crâne  désormais  authentifié  de  Descartes,  mais  surtout  par 
celte  grandiose  évocation  du  passé  qu'a  su  réaliser  M.  le  Professeur  Boule, 
(i'est  là  que  peu  à  peu  se  rassemblent  les  représentants  colossaux  ou  mons- 
Irueux  d'un  monde  à  jamais  disparu  et  que,  chaque  année,  quelcpie  mer- 
veille inattendue  vient  dépasser  en  imprévu  celles  qui  s'y  trouvaient  déjà. 
On  vient  de  partout  s'étonner  devant  l'étrange  Iguanodon  qui,  s'il  par- 
courait encore  de  son  pas  lourd  et  ondulant  les  rues  de  Paris,  pourrait  sans 
peine  indiscrètement  plonger  ses  regards  dans  les  appartements  du  troi- 
sième étage,  ou  devant  les  vingt-six  mètres  de  longueur  que  mesure  le  Di- 
plodocus, un  Seipent  démesuré,  me  disait  quelqu'un ,  monté  sur  des  pattes 
d'éléphant.  Un  de  nos  correspondants  les  plus  distingués,  M.  Perrier  de  la 
Bathie,  vient  d'envoyer  de  Madagascar,  à  M.  Boule,  les  os  d'un  Reptile 


—  3-21  — 

analogue,  mais  qui  devait  avoir  quaraute-cinq  mètres  de  long;  c'est  jus- 
qu'ici le  plus  colossal  animal  qui  ait  vécu  sur  la  terre.  L'attention  toujours 
en  éveil  de  notre  éminent  paléontologiste  a  su  procurer  à  nos  collections  le 
crâne  d'un  autre  Reptile  déforme  stu[)éfiante,  le   Triceratops,  qui  avait 
l'allure  d'un  Rhinocéros  géant,  et  dont  la  tête,  armée  de  trois  cornes,  ter- 
minée en  avant  par  un  bec  d'Aigle,  en  ariière  par  un  large  et  puissant 
bouclier  ([ui  s'avançait  au  delà  des  épaules ,  ne  mesurait  guère  moins  de 
deux  mètres  de  long.  Madagascar  a  également  fourni  à  M.  Boule  tous  les 
os  nécessaires  pour  reconstruire  entièrement  le  squelette  du  plus  grand 
desjEpyornis;  cet  énorme  Oiseau  sans  ailes  avait  trois  mètres  de  hauteur. 
Auprès  de  cette  pièce  unique,  dont  aucun  musée  ne  possède  l'équivalent, 
une  Autruche  a  l'air  d'un  smiple  Poulet.  Du  Fayoum,  où  l'on  a  découvert 
les  ancêtres,  encore  sans  trompe  et  sans  défenses,  des  Eléphants,  M.  Boule 
a  encore  réussi  à  se  procurer  une  tête  de  l'ancêtre  fossile  des  Baleines,  l'im- 
mense Zeuglodon,  qui  pouvait  atteindre  trente  mètres  de  longueur  et  avait 
conservé  en  partie  les  dents  d'un  Phoque.  On  a  pensé  —  mais  que  n'a-t-on 
pas  pensé  sur  ce  sujet? —  que  ce  sont  ses  derniers  descendants  revus, il  y  a 
peu  de  temps  encore,  dans  la  baie  d'Along,  qui  ont  donné  naissance  à  la 
fameuse  légende  des  Serpents  de  mer. 

Bientôt,  près  de  la  vitrine  due  à  M.  le  baron  Edmond  de  Rothschild,  où 
sont  rassemblés  les  fauves  énormes  et  terribles,  les  Ours,  les  Lions,  les 
Hyènes  qui  disputaient  à  l'Homme  des  cavernes  ses  proies  chèrement  ac- 
quises, le  chasseur  lui-même  apparaîtra  sous  les  traits  de  l'homme  célèbre 
de  la  Ghapelle-aux -Saints,  à  qui  M.  Boule,  assisté  de  M.  Anthony,  vient  de 
consacrer  un  mémoire  qui  est  un  chef-d'œuvre  tout  plein  de  révélations 
inattendues  et  de  faits  singulièrement  suggestifs. 

Mais  la  plus  étonnante  nouveauté  de  cette  étonnante  galerie  sera  bientôt, 
en  chair,  en  peau  et  en  poils ,  le  Mammouth ,  l'Éléphant  velu  que  l'Homme 
fossile  a  dessiné  partout,  le  Mammouth  admirablement  conservé  que  nous 
devons  à  la  générosité  d'un  grand  seigneur  russe,  M.  le  comte  de  Sten- 
bock  Fei-mor,  pour  qui  nous  espérons  la  ci'oix  d'Officiar  de  la  Légion 
d'honneur. 

Demain ,  i\  sera  impossible  de  circuler  parmi  ces  merveilles;  il  faudra  re- 
noncer à  en  acquérir  de  nouvelles,  ou  les  tenir  cachées  dans  un  sous-sol. 
Mais  il  n'y  a  pas  que  les  galeries  qui  soient  ici  trop  petites  ou  en  fâ- 
cheux état.  L'Orangerie  située  tout  près  de  cet  amphithéâtre  a  laissé  choir 
ses  corniches,  son  plafond ,  et  il  a  fallu  i'étayer  de  toutes  parts.  Dans  un 
laboratoire  démoli  par  le  vent,  miné  par  l'inondation,  infiltré  d'eau  de 
toutes  parts,  M.  Maquenne  et  son  Assistant,  M.  Demoussy,  ont  ruiné  leur 
santé  —  espérons  qu'elle  se  relèvera  —  en  poursuivant  les  belles  re- 
cherches qui  ^  iennent  de  révolutionner  toute  l'histoire  de  la  respiration  et 
de  la  nutrition  des  plantes.  M.  Jean  Becquerel  n'est  pas  toujours  assuré 
que  les  planchers  de  la  modeste  maison  de  Guvier,  où  est  établi  son  labo- 


—  322  — 

ratoiie  de  foi-tune,  suppoi'teroul  les  lourds  appareils  à  l'aide  desquels  il 
poursuit  les  recherches  inaugurées  par  sa  famille ,  qui  ont  déjà  conduit  à  la 
découverte  du  radium,  mais  qui  ont  une  portée  bien  plus  grande;  et  c'est 
seulement  par  suite  de  la  suppression  de  la  chaire  de  Chimie  minérale 
où,  du  temps  de  Frémy,  vinrent  se  former  tant  d"habiles  ingénieurs  que 
M.  Arnaud  et  ses  collaborateurs  peuvent  poursuivre  les  études  qui  nous 
apprennent  quelles  substances  sont  contenues  dans  les  plantes,  nous 
montrent  qu'il  peut  y  avoir  du  café  sans  caféine,  comme  celui  des  Gomores, 
ou  perfeclionnent  les  procédés  d'extraction  du  caoutchouc. 

Toutefois  l'avenir  n'est  pas  pour  nous  sans  lueurs  d'espérance.  Déjà  on 
commence  à  entendre  dire  en  autobus,  où,  quand  on  a  une  oreille  atten- 
tive, on  apprend  beaucoup  de  choses,  que  le  Muséum  se  met  en  frais.  On 
lui  est  reconnaissant  d'avoir  songé  à  attirer  les  jeunes  enfants  qui  seront 
peut-être  un  jour  de  grands  naturalistes,  en  installant  pour  eux  des  vasques 
de  sable  frais  que  leur  donne  généreusement  M.  Mocqueris,  une  boutique 
à  gaufres  et  même  un  guignol  que  dirige  un  artiste  du  Théâtre-Français  , 
M.  Phihppe  Garnier. 

On  a  remarqué  que  les  bâtiments  et  les  grilles  du  Muséum  sont  entre- 
tenus; on  voit  clair  dans  la  rotonde  des  Herbivores  où  des  ténèbres  propices 
permettaient  naguère  à  des  légions  d'Araignées  de  lisser  tranquillement 
leurs  toiles  au-dessus  du  front  des  Girafes,  presque  aussi  clair  que  dans  les 
loges  des  animaux  féroces  que  notre  charitable  collègue,  M'"'  Camps,  fait 
périodiquement  repeindre  à  ses  frais. 

Nous  devons  ces  améliorations  à  l'activité  intelligente  et  habilement  iu- 
lluentede  notre  architecte,  M.  Pontremoli,  qui  a  pris  à  cœur  la  restauration 
de  celte  maison  et  qui  sait  obtenii'  les  crédits  nécessaires  à  son  entretien;  à 
la  bienveillance  qui  nous  a  toujours  été  acquise  de  M.  Xavier  Léon,  Direc- 
teur des  bâtiments  civils  ,  philosophe,  par  surcroit,  et  heureux  de  favoriser, 
par  tous  les  moyens  dont  il  dispose ,  les  progrès  de  la  science.  C'est  un  de- 
voir pour  moi  de  leur  exprimer  ici  toute  notre  reconnaissance.  Ils  sont, 
au  premier  chef,  des  Aitiis  du  Muséum. 

Vous  savez  d'autre  part  qu'il  y  a  un  an,  sur  l'initiative  de  M.  le  Prési- 
dent Léon  Bourgeois,  le  Gouvernement,  à  la  tête  duquel  se  trouvait  alors 
M.  le  Président  Fallières,  qui  a,  discrètement,  rendu  au  Muséum  les  plus 
inoubliables  services,  a  déposé  un  projet  de  loi  ouvrant  pour  le  Muséum 
l'ère  des  agrandissements  nécessaires.  Nous  espérons  que  cette  loi  sera  bien- 
tôt votée <''  et  que,  grâce  à  elle,  notre  pays  sera  enfin  doté  du  grand  Eta- 
blissement que  la  Convention  avait  entendu  créer  dans  l'intérêt  du  pro- 
grès de  l'agriculture,  du  commeroe  et  des  arts,  comme  on  disait  alors.  Et  ce 
sera  pour  lui  aussi  une  ère  de  prospérité  matérielle. 

L'autonomie  financière,  le  droit  de  faire  des  recettes  que  le  Parlement 

("   Elle  l'est  aujourd'hui. 


—  ?;n  — 

nous  a  octroyé  commence  à  donner  de  sérieux  résultais;  mais  ces  résultats 
seraient  infunment  plus  considéiables  et  plus  profitables  au  pays  même  si 
nous  possédions  un  meilleur  outillage. 

Notre  Ménagerie  n'est  pas,  comme  on  l'a  dit  quel(|nefois,  le  paradis  des 
bonnes  d'enfants  et  l'enfer  des  animaux. 

C'est  un  champ  d'expérience  et  d'étude  oij  M.  le  Professeur  Trouessart, 
déjà  chargé  d'une  nojnbreuse  collection,  l'une  des  beautés  du  Muséum,  et 
son  aide,  M.  Sauviiiel,  cherchent  à  acclimater,  à  faire  reproduire,  à  croiser 
les  animaux  exotiques  qui  leur  arrivent,  et  ils  ont  plus  d'une  fois  cédé  au 
célèbre  Hagenbeck  lai-même  des  rejetons  de  notre  Ménagerie  ;  où  M.  le 
Professeur  Lapicque,  qui  s'occupe  déjà  avec  tant  de  succès  de  la  physiolo- 
gie du  système  nerveux,  se  livre  à  d'intéressantes  études  sur  le  régime  ali- 
mentaire des  animaux;  où  M.  Lucet,  membre  de  l'Académie  de  médecine 
et  assistant  de  notre  illustre  collègue,  M.  Chauveau,  Professeur  de  patho- 
logie comparée,  tout  en  donnant  à  nos  pensionnaires  les  soins  médicaux  les 
plus  éclairés,  trouve  des  documents  de  la  plus  haute  importance  pour  la 
santé  de  l'homme  et  des  animaux  domestiques;  où  M.  le  Professeur  Roule, 
dont  la  compétence  est  si  souvent  mise  à  contribution  par  le  Service  des 
pèches  maritimes ,  étudie  tous  les  problèmes  que  suscite  encore  la  vie  mys- 
térieuse du  Poisson. 

Nos  serres,  nos  jardins,  fournissent  à  la  cultuie  des  plantes  exotiques 
des  documents  analogues,  cl  M.  Chevalier  me  remettait  naguère  une  lettre 
touchante  de  M.  Fauchère,  Chef  de  la  Section  des  cultures  du  Service  deco- 
lonisalion  à  Madagascar,  contant  par  quels  soins  et  par  quelle  sollicitude, 
alors  qu'il  était  Professeur  de  culture  au  Muséum,  M.  Maxime  Cornu  avait 
déterminé  le  succès  des  introductions  de  plantes  utiles  dans  notre  grande 
île  africaine. 

Le  Professeur  de  culture  actuel,  M.  Coslanlin,  continue  celle  œuvre  si 
importante  pour  la  mise  en  valeur  de  nos  Colonies,  et  qui,  se  poursuivant 
discrètement,  n'a  pas  toujours  été  aussi  hautement  appréciée  qu'elle  le 
méritait. 

Le  Muséum  n'a  cependant  jamais  cessé  de  la  poursuivre,  même  quand 
il  n'était  que  le  Jardin  du  Roi.  Quiconque  a  visité  les  expositions  que  mul- 
tiplient nos  éleveurs  et  nos  horticulteurs  sait  quels  miracles  ils  ont  su  ac- 
complir à  l'aide  de  nos  seuls  animaux  domestiques  ou  de  nos  plantes  culti- 
vées. Le  jour  où  le  Muséum  pourrait  étendre  graduellement  cette  œuvre 
à  l'innombrable  multitude  des  êtres  \ivants,  il  accomj)lirait  dans  le  monde 
la  plus  haute  et  la  plus  noble  mission  qui  se  puisse  concevoir. 

Actuellement,  l'invasion  de  notre  civilisation  dans  toutes  les  contrées  où 
naguère  la  vie  s'épanouissait  sans  contrainte,  a  eu  pour  consét|uence  une 
œuvre  de  dévastation  sans  précédent.  De  tous  côtés  dos  cris  d'alarme  sont 
poussés  par  tous  les  hommes  que  n'aveuglent  pas  l'esprit  de  lucre  ou  quel- 
que vanité  cynégétique.  Quel  rôle  magnifique  jouerait  le  Muséum  s'il  avait 


—  32Zi  — 

les  moyens  de  créer  dans  Paris  un  paradis  des  animaux  où  on  pourrait  les 
coQiempler  en  demi-liberté  dans  un  cadre  semblable  à  celui  où  ils  vivent 
naturellement,  s'il  pouvait  autour  de  ce  paradis  aménager  —  conjointement 
avec  sa  fille  devenue  majeure,  h  Société  nationale  d'Acclimatation,  à  laquelle 
il  demeure  lié  par  des  liens  étroits  —  des  succursales  oii  il  serait  possible 
d'essayer  de  les  apprivoiser,  de  les  domestiquer,  de  les  modifier  ensuite  de 
manière  à  en  tirer  le  maximum  d'utilité,  d'instituer  même  une  école  d'éle- 
veurs qui  pouiTait  ensuite  étendre  son  œuvre  dans  les  Colonies,  comme 
cela  a  toujours  existé,  en  fait,  pour  les  plantes!  Que  d'espèces  utiles  seraient 
ainsi  sauvées  d'une  destruction  certaine;  que  d'espèces  réputées  inutiles 
passeraient  au  rang  d'espèces  utiles,  si  seulement  nous  savions  quel  parti 
nous  en  pouvons  tirer'.  Quel  merveilleux  séjour  deviendrait  notre  Globe,  si 
nous  réussissions  à  exaller  la  beauté  delà  plupart  des  plantes  ou  leurs  ver- 
tus au  point  où  nous  avons  porté  cpielques-unes  d'entre  elles!  Quel  bienfait 
pour  l'humanité,  autant  pour  son  bien-être  que  pour  son  élévation 
morale,  serait  la  poursuite  d'une  telle  œuvre!  Vous  l'avez  commencée. 
Messieurs,  —  et  nous  vous  en  sommes  reconnaissants, —  en  récompensant 
ceux  de  nos  modestes  employés  qui  se  sont  signalés  par  quelque  succès 
dans  l'élevage  ou  dans  la  culture.  Il  vous  appartient  de  la  poursuivre. 

Le  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  n'a  pas  seulement  pour  objet 
de  rassembler  des  choses  mortes;  ses  Musées,  à  qui,  pour  être  merveilleux, 
il  ne  manque  que  de  la  place,  sont  imlispensables  au  progrès  de  la  science. 
Mais  la  science  dont  l'étude  se  poursuit  ici,  c'est  la  science  de  la  vie.  La  vie 
s'est  montrée  docile  entre  les  mains  des  hommes  qui  ont  entrepris  de  la 
diriger.  Elle  est  une  source  incomparable  de  richesses  que  nous  avons  trop 
longtemps  abandonnée  à  elle-même  et  qu'il  nous  appartient  de  capter. 

C'est  à  vous ,  c'est  à  nous  tous  de  le  vouloir. 


M.  Hua,  Secrétaire  général  delà  Société,  donne  ensuite  lectuie 
de  son  Rapport  sur  les  actes  de  la  Société  au  cours  de  Tannée  1919; 
il  y  fait  particulièrement  ressortir  que  le  Conseil  a  pensé  que  le 
moment  était  venu,  étant  donné  l'état  de  prospérité  de  la  Société, 
de  mettre  à  exécution  un  projet  depuis  longtemps  étudié,  celui  de 
créer  un  organe  spécial  intitulé  Les  Nouvelles  du  Muséum,  destiné  à 
mettre  les  membres  de  la  Société  au  courant  non  seulement  de  ses 
actes,  mais  des  faits  intéressants  qui  se  produisent  au  Muséum  et 
montrent  l'activité  de  ses  différents  Services.  Il  mentionne  la  créa- 
lion  de  Conférences-promenades  et  insiste  sur  le  succès  qu'ont  eu 
les  deux  premières  qui  ont  été  faites  par  M.  le  Directeur  et  M.  le 
Professeur  Trouessart  dans  les  Galeries  d'Anatomie  comparée  et 
dans  la  Ménagerie;  elles  ont  été  suivies  en  effet  par  un  grand 


—  325  — 

nombre  de  membres  de  ia  Société.  M.  le  Secrétaire  rappelle  encore 
que  les  Amis  du  Muséum  ont  tenu,  comme  l'an  dernier,  à  recon- 
naître les  bons  services  des  employés  du  Muse'um  en  s'attachant 
particulièrement  à  accorder  aux  plus  méritants  un  certain  nombre 
de  gratifications  spéciales  ^^K 

M.  P.-V.  Masson  lit  le  Rapport  sur  la  situation  financière  de  la 
Société,  dont  les  conclusions  font  ressortir  qu  elle  se  présente  dans 
d'excellentes  conditions  et  laisse  de  larges  disponibilités  pour  favo- 
riser facquisition  d'animaux  vivants,  de  collections,  de  biblio- 
thèques et  d'instruments  de  Laboratoire. 

S.  A.  S.  LE  Prince  de  Monaco  prononce  alors  une  allocution  dont 
nous  avons  le  regret  de  ne  pouvoir  reproduire  les  termes  précis;  il 
rappelle  tout  d'abord  que  les  campagnes  du  Travailleur  et  du  Ta- 
lisman ont  été  organisées  jadis  sous  les  auspices  des  savants  du  Mu- 
séum et  conduites  par  eux  et  que  ce  sont  elles  qui  font  engagé  à 
cultiver  les  études  océanographiques  qu'il  a  poursuivies  depuis  tant 
d'années;  il  fait  des  vœux  pour  que  le  Muséum,  qui  a  eu  tant  d'ini- 
tiatives scientifiques,  soit  enfin  doté  des  ressources  nécessaires  pour 
qu'il  puisse  soutenir  dignement  sa  réputation  séculaire  et  se  trouver 
de  pair  avec  les  grands  établissements  similaires  étrangers. 

S.  A.  S.  donne  enfin  la  parole  à  M.  le  Lieutenant  de  vaisseau 
BocRÉE,  le  compagnon  fidèle  de  toutes  ses  campagnes,  qui  dans 
une  brillante  conférence,  qu'accompagnent  de  remarquables  pro- 
jections photographiques  et  cinématographiques,  initie  l'auditoire 
à  tous  les  procédés  de  pêche  dans  les  grandes  profondeurs  et  de 
préparation  des  animaux  capturés;  les  projections  en  couleur  mon- 
trent, à  la  grande  surprise  de  tous,  les  brillantes  colorations  des 
êtres  qui  vivent  dans  les  abysses.  Poissons  et  Crustacés  qui  brillent 
comme  des  Lampyres  et  sont  souvent  parés  des  teintes  rouges  les 


'"^  Sur  la  somme  totale  de  1,270  francs  dislribuée,  une  somme  de  700  francs 
a  élé  répartie  de  la  façon  suivante  :  les  gardiens  de  la  Ménagerie  Eyre  et  Escaffre 
chacun  5o  Irancs;  les  jardiniers  Derôme  et  Uerard,  chacun  5o  francs:  le  briga- 
dier de  la  Ménagerie,  Del'eux,  100  francs;  les  gardiens  de  Galerie  Georges  et 
Dupanloup,  chacun  70  francs.  Bouleau  et  Mangiiy,  chacun  5o  francs;  l'employée 
à  la  Culliire  M""  Jacob,  veuve  d'un  jardinier  mort  en  service,  5o  francs.  Les 
570  francs  reslant  ont  été  distiibués  à  titres  divers,  notamment  pour  services 
rendus  à  la  Société  des  Amis  du  Muséum. 


—  326  — 

pius  vives.  La  reproduction  d'une  remarquable  fidélité  des  couchers 
de  soleil  sur  la  mer,  dont  les  variations  de  teintes  sont  si  chan- 
geantes, soulève  des  applaudissements  re'pétés. 


PRESENTATION  D'OUVRAGES. 

M.  Menegalx  présente  et  offre  pour  la  Bibliothèque  l'ouvrage  sui- 
vant, U élevage  de  l'Autruche,  en  ces  termes  : 

ff J  ai  l'honueur  de  déposer  sur  le  bureau,  pour  la  Bibliothècpie  du 
Muséum,  le  nouvel  ouvrage  que  je  viens  de  publier''^  et  qui  traite  d'une 
question  de  Biologie  appliquée.  Mon  travail  est  surtout  pratique  et  destiné 
à  renseigner  l'élevem-  d'Autruches  sur  les  précautions  minutieuses  qu'il 
doit  prendre  pour  maintenir  son  troupeau  en  bonne  sauté  et  produire  de 
belles  plumes.  Je  décris  d'abord  les  quatre  plumages  successifs  de  l'Au- 
truche, j'indique  les  noms  commerciaux  français  et  anglais  des  diverses 
catégories  de  plumes,  ainsi  que  les  qualités  qu'elles  doivent  posséder  pour 
atteindre  une  valem-  déterminée,  valeui-  qui  se  calcule  au  moyen  de 
" points".  Et  je  montre  que  ce  n'est  que  })ar  la  sélection  des  géniteui'S 
qu'on  se  rapprochera  de  la  plume  idéale  et  qu'on  arrivera  à  diminuer  le 
nombre  des  plumes  défectueuses. 

ffLa  récolte  des  plumes,  qui  a  lieu  tous  les  huit  mois  ou  tous  les 
douze  mois ,  ne  se  fait  qu'au  sécateur,  et  non  par  arrachage ,  en  sorte  qu'il 
n'en  résulte  aucune  douleur  pour  l'animal.  Un  graphique  indique  les  quan- 
tités produites  et  les  prix  depuis  le  début  de  la  domestication. 

ffDans  des  chapitres  spéciaux,  je  traite  minutieusement  de  l'iuslallation 
des  parcs ,  de  la  ponte ,  de  l'incubation  naturelle  et  artificielle ,  des  soins  à 
donner  aux  adultes  et  aux  jeunes  (abris,  nourritures,  maladies).  J'indique 
aussi  la  température  maxima ,  mininia  et  moyenne  des  régions  du  Cap  où 
l'élevage  réussit  le  mieux. 

"En  traitant  de  l'extension  de  cet  élevage,  je  parie  du  Transvatd,  du 
Damaraland,  de  l'Australie,  de  TEgypte,  des  Etals-Unis,  de  INice,  de  Ham- 
bourg, mais  je  m'étends  surtout  sur  les  essais  tentés  daus  les  (Joionies 
françaises  :  Algérie,  Tunisie,  Soudan,  Madagascar.  Dans  cette  île,  l'élevage 
est  en  progrès  puisqu'U  y  a  au  moins  5oo  Autruches  adultes  et,  cette 
année,  l'autrucherie  officielle  de  Tuléar  mettra  loo  Autruchons  en  .vente. 

ffEn  écrivant  cet  ouvrage,  j'ai  voulu  montrer  que  les  aléas  de  cet  élevage 
sont  évitables  et  qu'on  n'a  qu'à  copier  les  méthodes  des  colons  du  Gap, 
qu'à  employer  la  luzerne  pour  réussir  dans  nos  Colonies.  J'ai  voulu  aussi 

(''  L'Élevage  de  l' Autruche.  Récolte  et  commerce  des  plumes ,  par  A.  Meneuaux 
(A.  Ghallamel,  17,  rue  Jacob,  Paris). 


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—  327  — 

contribuer  à  la  conservation  des  Oiseaux  du  giobe.  Plus  le  prix  et  le  port  de 
ces  gracieuses  plumes  se  démocratiseront,  moins  les  Oiseaux  à  brillant  plu- 
mage sei'ont  employés  dans  la  parure,  et  plus  ils  jouiront  de  la  tranquillité 
(jui  leur  est  si  nécessaire  pour  mener  à  bien  leurs  couvées. 

ffL'Administiation  ne  saurait  se  désintéresser  d'un  élevage  qui,  au  Gap, 
rapporte  58  millions  par  an.n 


COMMUNICATIONS. 


JSoTE  SVK    UNE    TETE    DE    TaSMANIEN   RECDEILLIE    PAR    l' EXPEDITION 

DE  La  Favorite  en  i83i  et  dessinée  par  A.  de  Sainson^^\ 
PAR  M.  Gustave  Regelsperger. 

La  tête  de  Tasmauien ,  dont  nous  donnons ,  pi.  XIII ,  le  dessin  exécuté 
par  Auguste  de  Sainson ,  est  connue  déjà  par  la  reproduction  qu'en  a  donnée, 
en  1876,  le  dessinateur  Delahaye;  mais  le  dessin  d'Auguste  de  Sainson, 
outre  qu'il  est  inédit,  offre  le  très  grand  intérêt  d'avoir  été  fait  plus  de 
quarante  ans  avant  l'autre.  11  nous  a  paru  d'aulant  plus  intéressant  de  le 
signaler  qu'on  ne  saurait  réunir  trop  de  documents  précis  sur  les  Tasma- 
niens,  dont  la  race  est  aujourd'hui  entièrement  éteinte,  son  dernier  repré- 
sentant étant  mort  en  186g. 

Louis-Auguste  de  Sainson,  né  à  Paris  le  26  avril  1801,  artiste  de 
talent  qui ,  par  goût ,  s'était  surtout  orienté  vers  les  croquis  de  voyage 
et  d'histoire  naturelle,  avait  été  attaché,  comme  dessinateur,  à  l'Expédition 
que  fit,  sous  le  commandement  de  Dumont  d'Urville,  la  corvette  l'Astro- 
labe pendant  les  années  1826  à  1899  et  qui  explora  la  Nouvelle-Zélande  et 
la  Nouvelle-Guinée.  Il  a  rapporté  de  ce  voyage  de  nombreux  dessins  et, 
par  sa  collaboration  au  volume  de  planches  paru  au  retour  de  l'Expédi- 
tion ,  il  a  mérité  sa  part  dans  les  éloges  faits  par  Guvier  de  l'œuvre  scien- 
tifique de  cette  campagne. 

Lorsque  en  i832  revint  également  du  Pacifique  l'Expédition  de  la  cor- 
vette la  Favorite,  commandée  par  Laplace,  alors  Capitaine  de  frégate,  ce  fut 
de  Sainson  qui,  bien  que  n'ayant  pas  effectué  le  voyage,  fut  chargé  de  di- 
riger la  gravure  et  la  publication  de  ï Album  historique  de  cette  Expédition  '^'. 


C'  Je  prie  M.  le  Professeur  Verneau  et  M.  KùncLel  d'Hercuiais  d'agréer  mes 
remerciements  pour  les  utiles  renseignements  qu'ils  m'ont  donnés  afin  de  faciliter 
mes  recherches. 

*'''  Album  historique,  gravé  et  publié  par  les  soins  et  sous  la  direction  de 
M.  DE  Sainson,  dessinateur  du  voyage  de  l'Astrolabe,  Paris,  Arthus  Bertrand, 
i835,  1  vol.  in-fol.  de  72  planches. 


—  328  — 

Dans  ie  voyage  de  l'Astrolabe,  Dumoiit  d'Urville  avait  touché  la  Terre 
de  Van  Diemeii ,  mais  il  n'avait  pu  en  rapporter  aucun  document  sur  les 
Tasmaniens.  L'Expédition  de  la  Favorite  avait  été  plus  heureuse  et  le 
Chirurgien-major  Fortuné  Eydoux,  spécialement  chargé  des  recherches 
d'histoire  naturelle,  avait  pu  se  procurer  la  tête  d'un  Tasmanien,  mort 
à  Hobart-Town ,  en  i83i,  d'une  fièvre  pernicieuse,  ainsi  que  nous  l'ap- 
prend une  note  de  Dumontier''',  communiquée  à  la  Société  d'Anthropologie 
de  Paris,  par  M.  Hamy,  le  3  décembre  1 87^  '"'.  Mise  dans  lalcool ,  cette  tête 
fut  rapportée  au  Muséum. 

Auguste  de  Sainson,  étant  chargé  de  la  publication  des  gravures  de 
l'Expédition,  avait  été  à  même  de  prendre  connaissance  des  divers  docu- 
ments rapportés  par  la  Favorite  et  ce  fut  alors  qu'il  dessina  cette  tête  de 
Tasmanien  qui  ne  figure  pas  dans  l'Album  des  planches.  Tout  nous  porte 
à  croire  que  ce  fut  très  peu  de  temps  après  l'arrivée  des  collections  au 
Muséum  :  l'écriture  même  qui  accompagne  le  dessin  suffirait  à  le  prouver, 
mais  il  faut  y  ajouter  aussi  ce  fait  qu'Auguste  de  Sainson,  devenu  très  peu 
d'années  après  secrétaire  du  prince  Anatole  de  Démidoff,  laissa  Paris  pour 
l'accompagner  dans  ses  voyages. 

C'est  plus  de  quarante  ans  après  qu'on  exécuta  un  nouveau  dessin  de 
la  même  tête. 

La  pièce  ayant  subi  par  son  séjour  dans  l'alcool  et  le  contact  du  verre 
des  déformations  profondes,  1res  bien  décrites  en  187/1  dans  la  note  pré- 
citée de  Dumontier,  on  jugea  inutile  de  la  conserver  plus  longtemps  dans 
cet  état.  Les  lèvres  et  la  bouche  ayant  été  consolidées  du  mieux  qu'on  put, 
on  exécuta  un  moulage  de  la  tête,  on  en  fit  faire  un  dessin  par  Delahaye 
et  on  la  réduisit  à  l'état  de  squelette. 

Le  moulage  et  le  crâne  se  trouvent  au  Muséum,  dans  les  Galeries 
d'Anthropologie,  le  premier  sous  le  n°  38o6,  le  second  sous  le  n°  3637- 

Le  dessin  de  Delahaye  a  paru  dans  un  ouvrage  de  Paul  Gervais,  Zoologie 
et  Paléontologie  générales  [ïi"  série,  1876)  '^',  et  il  a  été  reproduit  dans  plu- 
sieurs autres  ouvrages  '*'. 

Comme  Auguste  de  Sainson,  Delahaye  a  montré  la  tête  de  face  et  de 
profil ,  mais  il  a  voulu  lui  donner  plus  de  vie  en  la  plaçant  sur  des  épaules 

'•'  Le  D"^  Dumoutier  a  fait  partie  de  rExpédition  de  l'Astrolabe  et  de  la  Zélée 
(1887  à  i84o),  commandée  par  Dumont  d'Urville. 

t')  Dumoutier,  Le  Tasmanien  de  Eydoux.  Description  d'une  tête  de  Tasmanien 
conservée  dans  rafcooi  [Bulletin  de  la  Société  d'Anihrupologie  de  Paris;  1874, 
p.  808). 

'■^i  Paul  Gerïais,  Professeur  d'Anatomie  comparée  au  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle, Zoologie  et  Paléontologie  générales,  3"  série,  Paris,  Arthus  Bertrand,  1876. 
PI.  I  et  II. 

W  Notamment  dans  H.  LingRoth,  The  aborigines  o/Tasmania,  Londres,  1890. 
PI.  XIII  et  XIV. 


—  329  — 

habillées.  De  Sainson  n'avait  pas  usé  de  cet  artifice  et  il  avait  donné  une 
tête  coupe'e,  plus  impressionnante  et  parla,  peut-être,  plus  réelle.  La 
déformation  avait,  à  ce  moment,  déjà  commencé  son  œuvre,  mais  de 
Sainson  avait  dû  reproduire  la  têle  exactement  telle  qu'elle  était  alors. 
Quand  Delaliaye  a  lait  son  dessin,  la  dégradation  avait  dû  s'accentuer; 
aussi,  bien  qu'on  y  trouve  la  même  déviation  caractéristique  du  nez  et  de 
la  bouche  que  précédemment,  l'artiste  avait  dû  force'ment.  dans  sa  compo- 
sition, faire  davantage  oeuvre  de  restauration.  C'est  pour  ces  diverses 
raisons  que  le  document  plus  ancien,  du  à  Auguste  de  Sainson,  peut 
mériter  d'être  conservé. 


Etude  d'une  collection  d'Oiseaux  montes  et  en  peau 

FAITE  PAR  M.  ET  M™*  PaUL  CoMBY,  AU  YuNNAN , 

PAR  MM.  A.  Menegaux  et  r.  Didier. 

Ces  Oiseaux  ont  été  tués  au  Yunuan  par  M.  et  M""  P.  Comby  et  les 
Chinois  de  leur  caravane  sur  la  route  qu'ils  suivaient  entre  Yun-uan-fu  et 
Sui-fu  en  1909. 

C'est  surtout  aux  environs  de  Tapanchou,  Sing- tien -chou,  Tung- 
chuan-fu,  Tchao-tung-fu ,  Ta-kuan-ting,  que  leur  récolte  a  été  faite. 

Ces  Oiseaux,  provenant  de  la  région  orientale  du  Yunnan,  se  rap- 
prochent plus  des  espèces  de  la  Chine  que  de  la  faune  paléarctique ,  dont 
on  retrouve  de  nombreux  spécimens  dans  les  régions  occidentales  de  ce 
pays.  Certaines  espèces  sont  intéressantes  à  noter. 

La  collection  comprend  Sa  espèces  et  62  spécimens. 

I.  Phasi»nidés. 

1.  CoTURNix  coTDRNix  (L.),   1  sp.  semblable  à  la  Caille  d'Europe:  celle 

du  Yunnan  émigré. 

II.  Chai-adriidés. 

2.  MicRosARCops  cmERErs(Blyth),  i  sp. 

Celte  espèce  est  parfois  confondue  dans  les  collections  avec  Stéphanie 
byx  inornatus  (Sw.)  qui  est  spécial  à  l'Afrique. 

3.  TOTANDS  CALIDRIS  L. ,    1   Sp. 

h.  Gallinago  solitarxa  Hodgs. ,  i  sp. 

III.   Ardéidés. 
5.  BuTORiDES  jav.  javanica  (Horsf.),  2  sp. 

Mdséuh.  —  XIX.  a  a 


—  330  — 

6.  Ardeola  bacchus  (Bp.),  i  sp. 

Ce  joH  petit  Héron  brun  olivâtre  pâle,  à  gorge,  ventre,  ailes  et 
queue  d'un  blanc  pur,  n'a  été  mentionné  ni  par  David  et  Oustalet,  ni  par 
Anderson,  mais  C.  Ingram  l'a  signalé  récemment  à  l'Est  du  Yunnan. 

7.  BuBDLCDS  COROMANDUS  (Bodd.),   1   Sp. 

8.  Ardetta  cinnamomea  (Gm.),  2  sp.  Commun  partout. 

IV.  Falcouldé»*. 

9.  GinCUS  CYANEUS  (L.),  c?. 

10.  AcCIPITER  NISUS  (L.),    1   sp. 

11.  Elanus  c^rdleus  (Desf.),  1  sp. 

12.  Cerchneis  tinndncdlus  japonicus  Tem.  et  Schl.,  d ,  9. 

Tous  ces  Oiseaux  ont  été  signalés  par  Anderson  et  Oustalet. 

V.  Alcédinidés. 

13.  Alcedo  ispida  bengalensis  Gm. ,  1  sp. 

Signalé  par  Anderson  et  G.  Ingram, 

YI.  Méropidés. 

14.  Merops  PHiLippiNUs  L. ,  1  sp. 

VII.  Cuculidës. 

15.  Ghaloococcyx  maculatus  (Gm.),  1  sp. 

1 6.  EuDYNAMis  HONORATA  (L.) ,  3  sp.  :  uu  mâle  adulte ,  une  femelle  et  un  jeune 

mâle  qui  montre  la  transition  de  plumage  entre  la  femelle  et  le 

mâle  adulte. 

VIll.   Picidés. 

17.  Dendrocopus  MAJOR  Gabanisi  (Malh.),  i  sp. 

18.  JyNGIPICDS  SCINTILLICEPS  (Swiub.),  2   Sp. 

19.  JyNX  TORQUaLA  (L.),   1  sp. 

IX.  TiniéllidéM. 

20.  Myiophoneus  Eugenei  Hume,  i  sp. 

21.  Dryonastes  sannio  (Swinh.),  i  sp. 

22.  ACCENTOR  STROPHIATUS  (HodgS.  ),    1   Sp. 

23.  PoMATORHiNus  GRAVivox  David,  1  sp. 
2/i.  Trochalopterum  canorum  (L.),  ]  sp. 

25.   Alcippe  nipalensis  fratercula  Rippou,  1  sp. 


—  331  — 

X.   Ilii-uudîuifléN. 

26.  HiRUNDO  GUTTURALIS  Scop,,    1   Sp. 

XT.  Muscicapidés. 

27.  Gryptolopha  cinereocapilla  Hulton,  i  sp. 

28.  Pratincola  ferrea  (Hodgs.),  3  sp. 

29.  Leiothrix  mjteus  (Scop,),  i  sp. 

XII.  LauUdés. 

30.  CePHALOPHONEIS  SCHACH  (L.).    1    SJ>. 

31.  Lanius  NiGRicEPS  Tem.,  i  sp. 

32.  Lanics  colldrioides  (Less.),  i  sp 

33.  Lanids  colldrio  (L.),  i  sp. 

34.  Lanids  cristatus  superoiliosus  Lalh., 

35.  Lanius  tephronotus  (Hodgs.),  i  sp. 

XIII.   Pycnonottdés. 

36.  Spizixus  canifrons  Blyth.,  isp.  juv. 

XIV.  Campophagidés* 

37.  PeRICROCOTUS  BREVmOSTRlS  (Vig.),   1  9. 

XV.  SylvMdés. 

38.  AcRocEPHALiJS  stentoreus  (Hempr.  et  Ehr.),  1  sp, 

39.  Arundinax  AËDON  (Pall.),  1  sp. 

XVI.  Paridés. 

40.  Parus  minor  Tem.  et  Schleg. ,  1  sp. 

41.  yËGiTHALiscns  coNCiNNus  (Gould),  1  sp. 

Déjà  signalé  par  Ingram  et  Oustalet. 

XVII.  Sittidés. 

42.  SiTTA  siNENsis  Vcrr. ,  i  sp. 

XVIII.  MotaciUidés. 

^'6.    MoTACILLA  ALBIA  HoDGSONI    Blyth. ,  -2  Sp. 
44,    MoTACILLA  CITRE0L0ÏDE8  (Gould)   1   Sp. 


29  , 


—  332  — 

A5.    DeNDIIANTHLS  INDICDS  (Gni.),    1   S[). 
/|6.    AnTHUS  RiCHARDI  V. ,   1    Sp. 

XIX.  FriugUli(Ié!«. 

47.    GhRYSOMITRIS  AMBIGUA  (Oust.),  2   Sp. 
us.    EOPHONA  DeJEANI  (Oust.),    1    Sp. 

Ii9.  Emberiza  fucata  arcdata  Sharpe,  i  sp. 

XX.  iSturnUdés). 

50.    ^THIOPSAR  CRISTATELLDS  Gm. ,   1   Sp. 

51.  Temencchcs  siNENsis  (Gm.),  i  c5*. 

XXI.   Dicruridés. 

52.    BuCHANGA  CINERACEA  (  Horsf.  )  ,    1   Sp. 


Etude  d'une  collection  d'Oiseaux  du  Dahomey, 
PAR  M.  LE  D'  R.  Didier  et  M.  A.  Bondarel. 

Cette  importante  collection  d'oiseaux  en  peau ,  comprenant  1 27  spécimens 
répartis  en  66  formes,  a  été  recueillie  au  Dahomey  par  M.  Valerlot  et 
adressée  au  Muséum;  elle  provient  surtout  de  la  région  de  Porlo-Novo.  Elle 
a  été  éludiée  au  Laboratoire  d'Ornithologie  du  Mu^^éum. 

Elle  est  intéressante  par  ce  fait  qu'elle  permet  de  préciser  certains  points 
de  géographie  zoologique,  et  qu'elle  contient  quelques  espèces  assez  rares 
que  ne  possédaient  pas  encore  nos  Collections  nationales. 

Des  autopsies,  donnant  le  contenu  de  l'estomac ,  renseignent  sui'  le  régime 
de  ces  Oiseaux. 

Ph  alacrocoraciidés. 

1.  Phalacrocorax  africanus  (Gm.). 

9  ad.,  Porto-Novo,  26  juin  1911.  Iris  orange;  pattes  noires.  Con- 
tenu de  l'estomac  :  Poissons ,  Crevettes. 

Charadriîdés. 

2.  Charadrius  Forbesi  (^ Shell.). 

9ad.  ,Abomey,   2  février  1912.  Iris  brun;  bec  noir,  base  jaune 
orange;  pattes  incolores.  C.  estomac  :  Insectes.  , 


—  333  — 

Parridés. 

3.  Phyllopezus  AFRiCANns  (Gm.). 

C?  ad.,  Porto-Novo,  ih  octobre  1910.  Iris  marron  foncé;  bec  gris 
bleu  ;  pattes  gris  plomb.  G.  estomac  :  graines  et  Insectes. 

RaUidés. 

II.    LiMNOCORAX  NIGER  (  Gm.  ). 

d,  9  ad.,  Porto-Novo,  4  octobre  1910.  Iris  rouge  cerise:  bec  jaune 
verdâtre;  pattes  rouges.  G.  estomac  :  graines  et  Insectes. 

Ardéidés. 

5.  NvcTicoRAx  NvcTicoRAx  (L.).  Un  adulte. 

6.  BoBDLcus  LcciDus  (Raûn.). 

d*  ad.,  Porto-Novo,  1"  février  1911.  Irisjaime;  bec  jaune;  pattes 
noires  légèrement  verdâtres. 

Falconidés. 

7.  ASTCR  SPHENURCS  (Rïipp.). 

Ad.,  novembre  1908.  Iris  orange;  pattes  jaunes. 

8.  MiLvus  KoRscHUN  (Gm.). 

Strigitlés. 

9.  Strix  flammea  maculata  Brehm. 

Ad.,  i5  janvier  1910.  Se  distingue  de  la  forme  d'Europe  parce 
que  les  taches  noires  qui  parsèment  le  plumage  sont  plus  nettes. 

Psittacidés. 

10.  Agapornis  pullarius  (L.). 

Cuculidés. 

11.  Gentropus  senegalensis  (L.).  Un  juv.  Iris  jaune. 

12.  Gentropus  epomidis  (Temm.). 

c?  ad.,  Porlo-Novo,  99  janvier  1911.  Iris  rouge  carmin;  bec  noir: 
pattes  noires.  G.  estomac  :  Insectes. 

Son  aire  d'habitat  est  limitée  à  la  Côte  de  l'Ivoire  et  aux  pays  envi- 
ronnants. 

13.  GOCCYSTES  GLANDARinS  (L.). 

9  ad.,  Porto-Novo,  2  janvier  1912.  Iris  marron  foncé:  mandibule 
sup.  noire;  mandibule  inf.  claire;  pattes  gris  plombé.  G.  estomac  : 
Insectes. 


—  334  — 

14.  Ghrysococcyx  cuprecs  (Bodd.). 

d',d' ad.,  Porto-Novo,  5  février  1911;  d*  juv,,  mai  1908,  9  9 

ad.  Iris  rouge. 

Capitonidés. 

15.  Lybids  ViEiLLOTi(Leach). 

d  ad.,  Abomey,  a  février  1919.  Tris  sienne  foncée;  bec  noir;  pattes 
noires.  G.  estomac  :  graines. 

16.  Barbatula  chrysocoma  (Tem.). 

d  ad.,  Abomey,   2  février  1912.  Iris  noir;  bec  et  pattes  noirs. 

Toutes  les  plumes  du  dos  ont ,  près  de  rexlrémité ,  une  moitié  noire  ;  sur 

le  haut  du  dos ,  l'autre  moitié  est  blanche  ;  sur  le  bas  du  dos ,  elle  est 

jaunâtre.  Ce  spécimen  fait  donc  le  passage  entre  ceux  du  Sénégal  et 

ceux  d'Abyssinie. 

Picidé». 

1 7.  Ghrysopicus  PERMisTLis  Rchw. 

La  forme  C.  macuhsns  (=brachyrhynchus  Malh.)  est  spéciale  au 
Sénégal  et  à  Libéria.  La  forme  permistiis  se  rencontre  plus  au  Sud 
jusqu'à  l'Angola  et  au  pays  des  Wiams-Niams  à  l'Est.  Elle  est  carac- 
térisée par  les  parties  supérieures  qui  sont  d'un  vert  olive  pur  et  par 
les  sous-alaires  qui  sont  d'un  blanc  jaunalre  avec  des  stries  transversales 
noires,  qui  n'existent  pas  sur  la  forme  du  Sénégal. 

18.  Gampothera  nivosa  (Sw.).  Ad.,  iris  marron. 

ililcédinidés» 

19.  Halcyon  Chelicdti  (Stanl.). 

9  ad.,  Abomey,  a  février  1912.  Iris  brun  foncé;  mandibule  sup. 
rouge  carmin,  noirâtre  à  l'extrémilë;  mandibule  inf.  et  pattes  rouge 
carmin.  G.  estomac  :  Insectes  et  Lézard  de  10  centimètres  de  long. 

20.  IspiDiNA  picTA  (Bodd.). 

9  ad.,  Porto-Novo;  i5  août  1910.  3  exemplaires  sans  renseigne- 
ment, dont  un  juv.  Iris  brun  foncé;  bec  et  pattes  rouge  orange. 
G.  estomac  :  Insectes. 

21.  CoRYTHORNIS  CYANOSTIGWA  (Rlipp.). 

c?  demi -ad. ,  Porto-Novo,  20  sept.  1910.  Iris  brun  foncé;  mandi- 
bule sup.  brun  rougeâtre;  mandibule  inf.  et  pattes  rouge  brique.  G. 
estomac  :  Insectes. 

Un  spécimen  à  bec  complètement  rouge. 

22.  Geryle  RUDis  (L.). 

d  ad.,  Porlo-Novo,  25  juin  191 1. 

Un  ad.,  Dakar,  Iris  brun  foncé;  bec  et  pattes  noirs. 


—  335  — 

IVIéropIdés. 

23.  Melittophagus  pcsillus  (St.  Mûll.). 

9  ad.,  Abomey,  a  février  1912.  Iris  rouge;  bec  noir;  pattes  forte- 
ment plombées.  G.  estomac  :  Insectes. 

2A,  Merops  albicollis  V. 

cf,  C?,  9  ad.,  Porto-Novo,  6  novembre  tgi  1.  Iris  rouge  groseille; 
bec  noir;  pattes  gris  jaunâtre.  G.  estomac  :  Insectes. 

25.  Merops  malimbicus  Sbaw. 

cf,  d*,  9  ad.,  Porto-Novo,  99  octobre  1910.  Iris  rouge  groseille; 
bec  et  pattes  noirs.  G.  estomac  :  Insectes. 

CaprimulgidéN. 

26.  Gaprimulgcs  Fossei  (Verr.). 

9  ad.,  Pnrto-Novo,  3  sept.  1910. 

Hiriiiifliuidé^. 

27.  HlRIINDO  RtlSTlCA   L. 

c?  ad.,  Porto-Novo,  i.'S  août  1910.  Iris  noir:  bec  et  pattes  noirs, 
(j.  estomac  :  Insectes, 

Nuscicapidés. 

28.  BiAs  Musiccs  (V.). 

d*,  9  ad.,  Porto-Novo,  ih  juillet  1910.  Iris  jaune;  bec  noir; 
pattes  gris  bleuté.  G.  estomac  :  Insectes. 

29.  Gassinia  Finschi  (Sbarpe). 

dad. ,  Porto-Novo,  25  décembre  1910=  Iris  jaune  foncé;  bec  noir; 
pattes  incolores.  G.  estomac  :  Insectes. 

Laiiiidés. 

30.  P0MATORHYNCHUS  SENEGAI.US  (L.). 

Un  adulte. 

31.  Dryoscopcs  gambensis  (Lcbt.). 

c?,  9  ad.,  Porto-Novo,  2  juin  1911;  9  ad.,  i5  sept.  1911;  9  ad., 
•3  janvier  1912.  Iris  orange;  mandibule  sup.  noire;  mandibule  inf. 
gris  plombé;  pattes  gris  de  plomb.  G.  estomac  :  Insectes. 

32.  Lanics  HDMERALis  Stanl. 

CJ*,  d'ad.,  d*  juv.,  août  1911.  9,  9  ad.,  Porto-Novo,  lôetao 
sept.  1911.  Iris  brun  ;  bec  et  pattes  noirs. 

33.  Lanius  senator  badius  Hartl. 

d",  9  ad.,  Porto-Novo,  a  janvier  1912.  Iris  noir;  bec:  base  claire, 
extrémité  noirâtre;  pattes  noires.  G,  estomac  :  Insectes. 


—  336  — 

Enlabétidés. 

34.  CliNNYRICINCLDS  LEUCOGASTER  (Gin.). 

cj*  ad.,  Porto-INovo,  i/i  mars  1911;  juv.  11  juin  1 9 1 1 .  Iris  jaune. 
G.  estomac  :  fruits. 

35.  Onychognathds  HARTLAUBi(Gray).  Ad.,  i5  janvier  1910. 

Oriolidés. 

36.  Oriolus  larvatds  Rolleti  Sharpe. 

d*  ad.  Gette  forme  du  Gabon  et  du  Gameroun  se  trouve  donc  aussi 

au  Dahomey. 

Dicrnridés. 

37.  DiCRURDS  AFER  (A.  Licht). 

9  ad.,  Porto-Novo,  26  décembre  1910.  Iris  rouge  cerise;  bec  et 
pattes  noirs.  G.  estomac  :  insectes. 

Plocéidés. 

38.  Malimbus  nitens  (Gr.),  (5,  cf  ad. 

39.  Malimbcs  scdtatus  (Gass.).  d*,  c?  ad.  Iris  brun  foncé. 

40.  Ploceds  ocularids  brachypterus  Sw.  c?  ad. 

VI.  Melanopteryx  castaneofcsca  (Less.). 

d*,  d*  ad.,  Porto-Novo,  5  janvier  1911.  Iris  jaune  paille;  bec  noir  ; 
pattes  incolores.  G.  estomac  :  graines. 

42.  Hyphantornis  cccullatus  (St.  Mûll). 

d*,  d*  ad.,  Abomey,  9  février  1912.  Iris  jaune  rouge;  bec  noir, 
pattes  incolores.  G.  estomac  :  graines. 

43.  SiTAGRA  MONACHA  (Sharpe). 

9  ad. ,  bien  caractérisée  par  l'absence  de  noir  à  la  tête  et  à  la  gorge. 

44.  SiTAGRA  BojERi  (Finsch  et  Hartl.). 

dad.,  Porto-Novo,   i4  mars  1911.   Iris  marron  rougeâtre:  bec 
noir  ;  pattes  incolores.  G.  estomac  :  graines. 

45.  Amblyospiza  capitalba  (Bp.). 

d*,  Porto-Novo,  20  sept.  1910.  Iris  marron  foncé;  bec  gris  noir; 
pattes  gris  foncé.  G.  estomac  :  graines. 

46.  PeNTHETBIOPSIS  MACRURA  (GlU.). 

9  ad.,  Abomey,  2  février  1912.  Iris  noir,  bec  gris  plombé;  pattes 
légèrement  plombées.  G.  estomac  :  graines  et  Insectes. 


—  337  — 

47.  NiGRiTA  Emile  Siharpe. 

2  spéc.  ;  l'un  d'eux  porte  encore  quelques  taches  grises  arrondies 
sur  les  couvertures  alaires. 

48.  ViDUA  SERENA  (L.),  d*  ad. 

Fringillîdés. 

49.  Passer  GRisEus  (V.). 

d,d  ad.,  Porto-Novo,   i5  juillet    1911.  Iris  sienne  bnxlée:  bec 
noir;  pattes  incolores.  C.  estomac  :  graines. 

IMEotacillidés. 

50.  MoTACiLLA  viDDA  Sund.  Un  spéc. 

51.  MoTACILLA  FLAVA  L. 

d,9  ad.,  Porto-Novo,  6  novembre   1910.  Iris  brun  foncé:  bec 
noir  ;  pattes  gris  noir. 

Pycnonotidés. 

52.  Xenocichla  leccopleura  (Gass.). 

9  ad.,  Porto-Novo,   1"  juillet  1911.  Iris  marron;  mandibule  su[». 
noire,  mandibule  inf.  plus  claire;  pattes  gris  foncé.  G.  estomac  :  fruits." 

53.  Pycnonotus  barbatds  (Desf.). 

Ad.,  Porto-Novo,   11  juillet  1911.  Iris  brun  foncé;  bec  et  pattes 
noire. 

IVectariniidés. 

54.  Anthothreptes  collaris  hypodilus  (Jard.),  d*,  c?  ad. 

55.  Ghalcomitra  fdliginosa  (Shaw). 

9  c?,  dont  a  jeunes  et  9  ad.  du  9  juin  1911,  Porto-Novo.  Iris  brun 
foncé  ;  bec  et  pattes  noirs. 

56.  Ghalcomitra  senegalexsis  (L.),  d  demi-ad. 

57.  Ghalcomitra  verticalis  (Lath.),  c5*  ad. 

58.  CiiNNYRis  VENUSTA  (Shaw). 

cfad.et  3  cfjuv.;  9,  9  ad.,  Porto-Novo,  i"juillet  1911.  Iris  brim 
foncé;  bec  et  pattes  noirs.  G.  estomac  :  Insectes. 

On  peut  suivre  sur  les  jeunes  mâles  l'évolution  de  la  tache  noire  de 
la  gorge  qui  devient  avec  l'âge  de  plus  en  plus  marquée,  et  de  la  tache 
cuivrée  qui  recouvre  les  petites  couvertures  de  l'aile. 


—  838  — 

59.    ClNNYRIS  CHLOROPYGIUS  LlHDERI  RchAA*. 

5  c5*  ad.  Cette  forme  se  reconnaît  à  son  abdomen  plus  foncé  que  sur 
la  forme  typique. 

fiO.    CiNNYRIS  SPLENDIDUS  (Shaw). 

d,  d*.  c?  ad.,  Abomey,  '3  juin  1912;  9,  9  ad.,  Porto-No\o, 
i5  avril  1911  ;  3  9  ad.,  lA  novembre  1911  ;  9  ad.,  1''  juin  1911  ; 
9  ad.,  Abomey,  9  février  1919.  Iris  brun  foncé:  bec  et  pattes  noirs. 

61.  CiNNYRIS  Adelberti  (Gerv.). 

3  c?*  ad.,  Porto-Novo,  1"  juin  1911.  Iris  brun  foncé;  bec  et  pattes 
noirs.  G.  estomac  :  Insectes. 

62.  Pholidornis  Rlshi^-  (Cass.). 

1  exemplaire,  Porto-Novo,  5  février  1911.  Iris  marron:  mandibule 
sup.  noire,  base  de  la  mandibule  inf.  jaunâtre. 

63.  Prinia  mystacea  Rûpp. 

9  ad.,  Porto-Novo,  i5  avril  1911.  Iris  jaune;  bec  noir;  pattes 
incolores.  G.  estomac  :  Insectes. 

Timélidés. 

6^1.  Hypergerds  atriceps  (Less.). 

d,  <3  ad.,  Porto-Novo,  18  mars  191 1.  Iris  marron  clair;  bec  noii 
pattes  légèrement  plombées.  G.  estomac  :  graines. 

Turdidés. 

65.  Pratincola  rubetra  (L.). 

Cj*ad.,  Porto-Novo,  i/t  nov.  1910.  Iris  noir;  bec  et  pattes  noirs. 
G.  estomac  :  Insectes. 

(')6.  Pratincola  RUBicoLA  (L.). 

9  ad.,  Abomey,  2  février  1912.  Iris,  bec  et  pattes  noirs.  G.  esto- 
mac :  pierres  et  Insectes. 


—  339  — 

Collections  recueillies  par  M.  Cu.  Alluavd  d.lvs  l  Afrique  orien- 
tale ANGLAISE  ET  DANS  l'AfRIQUE  ORIENTALE  ALLEMANDE  :  AU  KILI- 
MANDJARO [igo3-igoà), 

1>AR  M.  J.  KiJNCKEL  d'HeROULAIS. 


C'«léo|ilères  Cétoiiiiiies, 

EuDiCELLA  Smitiiii  Mac-Leay,  cf  et  9. 
Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taita).  Janvier  igoi. 
Afr.  or.  ail.,  Kilimaudjaro  :  Kiboscho,  i,4oo  mètres;  zone  des  «^ultures. 
Février  190  4. 

E.  EUTHALiA  Baies. 

Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taita).  .lanvier  190/4. 

CnEiROLASiA  BuRKEi  Westw. ,  c5*. 

Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taita).  Janvier  1906. 

CoELORRHINA    QUADRIMACDLATA  Fab.  Var.   CONNATA  Healb,   d*. 

Afr.  or.  ail.,  Kilimandjaro  ;  Kiboscho,  i,/ioo  mètres,  zone  des  cultures. 
Février  et  mars  190/4. 

(ÎENYODONTA  Jansonii  Gcstro ,  cf  et  9. 

Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taita).  Janvier  190/1. 

Cette  espèce  a  ëté  décrite  par  Gestro  sur  un  mâle  unique  recueilli  à 
Arussi  Galla  (6  mai  1898)  par  le  Capitaine  Vittorio  Botego,  l'explorateur 
du  haut  et  du  moyen  bassin  du  Djouba ,  lleuve  qui  sert  de  limite  à  la  Somali 
italienne  et  à  l'Afrique  orientale  anglaise. 

M.  Alluaud  ayant  rapporté  une  femelle,  nous  pouvons  eu  donner  les 
caractères.  La  tête  diffère  de  celle  du  mâle,  comme  d'ailleurs  dans  toutes 
les  femelles  de  GenyochnUt ,  en  ce  que  le  front  ne  porte  en  arrière  aucune 
pointe  et  en  ce  que  le  bord  antérieur  du  chaperon  n'est  pourvu  d'aucune 
saillie  relevée  :  la  pointe  fronlale  est  i-emplacée  par  une  carène  médiane 
saillante;  le  bord  antérieur  du  chaperon  est  arrondi,  mais  a  une  échon- 
crure  médiane  très  peu  accusée.  Les  bords  latéraux  ourlés  du  prothorax 
sont  d'un  jaune  rougeâtre  au  lieu  d'êlre  noirs;  la  tache  jaune  qui  se  dé- 
tache sur  le  fond  noir  de  chacun  des  élytres  est  moins  longue  et  ne 
s'étend  pas  à  son  sommet  sur  les  côtés  des  élylres;  deux  petites  taches 
jaunes  représentenl  seulement  les  taches  latérales  étendues  du  màle.  Il  se 
pourrait,  d'après  l'existence  de  ces  petites  taches  témoins,  qu'il  existe  des 
formes  semblables  aux  mâles.  Le  dessous  du  corps  du  màle  et  celui  de  la 
femelle  ont  la  même  coloration  noire;  les  pattes  ont  la  même  coloration 
rougeâtre;  seule  la  face  interne  des  pattes  antérieures  et  postérieures  du 


—  3â0  — 

mâle   est  marque'e  d'une  tache  noire  ;    le  pygidium   de  la  femelle  est 
poui'vu,  de  chaque  côté  de  la  ligne  médiane,  d'une  tache  rougeâtre. 

Smaragdesthes  OErsteni  KoUe. 

Afr.  or.  ail.,  Kilimandjaro  :  Kiboscho,  1,600  mètres,  zone  des  cultures. 
Février  190  A. 

T^NIESTHES  SPECIILARIS  GcPSt. 

Air.  or.  angl.  :  Kibwezi  (Wa-Kasaba).  Décembre  1908.  —  Tavita,  Bonia 
(Wa-Taita).  Janvier  190/1. 

Stethodesma  Servillei  White  =  S.  cincticolus  Raffray. 
Afr.  or.  ail.,  Kilimandjaro  :  Kiboscho.  Mars  igoi. 

Paconoda  tridentata  Oliv.  (comjtarée  au  type). 
Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taita).  Janvier  190 4. 

P.  Savignyi  Gor.  et  Perch. 

Afr.  or.  angl.  :  Nyengnori  (Nandi  occidental).  Octobre  1908. 

P.  FLAvivENTRis  Gor.  et  Perch. 

Afr.  or.  angl.  :  Kisoumou(  Victoria-Nyanza).  Septembre  et  Octobre  1908. 

P.  EPHippiATA  Gerst.  =  P.  LATETRABEATA  Fairm.  (comparée  au  type)  et  ses 
très  nombreuses  variétés. 

Afr.  or.  angl.  et  Afr.  or.  ail.  :  Escarpment  (Wa-Kikouyou).  Août  1908. 
—  Kisoumou  (Victoria-Nyanza).  Septembre  et  Octobre  1908.  —  Nairabi 
(Wa-Kikouyou  et  Masai).  Novembre  1908.  —  Naivaska  (Rift- Valley).  Dé- 
cembre 1908.  —  Nakuro  (Rift- Valley).  Décembre  1908.  —  Boura  (Wa- 
Taila).  Janvier  190A.  —  Kilimandjaro  :  Kiboscho.  Février  et  Mars. 

Lorsque  en  1909  nous  avons  publié  la  liste  des  Coléoptères  Cétoniides 
recueillis  par  M.  Maurice  de  Rothschild  dans  l'Afrique  orientale  anglaise  ^''. 
nous  avons  indiqué  comme  synonyme  de  la  Pachnoda  ephippiata  Gerst. 
la  P.  laietrabeata  Fairmaire  dont  le  type  se  trouve  dans  la  Collection  des 
Céloniines  du  Muséum;  no,us  ne  pouvons,  après  l'examen  des  nombreux 
échantillons  rapportés  par  M.  Gh.  Alluaud,  que  maintenir  ce  rapproche- 
ment. Mais  leur  examen  nous  permet  de  constater  qu'il  existe  des  formes 
de  passage  qui  mettent  sur  la  voie  d'un  autre  rapprochement,  et  nous  pou- 
vons admettre  que,  de  transition  en  transition,  la  disposition  des  squames 
abdominales  aidant,  on  passe  de  la  P.  ephippiata  Gerst.  à  la  P.  flaviventris 
anciennement  décrite  et  figurée  (1888)  par  Gory  et  Percheron'"',  dont 
le  Muséum  possède  des  spécimens  originaires  de  Port-Natal,  entrés  en 
18/18  et  i8i49.  et  provenant  de  l'ancienne  collection    Achille  Deyrolle, 

("   Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  1909,  n°  2,  p.  70. 
''^'  H.  Gory  et  A.  Percheron,   Monographie  des  Cétonies  et  genres  voisins.  .  . 
(Paris,  18.33,  p.  178,  pi.  3i,  fig.  6). 


—  u\  — 

spécimens  que  l'on  peut,  avec  quelque  certitude,  considérer  comme  déter- 
minés par  Gory  lui-même,  son  collègue.  D'après  cela,  le  nom  de  Pachnoda 
fîaviventris  devrait  primer  les  noms  de  P.  ephippiata  Gerst.  et  de  P.  httetra- 
beata  Fairmaire. 

DiscHisTA  ciNCTA  De  Geer. 

Afr.  or.  angl.  :  Pori  de  Seringlietti  (de  Boura  à  Taveta).  Janvier  190/1. 

RhABDOTIS  AULICA  Oliv. 

Afr.  or.  angl.  :  Kibwesi  (Wa-Kamba).  Décembre  190/i.  —  Boura  (W;i- 
Taita).  Janvier  igoi. 

R.  soBRiNA  Gor.  et  Perch. 

Afr.  or.  angl.  :  Kisoumou  (Victoria-Nyanza).  Septembre  et  Octobre  190^. 
—  Pori  de  Seringhetti  (de  Boura  à  Taveta).  Janvier  190/1.  —  Boura  (Wa- 
Taita).  Mars  190/1. 

Elapuinis  adspersa  Gerst. 

Afr.  or.  ail.,  Kilimandjaro  :  Kiboscbo  (région  des  bruyères).  Mars  1906. 

NlPHETOPHORA  CARNEOLA  Bui'm.  (l  8/19  )  ==  DiPLOGNATHA  SPINIPENNIS    Fairm. 

(1887).  Type  de  Fairm.  m  Coll.  Muséum. 

Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Tave  ta).  Janvierigo/i. —  Pori  de  Seringhetti 
(de  Boura  à  Taila).  Janvier  190/». 

Gametis  zanzirarica  Raffray. 

Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taila).  Janvier  190/1. —  Pori  de  Seringhetti 
(de  Boura  à  Taveta).  Janvier  190/». 

Afr.  or.  ail.,  Kilimandjaro  :  Kihoscho.  Février  et  Mars  190/1. 

Anoplochilus  indutus  Jans. 

Air.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taita).  Janvier  1 90/». 

Leucocei.is  oENEicoLLis  Schaum. 

Afr.  or.  angl.  :  Tayeta.  Janvier  190/1. 

L.  ELEGANs  Kolhe. 

Afr.  or.  angl.  :  Boura  (Wa-Taita).  Janvier  190/1. 

L.  PLEREJUs  Kolhe. 

Afr.  or.  angl.  :  Nyangnori  (Nandi  occidental).  Octobre  190^. 

L.  NiTiDCLA  Oliv.  (?)'''. 

Afr.  or.  angl.  :  Kibwezi  (Wa-Kamba).  Décembre  1908. 

(1)  La  L.  nitidula  Oliv.  est  décrite  par  Olivier  comme  provenant  du  Sénégal, 
mais  les  éclianlillons  indiqués  comme  ayant  la  même  origine  existant  dans  la 
Collection  du  Muséum  ont  une  provenance  très  douteuse,  ayant  été  remis  par  des 
voyageurs  circumnavigateurs  (i83/i,  i858);  au  contraire,  les  échantillons  entrés 
plus  tard  proviennent  de  l'Afrique  orientale,  Abyssinic  (Raffray),  Bagamoyo  (Frère 
Oncar). 


—  3/i2  — 

Stichotyrka  testaceoguttata  B1.  ^comparée  au  type)''^. 
Afr,  or.  ail.,  Kilimandjaro  :  Kiboscho ,  i, 4 oo  mètres,  zone  des  cultures. 
Février  iQoi. 

MicROTHYREA  sELiKA  Raffiav  (compai'ée  au  type). 

\h\  or.  augl.  :  ile  de  Zanzibar  (livière  M'Wera).  Juin  igoA. 

DiPLOGNATHA  siLicEA  Mac-Le.iv, 

Afr.  or.  angl.  :  Nairobi  (VVa-Kikouyou  et  Masai).  Juillet  1908.  —  Ki- 
soiimou  (Victoria-Nyanza).  Septembre  et  octobre  1908.  —  Taveta.  Janvier 
1,,0/i.  —  Boura  (Wa-Taita).  Janvier  190/i. 

Afr.  or.  ail.  :  Kilimandjaro  (Kiboscho).  Février  et  mai'S  190Û. 

Trymodera  aterrima  Gerst. 

Afr.  or.  ail.,  Kilimandjaro  :  Kiboscho,  zone  des  forêts,  1,700  mètres. 

Cymophorus  inddtds  Kirby. 

Afr.  or.  ail.,  Kilimandjaro  :  Kiboscho,  zone  des  bruyères,  1,000  mètres. 


Descuiptio^  d'une  Amauris  nouvelle  (Lépid.  Danaïde), 
par  m.  eug.  boullet. 

Amauris  Le  Cerfi  nov.  sp. 

Appartient  au  groupe  d'i.  niavius  L.  et  se  place  près  d'i.  dnmocks  Beauv. 
var.  damoclides  Stgr. 

Elle  se  distingue  de  cette  espèce  par  la  dimension  considérable  de  ses 
taches  blanches  discocellulaires  aux  ailes  supérieures  qui  sont  groupées  et 
confluentes  comme  chez  A.  ochkn  Bd. ,  mais  avec  cette  différence  que  celle 
qui  occupe  l'espace  compris  entre  les  nervures  1  et  a  s'étend  presque  jus- 
qu'à la  base. 

La  tache  discale  de  l'intervalle  34  présente  aussi  la  particularité  d'être 
prolongée  du  côté  interne  en  un  trait  courbe  analogue  à  ce  <]u'on  observe 
chez  A.  bulbifera  Smith. 

Aux  ailes  inférieures  l'aire  blanche  est  analogue  à  celle  de  damoclides, 
mais  la  bande  noire  terminale  est  un  peu  plus  large  dans  sa  partie  supé- 

(')  Les  auteurs  ont  considéré  cette  espèce  comme  étant  YOxythyrea  guttifei-a 
Afzel  rencontrée  par  Afzel  lui-même  sur  les  fleurs  à  Sierra-Leone  (Côte  occiden- 
tale d'Afrique);  celle  synonymie  ne  nous  paraît  pas  exacte;  le  type  de  la  Sliclm- 
liji-ea  {Oxyihyrea)  lestaceof^uUatd ,  àécril  par  Emile  Blanchard  (i85o)  et  conservé 
dans  les  Collections  du  Muséum,  a  été  envoyé  de  Cafrerie  (Afrique  orientale] 
par  Bobeman,  l'auteur  d'/nsecto  caffraria,  en  18/16. 


BiiUelin  du  Muséum  (i^ij^. 


PL  VI. 


Ils 


C1NTBA.CT    PHOT. 


IHP.  LECERF,   qOUEN 


AMAURIS. 


—  3/i3   — 

rieure  et  un  peu  moins  vers  l'angle  anal.  Le  bord  abdominal  est  blanc 
presque  jusqu'à  l'extrémité  de  ia  nervure  i . 

Le  dessous  reproduit  le  dessus  avec  un  léger  élargissement  des  parties 
blanches. 

Type  :  1  $  ,  Afrique  orientale  allemande,  ma  collection  in  Muséum  de 
Paris. 

Pour  permettre  d'apprécier  exactement  les  caractéristiques  de  cette  nou- 
velle espèce,  je  la  fais  figurer  sous  le  n"  2  de  la  planche  VI  bis'-^''  en  com- 
paraison avec  A.  damocles  Beauv.  var.  damoclides  Stgr.  :  fig.  i. 

Sur  la  même  planche  se  trouve  représentée  (fig.  k)  la  variété  si  remar- 
quable d'^.  nossima  Ward,  que  j'ai  décrite  in  Bull.  Soc.  eut.  Fr.  (1912), 
p.  X ,  sous  le  nom  de  coiijuncta  ;  elle  est  ici  mise  en  parallèle  avec  la  forme 
typique  nossima  qui  porte  le  n°  3. 


I^OTB  SVR  LES   ESPECES  RANGEES  PAR  LaMARCK  DANS  SON  GENRE  LuTBARIA, 

PAR  M.  Éd.  Lamy. 

Des  12  espèces  rangées  par  Lamarck  (1818,  Anim.  s.  vert.,\,  p.  ^67- 
471)  dans  son  genre  Lutraria  (1799,  Prod.  nouv.  classif.  coquilles,  Mém. 
Soc.  Hist.  Nat.  Paris,  p.  85),  3,  L.  soknoides,  L.  elliptica,  L.  comjAanata , 
y  ont  été  mainlenues  par  les  auteurs  modernes,  et  5  ,  L.  rugosa,  L.  candida, 
L.  paptjraceu,  L.  pticatella,  L.  crassidens,  se  placent  dans  des  genres  voi- 
sins, faisant  partie  également  du  groupe  des  Mactridœ.  Quant  aux  k  au- 
tres, 2,  L.  compressa  et  L.  piperata,  constituent  une  même  espèce  de 
Scrohicularia,  1 ,  L.  teUinoides,  appartient  à  la  famille  des  Tellinidee,  et  1 , 
L.  crassiplica,  à  celle  des  Veneridœ. 

Voici  d'ailleurs  quelques  renseignements  sur  ces  différentes  formes,  dont 
() ,  L.  soknoides,  L.  rugosa,  L.  candida,  L.  papijracea,  L.  plicatella,  L. 
crassiplica,  sont  représentées  dans  les  collections  du  Muséum  de  Paris  par 
des  spécimens  déterminés  par  Lamarck. 

"*  La  planche  qui  accompagne  cette  noie  n'ayant  pas  été  prête  à  temps  pour 
paraître  dans  ie  Bulletin  n"  h  (avril  1918),  par  suite  d'un  accident  arrivé  dans 
son  exécution,  nous  avons  dû,  pour  ne  pas  retarder  son  impression,  lui  substi- 
tuer une  autre  planclie  jointe  à  une  autre  note;  dans  ces  conditions,  il  a  été 
nécessaire  de  modifier  le  numérotage  de  la  planclie  des  Papillons  de  M.  E.  Boul- 
let;  pour  éviter  des  surcharges  nous  nous  sommes  contenté  de  ia  désigner  sous 
le  n°  VI  hù. 


—   Zlxli  — 

1.  LlJÏRARIA    SOLENOIDES. 

(Lamarck,  j4n!Wi.  s.  vert.,  V,p.  i68.) 

Le  Muséum  possède  3  échantillons  qui  ont  été  étiquetés  par  Lamarck 
Lulraria  solenoidcs  :  deux  coquilles  vivantes,  mesurant  environ  iio  milli- 
mètres de  long,  et  une  fossile,  un  peu  plus  grande  (laS  millimètres). 

Le  nom  de  Lutrana  soknoides  a  été  donné  par  Lamarck  à  l'espèce  euro- 
péenne figurée  par  Chemnitz  (1782,  Conch.  Cah.,  VI,  p.  27,  pi.  9, 
fig.  12)  sous  l'appellation  de  Mya  ohlonga  et  il  tombe  donc  en  synonymie 
de  Luiranu  ohlonga  Chemn.  '"'. 

2.  Ldtraria  elliptica. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.  468.) 

Pour  cette  espèce  il  n'y  a  dans  les  collections  du  Muséum  aucun  échan- 
tillon déterminé  par  Lamarck. 

Le  nom  de  Lutraria  elliptica  a  été  proposé  par  Lamarck  pour  le  Mya 
lutraria  Linné  (  1758,  Syfit.  Nat.,  éd.  X.  p.  670  )  ==  Mactra  lutraria  Linné 
(1767,  Sysl.  Nat. ,  éd.  XII,  p.  1126),  des  mers  d'Europe,  et  il  est  donc 
synonyme  de  Lutraria  lutrana  L. 

3.  Lutraria  rdgosa. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.  Aôg.) 

Lamarck  a  appelé  Lutraria  ruoosa  le  Mactra  rugosa  Chemnitz  (1782, 
(kmch.  Cal).,  VI ,  p.  236,  pi.  26,  fig.  236),  espèce  descôtesdu  Portugal, 
(lu  Nord  de  l'Espagne,  de  l'Algérie,  du  Maroc,  de  Mauritanie  et  des  Cana- 
ries, qui  est  devenue  le  type  du  genre  Eastonia  Gray,  i853  '^K 

")  Comme  je  l'ai  déjà  fait  remarquer  antérieurement  (1912,  Bull.  Mus.  Hist. 
nat.,  XVIII,  p.  3 16),  il  ne  fajit  pas  confondre  avec  ce  Lulraria  solenoides  Lk.  = 
L.  ohlonga  Chemn. ,  des  mers  d'Europe ,  trois  autres  coquilles  ayant  reçu  le 
même  nom  spécifique  : 

1°  Erycina  solenoides  King=  Lutraria  Kingi  P.  Fischer  =  Mesodesma  solenoides 
Gray  =  Darina  solenoides  Kinj^,  du  détroit  de  Magellan  ; 

2"  Donacilla  solenoides  d'Orbigny  =  Mesodesma  Arechavalettoi  (v.  Ihering  mss). 
Pilsbry  =  Mesodesma  mactroides  Deshayes ,  de  ia  cote  Atlantique  de  l'Amérique 
du  Sud  (Brésil  et  République  Argentine; 

3°  Zenatia  solenoides  Deshayes  =  Lutraria  Deshayesi  ^ee\e ,  espèce  néo-zélan- 
daise voisine  du  Z.  acinaces  Quoy  et  Gaimard. 

(^'  L' Eastonia  Locardi  d'Oiiveira  (iSgS,  Rev.  Scienc.  Natur.  e  Soc.  Porto, 
IV,  n°  i3,  p.  32)  n'est,  d'après  des  cotypes  faisant  partie  de  la  collection  Lo- 
card,  qu'une  forme  solide,  lourde  et  renflée  d'£.  rugosa. 


—  3/i5  — 

Les  collections  du  Muséum  renferment  un  spécimen  de  cette  espèce, 
long- de  56  millimètres,  étiqueté  par  Lamarck  ^Lulravia  rugosa  var.  bv  : 
d'après  lui,  celte  variété  aurait  été  originaire  de  Saint-Domingue;  mais 
M.  Daulzenberg,  qui  a  récemment  indiqué  (1910.  Goutrib.  faune  malac, 
Afriq.  occid.,  Act.  Soc.  Linn.  Bordeaux ,  LXIV ,  p.  1 90  et  2 1 9  )  la  distribution 
géographique  de  VEaslonia  rugosa  Cli.,  ne  mentionne  pas  cette  espèce 
comme  ayant  été  signalée  des  Antilles. 

h.    LllTRARIA    COMPRESSA. 

5.  Ldtraria  piperata. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.  Û69.) 

Le  Muséum  ne  possède  pas  de  spécimens  nommés  par  Lamarck  soit  Lu- 
traria  cojnpressa ,  soit  Lutraria  piperata  :  ces  deux  espèces ,  l'une  de  Pul- 
teney  (1799,  Catal.  Dorsetsh.,  p.  3i),  l'autre  de  Poiret  (178(3,  Voij.  en 
Barbarie,  11 ,  p.  i5),  que  Lamarck  considérait  comme  étant  distinctes,  la 
1"  de  la  Manche,  la  -2"  de  la  Méditerranée,  doivent  d'ailleurs,  ainsi  que  l'a 
fait  remarquer  Deshayes  (i83o,  Encycl.  Méthod.,  Vers,  If,  p.  388)  être 
réunies  en  une  seule  :  c'est  le  Scrobiculnria  plana  Da  Costa  [Trigonella] 
(1788,  5n7.  Conch.,  p.  aoo,  pi.  Xlll,  fig.  1). 

6.  Lltraria  tellinoides. 

(Lamarck,  hc.  cit.,  p.  ^170.) 

Cette  espèce  n'a  pas  été  décrite  d'après  des  échantillons  du  Muséum, 
mais  elle  a  été  figurée  par  Delessert  (iShi,  Rpc.  Coq.  Lamarck,  pi.  3, 
fig.  5  a-b)  et,  comme  le  dit  Deshayes  (  i8A3-i85o,  Tr.  élèni.  Conchjl,  1, 
2'  p.,  p.  262),  ce  n'est  pas  une  Lutraire,  mais  une  Telline  :  elle  a  élé 
faite  par  Hanley  (i8/jG,  in  Sowerby,  Thés.  Conclu,  ï,  p.  Zih)  et  par 
Reeve  (1867,  Conch.  Icon.,  XVII,  Tellina,  sp.  ilit)  synonyme  de  Tellina 
angulata  Chemnitz  (  1782 ,  Conch.  Cab.,  VI,  p.  89,  pL  9,  fig.  76-75),  qui 
appartient  au  même  groupe  que  le  T.  lacunosa  Chemn.  [loc.  cit.,  p.  92  , 
pi.  9,  fig.  78),  type  du  genre  Capsa  Bruguière,  1797  ^''. 

(')  Plusieurs  auteurs,  entre  autres  Gmelin  (1790,  Syst.  Nat.,  éd.  XIII, 
p.39U),Bosc(i8o2,  Hist.  Nat.  Coq.,  III,  p.  18)  et  Berlin  (1878,  Rév.  Tellinidés, 
Nouv.  Archiv.  Mus.  Paris,  9°  s.,  I.p.  33o),  ont  admis  l'identité  du  T.  angulala 
de  Chemnitz  avec  l'espèce  ainsi  nommée  par  Linné.  Mais  le  véritable  T.angulataL., 
qui,  d'après  la  diaf[nose  originale  (1767,  Syst.  Nat.,  éd.  XII,  p.  1116)  se- 
rait une  Telline  voisine  du  T.  virgala  L.,  reste,  comme  l'a  fait  remarquer 
Rœmer(i87i,  Mart.  u.  Chemn.  Conch.  Cab.,  9'  éd.,  Tellinidœ,  p.  209),  une 
espèce  douteuse.  Il  a  été ,  en  particulier,  interprété  très  différemment  par  Ilanley 
à  trois  reprises:  en  1869  {Cat.Rec.  Biv.  Shells ,  p.  27),  il  dit  que  les  propres 

Muséum.  —  xix.  30 


—  3/»G  — 

7.    LUTRARIA    CANDIDA. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.  ^170.) 

Lamarck  citait,  avec  un  certain  doute,  le  Mactra pellucida  (Ghemnitz) 
Gmelin  (1790, -S^s/.  ISat.,  éd.  XIII,  p.  8260)  comme  pouvant  être  soit 
son  Luiraria  tclliuoides,  soit  son  L.  candida,  mais  la  figure  de  Ghemnitz 
(1789,  Conclu  (lab.,  VI,  p.  9  35,  pi.  ai,  fig.  a 3 4),  à  laquelle  Gmelin 
renvoie,  ne  peut  être  rapportée  ni  au  Ljellinoides  représenté  parDelessert, 
ni  au  L.  candida  '"'. 

Les  type?  de  ce  L.  candida  sont,  en  effet,  conservés  au  Muséum  avec 
Tétiquette  originale  de  Lamarck  :  ils  consistent  en  deux  spécimens, 
mesurant,  l'un,  ^1x26  millimètres,  l'autre,  36,5x24  millimètres, 
dont  le  contour  ne  rappelle  en  rien  la  coquille  de  la  figure  234  de 
Ghemnitz;  ils  ont  une  forme  ovale  et  transverse,  à  région  postérieure  plus 
haute  et  plus  longue  que  l'antérieure  ;  parmi  les  Mactres  figurées  [)ar  Reeve 
et  par  Weinkauff,  c'est  surtout  avec  le  Macti^a  hilincnta  G.  B.  Adanis  mss, 
(  i854,  Reeve,  Conch.hon.,^\\\,Maclra,  pl.XV,fig.  72,  i884; Weinkauff, 
Mart.  u.  Chemn.  Gonch.  Cab.,  2"  éd.,  Mactra,  p.  84,  pi.  28,  fig.  6-6  a) 
qu'ils  offrent  la  plus  grande  ressemblance  :  cette  espèce  des  Antilles  est 
d'ailleurs  réunie  par  M.  Wm.  H.  Dali  (1894,  Nuiitilns,  VIII,  p.  26)  au 
M.  {Mactrotomit)  jhtgiUs  (Ghemnitz)  Gmelin  =  M.  brasiliana  Lamarck. 

8.    LUTRARIA    PAPYRACEA. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.  ^70.) 

Ainsi  que  le  dit  d'Orhigny  (i846,  Voy.  Amer,  mérid.,  MolL,  p.  526), 
Lamarck  a  attribué  le  nom  de  Lutraria  papyracea  à  une  forme  qui  est  en- 
tièrement différente  du  Mactra  papyracea  Ghemnitz  (1782  ,  Concli.  Cab.,\l, 
p.  233,  pi.  23  ,  fig.  23 1  ). 

D'après  l'indication  donnée  par  Lamarck,  le  type  du  Lutraria  papyracea 
devrait  exister  dans  la  collection  du  Muséum  :  or  on  n'y  trouve  aucun 
spécimen  étiqueté  de  ce  nom  par  Lamaick  ;  par  contre ,  il  y  existe  une  co- 
quille dont  le  carton  porte  ces  mots  écrits  par  lui   rrLutraire  fragile,  L. 

spécimens  de  Linné  sont  indubitablement  des  Lutraria;  en  1866  (m  Sowerby, 
Thés.  Conch.,  I,  p.  Sa.')),  il  croit  que  celte  espèce  Hnnéemie  est  un  Psammobia; 
en  i855  (Ipsa  Linn.  Conchyl. ,  p.  'èh),  il  pense  qu'elle  pourrait  être  rapportée 
au  Teliina  plicata. 

(1)  D'ailleurs  cette  fifjure  aSA  donnée  par  Ghemnitz  pour  son  Mactra  pellucida 
a  été  indiquée  plus  loin  par  Lamarck  {An.  s.  vert.,  V,  p.  ^79),  et  celte  fois 
sans  aucune  hcsitalion,  comme  représenlunl  une  Mactre,  le  Mactra  depressa  Lk. 
{non  Spengler),  dont  le  nom  tombe,  par  suite,  en  synonymie  de  Mactra  pellucida 
(Chemn.)  Gmel.  —  M.  {Standella)  fraijilis  Gra^  {non  Ghemnitz). 


—  3Zi7  — 

fragilis-n ,  espèce  non  mentionnée  dans  les  Animaux  'sans  vertèbres  :  l'exa- 
men de  cette  coquille,  qui  mesure  89  x  99  millimètres,  et  qui,  outre  ses 
autres  caractères,  rra  près  de  son  côté  antérieur  [en  réalité,  postérieur] 
des  stries  longitudinales  très  fines  en  une  place  isolée^ ,  comme  le  dit  La- 
marck  pour  son  Lutraria  papyracea  '^\  ne  permet  pas  le  moindre  doute  : 
ce  L.  fragilis  n'est  autre  que  le  type  du  L.  papijracea,  dont  Lamarck  a  cru 
devoir  changer  le  nom  '^'. 

Ce  Lutraria  papyracea  Lk.  =  L.  fragilis  Lk.  mss.  a  été  fait  par  d'Orbi- 
gny  synonyme  du  L.  lineata  Say  (  iSSa ,  Journ.  Acad.  Naf.  Se.  Philad.,  II, 
p.  3io) ,  qui  est  un  Labiosa,  auquel  on  doit  réunir  le  MachYi  recurva  Gray 
(18-28,  in  Wood,  Iiid.  Test.  SuppL,  pi.  I,  fig.  9),  ainsi  que  le  Lulraria 
Nuttaîli  de  Hanley  (i8/i'2  ,  Cal.  Rec.  Biv.Shelk,  p.  98)  et  le  Mactra  Nutlalli 
de  Reeve  (i854,  Conch.  Icon.,  VllI,  Mactra,  pi.  XXI,  fig.  i25)  [non 
Conrad]  ('). 

M.  Wm.  H.  Dali  (  1896,  ISautiJus,  VIII,  p.  27)  identifie  à  ce  Labiosa 
lineata  Say,  de  la  côte  atlantique  américaine,  le  L.  papyracea  des  auteurs, 
mais  il  regarde  {ibid.,  p.  4i  ;  1898,  Gontrib.  Tert.  FaunaFlorida,  Pt.  IV, 
Trans.  Wagn.  Fr.  Inst.  Se.  Philad.,  III,  p.  906)  le  véritable  M.  papyra- 
cea Lamarck  [SoAverhy,  182 4]  comme  étant  synonyme  d'un  autre  La- 
biosa, celui-ci  de  la  côte  pacifique,  le  L.  anatina  Spengler  [Mactra]  (  1809 , 
Skrivt.  Naturh.  Selsk.  KiobeuL,  V,  2,  p.  120),  figuré  par  Sclmmacber 
(1817,  Nouv.  Syst.  Hab.  Vers  Test.,  p.  126,  pi.  VIII,  fig.  1)  sous  le  nom 
d'Anatina  pellucida. 

9.  Lutraria  plicatella. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.   470.) 

Tandis  que  Lamarck  appelait  Lutraria  papyracea  une  forme  différente 
du  Mactra  papyracea  Chemnitz ,  il  citait  l'espèce  représentée  sous  ce  nom 

C'  Les  stries  en  question  sont  nettement  indiquées  dans  les  figures  données 
pour  ce  Lulraria  papyracea  Lk.  par  Sowerby  (182/i,  Gen.  ofShells,  Lutraria, 
%.  9),  par  Reeve  (18/11,  Conch.  System.,  I,  p.  60,  pL  XLI,  fig.  a)  et  par 
Chenu  (1862,  Man.  Conchyl.,  II,  p.  61,  fig.  260). 

(■^'  Remarquons  que  si,  d'une  part,  Lamarck  a  donné  le  nom  de  Lutraria 
papyracea  à  une  espèce  qui  n'est  pas  le  Mactra  papyracea  Chemnitz ,  il  a ,  d'au- 
tre part,  comme  l'a  indiqué  Deshayes  (i835,  Anim.  s.  vert.,  a°  éd.,  VI,  p.  106), 
appelé  Mactra  brasiliana  le  Mactra  fragilis  Chemnitz,  qui  est  un  Mactrotoma,  avec 
lequel  il  ne  faut  donc  pas  confondre,  non  plus,  ce  Lutraria  f'agilis  Lk.  mss.  Enfin 
il  existe  encore  un  Mactra  fragilis  Gray  {non  Chemnitz)  qui  est  le  type  du  genre 
Standella  et  auquel  M.  Dali  (189/1,  Proc.Malac.  Soc.  London,  I,  p.  212)  identifie 
le  M.  pellucida  (Chemn.)  Gmel. 

!^)  Le  véritable  Mactra  (Cryptodon)  Nu'JaUi  Conrad,  1887  ="  Schizothœrus 
Nuttaîli  Conr.  ,1802,  est  l'espèce  dont  la  forme  adulte  a  reçu  le  nom  de  Lutraria 
maxiina  Middendorlî,  1879  [non  Jonas,  18/1^1],  et  de  L.  capax  Gould ,  i85o. 

23. 


—  3A8  — 

par  Chemnitz  (1782  ,  Conclu  Gab.,  VI,  p.  933 ,  fig.  aSi  )  comme  pouvant 
être  synonyme  de  son  Lulraria  plicatella,  et  d'Orbigny  (  1 8i6,  Voy.  Amer. 
méricL,  Moll. ,  p.  627)  a  admis  cette  synonymie. 

Hanley  (1862,  Cat.  Rec.  B'w.  Shells,  p.  27),  de  son  côte',  regardait 
comme  n'étant  pas  absolument  impossible  que  ce  L.  plicalella  Lk.  fût  iden- 
tique au  L.  caualiculata  Say  (1822,  Journ.  Acad.  Nat.  Se.  Philad.,  II, 
p.  3ii)  —  Mactra  cainpechiensis  Gray  (1828.  mWood,  Ind.  Test.Suppl, 
pU,fîg.3). 

L'examen  du  type  du  L.  plicatella,  qui,  ayant  pour  dimensions  39  x  3o 
millimètres ,  se  trouve  dans  les  collections  du  Muse'um ,  avec  son  étiquette 
originale,  justifie  cette  dernière  opinion  :  car,  par  son  contour,  ce  spéci- 
men se  montre  notablement  différent  de  la  coquille  figurée  par  Chemnitz 
et  se  rapproche  complètement  de  l'espèce  de  Say,  laquelle  est  un  Racla  de 
la  côte  atlantique  américaine  *'^ 

10.    LUTRARIA    CRASSIPLICA. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.  ^71.) 

Cette  espèce  de  l'océan  Indien  était  regardée  par  Deshayes  (i835, 
Amm.  s.  vert.,  2'  éd.,  VI,  p.  gS)  comme  pouvant  être  le  Mactra  vitrea 
Chemnitz  (1796,  Conch.  Cab.,\l,  p.  219,  pi.  200,  fig.  1959-1960). 

La  comparaison  des  figures  de  Chemnitz  avec  les  types  de  Lamarck 
conservés  au  Muséum,  au  nombre  de  deux,  mesurant  l'un  36,5  x  3o 
millimètres,  l'autre  29,  5  x  24  millimètres,  confirme  entièrement  cette 
identité,  ainsi  que  l'a  leconuu  Hupé  (  1854 ,  Rev.  Mag.  Zool.  Guér.  Ménev., 
2' s.,  VI,  p.  219  et  222) '^'. 

Ce  Mactra  vitrea  Chemn.  =  Lulraria  crassiplica  Lk.  ne  se  rattache  pas 
d'ailleurs,  par  ses  caractères,  au  groupe  des  Mactridés  :  c'est  un  Vénéridé 
appartenant  au  genre  Gleinetilia  Gray,  i8/»2  =  Rlainvillia  Hupé,  i854  *^'. 

M.  E.  A.  Smith  (i885,  Rep.  nGhallenger-n ,  LamelHbr. ,  p.  i5/i)  a  fait 
remarquer  que  très  probablement  ce  Mactra  vitrea  est  la  même  espèce  que 
le  Clementia  papyracea  Gray  [Fenws]  (1825,  Ann.  Philos.,  IX,  p.  187  ), 

'^^  Say  croyait  à  tort  son  L.  canaliculata  voisin  du  L.  crasxiplica  Lk.,  qui, 
comme  on  va  le  voir,  est  une  espèce  toute  diETcrente, 

Quant  au  Mactra  papyracea  Chemnitz,  ce  serait  également,  d'après  JMôrch 
(1870,  Malah.  Bldtt.,  XVII,  p.  12/1)  un  Raeta,  mais  il  serait  originaire  des  Indes 
orientales  (îles  Nicobar). 

(^j  Lamarck  rattachait  à  son  L.  crassiplica  comme  variété  b  la  forme  corres- 
pondante aux  figures  2  a  et  2  è  de  la  planche  255  de  V Encyclopédie  méthodique , 
mais,  ainsi  que  Tobserve  Hupé,  elles  paraissent  représenter  une  espèce  dif- 
férente. 

W  Cependant  M.  Dali  (1898,  Trans.  Wai^n.  Fr.  Inst.  Se.  Philad.,  lil,  p.  877) 
fait  du  M,  vitrea  Ch.  un  Harvella. 


—  3A9  — 

auquel  il  réunit  aussi  le  Venus  hyallna  Philippi  et  les  Clementia  Cu- 
mingi  Desh.,  tnoreloniensis  Desh.,  Sirangei  Desh.,  subquadrata  A.  Ad., 
similis  Sow. 

11.    LcTRARIA    COMPLANATA. 
(Lamarck,  loc.  cit.,  p.  ^171.) 

Le  Muséum  ne  possède  pas  de  spécimen  étiqueté  Liilraria.  complanata 
par  Lamarck,  qui  a  donné  ce  nom  au  Mactra  planata  Chemnilz  (1782, 
Conch.  Cab.,\l,  p.  2?8,  pi.  ai,  238-23g),  a^T^elé Mactra  complanata  par 
Gmelin  (1790,  Syst.  Nat.,  éd.  XllI,  p.  8261  ). 

M.  VVm.  H.  Dali  (  189/j ,  Proc.  Soc.  Malac.  London,  I,  p.  212)  a  fait  de 
ce  L.  complanata  Gmel.,  de  l'océan  Indien  '^',  le  type  de  sa  section  Lutro- 
phora. 

LuTRARIA     CRASSIDENS. 
(  Lamarck ,  loc.  cit. ,  p.  ^171.) 

Cette  e.^pèce  fossile,  des  faluns  de  la  Touraine ,  n'a  pas  été  décrite  d'après 
des  échantillons  du  Muséum  :  elle  appartient  au  genre  Eastonia  (1901, 
Dollfus  et  Dautzenbcrg,  Journ.  de  Conchyl.,  XLIX,  p.  287). 


Contributions  à  la  Faune  Malacologique 
DE  L  Afrique  Equatoriale , 

PAR  M.  Louis  Germain. 


XXXIX 

Un  nouvead  genre  oHelicid^  de  l'Est  africain, 

La  grande  famille  des  Hblicid.e,  si  largement  répandue  sur  presque 
toute  la  surface  de  la  terre ,  est  fort  mal  représentée  en  Afrique.  Si  les  Hélix 
sont  communs  dans  l'Afrique  septentrionale,  dont  la  faune  doit  être  ratta- 
chée au  système  paléarctique  —  et,  plus  spécialement,  à  la  région  circa- 
médilerranéenne;  si  ces  mêmes  Hélix  sont  encore  assez  nombreux  dans 
l'Afrique  australe  et  la  grande  ile  de  Madagascar,  ils  sont,  par  contre,  très 
rares  dans  l'Afrique  tropicale.  Ils  y  possèdent ,  d'ailleurs,  une  répartition 
singulière.  Quelques  rares  espèces  :  Hélix  camerunensis  d'Ailly,  et  Hélix 

t')  Le  L.  planata  est  indiqué  des  îles  Nicobar  par  Chemnitz;  M.  Dali  le  signale 
de  Bombay  et  la  collection  de  M.  Dautzenberg  en  renferme  des  spécimens  prove- 
nant de  Karikal. 


—  350  — 

Jungneri  d'kiWy,  ont  été  découvertes  an  dameroun''';  d'antres,  })lus  nom- 
breuses, vivent  dans  l'Afrique  orientale:  aucnne  n'a.  jusqu'ici,  été  signalée 
dans  les  vastes  contrées  de  l'intérieur. 

Je  m'occuperai  uniquement,  dans  cette  note,  des  Helicidœ  de  l'Est  Afri- 
cain. Les  espèces,  assez  nombreuses,  sont  toutes  localisées  dans  les  régions 
qui  s'étendent  entre  les  grands  lacs  et  l'océan  Indien.  Elles  sont  particu- 
lièrement abondantes  dans  les  contrées  montagneuses ,  notamment  sur  les 
pentes  du  Kénia,  du  Kilima  N'djaro  et  du  Ruwenzori.  11  est  en  outre  très 
probable  que  les  recherclies  ultérieures  accroîtront ,  d'une  manière  sen- 
sible ,  le  nombre  des  espèces  actuellement  décrites. 

Ces  dernières  se  répartissent  nettement  en  deux  séries. 

La  première,  constituée  par  cpielques  espèces  dont  l'anatomie  est  mal- 
heureusement inconnue,  semble  —  par  les  caractères  de  sa  coquille  — 
appartenir  au  genre  Gonyodiscus  Fitzinger  (  i833).  Ce  sont  les  Gonijodiscus 
miniiscuhis  Preston  ^''  ^^\  et  deux  très  belles  espèces  nouvelles  qui  nous  ont 
été  communiquées  récemment  et  que  M.  P.  Daitze.\berg  et  moi  décrirons 
prochainement^*'. 

La  seconde  série  comprend  des  animaux  d'assez  grande  taille  sur  les- 
quels nous  ne  possédons  à  peu  près  aucune  donnée  anatomique.  Ils  ont 
été  rapportés,  soit  au  genre  Hélix  lui-même  [Doct.  E.  von  Martens'^^ 
R.  d'Ailly  '•'^\  etc.) ,  soit  au  genre  Fruticicola  (C.  Pollonera  <'>,  J.  TmELE  '"*'), 
soit  au  genre  Trachijcxjstis  [E.  A.  Smith'"']. 

Aucun  de  ces  rapprochements  n'est  satisfaisant.  Les  espèces  de  l'Est 
Africain  ont  un  aspect  très  particulier;  elles  possèdent  une  coquille  dont 
les  caractères  ne  permettent  pas  l'identification  avec  les  genres  d'Hélicéens 
des  autres  régions  du  globe.  Aussi  je  crois  qu'il  est  préférable  de  les  réunir 

(>)  AiLLY  (A.  d'),  Contribution  à  la  connaissance  des  Mollusques  terrestres  et 
d'eau  douce  du  Kaméroun;  Bihang  T.  K.  Svenska  Vet.-Akad.  Handlingar;  XII, 
part.  IV,  n"  2,  1896,  p.  57;  pi.  V,  fig.  11-1 3  [Hélix  Camei-unensis]  et  pi.  V, 
fig.  i4-i6  [Hélix  Jtingneri]. 

(^'  Preston,  manuscrit.  Cette  espèce  sera  procliainement  publiée. 

(•'''   Celte  espèce  vit  dans  l'Afrique  orientale  anglaise. 

(^)  Ces  deux  espèces,  de  très  petite  taille,  ont  été  découvertes  dans  le  bassin 
du  Haut  Congo ,  le  long  des  rives  du  Lualaba. 

(5)  Martens  (Doct.  E.  von),  BescWte  Weichlhiere  Deutsch-Ost-Ajrikas ,  1897, 
p.  54-69. 

("'  AiLLY  (R.  d'),  Mollusca  {Sclaved.  Zoolog.  Expédition  n.  d.  Kilimandjaro, 
d.  Meru  u.  den  nmgebenden  Massaisleppen  1 906-1  906;  1950,  p.  i4-i6. 

C)  Pollonera  (Carlo),  MoUuschi  Styloniinatophora,  //  Ruwenzori,  relazioni 
scientifiche ;  Turin,  1909,  p.  17. 

(*'  TmEhï,{i.),  MoUusken  der  DeutschenZentralafrika-Expedition,  III  [Zool.  1], 
191 1 ,  p.  200. 

W  Smith.  (E.  A.),  Ruwenzori  Expédition  Reports.  —  h.  Mollusca;  Transactions 
Zoological  Society  ofLondon,  XIX,  part.  I,  octobre  1909,  p.  lil\. 


—  351  — 

en  un  genre  nouveau.  Je  proposerai  le  genre  HaloliinitolicliK  qui 

rappelle  que  ces  animaux  vivent  dans  la  région  du  lac  Tanganyika ,  si  cé- 
lèbre par  les  Piosohranches  halolininiques  qui  habitent  dans  ses  eaux. 

Voici  rénumération  des  principales  espèces  qui  rentrent  dans  le  nouveau 
genre  HalolimnolieliK  : 

Genre  HALOLIMNOHELIX  Germain  nov.  gen. 

Halolim^^ohelix  karevia  E.  von  Martens. 
Hélix  karevia  Mabiens ,  Sitz.ber.  d.  Gesellsch.  Natur.  Freitnde  Berlin,  1 899  ,  p.  1 76  ; 
et  Beschalte  Weichth.  Ost-Afrik:,   1897,  P-  55,  Taf.  III,  fig.  18. 

Karevia , Runssoro ,  entre  1,900  et'?.6oo  mètres  d'altitude  [Stuhlmann]; 
le  Ruwenzori  [J.  Thikle]. 

Halolimnohelix  Bukobe  E.  von  Martens. 
Hélix  Bukobœ  Martens,  Nachrichtsbl.  d.  Malakozool.  Gesellsch.,  1895,  p.  179;  et 
loc.  supra  cit.,  1897,  p.  58,  Taf.  III,  fig.  28. 

Bukoba.  bords  du  Victoria-Nyanza  [Stuhlmann]. 

Halolimnohelix  Sjôstedti  d'Ailly. 
Hélix  Sjôstedti  d'Ailiy,  Molkisca  {Schived.  Zoolog.  Expedit.d. Kilimandjaro,  d.  Meru 
M.  Massaisteppen) ,  1910,  p.  li,  Taf.  I,  fig.  iA-17. 

Le  Kilima N'djaro ,  entre  i,.3oo  et  3, 000  mètres  [Y.  Sjôstedt]. 

Halolimnohelix  alticola  d'Ailly. 
Hélix  alticola  d'Ailly,  loc.  supra  cit.,  1910,  p.  i5,  Taf.  I,  fig.  18-30. 

Le  Kilima  N'djaro,  entre  3, 000  et  ^1,000  mètres  [Y.  Sjôstedt]. 

Halolimnohelix  Kilim^e  E.  von  Martens. 
Hélix  Kilimm  Martens,  Sitz.ber.  d.   Gesellsch.  Natur.  Freunde  Berlin,  juin  1896, 
p.  197;  et  loc.  supra  cit.,  1897,  P-  ^5,  Taf.  III,  fig.  19. 

Le  Kilima  N'djaro,  vers  3,8oo  mètres  [Martens,  Daobenberger]. 

Halolimnohelix  Conradti  E.  von  Martens. 
Hélix  Conradti  Martehs,  Nachrichtsbl.  d.  deutsch.    Malakozool.  Gesellsch.,   1895, 
p.  179;  et  loc.  supra  cit.,  p.  56,  Taf.  III,  fig.  20. 

Derema,  dans  l'Ussambara  [Gonradt];  le  Ruwenzori  [  J.  Thiele]. 

Halolimnohelix  runssorina  E.  von  Martens. 

Hélix  runssorina  MkRjms,  Sitz.ber.  d.  Gesellsch.  Natur.  Freunde  Berlin ,  juin  1895, 
p.  197;  et  loc.  supra  cit.,  1897,  P*  ^l-i  '^^^-  ^'^'  ''S-  ^*' 
Le  Runssoro,  vers  3, 000  mètres  [Stuhlmann];  le  Kilima  N'djaro ,  vers 

i,5oo  mètres,  dans  la  zone  des  cultures  [Dadbenberger]. 


—  352  — 

Halolibwohelix  rdwenzoriensis  E.  a.  Srnilh. 

Trachycyslis?  ruwenzoriensis  Smith,    Transactions  Zoological  Society  of  London, 
XIX,  part,  l,  Oct.  1909,  p.  44,  n°  3,  pi.  I,  fig.  9-11. 

Mukubu- Valley ,  Ruwenzori  Est. 

Halolimnohelix  BUJUNGOLENSis  C.  Pollonera. 

Fruticicola  bujungoîensis  Pollonera,  Molluschi(Stylommatophora); //  Ruwenzori, 
reîazioni  scientijiche;  1909,  p.  17,  n"  9/1,  Tav.  IV,  fig.  7. 

Bujungolo. 

Halolimnohelix  butumbiana  E.  von  Martens. 

Hélix  butumbiana  Martens,  Nachrichtsbl.  d.deutsch.  Malahozool.  Geselhch.,  iSgf), 
p.  179;  et  loc.  supra  cit.,  1897,  P*  ^^'  T^^*  ^^''  ^S*  ^^* 

Butumbi  (D'  Stuhlmann). 

Ainsi  compris ,  le  genre  HalolimnoheUx  devra  lui-même  être  subdivisé  en 
sous-genres.  Il  est,  en  effet,  composé  d'espèces  très  différentes  :  les  Halolimno- 
helix Kilimœ  Martens,  HaloUinnohelix  Conradti  Martens,  et  Halolimnohelix 
runssorina  Martens,  ont  une  coquille  globuleuse  dont  le  test  est  orné  de 
poils  diversement  distribués  ;  les  autres  ont  une  coquille  également  glo- 
buleuse, mais  dont  le  test  est  seulement  strié;  d'autres  encore,  comme 
les  Halolimnohelix  ruwenzoriensis  Smith,  et  Halolimnohelix  bujungoîensis 
Pollonera,  ont  une  coquille  plus  ou  moins  déprimée.  Enfin  le  Halolimno- 
helix hntumhiana  Martens,  par  les  caractères  si  particuliers  de  son  ouver- 
ture et  de  sa  spire  un  peu  haute  à  enroulement  très  lent,  parait  appartenir 
à  un  sous-genre  nettement  différent  pour  lequel  je  proposerai  le  nom  de 
Iflassaihelix^''  Germain,  nov.  subg.  J'ajouterai  que,  dernièrement,  j'ai 
reçu  en  communication  un  échantillon,  malheureusement  unique  et  jeune, 
d'un  petit  Helicid.ï;  qui  apparfient  incontestablement  à  une  espèce  nou- 
velle du  même  sous-genre  que  le  Halolimnohelix  ( Massaihclix)  butumbiana 
Martens. 

he?, groupements  d'espèces  proposés  dans  celte  note  ne  peuvent  avoir  qu'une 
valeur  provisoire.  Il  ne  sera  possible  de  répartir  en  sous-genres  les  espèces 
de  Halolimnohelix  que  le  jour  où  nous  connaîtrons  l'organisation  de  ces 
animaux. 

('^  Nom  rappelant  la  steppe  des  Massai  où  vil  resj)èce-type. 


—  353  — 

Contributions  À  la  Faune  Malacologique 
DE  l'Afrique  Equâtoriale, 

PAR  M.  Louis  Germain. 


XL. 

Mollusques  de  l'Afrique  Equâtoriale 
communiqués  par  m.  le  colonel  lucien  fourneau. 

Grâce  à  l'aimable  intervention  de  M.  le  Professeur  A.  Lacroix,  mem])re 
de  l'Institut,  j'ai  reçu  de  M.  le  Colonel  L.  Fourneau,  lieutenant-gouver- 
neur du  Moyen-Congo,  deux  séries  de  Mollusques  recueillies,  sur  sa  de- 
mande ,  en  divers  points  de  la  Colonie. 

Le  premier  lot,  qui  renferme  uniquement  des  coquilles  terrestres,  pro- 
vient des  recherches  effectuées,  en  octobre  1912,  par  M.  Vidalet,  Chef  de 
la  Subdivision  de  Fort-Rousset.  Le  second  loi,  composé  surtout  de  coquilles 
(luvialiles,  a  été  rassemblé  par  M.  le  Lieutenant  Charleu,  à  M'Baïki,  sur 
la  Lobaye. 

Ces  documents  constituent  une  intéressante  contribution  à  l'étude  fau- 
nistique  de  ces  régions  encore  si  peu  connues.  J'espère  que  les  nouveaux 
envois  de  M.  le  Colonel  L.  Fourneau,  que  je  suis  très  heureux  de  remercier 
ici,  me  permettront  de  compléter  les  données  exposées  dans  cette  note. 

Achatina  (Achatina)  ralteata  Reeve. 
Fig.  71. 

1849.  Achatma  haltcata  Reeve,  Conchologia  Iconica,  V,  pi.  Il,  fi,-;.  7. 
1918.   Achatina  (Achatina)  halteata  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris, 
p.  282. 

Parmi  les  nombreux  exemplaires  de  cette  espèce  bie;i  connue,  il  existe 
des  coquilles  jeunes  remarquables  par  leur  sculpture  et  leur  coloris. 

D'une  manière  générale,  les  jeunes,  dont  la  taille  oscille  entre  /io-/i  5  milli- 
mètres et  70-76  millimètres  de  longueur,  montrent  au  dernier  tour  une 
angulosité  carénale  très  nette'"';  en  dessus  de  cette  angulosité,  la  spire  est 
régulièrement  conique;  en  dessous,  le  dernier  tour  est  à  peine  convexe 
(  fig.  71).  Chez  ces  jeunes  spécimens ,  les  tours  supérieurs  sont  ornés  de 
flammules  subverticales  un  peu  élargies  à  leur  base,  ne  dépassant  pas, 
au  dernier  tour,  l'angulosité  carénale,  et  se  détachant  nettement  sur  le 

(''  Cette  angulosité  est  encore  rendue  plus  apparente  par  la  pre'sencc  d'une 
îonule  brune ,  étroite ,  qui  lui  est  superposée. 


—  35/i  — 

fond  jaunacé  verdâtre  de  la  coquille.  On  sait  que  ces  flamniules  dispa- 
raissent presque  complètement  chez  VAchatina  halteala  Reeve,  ayant  atteint 
son  entier  développement. 

La  sculpture  présente  également  des  particularités  intéressantes.  Elle  est 
beaucoup  plus  finement  treillissée  que  chez  l'adulte  :  les  stries  d'accroisse- 
ment sont  fines,  rapprochées,  un  peu  obliques,  subrégulières,  coupées 
de  stries  spirales  encore  plus  fines,  bien  marquées  sur  toute  la  hauteur 


Fig.  71.  —  Achatina  (Achatina)  balteata  Reeve. 

M'Baïki  (Lobaye).  Exemplaire  jeune  montrant  Tindicalion  carénale 
du  dernier  four;  grandeur  naturelle. 

des  tours  de  spire.  Le  test  montre  ainsi  une  surface  délicatement  réticulée 
lui  communiquant,  principalement  sur  les  tours  supérieurs,  un  aspect 
soyeux  tout  à  fait  caractéristique. 

Enfin  la  coloration  est  également  variable  :  généralement  d'un  jaune 
verdâtre  chez  les  jeunes ,  —  dont  la  columelle  est ,  en  outre ,  souvent  lavée 
de  violet,  —  elle  devient  d'un  marron  plus  ou  moins  foncé  chez  les  adultes. 
Cependant  quelques  exemplaires  de  taille  moyenne  (longueur  :  96  milli- 
mètres; diamètre  maximum  :  5o  millimètres  ;  diamètre  minimum  :  Aa  milli- 
mètres) conservent  une  belle  teinte  d'un  jaune  marron  clair  avec  une 
columelle  violacée.  Cette  coquille  constitue  une  variété  ex  colore  à  laquelle 
j'attribue  le  nom  de  variété  Vidaleti  Germain.  D'autre  pari,  le  test  est 
plus  ou  moins  pesant,  et  l'on  observe  souvent,  à  ce  point  de  vue,  des 


Qr; 


55  — 

(liiïérences  considérables,  même  chez  des  individus  de  même  taille  recueillis 
dans  les  mêmes  localités. 

M'Baïki,  circonscription  du  Lobaye  (Moyen-Congo);  nombreux  exem- 
plaires [M.  le  Lieutenant  Charleu]. 

Fort-Rousset  (Moyen-Congo)  [M.  Vidalet];  deux  spécimens  (octobre 
1912).  Dans  cette  dernière  localité,  VAchaiiua  halleata  Reeve  est  connu 
des  indigènes  sous  le  nom  de  Okollo. 

AcHATiNA  (Achatina)  tincta  Rceve. 

18^19.   Aclialinn  tincta  Reeve,  Proceed.  Zoological  Society  ofLondon,  p.  55. 
1918.   Achfitina  [Achatina)  tincta  Germain,  Bulletin,  Muséum  Hist.  nntur.  Paris, 
p.  28/1. 

L'aire  de  dispersion  de  Y  Achatina  tincta  Reeve  devient  de  plus  en  plus 
considérable  à  mesure  que  se  multiplient  les  recherches  zoologiques  en 
Afrique  Equatoriale.  Il  semble  bien  —  d'après  les  documents  que  nous  pos- 
sédons aujourd'hui  —  que  cette  Achatine  habile  tout  le  bassin  du  Congo, 
dont  elle  constitue  une  des  espèces  (lomiiianles'^\ 

Les  spécimens  recueillis  par  M.  Vidalet  sont  assez  nombreux.  Ils  sont 
brillamment  colorés  :  les  premiers  tours  sont  d'un  rose  pourpre  brillant; 
les  autres  montrent,  sur  un  fond  jaune  clair  un  peu  teinté  de  vert,  de 
bellQs  flammules  bordées  d'un  étroit  liséré  rougeâtre,  disposées  d'une 
manière  fort  variable.  Tantôt  elles  sont  nettement  individualisées,  presque 
verticales  et  notablement  élargies  à  leur  base;  d'autres  fois  elles  sont  forte- 
ment obliques  et  disposées  en  zigzag;  tantôt  encore  elles  sont  confluentes, 
couvrant  parfois  la  plus  grande  partie  de  la  surface  du  dernier  tour.  La 
suture ,  fortement  marginée ,  est  bordée  d'une  zonule  foncée  de  même  colo- 
ration que  les  flammules. 

Un  des  exemplaires  ayant  élé  accidentellement  brisé  au  dernier  tour, 
l'animal  a  reconstitué  sa  coquille:  la  partie  nouvellement  formée,  moins 
fortement  colorée,  est  beaucoup  plus  grossièrement  et  plus  irrégulièrement 
striée. 

Les  indigènes  attribuent  à  cette  espèce  le  même  nom  qu'à  VAchalina 
baheata  Reeve,  celui  de  OlcoUo. 

Fort-Rousset  (Moyen-Congo)  [M.  Vidalet];  cinq  spécimens  (octobre 
1912). 

''^  C'est-à-dire  une  des  espèces  les  plus  communément  répandues  dans  la  ré- 
gion considérée. 


—  356  — 

LiMicoLARiA  jASPiDEA  Morelet. 
1866.  Bulimtis  jaspideus  Morelet,  Journal  de  Conchyliologie,  p.  i53  {non  Bulimus 

jaspideus  Morelet,  i863). 
iqi3.  Limicolai'ia  jnspidea  Germain,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris,  p.  285. 

C'est  évidemment  à  celte  espèce  qu  ii  faut  rapporter  les  assez  nombreux 
spécimens  d'une  Limicolaire  recueillis  par  M.  Vidalet.  Cependant  la  forme 
du  Moyen-Cong-o  n'est  pas  typique,  la  spire  étant,  en  général,  un  peu  plus 
convexe  avec  un  dernier  tour  plus  ventru.  Mais  ce  ne  sont  là  que  des 
caractères  de  détail  et  quelques  individus  concordent  parfaitement,  comme 
allure  générale  et  comme  dimensions''',  avec  le  type  tel  que  A.  Morelet 
l'a  figuré. 

Le  test  est  également  diversement  coloré  et  plusieurs  exemplaires  se 
rapportent  à  la  variété  Poutrini  Germain ''^  chez  laquelle  il  n'y  a  plus  de 
llamraules. 

Fort-Rousset  (Moyen-Congo)  [M.  Vidalet],  nombreux  spécimens; 
(octobre  1919  ). 

Bords  de  la  Lobaye  à  M'Baïki  (Moyen-Congo),  un  individu  [M.  le  Lieu- 
tenant Charleu]. 

Ampdllaria  ovata  Olivier. 

iSoi.  Ampullnria  ovata  Olivier,  Voyage  Empire  Ottoman,  II,  p.  89;  et  Allas, 

pi.  XXXI,  fig.  1. 
1912.  Ampullaria  ovata   Germain,    Bulletin  Muséum  Hist.   natur.    Paris,    n"   7, 

p.  ^87. 

Tous  les  échantillons  que  j'ai  examinés  sont  jeunes  ou  très  jeunes. 
Leur  taille  varie  entre  i5  millimètres  de  longueur  (diamètre  maximum: 
12  millim.  et  demi)  et  29-80  millimètres  de  longueur  (diamètre  maxi- 
mum: 17-18  millimètres). 

Le  test  est  d'un  vert  olivâtre  sombre,  médiocrement  brillant,  orné  d'un 
nombre  variable  de  zonules  étroites,  à  peine  visibles,  se  détachant  beau- 
coup mieux  sur  le  fond  lie  de  vin  brillant  de  l'intérieur  de  l'ouverture.  Les 
stries  d'accroissement,  fines,  délicates,  serrées,  sont  subverticales  et  à  peine 
atténuées  aux  environs  de  l'ombilic. 

Dans  la  Lobaye  à  M'Baïki  (Moyen-Congo);  nombreux  spécimens 
[M.  le  Lieutenant  Charled]. 

f'  Un  échantillon,  presque  unicolore,  mesure  nolammenl  :  longueur  :  lio  milli- 
mèlres;  diamètre  maximum  :  16  millimètres;  diamètre  minimum  :  li  milli- 
mètres; hauteur  de  l'ouverture:  16  millimètres;  diamètre  maximum  île  l'ouver- 
ture  :  7  millimètres. 

'•^'i  Germain  (Louis),  Contributions ,  etc.  XXXVII.  Gastéropodes  du  Voyage  en 
Afrique  Équaloriale  de  M.  le  Docl.  Podtrin,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris, 
1918  ,  p.  286. 


357 


Spatha  (Spatha)  rubens  de  Lamarck. 

1819.   Amdonta  rubens  de  Lamabck,  Animaux  sans  vertèbres,  VI,  part.  II,  p.  85. 
1918.  Spatha  (Spalha)  rubens  Geruxi^,  Bulletin  Muséum  Hist.  natur.  Paris,  p.  992. 

Une  seule  valve,  de  taille  normale  (longueur  maximum:  110  milli- 
mètres; largeur  maximum  :  70  millimètres ,  à  26  millimètres  du  sommet), 
au  test  pesant  et  très  e'rodé.  La  nacre  est  bleuâtre,  rosée  sur  les  bords, 
bien  irisée.  Toutes  les  empreintes  muscidaires  sont  très  fortement  marquées. 

Dans  la  Lobaye  à  M'Baïki  (Moyen-Congo)  [M.  le  Lieutenant  Charleu]. 

Spatha  (Leptospatha)  cryptoradiata  Putzeys. 

1898.  Spatha  cryptoradiata  Pdtzets,  Annales  {Bulletin  des  séances)  Société  Mala- 

cologiquc  Belgique,  p.  XXVII,  fig.  i4-i5. 
1900.  Spatha  cryptoradiata  Simpson,   Synopsis  of  Naiades;  Proceed.  Unit.  States 

National  Muséum,  XXII,  p.  900. 

1906.  Spatha  (Leptospatha)  cryptoradiata  Germain,  Mémoires  Société  Zoologique 

France ,  XIX ,  p.  2^1. 

1907.  Spatha  (Leptospatha)  cryptoradiata  Geumain,  Mollusques  terr.  Jluv.  Afrique 

centrale  française ,  p.  562. 

L'unique  valve  recueillie  est  de  grande  taille  et  de  forme  un  peu  plus 
allongée  que  le  type.  Elle  atteint  77  millimètres  de  longueur  maximum 
pour  3G  millimètres  de  largeur  maximum  à  3o  millimètres  des  sommets. 
La  nacre  est  fortement  irisée ,  d'un  bleu  violacé  devenant  verdàtre  vers  la 
région  postérieure. 

Dans  la  Lobaye  à  M'Baïki  (Moyen-Congo)  [M.  le  Lieutenant  Charleu]. 

Spatha,  sp.  tnd. 

Dans  la  Lobaye,  à  M'Baïki  (Moyen-Congo),  M.  le  Lieutenant  Charleu  a 
recueilli  deux  valves  d'un  Spatha  trop  jeune  pour  être  déterminé  spécifi- 
quement. Le  test,  assez  grossièrement  strié,  est  recouvert  d'un  épidémie 
clair,  d'un  marron  jaunâtre.  La  forme  générale  de  la  coquille,  la  dispo- 
sition des  impressions  musculaires  et  la  nature  de  la  nacre  font  penser 
qu'il  s'agit  ici  de  formes  jeunes  du  Spatha  rubens  de  Lamarck. 


—  358  — 

Sables  coQViLiiEns  recueillis  par  M.  P.  Serre 
1  Babia  (^Brésil), 

PAK  M.  A.  Bavay,  Correspondam  du  Muséum. 

M.  P.  Serre,  Consul  de  France  à  Bahia  et  Correspondant  du  Muséum, 
a  envoyé  à  diverses  reprises  au  Laboratoire  de  Malacologie  des  sables 
recueillis  au  moyen  de  la  drague  dans  la  baie  de  Bahia.  Malgré  leur 
étiquette,  ces  matériaux  ne  peuvent  cependant  pas  être  considérés  comme 
des  produits  ordinaires  de  dragage.  En  elTet,  ils  ne  renferment  que  des 
coquilles  mortes  et  des  débris  divers  de  houille,  de  charbon,  de  bois, 
d'ëcorces,  des  fragments  de  bagasse,  etc.,  qui  trahissent  leur  origine.  Ce 
sont  des  dépôts  subiittoraux  déposés  par  un  remous  quelconque  dans  un 
endroit  où  la  drague  est  venue  les  atteindre. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'étude  de  ces  sables  riches  en  coquilles  n'en  est  pas 
moins  intéressante.  On  y  trouve  des  espèces  pélagiques,  Hi/alea,  Crcscis, 
des  espèces  littorales ,  Oliva,  Cijprœa,  Trivia,  Scahrin,  etc.,  Pseudoina- 
laxîs  Mficandreivi  Iredale,  Stenotis  Troudei  Bavay,  de  belles  MargincUa, 
M.  hnlkta  Born,  LnrgUlieri  Kiener,  fuhiiinata  Kiener,  qui  impriment  sur 
l'ensemble  le  cachet  local  ;  on  y  trouve  des  Pccten  intéressants  dont  il  a  été 
déjà  question  et  aussi  des  coquilles  terrestres  :  Piipa,  Stenogtjra,  Sagda, 
Streplaxis,  Helicina  ;  pas  de  lluvialiles! 

La  nature  de  ces  espèces  indique  que  le  point  de  la  baie  où  elles  furent 
récoltées  est  le  lieu  où  des  courants  divers  viennent  s'annihiler  en  se  ren- 
contrant et  déposer  des  matériaux  venus  parfois  de  fort  loin. 

Il  y  a  certainement  là  des  espèces  intéressantes,  peut-être  nouvelles; 
pour  ne  parler  que  des  genres  que  je  connais  bien  ,  je  me  bornerai  pour  le 
moment  à  signaler,  comme  étanl  dans  ce  cas,  deux  Marginelles,  M.  Serrei 
et  M.  clandeslineUa,  dont  la  description  suit  : 

Marginella  clandestinella ,  sp.  uov. 

Maruinella  clandestina  Brocchi  var.  clandestinella  Bavay, 

Journ.  de  Conchyliologie,  1907,  p.  3^3-3^1. 

Marginella  minima,  alba  nlteuH,  brevitcr  ovoidea,  ad  superum  hijlalu, 
exlus  dilatata  et  projecta,  ad  basin  paulo  siricta,  spira  occulta;  apcrtura 
arcuata,  labro  rejlexo  incrassatoriue ,  intus  omnino  teniiiter  denticukto,  margo 
columellnris  quadriplicnta ,  plias  inœqualibus ,  inferis  majonbus ,  supens 
debilibus,  postica  tamen  dcbiliore ;  margo  sinislra  callo  longitudinali  crassius- 
culo  extus  abrupte  secto,  très  pUcas  superas  ferente  munita. 

Dim.  :  ait.,  1  milUm.  5  ;  la  t.,  1  millim. 

Habitat  :  Martinique,  Bahia  (Brésil). 


—  359  — 

Très  petite  Margiuelle,  brièvement  ovoïde,  blanche  et  brillante  ;  elle 
est  reufle'e  à  sa  partie  supérieure  et  le  bord  droit  se  déjelte  un  peu  en 
dehors;  elle  se  contracte  vers  la  base;  la  spire  est  complètement  cachée, 
l'ouverture  incurvée,  munie  d'un  labre  épaissi  et  fortement  réfléchi  en 
dedans  où  il  est  denticulé  d'une  extrémité  à  l'autre,  bord  columellaire 
muni  de  quatre  plis  inégaux,  les  inférieurs  jîlus  forts,  les  supérieurs  plus 
faibles,  surtout  le  dernier;  un  callus  longitudinal  incurvé,  abrupt  en 
dehors,  garnit  tout  le  bord  gauche  de  l'ouverture  et  semble  porter  et  réunir 
les  trois  plis  supérieurs. 

J'ai  signalé  [Journal  de  Conchijliologie ,  1907,  p.  344)  cette  petite  Mar- 
ginelle  de  la  Martinique  sous  le  nom  de  M.  clandestina  Brocchi  var.  clandes- 
tinella,  la  considérant  comme  une  simple  variété  minor  de  M.  clandestina  ; 


Fig.  1 


Fig. 


2. 


mais  vérifications  faites  sur  de  plus  nombreux  individus,  cette  petite 
coquille,  de  forme  plus  ovoïde  que  clandestina,  s'en  distingue  en  outre  par 
le  repli  émaiilé  du  bord  gauche ,  repli  très  analogue  à  celui  signalé  par 
Bog  Watson  dans  Marginella  agger  (Challenger),  et  que  j'ai  rencontré 
dans  une  autre  espèce  inédite  de  l'océan  Indien. 

Notre  espèce  est  certainement  bien  voisine  de  M.  agger  ;  elle  en  diffère, 
je  pense,  par  sa  taille  plus  petite,  ses  plis  columellaires  plus  forts  et  les 
dents  du  labre  plus  nombreuses  et  plus  fines ,  autant  qu'on  en  peut  juger 
par  les  figures  de  Watson,  dont  aucune  ne  porte  une  indication  du 
repli  émaiilé,  du  rempart  qui  a  fait  donner  à  l'espèce  ce  nom  de  agger. 


Marginella  (Volvaria)  Serrei,  sp.  nov. 

Testa  mediocris,  ocoideo-elongata ,  ad  basin  paululum  attenuata,  alla 
nitens  ;  anfractus  â;  spira  exserta,  conica  apicc  modo  ohtusiusculo  ;  aper- 
tura  suhsinuosa,  in  imo  constricta,  ad  basin  dilatala,  lahruni  in  média  siipera- 
que  parle  incrassatum,  ad  basin  attemiatuin,  extus  subemarginatum ,  intus 
omnino  nuduni,  margo  columellaris  quadriplicata  plicis  subœqualibus  obliquis, 
supero  tamen  paulo  debil'ore. 


—  360  — 

Dim.  :  ah.  major  6  m'dUm.,  minor  â  millim.  ;  lai.  major  2  m'dUm.  s,  mhior 
1  millim.  6. 

Habitat  :  Bahia  (Brésil). 

Coquille  de  taille  médiocre,  ovoïde  allonge'e,  un  peu  atténuée  vers  la 
base,  blanche  et  brillante;  quatre  tours  de  spire,  celle-ci  exserte,  nette- 
ment conique,  à  sommet  seul  un  peu  obtus,  ouverture  légèrement  sinueuse, 
retrécie  vers  le  haut,  élargie  vers  la  base,  labre  large  et  épais  dans  sa 


Fig.  3. 

partie  supérieure  et  moyenne ,  rétréci  vers  la  base ,  un  peu  marginé  exté- 
rieurement, lisse  en  dedans;  bord  columellaii-e  à  quatre  plis  subégaux 
obliques,  le  supérieur  un  peu  plus  faible  que  les  autres. 

La  taille  chez  cette  espèce  est  quelque  peu  variable ,  mais  la  forme  géné- 
rale est  bien  constante. 

Celte  petite  Volvaria  a  quelques  analogies  avec  V.  avena  Valenciennes , 
mais  elle  est  beaucoup  plus  petite,  moins  cylindrique  et  la  spire  plus 
exserte  et  aussi  plus  nettement  conique.  Il  existe  cependant  à  Bahia  même 
une  variété  de  V.  avena  dont  la  spire  est  plus  conique  que  dans  le  type. 

Notre  espèce  a  aussi  des  rapports  avec  V.  imœillus  Reeve,  mais  dans 
celle-ci  la  spire  est  beaucoup  courte. 

Trouvée  dans  les  sables  envoyés  au  Muséum  par  M.  Serre. 


DESCniPTIOy   DE    QUELQUES    MoLLUSQUES    TERRESTRES  NOUVEAUX 

DU  Sud  DU  Maroc, 
PAR  M.  Paul  Pallary. 

La  mission  que  nous  venons  d'effectuer  dans  le  Sud  du  Maroc  pour  le 
compte  de  la  Société  de  Géographie  entre  Demnat ,  Klàa ,  Marrakech ,  Mo- 
gador  et  Dar-Anflous ,  nous  a  permis  de  récolter  quelques  formes  inédites 
dont  les  types  figurent  maintenant  dans  les  collections  du  Muséum. 


—  361  — 

Caracollina  Huloti. 

Coquille  déprimée,  à  test  mince,  comptant  six  tours  finement  striés  et 
très  peu  élevés  au-dessus  du  plan  horizontal  de  la  coquille.  Ouverture  peu 
oblique  à  bord  légèrement  replié  au  dehors.  Ombilic  large,  montrant 
l'enroulement  des  tours.  Coloration  d'un  brun  corné  clair. 

Dimensions:  grand  diamètre,  de  9  à  1 1  millimètres;  petit  diamètre, 
de  8  à  9  millim.  ijli  ;  hauteur,  3  millim.  et  demi  à  li  millimètres. 

Habitat  :  Imi  n  Takandout  et  environs  de  Dar-Anflous. 

Cette  espèce,  bien  qu'ayant  l'apparence  d'un  C.  lenticula  de  forte  taille, 
doit  être  rapprochée  plutôt  de  C.  lenticularis  Mor.,  calpeana  Morel.  et 
maroccana  Morel. 

On  la  différenciera  de  C.  lenticula  Fer. ,  par  sa  taille  plus  forte,  ses  tours 
plus  plans,  c'est-à-dire  moins  convexes,  sa  carène  plus  aiguë  qui  rend 
l'ouverture  anguleuse,  ce  qui  n'existe  pas  chez  G.  kniicula,  enfin  2)ar  eon 
ombilic  plus  ouvert. 

Nous  dédions  cette  espèce  à  M.  le  baron  Hulot,  secrétaire  général  de 
la  Société  de  Géographie  et  membre  de  la  Commission  du  Maroc. 

Xerophila  anflousiana. 

Coquille  petite,  à  spire  pyramidée,  blanchâtre  avec  des  taches  brunes, 
finement  striée;  tours  bien  convexes,  suture  profonde.  Dernier  tour  non 
descendant.  Ouverture  ovalaire,  très  régulière.  Labre  mince  sans  callosité, 
s'étalant  légèrement  sur  l'ombilic.  Ombilic  puactiforme. 

Dimensions  :  grand  diamètre,  h  milhm.  3/4;  petit  diamètre,  k  milli- 
mètres; hauteur,  2  millim.  i/h. 

Habitat  :  au  pied  des  falaises,  à  Dar-Antlous. 

Cette  petite  espèce  peut  être  comparée  à  X.  psara  Bgt  (Malac.  aJgér.,  I, 
pi.  XX,  9  à  i/i).  De  celle-ci  elle  difière  par  sa  taille  plus  faible,  ses  tours 
plus  convexes,  sa  coloration  plus  claire  et  son  ombdic  plus  ouvert. 

Xerophila  (?)  MENDicuLA  Paladilhe  var.  takandoutiana  P. 

Ancey  a  décrit  en  1882  dans  le  Naluraltsta  siciliano,  I ,  p.  1 0,  un  X.  poly- 
Irichin  d'Oran. 

Mais  cette  espèce  avait  été  déjà  décrite  dès  1876  par  Paladilhe  dans  un 
travail  peu  connu  sur  des  coquilles  fossiles  d'Oran,  sous  le  nom  de  Hdlx 
mendicula  (Descr.  de  qq.  nouv.  esp.  coq.foss.  prov.  des  marnes  d'estuaire  des 
env.  d'Oran,  p.  899-/100,  pi.  VIII,  fig.  1  à  h).  Il  faut  donc  reprendre  ce 
nom ,  qui  a  la  priorité  sur  celui  d' Ancey. 

Nous  avons  trouvé  dans  le  défilé  d'Imi  n'  Takandout  des  exemplaires 
d'une  forme  très  voisine  de  celle  d'Oran.  Nous  la  distinguons  comme 
variété. 

La  variété  marocaine  diffère  de  lespèce-type  par  sa  forme  plus  trapue 

Muséum.  —  xix.  «4 


—  362  — 

el  son  ouverture  plus  oblique.  Elle  mesure  :  grand  diam.,  7  millini.  1/2- 
8  millimètres;  petit  diam.,  6-7  millimètres;  haut.,  h-h  millira.  1//1. 

Cette  petite  espèce,  comme  sa  congénère  d'Ornn,  de  Tlemcen  el  du 
Dj.  Hadid,  habite  les  lieux  rocailleux  et  frais.  On  la  trouve  dans  les  fentes 
des  rochers  et  au  pied  des  falaises. 

IMousson  a  décrit  en  1 87^  un  HeJi.r  hugipila  du  Dj.  Hadid  près  Mogador. 
Cette  forme,  de  taille  plus  petite  (peut-être  même  pas  adulte) ,  paraît  être 
voisine  de  la  variété  du  Takandout. 

Xerophila  Reboddi  Bourguignat  var.  haouziana  P. 

La  variété  mai'ocaine  qui  vit  dans  le  Haouz  aux  environs  de  Marrakech 
est  plus  vivement  colorée  que  l'espèce  oranaise.  Le  labre  est  d'une  belle 
couleur  lie  de  vin  claire  comme  la  ]ilupart  des  Xérophiles  de  la  région.  Je 
ne  trouve  aucune  autre  ditTérence  digne  d'être  signalée. 

Xeroleuca  Brulardi. 

Il  existe  au  Maroc  un  groupe  d'espèces  très  caractéristicpie  des  zones 
cidcaires.  Ce  groupe,  dont  le  représentant  le  plus  anciennement  connu  est 
le  X.  lurcicn  Chemnitz,  comprend  encore  les  X.  mograhinn  Morelet,  rnoga- 
(hreiisis  lîgt  el  dcgcnemiis  Mousson.  Ces  espèces  sont  1res  variables  el  four- 
nissent un  grand  nombre  de  variétés  diflTiciles  à  séparer. 

Ce  gj'oupe  est  localisé  dans  le  Sud  marocain  ,  sauf  le  X.  mograbina,  qui 
vit  dans  les  environs  d'Oudjda.  Mais  il  est  vraisemblable  qu'il  se  relie  aux 
autres  par  la  bande  orientale  qui  n'est  pas  encoi'e  connue  au  point  de  vue 
zoologique. 

Plus  au  jNord  et  à  l'Ouest,  ces  formes  sont  remplacées  par  des  espèces 
à  spire  plus  déprimée  el  à  lest  plus  mince  (1.  suhsuta  Martens,  cyclostre- 
viouks  Sow. ,  conopsis  Morel.),  c[ui  paraissent  d'ailleurs  en  être  dérivées. 

Le  X.  turcica  est  localisé  dans  la  région  de  Mogador  el  les  premiers 
contreforts  de  l'Atlas  qui  en  sont  voisins,  tandis  que  les  A.  degenerans  el 
mogndovcnsis  vivent  sur  les  plateaux  qui  s'étendent  à  l'Est  dans  la  direction 
de  Marrakech. 

Mais  l'espèce  la  plus  étendue  el  la  plus  caractéristique  est  certainement 
la  forme  que  Mousson  a  figurée  en  1874  dans  le  compte  rendu  du  voyage 
de  Fritsch  et  Rein  sous  le  nom  de  Leuc.  mograbina  (non  Morelet)  [in 
Jahrb.,  I,  pi.  1,  fig.  5). 

Celle  espèce  est  bien  distincte  cependant  de  celle  de  Morelet.  qui  vit 
d'ailleurs  dans  une  localilé  ti-ès  éloignée  de  celle  région.  Aussi  proposons- 
nous  de  la  nommer  A.  Brulardi  en  l'honneur  de  l'énergique  soldat  qui  a 
tant  fait  pour  a  con(|uêle  du  Maioc. 

Celle  Xérophile  dilfèie  de  toutes  les  aulres  formes  du  groupe  turcica 
par  son  ombilic  non  caréné  cl  son  dernier  tour  dépourvu  de  carène  on 
orné  seulement  de  quelques  granulations  plus  ou  moins  saillantes. 


—  363  — 

Le  A.  Brulardi  s'étend  dans  tout  ie  Sud  du  Maroc  à  partir  de  l'Oum 
er-Rebia.  Il  caractérise  bien  les  hautes  plaines  calcaires  qui  s'étendent  jusqu'à 
l'Atlas. 

Comme  variation  bien  fixe,  je  peux  signaler  ia  var.  depressa,  à  tours 
supérieurs  déprimés,  formant  un  plan  presque  horizontal.  —  De  Sout- 
Djemâa-Entifa. 

Xep.oleuca  degenervns  Mousson  var.  galeola  P. 

Le  type  du  Leuc.  dcgenerans  tel  qu'il  est  figuré  par  IVÏousson  [loc.  cit., 
pi.  1,  fig.  k)  représente  une  forme  à  spire  convexe.  La  nouvelle  variété  que 
nous  mentionnons  est  une  exagération  de  ce  type  par  ses  tours  supérieui-s 
plus  élevés  et  plus  bombés.  De  plus,  l'ouverture  ombilicale  est  beaucoup 
plus  réduite  malgré  la  taille  plus  forte  des  exemplaires.  L'ouverture  est 
également  plus  dilatée. 

Nos  exemplaires  proviennent  de  Sidi-Moktar  entre  Marrakech  et  Mo- 
gador. 

Xeroleuca  rebiana. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  le  groupe  du  X.  turcica  était  représenté 
dans  le  Centre  et  l'Occident  marocains  par  des  formes  plus  petites,  plus 
grêles,  moins  épaisses,  à  sculpture  moins  granuleuse,  dont  les  principaux 
représentants  sont  :  X.  conopsis,  cyclostremoidcs ,  substUa.  Ces  formes 
dérivent  certainement  du  groupe  turcica  et  l'abondance  des  formes  inter- 
médiaires rend  diOicile  l'établissement  de  types  spécifiques.  Aussi,  bien 
que  nous  soyons  déjà  en  possession  de  plusieurs  de  ces  variétés,  nous 
nous  bornerons  à  décrire  une  seule  forme,  bien  éloignée  des  espèces 
déjà  connues,  sous  le  nom  de  l.  rebiana  : 

Coquille  à  test  mince,  à  tours  supérieurs  en  forme  de  dôme.  Six  tours 
très  convexes  :  le  dernier  et  l'avant-dernier  légèrement  creusés  par  une 
faible  dépression.  Dernier  tour  fortement  caréné  et  excavé  sous  la  carène. 
Ombilic  cratériforme.  Ouverture  sub(juadrangulaire.  Coloration  d'un 
blanc  sale. 

Dimensions  :  grand  diam.,  lômillim.  i/tî  ;  petit  diani.,  lômillim.  1/2; 
hauteur,  8  millim.  i/5. 

Habitat  :  rive  droite  de  l'Oum  er-Rebia  à  Mechera-ben-Abbou. 

G.^TULIA  (?)  ATLASICA  Moussou  var.  dilatata  P. 

Dans  cette  même  station  de  Mechera-ben-Abbou,  j'ai  été  assez  surpris 
de  trouver  V Hélix  allasica,  dont  je  croyais  la  station  confinée  dans  le  Grand 
Allas. 

Mais  les  exemplaires  de  cette  provenance  sont  assez  différents  du  type 
figuré  par  Mousson  {loc.  cit.,  pi.  4 ,  fig.  6  [per  errorem  :  7]).  Us  sont  beau- 
cou}»  plus  globuleux,  à  tours  supérieurs  parfaitement  convexes  sansdépces- 


—  36^  — 

sion  sulurale ,  quelquefois  même  à  avant-dernier  et  dernier  tours  subcarénés; 
sous  ce  rapport  ils  se  rapprochent  de  notre  variété  serarmetisis  figurée 
in  /.  C,  190/i,  p.  25,  pi.  II,  fig.  6.  —  Mais  ce  qui  distingue  nettement 
cette  nouvelle  variété  des  autres,  c'est  son  ouverture  fortement  dilatée. 

Nous  avons  trouvé  cette  forme  dans  les  fentes  d'une  falaise  de  calcaire 
dur,  sur  la  rive  droite  de  l'Oum  er-Rebia ,  non  loin  du  poste  de  télégraphie 
sans  fd. 

C'est  la  première  fois  qu'on  signale  cette  espèce  aussi  loin  de  sa  station 
originale,  et  cette  découverte  laisse  l'espoir  de  la  trouver  encore  plus  au 
Nord. 

Edparypha  pisana  MiJller. 

Bourguignat  d'abord,  puis  Girard,  puis  nous,  puis  Thieia,  avons 
signalé  que  dans  certains  cas  non  encore  définis,  les  jeunes  exemplaires  de 
VE.  pisana  portaient  sur  la  paroi  columellaire  un  denticule  que  l'animal 
résorbait  ensuite.  Bourguignat  a  nommé  ce  stade  d'évolution  spécial  : 
H.  catocyphia. 

Je  croyais  cet  état  limité  aux  terrains  sablonneux  qui  bordent  le  littoral, 
d'après  mes  observations,  en  Algérie.  Aussi  j'ai  été  assez  surpris  de  trouver 
à  Settat,  dans  une  station  nettement  continentale,  et  en  très  grande  abon- 
dance, la  forme  catocyphienne  de  1'^.  pisana  vivant  sur  les  palmiers  nains. 

D'autre  part,  je  dois  signaler  ici  que  YE.  Dehnei  Rssmlr. ,  forme  appa- 
rentée à  E.  pisana,  remonte  très  haut  dans  l'intérieur  du  Maroc.  On  le 
trouve  un  peu  au-dessous  de  la  boucle  de  l'Oum  er-Rebia  jusqu'à  l'Atlas 
et  de  là  à  l'Océan. 

Or,  en  bien  des  localités ,  les  exemplaires  de  celte  espèce  portent  sur  la 
paroi  columellaire  un  denticule  plus  ou  moins  développé  qui  a  fait  décrire 
cette  forme  comme  espèce  distincte  (//.  subdentata  Férussac). 

Je  crois  que  cette  sécrétion  est  en  rapport  direct  avec  la  nature  du  sol. 
Il  y  a  certainement  un  agent  qui  agit  sur  l'animal  et  détermine  cette 
excroissance.  Il  sera  donc  utile  de  faire  des  analyses  pour  établir  la  nature 
de  cet  agent. 

Melanopsis  BucciNOiDEA  Olivier  var.  chlorotica  P. 

Dans  un  des  canaux  qui  amènent  l'eau  à  l'abreuvoir  de  Dar-Beïda  (qui 
sert  en  même  temps  de  lavoir  aux  soldats)  vit  un  Melanopsis  de  forme 
élancée,  curieux  par  sa  coloration  d'un  jaune  verdâtre  sur  laquelle  se  détache 
une  fascie  noire  qui  borde  les  tours  supérieurs  et  qui ,  sur  le  dernier  tour, 
est  accompagnée  de  deux  autres,  également  noires,  l'une  située  vers  le 
milieu  du  labre  et  l'autre  contournant  la  base  de  la  columelle.  Ces  trois 
bandes  se  détachent  bien,  en  transparence,  sui-  la  face  interne  de  l'ou- 
verture. 

Les  Melanopsis  a  test  coloré  sont  extrêmement  rares  dans  le  Nord  de 


—  365  — 

l'Afrique  et  ii  faut  aller  jusqu'en  Asie  Mineure  pour  trouver  des  formes 
semblables  telles  que  M.  variabilis  Philippi  et  caUlchroa  Bgt. 

Je  crois  enfin  utile  de  signaler  que  dans  les  séguias  qui  proviennent  de 
rOued  Tensift,  j'ai  retrouvé  la  forme  typique  du  M.  maroccana  de  Chemnitz 
conforme  à  la  figuration  du  ConchijI.  Cah.,  XI,  fig.  9078-2079. 

En  résumé,  la  reconnaissance  delà  zone  située  au  pied  Nord  du  Grand 
Atlas  a  amené  la  découverte  de  neuf  espèces  ou  variétés  nouvelles.  J'espère 
en  faire  connaître  davantage  au  cours  de  ma  prochaine  tournée. 


Sur  quelques  Polypiers  carbonifÉriens  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle  de  Paris, 

PAR  M.  Achille  Salée,  Docteur  es  sciences,  Chargé  de  cours 
A  l'Université  de   Louvain. 

Planches  XIV-XVI. 

En  préparant  une  Monographie  des  Glisiophyllides  du  calcaire  carboni- 
fère de  la  Belgique  t^',  nous  avons  été  amené  à  faire  l'examen  des  Poly- 
piers paléozoïques  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris.  Quelques- 
uns  nous  ont  paru  mériter  une  description  détaillée,  qui  fera  l'objet  de 

cette  note. 

LoNSDALEiA  Bronni  Edwards  et  Haime. 

Polypiers  fossiles  des  terrains  paléozoïques,  Archives  du  Muséum, N,  i85i, 
p.  459,  pi.  11,  fig.  I  et  t  a. 

L'échantillon-type  figuré  fait  partie  actuellement  des  collections  du 
Muséum.  Voulant  représenter  des  cf polypiérites  diversement  brisés  pour 
montrer  la  structure  intérieure  îi,  les  auteurs  ont  choisi  deux  de  ces  poly- 
piérites sur  une  des  faces  de  l'échantillon ,  et  leur  ont  accolé  un  troisième 
qui ,  en  réalité ,  se  trouve  sur  l'autre  face. 

Notre  photographie  (pi.  XIV,  fig.  1)  donne  l'aspect  exact  de  la  principale 
face  latérale. 

Cet  échantillon  est  dans  un  état  de  conservation  remarquable. 

Le  Polypier  est  fascicule;  les  polypiérites  ne  sont  jamais  soudés  entre 
eux  sur  toute  leur  hauteur,  et,  aux  points  oh  ils  le  sont,  chacun  conserve 
toujours  son  épithèque  propre ,  les  deux  épithèques  étant  simplement  acco- 
lées. L'épithèque  est  costulée. 

Au  fui-  et  à  mesure  que  le  polypier  s'accroît ,  de  nouveaux  polypiérites 

*''  Mémoires  de  l'Instilul  géologique  de  l'Université  de  Louvain,  vol.  I,  mém.  2, 
1913. 


—  366  — 

viennent  s'intercaler  entre  les  polypiérites  plus  âgés;  l'échantillon  ne  per- 
met pas  de  juger  si  la  gemmation  est  calicinale  ou  latérale. 

Calices  (pi.  XV,  lig.  i).  —  Le  bord  libre  des  septa  est  d'abord  sensi- 
blement horizonlal;  puis  il  décrit  une  courbe  convexe  vers  le  haut,  qui 
l'amène  à  descendre  presque  verticalement  vers  le  fond  du  calice. 

Sa  portion  supérieure  s'étend  jusqu'au  bord  externe  du  dernier  plan- 
cher; elle  atteint  donc  l'épithèque,  lorsque  le  dernier  plancher  occupe  toute 
la  largeur  de  la  chambre  viscérale.  Mais  il  arrive  que  le  dernier  plancher 
est  en  retrait,  du  moins  sur  une  partie  de  son  pourtour  :  dans  ce  cas,  il 
en  est  de  même  des  septa. 

Dans  sa  partie  externe,  le  septum  s'élève  très  peu  au-dessus  du  plan- 
cher; sa  hauteur  reste  faible  jusqu'au  point  où  le  plancher,  d'abord  hori- 
zontal, se  recourbe  pour  descendre  verticalement  au  fond  du  calice.  La 
portion  horizontale  du  septum  se  continue  alors  avec  sa  portion  verticale, 
et  la  hauteur  du  septum,  ?nesurée  perpendiculairement  au  plancher  devenu 
vertical,  s'accroît  considérablement. 

Grâce  à  celte  disposition,  le  calice,  d'abord  horizontal,  présente  dans  sa 
partie  centrale  une  profonde  dépression,  du  fond  de  laquelle  s'élève  une 
forte  protubérance  columellaire.  Cette  dépression  est  entourée  d'une  zone 
oii  les  septa  sont  séparés  par  de  profondes  loges  intercloisonnaires.  11  im- 
porte de  remarquer  que,  dans  cette  zone,  ce  qui  semble  la  longueur  des 
septa  répond  morphologiquement  à  leur  hauteur,  et  réciproquement. 

La  protubérance  columellaire  s'élève  presque  jusqu'au  niveau  du  bord 
horizontal  des  septa.  Sa  section  est  eUiptique.  On  voit  courir  sur  sa  sur- 
face des  lamelles  se  dirigeant  en  spirale  vers  le  sommet  de  la  protubé- 
rance; ces  lamelles  spiralées  sont  nombreuses  dans  les  polypiers  adultes. 

Nombre  de  septa  majeurs  :  pour  une  largeur  totale  du  calice  de  2  centi- 
mètres, 3o  septa;  pour  1  centimètre,  ai  septa;  pour  7  millimètres,  20  septa. 

Coupes  verticales  (p^.  XIV,  fig.  1).  —  L'échantillon  offre  une  section  natu- 
relle, qui  fait  bien  ressortir  la  structure  du  Polypier  et  spécialement  la  na- 
ture de  la  columelle. 

Celle  coupe  fait  voir,  en  ejfet,  que  les  planchers,  après  être  descendus 
au  fond  du  calice,  se  dirigent  ensuite  horizontalement;  mais  un  bon  nombre 
d'entre  eux  ne  tardent  pas  h  se  recourber  en  dômes  très  élevés.  Ce  sont  ces 
dômes,  emboîtés  les  uns  dans  les  autres  et  très  rapprochés  entre  eux,  qui 
forment  essentiellement  la  ffcolumellen. 

Sur  la  face  externe  de  chacun  de  ces  planchers,  ainsi  bombés  en  forme 
de  dômes,  s'élèvent  des  lamelles  courbées  en  spirales. 

En  règle  générale,  les  lamelles  spirales  d'un  plancher  sont  superposées 
à  celles  du  plancher  précédent;  néanmoins  il  arrive  que  des  lamelles  sup- 
plémentaires s'intercalent  entre  les  précédentes  à  mesure  que  l'on  s'élève 
dans  la  série  des  planchers. 

La  ff  columelle  r)  n'est  donc  pas  formée,  comme  le  pensent  M  il  ne-Edwards 


367  — 


et  Hainie,  frpar  un  grand  nombre  de  feuillets  tordus  qui  se  recouvrent  com- 
plètement les  uns  les  autres^. 

Il  esta  remarquer  que  tous  les  planchers  ne  participent  pas  à  la  con- 
struction de  la  ffcolumelle^;  certains  d'entre  eux  viennent  simplement  s'at- 
tacher au  plancher  en  dôme  précédent,  en  embrassant  à  leur  terminaison 
les  lames  spiraiëes. 

Dans  l'aire  étroite  qui  entoure  la  ffcolumelleii,  les  planchers,  très  déli- 
cats, sont  pour  la  plupart  horizontaux  ou  légèrement  concaves  vers  le  haut'; 
il  en  est  cependant,  à  certains  endroits,  qui  sont  très  obliques  par  rapport 
à  l'axe  du  polypiérite.  '' 

La  section  des  septa  supérieure  au  dernier  plancher  est  si  exactement 
superposée  aux  sections  qui  le  précèdent ,  que  ces  diverses  sections  paraissent 
continues,  et  la  portion  horizontale  des  planchers  présente,  à  première 
vue,  l'aspect  d'un  simple  dissépiment.  Néanmoins,  en  un  ou  deux  points, 
on  voit  passer  un  plancher  sous  une  section  de  seplum  ;  il  est  impossible  de 
voir  si  ce  fait  se  réalise  pour  tous  les  éléments  que  nous  avons  appelés 
planchers. 

Une  large  zone  périphérique  est  constituée  de  larges  vésicules  convexes 
vers  le  haut ,  disposées  en  fdes  obliques  vers  le  haut  et  vers  l'extérieur. 

Une  forte  muraille  interne  sépare  la  zone  vésiculaire  de  la  zone  à  plan- 
chers horizontaux. 

Nous  schématisons  la  coupe  verticale  dans  la  figure  suivante  : 


j-çilltea 


M« 


(L^ejJli 


Lunv  ntoUeti/r 


Où    '^^p'^"'^  mmcii/r 


Fig.  1.  —  Coupe  schématique  par  le  centre  d'un  calice  de  Lonsdaleia  Bronni  Ed- 
wards et  Haime.  Ia^s  planchers  et  les  vésicules  sont  en  blanc  ;  les  septa  et  les 
lamelles  spiralées,  en  noir;  les  dissépiments,  en  pointillé. 

Coupes  horizontales  (pi.  XIV,  fig.  2).  —  Afin  de  mettre  en  lumière  les 
caractères  internes  de  cette  espèce  remarquable,  nous  avons  exécuté  une 


—  368  — 

coupe  horizontale  à  la  base  de  réchaiitiHon  (suivant  la  ligne  AB,  pi.  XIV, 
fig.  i). 

Dans  la  coupe  de  chaque  polypiërite,  nous  pouvons  distinguer  trois 
zones  : 

1°  Une  zone  vésiculaire,  allant  de  l'épilhèque  à  la  muraille  interne  et 
occupant  la  moitié  du  rayon  du  polypiérite.  La  plus  grande  partie  de  cette 
zone,  vers  Textërieur,  est  occupée  par  quelques  larges  vésicules  extrasep- 
tales.  Les  septa  majeurs  et  mmeurs  dépassent,  vers  l'extérieur,  la  muraille 
interne,  de  sorte  que  la  partie  la  plus  interne  de  la  zone  est  occupée  par 
un  ou  deux  rangs  de  petites  vésicules; 

9°  Une  zone  moyenne,  limitée  vers  l'extérieur  par  la  forte  muraille 
sléréoplasmique.  Dans  cette  zone,  les  septa  possèdent  un  revêtement  stéréo- 
plasmique  très  épais.  Ils  se  terminent  en  pointe  effilée,  la  plupart  avant 
d'atteindi-e  la  zone  centrale  ;  cependant  quelques-uns  montrent  des  con- 
nexions avec  les  lames  radiaires  de  la  zone  centrale.  Quelques  dissépiments 
relient  les  septa  entre  eux  ; 

3°  Une  zone  centrale,  elliptique,  montrant  le  réseau  caractéristique  des 
Clisiophyllides.  Dans  les  polypiérites  adultes,  ce  réseau  est  formé  d'un 
nombre  assez  grand  (i9  pour  a  centimètres  de  diamètre  total)  de  lamelles 
grossièrement  concentriques,  représentant  l'intersection  des  planchers  en 
dômes  avec  le  plan  de  section;  cet  ensemble  est  radié  par  un  certain 
nombre  (20  pour  2  centimètres  de  diamètre  total)  de  lamelles,  représentant 
la  trace  des  lamelles  spiralées. 

Ces  lamelles  radiaires  n'atteignent  pas  toutes  le  centre  du  réseau;  cer- 
taines intéressent  seulement  les  ellipses  concentriques  les  plus  extérieures, 
qui  appartiennent  aux  planchers  les  plus  récents  :  preuve  nouvelle  qu'il  y 
a  bien  intercala tion  de  lamelles  spiralées  au  cours  de  la  croissance  du 
polypier. 

La  partie  centrale  du  réseau  est  occupée  par  une  lame  allongée  dans  le 
sens  du  grand  axe  de  l'ellipse;  cette  lame  centrale  est  fortement  épaissie 
par  du  stéréoplasme ,  ainsi  que  l'extrémité  interne  des  lamelles  radiaires  à 
leur  rencontre  avec  la  lame  centrale  (caractéristique  de  l'espèce).  Dans  les 
polypiérites  non  adultes,  le  réseau  comporte  simplement  un  petit  nombre 
de  lamelles  concentriques  reliées  par  quelques  lamelles  radiaires  avec  une 
lame  centrale  fortement  stéréoplasmisée. 

Le  type  de  LonsdaJeia  Bronni  nous  paraît  avoir  été  distingué  à  bon 
droit  par  Milne-Edwards  et  Haime  des  espèces  connues  avant  eux  du  genre 
Lonsdaleia  M'Goy.  Nous  avons  examiné  au  Sedgwick  Muséum  de  Cambridge 
les  types  de  Lonsdaleia  M'Coy  : 

Lonsdaleia  rugosa  [Ann.  and  Mag.Nat.  Hisl. ,  s.  2,  vol.  3,  iSig,  p.  i3; 
Dril.  Pal  Foss.,   i855,  pi.  3  B,  fîg.  6)  diffère  de  Lonsdaleia  Bronni  : 


—  369  — 

1  "  Par  le  fait  que  les  septa  de'coupent  la  chambre  viscérale  en  chambres 
intercloisonnaires  jusqu'à  l'épithèque,  d'où  absence  de  ve'sicules  larges 
dans  ia  zone  périphérique  ; 

9°  Par  l'absence  de  muraille  stéréoplasmique  interne; 

3*  Par  l'absence  d'épaississement  stéréoplasmique  spécial  des  septa. 

On  peut  se  demander  avec  raison  si  L.  rugosa  M'Goy  ne  doit  pas  être 
retiré  de  ce  genre  ^''. 

Lonsdakia  crassiconus  M'Goy  (Ann.  and  Mag.  Nat.  Hist.,s.  2,  vol.  3, 
1 8/j9 ,  p.  1 2  ;  Brit.  Pal.  Fossils,  1 855 ,  pi.  3  B ,  fig.  5)  diffère  de  Lonsdakia 
Bronni  : 

1°  Par  l'absence  d'épaississement  de  la  lame  centrale; 
a'  Par  l'absence  d'épaississement  stéréoplasmique  spécial  des  septa; 
3°  Par  le  développement  notablement  moindre  de  la  zone  vésiculaire  • 
périphérique  pour  un  même  diamètre. 

Comme  nous  l'avons  dit,  l'intérêt  tout  spécial  de  cet  échantillon  réside 
dans  le  fait  qu'il  montre  clairement  les  relations  des  différents  éléments  du 
polypiérite,  et  notamment  la  véritable  nature  de  la  ffcolumelle". 

Nous  nous  permettrons  d'insister  sur  cette  structure  :  la  description  que 
Milne-Edwards  et  Haime  ont  donnée  de  la  columelle  des  Lonsdakia  ayant 
été  généralement  acceptée  de  confiance,  leur  opinion  erronée  est  devenue 
classique.  On  enseigne  couramment,  avec  ces  auteurs,  que  la  columelle  des 
Lonsdakia  est  formée  de  lamelles  verticales  enroulées. 

L'examen  du  plus  beau  des  échantillons  de  Lonsdakia  décrits  par  Milne- 
Edwards  et  Haime  nous  a  montré  qu'il  faut  en  revenir,  et  que  la  ffcolumelleri 
des  Lonsdakia  est  constituée  essentiellement,  comme  celle  des  autres  Gli- 
siophyllides,  par  le  bombement  des  planchers.  L'apparence  trompeuse  qui 
les  a  induits  en  erreur  provient  simplement  de  la  disposition  spirale  du 
prolongement  des  septa  sur  les  planchers. 

Provenance.  —  Aucune  localité,  malheureusement,  n'est  indiquée  comme 
lieu  d'origine  de  l'échantillon.  Mihie-Edwards  et  Hahne  se  bornent  à  men- 
tionner comme  provenance  :  calcaire  carbonifère  de  Russie. 

La  roche  est  un  calcaire  blanc,  très  friable,  renfermant  de  très  nombi-eux 
Foraminiferes  appartenant  aux  genres  Climacaînmina  Brad^^,  Endothyra  Phi- 
lips et  Valvidina  d'Orbigny. 

(')  M.  Stanley  Sinilh,  de  Clare  Collège,  Cambridge,  achève  une  revision  du 
genre  Lonsdakia.  Il  a  bien  voulu  nous  montrer  une  coupe  horizontale  qui!  a  exé- 
cutée dans  le  type  de  M'Goy. 


—  370 


Genre  Axophyllum  Edwards  et  Haime, 

Dans  Bril.  Palaeoz.  6'o?'rt/s,  Introduction,  i85o,  p.  lxxii,  Milne-Ethvanls 
et  Haime  définissent  ainsi  le  nouveau  genre  Axophyllum  : 

n-Polypier  simple,  troclioïde  et  ressemblant  au  L?V/i0.s?ro/to«  par  sa  struc- 
ture. Espèce-type  :  Axopinjllum  cxpansum.-n 

Dans  Polypiers  foss.  des  ter.  paléoz.,  Archives  du  Muséum,  V,  i85i, 
p.  455,  ils  entrent  dans  plus  de  détails: 

ff Polypier  simple,  turbiné,  entouré  d'une  épithèque  complète;  les  par- 
ties voisines  de  l'épitlièque  subvésiculaires  ;  une  muraille  intérieure  bien 
marquée;  cloisons  lamellaires  bien  développées:  columelie  très  grosse,  cy- 
lindrique et  formée  de  lamelles  tordues. 

«•Ce  genre  diffère  des  Lonsdalcia  en  ce  que  son  polypier  reste  toujours 
simple  ;  du  reste ,  il  présente  la  même  structure ,  si  ce  n'est  que  ses  rayons 
costaux  sont  plus  développés  et  presque  lamellaires.  r> 

A  l'aide  de  ces  caractères,  il  serait  bien  difficile  de  se  faire  une  idée 
exacte  du  genre.  Retenons  cependant  que,  d'après  nos  auteurs,  il  pré- 
sente la  même  structure  que  Lonsdaleia  cravec  une  columelie  formée  de 
lamelles  tordues-". 

Trois  espèces  sont  décrites  et  figurées  par  Milne-Edwards  et  Haime ,  pro- 
venant toutes  du  (lalcaire  carbonifère  de  Visé  (Belgique); 

Axophyllum  expansum,  Polypiers  paléozoïques ,  pi.  19,  fig.  3; 
Axophyllum  rodicatiim ,  Polypiers  paléo:oujiies ,  pi.  19,  fig.  4; 
Axophyllum  (?)  Koninchi,  Polypiers  paléozoïques ,  pi.  i3,  fig.  a. 

Nous  n'avons  pu  retrouver  cette  dernière  au  Muséum. 

Axophyllum  expansum.  Nous  donnons  (pi.  XV,  fig.  2  et  3),  la  photo- 
graphie du  calice  des  deux  cotypes.  En  l'absence  de  coupes  horizontale  et 
verticale,  il  est  impossible  de  préciser  les  caractères.  Il  y  a  lieu  cependant 
de  remarquer  que  la  ff  columelie  n  dans  le  calice  est  forte,  arrondie  et  ne 
porte  pas  de  lamelle  comme  en  possède  Lonsdalcia. 

Le  type  de  Axophyllum  radicatum,  que  nous  avons  retrouvé,  est  sec- 
tionné verticalement.  La  coupe  a  été  figurée  par  Edwards  et  Haime,  mais 
ce  dessin  se  ressent  de  la  conception  que  se  faisaient  les  auteurs  de  la  nature 
de  la  ff  columelie  «. 

Nous  donnons  ici  un  croquis  où  nous  nous  sommes  efforcé  d'être  plus 
fidèle  ;  nous  ferons  remarquer  que  la  figure  donnée  par  Edwards  et  Haime, 
dite  de  grandeur  naturelle,  est  en  réahté  sur  2  diamètres. 


—  371   — 

On  peut  distinguer,  dans  celte  coupe  verticale,  trois  zones  : 

i"  Une  zone  externe,  à  grandes  vésicules  allongées,  convexes  vers  le  haut 
et  disposées  en  Gles  obliques  vers  le  haut  et  vers  l'extérieur. 

Dans  la  plus  grande  largeur  du  |)olypier,  cette  zone  occupe  le  quart  du 
diamètre  total ,  avec  2  ou  3  vésicules  sur  une  fde  ; 

9°  Une  zone  moyenne  montrant  quelques  traces  de  planchers  très  peu 
nombreux ,  largement  espacés  ;  les  uns  sont  horizontaux ,  d'autres  obliques 
vers  le  haut  et  vers  l'intérieur,  d'autres  encore  à  plusieurs  sinuosités.  La 
largeur  de  cette  zone  est  sensiblement  la  même  sur  toute  la  hauteur  de 
l'échantillon  ; 

3"  Une  zone  centrale  formée  de  vésicules  obliques,  se  dirigeant  presque 
verticalement  vers  le  haut  et  vers  l'intérieur;  certaines  des  lamelles  con- 
stituant ces  vésicules  sont  en  continuité  avec  les  planchers  de  la  zone 
moyenne. 


Fig.  2.  —  Croquis  du  spécimea  type  de  AxophijUum  radicaliim  Edw.  et  Hainie. 
Calcaire  carbonifère  de  Visé  (Belgique). 

Les  caractères  distinctifs  du  genre  nous  paraissent  être  l'espacement 
considérable  des  planchers  et  la  structure  de  la  zone  centrale. 

Ici,  comme  dans  Londaleia,  cette  zone  centrale  n'est  pas  une  columelle 
formée  par  des  lamelles  tordues  :  il  s'agit,  en  réalité  ,  de  l'emboîtement  de 
planchers  peu  nombreux,  relevés  en  cônes  el  réunis  entre  eux  par  de  nom- 
breuses anastomoses. 

AuLOPHYLLUM  FUNGiTES  Edwards  et  Haime. 

Polypiers  foss.  des  1er.  paléoz. ,  Arch.  du  Muséum,  V,  i85i,  p.  /ii3; 
Brit.  Foss.  Corals,  1862,  p.  188,  lab.  XXXVlï,  fig.  3. 

Le  genre  Auioph^^iium  a  été  créé  en  i85o,  par  Milne-Edwards  et 
Haimo  {Brit.  Foss.  Corals,  Introduction,  p.  lxx). 


—  372  — 

Malgré  les  critiques  de  M'Coy,  on  a  conlinué  avec  raison  à  considërer 
ce  genre  comme  distinct  du  genre  ClisiophijUum  Dana. 

\j espèce-type,  d'abord  désignée  dans  Tintroduclion  sous  le  nom  de 
A.  prolapsiim,  fut  dénommée  A.fungites,  lorsque  les  auteurs  la  décrivirent 
en  i85i. 

En  1867,  DuDcan  et  Thomson  ((^imî. /oMr».  Geol.Soc.,\o\.  20,  p.  897) 
prétendent  que  A.fungites  ne  peut  rester  dans  le  genre  Aulopliyllum  tel 
qu'il  est  établi  par  Edwards  et  Haime  (!) ,  et  ils  en  font  le  type  du  nouveau 
genre  Cyclophijllum. 

Il  est  évident  que  Y  espèce-type  qui  a  servi  à  l'établissement  d'un  genre 
ne  peut  être  retirée  de  ce  genre,  si  ce  genre  est  conservé;  a  fortiori,  cette 
espèce-type  ne  peut-elle  servir  à  la  création  d'un  nouveau  genre  à  côté  de 
l'ancien  qui  subsiste. 

D'apiès  Thomson,  le  génotype  devait  se  trouver  au  Musée  de  Bristol. 
Nos  recherches  dans  ce  musée,  qui  possède  de  nombreux  exemplaires 
A'Aulophy/lum ,  n'ont  pas  réussi  à  découvrir  un  échantillon  qui  pût  être 
identifié  avec  la  figure  donnée  par  Edwards  et  Haime. 

En  réalité,  ce  génotype  se  trouve  dans  les  collections  du  Muséum  de 
Paris.  Nous  avons  exécuté  dans  ce  spécimen  une  section  horizontale 
(pi.  XVI,  fig.  2)  qui  montre  bien  l'inanilé  de  la  lutte  que  mena  Thomson 
avec  tant  d'àprelé.  Ajoutons  toutefois  que  la  définition  du  genre  par 
Edwards  et  Haime  n'était  pas  adéquate,  et  cela  du  fait  qu'elle  repose  uni- 
quement sur  l'examen  externe. 

Pour  eux,  en  effet,  AulophylJum  a  ffune  mui-aiile  interne  columnaire 
et  non  une  columelle"  :  c'est  cette  aflirmatiou  qui  a  trompé  Duncau  et 
Thomson. 

Un  simple  coup  d'oeil  sur  la  coupe  horizonlale  que  nous  avons  faite  dans 
le  génotype,  et  sur  la  coupe  verticale  d'un  topotype  appartenant  à  l'Institut 
géologique  de  Louvain  (pi,  XVI,  fig.  1  et  2)  montre  clairement  que 
AulophyUiim  possède  cette  rrcolumelle  plus  ou  moins  vraies  {more  or  Icss 
essential  columella),  caractéristique  du  nouveau  genre  Cyclophyllum  Duncan 
et  Thomson. 

On  peut  donc  caractériser  comme  suit  le  genre  Aulophyllum  : 
Polypier  simple,  cornu.  Calice  avec  protubérance  centrale  creusée  en 
forme  de  coupe.  Une  fossette  étroite  du  type  frouvert^  '''. 

Une  coupe  horizontale,  dans  les  individus  adultes,  montre  trois  zones  : 
1°  Une  zone  périphériques  vésicules  interseptales  très  serrées; 
9°  Une  zone  moyenne  avec  de  très  nombreux  septa  majeurs ,  le  plus 
souvent  stéréoplas misés  dans  les  cadrans  cardinaux  ;  la  fossette  occupée  par 
un  septum  plus  court; 

<^^     A.  Salée,  Le  genre  Caninia  {Mém.  Soc.  belge  de   Géologie,  n"  3,in-^'', 
1910,  p.  1/1). 


—  373  — 

3"  Une  zone  centrale  occupée  à  sa  périphérie  par  des  lamelles  radiaires 
très  nombreuses ,  que  croisent  des  rangées  très  serrées  de  lamelles  concen- 
triques, et  au  centre  par  des  vésicules  alignées  en  traînées  concentriques 
mais  irrégulières ,  ne  paraissant  pas  recoupées  par  des  lamelles  radiaires. 
Une  coupe  verticale  montre  : 

i"  Une  zone  périphérique  à  petites  vésicules  convexes  vers  le  haut, 
disposées  en  fdes  obliques  vers  le  haut  et  vers  l'extérieur  ; 

2°  Une  zone  moyenne  occupée  par  des  planchers  vésiculeux  modérément 
espacés,  à  allure  générale  sensiblement  horizontale,  supportant  des  septa 
qui  passent  dans  la  zone  périphérique  ; 

3"  Une  zone  centrale,  nettement  distincte,  où  Ton  voit,  à  la  périphérie, 
des  planchers  vésiculeux  très  serrés,  dirigés  vers  le  haut  et  l'intérieur,  avec 
des  lamelles  verticales  (visibles  lorsque  la  coupe  est  tangenticUe);  au  centre 
les  planchers  deviennent  concaves  vers  le  haut. 

On  pourra  voir  les  nombreuses  variétés  qu'offre  l'association  de  ces 
caractères  dans  l'étude  récente,  très  bien  illustrée,  de  M.  Stanley  Smith  : 
The  genus  Aulophyllum  {Quat.  Jourii.  gcoL  Soc,  vol.  LXIX,  igiS, 
pp.  5 1-77,  pi.  V-IX). 

Par  l'examen  de  topotypes  des  multiples  espèces  créées  par  Thomson 
dans  son  genre  QyclophyUum,  M.  Stanley  Smith  arrive  à  la  conclusion 
qu'on  doit  les  considérer  toutes  comme  des  variétés  ou  mutations  d'une 
seule  espèce  d' Aulophyllum. 

Peut-être  y  aurait-il  lieu  de  distinguer  quelques  espèces.  Quoi  qu'il  en 
soit,  l'examen  du  génotype  iVAulopliyUum  nous  permet  d'affirmer  que  le 
genre  Cyclophyllum  doit  disparaître  comme  faisant  double  emploi  avec 
le  genre  Aulophyllum. 

Milne-Edwards  et  Haime  ont  donné  à  l'espèce-type  le  nom  spécifique  de 
Fuiigites,  attribué  par  Ure  en  1793  {llistory  of  Uutherglen  ami  East  Kii- 
hridc,  p.  3-:j7,  pi.  20,  Gg.  6)  à  un  Polypier  qu'il  croyait  appartenir  au 
genre  Fungitcs.  Thomson  a  donné  eu  1882  [Proc.  Glascow  pliil.  Soc, 
vol.  Xlll,  pi.  II,  (ig.  1)  une  coupe  verticale  et  une  coupe  horizontale  qu'il 
a  exécutées  dans  le  spécimen  de  Ure,  appartenant  à  la  Royal  Society  of 
Edinburgh.  Nos  recherches  dans  cette  dernière  ville  n'ont  pu  nous  faire 
découvrir  ces  coupes  :  il  est  probable  qu'elles  ont  été  détruites  avec  tous  les 
types  de  Thomson  dans  l'incendie  du  musée  de  Kilmarnock. 

En  tout  cas,  les  figures  de  Thomson  montrent  qu'il  s'agit  bien  d'un 
Aulophyllum. 

Provenance.  —  Le  génotype  du  Muséum  provient  de  Kildare  (Irlande). 
Le  genre  Aulophyllum  est  caractéristique  de  la  zone  supérieure  du  Dinan- 
tien  (zone  D  d'Arthur  Vaughan). 


374  — 


Clisiopuylhim  latevesiculosuji  Salée. 
PL  XVI,fig.  3. 

Clisinphylhnn  Keyserltnffi  Edwards  et  Haimo,  Polyp.  foss.  des  terrains  paléo- 
zoïques,  Archives  du  Muséum,  V,  i85i,  p.  ii  2. 

CHsiophiillum  Keiiserlinjji,  idem,  Bril.foss.  Cornh,  i859,  p.  i86;no>i  CHsio- 
lihilUiim  Keijf.erlinjpi  M'Coy,  Ami.  and  Mag.  Nat.  Ifist.,  s.  9,  vol.  3,  i8^,  p.  2; 
non  CUsiophyllmn  Keyserlingi,  M'Coy,  Brit.  Palaeoz,  Foss.,  i85i ,  p.  gà ,  pi.  3  G , 
fig./i. 

Clisiophyllum  latevesiculosuni ,  Salée,   Mém.   Inst.  gêolog.  Univ.  Louvain,  t.  I, 

1913,  pi.  V. 

Los  ëchantilloiis  du  Calcaire  carbonifère  de  Visé  (Belgique)  (jue  Edwards 
et  Haime  ont  rapportés  au  CAh'wphijlUun  KeijscrUngi  M'Coy  et  qui  se 
trouvent  actuellement  dans  les  collections  du  Muséum,  ne  peuvent  être 
identifiés  avec  cette  espèce. 

En  effet,  nous  avons  vu,  au  Sedgwick  Muséum  de  Cambridge,  le  type 
de  M'Coy,  ainsi  que  les  quatre  coupes  horizontales  et  la  coupe  verticale 
que  M.  R.  G.  Carruthers ,  du  Service  géologique  d'Ecosse ,  a  exécutées  dans  ce 
spécimen-type.  Les  deux  échantillons  du  Muséum  en  diffèrent  grandement  : 
nous  notons  simplement  ici  les  principaux  traits  dislinctifs  : 


Spéciuens  du  Muséum. 

1.  Très  largo  zone  vésiculalre  péri- 
phérique, comprenant  une  sous-zono  ex- 
terne à  grandes  vésicules  extraseplales. 

2.  Forte  muraille  stércoplasmique 
interne. 

lio  septa  ûiajeurs,  pour  un  diamètre 
de  9  centimètres. 

3.  Zone  centrale  à  lamelles  concen- 
triques très  rapprncliées  dès  le  hord 
externe  de  la  zone  :  pas  de  double 
area. 

Zone  centrale  nettement  séparée  de 
la  zone  moyenne. 


Clisiophyllum  Keyserlingi  (ttpe 
DE  Cambridge). 

Bordure  étroite  de  vésicules  inter- 
septales. 

Pas  de  muraille  stéréoplasmique  in- 
terne. 

i6  septa  majeurs,  pour  un  diamètre 
de  2  centimètres. 

Zone  centrale  à  lamelles  concen- 
triques très  rapprochées  seulement  au 
voisinage  de  la  lame  centrale  :  de  là 
double  area. 

Zone  centrale  n'oflrant  pas  de  sépa- 
ration nette  de  la  zone  moyenne. 


Nous  rapportons  les  spécimens  du  Muséum  à  notre  Ois.  lalevesicidosinn. 

Caninu  patula  Michelin. 
Iconographie  zoophytologique ,  1866,  p.  255,  pi.  LIX,  iig.  'i. 

Le  Muséum  de  Paris  possède  le  type  de  cette  espèce.  L'échantillon  pro- 
vient du  Calcaire  carbonifère  de  Tournai  (Belgique).  Nous  avons  fait  une 


Muséum.  —  M.  A.  Salée. 


Pr.  \IV. 


-'3 


biusdulfiii  Ih-niuù  Edwards  et  Huiiiic.  Type.  Calcaire  carhonifère  de  Russie. 
Fi|>.  1  :  sur  9/8  diainèlre.  —  Fig.  2  :  sur  S/a  diamètre. 


375 


._  375  — 

étude  (léUiillée  de  celte  espèce ,  à  l'aide  d'un  grand  nombre  de  lames  minces 
en  séries  dans  de  multiples  topolypes  de  Caninia  patula^'^;  M.  R.  G.  Car- 
rullipi-s  a  retrouvé  le  type  et  a  reconnu  que  c'est  avec  raison  que  nous 
avions  identifié  à  cette  espèce  les  échantillons  qui  ont  servi  à  notre  étude. 
L'examen  de  ce  type  nous  permet  d'alfirmer  que  ce  point  ne  peut  laisser 
aucun  doute. 

ffCvATiioPHYLLUM?  Lagaziii  EdAvards  et  Haime. 
Polyp.  foss.  des  ter.  paléoz.,  Archives  du  Muséum,  V,  i85i,  p.  889. 

Sous  ce  nom,  Edwards  et  Haime  décrivent  un  Polypier  du  Calcaire  car- 
bonifère des  environs  de  Boulogne-sur-Mer,  dont  ils  n'ont  observé  que  des 
échantillons  en  mauvais  état.  11  est  possible,  disent-ils,  que  cette  espèce 
soit  un  LithostrotioH. 

En  étudiant  avec  M.  le  Professeur  H.  de  Dorlodot  le  Calcaire  carbonifère 
des  environs  de  Boulogne,  nous  avons  trouvé  à  Piinxent-Marquise  (carrière 
Régnier)  de  nombreux  {opoty^pes  de  ce  rfCijathophijlluin?  Lamzn-n.Lenv 
examen  et  l'examen  des  échantillons  identiques  du  Musée  de  Boulogne 
nous  ont  montré  qu'il  s'agit  en  réalité  de  Lilhosirolion  Martini  Edwai-ds  et 
Haime  fortement  écrasés. 

En  terminant,  nous  tenons  à  exprimer  notre  gratitude  à  M.  le  Professeur 
Joubin  et  à  M.  Gravier,  pour  l'obligeance  avec  laquelle  ils  ont  mis  à  notre 
disposition  les  collections  de  leur  département. 

Nous  remercions  également,  de  l'accueil  qu'ils  nous  ont  réservé,  M.  le 
Professeur  T.  McKenny  Hughes,  du  Sedgwick  Muséum,  et  M.  Stanley 
Smilh,  de  Clare  Collège,  à  Cambridge;  Mr  H.  Bolton,  directeur  du 
Musée  de  Bristol,  et  le  D'  J.  Ritchie,  du  Royal  Scotlish  Muséum  à  Edim- 
bourg. 

Explication   des  Planches. 


Planche  XIV.  —  Lonsdaleia  Bronni  Edwards  et  Haime.  Spécimen  type. 
Polypiers  paléozotques ,  pi.  11,  fig.  1  et  i".  —  Calcaire  carbonifère  de  Russie. 

Fig.  1.  Face  latérale  principale  montrant  une  coupe  verticale  naturelle.  La  ligne 
AB  indique  le  niveau  où  la  coupe  figure  2  a  été  exécutée.  Sur  9/8 
diamètre. 

Fig.  9.  Coupe  horizontale,  au  niveau  de  la  ligne  AB  figure  i.  Sur  8/2  dia- 
mètre. 

'')  A.   Salke,  Contribution  à  i'étude  des  Polypiers  du  Calcaire  carbonifère  de  la 
Belgique.  Le  genre  Caninia  {Méin.  Soc.  belge  de  Géologie,  n°  3,  in-4°,  1910). 


—  376  — 


Planche  XV. 


Fiy.  1.  Loimlalvia  Bronni  Edwards  et  Haime.  Type,  montrant  les  calices  à  divers 
stades.  Sur  7/5  diamètre. 

Fig.  2.  Axophyllum  expansum  Edwards  et  Haime.  Cotype.  Pohjpiers  paUozoïques , 
pi.  12,  fig.  3  et  36.  Calcaire  carbonifère  de  Visé  (Belgique).  Sur 
2  diamètres. 

Fig.  3.  Axophyllum  expansum  Edwards  et  Haime.  Cotype.  Pohjpiers  paléozoïques , 
pi.  12  ,  fig.  Zb.  Calcaire  carbonifère  de  Visé  (Belgique).  Sur  2  diamètres. 

Planche  XVI. 

Fig.  1.  Aulophyllum  fungites  Edwards  et  Haime.  Type.  Section  horizontale  à  peu 
de  distance  du  calice.  Calcaire  carbonifère  de  Kildare  (Irlande). 

Fig.  2.  Aulophyllum  fungites  Edwards  et  Haime.  Topotype.  Coupe  verticale.  Ori- 
ginal à  ITnslitut  géologique  de  l'Université  de  Louvain.  Calcaire  car- 
bonifère de  Kildare  (Irlande). 

Fig.  3.  Clisiophyllum  latevesiculosum  Salée.  Coupe  verticale.  Calcaire  carbonifère 
de  Visé  (Belgique). 

Toutes  les  figures  de  cette  planche  sont  sur  3  diamètres. 


COMRIBUTION  A  LA  FlORE  DE  LA  NoUVELLE-CalÉdONIE , 
PAR  M.  A.  GuiLLAUMIN. 


XVI.  Plantes  de  l'Herbiek  dendrologique  de  l'Exposition  de  1889. 

A  l'Exposition  universelle  de  1889  a  figuré  un  Herbier  de  Nouvelle- 
Calédonie  comprenant  près  de  3oo  échantillons  d'arbres  et  d'arbustes,  qui 
a  été  depuis  donné  au  Muséum.  Malheureusement  un  certain  nombre  de 
numéros,  complètement  indéterminables,  onl  dû  êlre détruits;  voici  la  liste 
des  échantillons  qui  ont  été  conservés  et  sont  actuellement  intercalés  dans 
l'Herbier  de  Nouvelle-Calédonie;  les  localités  ne  sont  pas  précisées,  mais  le 
nom  indigène  est  toujours  noté. 

PoLYALTuu  NiTiDissiMA  Beuth.  —  Poadou  (*3  8). 
PiTTOspoRUM  Pancheri  Brong.  et  Gris.  —  Ouindia  (i3o). 
P.  SiMSONi  Montrouz.  —  Cendoon  (  ^  1  ). 
Garcinia  corymbosa  Wall.  —  Monoami  (  12  ,  102). 


Miisi'inn.  ~-  M.  A.  Sah'c. 


Pl.  XV. 


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M.  A.  Salée. 


Pl.  XVI. 


Fig.  1.  —  Aiiliipliiillum  fimgiles  Edwards  el  Haime. 

Topolype.  Calcaire  carljonilV're  de  Kildare  (Irlande).  Sur  2  diamètres. 

Fig.  9.  —  Aulophyllum  fungilcs  Edwards  et  Haime. 

Type.  Calcaire  carbonifère  de  Kildare  (Irlande).  Sur  2  diamètres. 

Fig.  3.  —  Ctisiophyllum  latevesiculosiim  Salée. 

Calcaire  carbonifère  de  Visé  (Belgique).  Sur  2  diamètres. 


376 


—  377  — 

G.  Hennecartii  Pierre.  —  Chéni  (58). 

G.  NEGLECTA  VieiH.  —  Oualo  (190). 

Calophyllum  montancm  Vieill.  ex  Tr.  et  PI.  —  Vai-a  [Tamanou  de  mon- 
tagne] (io). 

Melochia  odorata  L.  f.  —  Atteinboa  (  1  SA  ). 

El^ocarpus  PERSiciFOLius  Brong.  et  Gris.  —  (Étiquette  égarée.) 

E.  ROTDNDiFOLius  Brong.  et  Gris.  —  Dorogea  (64). 

EvoDiA  DRUPACEA  Labill.  —  Caouïna  (19). 

Zanthoxylum  ri.ackburkia  Benth.  —  Eaoua  (i3i). 

ACRONYCHIA  L.EVIS  Forst. Poé  (96). 

Balerella  austrai.una  Borzi.  —  Mivouï  (i63):  Caùline  (i58),  Bôé, 
(.0). 

GiTRUS  HYSTRix  DG.  =  G.  MACROPTERA  Montrouz.  —  Menndé  (3l  ). 

Suriana  maritima  L.  —  Agimégiboui  (172). 

Dysoxylum  Lessertianum  Benth. —  Bonénakc'ti  (38). 

Pleurostylia  WiGHTii  W.  et  Arn.,  var.  NEo-cALEDONicALoes. —  Coteinaiou 

(181). 

Alphitonia  NEo-cALEDONicA  Guillaiim.  —  Euâ  (219);  Péaccoué   (53) 

Alectryon  carinatds  Badlk. —  Aïaïeii  (1^7). 

GuioA  viLLOSA  Badlk.  —  Tàé  (103). 

Arytera  arcuata  Badlk.  —  Abounda  (178). 

SoPHORA  TOMENTOSA  L.  -—  Dier  (71  )• 

Storckiella  Pancueri  Baill.  —  Ingué  (2^5). 

Albizzia  Paivana  Fourn.  — .Ouasa   (a8o). 

Pancheru  alaternoides  Brong.   et  Gris,    var.  lanceolata  Pampan. — 
Tôle  (224). 

CuNONiA  PULCHELLA  Brong.  et  Gris.  —  Baô  (ici). 

Bruguiera  gymnorhizà  Lam.  —  Sendeuni  (1/16). 

Crossostyles  biflora  Forst.  —  Fafmo  (170). 

LuMNiTZERA  RACEMosA  Wilid.  —  Amanguia  (173). 

B,ECKEA  viRGATA  Andr.  — Aoui  (229). 

Melaleuca  Leucadendron  Soland.  ex  Gaertn,  —  Onde  (i5o). 

MdSÉOM.    XIX.  3  5 


—  378  — 

Metrosideros  operculata  Labill.  —  Gouaraoui  (i3). 

EuGENiA  DivERSiFOLiA  Broiig.  et  Gris. —  Amivouape  (ig^). 

Gardénia  ldcens  Panch.  el  Seb. —  G.  noumeensis  Schitr.  et  Krause, 
Cooua  (171). 

En  décrivant  ie  G.  noumeensis,  Schiechter  et  Krause  ne  le  comparèrent  à 
aucune  autre  espèce  néo-calédonienne,  mais  de  leur  diagnose  il  ressort  que 
les  caractères  saillants  sont  les  feuilles  de  pelite  taille,  à  pétiole  très  court, 
à  fleurs  solitaires  très  courtement  pédicellées.  Ce  sont  les  caractères 
mêmes  indiqués  par  Pancher  et  Sebert  pour  créer  le  G.  lucens.  Il  n'y  a,  du 
reste,  aucune  différence  entre  le  n°  86  de  Franc  et  le  n"  10  bis  de 
Fournier  et  Sebert. 

Guettarda  speciosa  L.  —  Apouié  (76). 

MORINDA  CITRIFOLIA  L.  (  1  2  1  )• 

Rapanea  asymmetrica  Mez.  —  Moéinea  (62). 
Planchonella  Pancheri  Pierre.  —  Tielimi  (  i24). 

Maba  ruminata  Hiern.  —  Arara  (  1  );  Amadiboué  (196). 

Les  fleurs  mâles  étaient  encore  inconnues  :  elles  sont  nombreuses,  en 
petites  cymes  dichotomes,  4-mères;  le  calice,  long  de  1  millimètre,  est 
glabre,  à  lobes  à  peine  distincts:  les  pétales  sont  longs  de  3  millimètres, 
glabres;  les  étamines  sont  au  nombre  de  i4-i6  à  filets  ciliés  ainsi  que  la 
base  du  connectif  ;  les  loges  sont  glabres. 

DiospyRos  MACRocARPA  Hiem.  —  Etou  (2/1). 

Olea  Thozetu  Panch.  et  Seb.  —  Ouïvoa  (35). 

Alstonia  plumosa  Labill.  —  Tosé  (22). 

Fagr.ïa  grandis  Panch.  et  Seb.  —  Poué  (  5 1  ). 

GoDTHOviA  corynocarpa  A.  Gray.  — Bouéa  (5). 

CoRDiA  MrxA  L.  —  Togoï  (83). 

DuBOisiA  MYOPOROiDEs  R.  Br.  —  Boacouillo  (i53). 

MvOPORLM  TENDIF0LIDM  Foi'St.  AuinU  (126). 

Premma  sambucina  L. —  Ainï  (igô);  Diami  (128);  Bonïa  (167). 

AvicENNiA  OFFiciNALis  L. —  Aiiou  (182);   Aïaï  (127);  Ghoroeï  (61). 

Hedycaria  CUPULATA Baill.  — Ouiméani  (lia). 

Beilschmiedia  lanceolata  Panch  et  Seb.  —  Kivou  (Santal  musqué) 
(21). 


—  379  — 

Hernandia  cordigera  Vieill.  forme  de  jeunesse  et  fleurs  =  Aralia  triloba 
Bull  =  Herrania  palmata  Ghanlrier.  —  Cumenia  (6). 

Ge'rôme  [Bulletin  du  Muséum ,  1911,  p.  062]  pensait  que  la  première 
introduction  de  cette  plante,  dont  la  forme  de  jeunesse  est  assez  répan- 
due dans  les  serres  d'Europe,  était  due  au  Muséum.  Eu  réalité,  Y  Hernandia 
cordigera  a  d'abord  été  introduite  en  Australie  par  F.  von  Mueller,  puis  en 
Angleterre  par  Bull,  qui  Tavait  reçue  du  jardin  de  Sydney  en  1866  et  de 
Nouvelle-Calédonie  en  1896  :  c'est  donc  simultanément  à  cette  réintroduc- 
tion que  la  plante  a  été  envoyée  aux  serres  du  Muséum  par  Perret. 

Beadprea  SPATHUL.EFOLIA  Brong.  et  Gris.  —  Casâri  (2i5). 

Santalum  Homei  Seem.  —  Topocaï  (187). 

Phvllanthds  kanalensis  Baill.  —  Ainaou  (255). 

Baloghia  lhcida  Endl.  —  Aéaoua  (161);  Poéma  (3). 

Claoxylon  insulanum  Mûll.  Arg.  —  Méa  (66);  Diaminn  (i32);  Andiaï 
(i55);  Aouondi  (162). 

Cleidion  spathulatum  Baill.  —  Teudaoué  (68). 

Macaranga  insularis  Schltr.  — Doéhararaari  (26). 

Celtis  conferta  Planch.  —  Andiavouen  (169). 

Tréma  Vieillardh  Schltr.  —  Boara  (99). 

Sparattocyce  dioica  Bureau.  —  Minndoé  (18). 

Casuarina  CuNNiNGiiAMiANA  Miq.  —  Ha  (1^9). 

Araucaria  Gooki  R.  Br.  —  Ovi  (46). 


XVII.  Plantes  recueillies   par  M.  et  M""  Le  Rat, 
DE    1900   A    1910. 


(1"  SUPPLÉMENT (').) 

HiBBERTiA  altigena  Scliltr.  —  Mont  Mou  (^73). 

H.  coRiACEA  Gilg. ,   var.  Pancheri  Brong.  et  Gris.  - —  Dombéa  (i58, 
206),  Caricouyé  (335),  mont  Mou  (^72). 

H.  lucida  Schltr.  —  Dombéa  (91 ,  997). 

('*  Voir  Bull  Mus.,  191 1,  p.  S/ig,  p.  453,  p.  558,  1912,  p.  89,  p.  91. 

a5. 


—  380  — 
H.  poDocARPiFOLiA  Scliltp.  —  Mont  Mou  (aôo),  Caricoiiyé  (280). 
Hypserpa  Vieillardii  Diels.  —  Sans  localité  (598),  Prony  (786). 
Gynandropsis  pemaphylla  DG.  —  Nouméa  (3/i6). 
Agation  Pancheri  Brong.  et  Gris.  —  Païta  (5),  Yahoué  (663). 
PiTTOspoRUM  rhytidocarpum  A.  Gray.  —  Pointe  de  l'Artillerie  (3i4). 
Garcinia  amplexicaui/s  Vieill.  —  Sans  localité  (708). 
Er.^ocARPDS  Baudoci>ji  Brong.  et  Gris.  —  Pont  cassé,  Caricouyé  (869, 

/»25). 

E.  ROTUNDiFOLius  Brong.  et  Gris.  —  Koniambo  (654). 

AcRONYCHiA  L;Evis  Forst.  —  CaHcouyé  (225). 

Phelline  ldcida  Vieill.  —  Mont  Dzumac  (189) 

Dysoxylcm  glomeratdm  GDC.  —  Prony  (670). 

D.  NiTiDDM  GDC.  —  Mont  Dzumac  (1069). 

XiMENiA  ELLiPTicA  Fopst.  —  Ause  Vata  (36). 

GouANiA  Le  Ratii  Schltr.  —   Ile  des  Pins    (121;  M"'  Le  Rat,  107), 
Yahoué  (ôgo). 

CoLUBRiiNA  ASiATicA Brong.  —  Ile  des  Pins  (M'"'  Le  Rat,  82). 

RuBus  MOLuccANus  L.  var.  NEo-cALEDONicLS  Schltr.  —  Yahoué  (358). 

Argophyllum  montanum  Schltr.  —  Chaule  centrale  (338). 

Spir-eanthemum  AcsTRO-CALEDONicuM  Brong.   et  Gris.  —  Mont  Dzumac 
(191^);  sans  localité  (io85''). 

Rhizophora  mucronata  Lam.  —  Sainte-Marie,  près  Nouméa  (198). 

Crossostyles  BiFLORA  Forst.  —  Païta  (616). 

Beckea  viRGATA  Audr.  —  Koniambo  (655). 

Melaleuca  pungens  Brong.  et  Gris.  —  Prony  (638). 

Myrtus  rufo-punctatus  Panch.   ex  Brong.   et    Gris.  —  Mont  Dzumac 

(170). 

Syzygium  multipetalbm  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  —  Caricouyé  (680). 

Sesuvicm  portulacastrum  L.  —  Ilot  Maitre,  île  aux  Canards  (196). 

Myodocarpus  involucratus  Dub.  et  R.  Vig.  —  Mont  Dzumac  (606  'pro 
parte)  ;  Caricouyé ,  Païta  (612). 

NoTHOPANAx  ScopoLij;  Baill.  —  Mont  Dzumac  (191'). 


—  381  — 

Meryta  coRiACEA  Baill.  —    Mont  Dzumac  entre  800  et  1,000  mètres 
(2862);  mont  Dzumac  (728);  Pembaï,  96/1  mètres  (897). 

M.  soxcHiFOLiA  Lindl.  —  île  des  Pins  (M"'  Le  Rat.  89). 

Eremopanax  angustata  Baill.  —  Sans  localité  (900,  71 1  ),  Prony  (34t)). 

TiEGHEMOPANAi  Dioicus  R.  Vig.  —  Basc  du  mont  Mou  (634). 

T.  Harmsii  R.  Vig.  —  Base  du  mont  Mou  (635),  mont  Dzumac (71 5). 

Uragoga  Poissoniana  Baill.  —  Mé  Arembo ,  1,112  mètres  (969). 

Mapodria  Deplanchii  Beauvis.  —  Mont  Mou,  Païta  (3),  mont  Koghi 
(3o8). 

*Epaltes  AusTRALisLess.  —  OuenToro  (2o5  /«-o  parte). 

Feuilles  glabres,  peu  dente'es  ou  entières,  capitules  petits.  —  Echan- 
tillons analogues  à  ceux  de  R.  Brown  provenant  de  Port-Jackson. 

ViTTADiNiA  AusTRALis  A.  Bich. —  Vallëo  des  Colons,  près  Nouméa  (671°). 

*  Xanthium  spinosum  L.  —  Remblais  de  la  place  des  Cocotiers  à  Nouméa 
(55 4),  introduit. 

Ledcopogon  albicans  Brong.  et  Gris.  —  Mont  Dzumac  (  1  ohh  pro  parte), 
Plum  (270). 

L.  CYMBUL^E  Labill.  —  Mont  Koghi  (667  proparte),  Plum  (255);  région 
de  la  Foa  (1096). 

L.  longistylis  Brong.  et  Gris. —  Sans  localité  (5 16),  Prony  (684),  mont 
Dzumac  (io4/i  pro  parte). 

L.  Pamcheri  Brong.  et  Gris.  —  Mont  Koghi  (997). 

L.  sALiciFOLius  Brong.  et  Gris. —  Mont  Koghi  (5i/i,  667  pro  ])«r te). 

Dracophyllum  iNVOLUCRATDM  Broug.  et  Gris.  —  Sans  locaUlé  ni  numéro. 

D.  RAMOSUH  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  =  D.  amabile  Brong.  et  Gris.  — 
Mont  Mou  (478),  mont  Dzumac  (6o4  pro  parte),  pic  des  Sources  (9^7). 

D.  VERTICILLATUM  Lab.  —  Mont  Mou  (609). 

MoESA   Novo-cALEDONicA  Mez.  —   Païta,   sur   les   bords  du   Carignon 

(25l). 

Alyxia  disph^rocarpa  V.  Heurck  et  Miiil.  Arg.  —  Sainte-Marie,  près  de 
Nouméa  (32  5). 

Alstonia  plumosa  Lab.  — Caricouyé  (169,  275). 

A.  ViEiLLARDii  Y.  Hcurck  et  Miill.  Arg. —  Caricouyé,  mont  Mou  (2). 

Parsonsia  angustifolia  Baill.  —  Dombéa  (121). 


_  382  — 

P.  ESCULENTA  Paiich  cx  Baili.  —  Yahoué  (SSg). 

Sarcostemma  acstralis  R.  Br.  =  Gvnanchum  vimsenale  Forsl  non  L. — 
Route  de  l'Artillerie  à  Nouméa  (55,  289),  toit  du  château  de  la  reine 
Hortense,  île  des  Pins  (927),  ff  Mâ«. 

Suivant  Le  Rat,  on  donne  celle  plante  en  infusion  aux  enfants  nouveau- 
nés,  jusqu'à  l'âge  de  3  mois,  tous  les  jours,  alternant  avec  le  lait  de  la  mère. 
Au  Queensland,  suivant  F.-M  Bailey,  elle  est  considérée  comme  vénéneuse. 

Marsdenia  Billardieri  Dcne.  —  Monts  de  la  Caricouyé  (53). 
GoNvoLVDHJS  PARViFLORcs  Yahl.  —  Ile  des  Pins  (M'"°  Le  Rat,  108). 
*SoLANUM  ADRicDLATUM  Ait.  —  Base  du  mont  Mou  (4i4). 
Peut-être  introduit,  suivant  Panclier,  qui  l'avait  recueilli  sur  la  plage  au 
delà  du  mont  Dore. 

BoERHAAViA  REPENS  L.  —  Magenta  (46 1),  vallée  des  Colons,  près  de 
Nouméa  (55o). 

POLYGONDM  BARRATUM  L.   YallOué  (^l^). 

Grevillea  robusta  a.  Gunn.  in  R.  Br.  — Yahoué  (222),  introduit. 

Stenocarpus  umbellatus  Schltr.  —  Dombéa  (218),  chaîne  cenlrale 
(870),  Koniambo  (/i58). 

Breynia  disticha  Midi.  Arg. ,  var.  neo-caledonica  Miill.  Arg.  —  Ilot 
Maître  (2  84). 

Gleidion  Vieili-ardii  Baill.  —  Dombéa  (A 01). 

Diffère  de  la  description  du  Cleidion  Vieillardii  par  ses  feuilles  aiguës  à 
la  base  et  non  arrondies  ou  subauriculées,  mais  s'identifie  exactement  avec 
le  n"  671  de  Deplanehe,  déterminé  et  cité  comme  type  par  Bâillon  [Adaii- 
sonia,  11,  p.  220),  et  avec  les  n"  i5oo/i  et  i5oo8  de  Schlechter,  déter- 
minés avec  doute  par  Schlechter  comme  A.  daoxyloides  [Bot.  Lthvb., 
XXXIX,  p.  1/I9). 

MoRus  ALBA  L.  —  Ile  des  Pins  (128). 

Gasuarina  glauca  Sieb.  —  Garicouyé  (252). 

DioscoREA  ALATA  L.  —  Ile  dos  Pins  (M""'  Le  Rat,  97). 

Xerotes  Banksii  r.  Br.  forma  neo-caledonica  A.  Guillam  f.  nov.  — 
Mont  Mou  (286)  9  ;  mont  Dzumac  (66 1)  d*  et  fruit. 

Gette  plante  est  en  outre  abondamment  représentée  dans  l'herbier  du 
Muséum  par  les  échantdlons  suivants  :  Canala  (Vieillard,  1886),  mont 
Mi  (Balansa,  927),  entre  Ganala  et  Gouaoua  (Balansa,  22/j5),  baie  de 
Prony  (Balansa,  676),  sans  localité  (Pancher,  527). 

Bentham  {FI.  Austral.,  VII,  p.  97)  rapporte  complètement  cette  plante 


—  383  — 

au  Xerotes  Banhsii;  elle  en  diffère  cependant,  comme  j'ai  pu  m'en  con- 
vaincre en  la  comparant  à  l'échantillon  de  Banks  et  Solander,  par  l'inQo- 
rescence  femelle,  qui,  au  lieu  d'être  spiciforme  ou  presque,  est  en  panicule 
pyramidale ,  large  de  plus  de  i  k  centimètres  à  la  base. 

Trois  des  étamines  sont  attachées  au  milieu  des  segments  internes  du 
périanthe  et  ceux-ci  ne  sont  pas  connés  presque  jusqu'au  milieu  comme 
cela  a  lieu  chez  le  X.  Banksii  type. 

PoDOCARPus  MiNOR  Parlât.  —  Plaine  des  Lacs  (607,  751,  loAo). 


FouGEBES  d'Afrique  de  lHerbier  du  Muséum. 
Déterminatioiss  du  Prince  Bonaparte,  Membre  de  l'Institut. 

La  nomenclature  est  celle  adoptée  par  M.  Cari  Christensen ,  dans  son 
Index  Filicum,  Copenhague,  1906;  l'ordre  des  genres  et  des  espèces  est 
également  celui  de  cet  Index. 

Trichomanes. 

Trichomanes  rigiddm  Swartz. 

1»  Gabon,  récolte  de  1890-1891.  —  Leg.  M.  ThoUon,  sans  numéro. 

2°  Gabon,  FranceviUe,' juillet  1897.  —  Leg.  M.  Thollon,  n"  833. 

Cyathea. 

Cyathea  Camerooniana  Hooker. 

Côte  de  l'Ivoire,  région  intérieure  d'Assinie,  sans  date.  —  Leg.  Chaper, 
sans  numéro. 

Cyathea  Dregei  Kunze. 

Guinée  française,  Fouta-Djallon,  Labé,  avril  1905.  —  Leg.  Aug.  Che- 
valier, n°  i339/i. 

Dryopterîs. 

Dryopteris  Afra  Christ. 

.1°  Territoire  du  Haut-Oubangui,  sans  localité,  sans  date.  —  Leg.  Aug. 
Chevalier,  11°  5799. 

5"  Côte  de  l'Ivoire,  Bouroukou,  chemin  de  fer,  kilomètre  92  ;  du  20  dé- 
cembre 1906  au  20  janvier  1907.  —Leg.  Aug.  Chevalier,  n"  16703. 

Dryopteris  elata  Mettenius. 

1'  Côte  occidentale  d'Afrique,  Gabon,  i864.  —  Leg.  le  R.  P.  Dupar- 
quet,  sans  numéro. 


—   384  — 

g"  Congo  français,  Kitabi,  sans  date.  —  Leg.  M.  Henri  Lecomte,  sans 
numéro. 

3°  Congo  français,  Kakamoeka,  le  i4  octobre  1898.  —  Leg.  M.  Henri 
Lecomte,  sans  numéro. 

à"  Congo  français,  Kitabi,  novembre  1898.  — Leg.  M.  Henri  Lecomte, 
A.  65. 

Note  de  l'étiquette  :  rrGrande  Fougère  des  lieux  bumides^i. 

Dryopteris  NiGRiTiANA  C.  Ghi'istensen. 

Kamerun,  Bipinde,  grande  forêt,  1908.  —  Leg.  G.  Zenker,  n°  2668. 

Dryopteris  parasitica  0.  Kuntze. 

r  Guinée  française ,  Fouta-Djallon ,  avril  1910.  —  Leg.  H.  Pobéguin, 
n°  9257. 

2°  Gôtede  l'Ivoire,  Bouroukrou,  cbemin  de  fer,kiIomètre  92  ;  du  20  dé- 
cembre 1906  au  20  janvier  1907.  —  Leg.  Aug.  Cbevalier,  n""  16689  ^^ 
16908. 

Dryopteris  prote?}sa  G.  Ghristeusen.  1"'  groupe  déformes  de  VEcrhier 
R.  B. 

1°  Congo  français,  foret  du  Mayumbé,  juillet  1888.  —  Leg.  ToUon, 
n°  1162. 

2°  Congo  français ,  de  Kakamoeka  à  Kitabi,  le  3  novembre  1898.  — 
Leg.  M.  Henri  Lecomte,  sans  numéro. 

Dryopteris  protensa  G.  Cbristensen.  ,5"  groupe  déformes  de  rHcrbicr 
R.  B. 

1°  Côte  de  l'Ivoire,  Assinie,  sans  date.  —  Leg.  M.  Chaper,  sans  numéro. 
2°  Congo  français,  Kakamoeka.  le  20  octobre  1898.  —  Leg.  M.  Henri 
Lecomte,  sans  numéro. 

Dryopteris  securidiformis  C.  Cbristensen. 

Côte  de  l'Ivoire,  Assinie,  sans  date.  —  Leg.  M.  Cbaper,  sans  numéro. 

Dryopteris  striata  G.  Cbristensen. 

Guinée  française,  Kouria  et  environs:  1906.  —  Leg.  Caille,  11°  i5oi8. 

Dryopteris  Vogelii  C.  Cbristensen ,  var.  variarilis   llooker  pro  specie. 

1°  Côte  de  l'ivoire,  Assinie,  au  delà  de  la  lagune,  sans  date.  —  Leg. 
M.  Cbaper,  sans  numéro. 

2°  Côte  de  l'Ivoire,  région  intériem-e  d' Assinie,  sans  date.  —  Leg.  M.  Cba- 
per, sans  numéro. 

8°  Congo  français ,  environs  de  Brazzaville,  juin  i885.  — Leg.  M.  Tbol- 
lon,  n°  896. 


—  385  — 

Aspidiuiii. 

AspiDiuM  ciccTARiuM  Swai'tz  var.  coadunatum  Wallich  pro  specie. 

1°  Gabon,  sans  date.  —  Leg.  le  R.  P.  Duparquet,  sans  numéro. 

2°  Afrique  occidentale,  Ogooué,  avril  i883.  —  Leg.  M.  Thollon, 
n°  277. 

3"  Congo  français,  Kakamoeka,  le  i4  octobre  1898.  —  Leg.  M.  Henri 
Lecomte,  sans  numéro. 

h"  Congo  français,  Ogooué,  Dougila,  1894-1895.  —  Leg.  M^'  Leroy, 
n°8. 

AspiDiuM  spARSiFLORUM  Hooker. 

Afri(]ue  équatoriale,  Loango,  septembre  1888.  —  Leg.  M.  Thollon, 
n°  i3o5. 

Lieptocliîlus. 

Leptochilus  ACRosTicHOiDEs  C.  ChHstensen. 

Territoire  du  Haut-Oubanguientre  Ouaka  et  la  Yambéré,  le  20  octobre 
1902.  —  Leg.  Aug.  Chevalier,  11°  6786. 

Leptochilus  auriculatds  C.  Christensen. 

r  Guinée  française,  Kambalinga,  janvier-mai  1898.  — Leg.  M.  Paroisse, 
n"  20. 

2°  Guinée  française ,  janvier-mai  1898.  —  Leg.  Paroisse,  n"  28. 

3°  Congo  français,  Kakamoeka,  sans  date.  —  Leg.  M.  Henri  Lecomte, 
sans  numéro. 

k"  Congo  français,  189Û-1895.  —  Leg.  M^'  Leroy,  sans  numéro. 

La  fronde  stérile  manquant ,  la  détermination  ci-dessus  n'est  pas  certaine. 

Leptochilus  auriculatds  C.  Christensen,  var.  undulato-crenata  Hiero- 
nymus. 

Kamerun,  Bipinde,  grande  forêt,  190 4.  —  Leg.  G.  Zenker,  n°  2761. 

Leptochilus  fluviatilis  G.  Christensen. 

Afrique  occidentale,  entre  Njoke  et  Malende,  200  mètres;  sans  date.  — 
Leg.  R.  Schlechter,  n°  12876. 

Leptochilus  Heudelotii  C.  Christensen. 

Soudan,  Boufara  près  Banan;  le  4  mars  1899.  — Leg.  Aug.  Chevalier, 
n"  529. 

Oleandra. 

Oleandra  neriiformis  Cavanilles. 

Gabon,  sans  date.  —  Leg.  M.  Thollon,  11°  169. 


386 


Artliropteris. 

ArTIIROPTERIS  OBLITERATA  J.   Smitll. 

Côte  de  l'Ivoire ,  région  d'Assinie,  sans  date.  — Leg.  M.  Ghaper,  sans 
numéro. 

IVephrolepis. 

Nephrolepis  biserrata  Schott. 

Côte  occidentale  d'Afrique,  Gabon,  sans  date.  —  Leg.  le  R.  P.  Dupar- 
quet,  sans  numéro. 

Nephrolepis  cordifolia  Présl. 

1°  Guinée  française ,  lie  Tristao ,  iSgô.  —  Leg.  M.  Paroisse,  sans  nu- 
méro. 

2°  Côte  occidentale  d'Afrique,  Gabon,  plaine  de  Krurgo,  i86/i.  —  Leg. 
M.  Griffon  du  Bellay,  n"  822. 

3°  Afrique  équatoriale,  Fernand  Vaz,  Nyanga,  avril  1896.  —  Leg. 
M.  Henri  Lecomte ,  sans  numéro. 

Odoutosoria. 

Odontosoria  cHiNENSis  J.  Smith. 

Gabon,  Comba,  juin  1888.  —  Leg.  M.  Thollon,  n"  988. 

Cette  espèce  paraît  nouvelle  pour  le  Congo;  je  la  possède  de  San  Thomé 
sub  Davallia  tenuifolia  Swartz ,  Moller,  n"  1 2.  Elle  est  connue  depuis  long- 
temps déjà  à  Madagascar,  aux  îles  Comores  et  aux  îles  Mascareignes. 

Diplazium. 

DiPLAziuM  proliferum  Thouars. 

1°  Côte  de  l'Ivoire,  Assinie,  sans  date.  —  Leg.  M.  Chaper,  sans  numéro. 

2°  Gabon,  sans  date.  —  Leg.  M^'  Leroy,  sans  numéro. 

DiPLAziDM  siLVATicuM  Swartz ,  var.  Rousseaui  R.  Bonaparte. 

Côte  de  l'Ivoire,  région  intérieure  d'Assinie,  sans  date.  —  Leg.  M. Cha- 
per, sans  numéro. 

Aspleniuin. 

AsPLENiuM  CUNEATUM  Lamafck. 

Congo  français,  forêt  du  Mayumbé,  juillet  1888.  —  Leg.  M.  Thollon, 
sans  numéro. 

AsPLENIDM  DIMIDIATUM   Swarlz. 

1°  Afrique  occidentale,  Congo  et  Ogooué,  sans  date.  —  Leg.  M.  Thol- 
lon, n°  396. 


—  387  — 

9°  Afrique  occidentale,  Fernand  Vaz,  Nyanga,  avril  189 4.  —  Leg. 
M.  Henri  Lecorate,  sans  numéro. 

Note  de  l'étiquette  :  «Fougère  poussant  sur  les  arbres. a 

ASPLENIUM  FORMOSUM   Willd. 

Gabon,  de  Comba  à  Bouanga,  juin  1888.  —  Leg.  M.  Thollon,  sans 
numéro.  » 

AsPLENIUM  LUNULATDM  Swartz. 

Guinée  française,  Dafda,  sans  date.  —  Leg.  H.  Pobéguin,  n°  io56. 

AsPLENiDM  LDNDLATUM  Swavtz ,  var.  Barteri  Hooker  pro  specie. 

1"  Côte  de  l'Ivoire,  région  intérieure  d'Assinie,  terrain  rocheux,  sans 
date.  —  Leg,  M.  Ghaper,  sans  numéro. 

2°  Afrique  équatoriale,  Gabon,  sans  date.  —  Leg.  M.  Thollon,  sans 
numéro. 

3°  Afrique  équatoriale,  Gabon,  récolte  de  1890-1891.  — Leg.  M. Thol- 
lon ,  sans  numéro. 

AsPLENiUM  vARiABiLE  Hooker. 

Congo  français,  forêt  du  Mayumbé,  1888.  —  Leg.  M.  Thollon, 
n°  11 58. 

Pellaca. 

Pellaea  Goudotu  G.  Ghristensen ,  forme  à  pennes  inférieures  pennées. 

Congo  français,  forêt  du  Mayumbé,  rocher  sur  le  Kouilou,  1888.  — 
Leg.  M.  Thollon,  n'iSca. 

Adiantuiu. 

Adiantum  caudatum  L. 

Gabon,  sans  date.  —  Leg.  Thollon,  n°  1869. 

Adiantum  lunulatum  Burmann. 

Gabon,  Comba,  janvier  1891,  —  Leg.  M.  Thollon,  n°  ^099. 

Adiantum  lunulatum  Burmann  var.  pteropus  R.  Brown  pro  specie. 

r  Afrique  équatoriale , près  Bangui,  endroits  humides,  le  20  novembre 
1891.  —  Leg.  Dybowski,  n°  565. 

2°  Afrique  équatoriale,  Gabon,  novembre  1888.  —  Leg.  M.  Thollon, 
n"  i368. 

3"  Gabon,  Comba,  janvier  1891.  — Leg.  M.  Thollon,  n"  6099. 

Adiantum  tetraphyllum  Willd  var.  obtusa  Mettenius. 

1°  Dahomey,  Adja  Ouéré,  le  3  septembre  1900.  —  Leg.  M.  G.  Le  Testu , 
n°  37. 


—  388  —      ■ 

a"  Afrique  occidentale,  Congo  et  Ogooué,  sans  date.  —  Leg.  M.  Thol- 
lon,  n°  398. 

Pterîs. 

Pteris  atroviren's  Wiild  var.  Cervonii  R.  Bonaparte. 

1°  Afrique  occidentale,  mission  franco-libërienne ,  sans  localité,  sans 
date.  —  Leg.  lieutenant  Sapolin  et  sergent  Montceaux. 

2°  Côte  del'lvoire,  Assinie,  sans  date.  — Leg.  M.Chaper,  sans  numéro. 

Cette  variété  nouvelle  a  été  découverte  par  le  sergent  Cervoni,  de  la 
Mission  géodésique  et  forestière  de  la  Côte  de  l'Ivoire,  en  février-mars 

1909- 
Entre  la  forme  à  pennes  entières  et  la  forme   à  pennes  normalement 

lobées  on  trouve  tous  les  passages.  Il  existe  environ  80  de  ces  formes  de 
passage  dans  notre  herbier.  Une  de  ces  formes  a  été  décrite  par  le  D'  Christ 
de  Bâle,  sous  le  nom  de  Pleris  aelhlopica  Christ.  Les  spécimens  commu- 
niqués au  D'  Christ  avaient  été  récoltés  à  la  Côte  de  Tlvoire  par  M.  Auguste 
Chevalier  en  mai-juin  i9o5;  n"  i56o8  de  ses  collections. 

Pteris  atrovirens  Willd  var.  spinulifera  Schumacher. 
Gabon,  sans  date.  —  Leg.  le  R.  P.  Duparquet. 

Pteris  biaurita  L. 

Gabon,  sans  date.  —  Leg.  le  R.  P.  Duparquet. 

Pteris  quadrialrita  Retz. 

Guinée  française,  environs  de  Konaki-y.  —  Leg.  D'  Maclaud,  sans 
numéro. 

Loncliitis. 

LoNCHiTis  CuRRORi  Meltenius. 

r  Côte  de  rivoire,  Assinie,  sans  date.  — heg.  M.  Chaper,sans  numéro. 

2°  Afrique  équatoriale,  Osika  (Batéké)  dal  19.  6  al  28.  6  —  i883. 
Mission  Savorgnan  de  Brazza.  Plantes  recueillies  par  M.  Jacques  de  Brazza; 
n"  236. 

Pteridium. 

Pteridium  aquilinom  Kuhu  var.  lanuginosa  Hooker. 

Congo  français,  Kitabi ,  1898.  —  Leg.  H.  Lecomte,  n°  A.  11. 

t'ittaria. 

Vittaria  elongata  Swartz. 

Afrique  équatoriale,  Gabon,  ornementale.  —  Leg.  Griffon  du  Bellay, 
1863-1866,  n°  188. 

Herbier  de  l'Exposition  coloniale ,  Ministère  de  la  Marine. 


—  389  — 

La  colleclion,  donl  les  ëchaatillons  sont  accompagnes  d'étiquettes  pareilles 
à  celles  qui  se  trouvent  sur  les  feuilles  des  échantillons  ci-dessus ,  renferme 
un  assez  grand  nombre  de  spécimens  dont  les  provenances  indiquées  sur 
les  étiquettes  correspondantes  sont  absolument  fausses. 

Pol;  podium. 

POLYPODIUM  LYCOPODIOIDES  L. 

1°  Afrique  occidentale,  Ogooué,  i884.  —  Mission  P.  Savorgnan  de 
Brazza.  Plantes  recueillies  par  M.  Thollon. 

Celte  détermination  reste  un  peu  incertaine,  car  je  n'ai  pas  pu  distin- 
guer clairement  les  nervations  des  frondes  même  après  les  avoir  fait  blan- 
chir dans  l'eau  de  Labarraqiie. 

2°  Congo  français,  Fernand  Vaz,  sans  date.  —  Leg.  M.  H.  Lecomte, 
sans  numéro. 

PoLYPODIUM  PIIYMATODES  L. 

1°  Dahomey,  sans  date.  —  Leg.  M.  G.  Le  Testu,  69. 

Cette  part  se  compose  d'une  fronde  fertile  isolée  et  d'un  rhizome  portant 
deux  frondes  stériles ,  l'une  entière  et  l'autre  ayant  un  grand  lobe  de  chaque 
côté  de  la  base.  Ce  second  échantillon  montre  qu'il  n'y  a  pas  lieu,  comme 
l'ont  fait  certains  auteurs,  de  créer  une  variété  pour  les  spécimens  ne  por- 
tant que  des  frondes  entières.  Schkuhr,  tab.  17,  l'avait  déjà  montré  en 
figurant  un  rhizome  portant  une  fronde  entière  et  deux  frondes  divisées. 

2°  Gabon,  sans  date.  —  Leg.  M.  Griffon  du  Bellay,  n"  282. 

3"  Gabon,  1882.  —  Leg.  le  R.  P.  Klaine,  sans  numéro. 

4"  Loango,  septembre  1888.  —  Leg.  M.  Thollon,  n"  i3o6. 

5°  Afrique  équatoriale,  Ogooué,  1876.  —  Leg.  le  P.  Ménager,  mis- 
sionnaire apostolique. 

6°  Congo,  i885.  —  Mission  P.  Savorgnan  de  Brazza,  i885.  —  Leg. 
M.  Thollon,  n"  897. 

PoLYPODIUM    PUNCTATDM  Swarlz. 

r  Côte  de  l'Ivoire,  Assinie,  sans  date.—  Leg.  M.  Chaper,  sans  numéro. 
2"  Afrique  équatoriale,  Loango,  septembre  1888.  —  Leg.  M.  Thollon. 

Elaphoglosstini. 

Elaphoglossum  palustre  J.  Smith. 

1°  Côte  de  l'Ivoire,  gare  d'Agbo,  kilomètre  82  ,  le  3  janvier  1907.  — 
Leg.  Aug.  Chevalier,   n"  16612. 

2°  Afrique  équatoriale,  Gabon,  sans  date.  —  Leg.  M.  Thollon,  sans 
numéro. 


—  390  — 

Aerostichum. 

ACROSTICHUM  AUREDM  L. 

1"  Côte  occidentale  d'Afrique,  Gabon,  i86/j.  —  Leg.  le  R.  P.  Dupar- 
quet,  sans  numéro. 

2"  Gabon ,  sans  date.  —  Leg.  M.  ThoUon ,  sans  numéro. 

Ccratopterîs. 

Geratopteris  thalictroides  Brongniart. 

Afrique  occidentale,  Congo  et  Ogooué,  sans  date.  —  Mission  P.  Savor- 
gnan  de  Brazza.  Plantes  recueillies  par  M.  Tliollon,  n"  5i3. 

Cilciclienia. 

Gleichenia  linearis  Ciarke. 

1°  Gabon,  sans  date.  —  Leg.  Mgr.  Leroy,  sans  numéro. 

9"  Congo  français,  Ogooué,  1894-1898.  —  Leg.  M^^  Leroy,  sans 
numéro. 

Gleichenia  LiNEARis  Ciarke  var.  normalis  Mettenius. 

Congo  français.  Pays  des  Batékés,  1891.  —  Leg.  M.  Dybowski,  sans 
numéro. 

Lygodium. 

Lygodium  scai^dens  Swartz. 

1°  Afrique  occidendale,  Congo,  Port-Gaucin,  le  29  juin  i88i.  — 
Mission  P.  Savorgnan  de  Brazza.  Plantes  recueillies  par  M.  Jacques  de 
Brazza,  n°  288. 

9°  Congo  français,  Kratz,  sans  date.   —  Leg.  M.  H.  Lecomte,  sans 

numéro. 

Lygodium  smithianum  Presl. 

Afrique  occidentale,  Ogooué,  avril  i883.  —  Mission  P.  Savorgnan 
de  Brazza.  Plantes  recueillies  par  M.  Tholion,  n°  25/i. 

IMarattia» 

Marattia  fraxinea  Smith. 

1°  Côte  de  Plvoire,  Assinie,  sans  date.  —  Leg.  M.  Chaper,  sans 
numéro. 

2°  Congo  français,  au  bord  d'un  petit  ruisseau  atïluent  de  la  Tchissafo, 
ce  dernier  affluent  du  Kouilou,  sans  date.  —  Leg.  M.  Lecomte,  sans 
numéro. 

3"  Afrique  équatoriale ,  Ogooué ,  sans  date.  —  Leg.  M.  Tholion,  sans 
numéro. 


—  391  — 

Ophioglossiim. 

Ophioglossum  FiBROsi'M  Schumachei". 

i"  Soudan,  entre  Koundougou  et  Dendie,  le  8  juin  1899.  —  ^^S-  ^"S^- 
Chevalier,  n"  953. 

2°  Guinée  française,  Moussaïa,  sans  date.  —  Leg.  M.  Pobégiiiu, 
n"  1189. 

3"  Afrique  occidentale,  Brazzaville,  février  i885.  —  Leg.  M.  TlioUon. 
Mission  P.  SavorgnandeBrazza.  Plantes  recueillies  par  M.  ThoUon,  n"  299. 

Ol'HIOGLOSSDM  RETICULATUM  L. 

1°  Afrique  occidentale,  Congo  et  Ogooué,  sans  date.  —  Mission  P. 
Savorgnan  de  Brazza.  Plantes  recueillies  par  M.  ThoUon,  n"  2/17. 

2°  Gabon,  sans  date.  — Leg.  M.  Thollon,  sans  numéro. 

3°  Gabon,  Kringé,  1882.  Mission  P.  Savorgnan  de  Brazza.  Plantes 
recueillies  j>ar  M.  ïlioUon,  n"  It. 


Dosage  de  l  acide  fobmiqve,  de  l  aldéhyde  formiqve,  de  l  alcool 
mÉthylique,  lorsque  ces  trois  corps  sont  e\  quantités  très 
petites  dans  une  meme  solution, 

PAR  M.  Maurice  Nicloux. 

J'ai  indiqué  en  1897  ■''  un  procédé  de  dosage  de  l'acide  foi'mique,  de 
l'aldéhyde  forraique,  de  l'alcool  méthylique,  par  le  bichromate  de  potasse, 
en  faisant  cette  restriction  importante  que  ces  corps  doivent  être  seuls  dans 
les  solutions  à  analyser. 

C'est  là  un  inconvénient  de  la  méthode  ;  aussi  ai-je  pensé  que  dans  cer- 
tains cas  on  pourrait  indirectement,  par  des  mesures  appropriées,  déter- 
miner la  quantité  respective  de  corps  réducteurs,  ou  simplement  oxydables, 
contenus  dans  une  même  solution,  lorsque  la  réaction  donnée  parle  bichro- 
mate et  l'acide  sulfurique  constitue  pour  ces  corps  un  moyen  de  dosage. 

Voici  le  mode  opératoire  suivi  lorsqu'il  s'agit  d'un  mélange  d'acide  for- 
mique,  d'aldéhyde  formique,  d'alcool  méthylique. 

a.  Dosage  de  l'acide  formique. 

On  prend  5  centimètres  cubes  de  liquide  renfermant  ces  trois  corps; 
on  ajoute  1  centimètre  cube  d'une  solution  de  bichromate  de  potasse  à 

(')  Maurice  Niclodï,  Dosage  de  petites  quantités  d'alcool  méthylique,  d'aldé- 
hyde formique,  d'acide  formique  {Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  1897, 
p.  266;  Bulletin  de  la  Société  chimique  de  France,  1897,  3" série,  t. XVII,  p.  889). 


—  392  — 

90  grammes  par  litre  ''',  637  cenlimèlres  cubes  d'acide  sulfurique  pur 
bouilli;  on  chauffe  5  minutes,  on  attend  une  minute  :  la  réduction  a  lieu; 
si  la  solution  est  vert  bleu  très  près  du  bleu,  le  bichromate  est  en  quantité 
insuffisante;  si  la  solution  est  vert  jaunâtre  très  près  du  jaune,  le  bichromate 
est  en  excès;  on  répète  alois  la  réaction,  toujours  sur  5  centimètres  cubes, 
de  manière  à  obtenir  la  teinte  vert  jaunâtre  qui  caractérise  un  petit  excès 
de  bichromate.  On  suit,  en  un  mot,  la  technique,  aujourd'hui  classique, 
du  dosage  de  lalcool  élhylique. 

Soit  II  le  nombre  de  centimètres  cubes  de  bichromate  nécessaire;  ce 
nombre  ne  devra  pas,  autant  que  possible,  dépasser  -j  à  2  ce.  5,  car  au- 
dessus  de  ce  volume  les  différences  de  teinte  entre  le  vert-bleu  et  le  vert- 
jaune  sont  plus  difficiles  à  saisir. 

A  ko  ou  5o  centimètres  cubes  de  liquide  primitif  on  ajoute  quelques 
gouttes  de  potasse  ou  de  soude,  de  manière  à  rendre  la  solution  alcaline  : 
l'acide  formique  passe  à  l'état  de  formiate.  On  distille  les  6/5 ,  l'alcool  et 
l'aldéhyde  passent  seuls  à  la  distillation. 

Ou  ramène,  en  ajoutant  de  l'eau  distillée,  le  volume  du  distiilatum  au 
volume  primitif,  soit  do  ou  5o  centimètres  cubes. 

On  détermine  à  nouveau,  en  opérant  sur  5  centimètres  cubes,  la  quan- 
tité de  bichroQiate  nécessaire  pour  avoir  la  teinte  vert  jaunâlre  caractérisant 
le  petit  excès  de  ce  sel.  Soit  11'  le  nombre  de  centimètres  cubes  nécessaire. 
On  aura  évidemment  : 

Réduction  correspondant  à  l'acide  formique  :  n  —  n'. 

On  peut  vérifier  ce  chiffre  en  complétant  au  volume  primitif  le  formiate 
resté  dans  le  ballon.  En  opérant  sur  5  centimètres  cubes,  la  quanlilé  de 
bichromate  devra  être  égale  an—  n'. 

Or  la  solution  à  1 1  grammes  par  litre  de  bichromate  est  telle  que  1  centi- 
mètre cube  correspond  à  1  milligr.  d'acide  formique  par  centimètre  cube 
de  solution  à  doser  lorsqu'on  opère  sur  5  centimètres  cubes  de  cette  solu- 
tion. On  aura  donc,  puisqu'on  emploie  une  solution  à  20  granmies  par 

litre  au  lieu  de  1 1  : 

20. 
Acide  formique  en  milligr.  par  centimètre  cube  de  solution  =  »  —  n'  x  — 


1 1 


b.  Dosage  de  l'aldéhyde  formique  et  de  l'alcool  méthjlique. 

Le  liquide  distillé  renferme  l'aldéhyde  et  l'alcool. 

On  en  déterminera  les  proportions  en  s'appuyant  sur  les  considérations 
suivantes  : 

(')  Le  titre  de  la  solution  de  bichromale  importe  peu,  20  grammes  est  un 
maximum. 


—  393  — 

1°  On  peut  déterminer  facilement  la  quantité  de  bichromate  correspondant 
à  l'oxydation  du  mélange  :  alcool  +  aldéhijdc; 

'2'  On  peut  déterminer  exactement  (on  verra  ci-dessous  comment)  la 
quantité  d'acide  carbonique  produite  par  l'oxydation  du  mélange  :  alcool  +  aldé- 
hyde. 

Avec  ces  deux  données  on  peut  poser  deux  équalions  dont  on  tirera 
facilement  les  deux  inconnues  qui  seront  d'une  part  l'aldéhyde,  d'autre 
part  l'alcool  méthylique. 

1°  Détermination  de  la  quantité  de  bichromate  nécessaire  pour  oxyder  le  mélange 
alcool  +  aldéhyde.  —  Nous  venons  de  voir  qu'en  opérant  sur  5  centimètres  cubes 
de  la  solution  renfermant  alcool  et  aldéhyde,  il  faut  n  centimètres  cubes  d'une 
solution  de  bichromate  à  ao  grammes  par  litre;  il  y  a  alors  un  petit  excès  de  ce  sel 
(couleur  vert  jaunâtre).  Pour  avoir  la  quantité  de  bichromate  qui  correspond  à 
l'oxydation  totale  sans  excès  (couleur  verte),  l'expérience  prouve  qu'il  faut  : 

0  c.  c.  1  de  bichromate  en  moins  entre  i  et  a  centimètres  cubes  de  bichromate. 
0  c.  c.  o5  de  bichromate  au-dessous  de  i  centimètre  cube. 

La  quantité  de  bichromate  mise  en  jeu ,  que  je  désigne  par  b,  sera  donc  en  milli- 
grammes : 

è  =  (»i' —  o,i)  X  20       n'>i 

è  =  (n' —  o,o5)  X  20     n' <  1 

2°  Détermination  de  CO-  correspondant  à  l'oxydation  de  l'aldéhyde  plus  l'alcool. 
—  On  introduit  lo  centimètres  cubes  de  solution  (i5  ou  ao  si  les  solutions  sont 
plus  diluées  que  i  gramme  d'alcool  et  d'aldéhyde  par  litre)  dans  un  tube  à  essai 
de  petit  diamètre;  on  ajoute  la  quantité  de  bichromate  nécessaire  pour  avoir  la 
teinte  vert  jaunâtre  (a  n').  D'aulre  part,  dans  un  tube  de  75  centimètres  de  long, 
de  9  centim.  5  de  diamètre,  fermé  à  une  extrémité,  dont  j'ai  déjà  donné  la 
description  (Dosage  et  analyse  organique  simplifiée  de  très  petites  quantités  de 
glycérine  pure,  Société  de  biologie,  1908,  t.  LV,  p.  aai;  Bulletin  de  la  Société 
chimique,  1908,  3°  série,  t.  XXIX,  p.  a45),  on  place  10  à  i5  centimètres  cubes 
d'acide  sulfurique.  On  introduit  doucement  le  tube  à  essai  dans  le  tube  plus 
large  contenant  l'acide.  Le  tube  est  alors  fermé  par  la  petite  platine  en  verre 
rodée  et  on  fait  le  vide  en  mettant  le  tube  latéral  en  communication  soit  avec  la 
pompe  à  eau,  soit  avec  la  pompe  à  mercure  (il  n'est  pas  utile  que  le  vide  soit 
absolu).  La  vide  obtenu,  on  effectue  la  réaction  en  mélangeant  les  liquides,  et  on 
la  complète  par  l'immersion  de  la  partie  inférieure  du  tube  pendant  5  minutes 
dans  un  bain  d'huile  à  i5o'";  on  met  alors  le  tube  en  communication  avec  la 
pompe  à  mercure,  et  on  recueille  les  gaz.  On  détermine  facilement  la  quantité 

C  On  reconnaît  que  la  réaction  est  achevée  lorsque  la  teinte  vert  jaunâtre  du 
liquide  est  identique  à  celle  du  tube  à  essai  dans  lequel  on  a  fait  le  dosage, 
à  savoir  :  5  centimètres  cubes  de  solution,  n'  centimètres  cubes  de  bichromate  et 
acide  sulfurique. 

Mdséum.  —   XIX.  ii6 


—  39/i  — 

d'acide  carbonique  dégagée  par  une  simple  différence  de  lecture  avant  et  après 
l'introduction  d'un  morceau  de  potasse.  Le  volume  lu  est  divisé  par  2 ,  car  on  a 
opéré  sur  10  centimètres  cubes  et  le  résultat,  comme  on  le  verra  plus  bas,  doit 
être  rapporté  à  5  centimètres  cubes  ;  le  poids  a  d'acide  carbonique  qui  corres- 
pond à  ce  volume  V  est  en  milligrammes  : 

VX(H-/) 


c  = 


X  i,977''- 


(1  +af)X  760 
V,  volume  en  centimèlres  cubes  à  la  pression  H  —/et  à  la  tempéralure  t. 

Mise  en  équation.  —  Les  réactions  : 

CH'OH  +  Gr^O'K^  +  kSO'W  =  SO^K^  +  (SO^)'Cr^  +  CO^  +  6H^0 
3HC0H  +  QCr^O'K^  +  8S0^H^  =  sSO^K^  +  9  (SO^)^Gr  +  3C0^  +  1  iH^O 

montrent  que  : 

Sa  milligrammes  d'alcool  méthylique  demandent  pour  s'oxyder  99^  mil- 
ligrammes de  bichromate, 

et  que  : 

3o  milligrammes  d'aldéhyde  demandent  pour  s'oxyder  1 96  milligrammes 
de  bichromate , 

Et  donnent  respectivement  44  milligrammes  d'acide  carbonique. 

Soit  a;  la  quantité  d'alcool,  y  la  quantité  d'aldéhyde;  on  pose  facilement 
les  deux  équations  : 

,   .  sgia:       19GJ/ 

^  ^  32  ao 

(b,  quantité   de  bichromate  exprimée  en  milligrammes  pour  oxyder 
5  centimètres  cubes  de  la  solution.) 

Ulix      U!ixj 
0^)  17  + "3^ 


a. 


{a,  quantité  d'acide  carbonique  exprimée  en  milligrammes  obtenue  en 
oxydant  5  centimètres  cubes  de  la  solution.) 

On  en  tire  : 

(0  ^  = 53^ 

et 

15(1670  —  226) 

('')  y^ — r^P — • 

Ces  valeurs  de  x  et  de  y  donneront  en  milligrammes  l'alcool  et  l'aldé- 
hyde contenus  dans  5  centimètres  cubes  de  solution,  ce  qui  résout  le  pro- 
blème posé. 


—  395  — 

Vérification  expérimentale  de  cette  méthode.  —  On  vérifie  d'abord  sur  des 
solutions  étendues  d'alcool  méthylique  (i/a  à  i  gramme  par  litre)  et 
d'aldéhyde  '''  de  teneur  équivalente,  que  l'acide  carbonique  produit  est  aux 
erreurs  d'expérience  près  (mesure  du  volume  au  i/ao  de  centimètre  cube 
près)  la  quantité  d'acide  carbonique  théoriquement  prévue,  puis  on  mé- 
lange ces  solutions  rn  proportion  déterminée.  Voici  quelques  résultats  : 

1°  Alcool.  —  Pour  5  centimètres  cubes  d'une  solution  d'alcool  méthy- 
lique il  faut  -2  ce.  3  (a  ce.  k  donnent  une  teinte  vert  jaunâtre  caractéri- 
sant l'excès)  d'une  solution  de  bichromate  à  20  grammes  par  litre,  soit 
/i6  milUgrammes  correspondant  à 

— —. —  —  5  milligrammes  d'alcool  méthylique. 

D'autre  part ,  on  a  : 

CO"  pour  1  0  centimètres  cubes  :  7  c  c.  1, 
soit  : 

pour  5  centimètres  cubes  :  3  c.  c.  55 , 

dont  le  poids  est,  toute  correction  faite  (H  — 768,  <  — 4,/=6m.  1), 
de  6  milligr.  94. 

Or  on  a  : 

CO^  théorique  pour  5  miiligr.  d'alcool  méthylique  :  —7^ —  6°""^""  88. 

Ce  résultat  est  tout  à  fait  satisfaisant. 

2°  Aldchijde.  —  Pour  5  centimètres  cubes  d'une  solution  d'aldéhyde,  il 
faut  2  c.  c.  1  d'une  solution  de  bichromate  à  20  grammes  par  litre,  soit 
4  2  milligrammes  correspondant  à 

V. —  =6  milligr.  43  d'aldéhyde. 

D'autre  part,  l'expérience  donne  : 

GO^  pour  5  centimètres  cubes  =  4  c.  c.  8 , 

dont   le  poids  est,   toute   correction  faite  (H  =  763,  t  =  h,  y"=6,i), 
de  9  milligr.  3i. 

Or  on  a  : 

CO^  théorique  pour  6  milligr.  43  d'aldéhyde  : =  9  milligr.  43. 

Ce  résultat  est  de  même  très  satisfaisant. 

'''  Obtenue  par  décomposition  sèche  du  trioxyméthylène. 


—  396  — 

3°  Mélange  :  alcool  +  aldéhyde.  —  On  prépare  un  mélange  à  volumes 
égaux  des  solutions  précédentes;  la  solution  renferme  donc  par  centimètre 
cube  : 

o  miliigr.  5oo  d'alcool  mélhylique,  soit,  pour  5  centimètres   cubes  ^ 

2  milligr.  5  ; 

o  milligr.  6A3  d'aldébyde  formique,  soit,  pour  5  centimètres  cubes, 

3  milligr.  2 1 . 

On  détermine  pour  5  centimètres  cubes  la  quantité  h  de  bichromate  né- 
cessaire pour  oxyder  le  mélange  et  la  quantité  a  de  GO'^  produite  ;  on  trouve  : 

«  =  8  milligr.  1 8 ,    h=  kk  milligrammes. 

Transportant  ces  valeurs  de  a  et  de  h  dans  les  formules  (i)  et  (s)  don- 
nant les  quantités  a-  d'alcool  métbylique,  ?/ d'aldéhyde  formique ,  on  trouve 
pour  5  centimètres  cubes  : 

Alcool  mélhylique 2  milligr.  66 

Aldéhyde  formique 3  milligr.  26 

au  lieu  des  chiffres  théoriques: 

Alcool  mélhylique 2  milligr.  5 

Aldéhyde  formique 3  milligr.  21 

Ce  résultat  est  loul  à  fait  satisfaisant. 

Nous  pouvons  donc  conclure  de  ce  travail  qu'il  est  possible,  en  suivant 
la  technic[ue  relativement  simple  qui  vient  d'être  décrite ,  de  doser  simulta- 
nément, dans  une  même  .'iolution.  de  très  petites  quantités  d'acide  for- 
mique ,  d'aldéhyde  formique ,  d'alcool  mélhylique. 


Sur  l'alcool  mÉtbyliqve  contenu  dans  les  feuilles, 
PAR  M.  Maurice  Nicloux. 

C'est  le  Professeur  Maqoenne  qui  le  premier '''  a  signalé  la  présence  de 
l'alcool  méthylifjue  dans  les  parties  vertes  des  plantes.  En  distillant  des 
feuilles  fraîches  de  fusain,  d'ortie,  de  lierre,  de  maïs,  il  a  pu  obtenir  et 
caractériser  (point  d'ébullition,  transformation  en  iodure  de  méthyle  et 
dosage  de  l'iode  dans  ce  dernier)  l'alcool  mélhylique  dans  les  produits  de 

'■'  L.  Maqoenne  ,  Sur  la  présence  de  i'alcool  méthylique  dans  les  plantes  vertes 
[Comptes  rendus,  i885,t.  GI,p.  1067). 


—  397  — 

distillation;  la  quantité  de  cet  alcool  est  de  o  gr.  lo  à  o  gr.  3o  par  kilo- 
gramme de  plantes  fraîches. 

Ces  recherches  ont  un  très  grand  intérêt;  en  elTet,  tous  les  physiolo- 
gistes admettent  avec  Baeyer  que  l'aldéhyde  formi([ue  —  le  plus  simple 
des  hydrates  de  carbone  —  est  le  premier  produit  qui  résulte  de  la  dé- 
composition de  l'acide  cai'bonique  par  les  plantes  à  chlorophylle  d'après 
l'équation  : 

GO'- +  H'O  ==  GH'O  +  0^ 

il  est  donc  de  première  importance  de  pouvoir  démontrer  expérimentale- 
ment la  présence  dans  le  parenchyme  des  feuilles  soit  de  l'aldéhyde  for- 
mique,  soit  des  dérivés  immédiats  résultant  ou  de  son  oxydation  (acide 
formique)  ou  de  sa  réduction  (alcool  méthylique). 

Or,  si  la  présence  de  ces  deux  dernières  substances  a  été  établie,  il  n'a 
pas  élé  possible  jusqu'ici  de  déceler  celle  de  l'aldéhyde  formique  sinon  en 
proportion  tout  à  fait  infinitésimale,  comme  cela  résulte  des  travaux  de 
T.  CuRTius  et  H.  Franzen  ''',  qui  en  ont  trouvé  o  gr.  00086  par  kilogramme 
de  feuilles. 

Bien  plus,  en  étudiant  l'action  de  l'aldéliyde  formique  sur  les  plantes 
vertes,  Grafe  '^'  a  signalé  l'action  toxique  de  ce  composé  etBoKORNV  '^'  a  vu 
que  l'assimilation,  caractérisée  par  une  formation  d'amidon,  ne  pouvait 
avoir  lieu  qu'en  présence  de  solutions  extrêmement  diluées  à  1/100,000 
d'aldéhyde  formique. 

l-ln  possession  de  la  méthode  qui  permet  de  doser  simultanément  l'alcool 
méthylique  et  l'aldéhyde  formique,  et  qui  fait  l'objet  de  la  précédente  note , 
j'ai  repris  à  mou  tour  l'étude  de  cette  question.  Je  désirais  voir  s'il  ne  me 
serait  pas  possible  par  voie  analytique,  grâce  aux  procédés  très  sensibles 
que  j'allais  mettre  en  œuvre,  de  déceler  l'aldéhyde  formicpie. 

Mes  expériences ,  très  simples ,  ont  été  conduites  de  la  façon  suivante  : 
3o  à  5o  grammes  de  feuilles  de  liei-re  ou  de  fusain  sont  broyées  avec 
trois  fois  leur  poids  de  sable  lin  calciné  et  leur  poids  d'eau.  On  distille  dans 
le  vide  de  la  pompe  à  mercure  en  employant  une  technique  imaginée  par 


")  Th.  CunTius  und  ft.  Franzen,  Das  Voikommcn  von  Formaldeliyd  in  der 
Pflanzen  (Benchie  der  deutschen  chemischen  Gesellschaft ,  1919,  t.  XLV,  p.  1715- 
i7>8). 

<^'  V.  Grafe,  Die  biocheniische  Seite  der  Kohiensàure- Assimilation  durch  die 
griine  Pflanze  {Bwchemisclie  Zeilschrift,  1911,  t.  XXXII,  p.  ii/i-139). 

(^)  Th.  BoKORNY,  Eniahruufj  von  grùnen  Pflanzen  mit  Formaldchyd  und  for- 
maldehydabspaltenden  SubsiAmea  {Diochemische  Zeitschrift ,  1911,  t.  XXXVI, 
p.  83-97). 


—  398  — 

Gbéhant^''.  Le  liquide  de  distillation  est  alors  soumis  aux  diiïérentes  ma- 
nipulations que  j'ai  indique'es,  à  savoir  :  i°  détermination  de  la  quantité  de 
bichi-omate  nécessaire  à  l'oxydation  des  substances  que  ce  liquide  contient; 
2°  détermination  de  la  quantité  d'acide  carbonique  produite  dans  cette 
oxydation. 

Voici  les  résultats  de  quelques  expériences,  qui,  on  le  verra,  concordent 
toutes  entre  elles  : 

Expérience  I.  —  5o  grammes  de  feuilles  de  lierre  sont  broyées  avec 
i5o  grammes  de  sable  et  5o  grammes  d'eau.Le  mortier  lavé  avec  30  centimètres 
cubes.  Le  tout  est  distillé;  on  recueille  56  centimètres  cubes  de  distillât. 

On  détermine  d'abord  sur  5  centimètres  cubes,  d'après  le  mode  opératoire  in- 
diqué dans  la  note  précédente ,  page  898 ,  la  quantité  b  de  bichromate  nécessaire  à 
l'oxydation.  On  trouve  : 

Bichromate  à  9  gr.  5  par  litre  :  1  c.  c.  5  (^), 

soit 

J  =  1,5  X  9  milligr.  5  =  li  milligr.  25. 

On  détermine  ensuite  sur  1 5  centimètres  cubes  la  quantité  d'acide  carbonique 
produite  ;  on  trouve 

V  =  3  ce.  2  dont  le  poids  est  :  6  milligr.  19. 

On  on  déduit  pour  5  centimètres  cubes  la  quantité  d'acide  carbonique  : 

0  =  2  milligr.  o63. 

Pour  obtenir  la  quantité  x  d'alcnol  ?«e7/iî///g«e,  appliquons  la  formule  (voir 
page  39/1): 

1 6  (  1 1 6  —  i  9«  ) 

X  = ^ —  ; 

539 

on  trouve 

a:  =  1  milligr.  65o. 

Pour  avoir  la  quantité  y  d'aldéhyde  fonnique ,  appliquons  la  formule  : 

10  {ili']a  —  92i) 
^^  I^  ' 

on  trouve 

y  z=z  —  o  milligr.  1  Û3. 

(')  On  trouvera  la  représentation  de  l'appareil  dans  l'exposé  de  litres  de  ce  sa- 
vant. Nestor  Gréhant,  Titres  et  travaux  scientifiques ,  t  vol.  in-S",  ii5  pages, 
1900,  F.  Alcan,  éditeur,  Paris.  Le  dessin  est  figuré  page  55. 

'^'  11  avait  fallu  1  c.  c.  6  pour  obtenir  la  teinte  vert  jaunâtre. 


—  399  — 

Discutons  ces  résultats  : 

En  ce  qui  concerne  raicool  méthylique ,  nous  voyons  que  à  i  milligr.  65  pour 
5  centimètres  cubes  correspond  pour  le  volume  entier  du  distillât,  56  centimètres 
cubes,  une  quantilé d'alcool  méihylique  qui  est  de  i,65  X  56  :  5=  i8  milligr.  It , 
soit  pour  1,000  grammes  de  feuilles  0,01 8, A  X  i,ooo  :  5o  =  ogr.  368. 

En  ce  qui  concerne  Taldéhyde  formique,  nous  trouvons  une  valeur  négative,  ce 
qui  est  sans  signification;  mais  comme  cette  valeur  est  très  faible,  nous  pouvons 
conclure  cependant  que  le  liquide  ne  doit  pas  renfermer  d'aldéhyde  formique  et 
j'ajoute  :  cette  valeur  négative  élant  le  fait  d'une  quantité  insuffisante  d'acide 
carbonique  dégagée  par  l'oxydation,  nous  pouvons  peut-être  en  inférer  qu'à  côté  de 
l'alcool  méthylique  se  trouve  une  autre  substance  en  très  faible  proportion,  il  est 
vrai,  qui  consomme  de  l'oxygène  (bichromate)  sans  produire  d'acide  carbonique; 
or  c'est  justement  le  cas  de  l'alcool  éthylique,  qui  accompagne  peut-être  à  l'état  de 
traces  l'alcool  méihylique. 

Il  est  en  outre  très  intéressant  de  constater  que  si  d'emblée  nous  considérons 
le  liquide  distillé  comme  renfermant  de  l'alcool  méthylique  seul,  sa  quantité  dé- 
duite de  la  quantité  de  bichromate  employée  est  de  : 

Alcool  méthylique  par  kilogramme  de  feuille  :  o  gr.  36  (^'. 

Quant  à  l'acide  carbonique  produit,  on  a  : 

GO^  théorique  pour  1 5  centimètres  cubes  du  distillât 
(considéré  comme  ne  renfermant  que  CH'OH 
seul) 6  milligr.  /Î9 

CO^  troxivé 6  milUgr.   19 

ce  qui,  à  très  peu  de  chose  près,  nous  indique  que  nous  avons  affaire  à  de  l'alcool 
méihylique  seul. 

Expérience  II.  —  Même  expérience  sur  37  grammes  de  feuilles  de  fusain  :  les 
résultats  sont  absolunipnt  identiques  à  ceux  de  l'expérience  I;la  quantité  d'alcool 
méthylique  est  simplement  plus  élevée  et  correspond  à  0  gr.  A5  d'alcool  par  kilo- 
gramme de  feuilles. 

Expérience  III.  —  Même  expérience  sur  ho  grammes  de  feuilles  de  fusain;  la 
quantité  d'alcool  correspond  à  0  gr.  96  d'alcool  par  kilogramme  de  feuilles. 

Si,  comme  précédemment,  on  considère  le  liquide  distillé  comme  de  l'alcool  mé- 
thylique seul,  on  a  : 

CO^  théorique  correspondant  à  l'oxydation  de  20  cen- 
timètres cubes  du  distillât 5  milligr.  97 

GO-  trouvé 5  miUigr.  63 

ces  résultats  sont  tout  à  fait  comparables  à  ceux  des  expériences  I  et  II. 

'*'  Au  lieu  de  0  gr.  368  donné  par  le  calcul  précédent. 


—  AOO  — 

Que  conclure  de  ces  exjiéi'iences  ? 

Elles  démontrent  que  l'alcool  niéthylique  existe  dans  les  feuilles  alors 
<]ue  la  présence  de  l'aldéhyde  loiinique  paraît  tout  au  moins  probléma- 
tique''\ 

Elles  confirment  donc  purement  et  simplement  les  travaux  antérieurs 
et  je  ne  les  aurais  vraisemblablement  pas  publiées  si  elles  ne  m'avaient  sug- 
géré une  hypollièse  qui,  sans  être  aussi  séduisante  que  celle  de  Baeyer,  en 
ce  qui  concerne  la  formation  des  hydrates  de  carbone  par  polymérisation  de 
l'aldéliyde  formique,  expliquerait  au  moins  la  formation  de  Talcool  niéthy- 
lique dont  on  a  reconnu  la  présence  conslante  dans  les  organes  verts  des 
plantes.  Elle  consisterait  à  admettre  une  décomposition  de  l'acide  carbonique 
selon  l'équation 

GO'  +  aH'O  =  CH'OH  +  0\ 

A  la  vérité,  celte  équation  indique  pour  la  valeur  du  coelFicient  chloro- 
phyllien une  valeur  supérieure  à  l'unité  et  c'est  justement  ce  qu'avaient 
montré  les  travaux  antérieurs'^'  à  ceux  de  L.  Maquenne  et  E.  Demoussy'^'. 
Mais  il  résulte  des  dernières  et  importantes  recherches  de  ces  auteurs  que 
ce  coefficient  ne  dépasse  que  de  très  peu  l'unité,  atteignant  rarement  i.i, 
et  on  peut  dès  lors  se  poser  les  questions  suivantes  :  cette  équation  ne 
représente-t-elle  qu'une  réaction  très  limitée,  ou  bien  l'aldéhyde  formique 
donne-t-elle ,  ultérieurement  ou  contempoi-ainement,  pour  une  partie,  de 
l'alcool  métliylicpie  par  un  processus  d'oxydation? 

Quoiqu'il  en  soit,  l'hypothèse  représentée  par  l'équation  écrite  plus 
haut,  méritait,  je  crois,  d'être  signalée;  elle  serait  l'origine  de  discussions 
ou,  mieux,  de  nouvelles  expériences  qu'elle  aurait  rempli  son  but. 

(')  Je  me  hâte  d'ajouter  que  cette  conclusion  n'infirme  en  rien  tes  résultats 
des  intéressants  travaux  de  Curtius  et  Franzon  (/oc.  cil.)\  ces  auteurs,  opérant  sur 
plusieurs  centaines  de  Icilogrammes  de  feuilles,  ont  trouvé,  comme  il  a  été  dit 
plus  liaut,  une  quantité  très  petite  d'aldéhyde  formique  correspondant  à 
0  gr.  00086  par  kilogramme  de  leuiiles;  cette  trace,  tout  n;:turellement,  ne 
pouvait  être  décelée  dans  mes  analyses. 

(^)  Consuller  W.  Pfeffer,  Pluisiotonie  végétale  ,  traduit  de  l'allemand  par  Jean 
FniEDEL.  2  vol.  in-S"  de  900  el  687  pages,  1908,  Steinheil,  éditeur,  Paris. 

'^'  L.  Maquenne  et  E.  Demoussy,  Sur  la  valeur  des  coefTicienls  chlorophylliens 
et  leurs  rapports  avec  les  quotients  respiratoires  réels.  [Comptes  rendus,  1918, 
t.  CLVI,  p.  5oG). 


hO\   — 


Sur  une  HÉMOGnÉGARINE  NOUVELLE, 
HyEMOGREGARLNA    PeRRIERI,  PARASITE  DE  LaCHESIS  NeUWIDII, 

PAR  M™"  PhISALIX. 

L'examen  du  sang  a  porté  sur  trois  de  ces  Vipères  (syn.  Bothrops  Neu- 
ividii  Wagl.)  récemment  arrivées  de  Butantan  (Brésil).  Une  seule  de  ces 
\'i[)ères,  morte  peu  de  jours  après  sou  arrivée,  et  dont  les  organes  ont  été 
étudiés,  était  parasitée,  mais  à  un  degré  très  faible,  correspondant  à  la  fin 
de  rinfection  hémogrégarinienne. 

Le  sujet  présentait  au  niveau  du  cou  une  plaie  ancienne  recouverte  d'une 
croûte;  et  au-dessous  de  celle-ci,  un  clapier  séro-purulent  qui  contenait  le 
parasite  dans  quelques  rares  globules. 

H  n'existait  pas  de  parasites  cutanés;  par  contre  le  tube  digestif  conte- 
nait de  longs  Némalodes  dont  les  frottis  après  broyage  n'ont  montré  aucune 
forme  d'Hémogrégai-ine. 

Les  frottis  du  sang  et  des  organes  (poumon,  foie,  rate,  rein)  renfer- 
maient un  bacille  en  cliaînettes  à  l'état  pur;  ceux  du  sang  et  de  la  sérosité 
de  la  plaie  cutanée  contenaient  en  outre  une  Hémogrégarine  eiidoglobu- 
iaire,  dont  il  n'exislait  aucune  forme  libre. 

FORMES  ENDOGLOBULAIRES. 

Petites  formes.  —  Dans  quelques  globules,  on  trouve  des  corps  ovoïdes, 
nuclées  (|ui  ont  de  -y  à  8  fi  suivant  leur  plus  grande  longueur,  et  3  à  A  de  large. 

Leur  nuyau  se  teint  en  bleu  sombre  par  le  Giemsa  et  leur  protoplasme  ne 
prend  que  très  peu  le  colorant. 

Ces  éléments  représenlent  vraisemblablement  de  jeunes  formes  du  parasite 
(fig-  ^)- 

Grandes  formes.  —  Elles  ont  la  forme  d'un  boudin  arrondi  aux  deux  extré- 
mités, l'une  de  ces  dernières  étant  toutefois  plus  mince  que  l'autre.  Leur  grand 
axe  est  dirigé  suivant  le  plus  grand  diamètre  de  l'hématie,  légèrement  incurvé 
sur  le  noyau  de  cette  dernière.  Elles  ont  Je  17  à  20  f*  de  long  sur  2  f^  5  à  5  fi 
de  large  (fig.  It).  Dans  les  formes  qui  atteignent  5  fx  de  large,  on  dislingue  une 
capsule  séparant  le  parasite  du  noyau  et  du  slroma  globulaire. 

Les  hématies  parasitées  ntleignent  22  fx  5  de  long,  leurs  dimensions  normales 
étant  de  17  ft  5  de  long  sur  10  de  large. 

Dans  quelques  globules,  on  trouve  en  outre  une  ou  deux  masses  accolées,  cir- 
culaires de  7  fi  5  de  diamètre  total.  La  portion  centrale  arrondie  se  colore  for- 
tement en  bleu  azuré  par  le  Giemsa  comme  les  noyaux  du  parasite,  tandis  que 
le  poiM-lour  reste  incolore.  Peut-être  sont-ce  des  formes  jeunes  vues  par  une 
extrémité;  la  rareté  des  parasites  ne  nous  permet  pas  d'être  fixés. 


hO'2  — 


Mais  les  globules  sanguins  étaient  cux-ménies  très  rares  et  pour  la  plupart 
altérés;  leurs  débris,  à  tous  les  degrés  de  désintégration  ,  étaient  disséminés  dans 
le  plasma. 


Fig. 


Formes  endoglobulaires  de  l'Hémogrégarine 
de  Lachrsis  NeiimiiUi. 


1.   Hématie  normale.  —    2.    Forme  jeune  du  parasite.   —    3.    Deux  parasites  accolés 
et  vus  par  une  de  leurs  extrémités.  —  il  et  5.  Formes  adultes  endoglobulaires. 

Cette  Hémogrégarine ,  autant  qu'on  peut  la  connaître  par  ses  rares 
formes,  est  diffëi-ente  de  celles  observe'es  dans  les  autres  espèces  de  Vipères 
du  genre  Lachesis;  nous  n'avons  rien  trouvé  dans  la  littérature  du  sujet 
qui  se  l'apporte  à  son  existence  chez  le  Lachesis  Neuwidii,  car  Lutz  (  1  )  n'a 
pas  spécifié  les  Bothrops  divers  chez  lesquels  il  a  signalé  des  Hémogré- 
garines. 

Jusqu'à  présent,  sur  la  quarantaine  d'espèces  du  genre  Lachesis,  on  ne 
les  a  trouvées  que  dans  les  quatre  suivantes  : 

Chez  Lachesis  gramineus  [Bothrops  viridis),  où  Siniond  (6)  en  a  signalé 
la  présence  sans  la  décrire; 

Chez  Lachesis  lanceolatus,  où  Sambon  et  Seligmann  (h)  ont  trouvé  les 
formes  adultes  décrites  sous  le  nom  à'Hœmogregarina  Plimmeri,  auxquelles 
j'ai  ajouté  les  formes  de  multiphcation  endogène  (3). 

Chez  Lachesis  mutus,  infectée  par  Rœmogregarina  Seligmann  Sambon  (5). 

Chez  Lachesis  alternalus,  infectée  par  Uœmogregarina  Boulei  Phisalix  et 
Laveran(2),  dont  j'ai  donné  les  formes  de  multiplication  endogène  (7); 

Enfin  chez  Lachesis  Neuwidii ,  dont  nous  dédions  l'espèce  nouvelle  à  M,  le 
Directeur  du  Muséum ,  espèce  pour  laquelle  nous  proposons  le  nom  d'Hœmo- 
gregarina  Perrieri. 

Bibliographie. 

(1)  1901.  Lhtz,  Ueber  die  Drepanidium  der  Schlangen  [Centralb.  f.  Bakt., 
Abth.  1.). 

(9)  1913.  M.  Phisalix  et  A.  Laveban,  Sur  une  Hémogrégarine  nouvelle  de 
Lachesis  alcernalus  [Bull,  de  la  Soc.  de  Palli.  exotique,  t.  VI,  n"  5). 

(3)  1913.  M"""  Phisalix,  Sur  une  Hémogrégarine  de  Lachesis  lanceolatus  cl  ses 
formes  de  multiplication  endogène  (C.  R.  Soc.  de  BioL,  t.  LXXIV, 
p.  1286). 


—  A03  — 

(II)   1907.  Sambon  et  Seligmann,  The  Hemo{frogarines  of  tlie  Snakes  {Trans.  of 
the  Palhol.  Soc.  oJ'London,  t.  58,  p.  3 10). 

(5)  1908.   Sambon,  H;cmogregarlnes  and  «Parasitologyr»  [Journ.  Trop.  Med.  Hijg. 

London,  vol.  II,  p.  111). 

(6)  1901.  P.-L.  SiMOND,  Contribulion  à   rétude   des  Hémalozoaires  endoglobu- 

laires  des  Reptiles  (Ann.  de  l'Iiist.  Past.,  t.  i5,  p.  819). 

(7)  1918.  M"""   Pbisalix,    Formes    de    multiplication   à^Hœmogregarina  Roulei 

chez  Lachesis  ullenmius. 

Liste  des  espîîces  examinées  au  point  de  vue  parasitologique 

DEPUIS  LE   MOIS  d'oCTOBRE    I912  JUSQi'au   MOIS  DE  JUIN   IQlS. 

Protoptercs  AMPHiBius  Sch. ,  9  sujcts  noH  infectés. 

Baudroies,  2  sujets  non  infectés. 

Uromastyx  ACANTH1NEUS  Gpay ,  1  sujet  non  infecté. 

Varanus  GRisEus,  var.  arenarius  D.um.  et  BIb.,  1  sujet  non  infecté. 

Gecko  verticillatls  Laur,  1  sujet  non  infecté. 

Lacerta  ocellata    Gray,    8/8    sujets    infectés   par    Htemogregarina  curvirosins 
Billet. 

Lacerta  viridis  Gray,  2/8  sujets  infectés  par  H.  Lacertœ  Lav.  et  Petlit. 

Caïman  palpebrosus  (=  Alligator  palpebbosds  Cuv.),  non  infecté. 

Python  regius  Dum.  et  Bib. ,  1/1  sujet  infecté. 

PïTUON  SERAI  Gray,  2/a  sujets  infectés  par  H.  Sehai  Lav.  et  Petlit. 

Python  molurus  Gray,  2/2  sujets  infectés  par  H.  Pococki  Sambon. 

Eryx  conicus  Dum.  et  Bib.,  2  sujets  sur  21  infectés  par  H.  Canlliei  Sambon. 

Tropidonotcs  NATRix  Boic ,  1  sujet  sur  60  infectés. 

Tropidonotcs  viPERiNus  Boie ,  20  non  infectés. 

Coluber  l-evis  Lac,  20  non  infectés. 

Zamenis  viRiDiFLivus  Dum.  et  Bib.,  ik  non  infectés. 

Zamenis  diadema  Giint. ,  1  sujet  non  infecté. 

Zamenis  hippocrepis  Gunth. ,  3  sujets  non  infectés. 

G^LOPELTis  MONSPEssuLANA  Hemi.,  8  HOU  iufectés. 

Coluber  iEscuLAPii  Lacep.,  i  non  infecté. 

Naja  haje  Merr. ,  i  non  infecté. 

Lachesis  lanceolatus  Boul. ,  i/3  sujets,  infecté  par  H.  Plimmeri, 


—  àOà  — 

Lachesis  alternatus  Boul.,  2/3  infectés  par  H.  Roulei  (espèce  nouvelle). 
Lachesis  Neuwidii  Boul,  i/3  infecté  par  H.  Pcrvieri  (espèce  nouvelle). 
Cbotalus  terrificus  Cope,  3  sujels  non  infectés. 
Daboïa  Rdssellii   Gray,  a  non  infectés. 
ViPERA  Aspis  Laur,    182  non  infectés. 

[Laboratoire  d'Her2)étologie  du  Muséum.) 


Sur  une  HÉmogrÉgari:^e 
DE  Lachesis  lanceolatus  et  ses  formes  de  multiplication  ejvdoce.ve, 

PAR  M"''  Marie  Phisalix. 

Sur  deu\  exemplaires  de  ces  grosses  Vipcridœ  :  Lachesis  lanceolalus 
(=  Trigoiwcephnlus  lanceolaim  Oppel),  arrivés  du  Serpentiirium  de  Bu- 
tanlan  (Brésil)  et  examinés  au  moment  de  leur  entrée  à  la  Ménagerie  du 
Muséutn ,  un  seul  présentait  des  Hémogrégarines  dans  le  sang.  La  Vipère 
non  parasitée  vit  encore  actutUement;  cjuant  à  l'autre,  une  femelle  pesant 
gSo  grammes  et  mesurant  1  m.  35  de  long,  elle  est  morte  quelques  jours 
après  son  arrivée.  L'autopsie  faite  aussitôt  montrait  les  ovaires  gonflés  par 
de  gros  oeufs  (  19  pour  les  deux)  renfermant  des  embryons  longs  de  i5  à 
18  centimètres. 

Il  n'existait  aucun  parasite  culané;  mais  dans  le  tissu  conjonctifpériviscé- 
ral  se  trouvaient  enclavées  des  hirves  de  Vers  parasites,  formant  un  abon- 
dant semis,  tandis  qu'un  grand  Nématode  incolore,  long  de  i5  centimètres 
était  inclus  dans  le  tissu  conjonctif  péristomacal ,  et  qu'une  autre  espèce 
de  petit  Nématode  pigmenté  pullulait  à  l'intérieur  de  l'intestin. 

Le  broyage  des  larves  et  des  Vers  n'a  d'ailleurs  fourni  aucune  forme  que 
l'on  puisse  rapporter  à  un  parasite  du  sang. 

La  plupart  des  viscères  présentaient  des  lésions  hémorragiques,  notam- 
ment sous  la  capsule  du  foie,  et  dans  le  tissu  conjonctif  périviscérai. 

Sambon  et  Seligmann  (  1  ) ,  ont  signalé  et  figuré ,  chez  une  Vipère  de  la 
même  espèce,  les  formes  endoglobulaires  et  les  formes  adultes  libres  d'une 
Héinogrégarine  qu'ils  ont  appelée  Hœmogregavina  PUmmeri.  Ils  n'ont 
aperçu  aucune  forme  de  multiplication;  mais  par  les  dimensions  et  les 
caractères  du  parasite,  il  y  a  tout  lieu  d'admettre  que  celle  qu'hébergeait 
notre  sujet  est  la  même  qui  se  multiplierait  par  kystes  comme  nous  l'avons 
vu  chez  le  Serpent  lui-même.  Piimmer  (2)  a  également  retrouvé  la  forme 
adulte  libre  chez  un  spécimen  du  Jardin  zoologique  de  Londres. 


—  /i05  — 


1°  Formes  endoglobulaires. 

Les  formes  les  plus  petites  que  nous  ayons  rencontrées  correspondent  au  stade 
moyen  du  développement,  car  elles  mesurent  de  lo  à  ii  f^  9  5  de  long  sur  2  ft  5 
de  large  et  présentent  déjà  l'aspect  et  les  caractères  de  colorabllité  des  formes 
plus  âgées.  Elles  sont  légèrement  incurvées  sur  le  noyau  de  l'hématie.  Leur 
karyosome  est  ovale  et  central;  leur  protoplasme  finement  granuleux  (fig:  9). 

Les  grandes  formes  sont  plus  nombreuses  :  elle  se  présentent  comme  des 
vermicides  arrondis  à  l'une  de  leurs  extrémités,  elFdés  et  recourbés  à  l'autre. 


Fig.  1  à  1 1. 


Différentes  formes  de  l'Hémogrégarine 
de  Lachesis  lanceolaius. 


1.  Hématie  normale.  —  a  et  3.  Formes  moyennes  endogfobufaires.  —  U ,  5,  6. 
Grandes  formes  endnglobulairps.  —  7.  Fléinatie  contenant  trois  parasites  à  divers  degrés 
de  développement.  —  8,9.  Grandes  formes  libres.  —  10.  Très  jeune  iiyste  contenant 
deux  Hémogrégarines.  —  11.  Jeune  liysle  au  moment  où  s'efTectue  ia  multiplication  des 
noyaux.  (Grossissement:  1.190  D  environ.) 

La  longueur  de  ces  parasites  supposés  déployés  est  de  16  ;*,  leur  laigeur 
moyenne  de  a  f*  5. 

Dans  la  moitié  cjui  correspond  à  l'extrémité  elTdée  se  trouve  un  karyosome 
arrondi  formé  par  un  réseau  chromatique. 

Par  le  Giemsa,  il  se  colore  en  violet,  et  le  protoplasma,  sans  inclusions,  se 
teinte  en  bleu  azur. 

L'Hémogrégarine  peut  occuper  toutes  les  positions  par  rapport  au  noyau  de 
l'hématie,  noyau  qui  se  trouve  presque  toujours  décentré  et  rejeté  soit  vers  un 
bord  soit  vers  une  extrémité,  suivant  l'orientation  du  parasite  (fig.  3 ,  A  et  5). 

Celui-ci  est  fréquemment  roployé  en  U  à  branches  inégales;  une  capsule 
incolore  le  maintient  dans  cette  position,  formant  une  sorte  de  logette  dont  il 


—  Zi06  — 

n'occupe  pas  toute  la  cavité  (fij^;.  6  et  7).  Sous  cotte  forme  recourbée  le  parasite  a 
6  ft  de  large. 

La  plupart  des  hématies  n'abritent  qu'un  seul  parasite;  mais  dans  plusieurs 
globules  des  frottis  du  foie,  nous  en  avons  trouvé  deux  et  trois  au  plus,  à  des 
degrés  divers  de  développement  (fig.  7). 

Dans  ce  dernier  cas,  l'hématie  est  légèrement  hypertrophiée;  mais  le  plus 
souvent,  elle  conserve  ses  dimensions  normales  de  20  à  92  pt  de  long  sur  10  de 
large. 

Les  frottis  du  foie  montrent  des  éléments  pigmentés,  arrondis,  pourvus  d'un 
noyau,  et  mesurant  en  moyenne  de  30  à  22  (*  de  diamètre;  dans  aucun  il  n'exis- 
tait d'Hémogrégarine. 

2"  Formes  libres. 

Ce  sont  toutes  des  formes  adulles  mises  en  liberté  par  leur  évasion  de  l'intérieur 
des  hématies.  Elles  ont  la  forme  de  vermicules  légèrement  arc^ués,  arrondis  à  une 
extrémité,  amincis  et  recourbés  à  l'autre.  Los  unes  sont  encore  encapsulées,  les 
autres  nues;  mais  dans  les  frottis  du  foie  elles  se  montrent  toujours  aréolées  d'un 
liséré  incolore  dû  à  la  rétraction  de  leur  protoplasme. 

Le  karyosome  se  trouve  apparemment  décentré  dans  la  portion  amincie  et 
recourbée  du  parasite. 

Dépouillées  de  leur  capsule  et  déployées,  les  formes  libres  mesurent  16  (*  2  5  de 
long  sur  2  fi  5  de  large  dans  la  région  médiane  (fig.  8  et  9). 

Parle  Giemsa,  le  karyosome  se  colore  en  violet,  le  protopiusma  en  bleu  clair. 

3°  Kystes  de  multiplication. 

11  n'en  existe  (jue  d'une  espèce  dans  le  sujet  examiné;  et  encore  ne  se  ren- 
contrent-ils qu'en  petit  nombre  dans  le  foie.  Ces  kystes  sont  aux  premiers  stades 
de  leur  formation;  ils  sont  ovoïdes  et  mesurent  2  5  (x  de  long  sur  10  fi  de  large. 

Dans  la  figure  1 0 ,  qui  correspond  au  stade  le  plus  jeune ,  il  existe  deux  Hémogre- 
garines  reconnaissables  à  leur  forme  et  à  leurs  réactions  colorantes;  mais  ce  doit 
être  là  une  exception,  car  généralement  on  ne  rencontre  qu'un  seul  parasite 
enkysté. 

Le  karyosome  est  gonflé  en  un  amas  de  granulations  réunies  par  des  filaments 
chromatiques;  le  protoplasme  est  également  augmenté  de  volume;  l'un  et  l'autre 
sont  moins  colorables  qu'avant  enkystement,  mais  se  détachent  néanmoins  très 
nettement  dans  le  kyste  incolore  dont  on  ne  distingue  pas  encore  la  membrane. 

Nous  avons  également  trouvé  des  kystes  à  un  stade  plus  avancé  (fig.  1 1  ).  Les 
kystes  ont  toujours  les  mêmes  dimensions;  mais  le  contenu  est  difl'érent  :  il  est 
formé  par  une  masse  granuleuse  remplissant  toute  la  cavité  kystique,  et  dans  cette 
masse  se  distinguent  2  à  Zi  noyaux.  Par  le  Giemsa,  ces  noyaux  se  colorent  en 
violet,  la  masse  granuleuse  en  bleu  azur.  La  membrane  du  kyste,  épaisse  et  à 
double  contour,  reste  incolore. 

Nous  avons  enfin  trouvé  des  kystes  mûrs,  de  3o  (jl  de  long  sur  20  f*  de  large, 
contenant  deux  macromérozoites  disposés  en  sens  inverse  suivant  la  plus  grande 
longueur  du  kyste.  Ces  mérozoïtes  mesurent  20  f*  de  long  et  possèdent  un  petit 
noyau  rond  de  2  ft  5  de  diamètre  qui  fixe  fortement  les  colorants. 


—  /i07  — 

Celte  forme  du  kyste  est  si  rare  dans  les  frottis  qu'il  faut  examiner  plusieurs 
lames  avant  d'en  rencontrer  un;  c'est  pourquoi  il  nous  avait  d'abord  échappé  et 
ne  se  trouve  pas  représenté  sur  les  flgures  ci-jointes. 

(Laboratoire  d'Herpétologie  du  Muséum.) 

Bibliographie. 

(  1  )  Sambon  and  Seligmann,  The  Hemogregarines  of  the  Snakes  (  Trans.  ofihe  Path. 
Soc.  of  Loiulon,  1907). 

(9)  PtiMMiîn,  Report  ou   deatlis  which  occured  in  the  Zoological  Gardon  during 
1912  [Proceed.  Zool.  Suc.  of  London,  1912). 


SOMMAIRE. 

Pages, 
Actes  administratifs.  —  Admission  à  ia  retraite  de  M.  le  D"'  Edmond  Bonnet. 
—  Nomination  du  Sergent-télégraphiste  Girard  comme  Correspon- 
dant du  Muséum.  —  Délégation  de  M.  le  D'  Lapicque  et  de  M.  le 
D'  Anthony  comme  Représentants  du  Muséum  au  XllP  Congrès  inter- 
national de  Médecine.  —  Attribution  d'indemnités  sur  les  fonds  des 
Voyageurs-naturalistes  à  M.  Magnier-Serand,  Maître  de  phare,  et  à 
M.  de  Boury.  —  Compte  rendu  de  l'Assemblée  générale  de  la  Société 
des  Amis  du  Muséum,  tenue,  le  5  juin  1918,  sous  la  Présidence  de 
S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco  :  Discours  de  M.  Edmond  Perrier, 
Directeur  du  Muséum;  Rapport  de  M.  Hua,  Secrétaire  général  ;  Attri- 
bution de  gratifications  aux  Employés  du  Muséum-,  Rapport  de 
M.  P.-V.  Masson  sur  la  situation  financière;  Allocution  de  S.  A.  S.  le 
Prince  de  Monaco;  Conférence  de  M.  le  Lieutenant  de  vaisseau 
Bourée 3i3  à  826 

Présentation  d'un  ouvrage  par  M.  Menegaux 826 

Communications  : 

Gustave  Regelsperger.  Note  sur  une  tête  de  Tasmanien  recueillie  par  l'Ex- 
pédition de  la  Favorite,  en  i83i,  et  dessinée  par  A.  de  Sainson. 
[Pi.  XUl.] 327 

A.  Menegaux  et  R.  Didier.  Etude  d'une  collection  d'Oiseaux  montés  et  en 

peau  faite  par  M.  et  M"''  Paul  Comby  au  Yunnan 829 

D"^  R.  Didier  et  A.  Bondarel.  Etude  d'une  collection  d'Oiseaux  du  Dahomey 

faite  par  M.  Vaterlot 332 

J.  KiJNCKEL  d'Herculais.  Collections  recueillies  par  M.  Ch.  Alluaud  dans 
l'Afrique  orientale  anglaise  et  dans  l'Afrique  orientale  allemande  : 
au  Kilimandjaro  (1908-190/»)  :  Coléoptères  Cétoniines 889 

Eug.    BouLLET.    Description  d'une  Amauris  nouvelle    (Lépid.   Danaidee). 

[PI.  VI  bis.] f 342 

Ed.  Lamy.  Note  sur  les  espèces  rangées  par  Lamarck  dans  son  genre  Lu- 

traria 3Zi3 

L.  Germain.  Contributions  à  la  Faune  malacologique  de  l'Afrique  Equato- 
riale  : 

XXXIX.  Un  nouveau  genre  d'Hdicidœ  de  l'Est  africain 8^9 

XL.  Mollusques  de  l'Afrique  Équatoriale  communiqués  par  M.  le 

Colonel  Lucien  Fourneau.  [Fig.] 358 

A.  Bavay.  Sables  coquilliers  recueillis  par  M.  P.  Serre  à  Bahia  (Brésil).  — 

MargineUa  nouvelles.  [  Figs.  ] 858    • 

Paul  Pallarï.  Description  de  quelques  Mollusques  terrestres  nouveaux  du 

Sud  du  Maroc , 36o 

(  Voir  la  suite  à  la  page  U  de  la  couverture.  ) 


Achille  Salée.  Sur  quelques  Polypiers  carbonifériens  du  Muséum  d'Histoire 

naturelle  de  Paris.  [Figs  et  pi.  XIV  à  XVI.] 365 

A.  GniLLAUMiN.   Contribution  à  la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie  : 
^'XVI.     Planles  de  l'Herbier  dendrologique  de  l'Exposition  de  1889.  .  .      876 
'XVII.    Plantes  recueillies  par  M.  et  M°"  Le  Rat  de  1900  à  1910 879 

Prince  R.  Bonaparte.  Fougères  d'Afrique  de  l'Herbier  du  Muséum 383 

Maurice  Nicloux.  Dosage  de  l'acide  foi  «nique,  de  l'aldéhyde  formique,  de 
l'alcool  méthylique,  lorsque  ces  trois  corps  sont  en  quantités  très 
petites  dans  une  même  solution Sgi 

—  Sur  l'alcool  méthylique  contenu  dans  les  feuilles 896 

M""  Phisalu.  Sur  une  Hémogrégarine  nouvelle,  Hœmo^regarina  Perrieri, 

parasite  de  Lachesis  Neuwidii.  [Figs.] ^01 

—  Sur  une  Hémogrégarine  de  Lachesis  lajiceolatus  et  ses  formes  de  multi- 

plication endogène ^oa 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


RÉUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 


ANNEE   1913 


N°   7 


PARIS 

IMPRIMERIE  NATIONALE 


MDCCCGXIIl 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  vouloir  bien  se  rappeler  que 
l'étendue  des  notes  insérées  dans  le  Bulletin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulletin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
chés des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  que  leurs  manuscrits. 


SOCIETE 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


I.  But  et  composition  de  la  Société. 

Article  premier. 

L'Association  dite  Société  des  Amis  du  Muséum  "national  d'Histoire  natu- 
relle, fondée  en  1 907,  a  pour  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cet  établissement,  d'enricbir  ses  collections,  ménageries,  laboratoires, 
serres,  jai-dins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientifiques  et 
renseignement  qui  s'y  rattachent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

Article  3. 

L'Association  se  compose  de  Membres  titulaires,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs ,  qui  doivent  être  agréés  par  le  Conseil  d'administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  laul  payer  une  cotisation  annuelle  d'au 
moins  10  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
fixe  de  i5o  francs. 

Pour  être  Membre  donateur,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
5oo  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  francs  par  au. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
ou  des  objets,  meubles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs'''. 

''î  S'adresser  pour  les  versements  à  M.  Pierre  Masson,  trésorier  de  l'Association, 
130,  bouievard  Saint-Germain.  . 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE. 


ANNÉE    1913.  —  N"  7. 

-$)«8»o- 


U3'    RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSEUM. 

26  NOVEMBRE  1913. 


PRÉSIDENCE   DE   M.  STANISLAS   MEUNIER, 

ASSESSEUR    DU    DinECTEUR. 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  donne  connaissance  des  faits  suivants  qui  sont 
relatifs  à  divers  services  du  Muséum  : 

M.  Gain  (Louis),  délégué  dans  les  fonctions  de  Préparateur 
de  la  Chaire  d'Anatomie  comparée  du  Muséum,  a  été  nommé 
Préparateur  de  cette  Chaire  à  dater  du  i"'  août  1918  (Arrêté  mi- 
nistériel du  18  juillet  1913); 

M.  Berland  (Lucien),  délégué  dans  les  fonctions  de  Préparateur 
de  la  Chaire  d'Entomologie  du  Muséum,  a  ctc  nommé  Prépa- 
rateur de  cette  Chaire,  à  dater  du  i"août  1918  (Arrêté  ministériel 
du  18  juillet  1918); 

M.  Behagnon,  délégué  dans  l'emploi  de  Chef  de  carré,  faisant 
fonctions  de  Sous-chef  des  serres  au  Muséum,  a  e'té  nommé  titulaire 
de  son  emploi,  à  dater  du  1"  octobre  1918  (Arrêté  ministériel  du 
1  o  octobre  1918); 

M.  Thévenin,  Assistant  de  Paléontologie  au  Muse'um,  a  été  nommé, 
pourTannée  scolaire  1918-1916,  Maître  de  conférences  de  Géo- 

MUSKUM.  XIX.  37 


—  /ilO  — 

iogie  et  de  Paléontologie  à  la  Faculté  des  sciences  de  l'Université  de 
Paris.  M.  Thévenin  a  cessé  ses  fonctions  au  Muséum  le  i"'  no- 
vembre (Arrêté  ministériel  du  18  octobre  1918); 

La  démission  de  M.  Botcazo,  délégué  dans  les  fondions  de 
Préparateur  de  la  Chaire  de  Pathologie  comparée  au  Muséum,  a 
été  acceptée  (Décision  ministérielle  du  17  octobre  igiS); 

La  démission  de  M,  Despax,  Préparateur  de  la  Chaire  d'Herpé- 
lologie,  donnée  pour  raison  de  santé,  a  été  acceptée  à  dater  du 
1"  décembre  1918  (Arrêté  ministériel  du  22  novembre  iQiS); 

Des  Bourses  de  i,5oo  francs  ont  été  allouées  aux  étudiants  ci- 
après  dénommés  pour  Tannée  scolaire  1913-191/1  (Arrêté  minis- 
tériel du  1 8  novembre  1918)  : 

Doctoral  (5"  année). 

MM.  Delpiiy  (.leau-Désiré-Léon-Élie),  Licencié  es  sciences; 

DoLLFUs  (Ferdinand-Philippe-Robert),  Licencié  es  sciences; 
Lenoir  (Maurice-Louis-Joseph),  Licencié  es  siences. 

Doctoral  [1'^  année). 

M"'  Dehorke  (Lucienne-Gabrielle-Adélaïde),  Licenciée  es  sciences; 
MM.  Obré  (Albert-Florent-Joseph),  Licencié  es  sciences; 
Petetin  (Jean-Joseph-Jules-Marie),  Licencié  es  sciences. 

Bourse  de  voyage  [2"  année). 
M.  Ollivier  (Gaston-Marie),  Professeur  d'École  normale. 

Ont  été  nommés  Stagiaires  près  le  Muséum  pour  l'année  scolaire 
1918-191/1  (Arrêté  ministériel  du  18  novembre  1918)  : 

MM.  Cardot  (Léon-Amédée-Louis-Henry),  Docteur  es  sciences; 
Mirande  (Robert-Jean-Germain),  Licencié  es  sciences,  Ingé- 
nieur agronome. 

M.  LE  Président  annonce  la  mort  de  l'Explorateur  et  Voyageur 
naturaliste  Chaffanjon,  et  témoigne  de  tous  les  regrets  qu'inspire  la 
disparition  d'un  des  plus  zélés  coopérateurs  du  Muséum;  il  donne 


—  AH   — 

la  parole  à  M.  le  Professeur  H.  Lecomte,  qui  donne  lecture  de  la 
notice  ne'crologique  ci-jointe. 

Jean  Ciiaffanjon, 
Voyageur  naturaliste  {i85â-igiS), 

PAR  M.  Henri  Lecomte, 

Le  voyageur  Jean  Cliaffanjoa  naquit  à  Aruas  (Rhône)  le  7  septem- 
bre 1854.  De  famille  peu  fortune'e,  il  ne  put  faire  dans  son  pays  d'ori- 
gine que  des  études  |)riraaires,  qu'il  com|)léta  par  un  séjour  de  trois  ans 
(1873-1876)  à  l'École  normale  primaire  de  Villefranclie.  A  la  sortie  de 
cette  dernière  école  il  fut  envoyé  comme  Instituteur  adjoint  à  Tarare 
(Rhône). 

Mais  il  abandonnait  bientôt  ce  |)oste  de  début  pour  suivre  les  cours  de 
la  Faculté  des  sciences  de  Lyon.  Il  devenait  ensuite  Aide-naturaliste  au 
Muséum  de  la  ville  et  Préparateur  du  cours  d'Anthropologie  à  la  Faculté. 

Il  était  alors  désigné  pour  enseigner  les  sciences  naturelles  à  la  Marti- 
nique. Mais  il  obtenait  bientôt  (9/1  mai  188 4)  une  mission  du  Ministère 
de  l'Instruction  publique  à  l'effet  d'explorer  le  bassin  de  i'Oréuoque  et 
d'étudier  l'histoire  naturelle  de  cette  région. 

Il  devait  remonter  le  cours  du  fleuve,  en  faire  la  description  géogra- 
phique, étudier  les  mœurs  et  les  habitudes  des  peuplades  indieimes  vivant 
sur  ses  bords,  ainsi  que  la  flore  et  la  faune  de  la  région. 

L'ambition  du  jeune  voyageur  allait  [)lus  loin  que  les  termes  des  instruc- 
tions ministérielles.  Il  rêvait  de  découvrir  les  sources  encore  inconnues  de 
rOrénoque,  et  c'est  avec  un  enthousiasme  non  dissimulé  que,  le  2-2  no- 
vembre i88i4,  il  s'embarquait  à  la  Martinique  sur  le  steamer  La  Fayette  a 
destination  de  La  Guayra  et  Trinidad,  dans  le  but  de  prendre  passage  sur 
le  Bolivar  pour  remonter  i'Oréuoque. 

Malheureusement  il  arrivait  a|)rès  le  départ  de  ce  bateau  et  il  se  serait 
trouvé  immobilisé  à  la  Trinidad  jusqu'au  prochain  départ  du  Bolivar  s'il 
n'avait  heureusement  trouvé  l'occasion  de  s'embarquer  sur  un  yacht  appar- 
tenant à  une  compagnie  commerciale  qui  partait  de  Port  d'Espagne  le 
9  janvier  i885.  Trois  jours  après  il  se  trouvait  à  l'embouchure  du  Cano 
Rico  chez  les  (îuaraunos,  dont  il  étudiait  rapidement  les  mœurs.  A  Barrancas 
il  était  rejoint  |)ar  le  Bolivar,  et  c'est  à  bord  de  ce  dernier  qu'il  remontait 
jusqu'à  Ciudad  BoUvar  (9  janvier).  Avec  une  embarcation,  que  voulut 
bien  lui  prêter  le  général  Bermudez  Grau,  il  s'engageait  à  la  lin  de  janvier 
sur  l'Orocopiche. 

En  réalité  Chaffanjon  accomplit  trois  missions  en  Amérique,  la  première 
dans  I'Oréuoque  proprement  dit,  la  seconde  (1886-1887)  ^^^"^  ^^  l^^"*- 

27. 


—  an  — 

Orénoque  et  au  Rio  Megro,  cl  la  dernière  enfin  (1890)  en  Guyane,  an 
Ve'nézuéla  et  en  Colombie. 

Pendant  le  cours  de  ces  missions  successives,  il  recueillit  de  nombreux 
matériaux  d'bistoire  naturelle  et  il  fit  parvenir  au  service  de  Botanique  du 
Muséum  plusieurs  lots  de  plantes  '''  : 

27  septembre  1886,  ii5  plantes  de  i'Orénoque; 

3  avril  1887,  /i36  plantes  de  rOrénoque; 

ih  mars  1888,  54  plantes  de  TOrénoque. 

Profondément  frappé  dans  ses  affections  les  plus  intimes  par  la  mort  de 
sa  femme  et  de  ses  enfants  qui  lui  furent  ravis  par  la  fièvre  jaune,  il  revint 
en  France  en  1891. 

En  189^,  Ghâffanjon  obtenait  du  Ministère  de  l'Instruction  publique*'' 
une  mission  scientifique  à  l'effet  de  parcourir  l'Asie  de  l'Ouest  à  l'Est ,  de 
la  mer  Caspienne  à  Vladivostock,  et  il  se  mettait  en  route  au  mois  d'octobre 
avec  M.  Henri  Mangini  fils*''  et  M.  Gay.  Partis  de  Marseille,  les  voyageurs 
passaient  par  Constanlinople,  allaient  par  mer  à  Batoum,  se  rendaient 
à  Tiflis  et  à  Bakou,  où  ils  s'embarquaient  sur  la  mer  Caspienne  pour 
Ozoun  Ada,  tête  de  ligne  du  chemin  de  fer  transcaspien,  puis  [lassaient  à 
Askhabad ,  Baïram-Ali ,  s'arrêtaient  près  des  ruines  de  Merv,  traversaient 
Boukhara  et  arrivaient  à  Samarkand. 

Dans  cette  première  partie  de  leur  trajet  les  voyageurs  avaient  l'occasion 
de  recueillir  de  nombreux  objets  etbnograpliiques. 

De  Samarkand  les  voyageurs  se  remlaient  à  Tacbkent  (avril  1890), 
traversaient  les  grandes  steppes  duTurkestan,  puis  le  district  de  Pichpeck 
et  la  vallée  de  Tcbou. 

L'expédition  escaladait  l'Altaï  par  le  chemin  des  porlem-s,  s'avançait 
sur  les  plateaux  dont  l'altitude  n'est  pas  moins  de  3,ooo  mètres  et  fran- 
chissait les  contreforts  du  Talgar  dans  la  chaîne  de  l'Altaï,  à  une  altitude  de 
3,307  mètres.  Elle  remontait  ensuite  à  Vernoïé  et  atteignait  Kouldja  le 
90  juillet  1 89.5.  Du  Saïram  Nor  (9,190m.)  l'expédition  a  recueilli  un  herbier 
assez  important  et  i-assemblé  une  belle  collection  de  Bouquetins  et  de  Mou- 
flons. Après  le  passage  de  la  chaîne  de  Tarbagataï  les  voyageurs  arrivaient 
dans  les  déserts  de  Bouloun  Tokoï,  sur  la  rive  gauche  de  l'irlich  Noir,  où  ils 
faisaient  une  ample  moisson  de  plantes  désertiques;  ils  franchissaient  en- 
suite, au  milieu  de  mille  difficultés,  le  massif  principal  de  l'Altaï  (commen- 
cement de  septembre),  arrivaient  à  Kobdo,  région  habitée  par  des  Kirghiz 


(•)  Ainsi  qu'au  service  de  rEntomologie  :  i883  et  i88i,  Crustacés,  Arach- 
nides et  Insectes  de  la  Martinique;  1887,  Arachnides  et  Insectes  de  divers  ordres 
des  rives  de  TOrénocjue. 

('^)  Voir  CuAFFANJON,  Rapport  .sur  une  Mission  scicnlifique  dans  l'Asie  centrale 
et  la  Sibérie  [Nouv.  Arch.  des  Miss,  scwnhf.,  t.  IX). 

'''  Les  frais  du  voyage  étaient  couverts  par  M.  H.  Mangini  père. 


—  dl3  — 

et  des  Mongols  (Kalniouks),  contouruaient  au  Nord  les  lacs  Ikhara  Nor  et 
Dourga  Nor,  passaient  à  Ouliassoiitaï,  traversaient  plusieurs  fois  la  Selenga 
et  ses  affluents  et  arrivaient  à  Ourga  d'où  ils  se  dirigeaient  vers  le  Nord 
pour  atteindre  Irkoutsk  sur  les  bords  du  lac  Baïkal,  où  ils  se  proposaient 
d'hiverner. 

Le  7  avril  1896,  l'expédition  quittait  Irkoutsk,  traversait  le  Baïkal  et 
regagnait  Ourga  au  Nord  du  de'sert  de  Gobi  et,  en  suivant  à  peu  près  le 
cours  du  Keroulen,  alfluent  de  l'Amour,  se  rendait  à  Khaïlar  sur  la  rivière 
du  même  nom,  où  elle  eut  l'occasion  de  faire  des  récoltes  botaniques 
aBsez  importantes.  Puis,  parla  chaîne  du  grand  Khingan,  qui  traverse  la 
Mandchourie  du  Nord,  elle  se  rendit  à  Tsitsikar,  ville  entourée  actuellement 
encoi'e  d'une  muraille  extérieure  de  terre  et  d'une  muraille  de  briques  et 
qui  est  la  capitale  de  l'une  des  trois  provinces  de  la  Mandchourie. 

Celui  qui  écrit  ces  lignes  a  eu  lui-même  l'occasion  de  traverser  cette 
région,  de  Khaïlar  à  Tsitsikar,  par  le  Transsibérien,  et  il  a  pu  se  rendre 
compte,  au  moins  approximativement,  des  dilïicidtés  de  toutes  sortes  qu'ont 
j)u  avoir  à  vaincre  des  voyageurs  réduits  à  leurs  propres  ressources  et 
marchant  par  étapes. 

De  Tsitsikar  l'expédition  se  dirigeait  vers  le  Nord,  j)assait  i  Mergen 
(20  juillet),  à  Aïgoun  sur  le  fleuve  Amour,  suivait  le  cours  de  ce  fleuve 
jusqu'à  la  ville  de  Khabarovka  et  redescendait  enfin  vers  le  Sud  à  Vladi- 
vostock ,  où  se  terminait  l'immense  parcours  accompli  par  les  hardis  voya- 
geurs en  deux  années  cnvii'on. 

Laissant  volontairement  de  côté  les  résultats  importants  de  ce  voyage  au 
point  de  vue  purement  géographique,  je  signalerai  plus  particulièrement 
les  collections  variées  d'ethnographie  rapportées  par  Ghaffanjon,  sa  collec- 
tion de  crânes  mongols  et  bouriates,  ses  collections  zoologiques  compre- 
nant des  Mammifères,  des  Oiseaux,  des  Poissons  et  des  Insectes,  des  Arach- 
nides ,  des  Crustacés  ''';  un  herbier  important  de  près  de  deux  mille  espèces; 
enfin  des  collections  de  plantes  fossiles  et  de  loches. 

Le  Muséum  a  reçu  de  M.  Ghaffanjon  les  envois  suivants  : 

Il  novembre  iSgS 6^9   num. 

98  novenifjrc  1896 2/18 

ag  juillet  1 896 /jga 

3  octobre   1896 200 

1  9  juin  1  897 9,000 

Total 3,584   num. 


C  Le  Service  entomologique  a  reçu  on  1895,  3,o45  spéchnens  provenant  du 
Turkestan  oriental  et,  en  1896,  5,991  spécimens  recueillis  dans  la  Sibérie  orien- 
tale, la  Mandchourie,  les  monts  Kliingans,  la  Mongolie.  De  nombreuses  espèces 
intéressantes  se  rencontraient  dans  ces  collections;  elles  ont  fait  l'objet  d'études 


—  à\h  — 

L'expédition  conduite  par  Ghaffanjon,  au  milieu  de  mille  difficultés, 
avait  donc  été  très  fructueuse  et  donnait  une  nouvelle  mesure  de  ce  que 
pouvait  accomplir  cet  intrépide  voyageur. 

A  la  suite  de  ce  voyage,  Chaffimjon  s'était  intéressé  à  l'exploitation  des 
domaines  forestiers  de  la  Sibérie  orientale;  mais  ces  tentatives  pai'aisseut 
ne  pas  avoir  été  couronnées  de  succès ,  puisque  quelques  années  plus  tard , 
avec  l'aide  de  sa  seconde  femme,  il  fondait  une  maison  de  commerce  à  Vla- 
divostock,  pnis  à  Port- Arthur.  Le  succès  paraissait  enfin  couronner  ses 
efforts  persévérants,  quand  la  guerre  sino-japonaise  venait  en  quelques 
mois  anéantir  le  fruit  de  plusieurs  années  de  travail  et  ruiner  complète- 
ment le  hardi  pionnier. 

Mais  Ghaffanjon  n'était  pas  homme  à  se  décourager.  Avec  les  débris  de 
sa  petite  fortune  il  se  rendait  dans  notre  colonie  d'Indochine  et  envisageait 
la  possibilité  de  s'y  installer  comme  ])lanteur.  On  commençait  à  établir  des 
plantations  d'Hevea  pour  la  production  du  caoutchouc.  Ghaffanjon,  qui 
n'appréciait  que  très  médiocrement  les  chemins  battus,  vit  dans  ces  cultures 
nouvelles  un  vaste  champ  pour  sou  activité  toujours  en  éveil;  il  parcourait 
la  région  malaise  pour  visiter  les  nouvelles  plantations  d'Hevea  et  il  se 
fixait  à  Pnlau-Boulang,  l'une  de  ces  nombreuses  petites  îles  qui  forment  un 
véritable  archipel  entre  Singapour  et  Sumatra. 

Au  mois  de  décembre  1911,  j'eus  l'occasion  de  rencontrer  Ghaffanjon  à 
Singapour  et  avec  lui  j'allais  le  lendemain  avec  mon  ami,  le  regretté 
M.  Finet,  visiter  sa  plantation  de  Pulau-Boulang.  Reçus  cordialem.ent  par 
M""  Ghaffanjon  et  par  sa  lille,  nous  pûmes  nous  rendre  compte  de  l'acti- 
vité avec  laquelle  Ghaffanjon  avait  créé  une  plantation  pleine  d'espérances 
sur  une  île  jusque-là  abandonnée. 

Mais  il  rêvait  déjà  de  s'agrandir  et  ses  deux  fils  surveillaient  à  ce  moment 
les  défrichements  préliminaires  de  nouvelles  plantations  dans  deux  îles 
voisines,  à  Pulau-Tjitlim  et  à  Pulau-Menkada. 

G'est  à  Pulau-Tjitlim  que  Ghaffanjon,  terrassé  par  la  malaria,  est  venu 
mourir  tel  un  soldat  sur  la  brèche,  le  5  septembre  1918. 

Trois  jours  après  un  grand  journal  de  Singapour,  Stmits  Times,  lui 
consacrait  sous  ce  titre  ff  A  dislingued  French  Travellen'  une  notice  parti- 
culièrement élogieuse. 

C'est  que  Ghaffanjon  n'était  pas  seulement  un  rude  pionnier,  que  des 
revers  successifs  avaient  pu  attrister  mais  non  pas  abattre,  et  une  physio- 
nomie éminemment  sympathique  inspirant  dès  la  première  rencontre  la 

(le  la  part  de  MM.  J.  Martin,  T.  Tscliitscherine,  G.-A.  Poujade,  P.  Lesne.  Ce 
dernier  a  distingué,  parmi  la  série  des  (-aralies  sibériens  très  remarquai >ies,  une 
espèce  nouvelle  à  laquelle  il  a  donné  le  nom  de  Cavabus  Chajfanjoni,  en  l'hon- 
neur du  voyageur  naturaliste  méritant,  dont  le  nom  restera  ainsi  dans  la  mé- 
moire des  Entomolofjistes. 


—  A15  — 

plus  absolue  confiance;  il  était  encore  l'un  des  représentants  les  mieux 
caractérisés  de  cette  race  d'hommes  débordant  d'activité,  qui  aux  sentiers 
battus  de  notre  monde  civilisé  préfèrent  les  vastes  horizons  des  pays  neufs. 

Et  là-bas,  à  Pulau-Boulang,  oii  je  le  vis  il  y  a  deux  ans,  au  moment  où 
ses  affaires  commençaient  à  prospérer  et  qu'il  entrevoyait  la  i)Ossibilité, 
après  les  ruines  récentes,  de  reconstituer  une  nouvelle  aisance  pour  les 
siens,  il  pensait  encore  à  de  nouvelles  explorations  et  me  parlait  avec 
enthousiasme  d'un  projet  de  voyage  au  Turkhestan  et  en  Mongolie. 

La  mort  ne  lui  a  pas  laissé  le  temps  de  mettre  ce  projet  à  exécution. 

Le  Muséum  ne  pouvait  laisser  disparaître  le  dévoué  et  hardi  collabo- 
rateur que  fut  Jean  Chaffanjon  sans  inscrire  son  nom,  avec  tant  d'autres, 
au  livre  d'or  des  voyageurs  naturalistes» 


PRÉSENTATION  D'OUVRAGES. 

M.  le  Professeur  Costantin  présente  et  offre  à  la  Bibliothèque  du 
Muséum  deux  nouveaux  fascicules  (fasc.  9  et  10)  de  son  ouvrage 
sur  les  Orchidées, 

M.  Gaston  Dupouy,  Docteur  de  l'Université  de  Paris,  Correspon- 
dant du  Muséum,  Chef  de  laboratoire  au  Service  des  Mines  de 
l'Indochine,  présente  et  offre  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  un 
ouvrage  ayant  pour  titre  Etudes  minémiogiques  sur  l'Indochine  française , 
qu'il  a  rédigé  dans  le  laboratoire  de  M.  le  Professeur  A,  Lacroix. 

La  première  partie  constitue  un  essai  sur  la  minéralogie  en  Indochine 
où  sont  étudiés  tous  les  minéraux  connus  jusqu'à  ce  jour  et  dont  plusieurs 
forment  des  minerais  actuellement  en  active  exploitation ,  comme  ceux  de 
zinc,  d'élain,  de  tungstène. 

La  deuxième  partie  est  une  étude  sur  les  eaux  indochinoises  et  princi- 
palement sur  la  valeur  fertilisante  des  eaux  courantes  et  de  leurs  limons. 
C'est  un  document  très  utile  au  moment  oii  la  question  des  irrigations  de 
notre  colonie  asiatique  est  à  l'ordre  du  jour. 

L'ouvrage  se  termine  par  un  intéressant  aperçu  sur  l'industrie  minérale 
indigène  et  par  un  certain  nombre  de  tableaux  établissant  le  développement 
du  mouvement  minier  en  Indochine  et  surtout  au  Tonkin. 


—  àl6  — 


COMMUNICATIONS. 


Liste  raisonnée  des  Mammifères  du  Sud-Ouest  de  la  Chine, 

ENVOYÉS  PAR  LE  PÈRE   CaVALERIE  , 

PAR  MM.  E.  Trouessart  et  m.  Kollmann. 

Le  Père  Cavalerie,  missionnaire  apostolique  à  San  Chouan  fou,  pro- 
vince du  Kouy-Tcheou,  vient  de  nous  faire  parvenir  une  belle  collection 
de  peaux  achetées  sur  le  marché  de  cette  ville ,  qui  est  un  centre  impor- 
tant pour  le  commerce  des  pelleteries.  Malheureusement  la  plupart  de  ces 
peaux  sont  dépourvues  de  leur  crâne,  et  les  localités  exactes  ne  sont  pas 
indiquées  ;  mais  étant  donnée  la  difficulté  des  communications  dans  cette 
partie  de  la  Chine ,  il  est  évident  c[ue  ces  animaux  proviennent  tous  de 
cette  province ,  ou  des  régions  limitrophes ,  qui  possèdent  la  même  faune. 

Le  Kouy-Tcheou  est  une  contrée  montagneuse ,  située  au  Nord-Est  du 
Yunnan.  Cette  dernière  contrée,  explorée  en  1868  et  1875,  par  deux 
expéditions  anglaises  d'assez  compte  dm-ée,  a  fourni  à  J.  Anderson,. 
Superintendant  du  Musée  de  Calcutta ,  la  matière  d'une  volumineuse  pu- 
Mication''^  qui,  ainsi  cpie  l'auteur  le  déclare  lui-même,  est  plutôt  une 
compilation  et  une  revision  de  la  faune  du  Sud-Ouest  de  la  Chine  qu'une 
étude  nouvelle  fondée  siu'  les  matériaux  recueillis  par  les  naturalistes  atta- 
chés à  ces  deux  exjiéditions.  En  particulier,  on  n'y  trouve  aucune  mention 
de  deux  espèces  très  intéressantes,  qui  figurent  dans  l'envoi  du  P.  Ca- 
valerie, et  qui,  très  probablement,  existent  aussi  au  Yunnan,  dont  la 
configuration  orographique  est  la  même  que  celle  du  Kouy-Tcheou  et 
qui  est  situé  à  [)eu  près  sous  la  même  latitude.  L'une  est  un  grand  Félidé, 
de  la  taille  de  la  Panthère  (  Felis  nebiilosa  ) ,  que  l'on  n'avait  pas  encore 
signalé  au  Nord  de  l'Indochine;  l'autre,  un  petit  Canidé  à  caractères  très 
particuliers  {Ntjclereutes  pmcyonoides)  que  l'on  ne  connaissait  que  de  la 
Chine  orientale,  de  la  vallée  de  l'Amour  à  Canton ,  et  du  Japon.  Nous 
avons  ici  la  preuve  qu'il  pénètre  beaucoup  plus  à  l'Ouest,  jusqu'aux  rami- 
fications les  plus  orientales  de  l'Himalaya. 

D'un  autre  côté,  les  belles  recherches  faites  par  l'abbé  Armand  David, 
de  1872  à  1874,  dans  plusieurs  provinces  de  la  Chine,  et  qui  ont  pro- 
curé au  Muséum  de  Paiùs  tant  de  Mammifères  rares  ou  nouveaux,  décrits 

(')  John  Anderson,  Anatomical  and  Zoological  Researches  qfthe  two  Expéditions  lo 
Western  Yunnan,  2  vol.  in-4°,  dont  1  de  planches,  Londres,  1878. 


fi 


—  Ml  — 

flans  le  bel  ouvrage  du  Professeur  A.  Milne-Edwards  ^'',  ne  lui  avaient  pas 
procuré  le  Felis  nebulosa,  bien  qu'il  l'indique  comme  appartenant  à  la 
faune  chinoise  ;  cet  intrépide  voyageur  ne  signale  aussi  le  Nyctereutes  que 
dans  le  Kiangsi,  c'est-à-dire  beaucoup  plus  à  l'Est.  Par  ailleurs,  beaucoup 
d'autres  Mammifères  récoltés  par  David  se  retrouvent  dans  la  collection 
du  P.  Cavalerie. 

Les  détails  dans  lesquels  je  viens  d'entrer  montrent  tout  l'intérêt  de 
cette  collection.  Le  P.  Cavalerie  nous  promet  de  nouveaux  envois  à  bref 
délai ,  et  l'on  ne  saurait  trop  l'encourager  à  persévérer  dans  une  voie  aussi 
fructueuse. 

Voici  la  liste  des  espèces  représentées  dans  cet  envoi  : 

CARNIVORES. 

1.  Felis  nebulosa  Griffith.  —  Ce  grand  Chat  a  été  décrit  sous  quatre 
ou  cinq  noms  différents  :  c'est  le  Felis  Diaidi  Desmouhns  (1828),  le  F. 
macroscelis  Horstield  (i8-35),  le  F.  hmchyurus  Swinhoë  (186-3)  ;  le  nom 
donné  par  Griffith  a  la  priorité  (18-21).  Son  pelage  est  marbré  sur  les 
flancs  de  trois  ou  quatre  grandes  taches  orbiculaires  encadrées  de  noir,  et 
dont  le  centre  est  teinté  de  gris  chez  les  spécimens  d'Indochine  et  des 
autres  régions  intertropicales  d'Asie  et  de  Malaisie ,  tandis  cjue  sur  le  spé- 
cimen de  Chine,  que  nous  avons  ici  sous  les  yeux,  ce  centre  conserve  la 
teinte  d'un  fauve  doré  du  reste  du  pelage.  En  outre ,  ce  pelage  est  beau- 
coup plus  long  et  i)lus  fourni  chez  cet  animal,  habitant  d'une  région 
montagneuse  et  froide,  cpie  chez  les  spécimens  des  régions  chaudes  plus 
méridionales ,  où  il  est  complètement  ras. 

L'abbé  A.  David  n'a  pas  rapporté  la  dépouille  de  ce  Félidé,  mais  il  en 
avait  entendu  parler,  au  cours  de  ses  voyages ,  par  les  chasseurs.  Voici  ce 
qu'en  dit  Milne-Edwards  dans  le  livre  précédemment  cité  (p.  -208)  :  ffLes 
chasseurs  appellent  cet  animal  Tliou-pao  et  le  dépeignent  comme  étant  bas 
sur  jambes ,  de  couleur  obscure .  .  .  C'est  peut-être  le  Felis  macroscelis  de 
Temminck  ou  F.  nebulosa  de  Griffith,  animal  que  M.  Swinhoë  a  trouvé  à 
Formose  et  a  nommé  Leopardus  hrachyums'^^Kr,  L'habitat  de  l'espèce 
s'étend  des  monts  Himalaya  et  du  Népaul  au  Sikkim,  à  l'Assam;  il  com- 
prend le  Birma,  le  Siam,  la  presqu'île  de  Malacca,  les  îles  de  Formose, 
Sumatra,  Java  et  Bornéo.  Si  les  renseignements  de  David  sont  exacts,  il 
remonterait,  comme  le  Tigre,  jusque  dans  le  Nord  de  la  Chine,  notamment 
dans  le  Chensi  et  le  Setchuan. 

C  A.  Milne-Edwards,  Recherches  sur  les  Mammifères  de  la  Chine  el  du  Thibet 
oriental,  2  vol.  in-/»",  dont  1  de  planches,  Paris,  187^. 

C^)  SwiNHOK,  Proc.  Zool.  Soc,  1863,  p.  352,  pi.  /i3,  et  1870,  p.  628. 


_  418  — 

2.  Felis  scripta  A.  M.-Edwards.  —  Ce  chat,  de  pins  faible  taille,  a 
été  rencontré  par  l'abbé  David  dans  la  Chine  occidentale  (Moupin,  Se- 
tchuan,  Gansa).  On  voit  (pi'il  existe  aussi  dans  le  Kouy-Tcheou. 

3.  Arctonyx  LEDC0L«MiJS  A.  M.-Edwanls.  —  Ce  Blaireau  habite  la 
Mongolie  et  la  Chine  méridionale.  —  La  sous-espèce  A.  leucolemus 
OBSCDRUS  A.  M.-Edw.  est  représentée,  comme  le  type,  dans  l'envoi  du 
P.  Cavalerie. 

h.  PuTORius  MOUPiNENSis  A.  M.-Edwards.  —  Ce  Putois  est  du  Moupin 
et  du  Tliibet.  Le  spécimen  du  Kouy-Tcheou  ne  difTère  du  type  que  par 
l'obhtération  presque  complète  de  la  tache  blanche  de  la  gorge  et  de  la 
poitrine. 

5.  MusTELA  FLAviGDLA  (Boddaert).  —  Cette  Marte  ne  diffère  pas  du 
type  de  l'Himalaya  et  du  Népaui,qui  s'élendau  Sud  juscpie  dans  l'Assam 
et  le  Nord  de  la  Birmanie. 

6.  LuTRA  LUTRA  (  L.  ).  —  Ce  spécimen  ne  paraît  pas  différer  de  la 
Loutre  d'Europe,  qui  s'étend  jusqu'en  Chine. 

7.  Helictis  personata  (E.  Geoffroy).  —  Cette  espèce,  connue  du 
Birma,  de  l'Arakan  et  du  Pégou,  s'étend  jusque  dans  le  Sud  de  la  Chine, 
comme  le  prouve  le  présent  spécimen. 

8.  VuLPES  VDLPES  HOOLE  Swinlioë.  —  Cette  sous-espèce  asiatique  de 
notre  Renai'd  d'Europe  s'étend  de  l'Asie  Mineure  et  de  la  Perse  jusfpi'en 
Chine.  Elle  mon li-e  c[ue  notre  Renard  roux  de  France  présente,  dans  sa 
vaste  dispersion  sur  le  continent  eurasiatique,  des  variations  de  livrée 
tout  à  fait  parallèles  à  celles  du  Viilpes  Julca  de  rAméri(|ue  du  Nord,  si 
recherché  pour  sa  fourrure.  Nous  en  avons  ici  un  exemple  frappant. 

L'un  des  deux  spécimens  de  Sen  Chouen  (Kouy-Tcheou)  a|)partient 
nettement  à  la  forme  Yidim  vulpes  hoole  de  Swinhoë,  décrite  par  cet 
auteur  comme  localisée  dans  le  Sud  de  la  Chine  et  l'ile  de  Formose.  La 
description  de  Swinhoë  peut  lui  être  ap[)liquée  exactement^''. 

Le  pourtour  des  lèvres,  la  gorge  et  le  cou  sont  blancs,  ainsi  que  la 
partie  moyenne  de  la  poitrine  ;  le  ventre  est  simplement  blanchâtre  avec 
une  teinte  de  pourpre  ;  la  tête  est  rousse  tiquetée  de  blanc  sur  les  joues  ; 
le  pourtour  des  yeux  et  la  région  interorbitaire  sont  d'un  roux  très  bril- 
lant ;  les  oreilles  sont  d'un  brun  noir  en  arrière ,  d'un  blanc  ochracé  en 
avant.  Toute  la  région  dorsale  est  d'un  roux  ochracé  clair,  très  brillant 
sur  la  partie  moyenne  du  dos.  Dans  la  région  lombaire  les  poils  ac(|uièrent 
un  anneau  subteiminal  d'un  blanc  d'autant  plus  piu'  qu'on  s'éloigne  da- 
vantage des  épaules,  de  sorte  que  cette  région  paraît  tiquetée  de  blanc. 
Cet  anneau  subterminal  existe  bien  sur  la  partie  antérieure  du  dos,  mais 

''>  SwjNHOË,/oc.  cit,,  1870,  p.  G3j. 


—  M9  — 

il  est  voux,  plus  large  et  de  limite  indistincte.  La  queue  est  d'un  roux 
cliàlain  avec  de  nombreux  poils  épars  à  pointe  noire.  Le  devant  des  pattes 
est  brun,  le  côté  externe  d'un  roux  tiqueté  de  jaune,  le  côté  interne  gris 
enfumé.  Une  étroite  bande  Idanche  qui  se  relie  au  blanc  de  la  poitrine  et 
du  venli'e  descend  le  long  de  la  face  interne  des  quatre  memln-es. 

Le  second  spécinien  semble,  au  premier  abord,  pai-  ses  teintes  foncées, 
grises  et  même  noirâtres ,  très  différent  du  précédent.  Mais  un  examen 
plus  attentif  permet  de  se  convaincre  qu'il  ne  représente  qu'une  phase  de 
la  forme  que  nous  venons  de  décrire.  La  différence  résulte  surtout  du 
remplacement  de  toutes  les  teintes  rousses  par  du  biun ,  et  de  la  teinte 
d'un  blanc  pur  de  l'anneau  roux  des  poils  (kidos.  11  en  résulte  un  assom- 
brissement  général  du  pelage,  encore  accentué  par  le  faible  développement 
des  jarres  (en  pelage  d'été) ,  laissant  voir  le  duvet  brun  sous-jacent.  Par 
ailleurs,  le  système  de  coloration,  c'est-à-dire  la  disposition  des  parties 
claires  et  foncées,  reste  à  peu  près  identique  sur  les  deux  spécimens.  Le 
pourtour  des  lèvres  est  blanchâtre ,  la  gorge  et  le  cou  d'un  gris  noirâtre 
tiqueté  de  blanc,  la  partie  moyenne  de  la  poitrine  blanchâtre  ainsi  que  le 
ventre.  Toute  la  région  dorsale  est  brunâtre,  surtout  en  avant,  et  tiquetée 
de  blanc,  surtout  en  arrière  et  sur  les  côtés.  Les  pattes  antérieures  et 
postérieures  sont  jn-esque  entièrement  d'un  brun  noirâtre  ;  mais  la  bande 
que  nous  avons  signalée  sur  la  face  interne  se  retrouve  assez  vague- 
ment indiquée  aux  pattes  antérieures ,  très  nette  aux  postérieures. 

9.  Nyctereutes  procyonoides  Gray.  —  Ce  petit  Ganidé  aberrant, 
connu  pour  habitei-  l'Asie  orientale,  de  la  vallée  de  l'Amour  à  Ganton,  a 
été  signalé  par  David  dans  le  Fokien,  à  Hankow  et  à  Shanghaï,  mais  ne 
paraît  pas  exister  à  Formose.  Le  présent  spécimen  montre  qu'il  s'étend 
jusque  dans  le  Sud-Ouest  de  la  Gliine. 

10.  Herpestes  urva  Hodgson.  —  Gette  Mangouste,  qui  habite  l'Hima- 
laya ,  est  répandue  de  l'Afghanistan  jusqu'en  Ghine  et  en  Indochine. 

11.  Paradoxurus  larvatus  Temminck.  —  Habite  la  Ghine  méridionale 

et  Formose. 

RONGEURS. 

12.  Pteromys  alborufus  A.  M.-Edwards.  —  Plusieurs  spécimens  mâles 
et  femelles.  —  Get  Ecureuil  volant  habite  le  Thibet  oriental,  le  Moupin,  et 
de  là  s'étend  vers  le  Sud  jusqu'à  l'Assam,  le  Birma  et  le  Tenasserim. 

13.  Pteromys  xanthipes  A.  M.-Edwards.  —  Signalé  par  David  dans  la 
Chine  Sud-Ouest  (monts  du  Tcheli). 

14.  Sciurotamias  Pernyi  A.  M.-Edwards.  —  Le  type  de  Milne-Edwards 
provenait  du  Setchuan,  mais  le  Se.  JlavipecUis  (David)  n'en  diffère  pas, 
de  telle  sorte  que  l'espèce  habite  également  le  Fokien ,  le  Kouy-Tcheou 
et  le  Yunnan. 


420 


RUMINANTS. 

15.  MoscHUS  MOSCHiFERus  L.  —  Le  Ghevrotoin  Poiie-Musc  lialnto 
toutes  les  hautes  montagnes  de  l'Asie  centrale  et  orientale,  ainsi  tjue 
celles  de  l'Indochine. 

16.  Cervulus  MtiNTJAC  (Zimmemiann ).  —  Hahite  l'Asie  orientale,  du 
Cachemyr  à  Malacca ,  et  les  îles  Malaises. 

17.  Cervulus  Reevesi  Ogilhy.  —  Signalé  d'abord  près  de  Canton,  ce 
petit  Cerf  s'étend  jusque  dans  la  Chine  occidentale. 

18.  Nemorrhoedus  griseds  A.  M.-Edwards.  —  Décrite  d'abord  d'après 
des  spécimens  du  Thibet  septentrional,  cette  espèce  se  letrouvo  jusque 
dans  les  montagnes  du  Sud-Ouest  de  la  Chine. 

ÉDENTÉS. 

19.  Manis  aurita  Hodgson.  —  Ce  Pangolin  est  de  l'Himalaya,  et  de 
là  s'étend  sur  l'Assam,  la  Chine  méridionale  et  les  îles  d'Haïnan  et  de 
Formose. 


Note  sur  des  ossements  d'un  Arch^.olémur 

ET  SUR  LES  CARACTÈRES  DU  VOLCAN IaTSIFOTRA  DANS  LEQUEL  IL  A  ÉtÉ  TROUVE, 

PAR  M™^  Marcelle  Carle-Weissen. 

Ce  crâne  est  celui  d'un  Archéolémur.  11  a  été  trouvé  dans  une  cavité 
étroite,  en  forme  de  couloir  presque  vertical,  au  fond  d'une  grotte;  cette 
grotte  s'ouvre  dans  une  des  parois  formant  la  cheminée  d'un  des  plus  ré- 
cents cratères  du  massif  volcanique  de  Betafo,  le  trlalsifotrafl.  On  voit  à 
l'intérieur  de  ce  volcan  la  trace  de  trois  cratères  superposés  :  le  premier  est 
à  100  mètres  environ  du  sommet;  le  second,  à  5o  mètres  au-dessous  et 
presque  dans  le  même  axe;  le  troisième,  fort  éloigné,  mais  aune  différence 
de  niveau  inférieure  à  3o  mètres  au-dessous  du  troisième.  C'est  dans  ce 
troisième  cratère,  c'est-à-dire  au  fond  même  de  la  cheminée  dans  la  paroi 
Est,  que  se  trouve  la  grotte.  Elle  est  formée  par  un  amas  de  roches  vives, 
aiguës,  supei-posées  en  équilibre  instable  :  elle  fait  partie  de  la  cheminée, 
qui  est  profonde  et  très  nettement  dessinée.  La  surface  intérieure  du  latsi- 
fotra  présente  cet  état  de  conservation  unique  en  son  genre  dans  le  Vaki- 
nankaratra  et  probablement  dans  tout  Madagascar.  Tout  autour  et  en  deux 
ou  trois  endroits  à  l'intérieur  de  ce  grand  cratère ,  on  trouve  ces  terres 
noirâtres,  très  fines,  provenant  directement  de  la  décomposition  des  laves, 
très  recherchées  par  les  indigènes  pour  leur  culture. 


—  an  — 

Par  ailleurs,  ce  ne  sout  que  des  amas  de  roches ,  principalement  des 
basaltes  et  des  laves,  dans  lesquelles  apparaît  la  flore xe'rophile  des  terrains 
rocailleux.  Elle  est  très  riche,  mais  si  discrète,  si  bien  enfouie  parmi  les 
pierres  et  les  hautes  tig-es  du  frbozakai  qu'on  ne  la  découvre  qu'en  la  fou- 
lant aux  pieds.  Elle  est  plus  particulièrement  repre'sente'e  entre  la  deuxième 
cheminée  et  la  dernière;  on  y  trouve  :  un  Bégonia  spécial  à  Madagascar, 
très  ornemental,  le  Cinanquom,  plante  à  cire  déterminée  par  M.  Perrier  de 
la  Bathie  dans  le  Sud-Ouest;  des  Sauges;  deux  espèces  d'Aloès,  dont 
ïAlocs  officinaUs ;  des  Euphorbes  à  feuilles  charnues;  des  Orties;  des  Vel- 
lozia;  des  Domhezia:  le  Voajotsy;  trois  espèces  de  tanghin,  etc.  Les  der- 
nières coulées  de  laves  se  sont  frayé  une  étroite  sortie  vers  le  Nord  ;  elles 
suivent  ensuite  une  direction  Est,  contoui-nant  Taréte  Nord  de  la  montagne 
qu'elles  n'ont  pu  probablement  éventrer,  bien  qu'elle  fiit  déjà  fortement 
entamée  par  de  précédentes  éruptions.  Cette  curieuse  coulée  s'étend  en 
masse  chaotique  sur  une  vaste  étendue  de  terre  que  traverse  aujourd'hui 
l'ancienne  route  de  Betafo  à  Antsirabé  :  elle  fait  partie  des  grandes  coulées 
basaltiques  horizontales  dans  lesquelles  M.  Lacroix  n'a  trouvé  que  des  basaltes 
feldspathiques.  Point  de  cultures,  ni  même  d'habitation  malgache  dans 
cette  vallée  morte  ;  la  vie  ne  commence  qu'avec  le  canal  d'irrigation  de 
la  Marotampona,  planté  d'arbres  et  d'arbustes,  qui,  sur  un  parcours 
de  9  kilomètres,  forme  une  ceinture  de  verdure  et  de  fraîcheur  autour  de 
cette  immense  désolation. 

L'Archéolémur  avait  dû  élire  domicile  dans  ce  volcan  presque  inacces- 
sible, et  il  s'est  réfugié  dans  la  cavité  fjuasi-verticale  pour  mourir. 

Les  ossements  n'claient  recouverts  par  aucun  sédiment;  ils  ont  été  trouvés 
sur  une  petite  surface  horizontale,  située  au  sommet  de  la  cavité,  à  l'en- 
droit où  l'animal  a  dû  succomber.  Il  est  donc  des  plus  récents  et  proba- 
blement le  dernier  de  l'espèce.  On  a  retrouvé  un  type  de  presque  tous  les 
os  :  vertèbres,  phalanges,  carpes,  crâne.  Les  autres  membres  ont  dû 
glisser  le  long  des  pentes  de  la  cavité  jusqu'au  sol  de  la  grotte  ouverte 
aux  vents,  aux  Oiseaux,  aux  Bats,  exposée  aux  suintements  des  eaux  et 
aussi  aux  incursions  probables  des  indigènes.  Les  mâchoires  seules 
sont  parfaitement  intactes  et  au  complet.  Malgré  la  petitesse  de  la  tète , 
elles  sont  puissantes  et  doivent  appartenir  à  un  sujet  adulte;  la  voûte 
crânienne  a  disparu  presque  totalement;  on  peut  voir  du  côté  gauche  la 
naissance  de  l'os  occipital  et  celle  du  temporal  ;  les  points  d'attache  de  ces 
os  sont  grêles,  fins  et  longs,  ce  qui  est  un  caractère  commun  aux  Arcliœo- 
lemur  Majori.  Le  museau  est  incurvé  à  partir  du  point  d'attache  des 
arcades  orbitaires  avec  la  voûte  crânienne.  Le  point  le  plus  élevé  de  la 
tête,  lorsqu'elle  est  posée  sur  un  plan  horizontal,  semble  devoir  être  l'os 
frontal,  comme  chez  tous 'les  Lémuriens.  De  l'arcade  zygoniatique,  il 
ne  reste  que  les  points  d'attache,  mais  l'orbite  est  nettement  projetée 
en  avant  comme  chez  les  Primates  ;  celle-ci  n'offre  presque  pas  de  saillie 


—  Zi22  — 

interne,  ce  qui  difl'érencie  les  Archëolémurs  des  autres  Quadrumanes.  La 
partie  restante  de  la  voûte  pariétale  est  surmontée  d'une  crête ,  —  comme 
chez  les  Megnladapis  ou  les  Nycticèbes,  parmi  les  Lémuriens  vivants 
(G.  Grandidier),  —  reliant  les  branches  du  (pjadrilatère  (os  frontal)  situé 
au  point  de  rencontre  des  arcades  orbitaires  et  qui  seml)le  devoir  se  conti- 
nuer siu-  le  sommet  du  crâne. 

L'os  malaire  est  situé  au  niveau  de  la  troisième  prémolaire,  soit  plus 
avant  que  chez  aucun  Lémurien ,  ce  qui  entraîne  le  signe  très  distinctif  : 
rejet  en  avant  de  l'arcade  orbitaire  et  de  l'arcade  zygomatique,  diminution 
de  la  longueur  de  la  face  entraînant  probablement  le  développement  de  la 
boîte  crânienne.  La  voûte  palatine  est  très  plate  et  horizontale. 

La  dentition  comprend  : 

Maxillaire  supérieur  :  i  incisive  accompagnée  d'une  dent  de  remplace- 
ment; 3  prémolaires  assez  distantes  de  l'incisive,  et  3  molaires.  Le  maxil- 
laire inférieur  se  présente  sous  l'aspect  d'un  os  puissant;  les  incisives  sont 
absentes  :  il  reste  les  3  prémolaires  et  les  3  molaires  ;  la  première  prémo- 
laire est  caniforme,  ce  qui  rapproche  cet  Archéolémur  des  Indrisiuées,  des 
Simiens  et  des  Lémuriens  inférieurs  de  Madagascar.  Les  prémolaires  ont 
ime  arête  tranchante,  très  aiguë,  puissante,  dont  aucun  autre  Quadru- 
mane n'odVe  l'exemple;  en  un  mot,  cette  dentition  est  conforme  à  celle  des 
Archéolémurs  décrits  par  G.  Grandidier  ;  le  caractère  de  puissance  de  ces 
incisives  et  de  ces  molaires  indique  que  l'animal  devait  se  nourrir  de  fruits 
à  peau  dure  et  à  coque.  D'autre  part,  les  Lémuriens  n'ayant  pas  pour  ha- 
bitude de  demeurer,  ni  de  marcher  sur  le  sol,  mais  bien  de  vivre  (encore 
plus  que  les  Singes  )  sur  les  arbres  et  de  se  servir  de  leurs  branches  en 
guise  de  chemin,  il  est  permis  de  penser  que  la  forêt  ne  devait  pas  être 
fort  éloignée  des  massifs  de  Belafo,  à  l'époque  où  vivait  cet  Archéo- 
lémur. 

C'est  là  une  preuve  nouvelle  de  l'existence,  relativement  récente ,  de 
forêts  dans  le  centre  de  l'île. 


Observations  sur  la  migration  reproductrice  du  Thon  commun 

(Orcynus  thynnus  L.), 

PAR  M.  Louis  Roule,  Professeur  au  Muséum. 

Ces  observations  ont  été  faites  en  Sardaigne ,  pendant  les  mois  de  mai  et 
de  juin  191 3.  A  cette  époque,  et  chaque  année,  des  tonnares  ou  madragues 
sont  montées  en  plusieurs  localités  connues  pour  se  prêter  au  passage  des 
Thons.  La  durée  de  cette  pêche  embrasse  plusieurs  semaines,  cinq  à  six  en 
moyenne.  Ces  Poissons  passent  alors  en  grand  nombre  ;  une  seule  madrague 
en  prend  souvent  plusieurs  milliers  pendant  sa  campagne.  En  revanche,  et 
avant  comme  après  cette  époque,  les  Thons  se  montrent  en  moins  grande 


—  /i23  — 

quantité,  ou  même  disparaissent.  Il  s'agit  donc  d'un  passage  régulier, 
périodique,  annuel  (Thons  de  course). 

Cette  migration  se  lie  aux  phénomènes  de  la  reproduction. 

Les  individus  possèdent,  à  cette  date,  des  glandes  sexuelles  volumi- 
neuses, qui  approchent  de  leur  maturité.  Il  n'est  point,  parmi  eux,  de 
jeunes  immatures. 

De  plus,  ces  adultes  reproducteurs,  qui  se  déplacent  ainsi  à  date  fixe, 
et  dans  une  direction  constante,  au  moment  de  leur  reproduction,  ont  l'es- 
tomac et  rinlestin  dans  un  état  de  vacuité  complète. 

Le  canal  digeslifne  contient  aucun  débris  alimentaire,  contrairement  à  ce 
qu'il  en  est  pour  les  Thons  pris  pendant  l'été  et  l'automne,  après  l'achève- 
ment de  la  période  reproductrice. 

Cet  état  de  vacuité  |)arait  essentiel,  et  non  pas  connexe  aux  conditions 
de  la  pêche.  On  a  lenlé  de  l'expliquer  en  admettant  que  les  individus  cap- 
lun's  par  les  madragues,  obligés  d'y  séjourner  pendant  plusieurs  jours, 
parfois  sans  avoir  le  moyen  de  prendre  aucune  nourriture,  avaient  tout  le 
temps  de  digérer  à  fond  les  aliments  qu'ils  avaient  pu  saisir  avant  d'entrer 
dans  le  (llet. 

Mais  celle  objection,  si  elle  a  quelques  raisons  pour  les  Thons  emprison- 
nés depuis  quelques  jours,  tombe  entièrement  si  on  veut  l'appliquer  à 
ceux  qui  viennent  de  pénétrer  dans  la  madrague  peu  d'instants  avant  la 
relève  de  l'engin.  Ces  derniers,  si  l'objection  était  fondée,  devraient  conte- 
nir, dans  leur  estomac  el  leur  intestin,  quelques  parcelles  non  encore  digé- 
rées, ni  expulsées.  Or  ce  cas  ne  se  réalise  point.  On  doit  admettre,  par 
suite,  que  cette  carence  alimentaire  dépend  de  l'être  lui-même,  el  de  son 
état  spécial  à  cette  époque  de  son  existence ,  plutôt  que  d'une  disposition 
tenant  aux  ciiTonstances  de  la  pêche. 

11  faut  donc  en  conclure  que  le  Thon,  à  l'époque  de  sa  maturation  géni- 
tale .  subit  une  crise  d'abstinence  alimentaire.  11  se  comporte .  à  cet  égard , 
comme  nombre  d'autres  espèces  de  Poissons ,  et  notamment  comme  le  Sau- 
mon, qui,  en  surplus  de  l'abstinence,  montre  dans  son  appareil  digestif 
des  phénomènes  accusés  de  dégénérescence. 

Celte  conclusion  conduit  à  une  conséquence  nouvelle,  relative  à  la  mi- 
gration reproductrice.  Ces  déplacements  réguliers  des  Thons  de  printemps 
ou  de  course  ne  reconnaissent  point  pour  cause ,  contrairement  à  l'une  des 
opinions  habiluelles,  la  poursuite  des  bandes  de  Poissons  migrateurs  ou  de 
Céphalopodes  pélagi([ues  appartenant  à  des  espèces  de  petite  taille.  Cette 
poursuite  aura  lieu  plus  tard,  lorsque  la  reproduction  sera  terminée,  mais 
non  pas  auparavant.  Ces  passages  réguliers,  toujours  orientés  dans  le  même 
sens,  ont  un  autre  motif,  indépendant  de  l'alimentation,  et  lié  à  l'état 
physique  des  eaux  marines  concernant  la  température  et  la  salinité. 


—  Ixlk  — 


Collections  rapportées  au  Muséum  d'Histoire  naturelle 
PAR   LA  Mission  arctique  française   i()o8    [Collection   Besnard). 

Liste  des  Poissons,  dressée  par  M.  Ed.  Le  Danois, 
Docteur  es  Sciences. 

{Travail  du  Laboratoire  d'Ichtyologie  et  d' Herpétologie  du  Muséum.) 

M.  le  Professeur  Roule  m'ayant  confié  la  dëtermination  des  Poissons 
rapportés  par  la  Mission  Besnard  au  Muséum  d'Histoire  naturelle,  nous 
avons  dressé  la  liste  des  espèces  recueillies  par  ordre  zoologique  et  par  ordre 
de  provenance. 

Cette  collection  comprend  161  échantillons  qui  se  répartissent  comme 
suit  : 

Poissons  provenant  de  la  Nouvelle-Zemble  :  65  échantillons. 
Poissons  recueillis  pendant  la  traversée  :  96  échantillons. 

Nous  avons  maintenu  dans  notre  liste  cette  division  en  deux  parties.  Les 
pièces  recueillies  pendant  la  traversée  sont  des  plus  banales;  au  contraire 
celles  qui  font  partie  de  la  faune  de  la  Nouvelle-Zemble  sont  intéressantes. 

Les  nombreux  échantillons  de  Cottus  scorpius  L.  sont  des  exemples  de 
rexlrême  polymorphisme  de  celle  espèce.  Il  existe  entre  eux  de  grandes 
variations  individuelles  soit  dans  le  développement  des  épines  préopercu- 
laires,  soit  dans  la  présence  ou  l'absence  de  formations  cutanées  et  osseuses 
au-dessus  et  au-dessous  de  la  ligne  latérale. 

Les  exem[)laires  de  Cottus  qimlricovnis  L.  sont  des  d*  el  possèdent  des 
épines  occipitales  transformées  en  volumineuses  structures  osseuses,  d'as- 
pect spongieux. 

Les  Poissons  du  genre  Liparis  appartiennent  à  la  forme  megnlops  de  l'es- 
pèce L.  liparis  L.  correspondant  au  L.  Fahricii  de  Krôyer. 

L'espèce  Lumpenus  (Ltimpenus)  lumpenus  Fabr.  correspond  au  Lumpenus 
Fahricii  de  Krôyer,  mais  en  nous  fondant  sur  les  règles  de  nomenclature 
actuelle  nous  avons  adopté  le  genre  de  Reinhardt,  le  sous-genre  de  Gollett 
et  l'espèce  de  Fabricius. 

Le  GymneJis  viridis  Fabr.,  un  Lycodidé  sans  ventrales,  appartient  au  type 
lineolatus  et  à  la  variété  V  de  Krôyer. 

Les  échantillons  de  Gadiis  navaga  Pallas  sont  des  plus  typiques;  malheu- 
reusement cinq  d'entre  eux  sont  dans  un  très  mauvais  état  de  conservation. 

Nous  avons  pu  observer  dans  les  Mallotus  villosus  Millier  le  dimorphisme 
sexuel  de  cette  espèce  et  les  crêtes  longitudinales  de  longues  écailles  qui 


—  /i25  — 

lui  donnent  un  aspect  si  cai'actéi'istique.  Le  Gymnocanlhus  ventralis  Cuv. 
Val.  et  le  Centridermichtliys  tincinatus  sont  deux  Cottidœ  assez  rares,  nette- 
ment circumpolaires. 

La  Nouvelle-Zemble  est  l'extrême  limite  orientale  du  Gymnocanlhus  ven- 
tralis, qui  dans  le  Nord  delà  Sibe'rie  est  remplacé  par  le  Gymnocanlhus  pis- 
lilliger  Pallas. 

Cette  dernière  forme  n'est  sans  doute  qu'une  variété  de  la  première;  elle 
n'en  diffère  que  par  la  présence  d'épines  occipitales,  caractère  que  l'on 
retrouve  dans  les  jeunes  du  G.  ventralis,  mais  qui  disparaît  chez  les  adultes 
de  cette  espèce. 

Mais,  de  tous  ces  Poissons,  le  plus  intéressant  est  certainement  le 
Platichlhys  slellalus  Pallas.  Ce  Pleuronecte,  voisin  des  Plies,  est  nettement 
caractérisé  par  sa  peau  dépourvue  d'écaillés  mais  garnie  de  tubercules  épi- 
neux, principalement  à  la  base  des  nageoires  impaires.  La  ligne  latérale 
est  droite,  sans  écailles.  Ce  Pleuronecte  atteint  sur  la  côte  du  Pacifique  les 
plus  grandes  tailles;  on  l'avait  signalé  jusqu'à  Sakhaline  ;  mais  sa  présence 
dans  le  Nord  de  la  Sibérie  n'élait  pas  connue.  Sa  découverte  à  la  Nouvelle- 
Zemble  augmente  énormément  son  aire  de  disliibulion  géographique, 
limitée  par  Jordan  et  Goss  (1889)  de  la  Pointe  Goncepcion  à  l'île  Sakha- 
line. 

Une  étude  plus  détaillée  de  ces  formes  fera  l'objet  d'iin  prochain 
mémoire,  actuellement  en  cours  de  publication. 

L  Liste  des  espèces  recueillies  (par  familles). 


FAMILLES. 

ESPÈCES. 

NOMBRE 
D'ÉCHANTILLONS. 

Nouvelle-Zemble. 

Cottidse. 

COTTIIS   SCORPIUS   L 

3i 
5 
3 

C.    QUADRICOKNIS  L 

GïMNOCANTHUS   VENTRALIS   GllV.  Val.    .  .  . 

Centridermicbthys  uncinatus  Rlidt.  .  . 

9 

Cyclopteridsi* 

LiPARis  LiPARis  L.  var.  megalops  Sm.  . 

3 

Plcuroncctîdtv .  .  . 

I^laticutuys  stellatus  l'allas 

1 

Blenniidsc 

LuMPENUS   (LUMPENUS)  LUMPENUS   Fabp. . 

1 

Lycodîda? 

Gtmnelis  viridis  Fabr.  var.  v.  Kroyer. 

1  i 

Gadidee 

Gadus  navaga  Pallas. .  . . 

7 
9 

^almonidsD  ...... 

Salmo  umbla  L.  var.  alpinus  Sm 

Mallotus  villosus  Millier 

2 

Muséum.  —  xiv. 


28 


—  ^26 


EAMILLES. 


ESPECES. 


NOMBRE 
D'ÉCHANTILLONS. 


EspÈc 
liabridsB 

C'ottidse 

Gobiidic 

Cyclopterida^.  .  , 
PleuronectidsB . 

Gasteroïiteidsc.  , 


Ciadidsc.  .  .  . 

Aii^nîllîflse 
Clupcidsc  .  . 


ES  RECUEILLIES  PENDANT   LA  TRAVERSEE. 

Labrus  MIXTOS  L 

CtENOLABRUS    RCPE8TRIS 

Cottus  SCORPIUS  L 

GoBics  FLAVESCENS  Fabp 

Cïclopterus  lhmpus  L.  (imm.  et  larves) 

Pleuronectes   (Platessa)   platessa   L. 

(imm.) 

Gasterosteus  aculeatus  L.  var.  trach- 

URUS 

G.  aculeatus  L.  var.  leiurus 

G.  puNGiTiDS  L.  var.  trachurus 

Gadus  morrhua  L 

G.  (Merlangcs)  merlangus  L 

G.  (M.)  viRENS  Flmg 

Molua  molva  L 

Angdilla  angdilla  Thimberg 

Glupea  harengus  L.  (imm.) 


3 
1 

39 

2 
21 


12 
3 

3 

8 

9 

1 
1 
1 

h 


II.  Liste  des  espèces  recueillies  (par  stations). 


o 

NOMBRE 

S. 

stations. 

ESPÈCES. 

D'ECHAN- 

a 

TILLONS. 

Fauni 

]  DE  LA  Nouvelle-Zemble. 

1 

/   Salmo  umbla  var.  alpinus  Smitt 

1 

2 

Cottus  scorpius  (type  verruqueux).  .  . 

1 

3 

/( 

(].  snoRPins  L 

i6 
5 

G.    ODIDRICORNIS   L 

5 

GVMNOCANTHUS   VENTRALIS    GuV.   Val.   .  .  . 

1 

G 

)  Kostin  Charr { 

CeNTRIDERMICHTHÏS  UNCINATUS  Rlidt. .  .  . 

2 

7 

Platichthïs  stellatus  Pallas 

1 

8 

LiPARis  LiPARis  L.  var.  megalops  Sm. . 

2 

9 

LuMPENus  (LuMPENUs)  LUMPENUs  Fabr. . 

1 

10 

GïMNELis  viRiDis  Fabp.  var.  V.  Kroyer. 

1 

11 

12 

Matoslikin  Charr .... 

1  Gadus  navag-v  Pallas • .  i  • 

7 

2 

Salmo  umbla  L.  var.  alpinus  Sm 

/i27  — 


STATIONS. 


ESPECES. 


2/i 

25 
2C 

27 


28 

29 

30 
31 
32 

33 
U 
35 
36 
37 
38 
39 
^0 
Ul 
42 
43 
h  h 
45 
46 


Matoshkin  Charr  . . . 

lie  Meducharski 

Fjord  du  Prince  Albert.  I 

( 

Fjord  Cil.  Besnard.  .  .  ! 


I 


S.  UMBLA  L.  var.  alpinus  Sm 

Mallotcs  villosus  Mùil.  cT  et  Ç  . .  .  . 
Gymnocanthus  ventralis  Guv.  Vai.  .  .  . 
CoTTus  scoRPius  L.  (type  verruqueux). 

C.  sconpius  L 

Liparis  liparis  L.  var.  megalops  Sm..  . 
Salmo  umdla  L.  var.  alpincs  Sm 

CoTTUS  SCORPIUS   L 

Gymnocanthos  ventralis  Cuv.  Vai 

GOTTUS  SCORPIUS  L 

Plaine  France  et  Russie  |    Salmo  umbla  L.  var.  alpinus  Sm 

Poissons-  recueillis  pendant  la  traversée. 

Gottus  scorpius  L 

Anguilla  Anguilla  Tlioub 

Flessingiie {   Qadus  morrhda  L 

Pleuronectes  (Platessa)    platessa   L. 
(imm.  ) 

Gasterosteus   aculeatus  L.   var.   tra- 

CHDRUS 

G,  aculeatus  L.  var.  trachuros  (avec 

Ijmuiden }       ^"'"'"''  «bdominaie  ) 

G.  aculeatus  L.  var.  leiurus 

G.  puNGiTius  L.  var.  trachurus 

Pleuronectes   (Platessa)  platessa  L. 
(imm.) 

Gottus  scorpius  L 

Labrus  mixtus  c^ 

Gtenolabrus  rupestris  L 

Piiddefjord {   Molua  molva  L 

Gadcs  (Merlangus)  virens  L 

Gasterosteus  aculeatus  L.var.TRACHURUS 

Gobi  us  flavescens  Fabricius 

Clupea  harengus  L.  (imm.) 

Cyclopterus  lumpus  L.  (imm.) 

(    C.  LUMPUS  L.  (larves) 

Grot  Sund |    G.  lumpus  L.  (imm.) 

1    Gottus  scorpius  L 

Haramerfest <    Gadus  morrhua  L 

[    G.  (Merlangus)  merlangus  L 


Pêche  de  surface 
Vest  Fjord 


nombre 

D'ECIUN- 
TILLOÎiS. 

3 

2 
1 

4 

2 
1 
2 
9 
1 
6 
I 

2 
1 

1 


10 
1 

3 
3 

1 
27 
3 
1 
1 
1 
1 
2 
4 
G 
3 

12 
3 

7 
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28. 


—  Zi28  — 


Croisières  scientifiques  du  Pourquoi-Pas?  i()ia  et  1()i3 

[sous  LE  COMMANDEMENT  DU  D'  J.-B.   CiIÂRCOt). 

Liste  des  Poissoîns,  dressée  pajr  M.  Ed.  Le  Danois, 
Naturaliste  des  deux  croisières. 

Au  cours  des  croisières  d'été'  du.  Pourquoi-Pas  ? ,  pendant  les  années  1912 
et  1913,  nous  avons  pu  recueillir  les  Poissons  suivants  : 

1°  Dans  les  mers  du  Nord  (Shetland,  Feroo,  Islande,  Jan  Mayen)  : 

Cottidse COTTLS  SCORPICS  L. 

ICELUS  HAMATDS  Kr. 

Triglops  Pince  lu  Reinlidt. 
Agonus  decagonus  Schneid. 
Agonus  cataphractus  L. 

(Jyclopterida> GyCLOPTERUS  (EuMICROTREMUs)    SPINOSCS  Milll. 

Lycodida; Gyrnnelis  retrodorsalis  nov.  sp. 

Blcnniida; AnaRRHICHAS  LUPUS  L. 

Gadidse Gadus  Esmarkii  Nilsson. 

Brosmiis  brosme  Ascanius. 

9°  Dans  le  golfe  de  Gascogne  : 

Gobiida? GoBlUS  JOZO  L. 

GoBius  MiNDTUs.  pall.  var.  minutus. 
GoBius  Jeffreisii  Gthr. 

Pleuroiiectidsc Zeugopterus  megastoma  Donov. 

SoLEA  variegata  Donov. 

SOLEA  LUTEA  RisSO. 
Gadida; MeRLDCIUS  MERLUCCIUS  L. 

Onos  cimbrius  L. 
BlenniidH? Tripterygion  tripteroivotus  Risso. 

CallionymidEe CaLLIONYMDS  LYRA  L. 

Trachinidec TraCHINUS  DRACO  L. 

Trachinus  vipera  Cuv.  Val. 

Loplliidte LoPUlUS  PISCATORIUS. 


—  /i29  — 

Ces  Poissons  se  répartissent  par  localités  de  la  façon  suivante  : 

Jan  Mayen.  —  Icelus  hamatus  Kr. ,  Triglops  Piiigeîn  Reinhdt.,  Agoiius 
decagoiius  Schneid, ,  Cyclopteriis  (Eiimicwtremus)  spinosus  Miill.,  Gym- 
nelis  retrodorsalis  nov.  sp. 

Stations  XX,  LXIX,  LXX,  LXXI,  LXXII,  LXXVI,  LXXIX,  LXXXII. 

N.-IsLANDE.  —  Anarrhichas  lupus  L. ,  Brosmius  brosme  Ascan.,  Gadu.i 
Esmarhu  Nilss. 

Station  LXXXVI. 

Shetland.  S.-E.  Ile  Fair.  —  Trighps  Pingelii  Reinhdt.,  Agonus  cnta- 
phractus  L. 

Station  LI. 

Golfe  de  Gascogne  (i8  mètres,  S.  Penmarc'li).  —  Zeugopierus  mega- 
sloina  Donov. ,  Solea  variegata  Donov. ,  Callionyinus  lijra  L. ,  Lophius  piscato- 
rius  L. ,  Merlucius  merluccius  L. ,  0ms  cimbrhts  L. ,  Gobius  Jeffreysii  Gthr. 

Station  XXXIX. 

Golfe  de  Gascogne  (i8  mètres,  S.-O.  Pointe  des  Baleines).  —  Zeugo- 
pierus megastoma  Donov. ,  So/ert  lutea  Risso,  CalUonymus  lijrah.,  Trachiiius 
vipem  Cuv.  Val.,  Trachinus  draco  L. ,  Gobius  minutus  Pall.  var.  minutus. 

Station  XLVI. 

Saint-Jean-de-Luz.  —  Gobius  jozo  L. ,  Tripterygion  ùipteronolus  Risso. 
Remarques  sur  quelques  espèces. 


Gymnelis   retrodorsalis  nov.  sp. 

Près  de  Jan  Mayen  (station  LXXI),  nous  avons  trouvé  par  lie  mètres 
de  profondeur,  sur  un  fond  de  vase  volcanique  et  de  galets  basaltiques, 
un  exemplaire  de  celte  nouvelle  espèce  du  genre  Gymnelis  Reinh. 

Voici  la  diagnose  de  ce  nouveau  Lycodidé  : 

Diagnose  du  genre.  —  Corps  angudliforme,  sans  ventrales.  Dents  sur 
les  maxillaires  et  les  intermaxillaires,  le  voraer  et  les  palatins.  Une  seule 
paire  de  narines.  Ouverture  branchiale  petite,  située  au-dessus  de  la  racine 
de  la  pectorale.  Six  rayons  branchiostèges.  Membranes  branchiostèges 
séparées  verticalement  par  la  largeur  du  corps.  Nageoires  impaires 
confluentes. 

Diagnose  de  l'espèce.  —  Dorsale  commençant  très  loin  de  la  tête,  un 
peu  en  avant  de  l'anus,  vers  le  tiers  antérieur  du  corps.  Museau  égal  en- 
viron au  diamètre  de  l'oeil.  Narines  tubuleuses.  Longueur  de  la  léte  conte- 


—  hZO  — 

mie  un  peu  plus  de  six  fois  dans  la  longueur  totale.  Lèvres  épaisses, 
mâchoires  égales  à  peu  près.  Peau  nue,  sans  écailles. 

D  =  8o         A  =  70         C  =  10         P  =  19. 

Corps  gris  vert,  avec  une  vingtaine  de  bandes  transversales  brunâtres; 
la  dorsale  porte  entre  les  1 6°  et  1  f  rayons  un  ocelle  noir,  cerclé  de  blanc. 
L'anale  est  grise ,  marbrée  de  brun. 

La  longueur  totale  est  de  196  millimètres;  celle  de  la  tête,  de  19  milli- 
mètres. 

Le  genre  Gymnelis  comprend  déjà  une  espèce,  le  G.  viridis  Fabrichîs. 

Notre  nouvelle  espèce  se  différencie  du  G.  viridis  par  la  position  reculée 
de  la  dorsale,  qui,  dans  cette  dernière  espèce,  prend  naissance  au-dessus 
de  la  pectorale,  près  de  la  tête.  De  plus  les  proportions  et  la  formule  des 
i-ayons  de  nageoires  diffèrent  dans  chaque  espèce. 

Triglops  Pingelii  Reinhdt. 

Nous  avons  trouvé  un  spécimen  de  cette  espèce  près  de  Jan  Mayen 
(station  LXXI)  et  un  autre,  au  Sud -Est  de  l'île  Fair  (Shetland)  [sta- 
tion Ll]. 

Les  auteurs  ont  défini  la  formule  des  rayons  de  nageoires  de  ce  Cottidé  : 

D  =  10  à  i3  —  19  à  96         A  =  20  à  96 

et  Smitt  en  particulier  prit  pour  diagnose  de  l'espèce  la  formule  de  l'anale , 
contenant  phis  de  90  rayons. 

Or  l'échantillon  que  nous  avons  trouvé  aux  Shetland  a  pour  formule  : 

D=io-i8  A-18. 

Nous  avons  donc  dû  modifier  comme  suit  la  diagnose  du  Triglops  Pin- 
gelii Pieiuhdt. ,  en  la  fondant  sur  d'autres  caractères  : 

Coltidc  à  deux  dorsales  distinctes,  à  vomer  denté,  sans  dents  palatines,  à 
abdomen  marqué  de  plis  obliques  denticulés  aux  bords. 

D=  loà  i3  -  18  à  96         A  =18  à  96. 

De  plus,  c'est  la  première  fois  que  ce  Poisson  est  signalé  dans  la  faune  des 
Iles  Britanniques. 

Son  habitat  doit  donc  être  modifié  comme  suit  : 

Océan  Arctique,  Nord-Atlantique,  mer  du  Nord  (Spitzberg,  Groenland, 
île  de  l'Ours,  Jan  Mayen,  côte  nord-américaine,  côte  de  Norvège,  Kalte- 
gat,  détroit  de  Behring  et  Shetland). 


—  à'i\  — 


GoBius  Jeffreysii  Gthr. 


a 


En  1906,  Y  Huxley  a  trouvé  ce  Gobiidé,  jusqu'alors  considéré  comme 
exclusivement  septentrional  à  la  latitude  de  Brest,  au  large  du  banc  de  la 
Petite-Sole;  en  1910,  nous  l'avons  découvert  dans  la  baie  de  Morlaix  et 
fait  entrer  dans  la  faune  française.  Sa  capture  récente  au  Sud  de  Penmarc'h 
étend  encore  vers  le  Sud  son  aire  de  distribution  géographique,  qu'on  peut 
fixer  actuellement  de  la  manière  suivante  : 

Plateau  continental  nord-européen  :  Norvège,  lies  Britanniques,  France 
(Irisli  et  French  Atlantic  Slopes,  côte  Sud  de  Bretagne). 

Tripterygion  tripteronotus  Risso. 

Blenniidé  commun  dans  la  Méditerranée  et  sur  la  côte  espagnole ,  non 
encore  signalé  sur  la  côte  atlantique  française. 

OnOS  CIMBRIUS  L. 

Nous  avons  trouvé  à  la  station  XXXIX,  au  Sud  de  Penmarc'h,  deux 
échantillons  de  cette  motelle  à  quatre  barbillons.  Le  premier  rayon  de  la 
dorsale  présentait  un  allongement  inaccoutumé  et  s'étendait  jusqu'au 
1 1'  rayon  de  la  seconde  partie  de  cette  nageoire. 

Ce  Gadidé  a  toujours  été  considéré  comme  exclusivement  septentrional 
et  n'avait  jamais  encore  été  signalé  dans  la  faune  de  France. 
Son  habitat  doit  être  maintenant  défini  comme  suit  : 

Océan  Nord-Atlantique  (côte  de  Norvège;  Baltique) +   +   + 

Mer  du  Nord  (Danemark,  Helgoland,  Ecosse) +   + 

Mer  d'Islande ,  canal  Saint-Georges +  + 

Côte  anglaise  de  la  Manche  (Devon,  Gornwall),  Bristol 

Ghannel "I~ 

Golfe  de  Gascogne  (côte  Sud  de  Bretagne) + 

On  distinguera  facilement  VO.  cimbrius  L.  des  autres  espèces  françaises 
du  genre  Onos  Risso,  par  ses  quatre  barbillons;  en  effet  les  autres  espèces 
en  possèdent  trois  ou  cinq. 


_  hn 


Utilisation,  pour  là  capture  des  Modches,  des  nids  de  l  Araignée 
mexicaine  :  coenothele  gregalis  e.  simon , 

PAR  M.  L.  Berland, 
Préparateur  au  Muséum  national  d'Histoire  naturelle. 

Depuis  sa  découverte ,  en  1909,  de  ia  Cœnothek  gregalis  E.Simon, 
M.  Léon  Diguet  n'a  cessé  d'envoyer  au  Muséum  des  documents  concernant 
la  biologie  de  cette  curieuse  Araignée  sociale.  Deux  nids ,  qui  nous  sont 
parvenus  récemment,  présentent  un  très  vif  intérêt,  au  point  de  vue  de 
leur  utilisation. 

Ces  deux  nids,  recueillis  par  les  Mexicains  au  moment  de  ia  pleine 
activité  de  leurs  habitants,  furent  placés  sur  une  corde,  à  quelque  dis- 
tance l'un  de  l'autre,  puis  suspendus  dans  une  habitation  où  on  les  arro- 
sait d'eau  tous  les  jours. 

Malgré  ce  changement  d'habitat,  les ' Araignées  ne  perdirent  rien  de 
leur  activité  ;  elles  fixèrent  solidement  leurs  demeures  à  la  corde  qui  leur 
servait  de  support ,  et  les  réunirent  par  un  fourreau  de  soie  continu ,  épais 
et  solide,  entourant  ia  corde  sm-  ia  plus  grande  partie  de  sa  longueur. 
Les  Mouches ,  qui  s'y  prenaient  en  nombre  considérable ,  fournissaient  aux 
Araignées  une  abondante  nourriture  et,  comme  celles-ci  ne  les  rejetaient 
pas  après  les  avoir  sucées ,  mais  les  laissaient  sur  place ,  en  les  recouvrant 
de  soie  à  mesure  qu'elles  accroissaient  leurs  nids ,  c'est  par  plusieurs  mil- 
liers qu'on  peut  y  compter  les  cadavres  de  Mouches  emprisonnés,  ce  qui 
démontre  surabondamment  l'efficacité  du  procédé. 

L'ensemble  des  deux  nids ,  représenté  par  la  planche  XVII ,  mesure  en- 
viron 2  m.  5o  de  longueur;  le  plus  grand  nid  (pi.  XVIII)  présente  les 
dimensions  suivantes  :  plus  grande  longueur,  55  centimètres;  largeur, 
35  centimètres;  hauteur,  3o  centimètres;  le  petit  nid,  les  dimensions 
respectives  de  4o,  20,  95  centimètres. 

Ces  deux  nids ,  qui  proviennent  de  Huejotitan ,  Etat  de  Jalisco ,  Mexique , 
sont  exposés  depuis  peu  dans  la  vitrine  centrale  de  ia  Galerie  d'Entomo- 
logie appliquée. 

Leur  utilisation  ingénieuse  est  à  rapprocher  de  l'habitude  qu'on  a 
parfois,  dans  nos  régions,  de  conserver  dans  les  écuries  ou  les  étables  les 
grandes  toiles  en  nappes  de  ia  Tegenaria  parietina  Fourcroy,  afin  de  débar- 
rasser les  animaux  domestiques  d'une  partie ,  au  moins ,  des  Insectes  qui 
les  tom'mentent. 

On  trouvera  des  renseignements  sur  la  Cœnothele  gregalis  E.  Simon ,  sa 
biologie ,  ses  hôtes ,  etc. ,  dans  les  travaux  suivants  : 


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—  /i33  — 

E.  Simon,  1909,  Sur  l'Araignée  Mosqucro  :  Cœnolhele  gregalis,  nov.  fjcn. ,  nov. 
sp.  (C  R.  Acad.  de  Paris,  p.  736-737); 

L.  DiGUET,  1909,  Sur  rAralgnéc  Mosquero  [ibid.,  p.  785-730,    cl    Bull.    Soc. 
nat.  Acclimat..,  p.  368-375); 

L.  Semichon,   1910,   Observation  sur   une   Araignée   mexicaine  transportée   en 
France  (Cœnothele  gregalis  E.  S.)  [Bull.  Soc.  entom.  France,  p.  338-3/io]; 

L.  Semicuon,  1911,  Observations  sur  une  femelle  de /'œcifoc/iî'oa  convictrix  E.  S. 
{ibid.,  p.  366-267). 


Note  sur  l'introduction  en  France  de  Diestrammena  unicoi.or  Br., 

NEC  D.  MARMORATA  [HaAn)  ,  OrTH.  PhASGONURID^, 

PAR  M.  L.  Chopard. 

Au  mois  de  mai  dernier,  M.  J.  Kiinckel  d'Herculais  me  communiqua 
cjuelques  Orthoptères  cjui  lui  avaient  été  adressés  par  M.  P.  Hariot,  Assis- 
tant de  ia  Chaire  de  Botaniijrie  (Gryptogamie)  au  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle. Ces  Insectes  avaient  été  trouvés  abondamment  dans  des  serres  par 
un  horticulteur  des  environs  de  Lille. 

J'ai  signalé  peu  de  temps  après  '''  la  présence  de  cet  Orthoptère ,  nou- 
veau pour  la  faune  française ,  sous  le  nom  de  Diestrammena  marmorala 
(Haan).  Depuis,  ayant  eu  l'occasion  de  faire  des  recherches  bibliogra- 
phiques plus  complètes  et  d'examiner  plus  attentivement  les  Insectes 
reçus,  j'ai  reconnu  qu'il  s'agissait  de  quatre  individus  jeunes  et  d'une 
femelle  adulte  appartenant  non  à  l'espèce  précitée,  mais  à  une  espèce  du 
même  genre,  extrêmement  voisine,  D.  unicolor  Br.  '-^K 

Ce  Phasgonuride  appartient  à  la  sous-famille  des  Raphidophorinœ  et 
semble  originaire  de  la  Chine  orientale  ;  ses  mœurs  sont ,  paraît-il ,  voisines 
de  celles  de  nos  Dolichopocla,  c'est-à-dire  qu'il  vit,  de  préférence,  à  l'entrée 
des  cavernes ,  dans  les  souterrains  et  même  dans  les  caves. 

Diestrammena  unicolor  Br.  est  nouvelle  pour  la  faune  française,  mais 
non  pas  pour  la  faune  européenne,  car  elle  a  déjà  été  signalée  en  Alle- 
magne, en  1909,  par  M.  H.  Wiinn '''.  Je  reviendrai,  d'ailleurs,  tout  à 
riieure,  sur  certains  détails  de  son  très  intéressant  mémoire. 

0)  fia//.  5oc.  e»i/.  Fr.  [1913],  p.  28^. 

'^'  La  différence  entre  ces  deux  Diestrammena  tient  presque  uniquement  dans 
la  longueur  comparative  des  fémurs  et  des  tibias  postérieurs  :  chez  D.  marmorata , 
les  tibias  sont  sensiblement  plus  longs  que  les  fémurs  ;  chez  D.  unicolor,  ils  sont  à 
peu  près  égaux  l'un  à  l'autre. 

'^'  H.  WCnn,  Beobachtungen  iiber  eine  in  Mitteieuropa  eingeschleppte  Hôhlen- 
heuschrecke  (Zs.  wiss.  Insektenbiol.  Berlin  [1909],  p.  82,  ii3,  i63).  Signalons 
qu'on  a   également   indiqué  la  présence  de   cette  espèce   aux  Etats-Unis    (Voir 


—  A3A  — 

H  était ,  en  tout  cas ,  désirable  d'obtenir  quelques  renseignements  com- 
plémentaires siu'  cet  bote  impi-évu  des  serres  de  Lille.  Avec  son  obligeance 
habituelle,  M.  J.  Kiinckel  d'Herculais  voulut  bien  les  demander  à  son  col- 
lègue et  je  publie  ci-dessous  intégralement  le  passage  de  la  lettre  du 
correspondant  de  M.  Hariot  se  rapportant  à  notre  Ortboptère. 

fflis  sont  accompagnés  de  tiges  d'Achyranthus  qu'ils  affectionnent  parti- 
culièrement dans  la  serre.  C'est,  en  effet,  leur  victime  préférée,  bien  qu'ils 
ne  dédaignent  pas  les  Coleus  et  les  feuilles  tendies  de  LiJium  et  des  Dahlia 
soumis  au  forçage.  Dans  les  serres,  ils  sont  nettement  polypbages;  en 
captivité  dans  un  cristallisoir,  ils  ont  une  prédilection  marquée  pour  les 
feuilles  de  laitue  et  ils  ne  se  gênent  pas  pour  dévorer  rrà  mandibules  que 
veux-tu»  le  camarade  qui  vient  à  décéder.  Ils  sont  donc  aussi  carnassiers. 
En  serre ,  leurs  habitudes  sont  nocturnes.  Le  jour,  ils  se  confinent  dans 
l'ojjscurité  sous  les  tablettes  qui  supportent  les  plantes,  dans  les  pots 
enchâssés  les  uns  dans  les  autres  et  parmi  les  tu])ercules  de  Bégonia  non 
encore  poussés  ou  creux.  Dès  qu'on  cheiche  à  les  saisir,  ils  sautent  avec 
une  agilité  extraordinaire.  Ils  sont  extrêmement  défiants  et  leurs  longues  an- 
tennes toujoui's  en  mouvement  ondulent  comme  les  tentacules  d'un  Poulpe. 
On  les  capture  aisément  le  soir  en  les  éblouissant  awc  une  lampe  à  acéty- 
lène. 11  y  a  plus  de  femelles  que  de  mâles.  Ils  stridulent,  paraît-il,  remar- 
quablement. On  en  trouve  toute  l'année  à  tous  les  stades  du  dévelop- 
pement. Ils  paraissent  se  multiplier  davantage  au  printemps,  en  mai 
surtout.  Quels  moyens  de  destruction  M.  Kiinckel  préconise-t-il?  La  cjiies- 
tion  en  vaut  la  peine,  car  ce  sont  de  grands  déprédateurs  qui  compro- 
mettent l'existence  des  jeunes  plantules.  Les  serres  ont  de  20  à  96°  G.» 

La  plupart  des  renseignements  donnés  dans  cette  lettre  concordent  avec 
les  obseivations  précises  faites  en  Allemagne  par  H.  Wiinn. 

C'est  à  Wandsbek  et  à  Fulda  (Saxe)  c[ue  D.  unicolor  fut  signalée,  pour 
la  première  fois,  dans  les  serres,  en  1908;  peu  après,  elle  fut  retrouvée  à 
Frankfurt,  Erfurt,  Sudmiihle  bei  Miinster  (Westphalie),  à  Lommatsch  et  à 
Darmstadt.  Son  apparition  fit  même  quelque  bruit  dans  la  presse  locale 
et  on  voulut  un  moment  y  voir  l'approche  d'un  fléau  compaiable  aux  inva- 
sions des  Acridiens  migrateurs  *''. 

M.  H.  Wiinn,  de  Weissenburg,  ramena  les  faits  à  des  proportions  plus 
exactes  et  publia,  en  1909,  une  étude  très  complète  sur  l'espèce  en  cause; 
il  put  même  conserver  des  D.  unicolor  vivantes  pendant  près  d'un  an  et 

A.  P.  Morse,  Diestrammena  unicolor  in  North  America,  Psyché,  Boston,  igoi, 
p.  80),  dans  les  serres  de  Vienne  (communication  verbale  de  M.  le  Professeur 
F,  Werner)  et  tout  récemment  en  Angleterre  (M.  Burh,  Diestrammena  mai-nwrata 
Haan.  A  remarkable  exotic  Orthoptcron  in  England,  Ent.  Rec.  andJourn.  of  Var., 
XXV,  [1913],  p.  238). 

(')  Voir  No.  i55,  Weissenburger  Zeitnng,  h  juillet  1908  (Eine  cxotische  Heu- 
schreckengefahr). 


—  Zi35  — 

en  observer  la  ponte  et  le  développement  jusqu'à  l'âge  adulte.  Pour  tous 
ces  détails,  je  renvoie  le  lecteur  à  son  remarquable  travail. 

En  ce  qui  concerne  les  observations  faites  à  Lille,  comme  j'ai  déjà  dit, 
elle  concordent  dans  les  grandes  lignes  avec  celles  de  H.  Wûnn.  En  par- 
ticulier, quant  au  régime,  M.  Wùnn  donne  de  très  intéressants  rensei- 
gnements. En  captivité,  non  seulement  ses  Diestrammena  dévoraient  les 
dépouilles  de  leurs  mues  (p.  84)  et  les  cadavres  de  leurs  compagnes 
(p.  86),  mais  elles  préféraient  de  beaucoup  la  viande  aux  substances  végé- 
tales ([ui  leur  étaient  offertes  comme  nourriture.  Elles  attaquaient  même 
et  tuaient  des  Papillons  mis  dans  leiu'  cage  (p.  86).  Ces  observations  con- 
firment le  fait  que  ces  Insectes  s'accoïnmodent  d'un  régime  des  plus  variés 
et  acceptent  au  moins  aussi  facilement  une  nourriture  animale  qu'une 
nourriture  végétale.  Cette  particularité  semble,  d'ailleurs,  très  générale 
chez  les  Phasgonurides,  et  elle  a  été  remarquablement  mise  en  lumière 
par  M.  J.  Kiinckel  d'Herculais  dans  différentes  notes  *''. 

Par  contre,  sur  certains  points,  M.  Wïmn  est  en  désaccord  avec  l'horti- 
culteur lillois.  Je  retiendrai  particulièrement  deux  questions  présentant 
un  certain  intérêt. 

Tout  d'abord,  dans  sa  lettre,  le  correspondant  de  M.  Hariot  semble 
affirmer  que  les  Diestrammena  stridulent  et  il  se  trouve,  par  là,  en  contra- 
diction absolue  avec  M.  Wiinn.  D'ailleurs,  celui-ci  fait  remarquei',  avec 
juste  raison  (p.  117),  que  ces  Insectes  ne  présentent  ni  organes  stridulants, 
ni  tympans  aux  pattes  antérieures.  Je  n'ai,  du  reste,  pu  obtenir  aucun 
renseignement  plus  précis  sur  cette  prétendue  stridulation. 

Sur  un  autre  point,  plus  intéressant,  nous  constatons  une  divergence 
absolue  dans  les  observations.  Il  s'agit  de  la  nocivité  de  l'espèce  dans  les 
serres  où  elle  s'est  acclimatée.  D'après  les  horticulteui's  de  Darmstadt ,  les 
Diestrammena  s'attaquaient  surtout  aux  Adiantum  dont  elles  coupaient 
les  tiges  ;  mais  M.  Wiinn  est  fort  loin  d'admettre  la  possibilité  de  ces 
dégâts ,  car,  dit-il ,  les  Diestrammena  lui  semblent  fort  peu  nombreuses  et ,  en 
captivité,  n'ont  jamais  touché  à  un  pied  <ï Adiantum  planté  dans  son  ter- 
rarium.  Pour  lui,  on  leur  a  attribué  les  méfaits  des  Souris  ou  de  quelque 
autre  parasite  de  la  serre. 

D'autre  part ,  les  affn*mations  de  l'horticulteur  lillois  sont  non  moins 
précises ,  puisqu'il  demande  même  un  moyen  de  se  débarrasser  des  Dies- 
trammena. La  question  n'est  donc  pas  tranchée  et  demanderait  des  obser- 
vations nouvelles. 

A  un  point  de  vue  fort  différent,  l'acclimatation  de  cet  Orthoptère  dans 
les  serres  mérite  de  fixer  l'attention;  nous  nous  trouvons,  en  effet,  en 

'■'  J.  KiiNCKEL  d'Herculais,  in  Ann.  Soc.  ent.  Fr.  [189/1  ],  p.  187  ;  Ass.  Fr.  A.  S. 
[1897],  Congrès  de  Saint-Etienne,  p.  3oi-3o9;  Inv.  des  Acridiens  en  Algérie, 
t.  I,  p.  9.52. 


—  /i36  — 

présence  d'un  Insecte  nonnalement  troglnpliile  et  son  adaptation  parfaite 
à  un  milieu  en  apparence  assez  dissemblable  de  son  milieu  habituel  peut 
surprendre  quelque  peu.  11  est  certain  que,  si  l'on  recherche  dans  l'obscu- 
rité un  facteur  capital  dans  la  vie  des  Insectes  troglophiles ,  les  serres  de 
Darmstadt  et  de  Lille  ne  présentent  pas ,  bien  au  contraire ,  des  conditions 
plus  favorables  que  la  première  cave  venue  dans  une  maison  voisine. 
Mais  si  l'on  considère  la  constance  de  la  température  et  l'état  bygromé- 
ti'ique  élevé  de  l'atmosphère ,  on  constate  que  les  serres  remplissent  admi- 
rablement ces  conditions  spéciales  et  il  devient  tout  naturel  d'admettre 
que  les  Diestrammena  se  soient  si  bien  accoutumées  à  des  conditions 
d'existence  rappelant  de  si  près  leur  milieu  naturel  '''. 

Toutes  les  observations  récentes  semblent  d'ailleurs  concourir  à  relé- 
guer le  facteur  rrobsciu-itén  au  deuxième  plan  dans  l'éthologie  des  ani- 
maux cavernicoles,  et  l'adaptation  des  Diestrmnmma  dans  les  serres  me 
semble  apporter  un  nouvel  appui  à  cette  manière  de  voir. 


SvR  DEUX   VesPIDES   DE  JàVA, 
PAR  M.   R.   DU  BUYSSON,    CORRESPONDANT  DU  MuSKUM. 

Pendant  son  dernier  séjour  à  Java,  M.  Ed.  Jacobson  a  eu  l'amabilité  de 
réunir  à  mon  intention  un  matériel  précieux  concernant  les  Ischnogasters. 
Il  a  même  relevé  durant  plusieurs  années  une  étude  assez  complète  des 
mœurs  de  ces  petites  Guêpes.  Ce  liavail  sera  publié  dans  ma  prochaine 
monographie  de  ce  genre.  Aujourd'hui,  je  donnerai  seulement  la  descrip- 
tion d'une  espèce  qui  était  inconnue,  et  la  synonymie  de  deux  autres  ré- 
sultant des  dernières  récoites  de  M.  Jacobson.  Les  Insectes  et  leurs  nidifi- 
cations sont  conservés  au  Muséum  de  Paris. 

Ischnogaster  Jacobsoni  nov.  sp. 

Corps  de  petite  taille ,  noir,  très  modérément  orné  de  jaune  sur  les 
mandibules,  les  tibias  et  les  articulations  des  pattes,  sur  les  bords  anté- 
rieur et  postérieur  du  pronotum,  le  disque  des  mésopleures,  l'écusson,  le 

<')  A  ce  sujet,  rappelons  un  passage  du  mémoire  de  M.  Wûnn  qui,  après  une 
înondation  de  son  lerrarium,  à  la  suite  d'un  orage,  fut  très  étonné  de  constater 
que  ses  pensionnaires  se  trouvaient  fort  peu  incommodées  dans  leur  cage  à  demi 
submergée  :  rr...das  ùberfeuchte  Erdrcich,  wenn  es  den  Tieren  auch  nicht  gerade 
angenehm  war,  fiir  Sie  doch  keine  Hinderungsgrund  Inldete,  in  der  Dunkelheit 
den  Holzblock  zu  verlassen.» 


—  A37  — 

postécusson,  le  segment  médiaire,  sur  les  côtés  du  pétiole  de  l'abdonien 
et  sur  quel([ues-unsdes  segments  ahdominaux.  Antennes  courtes,  épaisses, 
noii-  brun,  le  fouet  roux  jaunâtre  en  dessous;  mandibules  courtes;  clypéus 
court,  l'extrémité  finement  aiguë,  c^irénée,  le  milieu  du  disque  élevé  et 
portant  une  épine  droite,  en  forme  de  lame  de  couteau;  toute  la  face  re- 
couverte de  poils  fins,  couchés,  argentés;  le  front  muni  en  son  milieu  de 
deux  petits  fragments  de  carène  longitudinale,  se  suivant;  ponctuation  du 
vertex  fine,  peu  profonde,  serrée,  subréticulée;  les  c»jtés  de  la  tête,  der- 
rière les  yeux  et  près  de  la  bouche,  couverts  d'un  fin  duvet  soyeux, 
argenté.  Mésonotum  à  ponctuation  fine,  très  serrée,  subruguleuse  trans- 
versalement; écussoa  sans  carène,  à  ponctuation  plus  grosse,  espacée;  les 
côtés  du  segment  médiaire  densément  pubescents.  Ailes  légèrement  en- 
fumées, à  reflets  irisés  très  accentués;  bord  postérieur  des  ailes  inférieures 
muni  d'une  frange  de  poils  très  modérément  longs.  Abdomen  ayant  le 
pétiole  très  long,  très  grêle ,  presque  droit;  aUergite  longuement  pétiole. 
d*  Longueur,  1 2  millimètres. 

Cette  espèce,  qui  est  dédiée  à  M.  Ed.  Jacobson,  se  distingue  de  toutes 
les  autres  par  l'épine  du  clypéus,  les  petites  carènes  du  front  et  la  petite 
fi-ange  du  bord  postérieur  des  ailes  inférieures.  Elle  appartient  au  groupe 
de  1'/.  Mellyi  Sauss. 

Java  :  Noesa  Kambangan,  mars  1911. 

ISCHNOGASTER   STRIATULUS  BuySS. 

M.  E.  Jacobson  a  découvert,  également  à  Noesa  Kambangan,  la  nidifi- 
cation de  1'/.  striatulus  Buyss. ,  en  mars  1911.  Il  a  pu  capturer  ainsi  les 
deux  sexes.  Le  mâle  est  l'insecte  que  j'ai  décrit  sous  le  nom  d'/.  fovealus 
{Notes  from  the  Leyden  Muséum,  XXIX,  p.  80,  1907),  si  remarquable 
par  la  gi'ande  fovéole  feutrée  qui  occupe  la  base  du  3"  tergite  abdominal. 

La  nidification  est  fort  curieuse.  Les  cellules  rappellent  celles  con- 
struites par  1'/.  Serrei  Buyss.,  mais  elles  sont  très  rapprochées  et  dispo- 
sées en  spirale.  11  est  en  outre  aménagé,  à  l'intérieiu",  une  galerie  qui 
monte  elle-même  en  spirale  et  permet  ainsi  aux  Guêpes  de  donner  de  la 
nourriture  aux  larves  depuis  l'extrémité  inférieure  du  nid  jusque  dans 
les  cellules  supérieures.  Par  cette  même  galerie,  les  jeunes  qui  viennent 
d'éclore  peuvent  s'échapper  sans  perforer  les  cellules. 


—  ^38  — 

Là  peste  des  Fourmis-manioc  à  Baiiià, 
PAR  M.  Paul  Serre,  Consul  de  France,  Associé  du  Muséum. 

li  n'est  pas  un  touriste  de  passage  à  Bahia  qui  ne  s'étonne  d'apercevoir 
h  ia  tombée  de  la  nuit,  dans  les  jardins  d'agrément  entourant  les  rési- 
dences, un  homme  de  couleur,  dépenaillé,  circulant  à  petits  pas,  pieds 
nus,  tenant  en  main  une  torche  enflammée  fjui  projette  des  lueurs  d'in- 
cendie. C'est  un  jardinier  indigène  qui  se  défend  contre  ses  pires  enne- 
mis dont  il  a  constaté  les  récentes  déprédations,  contre  les  Fourmis  à 
parasols  (Formiga  sauva,  la  bibijagua  de  Cuba)  [voir  le  Bulletin  de  mars 
1909,  n"  4,  p.  188],  lesquelles  ont  quitté  déjà  à  la  queue  leu  leu  leurs 
galeries  souterraines  pour  aller  aux  provisions ,  aloi's  cpi'à  la  campagne ,  où 
on  leur  laisse  la  paix ,  ces  Insectes  travaillent  en  plein  jour.  De  temps  à 
autre,  noire  homme  promène  au  ras  du  sol  ia  flamme  de  sa  torche  faite 
de  palmes  de  cocotiers ,  et  c'est  d'un  cœur  léger  qu'il  incinère  vivants  des 
Insectes  du  bon  Dieu,  fort  intéressants  parce  que  diligents,  industiieux 
et  policés,  mais  qui  commettent  l'erreur  de  continuer  à  vivre  dans  la 
société  des  hommes. 

11  n'est  pas  de  pire  engeance,  sur  les  côtes  du  Nord-Est  brésilien,  que 
les  colonies  de  Fourmis  porte-étendards,  appelées  ici  Fourmis-manioc, 
car  elles  déchiquettent  volontiers  les  feuilles  de  cet  arbuste-pain ,  cultivé 
de  tous  côtés. 

Ces  Insectes  creusent  dans  le  sol  des  chambres  (panellas)  en  forme  de 
demi-sphère  aplatie  au  sommet,  de  2 5  centimètres  environ  de  diamètre, 
reliées  entre  elles  par  des  conduits  tortueux  et  où  ils  préparent ,  avec  des 
débris  de  feuilles  et  un  fongus-mère,  les  couches  qui  produiront  les  cham- 
})ignons  dont  se  nourrissent  leurs  larves. 

La  nature  a  cru  devoh'  gratifier  les  Bahianais  de  deux  variétés  de  ces 
insectes,  la  Formiga  Caboclo  de  couleur  rouge,  dont  les  chambres  sont 
dispersées  par  petits  groupes  c[u'elle  isole  assez  aisément  en  cas  d'attaque, 
et  une  autre  Formiga  cominum ,  de  couleur  noirâtre ,  qui  construit  des  cités 
très  grandes  composées  de  chambres  rapprochées  où  il  est  plus  facile  de 
faire  circuler  des  gaz  asphyxiants. 

En  été,  ces  Fourmis  s'installent  dans  les  chambres  inférieures  situées, 
suivant  la  nature  du  terrain ,  à  un  ou  plusieurs  mètres  de  profondeur  et 
où  règne  l'humidité  indispensable  pour  le  développement  des  champi- 
gnons. En  hiver,  elles  gagnent  les  chambres  supérieures  situées  près  de  la 
surface  du  sol.  Leui's  architectes  savent  d'ailleurs  modifier  le  degré 
d'humidité  des  panellas  en  établissant  des  barrages  ou  en  perçant  des 
cheminées  d'aération. 


—  A39  — 

Ces  cités  souterraines ,  qui  possèdent  aussi  des  diains  pour  l'écoulement 
des  eaux,  peuvent  compter  parfois  juscjn'à  3oo  chambres,  et  il  est  permis 
de  se  demander  comment  les  Fourmis  parviennent  à  se  retrouver  dans  ce 
dédale ,  dans  ce  caravansérail  obscur,  avec  le  seul  sens  du  loucher,  sinon 
celui  de  l'odorat.  Il  se  peut  aussi  que  chacpie  quartier  possède  ses  guides 
spéciaux. 

Essaie-t-on  d'asphyxier  la  colonie  avec  des  vapeurs  de  soufre  ou  d'arse- 
nic, immédiatement  les  ouvrières  saisissent  avec  leur  jiince  une  boulette 
de  terre  et  se  précipitent  au-devant  du  danger  pour  établir  un  barrage , 
tels  des  mineurs  qui  veulent  circonscrire  un  incendie  dans  une  houillère. 
Ces  ouvrières  meurent  en  route,  mais  leurs  cadavres  et  la  terre  quelles 
charrient  finissent  par  obstruer  le  conduit  d'accès  des  vapeurs  asphyxiantes 
et  le  reste  de  la  colonie  a  ainsi  la  vie  sauve.  C'est  pourquoi  on  songe  à 
employer  maintenant  des  appareils  à  air  comprimé  qui  rendent  inutile  le 
sacrifice  des  braves  ouvrières  en  refoulant  le  gaz  jusque  dans  les  moindies 
recoins  de  la  fourmilière. 

Quand  une  colonie  a  décidé  de  s'établir  sous  les  fondations  d'un  im- 
meuble où  le  sol  n'est  ni  trop  sec,  ni  ti'op  humide,  elle  peut  remonter  à 
la  surface,  si  l'on  n'y  porte  aussitôt  remède,  plusieurs  mètres  cubes  de 
terre,  et,  dès  que  la  maison  commence  à  se  lézarder,  il  faut  appeler  un 
architecte  pour  procéder  eu  hâte  à  des  travaux  de  consolidation. 

En  plus  des  torches,  les  jardiniers  emploient  contre  les  Formiga  le 
sublimé  et  le  cyanure ,  qu'ils  répandent  le  soir  à  l'entrée  des  fourmilières. 

Le  travail  de  nuit  étant  partagé  entre  les  cisailleuses,  qui  grimpent  sur 
les  arbres  pour  y  découper  les  feuilles ,  et  les  porteuses ,  qui  en  ramassent 
les  débris  sur  le  sol  pour  les  transporter  dans  les  magasins,  il  arrive  paifois 
que  ces  dernières ,  tuées  par  les  sels  vénéneux ,  meurent  en  route ,  alors  que 
les  Fourmis  rrcoupe-toujours»  continuent  leur  œuvre  dévastatrice  dans  les 
airs.  Aussi  le  profane  s'étonne-t-il  parfois  de  la  manie  destructrice  de  ces 
Insectes  en  voyant ,  certain  matin,  la  terre  couverte  de  morceaux  de  feuilles 
abandonnés. 

Quant  aux  cadavres  des  Fourmis  porteuses,  mortes  en  route  sans  aban- 
donner leur  étendard  ou  dans  la  fourmilière  et  sorties  par  les  ouvrières,  ils 
emj)oisounent  bientôt  les  volailles  ambulantes. 

Le  cultivateur  indigène,  qui  ne  peut  faire  les  frais  d'achat  de  sels  véné- 
neux, est  largement  responsable  de  la  peste  actuelle  des  Fourmis.  Généra- 
lement il  se  livre  à  la  monoculture  et  se  contente  de  tremper  dans  une 
solution  de  vert  de  Paris  ou  de  subhmé  quelques  feuilles  de  la  plante  qu'il 
désire  protéger  avant  de  les  placer  à  proximité  de  la  fourmilière.  Les 
Insectes,  s'apercevant  bien  vite  de  l'effet  désastreux  produit  sur  les  larves 
par  les  feuilles  en  question,  s'attaquent  à  une  autre  plante.  Le  tour  est  joué 
et  bien  joué. 

Pour  garantir  leurs  melons  et  pastèques  des  déprédations  des  Fourmis , 


—  AZiO  — 

c<ir  il  suffit  d'un  coup  de  cisaille  à  rextrémité  de  la  tige  du  melon  pour 
empêcher  la  fructification,  les  cultivateurs  de  l'île  d'Itaparica,  située  dans 
la  baie  de  Bahia,  les  entourent  d'une  lëgumineuse  qu'ils  vont  chercher 
dans  les  terrains  salés  du  littoral  et  dont  les  Fourmis  raffolent,  soit  à  l'état 
vert,  soit  à  l'état  sec.  A  ce  régime  spécial  les  Fourmis  engraissent;  leurs 
mandibules  pâlissent  et  se  ramollissent  au  point  de  ne  plus  pouvoir  rieu 
couper. 

On  peut  ainsi  se  faire  une  idée  de  l'intérêt  cpie  présenterait  un  opuscule 
dans  lequel  un  voyageur  ferait  connaître  les  moyens  employés  par  les 
humains  les  plus  arriérés  dans  les  pays  encore  en  enfance  pour  lutter,  à 
défaut  des  connaissances  spéciales  et  d'argent ,  contre  diverses  engeances 
animales  et  les  surprises  atmosphériques.  On  verrait  alors  à  (pels  résul- 
tats pratiques  le  Mammifère  supérieur  peut  prétendre,  grâce  à  des  obser- 
vations répétées. 

A  Bahia,  on  voudrait  obliger  les  occupants  d'un  terrain  à  détruire  les 
Fourmis,  comme  on  le  fait  en  France  pour  les  Chenilles;  mais  il  est  bien 
difficile  de  bouleverser  ainsi  les  mœurs  d'habitants  habitués  jusque-là  à 
une  liberté  frisant  la  licence  et  qui  protestent  déjà  contre  les  quelques 
mesures  prises  par  le  service  de  prophylaxie  de  la  fièvre  jaune  pour 
réduire  le  nombre  des  Stcgomyia  cahpus. 

Aussi  voit-on  souvent  le  propriétaire  d'un  grand  potager  aller  détruire 
à  une  certaine  distance,  et  dans  son  intérêt  propre,  les  Fourmis  du 
voisin. 

Le  service  municipal  des  parcs  et  jardins ,  à  Bahia ,  emploie  contre  ces 
Hyménoptères  des  ventilateurs  et  des  soufflets  qui  refoulent  dans  leurs 
habitations  des  fumées  asphyxiantes  de  goudron ,  d'arsenic  et  de  soufre  ; 
mais  le  meilleur  moyen  connu  pour  se  débarrasser  de  cette  peste ,  sur- 
tout dans  les  terrains  plats,  consiste  à  verser  de  l'eau  dans  la  four- 
milière, afin  d'humecter  les  conduits  principaux,  puis  du  sulfure  de 
carbone  qui  descend  alors  très  loin,  ou,  de  préférence,  un  composé 
de  sulfure  de  carbone,  de  phosphore  et  d'huile  lourde  de  pétrole  ou  de 
goudron. 

Un  autre  remède  a  bien  été  placé  ici  par  le  Créateur  à  côté  du  mal. 
On  trouve,  en  effet,  dans  l'île  d'Itaparica  la  fameuse  F'ourmi  Carnivore 
Cuyabana,  dont  j'ai  signalé  déjà  l'acclimatation  en  Uruguay,  laquelle  se 
charge  de  purger  un  terrain ,  en  quelques  années ,  des  Fourmis  à  para- 
sols ,  en  dévorant  leurs  larves. 

Cette  petite  Fourmi  grisâtre  établit  son  nid  prescpae  à  la  surface  du  sol, 
dans  les  terrains  frais  et  siliceux,  et,  de  préférence,  sous  du  bois  pourri. 
L'essai  a  été  tenté  d'amener  plusieurs  essaims  de  quelques  centaines 
d'individus  à  Bahia;  mais,  là,  deux  difficultés  se  présentent.  En  effet, 
ou  l'essaim  de  Fourmis  insectivores  est  immédiatement  envahi  par  des 
jnilliers  de  petites  Fourmis  cosmopolites  qui  ont  vite  fait  de  tout  détruire . 


—  ààl  — 

ou  il  se  développe  mal  dans  les  terrains  argileux  qui  sont  très  communs 
autoui'  de  la  capitale  '*'. 


Névroptères  du  Japon  recueillis  par  M.  Edme  Gallois, 

PAR  LE  R.  P.   LoNGIN  NaVAS  S.  J. 

Tous  les  Névroptères  cjne  je  vais  énumérer  ont  été  rapportés  du  Japon 
(Nippon  moyen)  par  M.  Edme  Gallois  et  se  trouvent  au  Muséum  d'His- 
toire naturelle  de  Paris.  La  riche  faune  entomologique  du  Japon  étant 
encore  peu  étudiée ,  malgré  les  efforts  de  plusieurs  illustres  naturalistes, 
il  ne  sera  pas  sans  utilité  d'énumérer  ici  toutes  les  espèces  qui  m'ont  été 
soumises  par  M.  Lucien  Berland,  préparateur  au  Laboratoire  d'entomo- 
logie. 

Fam.  mantispides. 

1.  EuMANTispA  Harmandi  Nav. 

Mont  Takao,  près  Hachioji,  9  juillet  1911. 

Fam.  RAPHIDIDES. 

2.  Raphidia  xanthopus  nov.  sp.  (fig.  1). 

SimiMs  Jîavipedi  Stein. 

Caput  nigrum,  piceum,  nitens,  ovale,  deplanatum,  clypeo  testaceo, 
labro  ferrugineo;  mandibulis  testaceis,  tridentatis,ad  marginem  internum 
dentestpie  fuscis;  anlennis  fuscis ,  in  tertio  basilari  testaceis.  CoUum  mi- 
nute tuberculatum. 

(')  Dans  les  pays  tropicaux,  le  cultivateur  est  en  lutte  constante  avec  la  gent 
de'vorante  des  Insectes ,  mais  il  essuie  également  beaucoup  d'autres  traverses.  C'est 
ainsi  (pie  le  joii  potager-école  créé  par  la  Municipalité  baluanaise,  dans  un  bas- 
fond  où  l'on  dispose ,  pendant  la  saison  sèche ,  de  l'eau  nécessaire  pour  les  arro- 
sao-es,  vient  d'être  couvert  de' terres  descendues  des  coHines  avoisinantes,  à  la 
suite  d'un  violent  orage.  Radis,  salades,  aubergines,  carottes  et  choux  petsai  ont 
maintenant  disparu  sous  une  épaisse  couche  d'argile  qu'il  va  falloir  enlever  ou 
mélanger  avec  du  sable  pour  continuer  les  expériences  entreprises  dans  un  en- 
droit malsain,  où  l'on  respire  les  miasmes  de  la  malaria  et  que  des  groupes  de 
nègres,  d'ailleurs  sensibles  à  l'infection  des  hématozoaires,  assainiront  peu  à  peu, 
jusqu'au  jour  où  les  blancs  jugeront  l'endroit  suffisamment  salubre  pour  s'y 
installer.  Et  les  noirs,  dépourvus  d'argent,  iront  planter  leurs  huttes  plus  loin, 
dans  un  terrain  abandonné,  et  ouvrir  derechef,  et  bien  inconsciemment,  un  nou- 
veau chemin  aux  pionniers  de  la  civilisation. 

Mlséum.  —  MX.  39 


—  /jZi2  — 

Protliorax  subcylindricus ,  in  medio  posteriore  ieviler  dilatelus,  carina 
lalerali  obliqua  sensibiii;  margine  iaterali  testaceo,  relrorsum  latins; 
])arte  visibiii  prosterni  transverse  rugulosa.  Meso- et  melanolum  picea, 
scutellis  testaceis.  Pectus  nigrum,  opaciim. 

Abdomen  piceum,  nitidnm,  connectivo  et  apice  testaceis;  ovipositore 

fusco. 

Pedes  testacei,  teretes,  fusco-pilosi. 

Aise  byalinaî;  reticidatione  subtota  fnsca;  pilis  fuscis;  stigmate  elon- 
gato,  venula  obliqua  ante  médium  marginis  posterioiis  oiia  et  ultra 
médium  marginis  anterioris  finiente,  in  duas  cellulas  diviso,  interiorem 


Fig.  1.  —  Raphidia  xanthopus   $  Nav. 
Aile  antérieure.  X  5- 

sublotam  fusco-ferrngineam ,  exteriorem  totam  lestaceam:  subcoslae  apice 
ad  costam  confluente  a  stigmate  distante  fere  luijus  longiludine;  venula 
radiali  longe  ab  initio  stigmatis  inserta. 

Ala  antei-ior  (fig.  i)  area  costali  8  venulis;  radio  testaceo,  basi  palli- 
diore,  in  tertio  apicali  fusco,  duabus  celluHs  i-adialibus  elongatis,  secunda 
octogonali  ;  apice  radii  furcato  ;  prima  venula  apicali  ramosa ,  secunda  sim- 
plici;  3  cellvdis  procubitalibus ;  thyridio  pai'um  sensibiii,  testaceo. 

Ala  posterior  similiter  consti-ucta;  radio  l)asi  testaceo;  tribus  cellidis 
l'adialibus. 

Long.  corp.  9  :  9  millim. 
Long.  al.  ant.  :  1 1  millim.  5. 
Long.  al.  post.  :  10  millim. 
Long,  ovipos,  :  5  millim. 

lumoto ,  près  Nikko ,  6  août  1911. 

3.  Inocellia  CRAssicoRNis  Schumm. 
Yomoto,  près  Nikko,  2  4  juillet  1911. 

Fam.  panorpides. 

U.  BiTTACus  NippoNiCDs  Nav. 
Tokyo,  12  juin-5  juillet  1909. 


5.  Bittacus  strategus  nov.  sp.  (fig,  2). 

Testaceus. 

Gaput  inter  ocellos  fuscum;  prosostomate  vix  arcuato,  subtoto  fusco, 
superne  ad  basin  testaceo;  palpis  fiiscis;  ocnlis  fenugineis ;  antenuis 
testaceis  ;  occipite  testaceo  ;  coHo  fusco. 

Thorax  testaceus ,  maculatus.  Pi'othorax  brevis ,  transversus ,  anti'orsum 
angustatus. 

Abdomen  testaceum.  fulvo-piiosum;  segmentis  intermediis  superne 
striola  tranversa  nigia.  Gerci  c5*  (lig. a,  a)  fulvi,  subquadranguiares, 


Fig.  9.  —  Bittacus  strategus  c?  Nav. 
a.  Exlréiiiilé  de  rabdomen.  —  b.  Aile  antérieure.  X  9. 

apice  obli(pie  truncati ,  niargine  postico  leviter  eniarginato.  Lamina  sub- 
genitalis  fulva,  subtriangularis ,  basi  fortiter  convexa  et  testacea,  apice 
acula. 

Pedes  testacei ,  fusco-setosi  ;  apice  femorum  et  tibiarum  fusco  ;  calcari- 
bus  rectis,  anterioribus  dimidium  primi  articuli  larsorum  haud  siiperan- 
tibus,  posterioribus  metatarsi  apicem  interno  baud  attingente,  externe 
superante. 

Aiae  apice  (fig.  2,6)  subacutae,  post  médium  ampliatee;  membrana 
flavo  tincta,  ad  marginem  apicalem  et  externum  obscurius;  reliculatione 
testacea,  venulis  in  medio  alœ  externo  ferrugineis  aut  fuscis;  postcubito 
ad  apicem  subito  flexo,  fere  in  angulum  rectum;  vena  axillari  prima  ad 
marginem  veniente  fere  ad  3/4  inter  apicem  secundœ  axiiiaris  et  post- 
cubiti,  venula  sidjapicali  cum  postcubito  conjuncta;  tribus  punctis  fuscis, 
ad  ortum  rami  anterioris  procubiti ,  ad  ortum  gectoris  radii  et  ad  axiliam 
primas  furcae  hujus  sectoris;  item  venula  subcostali  fusca  levilerque  fusco 
iimbata. 

Long.  corp.  C?  :  19  miiiim. 
Long.  al.  ant.  :  28  millim.  5. 
Long.  al.  post.  :  21  millim.  3. 

Tokyo,  11  juin  1909.  Un  individu  cS. 

29. 


-    lihli  — 

6.  Bittacus  Mastrillii  nov.  sp. 

En  hommage  au  R.  P.  Mai'cel  Masliilli  S.  J. ,  bien  connu  dans  les  an- 
nales du  Japon. 

Caput  piceum,  nitidum;  palpis  niaxillaribus  fuscis,  labialibus  testa- 
ceis;  prosostomate  leviter  arcuato,  sesquilongiore  latitudine  capitis;  an- 
tennis  fuscis. 

Thorax  piceus ,  nitidus. 

Abdomen  fuscum,  nitidum,  ad  latera  et  inferne  pallidius. 

Pedes  testacei,  graciles;  femoribus  apice  late,  tibiis  angustius  fuscis; 
femoribus  inferne  fuscescentibus;  posteiioiibus  haud  dilatatis,  subcylin- 
di'icis,  inferne  fuscis,  annulo  late  anleapicali  testaceo;  calcaribus  fuscis, 
posterioribus  2/8  metatarsi  atlingentijjus. 

Alae  apice  ellipticse,  in  tertio  apicali  latae;  membrana  levissime  fulvo 
tincta,  stigmate  obscuriore,  duabus  venulis  cum  ramo  sectoris  radii  con- 
juncto  ;  reticulatione  fusca ,  venulis  in  tertio  alte  apicali  auguste  fusco 
limbatis,  latius  obscuriusque  tribus  priniis  internis  seu  ultia  thyridium; 
limbo  item  tenui  ad  ortum  sectoris  radii,  pone  angulum,  ad  axillamseu 
primam  ejus  bifurcationem ,  ad  angulum  rectum  vel  obtusum  apicalem 
cidjiti  latiore;  postcubito  ad  marginem  veniente  ad  thyridium  et  primam 
furcam  sectoris  radii,  ad  3/4  vel  ultra  inter  apicem  axillaris  priniye  et 
cubiti. 

Ala  anterior  duabus  venulis  procubitalibus ,  altéra  in  tertio  basilari, 
altéra  in  tertio  anicali.  longe  ante  angulum  cubiti;  una  venula  culjitali  in 
tertio  basilari;  duabus  postcubitalibus,  ad  tertium  apicale  axillaris  primae 
insertis. 

Ala  posterior  postcubito  cum  cubito  prope  basim  confluente,  nulla 
venula  cubital]  ;  axillari  prima  una  venula  cum  postcubito  prope  axiilam 
nexo. 

Long.  corp.  9  :  i5  millim. 

Long.  ai.  ant.  :  28  millim. 

Long.  al.  post.  :  20  millim.  5. 

Mont  Nantal,  près  INikko,  90  août  1911. 

7.  Haplodictyus  polemicus  nov.  sp.  (fig.  0). 

Caput  fuscum , prosostomate  recto,  sensim  angustato,  latitudine  capitis 
subduplo  longiore;  antennis  fuscis. 

Thorax  fuscus;  mesonoto  et  metanoto  postice  ferrugineis.  Pectus  fer- 
rugineum,  fusco  varium. 

Abdomen  inferne  testaceum,  superne  fuscum,  margine  postico  seg- 
mentorum  testaceo, 

Pedes  testacei ,  graciles  ;  femoribus  posticis  haud  incrassatis  ;  calcaiibus 
posticis  3/4  parles  metatarsi  altingentibus. 


IxM 


) 


Aiae  (fig.  3)  hyalinae,  subacutae,  fiilvo  leviter  tinctse,  obscurius  versus 
apicem;  reticulatione  fusca;  venuiis  in  tertio  alae  apicali  angustissime, 
vix  sensibiliter,  fusco  limbatis  ;  stigmate  subtriangulari,  una  venuia 
cum  ramo  sectoris  radii  conjuncto;  obscure  fulvo;  thyridio  albo,  rolun- 
(lato;  pupillis  ferrugineis,  minutis;  cubito  apice  subito  flexo,  in  angulo 
ipso  fusco  iinibalo;  cubito  ad  marginem    veniente  ad  2/5  inter  apicem 


Fig.  3.  —  Hajilodictyus  polemicus  $  Nav. 
Aile  antérieure.  X  3. 

axillaris  primae  et  cubiti;  axiHari  prima  duabus  venuiis  cum  postcubito 
connexa,  apicali  et  média. 

Long.  corp.  9  :  i/i  miliim. 
Long.  al.  ant.  :  1 9  miliim. 
Long.  al.  post.  :  iG  miliim.  5. 

Kumanotaïra ,  près  Karuïzawa,  26  juin  1911. 

8.  Panorpa  cornigera  Mac  Lachl. 
Kumanotaïra,  près  Karuïzawa,  8-9  mai  1910. 
Mont  Ibuki,  près  Gifu,  3  juin  1910. 

9.  Panorpa  cornigera  Mac  Lachl.  diluta  nov.  var. 

A  typo  differt  :  alis  liyalinis,  liaud  maculatis,  nisi  ad  stigma,  macula 
in  ejus  medio  quadrangulari  fusca. 

Un  individu  c?  du  mont  Ibuki,  près  Gifu,  6  juin  1910. 

Longueur  du  corps  :  1  9  millimètres. 
Aile  ant.  :  i3  millimètres. 
Aile  post.  :  1 1  miliim.  5. 

1 0.  Panorpa  Gallois!  nov.  sp. 

Similis  cornigerœ  Mac  Lacbl.  Major. 

Corpus  totum  fusco  piceum,  pubescentia  fulva. 

Abdomen  segmento  sexto  crasso ,  inferne  recto ,  snperne  convexo ,  ad 
apicem  ante  partem  declivem  spina  forti  obliqua  concolore,  cylindi'o- 
conica,  apice  obtusa  ;  7°  longiore  ac  tenuiore,  basi  angusto,  apice  dila- 
tato,  truncato;  8°  simili,  sed  tenuiore,  apice  oblique  truncato;  9°  inflato, 
brevi,  cercis  superioribus  seu  chelis  brcvibus,  basi  lalis,  interne  ab  basim 


—  hh6  — 

hreviter  emarginatis;  cercis  inferioribus  seu  fnrca  pedunculo  niillo  aiit 
brevissimo ,  ramis  longis ,  angustis ,  taeniœformibus. 

Pecles  leslacei ,  apice  tibiarum  et  articulorum  tarsaiium  fusco. 

Alae  hyalinœ,  apice  elliplicae,  venis  subtotis  fuscis;  venulis  prope  alae 
apicem  fuscis ,  reliquis  teslaceis  ;  toto  apice  fusco  limbatae  ;  fascia  stigmali 
tenui  obliqua,  a  stigmate  ad  marginem  posteriorem  fusa,  ad  stigma 
latiore ,  colore  fere  totum  stigma  implante  ;  puncto  fusco  ad  axillam  sec- 
toris  radii  (inala  anteriore  tantum)et  striola  ab  cubitumin  tertio  apicali, 
et  una  vel  altéra  transversis  fuscis  inter  fasciam  stigmalem  et  apicalem  ; 
tbyridio  sordide  albido ,  parum  distincte  ;  pupillis  fuscis ,  sub  lente  bene 
visibilibus. 

Long.  corp.  :  d  ik  millimètres,  9  ii  miilim.  5. 
Long.  al.  ant.  :  d*  i5  miilim.  3;  9  i5  miilim.  5. 
Long.  al.  post  ;  :  c?  1 4  miilim.  ;  9  i  /i  miilim. 

Chuzenji ,  1 9  juillet  1910. 

Cette  espèce  est  tellement  semblable  à  la  P.  cornîgem  qu'on  pourrait  la 
croire  identique.  La  constance  des  caractères  dans  les  divers  individus  m'a 
persuadé  qu'elle  était  différente.  Outre  la  couleur  uniforme  du  corps ,  plus 
obscur,  sauf  la  partie  testacée  du  tiers  apical  de  l'abdomen ,  la  taille  est 
toujours  visiblement  plus  forte,  la  bande  apicale  brune  ne  mancpie  jamais 
au  bout  des  ailes  ;  la  corne  du  6°  segment  de  l'abdomen  est  plus  grosse , 
plus  obscure,  etc. 

Je  l'ai  nommée  Galloisi  en  bommage  à  M.  Gallois  qui  l'a  découverte  et 
qui  en  avait  deviné  la  nouveauté,  en  tenant  pour  espèce  nouvelle  celle 
que  je  considère  comme  variété  de  celle-ci  et  que  je  vais  décrire  ci-après  : 

11,  Panorpa  Galloisi  Nav.  pallida  nov.  var. 

Similis  typo. 

Alae  fasciis  transversis  fuscis  oljsoletis,  apicali  indistincta,  stigmali  ma- 
cula ad  stigma  fusca,  subtriangulari ,  pone  radium  postice  excedente,  indi- 
cata ,  et  in  ala  anteriore  striolis  pallidis  tribus  inter  stigma  et  apicem  cu- 
l)iti  ;  macula  item  ad  axillam  sectoris  radii  evanida. 

Un  seul  individu  d  de  Gbuzenji,  27  juillet  1910, 

Les  dimensions  sont  : 
Long,  du  corps  :  i3  miilim.  3. 
Aile  antérieure  :  ik  miilim.  3. 
Aile  postérieure  :  i3  millimètres. 

12.  Panorpa  limbata  Nav. 
Chuzenji.  18  juillet  1911. 


—  A/t7  — 

13.  Paaorpa  limbata  Nav.  clathrata  nov.  var.  (11g.  U). 

Caput  nigruni,  prosostomale  paulo  longioie  lalituiline  capilis  ciim 
ociilis,  lato,  apice  Icviter  arcualo,  basi,  apice  iateraliler  lestaceo;  palpis 
tcslaceis,  maxillaiibus  articulo  iiilimo  grandi,  fusco;  antennis  fuscis. 

Pedes  teslacei,  apice  tibiarum  et  aiiiculorum  tarsalium  subfiisco;  calca- 
ribus  rectis,  fuscis,  anteiioribiis  teiiiam  partem,  posterioribus  quarlam 
primi  articidi  tarsorum  attingenlibus. 

Alae  apice  ellipticae ,  post  médium  ampiiatos  ;  venis  fuscis ,  mediis  prope 
basim  lestaceis;  venulis  testaceis  vei  paliidis;  membrana  hyaiina,  fasciis 


Fig.  ti. —  Panorpa  limbata  Ç  Nav.  var.  clalhrata  Nav. 
Aile  postérieure.  X  4. 

transversis  irregularibus  fuscis  :  média,  stigmaii,  anteapicali,  et  apicali 
tribus  uitimis  ad  marginem  externum  fusco  limbatum  conjunctis ,  duabus 
primis  inter  sein  teitio  anteriore  conjunctis,  anteapicali  angustiore, 
inlerdum  interrupta  ;  area  costali  a  venulis  in  tertio  alœ  basilari. 

Ala  anlerior  atomo  in  area  costali  ante  primam  fasciam,  duabus  striis 
longiludinalibus,  anteriore  ad  bifurcationem  sectoris  radii,  posteriore  inter 
ramos  cubiti ,  atomo  prœcedente ,  fuscis. 

Ala  posterior  (fig.  4)  stria  fusca  inter  cubitum  et  postcubitum  cum 
prima  fascia  ad  marginem  continuata. 

Cetera  ut  in  typo,  oui  adscribendi  etiam  aliquot  characteres  hic  expressi. 

Long.  corp.  9  :  1 4  millim. 
Long.  al.  ant.  :  17  millim. 
Long.  al.  post.:  i5  millim. 

Kumanotaïra ,  2  5  juin  1911. 

14.  Panorpa  mdltifasciaria  Miy. 
Mont  Ibuki,  près  Gifu,  3-6  juin  1910. 

15.  AuLOPs  JAPONICA  Thuub. 

Mont  Takao,  près  Hachioji,  10  juin  1910;  mont  Ibuki,  près  Gifu, 
3  juin  1910;  mont  Kinkazan,  près  Gifu,  7  juin  1910;  Glmzenji,  9  juillet 
1911;  lumoto,  prèsNikko,  6  août  1910. 


—  ZiZiS  — 

16.  AuLOPs  Prieri  Mac  Lachl. 

lumoto,  près  Nikko,  1 4-2 /i  juillet  1911,  6-8  août  1910;  Chuzenji, 
i4  août  1909,  18-27  juillet  1909;  Kumanotaïra,  près  Karuïzavva, 
96  juin  1911. 

17.  Adlops  Kldgi  Mac  Lachl. 
MontTakao,  près  Hachiôji,  1"  octobre  1911. 

18.  Adlops  bicornuta  Mac  Lachl. 

lumolo,  près  Nikko,  2^  juiiiet-aS  août  191t. 

19.  AuLOPS  Drouarti  Nav. 
Kumanotaïra,  près  Karuïzawa,  8  mai  1910. 

20.  AuLOPs  NippoNENsis  Nav. 

Route  de  Chuzenji  à  lumoto,  2  4  juillet  1  909. 

21.  AuLOPS  CHUzENjiENsis  Miy. 
lumoto,  près  Nikko,  1 1  août  1911. 

22.  AuLOPs  TRizoNATA  Miy. 
MontTakao,  près  Hachiôji,  1"  octobre  1911. 

23.  AuLOPs  iRREGULARis  Miy. 

Mont  Ibuki,  près  Gifu,  3  juin  1910.  Je  rapporte  à  cette  espèce,  avec 
quelque  doute ,  un  échantillon  plus  petit  et  plus  obscur  que  le  type. 

24.  AuLOPs  ocHRACEA  Miy. 

Mont  Takao,  près  Hachiôji,  19  juin  1910.  Un  individu  entrés  semblable 
au  type,  mais  la  bande  stigmale  des  ailes  est  fourchue  postérieurement  et 
l'aile  postérieure  n'a  pas  la  tache  brune  devant  ladite  bande. 

25.  ACLOPS  NIPHONENSIS  Miy. 

Chuzenji,  19  juillet  1911,  27  juillet  1909. 

26.  Aulops  Valignanii  nov  sp. 

En  mémoire  du  R.  P.  Alexandre  Valignani  S.  J. ,  célèbre  dans  l'histoire 
du  Japon. 

Caput  piceuin ,  nilidum ,  fusco  leviter  pilosum  ;  prososlomate  duplo  et 
amplius  longiore  lalitndine  capilis  cum  oculis,  recto,  ad  apicem  seu  in 


—  /iA9  — 

tertio  apicali  leviter  curvato;  palpis  fuscis;  antennis  nigris,  nigro-pilosis  ; 
ocellis  testaceis. 

Thorax  superne  niger,  subopacus,  inferneferruginens,  nilidiusculiis. 

Abdomen  fiiscum,  nitidum,  ultra  segnienlum  quinliim  ferruginenm; 
in  cf  segmento  tertio  processu  dorsali  posteriore  medio  latioi'e  quam  lon- 
giore,  apice  truncato;  segmentis  6°  et  7"  similibus,  cylindricis,  leviter 
altenuatis  versus  apicem,  apice  oblique  truncalis;  segmento  8"  lenui,  lon- 
giore  7°,  apicem  versus  leviter  dilatato;  cercis  superioribus  seu  chelis  longis , 
tenuibus,  arcuatis,  apice  contiguis,  dente  interne  parum  distincto  in  tertio 
apicali,  dente  interno  grandi,  obtuso,  piloso  ad  basim,  testaceis;  cercis 
inferioribus  seu  furca  fusco-nigris ,  petiolo  ramis  longiore,  ramis  angustis, 
ad  basim  chelarum  haud  pervenientibus. 

AlfE  apice  late  rotundatae,  venis  fuscis,  vendis  fere  testaceis;  membrana 
leviter  fulvo  lincta,  fusco-pilosa  ;  thyridio  sordide  albo,  solum  ad  venas 
distincto;  duabus  fasciis  transversis  fuscis,  apicali  lata,  interne  sinuosa, 
stigmali  angustiore,  ad  médium  dilatata  ibidemque  externe  processu  den- 
tiformi,  retrorsum  directo,  instructa. 

Long.  corp.  c3*  :  ai  millim. 

Long.  al.  ant.  :  17  millim.  5. 

Long.  al.  post.  :  17  millim.  5. 

lumoto,  près  Nikko,  ai  juillet  1911. 

27.  Aulops  picea  nov.  sp. 

Picea. 

Caput  prosostomate  longo ,  angusto ,  plus  quam  duplo  longiore  latitudine 
capitis  cum  oculis ,  apice  arcuato  ;  ocellis  ferrugineis  ;  antennis  nigris. 

Thorax  piceus,  opacus. 

Abdomen  piceum,  nitidum,  in  d  segmentis  dorsalibus  postice  late 
emarginatis,  3°  processu  postico  latiore  quam  longiore,  postice  truncato; 
7°  subcylindrico ,  apice  leviter  dilatato ,  oblique  truncato  ;  8°  angustiore  et 
longiore,  basi  leviter  recurvo,  apicem  versus  leviter  dilatato,  apice  oblique 
truncato;  9°brevi,  inflato;  cercis  superioribus  seu  chelis  testaceis,  interne 
pilosis,  tenuibus,  curvis,  apice  decussatis,  dente  interno  brevi  in  tertio 
apicali,  alio  forti  ad  basim,  inferiore  (seu  a  rétro  viso  superiore)  pilis 
fuscis,  superiore  testaceis;  cercis  inferioribus  seu  furca  petiolo  longo, 
minute  punctato  impresso,  ramis  divergentibus  in  V,  petiolo  brevioribus, 
apicem  versus  angustatis. 

Pedes  testacei ,  fusco-setosi  ;  calcaribus  tertiam  partem  primi  tarsorum 
articuli  attingentibus. 

Alae  hyaUnae  vel  levissime  fulvo  tinctae,  apice  rotundatae;  fascia  duplici 
transversa  fusca,  apicali  latiore,  interne  sinuosa  vel  emarginata,  stigmali 
obliqua,  externe  in  striam  (in  c?  fere  a  fascia  separatam)  obliquam  pro- 


—  A50  — 

ducta;  atomo  fiisco  ad  cubitum  ante  et  pone  thyridiiim  (in  ala  posteriore 
9  obsoleto);  leticidatione  fusca,  in  niedio  apicaii  vennlis  plerumquc  lesta- 
ceis,  eliam  in  fascia  apicaii;  pnpiliis  fiiscis;  ihyridio  sordide  albo. 

Long.  corp.  :  c5*  17  millim.  ;  9  10  millim.  5. 
Long.  ai.  ant.  :  d*  1 5  millim.  ;  9  1 6  millim. 
Long,  al.post.  :  c?  i3  millim.  5;  9  i4  millim. 

lumoto,  près  Nikko,  ^h  juillet  1911;  Cliuzenji,  17  juillet  1911. 

28.  Aulops  trisignata  nov.  sp. 

Caput  piceum,  nitens;  ocuiis  fuscis;  ocellis  testaceis;  prosostomate 
longe ,  plus  quam  duplo  iongiore  latitudine  capitis  cum  ocuiis ,  ultra  mé- 
dium leviter  arcuato,  apice  t'usco;  antennis  fuscis,  primo  articulo  testaceo. 

Prothorax  antice  fuscus,  postice  ferrugineus.  Mesonotum  antice  late 
fuscum,  postice  ferrugineum.  Metanotum  sublotum  ferrugineum.  Pectus 
ferrugineum ,  fusco  suffusum. 

Abdomen  ferrugineo-fuscum. 

Pedes  testacei,  fusco-setosi  ;  calcaribus  tortium  primi  articuli  tarsorum 
haud  aequantibus. 

AltB  angastœ,  apice  ellipticœ ;  stigmate  testaceo,  conspicuo;  membrana 
byalina,  vix  fulvo  tincta,  duabus  fasciis  fuscis  transversis,  apicaii  duplo 
latiore,  interne  sinuosa,  retrorsum  angustiore;  stigmali  marginibus  sub- 
parallelis,  leviter  sinuosis;  tribus  aiiis  punctis  fuscis,  minimo  ad  margi- 
nem  externum  intei'  duas  fascias,  maximo  ad  marginem  posticum  anle 
fasciam  internam,  alio  anteriore  super  seclorem  radii,  ante  earadem  fas- 
ciam,  in  ala  anteriore  fere  costam  attingente;  reticulatione  plerumque 
fusca;  venulis  inter  fascias  et  puncla  testaceis.  In  ala  anteriore  prœterea 
aliud  punctum  ante  primum  anterius,  inter  duos  ramos  sectoris  radii  et 
stria  ad  marginem  posticum,  ad  apicem  venaa  axillaris  primae. 

Mas  mihi  ignotus. 

Long.  corp.  9  :  1 3  millim. 
Long.  al.  ant.  :  ik  millim. 
Long,  al.post.:  12  millim.  5. 

Mont  Takao,  près  Hacbiôji,  1"  octobre  1911. 

29.  Panorpodes  paradoxa  Mac  Lachl. 

L'espèce  apicalis  de  Miyaké  me  semble  une  simple  variété  ou  forme  du 
P.  paradoxa  Mac  Lachl.  La  femelle  a  le  limbe  apical  des  ailes  brun. 

Mont  Takao,  près  Hacbiôji,  h  juin  1911:  de  Ghuzenji  à  lumoto, 
2/»  juillet  1911  ;  Kumanotaïra,  près  Karuizawa,  26  juin  1911. 


—  /i51   — 
30.  Panorpodes  singularis  Miy. 

Chuzenji,  97,  "28  juillet  1910;  route  de  Chuzenji  à  lumoto,  fiy  juillet 
1909- 

Saragosse,  6  décembre  iQi-^. 


Seconde  Expédition  antarctique  française  (igo8-igio). 

ALCYOIMAIRES  (1"  Note  préliminaire), 

PAR  M.  Ch.  Gbavier. 


I.   ALCYOI\ACEA. 

1.  Famille  des  CLAVULARIIDJE  Hickson. 
Sympodiuin  antarcticum  nov.  sp. 

Spiculesdu  sarcosome  fusiformes,  tantôt  droits,  tantôt  arqués,  à  surface 
couverte  de  verrues.  Dimensions  des  plus  grands  :  longueur,  o  millim.  3o- 
o  millim.  35;  largeur  maxima,  o  millim.  o5-o  millim.  o6.  Polypes  insérés 
isolément,  assez  distants  les  uns  des  autres.  Polypes  composés  de  trois  par- 
lies  :  r  une  partie  hasilaire  saillante,  le  calice,  présentant  à  sa  surface  luiil 
sillons  équidistants;  2°  une  partie  intermédiaire,  plus  étroite,  invaginaljle  ; 
3°  corps  du  polype  avec  ses  tentacules  au  sommet.  Dimensions  des  polypes 
les  plus  grands  :  S-Zi  millimètres  au-dessus  du  calice.  Spicules  du  calice 
identiques  à  ceux  du  sarcosome.  Spicules  de  la  partie  intermédiaire  en 
forme  de  bâtonnets  à  extrémités  mousses,  dont  les  plus  grands  ont  de 
0  millim.  i5  à  0  millim.  16  de  longueur.  A  la  base  de  la  troisième  paitie, 
spicules  en  chevron;  ces  spicules  se  disposent  parallèlement  les  uns  aux 
autres  dans  la  partie  supérieure,  au-dessous  des  tentacules;  ils  ont  des 
dimensions  comparables  à  celles  des  spicules  de  l'écorce.  Spicules  des  ten- 
tacules, de  forme  très  irrégulière,  dont  la  longueur  ne  dépasse  guère 
o  millim.  1. 

Deux  colonies.  Tune  fixée  sur  l'axe  d'un  Gorgonidé;  l'autre,  beaucoup 
plus  petite ,  sur  un  fragment  d'Epongé  siliceuse.  Toutes  les  deux  proviennent 
d'un  dragage  devant  Port-Lockroy,  chenal  de  Roosen  (iat.  :  ôk"  hçj'  S.; 
long.  :  63°  3o'  W.  C).  Profondeur  :  5o  mètres. 

(''  Les  coordonnées  ge'ograpliicjues  sont  conformes  aux  indications  du  mémoire 
de  M.  J.  Rouen,  Seconde  expédition  antarctique  française  (1908-1910).  Océano- 
graphie phyxiipie  (191.3).  Les  longitudes  sont  comptées  à  partir  de  Greenwicli. 


—  /i52  — 


2.  Famille  des  NEPHTHYIDiE  (Verrill). 
Eunephthya  Hicksoni  uov.  sp. 

Colonie  couleur  rose  pâle  à  l'état  vivant,  de  9  centimètres  de  hauteur  et 
de  près  de  5  centimètres  dans  so  plus  grande  largeur.  Forme  arborescente; 
le  tronc  un  peu  aplati  mesure,  à  la  base,  19  millimètres  dans  son  grand 
axe,  8  millimètres  dans  son  petit  axe.  Polypes  surtout  concentres  au  som- 
met des  ramifications  de  divers  ordres,  où  ils  sont  contigus,  mais  restent 
inddpemlants  les  uns  des  autres;  de  dimensions  variées,  un  peu  renflés 
dans  leur  région  moyenne,  ils  ont  exceptionnellement  3  millim.  5  de  hau- 
teur et  1  millim.  5  de  largeur  maxima.  Spicules  disposés  parallèlement  à 
Taxe  de  symétrie  sur  la  face  externe  tout  entière  des  tentacules  et  péné- 
trant même  dans  la  base  des  pinnules.  Ce  sont  des  spicules  de  forme  allon- 
gée, un  peu  incurvés,  grêles,  couverts  de  nodosités,  mesurant  rarement 
plus  de  0  millim.  35  de  longueur.  Sur  le  corps  du  polype,  ils  se  disposent 
transversalement  par  rapport  à  chacun  des  tentacules ,  plus  ou  moins  distinc- 
tement en  deux  rangées,  dont  l'une  est  un  peu  oblique  par  rapport  à  l'autre; 
de  même  aspect  que  ceux  des  tentacules,  ils  sont,  en  général,  un  peu  moins 
grêles  et  sensiblement  de  la  même  longueur.  Spicules  de  la  base  des  pinnules , 
de  forme  un  peu  plus  trapue,  ayant  au  plus  o  millim.  17  de  longueur. 
A  la  base  des  polypes ,  à  la  surface  des  branches  de  divers  ordres ,  spicules 
beaucoup  plus  trapus,  à  surface  couverte  de  courtes  branches  ramifiées 
et  dont  les  dimensions  ne  dépassent  guère  o  millim.  126  en  longueur  et 
o  millim.  06  en  largeur. 

Un  exemplaire.  Au  sud  de  l'île  Jenny  (lat.  :  68°  01'  S.;  long.  :  68°  W.). 
Piofondeur  :  2  5o  mètres. 

IL   GOR«iOI\ACEA. 

3.  Famille  des  ISID.ffi  Gray. 

Primnoisis  antahctica  (Studer). 

1878.  Isis  antarclka  Th.  Studer  ,  Uebersicht  der  Anthozoa  Alcyonm-ia ,  welche  wah- 
rend  der  Reise  S.  M.  S.  Gazelle  uni  die  Erde  gesammelt  vvurden,  Mo- 
nalsber.  der  K.  Akad.  der  Wissensch.,  Berlin,  p.  661. 

1889.  Primnoisis  antarctica  E.  P.  Wright  and  Th.  Studer  ,  Report  on  the  Alcyonaria , 
Reports  on  the  Scientif.  Results  of  the  voyage  of  H.  M.  S.  Challenger, 
Zoology,  vol.  XXXI,  p.  35,  pi.  VIII,  fig.  9,  aw,  26;  pi.  IX,  fig.  6. 

1907.  Ceraluisis  (Primnoisis)  antarctica  S.  J.  Hickson,  National  Antarctic  Expé- 
dition, Cœlentera  Alcyonaria,  vol.  III,  p.  6,  pi.  II,  fig.  i3,  li,  i5. 

1912.  Primnoisis  antarctica  W.  Klkenthal,  Deutsche  Siidpolar- Expédition, 
Bd.  XIII,  Zoologie  V,  p.  3io,  Taf.  XXIII,  fig.  18  et  19,  Texfig. 
55-57. 


—  Zi53  — 

Un  exemplaire  en  bon  étal  et  trois  fragments  mal  conservés.  A  l'enlrc'c 
de  la  baie  Marguerite,  entre  l'île  Jenny  et  la  terre  Adélaïde  (lat.  :  67°  hW  S.  ; 
long.  :  68°  33'  W.).  Profondeur  :  9.54  mètres. 

Primnoisis  formosa  nov.  sp. 

Dans  le  type  de  l'espèce;  hauteur  de  i'axe  principal,  qui  présente  des 
cannelures  longitudinales  :  2 5  centimètres;  diamètre  à  la  base  :  1  millim.  5. 
La  colonie  a  la  forme  d'un  fuseau  dont  la  largeur  maxima  est  de  h  centim.  5. 
Branches  insérées  tout  autour  de  l'axe  principal  et  également  développées 
dans  toutes  les  directions.  A  part  deux  grandes  branches,  dont  l'une  a  7 
et  l'autre  8  centimètres  de  longueur,  la  plupart  des  autres  ont  moins  de 
3  centimètres  de  longueur;  elles  se  ramitient  au  second  et  même  au  troi- 
sième degré.  L'ensemble  de  ces  branches,  bien  que  nombreuses  et  très 
rapprochées  les  unes  des  autres,  n'est  pas  compact,  parce  qu'elles  sont 
très  grêles.  Entre-nœuds  calcaires,  à  la  base  de  l'axe  principal,  3  milli- 
mètres de  hauteur;  plus  haut,  sur  les  branches  principales,  ces  enlre- 
nœuds  ont  de  6  à  7  milhmètres  de  hauteur.  Polypes  insérés  tout  autour 
des  branches,  sur  les  ramifications  de  divers  ordres  et  sur  l'axe  principal 
lui-même.  De  petite  taille,  la  plupart  ont  de  0  millim.  5  à  o  millim.  8  de 
hauteur  et  sont  incurvés  vers  l'axe  qui  les  porte.  Sur  beaucoup  de  branches 

ils  sont  disposés  suivant  le  cycle  ^.  Une  vingtaine  au  moins  par  centimètre 

de  longueur  sur  les  ramifications  de  second  et  de  troisième  ordre.  Spiculcs 
des  polypes  en  forme  d'écaillés  allongées,  à  bord  antérieur  assez  réguliè- 
rement convexe,  avec  des  dents  fort  développées,  à  bord  postérieur  très 
irrégulièrement  et  profondément  découpé.  Dimensions  des  plus  grandes  : 
longueur,  0  millim.  26  -  0  millim.  28;  largeur,  0  millim.  1.  Spicules  de 
l'écorce,  de  formes  diverses;  la  plupart  en  bâtonnets  droits  ou  arqués, 
plus  ou  moins  trapus,  à  contour  irrégulièrement  lobé  et  avec  des  verrues 
éparses  à  leur  surface  ;  les  plus  grands  sont  presque  aussi  longs  que  ceux 
des  polypes,  mais  leur  largeur  est  toujours  notablement  moindre.  Spiculcs 
des  tentacules  du  même  ordre  que  ceux  des  polypes  et  dessinant,  dans  leur 
ensemble,  un  opercule  presque  aussi  nettement  indiqué  que  chez  la  Prim- 
noisis aiitarctica  (Studer). 

Type  de  l'espèce  et  un  autre  exemplaire.  Entrée  de  la  baie  Marguerite, 
entre  l'ile  Jenny  et  la  terre  Adélaïde  (lat.  :  67»  45'  S.  ;  long.  :  68"  33'  W.). 
Profondeur:  2  54  mètres. 

Un  exemplaire  en  bon  état  et  deux  autres,  réduits  à  leur  squelette.  En 
bordure  de  la  banquise  (lat.  :  70"  10' S.;  long.:  78°  3o'W.).  Profondeur  : 
46 0  mètres. 


—  Ix^li  — 

MOPSEA  ELONGATA  PlOulc. 

Mopsca  ehmgala  L.  Roule,  Expédition  antarctique  française  (iqo3-iqoS), 
Alcyonaircs,  1909,  p.  5,  pi.  1,  fig.  1,  2,  3,  h. 

Trois  exemplaires  incomplets.  He  Déception,  milieu  de  Port  Forster 
(lat.  :  6i2°  55'  S.;  long.:  60°  35'  W.).  Profondeur  :  i5o  mètres. 

Mopsea  gracilis  nov.  sp. 

Colonie  de'veloppée  dans  un  plan.  Type  :  6  centimètres  de  hauteur; 
6  centim,  5  de  largeur  maxima.  Axe  principal  détaché  du  support  :  0  millim.  6 
de  diamèlre  à  la  base;  portant  de  chaque  côté  des  branches  très  grêles, 
assez  largement  espacées  et  n'alternant  pas  régulièrement.  Un  entre-nœud 
ne  porte  qu'une  ou  deux  branches ,  et  tous  n'en  ont  pas  ;  le  nœud  basilaire 
d'une  ramification  ne  se  fusionne  jamais  avec  le  nœud  le  plus  voisin  de  la 
branche  qui  la  porte.  Ensemble  grêle ,  très  lâche ,  dans  lequel  il  peut  s'éta- 
blir cependant  des  anastomoses  entre  les  branches.  Entre-nœuds  à  surface 
unie,  longs  de  4  millim.  5  à  la  base,  de  6  millimètres  au  plus  dans  les 
branches.  Polypes  insérés  tout  autour  de  l'axe,  assez  serrés  les  uns  contre 
les  autres.  Les  plus  grands  n'ont  pas  plus  de  1  millimètre  de  hauteur;  ils 
sont  rendes  au-dessous  de  leur  sommet,  élargis  seulement  à  leur  base, 
incurves  fortement  vers  l'axe  qui  les  porte.  Spicules  en  écailles  imbriquées, 
disposées  en  séries  longitudinales  correspondant  respectivement  aux  tenta- 
cules, formant  un  opercule  octoradié  au  calice.  Ecailles  en  forme  de 
croissant,  à  bord  autéi'ieur  nettement  convexe,  à  contour  profondément 
ot  irrégulièrement  déchiqueté,  à  face  exlei'ue  couverte  de  verrues  plus  ou 
moins  nombreuses:  dimensions  des  plus  grandes  :  longueur,  o  millim.  2 •3; 
largeur,  o  millim.  oyô.  Sur  les  tentacules,  spicules  en  croissants  étroits,  à 
contour  crénelé,  régulièrement  emboîtés.  Spicules  du  cœnenchyme,  de 
forme  allongée,  à  surface  toute  hérissée  de  grosses  saillies  elles-mêmes 
couvertes  de  petites  verrues,  mesurant  jusqu'à  o  millim.  â5  de  longueur 
et  0  millim.  07  à  0  millim,  08  de  largeur  maxima. 

Plusieurs  exemplaires  provenant  du  même  dragage  que  la  Primnoisis 
aniarctica  (Studer), 

Genre  \OTlSIS  xov.  gen. 

Colonie  ramifiée  dans  un  plan,  à  branches  peu  nombreuses  et  très 
grêles.  Axe  constitué  par  des  nœuds  cornés  et  des  entre-nœuds  calcaires 
portant  des  saillies  coniques  disposées  en  séries  longitudinales,  mais  non 
réunies  par  des  crêtes  saillantes,  Cœnenchyme  mince.  Polypes  relativement 
lieu  développés  et  assez  distants  les  uns  des  autres,   Spicules  du  calice 


—  Zi55  — 

en  écailles,  renforcés  par  de  grosses  verrues,  a  bords  profondément  dé- 
coupés. Spicules  du  c<enencliyme,  de  forme  allongée,  en  bâlonnels  noueux. 
Je  propose  de  donner  à  ce  genre  nouveau  d'hidœ  des  mers  australes  le 
nom  de  Notisis  <''. 

Notisis  fragilis  nov.  sp. 

Type  de  l'espèce;  colonie  ramifiée  dans  un  plan,  se  divisant  suivant 
un  mode  pseudo-dichotomique.  Dimensions  :  hauteur,  7  centim.  5:  largeur 
maxima,  7  centimètres.  Partie  conservée  de  l'axe  basilaire  ;  i3  millimètres. 
Branches  fort  peu  nombreuses ,  très  grêles.  Entre-nœuds  de  l'axe  basilaire 
ayant  moins  de  2  millimètres  de  longueur,  s'accroissant  graduellement  vers 
le  sommet  de  la  colonie,  où  ils  atteignent  4  millimètres  de  longueur.  Ils  pré- 
sentent des  saillies  coniques,  dont  la  distribution  n'est  pas  régulière,  mais 
qui  sont  disposées  en  séries  longitudinales  qui  semblent  être  au  nombre 
de  6  en  général;  ces  saillies  sont  relativement  plus  développées  dans  les 
ramifications  terminales  qu'à  la  base  de  la  colonie.  Aucun  entre-nœud  ne 
porte  plus  d'une  branche;  la  plupart  d'entre  eux  n'en  ont  pas.  Aucune 
cannelure  à  leur  surface;  à  peine  discerne-t-on  une  légère  saillie  corresjjon- 
dant  h  la  ligne  d'insertion  des  saillies  coniques. 

Poly[)es  inséi'és  isolément,  en  disposition  apparemment  alterne,  relati- 
vement distants  les  uns  des  autres;  on  en  compte  5  ou  6  par  centimètre  de 
longueur  au  milieu  des  branches;  ils  sont  plus  nombreux  dans  les  portions 
ultimes  des  ramifications,  où  on  en  voit  jusqu'à  i3  ou  ik  par  centimètre 
do  longueur.  Relativement  bien  développés,  les  plus  grands  n'ont  guère 
plus  d'un  millimètre  de  hauteur.  Inclinés  sur  l'axe  qui  les  porte,  sans  s'in- 
curver vers  ce  dernier,  ils  ne  se  disposent  jamais  parallèlement  à  lui.  Dans 
la  partie  supérieure  des  calices ,  spicules  disposés  en  8  rangées  correspon- 
dant respectivement  aux  8  tentacules.  Spicides  en  forme  d'écaillés,  à  bord 
antérieur  convexe,  profondément  crénelé,  à  face  externe  couverte  de  grosses 
saillies,  elles-mêmes  mamelonnées.  Dimensions  des  plus  grands  :  longueur, 
0  millim.  kS  ;  largeur,  o  millim.  08.  Tentacules  protégés  sur  leur  face  externe 
par  des  écailles  de  même  caractère,  mais  de  dimensions  moindres.  Spicules 
du  sarcosome  en  bâtonnets  droits  ou  arqués ,  à  surface  couverte  de  grosses 
verrues  et  dont  quelques-uns  ont  jusqu'à  0  millim.  20  de  longueur. 

Deux  exem])laires  provenant  du  même  dragage  que  la  Primiioisis  antarc- 
tica  (Studer)  et  dont  l'un  était  presque  entièrement  dépourvu  de  polypes, 
rédiùt  à  son  axe  solide. 


(')  De  vôtoi,  sud. 


—  /i56  — 

Sur  les  Alcyon  aires  de  la  tribv  des  Mopsein^  Wright  et  Studer  , 

PAR  M.  Ch.  Gravier. 

Les  Alcyonaires  de  la  famille  des  Isidœ,  cai'actérisés  essentiellement  par 
leur  axe  forme  d'entre-nœuds  calcaires  et  de  nœuds  cornés  alternant  régu- 
lièrement, ont  été  divisés  par  Wright  et  Studer  <''  en  trois  sous-familles  ou 
tribus ,  d'après  la  forme  prédominante  de  leurs  spicules  qui  sont  fusiformes 
chez  les  Cemtoisidinœ ,  en  écailles  chez  les  Mopseinœ,  rayonnes  chez  les 

Isidinœ. 

Trois  genres  constituaient  la  tribu  des  Mopseinœ  : 

1°  Le  genre  Pmnmisis  Wright  et  Studer,  chez  lequel  la  colonie  se 
ramifie  dans  plusieurs  plans;  les  polypes,  relativement  de  grande  taille, 
sont  assez  distants  les  uns  des  autres  et  les  spicules  du  calice  sont  bien 
développés  ; 

2°  Le  genre  Mopsea  Lamouroux ,  chez  lequel  la  colonie  se  ramifie  dans 
un  plan;  les  polypes  sont  petits,  claviformes  et  disposés  généralement  en 
spires  serrées;  les  spicules  du  calice  sont  petits; 

3°  Le  genre  Acaniho'ms  AVright  et  Studer,  chez  lequel  la  colonie  se  ra- 
mifie également  dans  un  plan;  les  polypes,  tout  petits,  sont  cylindriques; 
leur  partie  supérieure  plane  est  comme  tronquée;  les  spicules  du  calice 
sont  petits;  les  entre-nœuds  calcaires  présentent  des  côtes  dentelées. 

A  ces  trois  genres  sont  venus  s'en  ajouter  trois  autres.  D'abord  le  genre 
(Midonisis  Studer  ''' ,  dont  la  colonie  est  ramifiée  dans  un  plan  ;  l'axe  est 
composé  de  nœuds  cornés  toujours  placés  à  la  base  des  branches  qui  se 
divisent  dichotomiquement,  et  d'entre- nœuds  calcaires  qui  ont  des  côtes 
parallèles  dont  les  bords  sont  finement  dentelés;  les  spicules  des  polypes  et 
ceux  du  cœnenchyme  sont  très  semblables  à  ceux  de  Ylsis  hippuris  (L.). 
Puis  le  genre  Pcltastisis  '''  que  Nutting,  qui  l'a  décrit,  rattache  aux  Mop- 
seinœ, ix  cause  surtout  des  spicules  du  corps  des  polypes  et  des  caractères 

(')  E.  P.  Wright  and  Th.  Studer,  Report  on  the  Alcyonaria  {Reports  on  the 
Scienlific  Resulls  of  the  Voyage  nf  H.  M.  S.  Challenger,  1889,  p.  33). 

('^5  Th.  Studkr,  Note  préliminaire  sur  les  Alcyonaires  provenant  des  campagnes 
du  yacht  {'Hirondelle  (1886-1887-1888)  [Mém.  Soc.  Zool.  de  France,  vol.  i,  1891, 
p.  553]. 

Idem,  Alcyonaires  provenant  des  campagnes  de  Y  Hirondelle  (1876-1888) 
[Résultats  des  campagnes  scientifiques  accomplies  sur  son  yacht  par  Albert  i, 
prince  souverain  de  Monaco,  fascicule  xx,  Monaco,  1901,  p.  39,  pi.  IV,  fig.  6-9; 
pi.  XI,  fig.  1-2]. 

(')  C.  C.  Nutting,  The  Gorgonacea  oj  the  Stboga  Expédition,  V  :  The  Isida;. 
Leyden,  1910,  p.  19. 


—  /i57  — 

(le  l'axe  identique  à  celui  des  Isidhiœ,  mais  qui  s'écarte  des  autres  types  de 
ce  groupe  par  ses  calices  unisériës  et  par  ses  écailles  operculaires.  Enlln  le 
genre  Notisis  Gravier  ''',  qui  se  ramifie  également  dans  un  plan ,  en  fausse 
dichotomie,  dont  les  entre-nœuds  calcaires  de  l'axe  portent  des  pointes  en 
séries  longitudinales,  mais  non  réunies  par  des  crêtes  saillantes,  dont  les 
polypes ,  assez  espacés ,  sont  revêtus  de  spicules  en  écailles  renforcés  par  de 
grosses  verrues  et  dont  les  bords  sont  profondément  découpés  ;  les  spicules 
du  cœnenchyme  étant  de  forme  allongée,  en  bâtonnets  noueux. 

D'après  ce  que  nous  savons  aujourd'hui ,  ces  six  genres  de  la  tribu  des 
Mopseinœ  peuvent  être  ainsi  distingués  les  uns  des  autres  : 

dans  plusieurs  plans  ;  polypes  bien  développés  ,  assez  )  Prinmoisis  Wright 
distants  les  uns  des  autres J      et  Studer. 

/  lisses  ou  cannelés,  sans  épines,  au  moins)-,  , 

„  ,     r        ,  '  iMopsea  Laniouroux. 

sur  les  branches "^ 

MOP^E-  \  ,],,,,  -      ,  ,    ■ 

IX.'E.      I  I  /  a  polypes  relative- 1 

„  .'   ■'     (    "'\    I  /c  •     1     1     nient  bien  déve-fmT   ^.   .     r^ 

Colonie        seul  Spicules       ^  ,  ^^\^oU^^^  Graner. 

ramifiée    j  plan.  en  ehyme  mince.. 

lEntre-  /Calices!  ^•^'*'''*^M     ,  ,     .  •,■ 

^ nœuds  'on      à  bords    Poly pes  de  tnillo j 

pg|_   I  l        .     (crénelés/     très  réduite;  cœ-fAcanthoisÎ!*  Wright 

icairesf  \  ^'"a*    1  I     nenchyme  rela- 1      et  Studer. 

'  [     ^^'^'^  I  sénés.  J  1     tivement  épais.  ) 

des  (  I 

1  Spicules  en  double  roue  ou) Chelîdoiiîsi.s      Stu- 

\      en  double  massue j      der. 

Calices  unisériés;  opercule  formé),,   .>      ...   .    v   ,,■ 

n           ,       -,  ;  l'eltastisis  iNuttiiiR. 

par  b  grands  spicules )  " 


,  épines. 


Avec  son  mode  de  ramification  et  la  taille  de  ses  polypes,  le  genre  Priiu- 
noms  Wright  et  Studer  est  nettement  séparé  des  autres  Mopseinœ.  Dans 
son  mémoire  sur  les  Alcyonaires  de  la  rrNational  Antarctic  Expédition", 
S.  J.  Hickson  '^' ,  auteur  de  nombreux  et  importants  travaux  sur  les  Alcyo- 
naires, s'est  élevé  contre  la  division  des  Isidœ  proposée  par  Wright  et 
Studer.  11  fait  observer  que  la  variabihté  de  forme  des  spicules  chez  cer- 
taines espèces  est  telle  que  la  séparation  des  genres  fondée  uniquement 
sur  les  spicules  peut  devenir  impossible.  La  difficulté  est  particulièrement 
grande  en  ce  qui  concerne  les  genres  Ceratoisis  et  Primnoisis,  placés  par 
Wright  et  Studer  dans  deux  sous-familles  distinctes.  Parmi  les  Alcyonaires 
du  cap  de  Bonne-Espérance  examinés  par  l'éminent  zoologiste  anglais,  il 
en  est  un  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  Ceratoisis  rainosa  et  qui  a  cependant 
des  caractères  très  nets  de  Primnoisis.  L'étude  des  animaux  du  même 
groupe  rapportés  de  l'Antarctique  par  la  Discovery  l'a  mis  à  même  de 


''^  Ch.  GnAViER,  Seconde  expédition  antarctique  française  (1908-1910). 
Alcyonaires  (1"  note  préliminaire)  [Bull.  Mus.  Hist.  natur.,  1918,  p.  454]. 

(■-)  S.  J.  Hickson,  Gœlentera  Alcyonaria  {JSalional  AnCarclic  Exjjedition.  N  atti- 
rai Uislorij,  vol.  III,   1907,  p.  h). 

Muséum.  —  xix.  3o 


—  A58  — 

constater  encore  l'inconvénient  résultant  de  la  séparation  des  deux  genres. 
Le  Ceratoisis  (Primnoisis)  antarctica  a  été  trouvé  dans  la  même  localilé  que 
le  Ceratoisis  (Primnoisis)  spicata.  Le  premier,  indiscutablement,  appartient 
au  groupe  de  nom  générique  Primnoisis,  car  aucun  de  ses  spicules  n'est 
en  saillie  à  la  surface  du  calice  ;  le  dernier,  au  contraire ,  a  de  très  longs 
spicules  saillants  à  la  partie  supérieure  du  calice.  Ces  spicules  du  Ceratoisis 
^ncata,  avec  leur-  base  bifide,  ressemblent  à  ceux  du  Ceratoisis  grandijlora 
Studer;  mais  ceux  du  Ceratoisis  grandijlora  ont  leur  surface  presque  unie, 
tandis  que  ceux  du  Ceratoisis  spicata  sont  couverts  de  verrues.  D'après 
S.  J.  Hickson,  les  spicules  saillants  des  calices  du  Ceratoisis  spicata  sont 
caractéristiques  du  genre  Ceratoisis;  mais,  par  les  verrues  de  leur  surface, 
ils  sont  aussi  caractéristiques  du  genre  Primnoisis.  On  pourrait  songer  à 
cj-éer  un  genre  intermédiaire;  mais  les  caractères  de  l'axe  sont  les  mêmes 
de  part  et  d'autre.  S.  J.  Hickson  est  ainsi  amené  à  proposer  la  fusion  des 
deux  genres;  le  plus  ancien,  le  genre  Ceratoisis  E.  P.  Wright,  étant  seul 
conservé. 

C.  C.  Nulting^'',  dans  son  étude  des  Isidœ  de  l'expédition  du  Sihoga, 
rappelle  que  les  spicules  des  Ceratoisis  sont  de  deiLx  types  généraux  : 
1°  en  fuseaux  véritables,  avec  ou  sans  verrues,  bifurques  ou  non  à  une 
extrémité;  a"  en  fuseaiLx  aplatis,  quelquefois  en  barres,  avec  extrémités 
arrondies  ou  en  biscuits.  La  forme  de  ces  spicules  peut  s'approcher  de 
celle  d'écaillés;  mais,  dans  ce  cas,  leurs  bords  ne  sont  pas  pectines,  ni 
garnis  de  processus  branchus,  mais  ils  sont  quelquefois  garnis  de  petites 
pointes.  Ces  spicules  paraissent  à  C.  C.  Nulting  être  Ijien  distincts  de 
ceux  des  Primnoisis  et  cet  auteur  signale  à  ce  sujet  la  difîérence  frapjiante 
que  chacun  peut  constater  dans  la  planche  IX  du  mémoire  de  Wright  et 
Studer  sur  les  Alcyonaires  du  Challenger  entre  les  figures  i-5  représen- 
tant des  spicules  à'Acanella  (tribu  des  Ceratoisidinee)  et  les  figiu'es  6-11 
relatives  à  des  Mopseinœ.  D'après  le  savant  zoologiste  américain,  le  Cera- 
toisis spicata  de  Hickson  n'est  qu'apparemment  intermédiaire  entre  les  deux 
genres  Ceratoisis  et  Primnoisis.  En  réalité,  les  spicules  de  cette  espèce 
n'ont  pas  véritablement  la  forme  des  spicules  caractéristiques  du  genre 
Ceratoisis  et,  pai*  les  caractères  de  l'axe,  ainsi  que  le  déclare  très  nette- 
ment Hickson ,  le  Ceratoisis  spicata  se  relie  étroitement  au  genre  Primnoi- 
sis. Pour  G.  C.  Nutting,  le  Ceratoisis  spicata  doit  être  rangé  parmi  les 
espèces  du  genre  Primnoisis. 

A  la  même  conclusion  paraît  se  raUier  W.  Kiikenthal  <^>  dans  son  tra- 
vail sur  les  Alcyonaires  recueillis  par  la  ff  Deutsche  Sudpolar  Expetlitionn  , 
à  la  station  du  ffGauss».  Le  Primnoisis  armata  de  cet  auteur  rappelle  le 

")   C.  C.  Ndtting,  loc.  cit.,  p.  3. 

'"-)  W.  KiJKENTHAL,  Deutsche  Sudpolar  Expédition,  Bd  XIII,  19121  Zool.  V, 
p.  339. 


—  Zi59  — 

Ceraloisis  spicata  de  Hickson  par  les  grands  spicules  saillants  de  la  partie 
supérieure  des  calices;  mais  si  l'on  consitlère  les  autres  spicules  cpii 
constituent  l'armature  des  polypes,  l'Alcyonaire  en  (piestion  ne  peut  être 
détaché  du  genre  Primiwisis. 

Il  est  hors  de  doute,  ainsi  que  Hickson  le  mentionne,  cp.i'on  observe 
fréquemment  de  grandes  variations  dans  la  forme  des  spicules  chez  une' 
même  espèce  ;  mais ,  d'autre  part ,  il  est  certain  que  si  l'on  examine  atten- 
tivement, non  pas  seulement  les  grands  spicules  saillants  du  sommet  des 
calices  chez  certaines  espèces  de  Primnoisis,  mais  aussi  les  autres  spicules 
formant  la  cuirasse  des  polypes,  on  peut  parvenir  à  séparer  les  espèces  de 
ce  genre  de  celles  du  genre  Ceraloisis,  qX  dans  l'état  actuel  de  nos  connais- 
sances, il  est  plus  sage  de  conserver  les  deux  genres. 

Le  genre  Primnoisis  mis  à  part,  les  autres  Mopscinœ  se  ramifient  très 
généralement  dans  un  même  plan.  Le  genre  Mopsea  Lamouroux,  qui 
donne  son  nom  à  la  tribu,  paraît  se  séparer  nettement  des  autres  par  les 
caractères  de  l'axe,  dont  les  entre-nœuds  calcaiies  sont  lisses  ou  cannelés 
et  dépourvus  d'épines''';  c'est  celui  qui  compte  le  plus  d'espèces  et  il 
semble  bien  liétérogène ,  d'ailleurs ,  par  la  variété  de  son  port  et  de  son 
mode  de  ramification ,  et  aussi  par  celle  de  l'épaisseur  du  cœnenchyme  cl 
de  la  disposition  des  ))olypes.  Par  ses  espèces  à  ramifications  nombreuses, 
à  cœnenchyme  relativement  épais,  à  polypes  serrés  les  uns  contre  les 
autres,  comme  le  Mopsea  flahoUum  Thomson  et  Mackinnon,  il  se  rattache 
au  genre  AcantJioisis  Wright  et  Studer.  Par  ses  espèces  à  ramifications 
très  réduites,  à  cœnenchyme  mince,  à  polypes  assez  largement  espacés, 
comme  le  Mopsea  alba  Nutting,  il  se  relie  au  genre  Notîsis  Gravier.  Les 
deux  autres  genres  Peltastisis  Nutting  et  Chelidoiiisis  Studer  ont  moins 
d'aflinité  avec  les  précédents  que  ceux-ci  n'en  ont  entre  eux.  Le  premier, 
])ar  les  spicules  de  ses  calices ,  se  classe  parmi  les  Mopseiiiœ.  Mais ,  avec 
ses  polypes  unisériés  et  ses  opercules  formés  chacun  de  huit  grandes 
plaques  triangulaires  ou  quadrangulaires ,  il  a  une  physionomie  tout  à  fait 
à  part.  Quant  au  genre  Chelidonisis ,  il  ne  se  relie  guère  aux  Mopseinœ 
que  par  les  côtes  dentelées  de  ses  entre-nœuds  calcaires  qui  rappellent 
celles  des  Acanthoisis  et  aussi,  quoique  à  un  moindre  degré,  par  la  min- 
ceur du  cœnenchyme  et  l'écartement  des  polypes;  par  ses  spicules,  il 
appartient  indiscutablement  à  la  tribu  des  Isidime.  Il  est  à  noter  qu'on  ne 
connaît  aujourd'hui  qu'une  seule  espèce  de  chacun  des  genres  Acanthoisis 
Chelidonisis  et  Notisis  et  deux  espèces  du  genre  Peltastisis.  Il  est  fort  pos- 
sible que  lorsqu'on  aura  trouvé  d'autres  formes  de  chacun  de  ces  genres , 

'■'  Toutefois,  chez  la  Mopsea  diehotoma  (L.),  d'après  Wriglit  et  Studer  {loc. 
cit.,  p.  Aa)  :  trin  tlie  stem,  tlie  cafcareous  joints  are  sliglitiy  compressed  in  onc 
plane  and  clistinctl^  lluled  lougitudinally;  sumetimes  tlie  ribs  between  tlie  longi- 
tudinal furrows  sliow  sliarp  indented  edges.» 

3o. 


—  /i60  — 

on  soit  conduit  à  remanier  com])lètement  les  coupes  génériques  de  cette 
tribu,  dans  laquelle  s'accuse  déjà  fortement  l'hétérogénéité  du  genre 
Mopsea  Lamouroux. 


SVR  UN   TYPE  d'AlCYONÀIRE 

DES  Collections  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris, 

TlIOUARELLA   ANTAECTICA  [ValENCIENNEs)  , 

PAR  M.  Ch.  Gravier. 

L'expédition  de  la  Vénus  (i  836-1 889),  commandée  par  le  capitaine  du 
Petit-Tlîouars  ''>,  recueillit  aux  îles  Malouines  ou  Falkland  deux  exem- 
plaires d'un  Alcyonaire  que  Yalenciennes  appela  Primnoa  antnrctica.  L'un 
de  ces  exemplaires  est  représenté  planche  XII,  figure  9  (Zooj)hytes)  dans 
l'atlas  —  que  n'accompagne  aucun  texte  —  consacré  aux  animaux  rap- 
portés par  la  Vénus.  Ils  existent  tous  deux  encore  dans  les  collections  du 
Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris ,  où  ils  ont  été  conservés  à  sec  depuis 
le  retour  de  l'expédition  (1889);  cette  circonstance  explique  l'état  de  déla- 
brement de  ces  deux  types  historiques.  Je  les  ai  placés  dans  l'alcool,  où  ils 
ne  continueront  pas  à  se  détériorer.  Dans  le  bocal  qui  contient  l'un  des 
exemplaires  se  trouve  une  étiquette  manuscrite  sur  laquelle  on  lit  : 

Malouines 

M.  du  Petit-Thouars 

Expédition   de  la    Vénus. 

Ce  bocal  et  celui  qui  renferme  le  second  exemplaire  portent  chacun  une 
étiquette  donnant  les  indications  suivantes  : 

Primnoa  antarctica 

Vénus,  Zoophytes,  pi.  12,  fig,  2. 

Iles  Malouines 

M.  du  Petit-Thouars. 

La  colonie  qui  me  paraît  avoir  été  figurée  par  Yalenciennes  est  celle 
qui  est  cassée  en  deiix,  parce  que  c'est  la  seule  qui  possède  encore  une 
partie  de  sa  base  élargie  servant  à  la  fixation  sur  le  support  qui  a  disparu. 

'')  Voyage  autour  du  monde  sur  la  frégate  la  Vénus,  pendant  les  années  i83G- 
1889,  publié  par  ordre  du  Roi,  sous  les  auspices  du  Minisire  de  la  Marine,  pa 
M.  Abel  du  Petit-Thouars  {Atlas  de  zoologie,  Zoophyles,  pi.  12,  fig.  2,2  a 
Paris,  18Z16). 


—  /i61  — 

L'image  est  un  peu  plus  grande  que  nature,  car  elle  mesure  16  ccnliin.  5 
de  longueur  alors  que  Taxe  piùncipal  de  la  colonie  en  question  n'a  que 
i3  cenlim.  5.  La  silhouette  de  la  Thounrella  antnrctica  est  assez  fidèlement 
représentée  ;  cependant  les  ramifications  sont  un  peu  plus  denses  que  ne 
l'indique  la  figure  3.  Quant  aux  calices  grossis  de  la  figure  9  a,  lis  ne 
sont  pas,  il  s'en  faut,  d'une  exactitude  irréprochidjle ,  surtout  en  ce  qui 
concerne  les  écailles  marginales ,  qui  ne  sont  qu'ap|)roximativement  dessi- 
nées. La  couleur  jaune  de  la  figure  -2  est  encore  1res  sensiblement  celle 
qui  s'est  maintenue  jusqu'ici. 

Dans  son  Histoire  naturelle  des  CoralUaires  (t.  I,  1867,  p.  1  /io),H.Milne- 
Edwards  donne  de  la  Primnoa  antavclica  la  diagnose  suivante  :  rd'olypié- 
roïde  extrêmement  délicat,  dont  les  branches,  presque' filiformes,  sont 
disposées  irrégulièrement  tout  autour  de  la  tige  principale,  de  façon  à 
constituer  une  touffe  en  forme  de  goupillon.  Papilles  calicifères  petites , 
mais  très  fortes,  comparativement  au  diamètre  de  l'axe  qui  les  porte.  1 

Sous  le  même  nom  de  Primnoa  antarctica,  J.  E.  Gray,  en  iSôy''',  men- 
tionne simplement  : 

P.  antarctica.  Valenciennes.  Voy.  Vénus,  pi.  12,  fig.  9. 
South  Polar  Sea  and  Falkland  Islands 

Il  n'est  pas  plus  explicite ,  deux  ans  plus  tard  ^^>  : 

P.  antarctica.  Valenciennes.  Voy.  Vénus,  pi.  12,  lig.  9. 
Hab.  Falkland  Islands 

A.  Kôlliker^^\  dans  ses  Icônes  histiologicœ ,  indique  pour  les  spicules  des 
calices  les  dimensions  o  millim.  18-0  millim.  63;  il  ne  mentionne  rien 
pour  les  spicules  de  l'opercule  ni  pour  ceux  du  cœnenchyme  ;  il  ne  dit 
pas,  d'ailleurs,  où  il  a  pris  ses  mesures;  dans  le  texte  qui  précède,  il  dé- 
clare qu'il  n'a  étudié  exactement  lui-même  que  les  calices  de  la  Primnoa 
lepadifera  Lamouroux;  il  donne  cependant,  dans  la  planche  XVII,  fig.  10- 
i4,  les  images  des  s[)icules  des  Primnoa  lepadifera,  P.jlahellum,  P.  verlicil- 
laris,  P.  regularis  et  P.  myura. 

S'armant  de  la  description  très  sommaire  de  Milne- Edwards  et  des 
figures  données  par  Valenciennes ,  J.  E.  Gray  ^*',  sans  fournir  aucun 
autre  détail ,  fonde  le  genre  Thouarella.  Correctement ,  le  genre ,  créé  en 


("'  J.  E.  Gray,  Synopsis  of  ihe  Families  of  axiferous  Zoophytes  or  barked  Corals 
{Proceed.  of  the  Roy.  Soc,  Part  XXV,  18.57,  P-  286). 

(^'  J.  E.  Gray,  Descriptions  of  some  îiew  Gênera  of  Lithophytes  or  slony  Zoo- 
phytes, Part  XXVII,  1869,  p.  ^83. 

'^'  A.  KoLLiKER,  Icônes  histiologicœ,   9'"  Abtheilung,  Leipzig,  1866,   p.  i35. 

W  J.  E.  Gray,  Catalogue  of  Lithophytes ,  1870,  p.  i5. 


—  /i62  — 

mémoire  de  l'illustre  marin ,  eût  dû  s'appeler  Thouarselln  et  non  Tlioua- 

rella. 

Un  très  grand  nombre  de  polypes  des  types  rapportés  par  du  Petit- 
Thouars  se  sont  détachés  de  leurs  brandies  et  sont  tombés  au  fond  des 
bocaux.  Dans  la  partie  moyenne  seule,  les  polypes  sont  restés  en  place; 
au-dessus  comme  au-dessous  de  cette  région,  les  branches  sont  à  nu, 
réduites  à  leur  axe  corné,  très  grêle,  d'un  jaune  assez  vif.  L'axe  princiiial 
de  l'un  des  cxemplaiies ,  fortement  incurvé  à  sa  base,  mesure  9  centim.  5  de 
longueur;  il  est  incomplet  à  sa  partie  inférieure;  la  plus  grande  largeur 
n'excède  pas  3  centimètres;  il  est  vrai  que  les  extrémités  de  la  plupart  des 
branches  sont  brisées.  L'autre  exemplaire,  figuré  par  Valenciennes ,  mesure 
environ  1 3  centim.  5  de  longueur  ;  il  est  divisé  eu  deux  fragments  et  il 
possède  une  partie  de  la  plaque  basilaire  qui  le  fixait  au  support. 

Les  branches,  peu  incUnées  sur  l'axe  priucipal,  s'insèrent  tout  autour  de 
ce  dernier  et  sont  assez  rapprochées  les  unes  des  autres;  beaucoup  d'entre 
elles  restent  indivises;  celles  qui  se  ramifient,  à  de  très  rares  exceptions 
près,  ne  donnent  naissance  c^u'à  une  seule  branche  de  second  ordre,  géné- 
ralement près  de  leur  origine.  Un  grand  nombre  d'entre  elles  n'ont  plus 
leur  extrémité  distale,  qui  s'est  détachée,  sans  doute,  avec  le  groupe  de 
polypes  qu'elle  portait;  les  plus  longues  n'ont  pas  plus  de  2  centimètres 
de  longueur. 

Assez  fortement  inclinés  sur  l'axe,  les  polypes,  dont  le  diamètre  va  en 
croissant  de  la  base  au  sommet,  en  général,  sont  insérés  isolément.  Les 
plus  grands  d'entre  eux  ont  au  plus  2  millimètres  de  longueur  et  le  plus 
souvent  moins.  Ils  sont  beaucoup  moins  denses  dans  la  partie  proximale 
des  branches  que  dans  la  partie  distale,  où  ils  masquent  complètement 
l'axe  qui  les  porte,  ce  qui  donne  lieu  à  des  branches  élargies  à  l'extrémité 
libre,  en  massue,  dont  la  silliouette  rappelle  celle  qu'on  observe  chez  la 
Rkopalonella  penduUna  Roule,  où  se  retrouve  une  disposition  très  analogue 
des  polypes. 

Les  calices  sont  complètement  enveloppés  de  spicules  eu  écailles  de 
grande  taille,  plutôt  disposées  en  spires  qu'en  séries  longitudinales.  Les 
écailles  marginales,  au  nombre  de  huit,  ont  une  forme  toute  spéciale;  elles 
présentent  leur  maximum  de  largeur  dans  la  région  moyenne  et  se  rétré- 
cissent graduellement  en  avant,  de  façon  à  se  terminer  en  pointe  mousse. 
Sui'  la  face  inférieure  tournée  vers  le  polype,  elles  sont  munies  d'une  arête 
méchane  longitudinale  sur  laquelle  sont  fixées  des  plates-formes  transver- 
sales (parallèles  à  l'écaillé),  à  divers  niveaux,  à  bords  dentés  et  de  largeur 
décroissant  graduellement  d'avant  en  arrière.  Ces  plaques  transversales 
prennent,  sur  certaines  écailles,  des  dimensions  relativement  considérables. 
L'arête  médiane  reste  généralement  saillante,  en  une  ou  deux  pièces,  au- 
dessus  de  la  plate-forme  supérieure;  parfois  aussi,  on  voit  deux  arêtes 
divergeant  vers  le  sommet  de  l'écaillé.  La  face  inférieure  est  couverte  de 


—  /i63  — 

petites  verrues  nombreuses,  de  petites  dimensions  et  de  disposition  rayon- 
nante à  partir  d'un  nucléus  très  apparent.  Le  Jjord  postérieur  de  ces 
écailles  est  épaissi,  très  déchiqueté,  avec  de  profondes  écliancrures.  Les 
plus  g'randes  des  écailles  marginales  ont  jusqu'à  o  millim.  8  de  longueur 
et  o  millim.  6  dans  leur  plus  gi'ande  largeur;  l'arête  médiane,  avec  ses 
plates-formes,  a  jusqu'à  o  millim.  56  de  longueur  et  o  millim.  a3  de  lar- 
geur maxima.  Les  écailles  de  l'opercule  sont  également  au  nombre  de  huit. 
Elles  ont  une  forme  foliacée  et  allongée,  terminée  en  pointe  mousse  en 
avant,  avec  une  échancrure  médiane  très  accusée  en  arrière;  elles  sont  for- 
tement repliées  suivant  leur  plan  de  symétrie,  de  sorte  qu'elles  forment 
une  sorte  de  gouttière  marquée  sur  la  face  opposée  par  une  quille  très 
saillante  à  bord  crénelé;  chacune  des  moitiés  est  d'ailleurs  une  surface 
gauche  à  allure  très  tourmentée;  en  outre,  la  quille  dorsale  est  recourbée 
en  S  allongée.  Les  plus  grandes  ont  jusqu'à  o  millim.  67  de  longueur  et 
o  millim.  35  de  largeur  maxima.  Elles  présentent  leur  cavité  vers  l'exté- 
rieur et,  par  conséquent,  leur  avèie  vers  le  polype;  dans  leur  ensemble, 
elles  forment  un  opei'cule  bombé,  à  convexité  tournée  vers  l'extérieur.  Les 
autres  écailles  des  polypes  ont  leur  partie  antérieure  fortement  plissée,  ce 
qui  donne  lieu  à  des  crêtes  rayonnantes,  bien  marquées;  immédiatement 
en  arrière  des  marginales,  ces  crêtes  se  continuent  en  avant,  de  façon  à 
former  une  pointe  saillante  médiane  qui  s'atténue  beaucoup  en  arrière.  De 
chaque  coté  des  crêtes,  le  bord  antérieur  est  denté  assez  régulièrement;  la 
partie  postérieure  des  écailles  est  fortement  ondulée,  avec  un  bord  épaissi, 
écbancré  profondément  et  à  contour  très  sinueux.  De  nombreuses  verrues 
sont  assez  régulièi'ement  disposées  en  séries  rayonnantes  autour  d'un 
gros  nucléus  très  marqué.  Au  voisinage  du  bord  antérieur,  on  remarque 
quelques  pointes  aiguës,  en  épines.  Les  plus  grandes  de  ces  écailles 
ont  0  millim.  6  de  longueur  et  o  millim.  65  de  largeur  maxima. 

Dans  l'écorce,  les  spicules  sont  de  formes  et  de  dimensions  extrêmement 
variées  ;  le  bord  antéi'ieur  est  flenté  ;  le  bord  postéiieur,  épaissi ,  écbancré 
et  déchiqueté;  les  verrues  de  la  face  interne  sont  assez  petites,  nom- 
breuses, plus  ou  moins  distinctement  alignées  en  files  convergeant  vers  un 
nucléus  très  visible. 

La  base,  un  peu  renflée,  de  beaucoup  de  polypes  laisse  voir,  par  trans- 
parence, un  corps  orangé  de  teinte  assez  vive;  quand  on  ouvre  un  de  ces 
polypes,  on  trouve,  à  la  base,  une  calotte  à  fond  un  peu  déprimé,  conte- 
nant quelquefois  un  peu  de  substance  de  même  couleur.  11  est  difficile ,  à 
piemière  vue,  de  savoir  exactement  ce  à  quoi  correspond  cette  calotte, 
étant  donné  que  les  deux  exemplaires  du  capitaine  du  Petit-Thouars  ont 
été  conservés  à  sec  pendant  plus  de  70  ans.  Mais  à  cause  de  leur  couleur, 
de  leur  taille,  de  leur  situation,  je  suis  porté  à  croire  qu'il  s'agit  là  d'un 
mode  d'incubation  analogue  à  celui  que  j'ai  observé  chez  la  Rhopalonella 
fcmhlhui  Roule.  L'axe  principal  et  les  branches  qu'il  fournit,  et  qui  sont 


—  Ii6à  — 

grêles  et  souples,  sont  de  nature  cornée;  leur  couleur  est  d'un  jaune  assez 
clair. 

L'exemplaire- type  de  l'espèce  dont  il  est  question  ici  fut  recueilli, 
comme  on  Ta  dit  plus  haut,  par  le  capitaine  du  Petit-Thouars ,  aux  îles 
Malouines  ou  FalklanJ.  La  même  espèce  a  été  rapportée  par  le  Challenger, 
des  îles  Grozet,  à  la  profondeur  de  55o  brasses  (990  m.),  d'un  fond 
dur  formé  de  gi-aviers  et  de  coquilles;  elle  fut  décrite  pour  la  première 
fois  par  Wiight  et  Sluder''^.  Ces  auteurs  n'ont  pas  donné  la  figure  d'en- 
semble d'une  colonie,  ni  celle  d'un  calice;  ils  n'ont  pas  suffisamment 
insisté  sur  les  caractères  spéciaux  des  écailles  marginales  des  calices  et ,  à  ce 
point  de  vue,  la  figure  6,  planche  XXI  de  ieiu-  mémoire,  correspondant  à 
ces  spicules ,  n'est  pas  assez  explicite. 

J.  Versluys  ('',  dans  sa  monographie  des  Primnoidœ  du  Slboga,  a 
ajouté  quelques  détails  relatifs  à  la  Tliouarella  antarcùca,  d'après  un  exem- 
plaire sec  qu'il  a  examiné  au  British  Muséum  et  qui  a  été  rapporté,  comme 
les  types  originaux,  des  îles  Falkland,  par  le  Capitaine  Clark.  Le  zoologiste 
hollandais  fait  observer  que  les  exemplaires  du  Challenger  ont  un  tout  autre 
faciès  que  cet  exemplaire  sec,  qui  est  absolument  conforme  au  type  dessiné 
par  Valenciennes.  Il  se  demande  s'il  ne  s'agit  pas  de  deux  espèces  distinctes 
ou  bien  si  l'aspect  particulier  des  exemplaires  du  Challenger  ne  tient  pas  à 
ce  fait  qu'ils  proviennent  de  990  mètres  de  profondeur,  alors  que  les 
autres  vivaient  beaucoup  plus  près  de  la  surface. 

Sydney  J.  Hickson'^',  dans  son  étude  des  Alcyonaires  de  la  rr  National 
Antarctic  Expédition  a,  mentionne  tpie  la  Thonarclla  antarcùca  a  été  re- 
cueillie par  la  Discoverij  en  quatre  stations  différentes,  à  des  profondeurs 
comprises  entre  96  et  25 /i  brasses  (  1 78-/1 67  mètres).  Je  me  demande  si  là 
encore,  il  s'agit  bien  de  la  Thouarella  antarcùca.  La  figure  19,  pi.  II,  qui 
représente  une  écaille  marginale,  me  paraît  se  rapprocher  davantage  des 
correspondantes  de  l'espèce  décrite  par  W.  Kùkenthal  '*'  sous  le  nom  de 
Thourella  aff.  variabilis  que  de  celle  que  j'ai  observée  chez  la  Thouarella 
antarctica  authentique,  dont  l'arête  médiane ,  avec  ses  vastes  plates-formes, 
est  si  frappante.  D'autre  part, la  figure  2  4 ,  pi.  II ,  d'une  portion  de  branche 
d'un  spécimen  sec,  d'après  une  photographie,  laisse  dans  le  même  doute. 
Sans  parler  du  nombre  des  écailles  des  polypes ,  beaucoup  plus  grand  cpe 
ne  i'indifjue  la  figm-e ,  les  polypes  eux-mêmes  n'ont  pas  le  même  aspect  et 

(')  Wright  et  Th.  Studeb,  Report  un  the  Alcyonaria  {Reports  on  ihe  scientific 
Resuhs  of  the  Voyage  of  H.  M.  S.  Challenger,  Zoology,  vol.  XXXI,  1889). 

("-'  J.  Vebslcïs,  Die  Gorgonidender  Siboga-Expedition,  II,  Die  PriTanoidai,  igoO, 
p.  35. 

(')  S.  J.  HiCKSON,  National  Antarctic  Expédition,  Cœlentera  Alcyonaria,  vol.  III, 
p.  9,  pi.  II,  fig.  19-26. 

(^)  W.  KûKENTHAL,  Deutschc  Sùdpolar  Expédition,  Bd.  XIII,  Zoology,  V,  p.  3o5, 
Taf.  XX,  fig.  3  et  3,  Textfig.  9-12. 


—  /i65  — 

ils  sont  plus  rapprochés  les  uns  des  autres  dans  le  type  de  l'espèce  que 
dans  la  figure  en  question. 

Dans  sa  revision  du  genre  Thounrella ,  J.  Vei'sluys  '*'  divise  les  espèces  de 
ce  dernier  en  deux  groupes,  l'un  d'eux  ayant  pour  type  la  Tliouarella  Hil- 
gcndorfi  Sluder,  et  l'autre  la  TliouareUn  antarctica.  Les  espèces  de  ce  dernier 
grou[)e,  fait-il  reniarcpxor,  n'ont  été,  jusqu'ici,  trouvées  qu'au  sud  du 
87"  degi'é  de  latitude  Sud,  aux  îles  Falkland,  au  Burdwood  Bank  (au  sud 
de  ces  îles),  aux  îles  Gough  (au  sud  de  Tristan  d'Acunha),  du  Piince 
Edouard  et  Heard,  toutes  situées  dans  les  parties  sud  des  océans  Atlan- 
tique et  Indien. 

Le  genre  Thouarella  a  été  divisé  par  K.  Kinoshita  ^"'  en  deux  sous- 
genres  :  Thouarella  s.  st.  et  Diplocalypira  ;  le  premier  a  un  mode  de  divi- 
sion pennée,  avec  branches  secondaires,  tandis  que  le  second  se  divise 
dichotomiquement  et  n'a  point  de  branches  secondaires  ;  les  caractères  des 
polypes  sont  exactement  les  mêmes  dans  les  deux  sous-genres. 

W.  Ki'ikenthal  <'^  a  entrepris  une  nouvelle  revision  du  genre  Thounrella, 
à  la  suite  de  son  étude  des  espèces  de  ce  genre  provenant  de  l'expédition 
antarctique  allemande.  Il  fusionne  le  genre  Amphilapliis  Wright  et  Studor 
avec  le  genre  Thouarella;  il  admet  les  deux  groupes  fondés  par  Versluys, 
auxquels  il  en  ajoute  deux  autres,  de  sorte  que  le  genre  Thouai^ella  se 
ti'ouve  partagé  en  quatre  groupes  ayant  respectivement  pour  types  :  Thoua- 
rella Hilgendorfi  Studer,  Th.  antarctica  (  Valenciennes) ,  Th.  K6Uilceri\Yv\ght 
et  Studer  et  Th.  rcgularls  (Wright  et  Studer).  W.  Kïikenthal  établit  ses 
divisions,  moins  d'après  le  mode  de  ramification  que  d'après  la  disposition, 
le  mode  d'insertion  et  la  configuration  des  polypes.  II  fait  observer  que, 
dans  l'architecture  delà  colonie , intervient  fortement  la  convergence,  qui 
diminue  singulièrement,  au  point  de  vue  taxonomique ,  la  valeur  du  mode 
de  ramifications.  Celui-ci  peut  subir  —  et  peut-être  même  fortement  — 
l'influence  du  milieu. 

On  peut  se  demander  si,  en  pi'ésence  de  données  plus  complètes  sur  le 
type  pour  lequel  on  a  créé  le  genre  Thouarella ,  on  ne  sera  pas  encoi-e 
amené  à  un  nouveau  remaniement  des  coupes  sous-génériques  de  ce  dernier. 
II  est  incontestable ,  en  tout  cas ,  que  les  écailles  marginales  de  la  Thoua- 
rella antarctica  authentique  ont,  avec  leur  arête  médiane  à  plates-formes, 
un  faciès  tout  spécial  tpi'on  ne  retrouve  pas  du  tout  chez  la  Thouarella  chi- 
lensis,  par  exemple,  que  Kiikenthal  place  dans  le  groupe  Antarctica. 

Le  plus  grand  nombre  des  espèces  du  genre  Thouarella  sont  antarctiques 
ou  subantarctiques.  C'est  un  genre  de  mer  profonde,  dont  quelques  repré- 

(•'  J.  Versluys,  loc.  cit.,  p.  ai. 

(^)  K.  Kinoshita,  Diplocalyptra,  eine  neue  Untergattung  von  Thouarella  ( Prim- 
noidœ)  [Aimot.  Zoolog.  japonenses,  vol.  VII,  part.  I,  1908]. 

'^'    W.    KiJKENTHAL,    loC.   Cit.,   p.    3  97. 


—  A66  — 

sentants  s'élèvent  cependant  dans  les  eaux  du  littoral.  Si  —  ce  que  l'avenir 
nous  apprendra  —  les  espèces  du  Challc)i[>cr  et  de  la  Discovery  appar- 
tiennent réellement  à  la  forme  cjue  Valenciennes  a  figurée  en  premier  lieu , 
la  Thoucirella  anlnrcdca  aurait  une  aire  très  vaste  de  répartition  dans  les 
mers  antarctiques. 


Note  sur  le  Cyclas  australis  Lamarck, 
PAR  M.  Ed.  Lamy. 

S.  dessin  (1879,  Mart.  u.  Chemn.  Couch.  Cab.,  9°  éd.,  Gycladeen, 
p.  \ho)  acru  pouvoir  identifier  au  (Àjcha  amtndis  Lamarck  (1818, /1(u"mj. 
s.  veii.,  V.  p.  56o)  le  Corbicula  australis  Deshayes  [Cyrena^  (  i83o,  En- 
cycl.  Mèth.,  Vers,  II,  p.  5o;  i835,  Anim.  s.  vert.,  a'  éd.,  VI,  p.  978; 
i854,  Cat.  Conch.  Coll.  Brit.  Mus.,  p.  aSo);  Desbayes,  cependant,  avait 
séparé  nettement  ces  deux  espèces,  aussi  bien  dans  la  9"  édition  des  Ani- 
mauœ  sans  vertèbres  (VI,  p.  270  et  p.  978  )  que  dans  le  Catalogue  duBnlish 
Muséum,  où  il  rangeait  Tespèce  de  Lamai-ck  parmi  les  Pisum  (p.  286). 

En  réalité,  le  CycUis  austraUs[  Lamarck  n'est  ni  un  Corbicula  ni  un 
Pisidium'^^^  et  il  appartient  à  un  tout  autre  genre  :  c'est  un  Lasmi, comme 
l'a  dit,  dès  i85i,  Gray  {List  Brit.  Anim.  Coll.  Brit.  Mus.,  pt.  VII,  MoH. 
Aceph. ,  p.  89),  qui  le  plaçait  dans  la  synonymie  du  Lasœa  rubra  Mon- 
tagu  [Cardinm]  (i8o3.  Test.  Brit.,  p.  83,  pi.  suppl.  XXVII,  fig.  4),  en 
même  temps  que  le  Bornia  seminulum  Pbilippi,  VErycina  violacea  Scaccbi, 
VAmphidesma  nucleola  Lamarck  et  le  Cycladina  Adansoni  Gantraine  ^'\ 

Gette  véritable  place  générique  du  Cyclas  australis  Lk.  est  entièrement 
confirmée  par  l'examen  des  coquilles  qui  ont  servi  de  types  à  Lamarck 
pour  établu-  son  espèce  :  elles  sont  conservées  au  Muséum  de  Paiis,  où 
elles  sont  fixées  sur  trois  cartons. 

Le  premier,  avec  cette  inscription  manuscrite  de  Lamarck  :  cf  Gyclade 
australe,  Cyclas  australis.  Timor  n,  porte  une  valve  isolée  et  quatre  indi- 
vidus complets  ;  tous  d'assez  forte  taille,  le  plus  grand  mesurant  8  milli- 
mètres de  diamètre  antéro-poslérieur,  ils  correspondent  à  la  forme  typique. 

Les  deuxième  et  troisième  cartons,  étiquetés  l'un  et  l'autre  par  Lamarck: 
rr Cyclas  australis  var.  [2  ].  Port  du  roi  Georges,  supportent,  l'un,  3  indi- 
cé 11  existe  un  véritable  Pisidium  ayant  ce  même  nom  spécifique  :  le  P.  australe 
Philippi  (i836,  Enum.  Moll.  SiciL,  I,  p.  89),  d'Europe. 

'-)  U  faut  ajouter  à  cette  synonymie,  d'après  Petit  de  la  Saussaye  (iSOg, 
Cat.  Moll.  TpsL  mers  Europe,  p.  4/i),  VErycina  Fontenayi  Mlttrc  (iS'ii,  Rev. 
Zoid.  Soc.  (Juv.,  IV,  p.  65), 


'     —  /i67  — 

vidus  et  5  valves,  l'autre  i  individii  et  12  valves  :  ces  spécimens,  de 
dimensions  beaucoup  plus  faibles  (le  plus  grand  ayant  seulement  h  mil- 
limèlres  de  longueur  transverse),  représentent  la  variété  [2]  mentionnée 
par  Lamarck. 

Tons  ces  types,  fixés  sur  ces  trois  cartons,  proviennent  du  voyage  de 
Pérou  et  Lesueur  (i8o3). 

Mais ,  dans  les  collections  du  Muséum ,  ils  ne  sont  pas  les  seuls  Lasœa 
ayant  cette  provenance. 

Un  autre  carton  porte  également  des  spécimens  minuscules  qui, 
recueillis  [)ar  ces  mêmes  voyageurs,  appartiennent  à  la  petite  variété  [2] 
de  Lamarck. 

Enfin,  sur  deux  cartons  on  trouve  encore  des  coquilles  rapportées  aussi 
par  Péi'on  et  Lesueur,  mais  correspondant  à  la  grande  forme  typique ,  et 
sur  l'un  d'eux,  il  y  a  comme  indication  de  localité  :  rrVan  Diemenn. 

Or,  par  leurs  caractères  et  notamment  par  leur  taille ,  elles  concordent 
pleinement  avec  un  Lnsœa,  précisément  de  Van  Diemen,  qui,  mesui-ant 
8  ;\  9  millimètres  de  diamètre  transverse,  a  été  décrit  par  Deshayes  (i8^3- 
i85o,  7V.  éUm.  Conchyl.,  I,  p.  760,  pi.  \l\  bis,  fig.  16-19)  sous  le  nom 
de  Poronia  purpurascens  Piécluz  *''.  Par  suite,  comme  elles  sont,  en  même 
temps,  inséparables  des  échantillons  de  Timor,  auxquels  Lamarck  a  donné 
le  nom  de  Cyclns  mtstrnlis,  il  ne  me  paraît  pas  douteux  qu'à  cette  dei-nière 
espèce  soit  identique  ce  Poronia  imrpurasccns  (Récluz)  Deshayes. 

D'autre  part,  Récluz  (  1 84/i ,  Rei\  Zool.  Soc.  Cm. ,  Vil ,  p.  828 )  a  affirmé 
s'être  assuré  iyaç^ï Amphidcsma  nucleola  Lamarck  [Anim.s.vcrt.,  V,  p.  ^98) 
a  été  établi  sur  un  individu  d'une  belle  espèce  de  Poronia  vivant  sur  les 
côtes  d'Australie,  et  non  sur  celles  de  France,  comme  le  disait  Lamarck  : 
fort  pi'obablement  cette  espèce,  de  5  à  6  millimètres,  est  encore  la  même 
que  le  Cyclas  aiisiraUs. 

Récluz  (i853.  Jour»,  de  Conchyl.,  IV,  p.  5o,  pi.  Il,  fig.  4-5)  a  décrit 
également  comme  étant  d'Australie  un  Poronia  rugosa ,  long  de  5  miWim.  5, 
caractéi'isé  surtout  par  sa  sculpture  consistant  en  grosses  rides  concen- 
triques :  or,  parmi  les  grands  échantillons  de  Lamarck  appartenant  à  la 
forme  typique  de  son  Cyclas australis ,  l'un  d'eux,  fortement  ridé  transver- 
salement, correspond  exactement  à  la  description  de  ce  P.  riigosa  Réel., 
qui  ne  sei'ait  donc  qu'une  variété. 

D'un  autre  côté,  ce  P.  rugosa  était  déjà  rapproché  par  Récluz  du  Poronia 
scalaris  Philippi  (18^7,  Zcitschr.f.  Malak.,1^,  p.  72),  d'Australie,  auquel 

'')  Deshayes  identifiait  ce  Poronia  kV  Ami)hidesma  purpurascens  Lamarck  (Anim. 
s.  vert.,  V,  p.  ^98).  Mais  Réduz  (18^1/1,  Rev.  Zool.  Soc.  Cuv.,  VII,  p.  828)  a 
déclaré,  d'une  façon  caléjjoriquc,  que  celte  espèce  de  Lamarck  est  le  Mija  nilens 
Monlagu  =  Ervilia  nitens  Turton ,  et  cette  synonymie  a  été  admise  par  ia  plupart 
des  auteurs  (voir  Bull.  Mus.  Ilist.  nat.  Paris,  XVIII,  1912,  p.  16/1). 


—  A68  —     ■ 

il  a  été  complètement  identifié  par  M.  Gli.  Hedley  (1902,  Scient.  Res. 
Exp.  ffTlietisfl,  MolL,  Mem.  Austral  Mus.,  IV,  p.  822),  ainsi  que  trois 
autres  espèces  ayant  le  même  habitat:  P.  Parreijssi  Phii.  {loc.  cî7.,  p.  78), 
P.  purpurata  Phii.  (ib'uL),  Kellia  balausùna  Goukl  (1861,  Proc.  Boston 
Soc.Nat.Hist.,\m,  p.  34). 

Enfin  M.  Hedley  réunit  également  au  P.  scalaris  une  espèce  néo-calé- 
donienne, longue  de  3  millim.  5,  décrite  comme  nouvelle,  sous  l'appella- 
tion de  Poronia  nustmlis,  par  Souverbie  (i863,  Journ.  de  ConchjL,  XI, 
p.  287,  pi.  XII,  fig.  8),  qui  a  repris,  sans  s'en  douter,  le  nom  spécifique 
déjà  employé  par  Lamarck. 

Par  suite ,  il  est  possible  que  toutes  ces  différentes  formes  océaniennes 
appartiennent  à  une  même  espèce  de  Lasœa.  On  peut  néanmoins  réserver 
le  nom  d'austndis  Lamarck  {=  purpurasceus  Réel.)  aux  spécimens  de 
grandes  dimensions  et  celui  de  scalaris  Phii.  (=  rugosa  Réel.)  aux  échan- 
tillons de  taille  moyenne  caractérisés  par  une  forte  sculpture  concen- 
trique. Quant  aux  petits  exemplaires,  correspondant  à  la  variété  [2]  de 
Lamarck  (=  austmlis  Souverbie),  ils  ne  paraissent  offrir  aucun  caractère 
réellement  précis  les  différenciant  du  Lasœa  ruhra  Mtg.  européen  '''. 


(')  En  dehors  de  ces  formes  océaniennes,  io  Lasœa  ruhra  Mtg.  est  une  espèce 
cosmopolite,  qui  habite  non  seulement  les  mers  d'Europe  (où  il  existe  d'ailleurs 
une  forme  voisine,  le  L.  pumila  S.  Wood  [Kellia]),  mais  qui,  soit  sous  son  nom, 
soit  sous  d'autres  appellations,  a  été  signalée  aussi  de  localités  très  éloignées  : 
Maroc,  Açores,  Mauritanie,  Sénégal  [Chama  poron  Adanson  —  Poronia  Adansonia 
Récluz  (nott  Cantraine)],  Guinée,  Afrique  australe,  îles  Saint-Paul  et  Amsterdam 
(cet  habitat,  signalé  par  M.  Ch.  Vélain  a  été  récemment  révoqué  en  doute,  sans 
raison  bien  convaincante,  par  M.  G.  DoUfus,  m  Dautzonberg,  Acl.  Soc.  Litin.  Bor- 
deaux, LXIV,  1910,  p.  178),  Kerguelen  [Lasœa  consanguinea  E.-A.  Smith], 
îles  Falkland  et  Orcades  du  Sud,  détroits  de  la  Terre  de  Feu,  détroit  de  Magel- 
lan [Kellia  miliaris  Philipps],  Pérou  [Poronia  Petitiana  Récluz],  Californie  (Car- 
penter,  outre  le  L.  ruhra,  dont  il  a  fait  connaître  une  var.  subviridis,  a  signalé 
également  de  Mazatlan  deux  autres  espèces:  L.  Irigonalis  et  L.  oblonga),  îles 
Alaska,  Japon.  [Le  Kellia  riibra,  indiqué  par  Gould  de  la  côte  Atlantique  de 
l'Amérique  septentrionale,  n'est  pas  l'espèce  de  Montagu  :  identifié  par  Jeffreys 
au  Cyamium  minutum  Fabr. ,  il  a  reçu  de  Stimpson  le  nom  de  Kellia  planulata 
et  il  a  été  placé  par  M.  Wm.  H.  Dali  dans  le  genre  Mysella.] 


—  /i69  — 

Mollusques  terrestres  et  fluviàtiles 
DE  l'Asie  Antérieure, 

PAR  M.  Louis  Germain. 

6e  NOTE. 


Catalogue  des  Pélécypodes  de  la  Syrie  et  de  la  Palestine 


(!) 


Les  Pélécypodes  sont  tiès  abondamment  répandus  dans  les  eaux  douces 
de  la  Syrie  et  de  la  Palestine.  Ils  appartiennent  à  un  petit  nombre  de 
genres  répartis  dans  les  cjuatre  familles  des  Unionidœ,  des  Sphœiidœ,  des 
CorbicuUdœ  et  des  Dvc'mensidœ.  Les  genres  dominants,  ceux  qui  donnent 
à  la  faune  du  pays  son  cacbet  particulier,  sont  les  Corbicuh  pour  les  Cijre- 
nidœ,  les  Leguminaia  et  les  Viiio  pour  les  Unionidœ.  Le  genre  Gabillotia, 
bien  que  spécial  à  l'Asie  Antérieure,  reste  peu  répandu  en  Syrie  et  en 
Palestine ,  où  il  n'est  représenté  que  par  une  seule  espèce. 

Les  Leguminaia  et  les  Unie  vivent  en  colonies  populeuses  dans  toutes 
les  eaux  douces  de  la  Syrie  et  de  la  Palestine.  Ils  possèdent  un  polymor- 
phisme très  étendu,  tout  à  liut  comparable  à  celui  de  nos  Unios  et  Ano- 
dentes  d'Europe.  Aussi  n'est-il  pas  étonnant  que  les  espèces  aient  été 
multipliées.  En  réalité,  les  Unio  n'appartiennent  qu'à  deux  séries  :  celle 
des  Rhombunio,  rappelant  notre  groupe  européen  occidental  de  ïUnio  Utto- 
ralis  Cuvier ''',  et  celle  des  Limnium,  parallèle  au  groupe  européen  central 
de  VUnio  tumidus  PliilipssonC. 

Dans  la  liste  suivante ,  je  n'ai  que  très  sommairement  cité  les  synonymes 
principaux.  Je  reviendrai  d'ailleurs  longuement  sur  cette  question  dans 
mon  mémoire ,  actuellement  à  l'impression ,  sur  les  Mollusques  terrestres 
et  fluviàtiles  recueillis  en  Syrie  par  M.  Henri  Gadeau  de  Kerville.  On  y 
verra  les  raisons  qui  m'ont  fait  rejeter  en  synonymie  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  insuffisamment  caractérisées. 

Ce  catalogue  fait  suite  à  celui  que  j'ai  publié,  l'an  passé,  sur  les  Gasté- 
ropodes <''\  La  faune  malacologique  extramarine  de  la  Syrie  et  de  la  Pales- 

(')  Voir  le  Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  nalurelle ,  Wll ,  1911,  n"  1,  p.  271; 
n°  3,  p.' 63;  n°  3,  p.  iio,et  n"  5,  p.  338;  XVIII,  1913,11°  7,  p.  lilio. 

(^)  CuviER  (G.),  Tableau  élément.;  1798,  p.  ^25.  C'est  VUnio  rhomboideus  des 
auteurs  français  (non  Mya  rhomboidea  Schroter). 

(')  Philipsson  (L.  m.),  Disserlalio  hislor.-naturalis  sistens  nova  Testaceorum 
gênera,  1788,  p.  17,  n"  3. 

W  Germain  (Louis),  Mollusques  terrestres  et  fluviàtiles  de  l'Asie  Antérieure; 
5"  note  :  Catalogue  des  Gastéropodes  de  la  Syrie  et  de  la  Palestine  {Bull.  Mus. 
Hist.  natur.,  Paris,  1912,  p.  kUo-lx^z). 


—  Zi70  — 

tine  comprend  ainsi  828  espèces,  nombre  i-elativement  considérable  et 
qui  montre  toute  la  richesse  d'une  région  qui  commence  à  être  bien 
connue. 

Famille  des  U^IOXID.*:. 

Genre  GABILLOTIA  Servain,  1890. 

1.  Gabillotia  PSEDDODOi'sis  Locard. 

=  Gabillotia  Locardi  Servain. 

Genre  LEGUMINAIA  Conrad,  1860. 

2.  Leguminaia  (Legumlnaia)  mardinensis  Lea. 

—  Legummaia  Chantrei  Locard;  Leguminaia  Bourguignati Locard. 

3.  L.  (L.)  TRiPOLiTANA  Bourguignat. 
h.  L.  (L. )  Wheatleyi  Lea. 

5.  L.  (L.)  Sadlcyi  Bourguignat. 

6.  L.  (L.)MiCHONi  Bourguignat. 

7.  L.  (Pseddolegujunaia)  Chantrei  Locard. 

=  Leguminaia  Locardi  Simpson. 

Genre  UNIO  Pbilipsson,  1788. 
S  1. 

8.  Umo  (Rhombunio)  semirdgatus  de  Lamarck. 

=  Unio  UUoralis  Mousson ,  non  Cuvier  ;  Unio  emesaensis  Lea  ;  Umo 
damascensis  Lea;  Unio  oronleseensis  Lea;   Unio  Roihi  Bourguignat; 
Unio  Simonis  Tristam  ;  Unio  mavis-galilœi  Locard  ;  Unio  Luijnesi  Bour- 
guignat; Unio  Galilœi  Locard;  Unio  timius  Locard;  Unio  rhomboi- 
dop-sis  Locard. 
Je  considère  les  Unio  Rollei  Kobelt,  Unio  tracheœ  RoUe  et  Kobelt,  Unio 
Wagneri  Rolle  et  Kobelt,  Unio  halepensis  Kobelt  (et  sa  variété   Cazioli 
Kobelt),  Unio  corbiculifomiis  (Boiu-guignat)  Kobelt,  Unio  babensis  Kobelt, 
Unio  Nœgeli  Kobelt,  Unio  blanchianus  (Letourneux)  Kobelt  et  Unio  De- 
champsei  Kol)ell ,  comme  des  formes  locales  qu'il  convient  de  rattacher  à 
YUnio  semiriigaius  de  Lamarck. 

9.  Ll.  (Rh.)  Gr^eteri  Kobelt. 

10.  U.  (Rh.)  beroeds  Kobelt. 

11.  U.  (Rh.)  abrus  (Bourguignat)  Kobelt. 

Cette  espèce   n'est  probablement  qu'une   anomalie   de  VUnio 
semirugatus  de  Lamai'ck. 


—  M\  — 

12.  U.  (Rh.)  homsensis  Lea. 

=  Unio  orphacusis  Lea;  Unio  kullelhensis  Lca;  Vnio  mardinensis 
Lea. 

13.  U.  (Rh.)  episcopalis  Tristam. 

lit.  U.  (Rh.)  Barroisi  Drouët. 

Vai'.  elliptica  Germain,  nov.  var.  (Lac  de  Homs). 

S  2. 

15.  U.  (Rii.)  Delesserti  Boiirguignat. 

16.  U.  (Ru.)  Bf.ucuieri  Bourgiiig-nat. 

^Unio  oriciUalis  Bourguigiiat,  non  Lea. 

S  3. 

17.  U.  (Rii.?)  svRiAcus  Lea. 

S  II. 

18.  U.  (Limniim)  tigridis  (de  Fériissac)  Bourgiiignat. 

=  Unio  tigris  de  Férussac ,  mss.  ;  Unio  dignatus  Lea. 

19.  U.  (L.)  SciiwARzii  Kobelt. 

20.  U.  (L.)  TERMiNALis  Boui'giiignat. 

=  Unio  Pietri  Locard  ;  Unio  Lorteli  Locai'd  ;  Unio  Trislami  Locard  ; 
Unio  tiberiadensis  Locard;  Unio  prosacrus  Bouiguignat;  Unio  aœiacus 
Locard  ;  Umo  suhtigvidis  Letourneux  ;  Unio  anemprosthus  Bourguignat  ; 
Unio  Chantrei  Locard;  Unio  RaijniondiBouvgmgnat;  Unio zabulonicus 
Kobelt,  non  Locard. 

Var.  ELLiPsoiDEDS  (Bourguignat)  Locard. 

=  Unio  genezarethensis  Letourneux;  Unio  Jauberli  Bourguignat; 
Unio  zabulonicus  Bourguignat;  Unio  anliochianus  Locard. 

21.  U.  (L.)  HERODES  Rolle  et  Kobelt. 

22.  U.  (L.)  KuwEiKENSis  Kobclt. 

23.  U.  (L.)  BERYTENsis  Rolle  et  Kobelt. 

Cet  Unio  est  une  variété  syrienne  de  YUnio  [Limnium)  cilicus 
Kobelt  et  Rolle,  espèce  très  répandue  en  Asie  Mineure. 

2^1.  U.  (L.)  RAYMONDOPSis  (Bourguigûat)  Kobelt. 

25.  U.  (L.)  Grelloisi  Bourguignat. 

=  Unio  jordaniens  Boui'guignat. 
Var.  LUNULiFER  Bourguignat. 


—  â72  — 

§5. 

26.  U.  (L.)  HuETi  Bourgiiignat. 

27.  U.  (L.)  EuciRRus  Boiirgiiignat. 

S  6. 

28.  U.  (L.?)  DELicATDs  Lca. 

Fajiille  des  SPHiERlDiE. 

Genre  SPH.ffiRIUM  Scopoli,  1777. 

29.  ?Sph*rii]m  (Musculium)  lacustre  Mïiller. 

Espèce  douteuse  pour  ia  faune  syrienne.  Elle  a  été  signalée  par 
M.  Ph.  Dautzenberg  d'après  les  récoltes  de  Th.  Barrois  à  Aïn-ei- 
Mousaieh. 

30.  Sph.  (Calycdlina!)  sp.  ind. 

Un  SpAepn'?»»,  spécifiquement  indéterminable ,  a  été  recueilli  dans 
les  marettes  bordant  le  Barada,  à  Hidachariyé,  dans  la  région  ver- 
doyante de  Damas  (entre  65o  et  700  mètres  d'altitude),  par 
M.  H.  Gadeau  de  Kerville. 

Genre  PISIDIUM  G.  Pfeifîer,  1821. 

31.  PisiDicM  (Fossarixa)  cedrorum  Glessin. 

Var.  baradensis  Germain,  nov.  var.  (mares  à  Hidacbariyé,  sur 
les  bords  du  Barada,  dans  la  région  verdoyant'  de  Damas). 

Famille  des  CYREiVIDiï:. 

Genre  CORBICULA  Megerle  von  Mùhlfeldt,  1811. 

32.  CoRBicuLA  FLUMINALIS  Millier. 

=  Cyrena  orientalis  de  Lamarck  ;  Cyroia  cor  de  Lamarck  ;  Cyrena 
fiiscala  de  Lamarck  ;  Cyrena  consohrina  CaiUiaud  ;  Cyrena  Frkvalds- 
kyana  Zelebor;   Cyrena  Saulcyi  Bourguignat;  Cyrena  Mullzaniana 
Glessin  ;  Cyrena  compressa  (Glessin  ;  =  Corbicula  syriaca  Bourguignat 
Corbictila  Feliciani  Bourguignat;  Corbicula  hebraica  Locard. 

Var.  CRAssuLA  Mousson. 


—  àlS  — 

Famille  des  DREISSEI^SIDiK. 

Genre  DREISSENSIA  van  Beneden,  i835. 

33.  Dreissensia  Bourguignati  Locard. 
Var.  Chantrei  Locard. 


Contributions  1  là  Favï^e  màlacologique 
DE  Madagascar, 

par  m.  Louis  Germain. 


I 
Le  Genre  CI.AVATOR. 

Le  genre  CJavator  a  été  créé,  en  1860,  par  le  D"^  E.  von  Martens''', 
pour  les  Hélix  ohtusata  Gmelin '"'  et  Bulhims  clavator  Petit'''.  Il  renferme 
un  petit  nombre  d'espèces  localisées  à  Tile  de  Madagascar,  et  dont  la  po- 
sition syslématicpie  réelle  est  encore  inconnue. 

\\.  Beck'*'  et  J.  G.  Albers  '^'  classaient  ces  animaux  dans  le  genre  Ohc- 
liscus;  depuis,  la  plupart  des  auteurs  les  ont  placés  dans  la  sous-famille 
des  Stenogyrin/E,  démembrée  des  Achatimd^.  Cependant  quelques  natu- 
ralistes,  comme  P.  Fischer'*' et  le  D'  W.  Kobelt ''\  considèrent  encore  les 
Clavator,  soit  comme  des  Helicidœ ,  soit  comme  des  Buliininidœ.  C'est  que 
leur  coquille  rappelle,  selon  les  espèces  considérées,  tantôt  celle  des  Sté- 
nogyres  et  tantôt  celle  des  Bulimes  (et,  plus  spécialement,  les  genres 
Placostylus  et  Thaumaslus).  Mais,  comme  l'anatomie  de  ces  animaux  est 
entièrement  inconnue,  il  est  encore  impossible  de  les  classer  avec  une 
absolue  certitude. 

O  Martkns  (D'  E.  von)  in  Albeus  (J.  C),  Die  lïelicccn  nach  Natûrlicher  Ver~ 
wandtschaft ,  2"  éd.,  1861,  p.  3 12. 

('-'   Gmelin,  Sysleiiia  nalurœ,  éd.  XIII,  1788,  p.  3655. 

(3)  Petit  de  la  Sacssaye,  Revue  el  tnagasin  Zoologie,  iS'ii,  p.  3  cl  pi.  XGIV. 

(^'  Beck  (H.),  Index  MoUuscorum ,  1807,  p.  61. 

'■''   AtBEns  (J.  C),  Die  Ileliceen ,  i85o,  p.  17a. 

''''  FisciiEi!  (  D"^  P.),  Manuel  de  Concliyliologie  el  de  Paléontologie  conchyliolo- 
giqiie,  1887,  p.  472. 

(''  KoBELT  (D'  VV.),  Die  Familie  Biiliminida?  in  MinriNi  et  Ciiemnitz,  Syslenial. 
Conchylien-Cabinet,  2°  éd.,  1901,  p.  tJ'ig-OSS. 

Mdséum.  —  XIX.  3i 


Il  esl  cependant  probable  que  les  Clavator  constituent  un  genre  aber- 
rant de  la  sous-famille  des  Steitogyrinœ.  Quelques  faits  viennent  à  l'appui 
de  cette  manière  de  voir,  La  columcUe,  qui  esl  subvert icale,  plus  ou 
moins  nettement  plissée  et  non  tronquée,  rappelle  celle  des  Limicolaires. 
Mais  le  meilleiu-  caractère  est  tiré  de   l'ornementation  sculpturale  des 

jeunes.  Dans  un  lot  de  Clavator  clavator  Petit, 
recueillis  fossiles  dans  les  dunes  du  Faux  Cap 
par  F.  Geay  et  dont  M.  le  Professeur  Marcellin 
Boule  a  bien  voulu  me  confier  l'étude ,  se  trou- 
vaient deux  exemplaires  jeunes  d'une  variété 
que  j'ai  nommée  variété  anteclavalor  Germain. 
Ces  jeunes  individus,  qui  n'ont  encore  que 
3o  millimètres  de  longueur,  ont  une  coquille 
nettement  conique,  faiblement  ombilifpiée,  avec 
un  dernier  tour  ventru  présentant  une  indica- 
tion carénale  qui  disparaît  entièrement  chez 
l'adulte.  Le  tout  est  orné  (fig.  i)  de  stries  lon- 
gitudinales obliques,  fortement  accentuées,  sub- 
régulières qui,  au  dernier  tour,  deviennent 
beaucoup  jilun  fines  dans  la  région  infracarénale , 
exacteincnt  comme  chez  les  espèces  des  genres  Tri- 
chodina,  Pseudoglcssula,  Prosopeas,  etc.,  de  la 
sous-famille  des  Stenogyrin/E. 

Les   Clavator   sont   des  animaux  très   poly- 
morphes; aussi  a-t-on  multiplié  les  espèces  bien 
qu'elles  soient  réellement  peu  nombreuses.  Je 
groupe  celles  actuellement  connues  en  deux  sous-genres  :  Clavator  (sensu 
stricto)  q[  Pseudoclavator  Germain,  nov.  subg. 

Voici  le  catalogue  des  Clavator  de  Madagascar. 


Fig.  I. 

Clavator  clavator  Petit, 

var.  anteclavalor  Germain 

Exemplaire  jeune 

montrant  la  sculpture; 

X  2  environ. 


I.   CLAVATOR  sensu  stricto. 
Type  :  Bulimus  clavator  Petit. 

SI. 

1.  Clavator  (Clavator)  clavator  Petit. 
iS^j'i.  BaUmus  clavator  Petit,  Revue  magasin  Zoologie;  p.  3,  pi.  XCIV. 
Var.  anteclavator  Geimain,  nov.  var. 
C-ette  variété ,  découverte  par  le  voyageur  F.  Geay  dans  les  dunes  cpia- 
ternaires  du  Faux  Cap,  sera  i)rochainement  décrite  et  figurée  dans  les 
Annales  de  Paléontologie. 


—  475  — 

2.  C.  (C.)  EXiMiA  ShiUtlevvoi'lh. 

i859.  Spiraxis  e.vimiu  Shvttlewot^tb  ,  Mittheil.  Bernischen  natttrforsch.  Gesellsch.; 
p.  9  08. 

Var.  hei'ciilea  Ancey. 

1886.  Bulmus  hevculeus   Ancey   in  Mabille,  Bulletin  soc.  jthilomathique  Paris; 
7*  série,  X,  p.  1  98. 

Var.  Balstoni  Angas. 

1877.  BuUtnus  Balsloni  Angas,  Proceed.  Zoological  Society  London;  p.  527, 
pi.  LIV,  ilg.  7. 

3.  G.  (C.)  Grossei  Kobelt. 

1901.  Clavator  erimius  Kobelt  in  Martini  et  Chemniïz,  Systemat.  Conchylien- 
Cabinet;  a"  éd.,  p.  65/i,Taf.  C,  fig.  2-3. 

Cette  coquHie,  qui  avait  été  figurée  par  H.  Crosse  et  P.  Fischer'''  sous 
le  nom  de  Clavator  exiinius,  n'est  probablement  qu'une  variété  de  cette 
dernière  espèce. 

h.  Clavator  (Clavator)  Johnsoni  Smith. 

1882.  Stenogyra  (Clavator)  Johmoni  Smith,  Proceed.  Zoological  Society  of  London; 
p.  .^83,  pi.  XXII,  fig.  5. 

S   2. 

5.  Clavator  (Clavator)  Grandidieri  Crosse  et  Fischer. 

i868.  Buhmus  Grandidieri  CnossE  et  Fischeu,  Journal  de  Conchylioluiric ;  p.  182, 
pi.  VII,  fig.  1. 

Espèce  décrite  sur  fies  individus  recueillis  fossiles  dans  les  thmes  du 
Cap  Sainte-Marie  et  qui,  depuis,  a  été  retrouvée  à  l'état  vivant. 

Variété  placostijloides  Koljelt. 

1900.  Clavator  placostyloides  Kobelt,  Nachrilsbl.  d.  deutscliea  Malakozooloff.  Ge- 
sellsch.; p.  21. 

G.  Clavator  (Clavator)  obtdsatcs  Gmelin. 

1788.  Ileli.i  obtusata  Gmelin,  Systema  nalitr. ;  Ed.  XllI,  p.  365.5  [=  Buliiiius 
calcareus  Bruguièue,  Encyclopédie  méthodique.  Vers;  1789,  p.  398, 
n"  5o]. 

C)  Chosse(H.)  et  Fischer  (P.)  in  Grandidieh  (A.),  Histoire  physique,  natu- 
relle et  politique  de  Madagascar;  XXV,  Histoire  naturelle  des  Mollusques, 
])\.  XXII,  lig.  1-1  a. 

3i. 


—  àl6  — 

7.  Clavator  (Glavator)  subobtdsatus  Crosse  et  Fischer. 

1868.  Bulimus    subobtusatus     Crosse    et    Fischer,    Journal   de    Conchyliologie; 
p.  i83,  pi.  VII,  fig.  7. 

Cette  espèce  n'est  encore  connue  qu'à  l'état  fossile.  Elle  est  très  voisine 
de  la  précédente  dont  elle  ne  constitue  sans  doute  qu'une  variété. 

8.  Glavator  (Clavator)  Moreleti  Deshayes. 

1821.  Bulimus  Moreleti  Deshaïes  m  de  Férussac,  Histoire  tiatur.  génér.  et  partie, 
des  Mollusques;  II,  p.  11 4,  pi.  CLIV,  fig.  5-6. 

9.  Clavator  (Clavator)  Hcmbloti  (Ancey)  Mabille. 

1886.  Bulimus  Humbloti  Ancey   in   Mabille,  Bulletin  soc.  philomalhique  Paris; 

7'  série,  X,  p.  197. 

Il  est  probable  que  le  Clavator  Htimbloti  Ancey  n'est  qu'une  variété 
locale  du  Clavator  Moreleti  Deshayes. 

10.  Clavator  (Clavator)  Watersi  Angas. 

1878.  Bulimus   Watersi  Angas,    Proceed.  Zootogical  Society  of  London;   p.    3ii, 
pi.  XVIII,  fig.  1. 

s  3. 

11.  Glavator?  (Glavator?)  sceptrdm  Beck. 

1887.  Obeliscus  sceptrum  Beck,  Index  Molluscorum;  p.  61,  n°  2. 

Cette  espèce  est  absolument  inconnue ,  n'ayant  jamais  été  ni  décrite  ni 
figurée.  Elle  est  seulement  citée  par  Beck  avec  l'indication  cri.  de  Mada- 
gascar n. 

II.   PSElJDOCIiAVATOR  Germain,  nov.  sahg. 
Type  :  Bulimus  Favatmei  Bruguière. 

Seul,  jusqu'ici,  le  D'  W.  Kobelt  a  classé  le  Bulimus  Favannei  Bru- 
guière dans  le  genre  Clavator  ('^  Ce  rapprochement  est  parfaitement 
exact,  l'espèce  de  Bruguière  possédant  l)ien  les  cavuclères  génériques  des 
Clavator.  Mais  le  Bulimus  Favannei  BvuguiëvG ,  doit  élre  considéré  comme 
le  type  d'un  sous-genre  particidier,  auquel  je  donne  le  nom  de  Pseudo- 
clavator.  Les  Pseudoclavator  diffèrent  des  Clavator  vrais  par  la  forme  ])lus 
courte  de  leur  coquille,  par  leur  ouveiluie  flifférenle  et  })ar  leur  orne- 
mentation picturale.  Les  espèces  que  je  rapporte  à  ce  sous-genre  sont  les 
suivantes. 

(^)  Kobelt  (D'  W.).  Die  FaniHie  Biiliininidae  in  Martim  et  Chemnitz,  Sysle- 
mat.  Conchyl.-Cabinet;  û'  éd.  1901. 


—  477  — 

12.  Clavator  (Pseddoclavator)  Favannei  Bruguière. 

1819.  Bulimus  Favannei  Bruguière  m  de  Lamarck,  Histoire  natur.  anim.  sans 
vertèbres;  VI,  p.   190. 

13.  Clavator  (Pseudoclavator)  Heimburgi  Kobelt. 

1901.  Clavator  Heimburgi  Kobelt,  Nachrichtsbl.  d.  detUschen  Malakozool.  Ge- 
sellsch.;  p.  96,  et  in  Martini  et  Chemnitz,  Systemat.  Conchyl.-Cabitiet; 
s'  édit.;  p.  780,  taf.  CVII,  fig.  i^-i li. 

Cette  espèce  appartient  incontestablement  au  même  groupe  que  la  pré- 
cédente, dont  elle  diffère  surtout  par  sa  forme  moins  ventrue  et  sa  callosité 
aperturale  plus  marquée. 

14.  Clavator  (Pseudoclavator)  crassilabris  Gray. 

i83i.  Bulimus  crassilabris  Gray,  Proced.  Zoological  Society  of  London;  p.  66. 
1889.  Bulimmus  crassilabris  Crosse  et  Fischer,  Mollusques  in  Grandidier,  Hist. 
jihys.  natur.  polit.  Madagascar;  XXV,  pi.  XXI,  fig.  7. 


Contributions  à  la  Faune  Malacologique 
DE  Madagascar, 

par  m.  Louis  Germain. 


II 
PROPEBIiOYETIA  Germain ,  nov.  gen. 

Il  existe,  dans  les  régions  orientales  de  l'Afrique''',  des  Mollusques 
assez  particuliers  découverts  par  le  voyageur  français  G.  Revoil  et  décrits 
par  J.-R.  BoDRGuiGNAT  sous  le  nom  de  Bloyetia^^K  Ces  animaux,  dont  on 
connaît  actuellement  une  quinzaine  d'espèces,  appartiennent  à  la  famille 
des  Helixarionidae.  Ils  sont  apparentés  au  genre  £«/o?</.rm  Bourguignat '^\ 
ce  qui  les  rattache  aux  Trochonanina  et,  plus  particulièrement,  aux  espèces 
du  sous-genre  Marlensin. 

(''  Notamment  dans  la  vallée  de  l'Ouébi,  où  ont  été  trouvées  les  premières 
espèces  décrites. 

(■-)  B0URGUIGNAT  (J.-R.),  Mollusques  de  l'Afrique  équatoriale,  de  Moguedouchou 
à  Bagamoyo  et  de  Baganioyo  au  Tanganika;  mars  1889,  p.  98  [=  Guillainia 
BouRouiGNAT,  Helixarionulae  des  régions  orientales  (^Abyssinie ,  Gallas,  Çomalis, 
Zanguebar  et  Mozambique)  de  l'Afrique;  mars  i885,  p.  16;  non  Guillainia 
Crosse,  188/1,  Journal  de  Conchyliologie,  p.  870]. 

t^'  BouRGciGNAT  (J.-R.),  loc.  supva  cit, ;  mars  i885,  p.  19. 


—  478  — 

Les  espèces  les  plus  typi(|ues  sont  les  Bloyetia  Revoili  Bourguignal  ''' 
et  Bloyetia  magtiifua  Bourguignal  '"^  qui  \ ivent  dans  la  vallée  fie  TOuébi. 

On  pouvait  admettre  que  des  Gastéropodes  si  spécialisés"'  et  relative- 
ment aussi  étroitement  localisés  ne  présenteraient  i-ien  de  comparable  dans 
la  liume  des  autres  régions  de  l'Africpie.  Or,  en  étudiant  les  Mollusques  de 
Madagascar,  on  est  tout  surpris  de  retrouver  une  espèce-qui  présente  les 
plus  grandes  ressemblances  avec  les  Bloyeties.  Cette  espèce  a  généi'alement 
été  désignée,  juscpiici,  sous  le  nom  de  Nanina  CJiaateUi  de  Férussac '*'. 

Voici,  tout  d'abord,  les  principaux  caractères  comparatifs  du  Naniiia 
ChasteUi  de  Férussac,  et  du  Bloyetia  magnifica  Bourguignat. 

Nanina  Chastelli.  Bloyetia  magnifica. 

Coquille  de  forme  subglobuieuse  Coquille  de  forme  subglobuleuse. 

Sj)ire  composée  de  7  tours  à  Spire  composée  de  6-7  tours  con- 
croissance  lente  et  régulièi-e,  le  der-  vexes  croissant  lentement,  le  der- 
nier médiocre,  comprimé,  nette-  nier  médiocre,  subconiprimé-ari-ondi 
ment  subanguleux  à  sa  naissance,  avec  une  indication  anguleuse  à  son 
l'indication  d'angulosité  restant  sen-  origine, 
sible  jusqu'à  l'ouvei-ture. 

Ouverture  semi  -  ovalaire,    assez         0?u'er/wre  semi-ovalaire,  étroite, 
étroite. 

Ombilic  étroit,  légèrement  recou-  Ombilic  étroit,  partiellement  re- 
vert par  la  patulescence  du  bord  co-  couvert  j)ar  une  patulescence  à  peine 
lumeilaire.  plus  forte  du  bord  coluinellaire. 

Dimensions.  Diamètre  maximum  Dimensions.  Diamètre  maximum 
de  la  coquille  :  a3-3o  millim.;  liau-  de  la  coquille  :  20-96  millim.;  bau- 
teur  totale  :  12-18  millim.  teur  totale  :  i3-2o  millim. 

Test  calcaire,  opaque,  assez  pe-         7es<  calcaire ,  opatpie,  pesant, 
sant. 

Co/orai/oH  générale  d'un  gris  bleu-         Coloration    bleuâtre     avec    mar- 
âtre avec  marbrures  brunâtres  ou  brures    brunâtres  ou  vineuses  dis- 
cbocolat  disposées  sans  ordre,  bien  posées  sans  ordre  et  presque  toujours 
plus  nombreuses   en  dessus    qu'en  absentes  en  dessous, 
dessous. 

C  BouitGUiGNAT  (J.-R.),  hc.  supra  cit.;  mars  1889,  !'•  ^o,  pi,  I,  (ig.  A-G 
(=  Guitlainia  Revuili  Bourjjuignat ,  toc.  supra  cit.;  mars  1880,  p.  17). 

(■2)  Bourguignat  (.I.-li),  lue.  supra  cit.;  mars  1889,  P-  3i,  j)!.  I,  %.  7-8 
(=  Guillainia  mugnijica  Bourffuifrnat,  loc.  supra  cit.;  mars  i885,  p.  18). 

'•'•)  On  pourrait  consitlérer  les  Bloijetia  —  ainsi,  d'ailleurs,  que  les  Ledoulxia 
—  comm(>  dos  Mmtnnsia  adaj)tés  à  la  vie  désertique. 

'*'  Voir,  j)lus  ioiii,  la  synonymie  de  celte  espèce. 


Muséum.  —  M.  Louis  Germain. 


Pl.  XIX. 


Pi.r.  2.  —  PvopebUnjelm  Chaslelli  de  Férussac. 
Tours  embryonnaires;  X  i5. 


Fijj.  3.  —  Bloyetm  magnifica  Bourgulgnat. 
Tours  embryonnaires;  X  i5. 


—   ^i79   — 

Inlérieiir  de  l'oiwerUive  inari'Oii  Iiilérieiii-  de  Vmceiiui-c  (rua  mar- 
hrilhinl.  rou  foncé  brillant,  parfois  presque 

noir. 

Sculpture.  Tours  eml)i'yonnaires  Sculpture.  Tours  eml)ryonnaires 
presque  lisses,  avec  sculpture  re'ti-  presque  lisses  avec  scul|)ture  rélicu- 
culée  evlrêmemenl  fine  :  stries  Ion-  lée  très  fine  :  stries  longitudinales 
gitudinales  un  peu  écai'tées  et  sub-  serrées,  subrégulières,  coupées  de 
égales,  coupées  de  stries  spirales,  stries  spirales  à  peine  plus  accen- 
surtout  réparties  dans  la  région  des  tuées,  très  serrées  et  sul)égales '''. 
sutures,  plus  fines  et  moins  nom-  Sur  les  antres  tours,  les  stries  lon- 
breuses  que  chez  les  i?%c;;V/'''.  Sur  gitudinales  sont  assez  fortes;  elles 
les  autres  tours,  stries  longiludi-  deviennent  fortes,  oljliques  et  irré- 
nales assez  fortes,  très  obliques,  gulièi'es  au  dernier  tour  oii  elles  ont 
irrégulièi-es,  aussi  accentuées,  au  sensiblement  les  mêmes  caractères 
dernier  tour,  en  dessus  qu'en  des-  en  dessus  qu'en  dessous  (pi.  XIX, 
sons  (  1)1.  XIX,  fig.  2).  fîg.  3). 

On  voit,  à  l'evamen  de  ce  tableau,  la  concordance  des  caractères,  ce 
qui  justifie  parfaitement  le  rap})rocliement  que  je  propose.  L'espèce  de 
Madagascar  et  les  Bloyelia  de  l'Afj-ique  orientale  oiïrenl-elles  des  différences 
analomiques?  C'est  ce  que  nous  ne  pouvons  préciser  actuellement.  Les 
seuls  détails  ([ue  nous  possédions  sont  ceux  donnés  pai-  J.-R.  Bourguignat, 
d'après  les  indications  cjui  lui  avaient  été  fournies  par  A.  de  Saint-Simon. 
Ils  ont  trait  au  Bloyetio  Revoili  Bourguignat  : 

ff L'animal  est  jaunâtre,  avec  un  collier  d'un  beau  noir  ardoisé.  I^a  mâ- 
choire et  le  ruban  lingual  présentent  une  disposition  à  peu  près  analogue 
à  celle  des  Hyalinies  eui-opéennes. 

ff  L'appareil  reproducteur  offre  une  glande  copulati-ice  volumineuse,  un 
fourreau  de  la  verge  étranglé  à  sa  parlie  moyenne  et  se  prolongeant,  à 
partir  de  l'insertion  du  canal  déférent,  eu  un  long  flagellum  filiforme'^'.:? 

Ces  caractères  rappellent  tout  à  fait  ceux  des  Trochonanina  et  il  est  à 
présumer,  étant  donné  les  affinités  que  nous  venons  de  signaler  dans  la 
tableau  précédent ^'^' que  les  Bloijetia  et  la  Nanine  de  Madagascar  ont  aussi 
quchpies  caractères  anatomiques  communs.  C'est  pourquoi  je  pro|)ose  de 
classer  le  Naniiin  Chmtelli  de  Ferussac  dans  un  genre  nouveau  se  plaçant 
au  voisinage  des  Bloyetia  et  auc|uel  je  donne  le  nom  de  Propebloyetia. 

An  point  de  vue  zoogéogi'aphi(pie,  le  rapprochement  que  je  viens  de 

C   Grossissement  :  100. 

(^'   Bourguignat  (J.-l^.),  loc.  supra  cit.;  mars  1889,  p.  99. 

'■')  Kl,  notamment,  colles  ayant  trait  à  rornementation  scnipturale  qui  est,  ty- 
piquement, la  même  que  celle  des  Trochonanina  en  ce  qui  concerne  les  tours  eni- 
l)ryonnaires. 


—  /i80  — 

faire  offre  un  grand  intérêt.  Le  Propehloyelia  ChmtelU  de  Férussac,  que 
l'on  a  si  longtemps  rapproché  des  Nanina  de  l'Inde  et  de  l'Océanie ,  appar- 
tient, au  contraire,  à  ce  groupe,  encore  peu  noml)ieux,  des  Mollusques 
coninunis  à  Madagascar  et  à  l'Afrique  orientale.  Est-il  originaiie  du  conti- 
nent australo-indo-malgache  et  a-t-il  émigré  de  Madagascar  vers  l'Afrique 
en  même  temps  cjue  les  Cijclostomaiidés ,  ou  est-il  passé  de  l'Afi-ic^ue  à  Ma- 
dagascai'  avec  les  .Etheries?  C'est  là  un  proljlème  dont  nous  ne  pouvons 
encore  donner  la  solution.  Il  est  d'autant  plus  diflicile  à  résoudre  que, 
d'une  part,  nous  ne  connaissons  jusqu'ici  qu'un  seul  exemplaire  fossile  — 
et  qui  paraît  d'origine  tout  à  fait  récente  ^''  —  du  Propebloijetia  CluislelU 
de  Férussac;  et  que,  d'autre  pai-t,  les  Bloijeùa  sont  actuellement  inconnus 
entre  Zanzibar  et  la  fiontière  Sud  de  la  Somalie  italienne.  Cependant  le 
D""  E.  von  Mahtens  a  signalé  quelques  espèces  de  ce  genre  dans  la  zone  des 
cultui'es  du  Kilima  N'djaro  et  dans  le  district  de  Mgao  ^"^';  il  ne  serait  donc 
pas  impossible  que  ces  animaux  aient  émigré  de  Madagascar  vers  l'Afrique 
orientale  au  moment  où  des  conuuunications  faciles  existaient  sur  l'empla- 
cement actuel  des  Comores. 

Primitivement  décrit  comme  Hclix  du  sous-genre  Helieella  '•^\  le  Prope- 
hloyelia Chasielli  de  Férussac  a  été,  dès  i855,  classé  par  Gray'*'  dans  le 
genre  JSamna.  En  1861,  le  D'  E.  von  Martens,  dans  la  seconde  édition 
des  Hélicéens  de  J.  C.  Alrkrs'^',  le  rapporta  au  sous-genre  \esta,  opinion 
qui  a  été  adoptée  depuis  par  presque  tous  les  naturalistes  descripteui's.  Je 
donne,  en  terminant  cette  note,  la  synonymie  piincipale  de  l'espèce. 

Properloyetia  CiiASTELLi  de  Férussac. 

1882.   Helir  {Helieella)  Chasielli  dk  Férussac,  Histoire  ifcnér.  particul.  Mollusques  ; 
pi.  LXXX,  fi{r.  /,. 


")  Voir,  à  ce  siiji'l,  iiioii  nu'nioire  sur  les  Molliis(jii('s  lorreslrcs  et  lliivialilcs 
fossiles  de  Madagascar,  actueliomenl  sous  presse  [Annules  de  Paléontologie ,  191 4). 

(^J  Notamment  Bloyetia  simulans  Martens,  et  Bloyetia  rufojusca  îMartens 
[Nachrichtsblatt  der  (leutsclien  Malako:o(d.  Gesellschafl;  1896,  p.  126  et  p.  i26;et 
Beschalte  Weiclitliiere  Deutsch  Ost-Aj'ril,as ;  1897,  p.  5i,  Taf.  III,  fig.  i3  et 
p.  53,  Taf.  III,  fi{^.  17  (sjus  le  nom  générique  de  Trocltoiumina)]  du  Kilima 
N'djaro;  et  Bloyetia  Liederi  Martens  [loc.  supra  cit.;  1890,  p.  178-,  el  loc.  supra 
cit.;  1897,  p.  5i,  Taf.  III,  fig.  i()  (sous  le  nom  générique  de  Trochonanina)]  du 
district  de  Algao. 

'■■')  FÉnrssAc  (Dk),  Histoire  nalur.  gêner,  el  part,  animau.t  Mollusques;  1883, 
pi.  LXXX,  fig.  II. 

''■'  Gn.VY,  Catalogue  oj Pulmonata  or  air  hreatliing  Midlusca  in  tlie  C<dlection  of 
the  Brilish  Muséum;  part  I,  i855,  p.  111. 

(*)  Albeiis  (J.  C),  Die  Heliceen  mch  naturlicher  Verwutullschaft;  Ed.  II  par 
E.  von  Martens;  1861,  p.  5i. 


—  /i81  — 

i83/i.  Hélix  Cracherodii  Gray,  Proceed.  Zoological  Society  o/London;  p.  G7. 
18/18.  Hélix  ChastelU  Pfeiffer,  Hclicid.  in  Martini  et  Giiemnitz,  Syslemat.  Con- 

chyl.-Cabinet;  Ed.  f2,  p.  53,  n"  ^'.5,  Taf.  LXXIV,  fig.  8-10. 
i848.   Hélix    Cliaslelli   Pfeiffer,   Monograph.   Heliceorum  viventium ;    I,    p.   78, 

n"  180. 
i853.  Hélix    Cliaslelli    Pfeiffer,    Monograph.    Heliceorum    vivent.;    [II,    p.    7G, 

n"  .289. 
i855.   Nanina   ChastelU  Grvy,  Catalogue  Pulmmnta  Collecl.  British  Muséum ;l, 

]).  80. 
1869.   Hélix  ChastelU   Pfeiffer,    Monograph.  Helicenrum   viventium;  IV,   p.   66, 

n°  379. 
]8Gi.   Nanina  (Xesta)  ChastelU  Martens  in  Albers,  Die  Heliceen;  Ed.  2,  p.  5i. 
18G8.  HeUx  ChastelU  Pfeiffer,   Monograph.   HeUceorum  viventium;  V,  p.    127, 

II"  53G. 
1873.  Hélix  ChastelU  Crosse  et  F\sci\¥.R,  Journal  de  Conchyliologie;  XXI,  p.  116. 
188G.   Nanina  {Xesta)   ChastelU  Tryon,  Manual  of  Conchology ;  2*  série,  Pulmo- 

nala;  II,  p.  76,  pi.  XXI,  fig.   i3. 
1889.   Nanina  ChastelU  Grosse  et  Fischer,   Mollusques  in  Grandidier,  Histoire 

phys.  tiatur.  polit.  Madagascar  ;  XXV,  pi.  111,  fig.  8-10. 
1909.  Nanina  {Xesta)  ChastelU  Kobrlt,  Ahhatullungea  der  Senckenbergischen  Na- 

lurforsch.  Gesellsch.  Frankfurt  «.  M.;  XXXII,  p.  88. 

EXPLICATION    DE    LA    PLANCHE. 

Fig.  2.  Propebloyeiia  ChastelU  de  Férussac.  Tours  embryonnaires;  X  i5. 
Fig.  3.   Bloyelia  magnifca  Bourguignat.  Tours  embryonnaires;  X  i5. 


Sables  de  Bauia 

RÉCOLTÉS  PAIi   M.  SEltllE,    CoSSVL  DE  F  RANGE , 

PAR  M.  A.  Bavay,  Correspondant  du  Muséum. 

Ce  sable,  qualifié,  par  le  coWeciem,  mile  coquilliernche ,  paraît  effective- 
ment assez  riche  au  premier  abord ,  mais  il  l'est  peut-être  moins  en  re'alité 
que  ceuN  précédemment  envoyés  du  même  endroit. 

Il  contient  un  très  grand  nombre  d'individus  appartenant  à  trois  ou 
quatre  espèces  de  Pliasianelles,  tous  roulés  et  polis  par  le  contact  des 
innombrables  grains  de  quartz  arrondis  qui  les  accompagnent  et  consti- 
tuent le  principal  élément  de  ces  sables. 

Un  certain  nombre  de  Fissurelles  connues  comme  vivant  aux  Antilles  s'y 
rencontrent  aussi.  J'y  ai  trouvé  quelques  Cœcum  assez  frais,  qui  doivent 
vivre  dans  ce  milieu,  et  aussi  quelques  Marginelles  de  petite  taille  ayant 


—  fiS-2  — 

conservé  leurscouleuis,  entre  autre  Voharia  Son-ei ,  que  j'ai  décrite  comme 
étant  de  couleur  blanche  et  qui  présente  une  variété  fauve. 

On  y  trouve  aussi  quelques  petites  espèces  qui  nVxistaient  pas  dans  les 
précédents  envois  et  qui  complètent  avantageusement  nos  connaissances 
sur  cette  Faune  malacologique. 

En  somme  ce  sable  est  très  intéressant  et  indique  qu'une  pèche  au  filet 
fauchoir  dans  les  algues  du  voisinage  ramènerait  vivantes  toutes  les  petites 
espèces  trouvées  roulées  et  décolorées  dans  ces  sables.  Je  décrirai  pour  le 
moment  comme  provenant  de  cet  envoi  deux  espèces  nouvelles  et  une 
variété  de  Marginelle. 

Marginella  Joubini  nov.  sp. 
PI.  XX,  lig.  3-4. 

Testa  oblongo-fii.sifonnis ,  spira  ivregidanlev  conico-truncato  fiil  siitin'Oft 
paiihdiin  cnuslnctn ,  in  imo  ohtiisain  roiundataqup ,  lexla  ad  hasiii  pniihiliim 
constrlctn ,  nltitnus  anj'rnctiis  ad  npertumm  suhdhriiptp  asceiideits. 

Apertum  in  pnrte  siipem  stricta  deinde  ml  hasin  irreguhritev  diiotata; 
mm-gine  dextm  in  média  parte  antice  projecta ,  incrassaUt ,  e.rtns  marginal», 
margo  sinistra  plicis  perohiiquis,  suhœquaUhm  quadriplicata ,  plicis  in  smalto 
tenui  totam  marginem  instnienle  positis. 

Color  albus;  fasciannn  duaruni  vel  trium  reUquiœ  fere  deletœ  in  nltinio 
anfractu  manent. 

Dim.  :  ieslœ,  ait.  5  millim. ,  lat.  i  uiillim.  go,  spirœ  ait.  i  miUini. 

Habitat  :  Bahia ,  Brésil,  in  arenis. 

Coquille  fusiforme  allongée,  à  spire  en  tronc  de  cône  irrégulier,  un 
peu  rétrécie  au  niveau  des  sutures  et  arrondie  au  sommet;  le  dernier  tour 
de  la  coquille  est  un  peu  rétréci  vei's  la  base,  son  bord  droit  remonte  assez 
biusquement  et  assez  haut  près  de  iouverture. 

Ouverture  étroite  à  sa  partie  supérieure,  puis  irrégulièrement  dilatée 
vers  la  base;  labre  presque  droit,  épaissi  dans  sa  partie  moyenne  qui  se 
projette  en  avant,  rebordé  à  l'extérieur:  bord  gauche  muni  de  quatre  plis 
tiès  obliques  subégaux  que  réunit  une  léger  dépôt  d'émail  étendu  sur  tout 
le  bord  gauche. 

Couleur  blanche.  Les  restes  de  deux  ou  trois  bandes  fauves  se  voient  peu 
distinctement  sur  le  dernier  tour. 

Cette  espèce  appartient  au  groupe  des  Marginelles  de  forme  analogue 
qui  habitent  les  côtes  australes  de  l'Amérique  du  Sud,  les  îles  Falkland, 
le  détroit  de  Magellan.  Je  n'en  connais  aucune  autre  du  même  groupe  se 
rencontrant  aussi  près  de  l'Equateur. 

Malgré  le  mauvais  état  de  l'unique  exemplaire  trouvé ,  j'ai  cru  devoir  en 
donner  la  description,  la  forme  spéciale  de  cette  Coquille  devant  permettre 
de  reconnaître  cette  espèce  assez  facilement. 


Musàm.  —  M.  A.  Bavay. 


Pl.  XX. 


Fig.  1. 


Fig.    2. 


Fig.  3. 


Fig.    '4. 


pig.  ,_2.  _  Marginella  (Volvaria)  Germaini  Bavay;  x  i5  environ. 
^Ir.  3-6.  —  Marginella  Joubini  Bavay;  x  i5  environ. 


—  /i83  — 

Elle  est  nommée  en  riionneur  de  M.  le  Professeur  Joubin  qui  m'a  pro- 
curé l'occasion  de  la  de'crire. 

Marginem.a  (Volvaria)  Serrkf  Bavay  var.  (3  fui. va. 
Typo  similUma  aeà  poiihilum  rnhunùov  cl  oinnino  fulvo  indlide  lincta. 

Marginella  (Volvaria)  Germaini,  nov.  sp. 
PI.  XX,  i]g.  1-2. 

Testa  pnrim,  cylindrica  ad  basiii  attenunta,  spira  couka ,  paululum  in  apice 
ohtiisn,  haud  medincris,  niifractjhiis  quoUtor  formata  ;  apevtura  U-iangulark ,  in 
iiiio  si  rida,  ad  hasin  rcfiulariter  dilatala  ;  margo  sinistra  qnadnplicata ,  plicis 
siiprris  tribus  suhœqualilms ,  plica  in  fera  paulo  dehiliori  ;  margo  dextra 
suhrerta  en  jus  sapera  pars  incrassala;  color  testœ  pallide  fulrus,  uUimm 
anfrarlus  hifasciatus  :  fascia  sapera  linearis  supra  vicdiam  partem  nltimi 
anfraclus  delineata ,  fascia  infera  lalior  sed  pallida  suheranidaque  ad  hasin 
posita;  sutnrœ  plus  minus  fulvo  tinctœ. 

Dim.  :  testœ  ait.  :  3  millim.  5;  lat.  :  i  miUim.  ^;  spirœ  ait.  :  o  miUim.  8. 
Habitat:  Bahia,  Brésil,  in  arenis. 

Coquille  petite,  subcylindrique,  atténuée  vers  la  base;  spire  conique,  un 
peu  obtuse  au  sommet  et  dont  la  hauteur  est  notable  (elle  mesure  un  peu 
moins  du  quart  de  la  hauteur  totale  de  la  coquille),  formée  de  quatre 
tours. 

Ouverture  triangulaire  allongée,  étroite  au  sommet  et  s' élargissant  régu- 
lièrement vers  la  base;  bord  gauche  à  4  plis  columellaires  dont  les  trois 
supérieurs  égaux,  le  dernier  ou  inférieur  un  peu  moins  saillant,  tous 
obliques;  labre  presque  droit,  épaissi  dans  sa  moitié  supérieure. 

Couleur  de  la  coquille ,  fauve  pâle  ;  le  dernier  tour  est  orné  de  deux  fascies  : 
ia  supérieure  linéaire,  placée  un  peu  au-dessus  du  milieu  de  ce  tour;  l'infé- 
rieure, plus  large  mais  moins  foncée,  est  près  de  ia  base;  les  sutures  sont 
plus  ou  moins  teintées  de  fauve. 

C'est,  je  crois,  une  des  plus  petites  espèces  du  sous-genre  Voloaria. 

La  couleur  fauve  et  les  fascies  disparaissent  facilement,  soit  naturelle- 
ment par  variation,  soit  sous  l'influence  delà  lumière,  et  alors  cette  espèce 
ressemble  un  peu  à  Marginella  Serrei  de  même  provenance.  M.  [Vol- 
varia] Germaini  est  cependant  beaucoup  plus  petite  et  sa  spire  est  sensible- 
ment plus  haute  par  rapport  à  la  hauteur  totale  de  la  coquille;  en  outre, 
elle  présente  piesque  toujours  au  moins  quehjues  traces  des  fascies  du 
:lernier  tour. 

Dédiée  à  M.  le  D'  L.  Germain,  préparateur  au  Muséum. 


—  àSh  — 
Sur  quelques  types  de  Gàbidés  de  LAMAncK, 

PAR   MM.  DaUTZENBERG   ET   H.   FiSCHER. 

Giâce  à  l'obligoance  de  M.  Joubin,  Professeur  à  la  Chaire  de 
Malacologie,  el  de  M.  Lamy,  Assistant,  auxquels  uous  adressons  ici  tous 
nos  remerciemenls,  nous  avons  pu  examiner  dans  les  collections  du  Muséum 
quelques-unes  des  espèces  de  (îaridés  dénommées  par  Laniarck.  Gomme 
leur  interprétation  a  été  souvent  inexacte,  nous  croyons  utile  de  faire 
connaître  le  résultat  de  notre  examen,  qui  sera  prochainement  complété 
par  des  figurations. 

PsAMMOBiA  MACULosA  Lauiarck. 

1818.    Psamwobia   macnlosn    Lamabck,     U\st.    nnt.    <Ips   anirnuux  sans  rpvtèbvps; 
V.  p.  5t3. 

Le  carton  n°  M"  R  1077  porte  deux  spécimens  mentionnés  comme 
rr types  de  Lamarckfl.  O41  lit  au  dos,  de  la  main  de  Lamarck,  sur  un 
fragment  du  carton  primitif  : 

psammobie  maculée 
psammobia  maculosa 

Ces  spécimens  portent  des  rayons  brunâtres  interrompus  sur  fond 
lilas  clair. 

Ils  concordent  suffisamment  avec  la  figure  9,  pi.  228,  de  Y  Encyclopédie, 
citée  avec  point  de  doute  par  Lamarck  comme  unique  référence,  et  parfai- 
tement avec  les  représentations  de  Psammobia  mrtCH/o.srt  données  par  Chenu: 
Illitslmtions  CoiiclijjUolooiques,  pi.  I,  fig.  3,  A,  5. 

Nous  plaçons  le  Psammobia  maculosa  Lamarck  en  synonymie  de  Tespèce 
de  Chemnilz  Tclliiia  scabra,  eAc,  ('oiicliijUcii-f'abincI ,  VI,  ]).  10'3,  pi.  10, 
fig.  9^,  nommée  binominalement  par  Schrolei-,  dans  Yliidcx  de  1788, 
Tellina  scabm.  D'accord  avec  von  Martens,  nous  réunissons  également  à 
cette  espèce  les  Psammobia  oniata  Deshayes,  Ps.  mannovea  Deshayes, 
et  Ps.  cormgata  Deshayes.  Nous  y  ajoutons  encore  le  Ps.  riibicunda 
Deshayes,  figuré  par  Reeve  Conch.  Icon.,  pi.  IV  et  V,  fig.  26%  96\  97,  3A , 
et  qui  n'est  qu'une  simple  variété,  de  coloration  rouge. 

Psammobia  flavicans  Lamarck. 
1818.     Psammobia Jlavkans  Lamarck,  Hisl.  nat.  des  animaux  s.  vert.;  V.  p.  01 4. 

Il  existe  dans  les  collections  du  Muséum  deux  spécimens,  ayant  respecti- 
vement ^9  el  hb  millimètres  de  longueur,  dimensions  plus  petites  que 


—  Zi85  — 

celles  (60  à  6/i  millim.)  indiquées  par  Lamarck.  Ils  sont  étiquetés  rrS. 
flavicans  Lani.  sp.  Port  du  Roi  George,  Peron  et  Lesueur  1801,  Types  de 
Lamarck  M*  ^Slir,  et  on  lit  au  dos,  sur  un  fragment  d'ancienne  éti- 
quette, ces  mots  écrits  par  Lamarck  : 

psammobie  jaunâtre 
psammohia  flavicans 

La  coloration  est  carnéolée  claire,  l'épiderme  est  jaune  paille. 
Ces   spécimens    concordent    bien    avec   les  figurations  de   Delessert , 
Coquilles  de  Lamarck,  pi.  5,  fig.  5  et  de  Chenu,  pi.  I,  fig.  5. 

PsAMMOBiA  ÀLBA  Lamarck. 
1818.    Psammobia  alla  Lamarck,  Hist.  nat.  des  animaux  s.  vert.;  V.  p.  5i4. 

Le  carton ,  étiqueté  rr  Peron  et  Lesueur  1 8o3  M^  1016.  Types  de  Lamarck. 
H.  alba  Lam.  sp.  Port  du  Roi  George  15  et  au  dos,  de  la  main  de  Lamarck, 
sur  un  fragment  du  carton  ancien  «psammobia  alba  a,  porte  trois  valves, 
dont  la  plus  grande  (20  millim.)  n'atteint  pas  la  dimension  (3o  millim.) 
indiquée  par  Lamarck. 

Leur  sculpture,  très  banale,  consiste  surtout  en  fines  stries  concentriques 
d'accroissement.  La  coloration  présente  deux  rayons  extrêmement  pâles 
sur  fond  blanc. 

Cette  espèce,  qui  n'a  pas  été  identifiée,  h  notre  connaissance,  nous  paraît 
identique  au  SoleteU'tna  Hedleiji  Sowerby  (Proc.  Malac.  Soc,  Vil,  p.  002, 
pi.  XXV,  fig.  12),  de  l'Australie  méridionale. 

Psammobia  pulchella  Lamarck. 
1818.    Psammohia  imlchella  Lamarck,    Hist.  nat.  des  animaux  s.  vert.  ;  V.  p.  5i5. 

Deux  spécimens  complets  sont  étiquetés  crTypes  de  Lamarck  M'  R  1 1 13 
G.  Gari  Linn.  sp.i  et  au  dos,  de  la  main  de  Lamarck ,  rr  psammobia  pulchella 
Péroné.  Ils  sont  colorés  d'une  teinte  rose  carminée. 

Ces  spécimens  appartiennent  à  l'espèce  désignée  sous  le  nom  de  Gari 
gari  Linné  })ar  beaucoup  d'auteurs,  et  en  particulier  par  Rertiu  dans  sa 
Ptevision  des  Garidés  du  Muséum.  Mais  la  définition  du  Telliaa  gari  Linné 
est  tellement  obscure  et  a  donné  lieu  à  tant  d'interprétations  diflérentes , 
qu'il  nous  semble  préférable  d'abandonner  ce  nom,  au  profit  du  nom 
Psammobia  truncata  Linné  (sp.),  précisé  par  Hanley  et  adopté  par 
von  Martens  et  par  J.  G.  Hidalgo  pour  la  présente  espèce,  qui  est  bien 
représentée  parla  figure  de  Chemnitz  [(Jonchijlicn-Çabinet,  VI,  p.  100, 
pi.  10,  fig.  92). 


-   /i8G  — 

PsAMMOBiA  LiviDA  Lamacck. 
1818.    Psatiiinobia  lividn  Lamauck,  HIsI.  nal.  des  antmaux  s.  vevl.;  Y.  p.  5i5. 

Sur  le  carton  rcM'  1069  ^-  l'^'^'^  Lam.  sp.A  se  trouve  une  valve  ayant  à 
peu  près  la  longueur  indique'e  par  Lamarck  et  un  spécimen  un  peu  plus 
petit.  Au  dos  se  trouve  un  fragment  du  carton  ancien,  avec  l'inscription ,  de 
la  main  de  Lamarck  : 

psammohia  livida 

j)sammobie  livide 

Baye  des  chiens  marins 

Coloration  :  gris  rosé  presque  uniforme,  avec  traces  de  rayons. 

Nous  identifions  ces  spécimens  au  Panminoten  zonalis  Lamarck  représenté 
par  Delessert  [Rcc.  de  coq.,  pi.  V,  fig.  (j  )  et  par  Glienu  [Illusir.  Coiich., 
pLI,  fig.  9)- 

Le  Psammohia  fclliuœformis  P»ce\e  est  très  voisin  du  Ps.  livida  Lam.  et 
lui  est  peut-être  même  identique. 

PsAMMOT^A  viOLACEA  Lûmarck. 
1818.     Psammotœa  violacea  Lamarck,  Hist.  nat.  des  tmiiiuiux  s.  vert.;  V.  p.  617. 

Deux  cartons,  M*  1 176  et  M*^  1 176  ,  portent  au  dos,  sur  des  fragments 
d'anciennes  étiquettes,  les  mots  écrits  par  Lamarck  : 

psanunotée  violette 
psammotea  a  iolacea 

Sur  le  premier  se  trouvent  deux  spécimens  complets,  et  sur  le  second 
un  spécimen  complet:  ce  dernier,  concordant  avec  les  dimensions  données 
par  Lamarck,  jieut  être  considéré  comme  le  type  de  l'espèce;  il  est  d'un 
brun  violacé,  des  rayons  partent  du  sommet,  sur  un  fond  plus  pâle. 
L'épiderme  est  olivâtre. 

Nous  identifions  aux  types  de  Lamarck  les  trois  figurations  données  par 
Ueeve  sous  les  noms  de  Capsella  violwca  llecve  [Conch.  lam.,  pi.  I,  lig.  6  ), 
Psammohia  violacea  Sowerby  {Conch.  syst.,  pi.  LUI,  fig.  d)  et  Psammotella 
RiippeUinna  Reeve  (  Conch.  Icon. ,  pl.  I ,  fig.  h  ). 

Le  Psammohia  ehngata  Lamarck,  dont  le  type  n'existe  pas  au  Muséum, 
ne  nous  paraît  guère  différer  du  Ps.  violacea  Lamai-ck,  à  en  juger  par  la 
figure  de  Delessert  ( /.'cr.  de  coq.,  pl.  5,  fig.  h).  Dans  le  cas  où  il  en  serait 
ainsi,  on  devrait  adopter  pour  la  présente  espèce  le  nom  Psammohia 
clonfmia,  di'fiai  par  Lamarck  p.  h\f\ ,  c'est- :i-dire  avant  le  Ps.  violacea. 


—  /i87  — 

PsAMMOT/EA  SEROTiNA  Lamai'ck. 
1818.    Psainnioltea  serutina  Lamargk,  Hist.  nat.  des  aminaux  s.   vert.;  V.  p.  617. 

Uu  spécimen  ne  nous  semblant  pasdifFërer  spëcifi  piement  du  Ps.  violacea 
est  colié  sur  le  carton  M**  1 176 ,  étiqueté  «P.  violncea,  Type  de  Lamarckîi. 
On  trouve  au  dos  un  fragment  d'ancien  carton  portant  ces  mots  : 

Psammotée  sérolinale 
Psammotœa  serotina 

Mais  récriture  n'est  pas  de  Lamarck.  Nous  craignons  que  ce  ne  soit  pas 
là  le  type  de  Ps.  serotina,  car  Lamarck  parle  dans  sa  description  d'une 
coquille  mince,  ovale-oblongue,  déprimée,  ornée  de  deux  rayons  blan- 
châtres pe  I  visibles,  caractères  non  concordants  avec  ceux  du  spécimen  en 
question,  qui  nous  paraît  simplement  une  variété  paie,  à  rayons  décolorés, 
du  Ps.  violncea. 


CnoisiÈRE  DU  tf  Pourquoi-Pas  ?r),  igi3, 
Coelentérés  du  Plankton  , 

PAR  M.  Ed.  Le  Danois, 
Naturaliste  de  la  croisière. 

Sous  le  commandement  du  D'  J.-B.  Gharcot,  le  yacht  Pourquoi  Pas? 
a  effectué  une  croisière  [)endant  l'été  1 9 1  3  : 

1"  Dans  le  golfe  de  Gascogne  (en  mai  et  juin); 

9°  Dans  les  océans  Nord-atlantique  et  (ilaciai  (en  juillet  et  août). 

Les  principales  escales  furent  : 

Brest,  Lorient,  La  Palliée,  Saint-Jean-de-Luz,  Pasajes,  La  Gorogne; 
Leith,  Lerwick,  Thorshavn,  Vcstrmanhavn ,  Jan  Mayen,  Akureyri, 
Isafjord,  Reikjawik,  Stornoway,  Miiford. 

Nous  avons  recueilli  les  Gœlenlérés  suivantes  : 

L   MÉDUSES   CRASPÉDOTES. 

Antlioinéduses. 

Codoniil»;. 

1.  Sarsia  sp.  —  En  rade  de  Thorshavn.  (îles  Feroë).  [St.  LXIV.] 

2.  PuRENA  GEMMiFERA  Forbcs  i8/i8.  —  Gôtc  uord  d'Espagne  (  L — 
A. 3"  /i5  N;  -  G  =  5°  hh'  W  G).  [St.  LU.] 


—  /j88  — 

3.  CoRYMORPHA  (Steenstrupia )  NUTANS  Sai's  i835.  —  Près  des  Shetland 
(L  =  59»  26  N;  —  G  -  1°  3o  WG).  [St.  LXI.] 

Margelidse. 

U.  BoiGAiNViLLiA   pRiNCiPis  Steenstrup    i85o.  En  rade  de  Thorshavn. 
(St.  LXI V.) 

Tiarida>. 

5.  TiARA  piLEATA  Forskal  1775.  —  Dans  le  golfe  de  Gascogne  (fosse  du 

Cap  Breton).  [St.  LI.] 

Ijeptouiéduscs. 

Thaiiiuanthidsc. 

6.  Thaumantiiias  hemispuerica  Gronovius  1760.  —  Dans  le  golfe  de 
Gascogne  (si.  XXXIV,  XXXVIl,  XXXVIII,  LU,  LUI),  et  en  rade  de 
Thorshavn  (st.  LXIV). 

7.  Staurostoma  lacin[atlm  Agassiz,  var.  hijbriduin  Le  Danois.  —  Dans  le 
golfe  de  Gascogne  (st.  XXXIV,  Ll)  et  en  rade  de  Thorshavn.  (St.  LXIV.) 

8.  Laodice  cruciata  Forskal  1775.  —  Au  Nord  du  golfe  de  Gascogne. 
(St.  XXXIV,  XXXVl.) 

Eucopidîe. 

9.  TiAROPsis  MULTicuRATA  Sars  i83o.  —  Eu  rade  d'IsaQord. 
(St.  LXXXV.) 

10.  Obeliopsis  Fabre-Domerguei  Le  Danois  1912.  —  Au  Sud-Est  des 
Shetland.  (St.  LXI.)  [L  =  69°  26  N;  G  -  1"  3o'  \v  G.J 

/Effiioridse. 

11.  ^Equorea  Forskalea  Pérou  et  Lesueur  1809.  —  Dans  le  golfe  de 
Gascogne,  dans  la  fosse  du  Cap  Breton  (st.  LI)  et  sur  le  Banc  de  la 
Grande  Sole  (st.  CVII). 

Traclioiuéduisies. 

Ag;Iaurid£e. 

12.  Agla\tha  DiGiTALis  0.  F.  Millier  1766.  —  Dans  le  golfe  de  Gas- 
cogne, au  large  de  Douarnenez  (St.  XXXIV)  et  dans  la  fosse  du  Cap 
Breton  (st.  Ll);  en  rade  de  Thorshavn  ^st.  LXIV)  et  h  Jan  Mayen 
(st.  LXIX  et  LXXV). 

II.   MÉDUSES  ACRASPÈDES. 


Pelagidsc. 


13.  Pelagia  perla  Slaher  1781.  —  Au  large  du  golfe  de  Gascogne. 
(St.  LVetLVL) 


—  A89  — 

14.  Chrysaora  hysoscella  Linué  1766.  —  Dans  le  golfe  de  Gascogne, 
au  large  tle  La  Rochelle.  (St.  XLVl.) 

Cyaneîdse. 

15.  Cyanea   arctica  Peron   et    Lesueur    1809.   —    A  Akureyri   (st. 
LXXXIV)  et  dans  toute  la  côte  Nord  d'Islande. 

IG.  Cyanea  Lamarcku  Peron  et  Lesueur  1809.  —  Dans  le  golfe  de 
Gascogne,  au  large  de  La  Piochelle.  (St.  XLVL) 

UlinaridiP. 

17.  Aurélia  aurita  Linné  17/16.  —  Dans  le  golfe  de  Gascogne,  au 
large  de  La  Rochelle  (st.  XLVI);  en  rade  de  Thorshavn  (st.  LXIV);  à  Aku- 
reyri (st.  LXXXIV). 

III.   SIPHONOPHORES. 

Pliysoncctîdsc. 

18.  Agalmopsis  elegans  Sars  i8/i6.  —  Des  débris  de  ce  Siphonophore 
ont  été  recueillis  dans  tout  le  golfe  de  Gascogne.  (St.  XXXIV,  XXXVI, 
XXXVII,  XXXIX,  L,  LIÏ,  LIV,  LVI.) 

Velellidsc. 

19.  Velella  Velella  Linné  1768.  —  Au  large  du  golfe  de  Gascogne. 
(St.  LIV.) 

IV.  CTÉNOPHORES. 

Cydippidsc. 

20.  Pleurobrachia  iMLEDs  Fahricfus  1780. —  Au  Nord  du  golfe  de  Gas- 
cogne, près  des  bancs  de  la  Chapelle  et  de  la  Petite  Sole.  (St.  XXXVl, 
XXXVII,  LVI.) 

Bcroïdsc» 

21.  BERoii  cucuMis  Fabricius  1780.  —  Autovu-  de  Jan  Mayen  (st.  LXIX, 
LXX,  LXXV,  LXXXI)  et  à  Isafjord  (st.  LXXXV). 

22.  Beroë  ovatus  Bosc  1802.  —  Au  large  du  golfe  de  Gascogne 
(L=/i5"38N;  G  =  8°3/i  WG).  (St.  LIV.) 

Sarsia  sp. 

Cette  Méduse,  du  genre  Sarsia,  recueillie  par  nous  à  Thorshavn,  est 
une  forme  jeune  du  ((Tubulosa-G[•u\^\^e■n  d'HARTLAUB  1907  :  elle  présente 
à  l'extrémité  du  manidnium  un  estomac  différencié,  libre  de  gonades. 
Le  manubrium,  ainsi  (pi'il  ariive  dans  les  formes  jeunes  du  groupe,  ne 

MUSÉCM.  XIX.  33 


—  490  — 

(li'passe  pas  ie  bord  de  la  cloche.  Les  tentacides  sont  coiiils,  munis  de 
iioulons  urlicants  et  d'un  ocelle  ronge.  La  laiUe  de  l'ombelle,  presque 
sphéi'icpie,  atteint  o  m.  006  ou  0  m.  01  de  diamètre. 

Par  suite  de  l'extrême  j^olymorpliisme  et  de  la  syslémali(|ue  encore  in- 
complète du  grou])e,  nous  n'avons  pu  rapporter  cette  Méduse  à  ancune  des 
Siii'sla  décrites  :  elle  se  rapproche  beaucoup  de  S.  densa  Hartlaib  1897. 

Stai'ugstoma  laciniatum  var.  HYBRrocM  Le  Danois  1919. 

Nous  avons  retrouvé  celte  Méduse  cpie  nous  avons  décrite  l'année  der- 
nière comme  un  intermédiaire  entre  S.  laciniatum  Agassiz  vai'.  typicum  et 
S.  laciniatum  var.  arcticum  [S.  laciniala  Agassiz  et  S.  avctica  Hoeckel). 
Les  échantillons  que  nous  avons  trouvés  dans  notre  croisière  étaljlissent 
une  paienlé  encore  plus  étroite  entre  les  difl'érentes  variétés  de  l'espèce 
St.  laciniatum  Agassiz.  Les  échantillons  de  Tliorshavn  se  rapprochent  par  une 
plus  g-i-ande  extension  de  leurs  gonades  de  la  Aariété  arcticum  [St.  arctica 
Hoeckel  ). 

Obeliopsis  Fabre-Domergiei  Le  Danois  1912. 

Nous  avons  trouvé,  celle  année,  près  des  Shetland ,  cette  Mé(hise  décou- 
Acrle  par  nous  l'année  dernière  dans  ie  Little  Mindi,  ce  qui  étend  à  toute 
la  côte  septeutriontûe  de  Grande-Bretagne  son  aii-e  de  distribution  géogra- 
phique. 

tEquorea  Forskalea  Peron  et  Lesueur  1809. 

Hoeckel  avait  créé  quatre  sous-genres  dans  le  genre  Mquorea  : 

yEquoranna  :  canaux  radiaires  plus  nombreiLX  que  les  tentacules; 
Jùjuorelta  :  canaux  radiaires  aussi  nombreux  que  les  tentacules; 
^'Erjuoroma  :  canaux  aussi  nombreux  et  alternés  avec  les  tentacules  ; 
Mquorissa  :  canaux  radiaii-es  moins  nombreux  que  les  tentacules. 

L'habitat  des  ti-ois  espèces  eui'opéennes  de  ce  genre  est  la  Méditerranée  : 
JEquorca  (jEquoraniia)  dificus  Hoeckel  ;  ^E.  [Mquorella)  Forskalea  ;  /E.  {/Equo- 
runia)  violacea  Milxe-Edwards. 

Nous  avions  recueilli ,  dans  le  golfe  de  Gascogne ,  des  J^^quorea  corres- 
pondant exactement  à  ryiiy«oym/*ors/«(/m;  d'autres  échantillons,  el  paHi- 
culièrement  les  jeunes  échantdlons,  avaient  un  nombre  de  tentacules 
beaucoup  moindre  que  celui  des  canaux  radiaires,  et  entre  les  tentacules  se 
trouvaient  des  lobes  marginaux.  Une  petite  /Equorca  de  7  millimèlres  de 
diamètre  présentait  huit  tentacules  bien  formés  et  de  nombreux  lobes  mar- 
ginaux pour  une  centaine  de  canaux  radiaires.  Dans  les  échantillons  plus 
grands  on  t)-ouvait  quatre  dispositions  : 

a.  En  face  de  chatjue  canal  radiaire,  un  tentacule; 

b.  En  face  de  chaque  canal  radiaire,  un  tentacule  ou  un  lobe  marginal 
alternativement  ; 


—  àdi  — 

c.  Pour  liois  canaux  ladiaiies,  un  tentacule  et  deux  lobes  marginaux; 

d.  Pour  (|ualre  canaux  radiaires,  et  alternes  avec  ceux-ci,  un  tentacule 
et  deux  lobes  marginaux. 

Nous  fondant  sur  ces  observations,  nous  croyons  devoir  conclure  à  Tin- 
validité  des  sous-genres  d'HoECKEL  ainsi  que  de  son  espèce  yE.  discus;  de 
même  V/E.  violacea  doit  être  très  proche  de  VyE.  Forskaka  sinon  confondue 
avec  elle.  Cette  dernière  espèce  semble  sujette  à  une  plus  grande  variation 
qu'on  ne  l'avait  cru  ;  de  plus ,  son  habitat  n'est  pas  circonscrit  à  la  Médi- 
teri-anée  puisque  nos  spécimens  proviennent  du  golfe  de  Gascogne. 

Nous  en  fournissons  la  diagnose  suivante  : 

yE(iU0REA  FoRSKALEV  Perou  et  Lesueur  1809. 

/Equoridé  .'i  nombreux  canaux  radiaires  (100  ou  plus)  naissant  autour 
de  l'estomac.  La  paroi  stomacale  est  basse  et  la  bouche  sans  lèvres, 
largement  béante;  gonades  linéaires  dans  la  paroi  des  canaux  radiaires. 
Tentacules  nombreux  dans  le  prolongement  des  canaux  radiaires  ou  en 
alternance  avec  eux.  Lobes  marginaux  en  nombre  variable  et  tenant  la 
place  des  tentacules  dans  les  formes  où  ceux-ci  sont  moins  nombi-eux  que 
les  canaux  radiaires. 

Atteint  cm.  10  et  phis- 

Méditerranée  et  Atlantique  (golfe  de  Gascogne). 


Etude  critique  des  TaccàcÉes  de  Madagascar, 
PAU  M.  Paul  Danguy. 

Si  on  consulte  les  tlillérenls  ouvj-ages  de  botanique  où  sont  citées  ou 
décrites  les  espèces  du  genre  Tacca  observées  à  Madagascar  ou  aux  îles 
Mascareignes,    tels    que   le   Calnlogus   plnnlnntin  madafra.scm'iens'mni    de 
Palacky,  le  Coinpcndiuin  des  plnntes  nudgachcs  de  Baron,   ïlnde.v  Kewen- 
sis,  etc.,  on  peut  compter  quatre  espèces  appaitenant  à  ce  genre  :  Tacca 
arlncavpifofia  Seeman,  T.  mada^ascarieiisis  Bojer,   T.  plniKitifida  Forster, 
T.  uiubranoii  Jumelle  et  Pei-i'ier  de  la  Bathie.  Je  ne  mentionne  naturel- 
lement pas  les  noms  spécilicpies  qui  ont  déjà  été  replacés  dans  la  syno- 
nymie avec  i-aison.  Or,  si  on  étudie  les  échantillons  de  Taccacées  conservés 
dans  l'Herbier  du  Muséum  de  Paiis,  parmi  lescpiels  se  trouvent  plusieurs 
types,  si  on  compare  ces  échantillons  avec  les  dia{|noses  et  les  diagnoscs 
entre  elles,  on  arrive  à  la  conclusion  qu'il  n'y  a  réellement  à  Madagascar 
<juc   deux    Tacca  :  le    Tacca  artocarpifoUa  Seeman  et  le    T.  piniudifida 
Forster.  Cette  divergence  pi-ovient,  selon  moi,  de  ce  que  les  {hiïérents 
auteurs  qui  se  sont  occupés  tle  ces  espèces  n'ont  pas  toujours  eu  à  leur 

39. 


—  492  — 

disposition  les  ouvrages  où  se  trouvent  les  premières  descriptions,  qui 
elles-mêmes  n'étaient  souvent  pas  suffisamment  complètes ,  ni  les  types  de 
ces  espèces;  tandis  que  des  ouvrages  plus  répandus,  pour  ainsi  dire  clas- 
siques, ont  donné  des  descriptions  faites  à  une  époque  où  on  connaissait 
mal  ces  plantes  et  où  on  confondait  sous  le  même  nom  plusieurs  espèces , 
et  même  des  espèces  appartenant  à  une  autre  famille,  tel  que  VAmorpho- 
phalhts  cnmpanulalus  Bl. ,  comme  on  l'a  reconnu  depuis. 

Le  Muséum  possédant  un  type  de  Forster  du  Tacca  pinnalif,(la  et  de 
nombreux  échantillons  de  la  même  espèce  ;  d'auli-e  part ,  la  diagnose  que 
Seeman  donne  du  Tacca  arlocorpiJoUa  dans  le  Flora  vitiensis  étant  très 
suffisante  et  l'Herbiei*  du  Muséum  ayant  également  un  certain  nombre  de 
beaux  échantillons  de  cette  espèce,  il  est  facile  d'en  faire  l'élude  critique. 
Je  ne  reproduirai  pas  les  descriptions  complètes  de  ces  espèces,  dont  la 
fleur  présente  une  très  grande  analogie;  je  rappellerai  cependant  que 
dans  le  Tacca  urtocarpifolia  les  feuilles  de  l'involucre  sont  plus  longuement 
acuminées ,  les  pièces  du  périanthe  plus  spatidées  obtuses  et  que  les  carac- 
tères morphologiques  de  la  feuille  surtout  permettent  facilement  de  distin- 
guer les  deux  espèces.  Dans  le  premier,  les  laciniures  des  feuilles  res- 
semblent à  celles  de  ïArtocarpm  incisa,  elles  sont  très  longues,  dix  à 
quinze  fois  plus  longues  que  larges  ;  dans  le  second ,  elles  sont  beaucoup 
plus  courtes ,  deux  à  cincj  fois  plus  longues  que  larges ,  ovales  lancéolées , 
quekjuefois  même  presque  orbicidaires  et  prenant  l'apparence  de  véri- 
tables folioles. 

Examinons  d'al)ord  les  documents  se  rapportant  au  Tacca  artocarpifoUa. 

A  la  fin  de  la  description  que  Lamarck  donne  du  Tacca  p'inmiùjlda 
{Encyclopédie  mélhodiqne,  vol.  \II,  p.  548),  il  ajoute  :  ^Quelquefois  les 
feuilles  sont  palmées  à  très  longues  digitations .  .  .  Cette  plante  croît  dans 
les  Indes  orientales  et  à  l'ile  de  Madagascar  où  elle  porte  le  nom  de 
Tavouloun  (v.  s.  inherb.  Juss.).  Il  confond  dans  cette  description  le  Tacca 
artocarpifoUa  et  le  Tacca  pinnatifida ,  car  ces  caractères  sont  bien  ceux 
établis  par  Seeman  pour  le  Tacca  artocarpifoUa.  Le  fait  devient  tout  à  fait 
manifeste,  si  on  examine  la  planche  a  Sa  des  llhistrationes ,  les  échantillons 
de  l'Herbier  de  Lamarck  acquis  par  le  Muséum  en  1886,  et  ceux  de 
l'Herbier  Antoine-Laurent  de  Jussieu.  Tous  se  l'apportent  au  Tacca  arto- 
carpifoUa. 

Bojer,  dans  VHortus  Mauritianus,  1887,  p.  35o,  indique  la  présence  à 
Madagascar  du  Tacca  pinnatifida  Forster,  qu'il  considère  comme  introduit, 
et  d'un  Tacca  dont  il  ne  donne  pas  la  description,  qu'il  appefic  Tacca 
madagascariensis.  Il  ajoute  :  rrPatric.  Ile  de  Madagascar.  Croît  dans  les 
forêts  de  l'intérieur  de  l'ile.  Nom  malgache.  Tavoulou,  eic-n  Or  le  Muséum 
possède  un  échantillon  de  Bojer  du  Tacca  de  Madagascar.  Il  présente  aussi 
tous  les  caractères  du  Tacca  artocarpifoUa. 

En   1910,  dans  les  Annales  de  l'Institut  colonial  de  Marseille,  i^.  889, 


—  A93  — 

MM.  Jumelle  et  Peiiiei-  de  la  Bathie  ont  décrit  et  figuré  uu  Tacca  également 
de  Madagascar,  auquel  ils  ont  donné  le  nom  de  Tarca  umhranim.  Leur 
diagnose  ne  diffère  guère  de  celle  du  Tacca  artocarpifolui  Seeman  que  pour 
les  segments  primaires  latéraux  de  la  feuille,  qui  seraient  bifurques.  Or  si 
Seeman  n'insiste  pas  sur  ce  caractère ,  il  existe  généralement  dans  les  indi- 
vidus de  granfle  taille  de  cette  espèce  ;  leurs  segments  foliaires  ressemblent 
tout  à  fait  à  celui  cpi'ils  ont  figuré  dans  la  planche  II  de  leur  travail.  Je  crois 
donc  que  ce  nom  doit  rentrer  dans  la  synonymie. 

La  planche  I  du  même  ouvrage  est  la  reproduction  de  la  photographie 
du  port  d'une  plante  à  laquelle  ces  auteurs  attribuent  le  même  nom;  mais 
comme  elle  porte  des  folioles  beaucoup  plus  courtes ,  je  pense  que  c'est  le 
Tacca  iiinnaùfida  Forster  qu'elle  représente. 

Quant  au  Tacca  pmnatlfda  Forster,  qui  est  souvent  cultivé,  mais  qrii  est 
peut-être  spontané  à  Madagascar,  c'est  une  plante  assez  variable;  elle  pré- 
sente deux  formes  entre  lesquelles  on  trouve  tous  les  intermédiaires.  L'une 
a  les  segments  de  son  limbe  foliaire  largement  développés,  les  terminaux 
plus  grands  ;  elle  se  retrouve  surtout  dans  le  Sud  de  l'Asie ,  en  Malaisie. 
L'autre  a  généralement  ses  segments  plus  petits ,  un  peu  plus  allongés ,  et  se 
rencontre  plutôt  en  Afrique.  Dans  ces  deux  formes ,  les  lobes  sont  tantôt 
tous  aigus  acuminés,  tantôt  on  observe  un  nombre  plus  ou  moins  grands 
de  lobes  obtus  arrondis  alternant  irrégidièrement  avec  les  lobes  aigus. 
C'est  la  forme  à  petits  lobes  tous  aigus,  ou  les  uns  aigus,  les  autres  obtus, 
qui  est  représentée  dans  l'Herbier  du  Muséum. 

En  résumé ,  il  existe  à  Madagascar,  comme  on  vient  de  le  voir,  deux 
Tacca  : 

1.  Tacca  artocarpifolia  Seeman  (Flora  viticnsis,  p.  ici).  —  T.  pinna- 
tlfida  Lamarck  (Illustratioiies,  tab.  ^Sa).  —  7'.  artocarpifolia  (Botanical 
Magazine,  tab.  (3i94).  —  T.  madagascariensis  Bojer,  nomen  nudum 
(Hortus  Mauritiamis,  18.87,  P-  35o).  —  T.  umhranm  InmeWe  etPerrier  de 
la  Bathie. 

Cette  espèce  est  représentée  dans  l'Herbier  du  Muséum  par  des  échan- 
tillons recollés  par  les  explorateurs  suivants  :  Commerson,  Madagascar 
et  île  de  France  (Herbier  de  A.-L.  de  Jussieu  et  Herbier  de  Lamarck); 
Bojer,  Madagascar;  de  Lastelle,  Madagascar;  Boivin,  n°  1686,  Sainte- 
Marie  de  Madagascar,  commun  dans  les  bois  humides,  mars  18^7;  Moëly, 
îles  Gomores,  mars  i85o;  Hildebrandt,  n"  8267,  Sambirano,  décembre 
1879;  envoi  n°  106  de  la  Direction  de  l'Agriculture,  station  de  l'Ivoloina; 
Geay,  n"  7470,  Mananjary,  zone  côtière  1909.  La  plupart  de  ces  localités 
sont  situées  sur  la  côte  Est. 

2.  Tacca  pinnatifida  Forster  [Plant.  EscuL,  p.  69).  —  T.  Icontopeta- 
loides  H.  Bâillon  [Dict.  de  Botanique,  vol.  IV,  p.  1^7  (ciimtab.)];  H.  Bail 
[Histoire  des  Plantes,  vol.  XXIII,  p.  i65,  tab.  107). 


—  USilx  — 

(iClle  espèce  est  repiésenlée  dans  THei-bier  du  Muséum  par  des  échan- 
lillons  récoltes  par  les  explorateurs  suivants  :  Dupetit-Tliouars ,  Madagascar?  ; 
A.  Grandidier,  Morondava,  avril  1869,  et  Malaindwndy;  Baron,  n"  65, 
Madagascar,  1889;  Douliot,  Antrangonibazalia,  près  d'Ambiky,  région  de 
Mailaké,  février  1899,  et  toutes  les  forêts  du  Ménabé  et  de  Mailaké,  dé- 
cembre 189-2;  Prudliomme,  n°  8,  Tananaiive,  h  février  1897;  Boivin, 
n"  3076,  Mayolte,  Comores;  Humblot,  n"  /aBS,  Comores.  La  plupart  de 
ces  localités  sont  situées  sur  la  côte  Ouest. 


Liste  des  pLAyTES  récoltées  dans  l'Asie  centbale 
PAR  J.  Chaffanjos  , 


/ 


PAR  M.  Paul  Danguy. 


Le  nombre  des  espèces  récoltées  dans  l'Asie  centrale  par  Cliaffanjon 
s'élève  à  près  de  1,260.  Elles  proviennent  du  Turkestan,  de  la  Mongolie 
et  de  la  Mandchourie:  il  séjourna  deux  ans  dans  ces  contrées  qu'il  traversa 
en  passant  par  Taschkent,  Prjewalski,  Viernoïe,  Kouldja,  Kobdo,  Kaïlar, 
Tsitsikar,  Merghen,  Vladivostok''^ 

Dans  cette  première  liste  sont  énuméi-ées  les  espèces  appartenant  aux 
premières  familles  dialypétales. 

Rcnonculucées. 

Clematis  alpinaMIU.  vai-.  suurica  (C.  sibirica  Mill.)  —  N"  327.  Prje- 
walski, sentier  militaire,  altitude  9,5oo  mètres.  Turkestan.  93  mai  1895. 

C.  ALPiNA  Mill.  var.  ocuotensis  (G.  ochotensis  Poir.V  —  N"  328.  Prje- 
walski. Turkestan.  i8  mai  1895. 

G.  ANGUSTiFOLiA  Jacq.  —  N'  1G66.  Kaïlai',  monticules  de  sables,  altitude 
800  mètres.  Mandcbourie.  t^5  juin  1896. 

C.  FuscA  Turcz.  var.  7  mandcuurica  Regel.  —  N"  IGr).").  Kinghans.  alti- 
tude 5oo  mètres.  Mandchourie.  6  juillet  189G. 

C.  GLAUCA  AVilld.  (C.  ORiENTALis  L.  ).  —  N"  1035.  Altaï,  ten-ain  por- 
phyrique.  Mongolie.  98  juillet  1896. 

C.  iNTEGRiFOLiA  L.  —  N°  ll^iG.  Altaï.  Mongolie.  6  septembre  1895. 

C.  RECTA  L.  (C.  MVNDCHURicA  Rupr. ).  —  N°  166/i.  Merghen,  brous- 
sailles. Mandchourie.  9,7  juillet  1896. 

C)  Btilhliii  du  Muséum  nalional  d'Histoire  naturelle,  1896,  j».  3,  168,  919, 
977-,  1897,  |).  117.  —  Nouvelles  archives  des  Missions  scientifiques,  1898,  t.  IX. 


—  /lOF)  — 

C.  SOONGARICA  BdllgC  Vai".  /3  INTEGIUFOLIA  Lo(lcl).  —  N"  826.  Tiiiia-Bou- 
]ak.  Turkestan.  a-i  juin  1896. 

Thalictrum  angustifouum  L.  (T.  siMPLEx  L. ).  —  N"  1143.  Bords  de 
rirtich.  Mongolie.  'îq  août  iSgS. 

T.  AQuiLEGiFOLiuM  L.  —  N°  1553.  Kiiigliaiis ,  vallée  du  Djatan-Gol. 
Mandchourie.  28  juin  1896. 

T.  FOETiDUM  L.  —  JN"  1810.  Kinglians,  altitude  1,000  mètres,  dans  les 
pierres.  Mandcliourie.  1"  juillet  1896. 

T.  isopYROiDES  c.  A.  Mey.  —  N"  169.  Bords  de  la  rivière  Ak-Sou.  Tur- 
kestan. 9  avril  1895.  —  N°351.  Karakclii-Boulak.  Turkestan.  10  avril  iSq^. 

T.  MINUS  L.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

T.  PETALOiDEUM  L.  —  N°  1338.  Kaïlar,  steppe.  Mandchourie.  96  juin 
1896. 

j^NEMONE  PULSATILLA  L.  N"  73    (PoLSATILLA  ALBANA   Bcrcllt.   et  Presl.  ' 

Anémone  alrana  Spreng.  ).  Bords  de  ITssik-Koul.  Turkestan.  i3  mai  1895. 
—  N"  1331  [PuLSATiLLA  BuNGEANA  (A.  Mey.)],  Heurs  blanches,  puis  légè- 
rement viplaeées.  Steppe,  altitude  85o  mètres  entre  Viernoïe  et  Kouldja. 
Turkestan.  9  juin  1896.  —  N"  1332.  (Pulsatilla  Halleri  Willd.,  A.  Hal- 
LERi  AU.).  Montagnes  près  du  Kéroulen,  altitude  i,5oo  mètres,  roches 
basaltifpies.  Mongolie.  17  mai  1896. 

A.  BiFLORA  DC.  A.  coRONARiA  L.  —  N"  48  et  69.  Tchak  Pak.  Turkestan. 
11  avril  1895.  —  N°  49.  Kou-Iouk.  Turkestan.  i  a  avril  1896.  —  N"  173. 
Tcherniaievskaia.  Turkestan.  4  avril  1896.  —  N°  174.  Route  de  Samar- 
kand. Boukharie.  96  février  1896. 

A.  DiCHOTOMA  L.  —  N"'  1561  bis  et  1657.  Environs  de  Kaïlar,  altitude 
760  mètres,  sables.  Mandchourie.  28  juin  189C. 

A.  Falcoxeri  Thoms.  —  N"  53.  Montagne  près  de  l'Issik-Koul.  Tur- 
kestan. i4  mai  1895.  —  N°  84.  Sentier  militaire,  altitude  9,600  mètres, 
Prjewalski.  Turkestan.  99  mai  1895. 

A.  NARCissiFLORA  L.  —  N"  57.  Pr jewalski ,  montagnes.  Turkestan.  18 
mai  1896.  —  N"  1417.  Vallée  du  Kborgo,  Kinghans,  altitude  960  mè- 
tres. Mandchourie.  3o  juin  189C. 

A.  SYLVESTRiS  L.  —  N"  1434.  Sables  des  ste[)pes  près  de  Kaïlar,  alti- 
tude 700  mètres.  Mandchourie.  90  juin  1896. 

Adonis  estivalis  L.  —  N"  205.  Akhcur-Thibet.  Turkestan.  91  avril 
1895. 

A.  VERNALIS  L.  (A.  woLGENSis  Stcv. ,  A.  APENNiNA  L.).  —  N°  396.  Steppe, 
Prjewalski.  Turkestan.  i4  mai  1895. 


CALLiANTHEMnm  RUTAEFOLiuM  G.  A.  Mcy.  —  N°=  64  et  78.  Sentier  mili- 
taire, altitude  9,5oo  mètres,  Pi-jewalski.  Turkestan.  99  mai  1895. 

Ceratocephalus  orthoceras  DG.  —  N°'  152  et  154.  Tasclikent.  Turkes- 
tan. 99  mai  1895. 

Ranuncclus  ACRisL.  —  N°  1472.  King^lians.  Mamlchourie.  97  juin  1896. 
N»  1473.  Marécage  fie  Nemir.  Mandchourie.  18  juillet  1896. 

R.  ACRis  L.  var.  rorealis  Regel.  —  N"  1471.  Kaïlar,  terrains  maréca- 
geux, altitude  760  mètres.  Mandchourie.  99  juin  1896. 

R.  AFFiNis  R.  Rr.  —  N"  1474.  Steppe  humide,  altitude  1,100  mètres, 
vallée  du  Kéroulen.  Mongolie  orientale.  9  5  mai  1896. 

R.  Alberti  Regel  et  Schmalh.  —  N"  62.  Montagnes,  Prjewalski.  Tur- 
kestan. 18  mai  1895. 

R.  ALTAiCDs  Laxm.  —  N"  1031.  Altaï,  altitude  9,600  mètres.  Mongolie. 
8  septembre  1895. 

R.  ALTAicus  Laxm.  var.  sulphirels.  —  N°  1027.  Altaï,  altitude  9,900 
mètres.  Mongolie.  9  septembre  1895. 

R.  Chaffaxjomi  p.  Danguy  (Paris,  Bull.  Soc.  bnt.,  1904,  p.  899).  — 
N"  71  et  87.  Tcherniaievskaia ,  environs  de  Taschkent.  4  avril  1895.  — 
N°  90.  Ak-tach.  Turkestan  russe.  7  avril  1898. 

R.  cASSUBicus  L.  (R.  auricomus  L.).  —  N°  59.  Prjewalski,  montagnes. 
Turkestan.  18  mai  1895. 

R.  LiNEARiLORUs  Runge.  . —  Steppe  de  Djerri.  Turkestan.  5  avril  1896. 
N"  68  et  72.  Ala-Tau.  —  N°  88.  Rel  échantillon  à  grandes  fleurs.  Tcher- 
niaievskaia, environs  de  Taschkent.  Turkestan  russe. 

R.  LONGicAULis  G.  A.  Mey.  —  N°  1034.  Montagnes  de  l'Altaï,  altitude 
i,<)00  mètres.  Mongolie.  20  août  1896. 

R.  oxvsPERMus  Willd.  —  N"  70.  Taschkent.  Turkestan.  5  avril  1895. 

R.  PLATYSPERMUS  Fisch.   —    N°   60.   Viernoïe,  montagne.  Turkestan. 
3  juin  1895. 

R.  PULCHELLUS  G.  A.  Mey.  —  N°  55.  Prjewalski,  marécages.  Turkestan. 
1  4  mai  1898. 

R.  REPENS  L.  —  N"  56.  Pijewalski,  marécages.  Turkestan.  i4  mai 
1895.  —  N"'  63  et  89.  Soukoulouk,  marécages.  Turkestan.  99  avril  1895. 

R.  scELERATts  L.  —  N°  46.  Soukoulouk.  Turkestan.  98  avril  1896.  — 
N"  57.  Prjewalski.  Turkestan.  i4  mai  1896.  —  N"  1469.  Kinghans. 
Mandchourie.  97  juillet  1896. 


—  /i97  — 

OxYGiiAPiiis  Cymiîalauia  Piaiill.  (Uakunculds  Cymbalap.ia  Pursli.).  — 
N"  58.  Tokmak.  Tuikostan.  —  N"  75.  Kok-Mainak,  montagne.  Turkestan. 
()  mai  1896.  —  N°  1A68.  Stejipe  humide,  altitude  85o  mètres.  Valle'e 
du  Kérouien.  Mongolie  orientale.  6  juin  1896.  —  !N°  1743.  Vallée  de 
Kaïlar,  marécages.  Mandchourie.  9.6  juin  1896. 

0.  GLACIALIS  Bunge.  —  N°  1030.  Échantillon  à  pétales  courts.  Lak-Nor, 
Altaï,  altitude  8,070  mètres.  Mongolie.  17  septembre  1895. 

0.    PLANTAGIMFOLIA    Prautl.     (  RANU>!CULliS     PLANTAGINIFOLIUS     Murr.  ).     

N°  1032.  Steppe,  Altaï.  Turkestan.  92  août  1896. 

Caltha  natans  Pall.  —  N°  U70.  Rivière  Lokhy.  Mandchourie.  a o  juil- 
let 1896. 

Ci.  pALUsTRis  L.  —  Mandchourie. 

TnoLLius  cADCAsicL's  Stevcu ,  var.  jS  altaicus  (T.  altaicus  G.  A.  Mey). 
—  N"  61.  Viernoïe.  Turkestan.  1"  juin  1898.  — IN"  85.  Sentier  militaire, 
altitude  9,600  mètres,  entre  Pijewalski  et  Viernoïe.  Turkestan.  99  mai 
1896. —  N°  86.  Sentier  militaire ,  altitude  1,900  mètres,  bords  de  la 
rivière  de  Tchilik.  Turkestan.  99  mai  1895. 

T.  LiLACiNUS  Bunge  (Hegemone  lilacina  Bunge).  —  N°  82.  Sentier  mili- 
taire, altitude  3, 000  à  3,3oo  mètres,  entre  Prjewalski  et  Viernoïe.  Tur- 
kestan. 99  mai  1898. 

T.  PATULUsSalish.  |3  Ledebourii  (T.  Ledebourh  Reichenhf.).  —  N°U65. 
Vallée  de  Kaïlar,  mai-écage.  Mandchourie.  96  juin  1896. 

Eranthis  loxgisttpitata  Regel.  —  N"  79.  Route  de  Samarkand.  Tur- 
kestan. 90  février  1898.  —  N"  176.  Steppe  de  la  Faim,  emplacement 
d'anciens  canaux.  Turkestan.  19  mars  1895. 

IsoPYRUM  anemonoides  Kar.  et  Kir.  —  N"  54.  Montagne  près  du  Petit 
Ak-Sou,  source  chaude.  Turkestan.  i5  mai  1898. 

I.  FUMARioiDES  L.  —  N"  1686.  Steppe,  vallée  du  Kéroulen.  Mongolie 
orientale.  98  mai  1896.—  N"  1763.  Kaïlar,  monticules  de  sables,  alti- 
tude 760  mètres.  Mandchourie.  9/1  juin  1896. 

Aquilegia  oxYSEPALA  Trautv.  et  Mey.  —  N°  1010.  Montagne,  aUitude 
9,56o  mètres,  Altaï.  Mongolie.  7  septembre  1896.  —  N"  1011.  Montagne 
calcaire,  altitude  i,5oo  mètres,  entre  le  Turkestan  et  la  Mongolie.  17 
juillet  1895. 

A.  siBiRicA  Lamarck.  —  Pas  de  numéro.  Mandchourie? 

A.  vuLGARis  L.  —  N"  121  et  610.  Viernoïe.  Turkestan.  3  juin  1898. 

Delphinium  elatum  L.  —  N°  1017.  Montagne  calcaire,  altitude  1,600 
mètres,  route  du  lac  Ebi-Nor.  Mongolie  occidentale.  17  juillet  1895. 


_  498  — 

D.  GRANDiFLORDM  L.  —  N°  l^i29.  Sablos ,  alliliide  I^oo  mèlres,  ïsilsikar. 
Mandclioiirie.  ih  juillet  1896.  —  ^"  155^1.  Steppe  de  la  vallée  de  Kaïlar. 
Mandchoiirie.  26  juin  1896. 

D.  HYBRiDUM  Willd.  —  N"  80'j.  Ai'kabaï.  Tui-kestan.  16  juin  1895. 

D.  LAXiFLORUM  DG.  |S  ALPiNUM  Bgc.  —  N"  1019.  OuliouH-g-oui',  nion- 
lagnes  au  Sud  de  l'Altaï.  Mongolie.  18  août  1896. 

AcoMTUM  Anthora  L.  —  N"  1016.  Montagne,  altitude  9.000  mètres, 
Altaï.  Mongolie. 

A.  Lycoctonum  L.  —  N°  759.  Montagnes  de  Tchoulak.  ïurkestan. 
9  1  juin  1896.  — N"  1013.  Variété  à  fleurs  blanches.  Saïram-Nor.  Mon- 
golie. 20  juillet  1896.  — N°  1015.  Terrains  frais,  montagnes,  altitude 
1.790  mètres,  à  l'Est  de  Kouldja.  Turkestan.  17  juillet  1895. 

A.  Napellus  L.  —  N"  1018.  Montagne,  altitude  2,200  mètres,  Altaï. 
Mongolie.  3i  juillet  1896. 

A.  ROTUNDiFOLiuM  Kar.  et  Kir.  —  N"  lOl^i.  Montagnes,  altitude  1,000 
mètres,  environs  de  Tasclikent.  Turkestan.  9  4  août  1896. 

CiMiciFUGA  DAHURiCA  Turcz.  —  N"  1616.  Terrains  frais,  Merghen.  Mand- 
chourie.  97  juillet  1896.  —  N"  1612.  Montagnes  entre  Merghen  et 
Aïgoun,  altitude  5 00  mètres,  terrains  frais.  Mandchourie. 

C.  FOETiDA  !..  —  N"'  1617  et  1691.  Terrains  frais,  vallée  du  fleuve 
Amour.  Mandchourie.  3i  juillet  1896. 

P.ïOMA  ALBiFLORA  Pall.  —  N""  1^(65  et  1466.  Sables,  altitude  800  mè- 
tres, Kaïlar.  Mandchourie.  9  5  juin  1896.  —  N"  lh^6bis.  Variété  à  fleurs 
roses.  Même  localité.  96  juin  1896. 

P.  ANOMALA  L.  —  N°  333.  Montagne  près  de  Merké.  Turkestan.  23 
avi'il  1895. 

Berbéridacécs. 

Berberis  heteropoda  Schrenk.  —  N°  453.  Montagne  près  de  Merké.  Tur- 
kestan. 99  avril  1895.  —  N"  454,  Arbuste  de  9  mètres,  fleurs  jaunes. 
Ravins  des  montagnes,  Djil-Arik.  Turkestan.  5  mai  1896. 

B.  sibirica  Pall.  —  N°  1371.  Dans  les  pierres  des  montagnes,  Kin- 
ghans.  Mandchoiu'ie.  i"  juillet  1896. 

Leontice  Eversmanni  Bunge.  —  N"  570.  Outch-Boulak.  Turkestan, 
18  avril  1895. 

BoNGARDiA  Bauwolfii  G,  A,  Mey  ( Leontice  Ghrysogonum  L..  L.  ai-taica 
Pall.).  _  N»  139.  Ak-Tach.  Turkestan.  7  avril  1896. 


—  /i99  — 

NupHAR  LUTEUM  Sm.  —  Pas  de  localité.  Mandcliourie. 

Nymphae  alba  L.  —  N'  1179.  Irticli.  Mongolie.  3o  août  1896.  —  Un 
éoliantiJlon  sans  localité  de  Mandcliourie. 

N.  TETRAGONA  Geoi'gi.  —  N°  1169.  Bords  de  riiticli.  Mongolie.  99  août 
1895.  —  N"  1652.  Rivière  Lokliy.  Mandcliourie.  'y.o  juillet  1896. 

Papavéracées. 

Papaver  L/evigatdm  M.  B.  —  N°  296  bis.  Rochers  des  bords  de  l'issik- 
Koul.  Turkestan.  11  mai  1896. 

P.  NUDICAULE  L.  —  N"  1070.  Lit  de  rivière,  sle|)[)e  de  l'Altaï.  Mongolie. 
9  1  août  1895.  —  N°  1076.  Altaï,  altitude  1,600  mètres,  terrain  calcaire. 
17  juillet  1895  ;  terrains  schisteux,  altitude  >i,ooo  mètres.  18 juillet  1895, 
entre  le  Turkestan  et  la  Mongolie.  —  N°  107.").  Petite  forme  alpine  à 
feuilles  presque  glahres.  Altaï,  altitude  •2,-:!00  mèli-es.  Mongolie.  9  sep- 
tembre 1895.  —  N"  1 5/1^1.  Fleurs  jaune  citron  très  clair,  presque 
blanches.  Sables  des  slep|)es,  près  de  Kaïlar,  altitude  700  mètres.  Mand- 
cliourie. 20  juin  1896.  —  N"  1546.  Fleurs  blanches  pointillées  de  rouge. 
Terrain  très  sec,  Korol.  Mandcliourie.  96  juillet  1896. 

P.  PAVOMNL'M  Fisch.  ct  Mey.  —  N"  295.  Pétales  rouges  portant  à  leur 
base  une  tache  violet  clair,  l>ordéc  de  noir.  Rochers,  bords  de  l'Issik-Koul. 
Turkestan.  i3  mai  1896.  —  N"  291.  Tchoutorkoul.  —  N"  292.  Tokinak. 
Turkestan.  1"  mai  1898. 

P.  soMMFEr.UM  li.  —  V  777.  Sables,  Tchinguildé.  Turkestan.  18 
juin  189.5. 

Glaucium  elega\s  Fisch.  et  Mey.  —  N"  815.  Montagne,  Koïbine.  Tur- 
kestan. 9/1  juin  1895. 

G.  KiMBRii.LiGERiiM  Boiss.  —  N°  298.  Moutague ,  Djil-Arik.  Turkestan. 
5  mai  1896.  —  N°  816.  Steppe  de  Karatchok.  Turkestan.  19  juin  1896. 

G.  sQUAMiGERUM  Kar.  et  Kir.  —  N"  296  et  297.  Sables,  bords  de  ITssik- 
Koul.  Turkestan.  9  mai  1896.  —  N"  297.  Fleurs  jaunes.  Rochers  bords 
de  ITssik-Koul.  Turkestan.  11  mai  1895. 

RoEMERiA  HYBRIDA  DC.  var.  vui.GAuis.  —  N"  293.  Pichpek.  Tuikestan. 
99  avril  1895. 

R.  HVBRiDA  DC.  var.  REFRACTA.  —  N"  294.  Soukoulouk.  Turkestan.  98 
avril  1896. 


—  500  — 

CiiELiDOMUM  MAJus  L. ,  forme  à  g-iaiulcs  Heurs.  —  N°  GG.  Sentier  niili- 
laire,  altitude  1,900  mètres,  près  de  Prjewalski.  Turkestan.  92  mai  1896. 

—  N"  317.  Viernoïe.  Turkestan.  1"  juin  1895. 

Fiiniariacées. 

Hypecoum  erectum  L.  —  N°  1312.  Saisies,  altitude  'î,5oo  mètres,  Altaï. 
Mong-olie.  99  septembre  1896.  —  N°  1335.  Sable  des  bords  des  maré- 
cag-es  de  (lliari,  vallée  du  Kéroulen.  Mongolie  orientale.  1"  juin  1896. 

H.  PENDULUM  L.  —  N°  213.  Akheur-Thibet.  Turkestan.  91  avril  1895. 

—  Issigata.  Turkestan.  3o  avril  1896. 

CoRYDALis  GoRTSCHAKOwii  Schrenk.  —  N°  1322.  Montagne,  Saïram-Nor. 
Mongolie.  93  juin  1898. 

C.  LEDEROiRmA  Kar.  et  Kir.  —  N°'  196,  197,  198,  200.  Route  de 
Samarkand.  Turkestan.  28  février  1898. 

C.  REMOTA  Fiscb.  —  N"  190.  Montagnes  près  de  Merké,  altitude 
i,85o  mètres.  Turkestan.  98  avril  1898. 

C.  Sewerzowi  Regel.  —  iV"  191.  Merké.  Turkestan.  —  N°  192.  Tasch- 
kent.  Turkestan.  —  iN°  199.  Emplacement  d'anciens  canaux,  steppe  de  la 
Faim.  Turkestan.  19  mars  1898. 

FuMARiA  Vaillantii  Lois.  —  N°'  19/t  et  195.  Akbeur-Tliibet.  Turkes- 
tan. 90  avril  1898.  —  N°  831.  Aïn-Roulak.  Turkestan.  99  juin  1898. 

Crucifères. 

Dn>TYCHOCARPliS  HISPIDUS  Rgl.  ((^HORISPORA   lUSPIDA  Rgl.  ?  ClAUSIA  TURKES- 

tanica  Lipsky)  var.  subi.ntegrikolus.  Feuilles  entières  ou  lâcbement  et 
courtement  dentées.  —  N"  A30.  Ak-Tacli.  Turkestan.  7  avril  1898. 

D.  HISPIDUS  Rgl.  var.  rixcinatds.  Feuilles  roncinées  ou  pinnatifides.  — 
N°  /i05.  Rords  de  la  rivière  Ak-Sou.  Turkestan.  9  avril  1898. 

Nastdrtium  globosum  Turcz.  —  N"  1518.  Kinglians,  altitude  800  mè- 
tres. Mandchourie.  fi  juillet  1896. 

N.  PALUSTRE  DC.  —  N"  108^1.  Rords  de  ITrtich.  Mongolie.  3o  août 
1898.  —  N°  1447.  Kinglians.  Mandchourie.  G  juillet  1896. 

Rarbarea  plantaginea  DG.  —  N"  l'il.  Rords  de  TIssik-Koul.  Turkestan. 

—  N"  408.  Rivière  Ak-Sou.  Turkestan.  9  avril  1898. 

Arabis  incarnata  Pall.  (Stevenia  cheiranthoides  DC).  —  N°  1515  Ins. 
Kinghans,  altitude  980  mètres,  vallée  du  Kliorgo.  Mandchourie.  3o  juin 
1896.  —  N°  1523.  Kinghans,  vallée  du  Djatan-Gol,  altitude  900  mètres. 
Mandchourie.  98  juin  1896. 


—  501  — 

A.  PACHYRHizA  Kar  et  Kir.  —  N"  1087.  Steppe  de  l'Altaï.  Mongolie. 
99  septembre  1898. 

A.  PENDiLA  L.  —  N"  1519,  Kinglians,  altitude  5oo  mètres.  Maad- 
chomne.  6  juillet  1896.  —  N"  15!20.  Merglien,  altitude  li5o  mètres. 
Maudcbourie.  27  juillet  189G. 

A.  PERFOLiATA  Lmk.  —  N"  266  bis.  Viernoïe.  Turkestan.  1°'  juin  189.5. 

Machopodium  nivale  R.  Br.  —  N"  1064.  Altaï,  altitude  •j,-joo  mètres. 
Mongolie.  9  septembre  1895. 

Cardamme  impatiens  L.  —  N"  221.  Mont<igne  Viernoïe.  Turkestan. 
1"  juin  1896. 

G.  LYRATA  Bge.  —  N°  1521.  Kinghans,  altitude  5oo  mètres.  Maud- 
cbourie. 6  juillet  1896. 

G.  PARViFLORA  L.  —  N"  1540.  Kingliaus,  altitude  5oo  mètres.  Mand- 
cbomie.  0  juillet  1896. 

G.  PRATENSis  L.  —  Sans  locabté. 

G.  TENUiFOLiA  Ledcl).  —  A^allee  du  Kéroulen.  Mandchourie. 

Alyssum  canescens  DG.  (Ptilotrichum  canescens  g.  A.  Mey.,  A.  canes- 
cens  DC.  a  abbreviatum).  —  N"  1079  et  1082.  Sables,  altitude  i,5oo  mè- 
tres, Altaï.  Mongolie.  29  septembre  1890.  —  N"  1080  et  1090.  Altaï, 
altitude  2,980  mètres.  Mongolie.  19  septembre  1895. 

A.  DASYCARPUM  G.  A.  Mey.  —  N"  162  bis.  Akbeur-Tbibet.  Turkestan. 
21  avril  1895.  —  N"  212.  Pogornia.  Turkestan.  21  avril  1896. 

A.  HiRSLTiJM  M.  B.  —  N"  162.  Akbeur-Tbibet.  Turkestan.  21  avril  1895. 

A.  LENENSE  Adams.  —  N"  1587.  Montagne,  altitude  1,200  mètres,  cal- 
caire, vallée  du  Kéroulen.  Mongolie  orientale.  22  mai  1896. 

A.  LiNiFOLicM  Slepb.  — N"  361.  Tasclikent.  Turkestan.  18  mars  1895. 

A.  MINIMUM  Willd.  var.  turkestamcum  B.  Fedt.  (A.  turkestanicum  Rgl  et 
Scbmalli.,  A.  desertorlm  Stapf).  —  N"'  164  et  361  bis.  Tascbkent.  Tur- 
kestan. 18  mars  1895. 

A.  TENuiFOLiuM  Steph.  (Ptilotrichum  elongatum  G.  A.  Mey.,  A.  canes- 
cens  |S  ELONGATUM  DC.),  var.  LATiFOLiuM  P.  Dauguy,  cette  variété  se  dis- 
tingue surtout  par  ses  feuilles  plus  larges,  3-5  millimètres,  et  sa  tige  plus 
grande,  plus  ligneuse.  —  N°  1515.  Kinghans,  vallée  du  Kborgo,  altitude 
980  mètres.  Mandcbourie.  3o  juin  1896. 

Draba  alpina  L.  —  N"  310.  Sentier  militaire,  altitude  3, 100  mètres, 
entre  Prjewaiski  et  Viernoïe.  Turkestan.  22  mai  1895. 


—  502  — 

D.  ii.\dmzi.;a,sis  Wulf.  N"  1078.  Tal-Nor,  alliludc  3,070  nièlies,  Allai. 
Mongolie.  17  seplembic  1896. 

D.  NEMORiM  L.  var.  a  t-eiocarpa  j.ode!).  — >"  1799.  Mandchouric? 

D.  NKMoniM  L.  vai'.  jS  hebecaupa  Ledel).  (D.  medi.v  Lilw.).  —  N"  353. 
Karahalta,  ancien  lil  de  rivière.  TiiikesLan.  •i>7  avril  1895.  —  N"  356. 
Piclipek.  Turkeslan.  fîg  a\ril  1895. 

D.  VEUNA  L.  —  I\°  1G8.  Djeri.  Turkeslan.  5  avril  1895.  —  N"  345. 
Roule  de  Samarkand  à  Tasehkent.  Turkeslan.  9.6  avril  1896. 

Hesperis  siBiRicA  L.  —  N"  A29.  1"  juin  189.S.  —  N"  fi*2Z.  Viernoïe. 
Turkeslan.  3  juin  189^. 

Maloolmia  AKBioANA  11.  Br.  —  N"  518.  Tasclikenl.  Turkeslan.  18  mars 
1895. 

M.  BuNGEi  Boiss.  >ar.  stenopetala  Grandi.  —  N"  ;207.  Akheur-Thibet. 
Turkeslan.  -^i  avril  1896. 

DoNTosTEMON  DENTATis  Ledel).  —  N"  1539.  Vallée  du  Djalan-Gol,  alli- 
tude  9.^0  mètres,  Kinglians.  Mandchouric.  3o  juin  1896. 

D.  ECiLANDi  LOsus  licdel).  —  N"  ]5!2'l.  Slcj)|(('s,  collïncs,  vallée  du  Ké- 
roulen.  Mongolie  orientale.  8  juin  i89(». 

D.  iXTEoniFours  Ledeb.  (échantillon  en  mauvais  étal).  —  N"  1077. 
Altaï,  altitude  9.,-ibo  mètres.  Mongolie.  1  ^i  septembre  1890. 

D.  MiCRANTiius  (1.  A.  Mey.  —  N"  1538.  Entre  Merghen  cl  Aigoun.  Mand- 
chonrie.  1°' août  1896. 

D.  PERENMs  C.  A.  Mey.  —  N"  104:2.  Sables,  altitude  i,5oo  mètres,  en- 
virons de  Kobdo.  Mongolie.  22  septembre  1890. 

SisYMBRiiM  lîRAssicEKORME  G.  A.  Mey.  —  N"  407.  Djil-Arik,  vieux  murs. 
Mongolie,  5  mai  1895. 

S.  iiETEROMALLiM  C.  A.  Mev.  —  N"  52^1.  Tcliak-Pak,  altitude  900  mè- 
tres. Turkeslan.  11  avril  1895. 

S.  Irio  L.  —  IN"  1086.  Sables,  altitude  i,3oo  mètres  de  rAltaï.  Mon- 
golie. 93  septembre  1895. 

S.  JUNCECM  M.  B.  —  N"  154:2.  Steppe  de  la  \ allée  du  Kéroulen.  Mongolie 
orientale.  8  juin  1896. 

S.  NLDUM  Bel.  —  N"  3^2.  Viernoïe,  montagnes.  Turkeslan.  3  juin 
1895. 

S.  PANNO.MCLM  Jac(].  —  j\"  259.  Issigala.  Turkeslan.  3o  avril  1890. 


—  503  — 

S.  SALSUGINEUM  Paiï.  —  N°  15/il.  Sleppe,  5  juin  1896.  —  N°  1793. 
Terrains  secs,  altitude  1,100  mètres,  -i-i  mai  1896.  —  N"  1799.  Sleppe, 
altitude  1,100  mètres,  ûo  mai.  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie  orientale. 

S.  Sopuiv  L.  —  N"  267.  Viernoïe.  Turkestan.  1"  juin  1896. 

EuïUEMA  ALPESTRE  Lodel).  —  N"  2GG.  Viernoïe.  Turkestan.  1"'  juin 
1895. 

GoNRiNGiA  AusTRiACA  .Iac{(. —  N'"5i2  et  520.  Karak-Tchi-Boidak.  Tur- 
kestan. 10  juin  189.^. 

Ervsimim  ALTAifM  h  (1.  A,  Mcy.  —  N"  130.  Karabalta.  Turkestan.  -îy  avril 
iHc);").  —  N"  311.  Sentier  militaire,  altitude  -^Soo  mètres,  près  Pije- 
valski.  •<•?  mai  189.5.  —  N"  1510.  Sleppe  près  de  rOurtchon.  Mand- 
rliourie.  18  juin  1890.  —  N"  1517.  Steppe,  vallée  du  Kéroulen.  Mon- 
golie orientale.  8  juin  189!). 

E.  CANESCENS  Roth.  ( E.  Andrzejowskiamm  Bess.).  — N"  591.  Viernoïe. 
Turkestan. 

E.  l'VNNONicuM  Crantz.  —  N"  265.  Vieinoïe.  Tinkestan.  1*'  juin  1890. 

E.  VERSICOLOR  Andrz.  -—  N"  173.  Oulcli-Boidak.  Turkestan.  18  avril 
1895. 

Syrenia  sessiliflora  Ledeh.  —  N"  722.  Sables,  Iliiski.  Mongolie. 
18  juin  1895. 

Braya  uniflora  Hook  et  Th.  var.  rotondifolia.  Diffère  du  type  de  l'es- 
pèce par  ses  fleurs  plus  petites  et  le  limjje  de  ses  feuilles  orbiculaire  ou 
suI)orl)iculaire.  —  N"  312.  Sentier  militaire,  altitude  9,800  mètres, 
Prjewalski.  Tui-keslan.  9'î  mai  1896. 

Camelina  sativa  Crantz.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

C.  sYLVESTRis  Wallr.  —  N"  358.  Issigala.  Turkestan.  3o  avril  1896. 

Brassica  campestris  L.  —  Sans  localité. 

Capsella  Bursa-pastoris  Moencli.  —  N°  359.  Près  de  Machat.  Tur- 
kestan. 9  avril  1890.  —  N"  523.  Taschkent.  Turkestan.  18  mai's  1895. 
—  N"  1522.  Route  entre  Tsitsikar  et  Merghen.  Mandcliourie.  -i-i  juillet 
1896. 

Lepidilm  apetalum  Willd.  (L.  micranthum  Ledeb. ).  —  N°  1083.  Sables, 
altitude  i,5oo  mètres.  Mongolie.  22  septembre  1890. 

L.  CRAS3IF0LIUM  Wald.  et  Kit.  —  N"  1081.  Bords  de  l'Ebi-Nor.  Tur- 
kestan. 9.9  juillet  1895. 

L.  Draba  L.  (L.  CHALEPENSE  L.  vsr.  REPENs  Scluenk).  —  IN"  357.  Vier- 
noïe. Turkestan.  1"  juin  1890. 


—  504  — 

L.  OBTLSUM  Biis.  —  'S"  711.  Kitchkiieni.  Mongolie.  17  juin  i8y5. 

L.  PERFOLiATUM  L.  —  N°  362.  Akheur-Thibet.  Tuikeslan.  20  avril  iHyS. 

L.  RDDERALE  L.  —  Vallée  de  Kéroulen.  Mongolie. 

Thlaspi  arvense  L.  —  N"'  354  et  355.  Pogoinia.  Turkestan,  21  avril 
1895. 

T.  cocuLEARiFORME  DG.  —  Sleppc  monlagneux,  allitude  800  mètres, 
environs  du  Dalaï-Nor.  Mongolie.  9  juin  1896. 

T.  PERFOLiATOJi  L.  —  N°  363.  Tascbkcnt.  Turkestan,  18  mars  1895. 

Iberidella  trinervia  Boiss.  —  N°  331.  Outch-Boidak.  Turkestan.  18  avril 
1895. 

Isatis  costata  G.  A.  Mey.  —  lN°  1753.  Monticule  granitique,  altitude 
700  mètres,  vallée  du  Kéroulen.  Mongolie.  11  juin  1896. 

I.  OBLONGATA  DG  ?  —  N"  1856  (échantillon  sans  fruits).  Steppe,  allitude 
800  mètres,  environs  du  Dalaï-Nor.  Mongolie,  lo  juin  1896. 

I.  TiNCTORiA  L.  ?  (échantillons  sans  fruits).  —  N°  263.  Montagne  près 
du  petit  Ak-Sou.  Turkestan.  i5  mai  1898.  —  N"  370.  Bords  de  l'Issik- 
Koul,  sables.  Turkestan.  9  mai  189.5. 

Tausciieria  gymxocarpa  Fisch.  —  N°  653.  kitchkiieni.  Mongolie.  1 7  juin 
1895. 

EccLiDiuM  sYRiACUM  B.  Br.  —  N"  302.  Plante  très  abondante  au  Vieux- 
Tokmak.  Turkestan.  U  mai  1898. 

E.  TATARicuM  Willd.  (E.  TENUissiMUM  B.  Fcdt. ,  Vella  tenuissima  Pall.). 
—  N"  159.  Akheur-Thibet.  Turkestan.  20  avril  1896.  —  N°  170.  Tcher- 
niaiewskaia.  Turkestan.  4  avril  1896.  —  N"  255  bis.  Pogornia.  Tur- 
kestan. 21  avril  1895. 

Crambe  coRDiFOLiA  Stcv.  (G.  Severzowh  Bcgel.).  —  N°  348.  Outch- 
Boidak.  Turkestan.  18  avril  1895.  —  Gonglomérat.s  calcaires,  Machat. 
Turkestan.  9  avril  1890. 

Gryptospora  falcata  Kar.  et  Kir.  —  N°  278.  Talus  et  vieilles  murailles 
en  terre,  Tchoutô-Koul.  Turkestan.  1"  mai  1898. 

Chorispora  exscapa  Bunge.  (G.  Bungeana  Fisch.  et  Mey.).  —  N"  334. 
Sentier  militaire ,  altitude  3, 100  mètres,  entre  Prjewalski  et  Viernoïe.  Tur- 
kestan. 9  2  mai  1890. 

G.  TENELLA  DG.  —  N°  217.  Bords  de  la  rivière  Ak-Sou.  Turkestan. 
9  avril  1898. 

Sterigma  purpurascens  Boiss.  —  N°  330.  Sables  des  bords  de  ITssik- 
Koul.  Turkestan.  9  mai  1898. 


—  505  — 


Capparidacées. 


Capparis  spinosa  L.  —  N"  8:21.  Steppes,  Kaialchok.  Turkestan.  19  juin 
i8g5.  —  1\°  865.  Djaikent.  Tuikeslan.  3o  juin  1895. 

Cistaeéesi. 

Helianthemum  sooxgaricum  Schrenk.  —  N°  685.  Koniankous,  montagnes. 
Turkestan.  90  juin  1896. 

Violacéc!4. 

Viola  acuminata  Ledeb.  —  N"  Ui09.  Rivière  Lokliy.  Manilcliourie. 
8  juillet  1896.  —  JN"  1864.  Kinghans,  altitude  900  mètres.  Mand- 
chourie.  38  juin  1896. 

V.  ALTAiCA  Pall.  var.  j3  purpurea  DC.  —  N°  377.  Prjewalski.  Turkestan. 
18  mai  1895. 

V.  ALTAICA  Pall.  var.  lutea  DC.  —  N"  378.  Prjewalski.  Turkestan. 
18  mai  1895. 

V.  AREMARiA  DC.  —  Pas  de  localité.  Mandchourie. 

V.  biflora  L.  var.  acutifolia  Kar.  et  Kir.  —  N"  374.  Montagnes  près 
Merké.  Turkestan.  23  avril  1895.  —  N"  376.  Montagnes  près  du  Petit- 
Ak-Sou.  Turkestan.  aS  avril  1895. 

V.  CANiNA  L.  —  N"'  379  et  514.  Prjewalski,  montagnes.  Turkestan. 
18  mai  1895. 

V.  dactyloides  R.  et  Sch.  —  Pas  de  localité.  Mandchourie.  1896. 

V.  Gmelimana  R.  et  Sch.  var.  iiispida  Ledeb.  —  Pas  de  localité.  Mand- 
chourie. 1896. 

Y,  macroceras  Bge.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mandchourie. 

V.  OCCULTA  Lehm.  —  N"  375.  Montagne  près  de  Merké.  Turkestan. 
93  avril  1895.  —  N"  382.  Bords  de  la  ri\ière  Ak-Sou.  Turkestan.  9  avril 
i8g5.  —  ]NJ»  520.  Taschkent.  Turkestan.  99  mars  1895. 

V.  ODORATA  L.  —  N"  380.  Montagne  près  de  Merké.  Turkestan. 
90  avril  1895. 

V.  STAGNiNA  Kit.  —  N°  381.  Pâturages  des  bords  de  ITssik-Koul.  Tur- 
kestan. i3  mai  1895. 

V.  UiMFLORA  L.  —  Pas  de  localité.  Mandchourie.  1896. 

V.  VARIEGATA  Fisch.  —  N"  1863.  Kinghans,  vallée  du  Djatan-Gol,  sur 
les  talus.  Mandchourie.  98  juin  189C. 

Muséum.  —  xix.  33 


—  506  — 

Polygalacées. 

PoLYGALA  coMOSA  Sclirenlc.  —  N°  222.  Pijewalski.  montagnes.  Tiir- 
keslan.  18  mai  1895.  —  N"  335.  Fleurs  roses.  Sentier  militaire,  altitude 
1,800  mètres,  Prjèwalski.  Turkestan.  99  mai  1895.  —  N"  336.  Bords  de 
la  rivière  Ak-Sou.  Turkestan.  9  avril  1890.  —  N°  A97.  Viernoïe.  Tui- 
keslan.  Juin  iSgS.  —  N°  1267.  Montagne,  altitude  1,900  mètres,  Altaï. 
Mongolie.  20  août  1895. 

P.  siBiRicA  L.  —  N"  171/1.  Vallée  du  Djatan-Gol.  Kingliaus.  Mand- 
cbourie.  3i  juillet  1896.  —  Un  échantillon  sans  localité  de  la  vallée  du 
Kéroulen.  Mongolie. 

P.  TEivniFOLiA  Willd.  —  N"  1556  bis.  Rochers  granitiques  entre  Mer- 
ghen  et  Aïgoun.  Mandchourie.  3i  juillet  1896. 

Caryophyllacées. 

DiANTHUS  CHiNENSis  L.  (D.  Skguuîri  Chaix. ).  —  N°  1153.  Montagne  cal- 
caire, altitude  1,600  mètres.  Turkestan.  17  juin  1896.  —  N"  1272. 
Koustaï.  Turkestan.  97  juillet  1895.  —  N"  l/i77.  Marécage,  environs  de 
Meighen.  Mandchourie.  27  juillet  189O.  —  ÎN"  1478.  Sables,  altitude 
3oo  mètres.  Tsitsikar.  Mandchourie.  lû  juillet  1896.  —  N"  1-479.  Vallée 
du  Khorgo,  sous-hois,  altitude  1,000  mèt)-es,  Kinghans.  Mandchourie. 
00  juin  1896. 

D.  cRiMTrs  Sm.  —  N°  762.  Variété  à  fleurs  blanches.  Tchinguildé, 
sables,  rochers.  MongoHe.  18  juin  1890. 

D.  RAMosissiMus  Pall.  —  A"  1152.  Montagnes  de  l'Altaï.  Mongolie. 
5  septembre  1896. 

D.  siiPERBUs  L.  —  N"  1151.  Fleurs  blanches.  Montagnes  de  la  Mon- 
golie. 01  juillet  1890.  —  iS''  1154.  Terrains  frais,  altitude  1,730  mètres. 
Mongolie.  17  juillet  1895. 

AcAXTiioi'iiyLLUH  puNGENS  Boiss.  —  N"  687.  Kitchkileni.  Mongolie? 
17  juin  1890.  —  N"  763.  Sables,  Tchinguildé.  Turkestan.  18  juin  1896. 

A.  piNGENS  Boiss.  var.  |3  glabrilsclla  liegal.  —  JN"  764.  Tchinguililé, 
sables.  Turkestan.  18  juin  1890. 

Gypsopiula  AOUTiFOLiA  Fisch.  var.  h  cHiNENsis  Regel.  —  N"  1589.  Ro- 
chers granili(|ues,  Merghen.  Mandchourie.  3i  juillet  189G. 

G.  ALTissiMA  L.  — N"  1306.  Altaï,  montagne  calcaire,  altitude  i,55o  mè- 
tres. Mongohe.  17  juillet  1890. 

G.  DESERTORUM  Fenzl.  —  N"  1310.  Altaï,  altitude  2,95o  mètres,  route 
de  Koixlo.  -Mongolie.  i4  septcndjrc  1895. 


~  507  — 

G.  Gmelim  Bgo.  —  A"  1:280.  Allai,  roches  aniphiboli(|ues.  Mongolie. 
00  août  1895. 

G.  PANicuLATA  L.  —  N°  662.  SaJjles,  Tcliinguildé.  Turkeslan.  18  juin 
1895. 

G.  PETR^A  Fenzi.  —  N"  1305.  Monlagnes  de  TAltaï.  Mongolie.  6  sep- 
tembre 1895. 

G.  TENUiFOLiA  M.  B.  var.  subcapitata.  —  N"  1300.  Montagnes,  altitude 
ri, 100  mètres,  entre  le  Turkeslan  et  la  Mongolie.  18  juillet  1895. 

Saponaria  Vaccaria  L.  —  N"  587.  Viernoïe.  TurkesUin.  —  N"  851. 
Djarkent,  steppe.  Turkeslan.  ^.q  juin  iSqS. 

Silène  altaic\  Pers.  —  N"  127^1  h'is.  Altaï,  schisles.  Mongolie.  9  août 
1895. 

S.  APRicA  Turcz.  —  N"  1/tlG  bk.  Sables  des  steppes,  altitude  700  mè- 
Ijcs,  environs  de  Kaïlar.  Mandchourie.  a 0  juin  1896. 

S.  FiRMA  S.  et  Z.  (S.  MELANDRviFORMis  Max. ).  —  N"  1680.  Mougolic. 
i"  août  1895. 

S.  iscuRViFOLiA  Kar.  et  Kir.  —  N"  750.  Terrain  ti-achilicpie ,  Tchoulak; 
montagnes  entre  le  Turkeslan  et  la  Mongolie,  atî  juin  1896. 

S.  iNFLATA  Sni.  —  N"  261.  Viernoïe.  Turkeslan.  1  "  juin  1895, 

S.  ivuTANS  L.  —  Vallée  de  Kéroulen.  Mongolie. 

S.  ODORATissiMA  Bge.  —  N°  784.  Tchinguildé ,  sables.  Turkeslan.  18  juin 
189.^.  —  N"  8/(0.  Koïbine.  Turkeslan.  -ih  juin  1895. 

S.  Otites  L.  var.  y  Wolgensis  Oltli.  —  N"  655.  Steppe,  Karatchok. 
Turkeslan.  19  juin  1895.  —  N"  676.  Koniankous,  montagnes  entre  le 
Turkeslan  et  la  Mongolie,  ao  juin  1890. 

S.  REPENS  Pair.  —  N"  l/ilO.  Sables  des  steppes,  altitude  700  mètres, 
près  de  Kaïlar.  Mandchomie.  ao  juin  1896.  —  "S"  Ui22.  Kinghans,  alti- 
tude 700  mètres.  Mandchourie.  3  juillet  189O.  —  N"  1681.  Sables,  ancien 
fond  flu  Dalaï-Noi'.  Mandchourie.  ih  juin  189G. 

S.  siBiRicA  Pers.  —  ^"  1274.  Steppe,  altitude  810  mètres,  Altaï.  Mon- 
golie. 97  août  1895. 

S.  TENuis  Willd.  —  y  1098.  Montagne,  Saïram-Nor.  Mongolie. 
93  juillet  1895. 

LvcHxis  FULGENS  Fiscli.  —  N"  1345.  Kamnika,  marécages.  Mandchourie. 
9  1  juillet  1896.  —  N"  1555.  Kinghans,  pâturages,  altitude  700  mètres. 
Mandchourie.  aO  juillet  1896. 

33. 


—  508  — 
L.  GiTHAGO  Lmk.  — N"  1683.  Korol.  Mandchourie.  96  juillet  i8ç)6. 

L.  siBiRicA  L.  —  N°  1682.  Sables  des  steppes,  environs  de  Kaïlar. 
Mandchourie.  19  juin  1896. 

HoLOSTEUM  UMBELLATUM  L.  —  N"  153.  Tasclikcnt.  Turkcstan.  Avril  1896. 

—  N"  516.  Viernoïe,  montagnes.  Turkestan.  3  juin  1895.  —  N"  517. 
Machat.  Turkestan.  9  avril  1895. 

Cerastium  arvense  L.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mandchourie. 

C.  DiCHOTOMUM  L.  —  N°  208.  Karakchi-Boulak.  Turkestan.  1 1  avril 
1895.  —  N"  liSh.  Machat,  conglomérats  calcaires.  Turkestan.  9  avril 
1895. 

G.  FALCATUM  BuDge.   —  N°  160.  Outch-Boulak.  Turkestan.  18  avril 

1895.  —  N"  218.  Sautasse,  montagnes.  Turkestan.  37  mai  1896. 

G.  LiTHOSPERMiFOLiuM  Fisch.  —  N"  1308.  Altaï,  altitude  9,780  mètres. 
MongoUe.  12  septembre  1895. 

G.  PERFOLiATCM  L.  —  N°  3^2.  Djeri,  steppes.  Turkestan.  5  avril  1896. 

G.  piLosuM  Ledeb.  —   N°  1307.  Kobdo.  Mongolie.  93  septembre  1896. 

G.  TRiGYNUM  Vill.  —  N°  1299.  Altaï,  altitude  9,780  mètres.  Mongolie. 
11  septembre  1896. 

Stellaria  brachypetala  Bunge.  —  N°  1303.  Mandchourie.  21  août 
1896. 

S.  CRASsiFOLiA  Ehrh.  —  N"  1801.  Kaïlar,  marécages.  Mandchourie. 
26  juin  1896. 

S.  DicHOTOMA  L.  —  N"  1309.  Kobdo,  steppe.  Mongolie.  27  septembre 

1896.  —  N"  1/i2^.  Kinghans,  altitude  700  mètres.  Mandchourie.  h  juillet 
189G.  —  N°  1677.  Rochers  schisteux  de  la  vallée  du  Kéroulen.  Mongolie 
orientale.  6  juin  1891^.  —  N°  1676.  Steppes,  altitude  800  mètres,  envi- 
rons du  Dalaï-Nor.  MongoUe  orientale.  10  juin  1896. 

S.  LONGiFOLiA  Frics.  —  N"  1830.  Kinghans.  Mandchourie.  28  juin  1896. 

—  N"  1896.  Bois,  altitude  900  mètres.  Mandchourie. 

S.  PETR/EA  Bunge,  var.  a  végéta  Ledeb.  —  N°  1805.  Vallée  du  Khorgo, 
sous-bois,  altitude  t,ooo  mètres.  Mandchourie.  3o  juin  1896.  —  N°  1806. 
Kinghans,  altitude  800  mètres.  Mandchourie.  9  juillet  1896. 

S.  PETR/EA  Bunge,  var.  /3  tenuifolia  Ledeb.  —  N°  1791.  Vallée  du 
Kéroulen,  schistes,  altitude  1,100  mètres.  Mongohe  orientale.  26  mai 
1896. 

S.  RADIANS  L.  —  N°  1346.  Bords  de  la  rivière  Nonni.  Mandchourie. 
16  juillet  1896. 


—  509  — 

Arenaria  biflora  Wahlenb.  —  N"  862.  Koïbiiie.  Turkestan.  2Û  juin 
1895.  —  N°  1301.  Altaï,  altitude  9,qoo  mètres.  Mongolie.  9  septembre 
1895. 

Arenaria  capillaris  Poiret  (Eremogoxe  capillaris  Poiret).  —  N°  1672. 
Steppe  de  la  vallée  de  Kaïlar.  Mandchourie.  96  juin  1896. 

A.  FORMosA  Fisch.  (Eremogone  formosa  DC).  —  N°  1290.  Altaï, 
altitude  9,780  mètres.  Mongolie.  29  septembre  1898.  — N°  1291.  Altaï, 
lac  Nor,  altitude  8,070  mètres.  Turkestan.  17  septembre  1896. 

A.  HOLOSTEOiDEs  Edgew.  (Lepyrodiclis  holosteoides  Fisch.  et  Mey.).  — 
N"' 211  et  218.  Viernoïe.  Turkestan.  3  juin  1896.  —  N"  343.  Taschkent. 
Turkestan.  96  mars  1896. 

A.  JUNCEA  DG.  (Eremogone  juncea  M.  B.).  —  N°  1673.  Kingbans,  alti- 
tude 700-800  mètres.  Mandchourie.  a  juillet  1896. 

A.  LATERIFLORA  L.  (MoEHRiNGiA  lateriflora  Fenzl.).  —  N°  1675.  Vallée 
du  Djatan-Gol,  sous-bois,  altitude  900  mètres.  Mandchourie. 

A.  PENTANDRA  Maxim,  — N"  1302.  Montagnes.  Mongolie.  18  août  1896. 

A.  sERPYLLiFOLiA  L.  —  N°  217  bis.  Issik-Koul.  Turkestan. 

A.  iJMBRosA  Bge.  (MoEHRENGiA  uMBRosA  Feuzl. ).  —  N"  220.  Montagnes 
près  Petit  Ak-Sou,  i'a  verstes  de  Prjewalski.  Turkestan.  i5  mai  1896. 

A.  ViLLARsii  M.  et  K.  —  N"  1296.  Saïram-Nor,  montagnes.  Mongolie. 
9  3  juillet  1895. 

Spergula  laricina  L.  (Alsine  laricina  Crantz,  Arenaria  pilifera  Fisch.). 
—  N"  167/4.  Vallée  du  Khorgo,  sous-bois,  altitude  1,000  mètres.  Man- 
dchourie. 3o  juin  1896. 

Spergularia  salina  Presl.  —  N°  692.  Kitchkileni.  Mongolie  (?)  17  juin 
1895. 


Contribution  À  la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie , 

PAR   M.    A.   GuiLLAUMIN. 


XIX.  Plantes  de  collecteurs  divers. 

La  présente  liste  comprend  des  plantes  de  divers  collecteurs  dont  la 
majorité  des  re'colles  a  été  mentionnée  dans  mon  Catalogue  des  Phanéro- 
games de  la  Nouvelle-Calédonie  et  dépendances.  Il  n'y  a  que  4  espèces 
nouvelles  pour  la  région. 


—  510    - 

Masnoliacécs. 

Drvmis  cr\ssifolia  Baill.  =  Belliolcm  crassifolium  v.  T.  —  Nouvelle- 
Calédonie  (Pancher  aSi). 

ZvGOGYiNDM  ViKiLi-ARDi  Baill.  —  Nouvelle-Galédonie  (Le  Rai  2910). 

Anonacées. 

PoLYALTHU  NiTiDissiuA  Bcuth.  —  Nouméa  (Balansa  3o53),  Ferme  mo- 
dèle (Balansa  4i9),  Bourail  (Balansa  1172). 

Xylopia  Pancheri  Baill.  —  Nouvelle-Galédonie  (Raoul,  Vieillard  928/i), 
Canala,  Uaraï  (Lccard). 

X.  V1EILLARD1  Baill.  —  Balade  (Vieillard  96). 

inénispermaeées. 

HvpsERPA  NEO-CALEDONI0A  Diels.  —  Kourou  perou  (Cribs  1  lyS). 

C'apparidacées. 

Gapparis  Dielsiana  Schltr.  var.  neo-caledonica  Schllr.  —  Nouméa  (Vieil- 
lard 108,  Balansa  Soi,  3/jo8). 

Gynandropsis  pentaphylla  DG.  —  Nouvelle-Galédonie  (Pancher  6/18). 

Pittosporacées. 

PiTTOSPGRiJM  Baudouini  Broug.  et  Gris.  —  Koé  (Balansa  285). 
P.  PANiciîLATUM  Brong.  et  Gris.  —  Bourail  (Pennel  366). 

Ilypérîcacées. 

Hypericum  GRAMiNEiM  Lab.  —  Pic  Malaoui  (Gribs  655). 

Giittiféracées. 

Calophyllum  caledonicum  Vieill.  ex  Planch.  et  Tr.  =  G.  montani  m  \ieill. 
ex  Planch.  et  Tr.  — Nouvelle-Galédonie  (Vieillard  70/1,  Raoul),  Saint- 
Louis  (de  Pompéry),  baie  de  Prony  (Balansa  584,  58/i\  584"),  baie  du 
Sud  (Raoul),  Koé  (Balansa  584'',  i335),  Wagap  (Vieillard  173). 

G.  Inophyllum  L.  =  G.  Tacamaiiaca  Willd.  —  Nouvelle-Galédonie  (Muel- 
1er),  Nouméa  (Balansa  177^),  Balade  (Lahaie). 

G.  NEUROPHYLLLM  Schltr.  —  Nouvclle-Galédonie  (Lecard  9,  Kay  6,  19), 
Table  Unio  (Lecard). 

TernstrceiiiiacéeN. 

MiCRosEMMA  sAi.iciFOLiA  Labill.  —  Wagap  (Vieillard  i5o,  2345),  Poume 
(Balansa  3 168). 


—  511  — 

Tiliaeée.s. 

*GoRcnoRrs  Tor.REsiANUs  Gaiul.  —  lie  des  Pins  (Panclier  698,  M"'°  Le 
Rat  11-2),  Lifou  entre  Zozap  et  Naïo  (Balansa  i8o3). 

La  ré[)artition  géogra|)hi(|iie  de  cette  plante  est  tout  à  fait  ëtrange  :  elle 
n'était  jusqu'alors  connue  (ju'à  l'ile  Rota  dans  les  Marîannes,  d'où  Gaudi- 
chaud  en  avait  ra])j)orlé  un  échantillon  unique. 

Oxalidaeécfii. 

OxALis  coRNicuLATA  L.  —  Nouvelle-Galédouic  (Deplanche  /igg,  5oo, 
Vieillard  269),  Nouméa  (Balansa  Sqô),  Nouméa,  île  Nou  (Mac  Gilli- 
vray  6),  Nouvelle-Calédonie  et  île  des  Pins  (Pancher  787),  île  des  Pins 
(Germain). 

Indigène,  suivant  Pancher:  introduit,  au  dire  de  Balansa. 

Viniavée». 

ZiRRiDiuM  GRACILE  Badl.  —  Saint- Viuceut  (Vieillard  998). 

BoRONELLA  Pancheri  Bail!.  — Nouvelle-Calédonie  (Deplanche  kc)h),  baie 
de  Prony  (Balansa  gS),  Païta  (Vieillard  27^). 

B.  verticillata  Baill.  —  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche  492),  mont 
Dore  (Vieillard  278),  mont  Koghi  (Pancher),  mont  Humboldt  (Balansa 
1770,  3538),  entre  Bourad  et  Canala  (Balansa  1061),  entre  Cauala  et 
Couaoua  (Balansa  2896). 

Myrtopsis  macrocarpa  Schltr.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher  976, 
Mueller  ki,  C3),  Koé  (Balansa  417°),  Prony  (Balansa  /ii6,  4i6",  4i6"), 
plaine  des  Lacs  (Jeanneney  10),  Yaté  (Vieillard  287),  Messioncoué  (Ba- 
lansa 28^9,  935o),  île  Ouen  (Balansa  ^17),  île  des  Pins  (Pancher,  Ger- 
main). 

M.  NOV/E-cALEDONi.E  Engl.  —  Mout  Nékou  (Balansa  1290),  embouchure 
de  la  rivière  d'Lîaraï  (Balansa  28/17),  Canala  (Vieillard  98/17,  Balansa 
28/17"),  Pf^"^e  (Balansa  88G7),  île  Art  (Balansa  8867"),  île  des  Pins 
(Pancher  726). 

Eriostemon  PALUDiJM  Schltr.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher  79,  190, 
728),  Koé  (Balansa  /i56,  1857"),  Saint-Louis  (Balansa  1887),  mont 
Dore  (Balansa  1792°),  Boulari  (Pancher),  embouchure  du  Dothio  (Balansa 
8535),  Canala  (Vieillard  68,  Thiébaut,  Balansa  1792). 

Pelea  Deplanchei  Baill.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher  276),  Yaté 
(Vieillard  275). 

EvoDiA  Baddouini  Baill.  —  Yahoué  (Brousmiche  6/18),  mont  Dore  (Pan- 
cher), Païta  (Vieillard  299),  Tupiti  (Deplanche  806),  mont  Humboldt 
(Balansa  1795),  Canala  (Balansa  1795°). 


—  512  — 

E.  DRUPACEA  Labill.  —  Nouvelle-Calédonie  (Panchei-  790,  Meillard  717, 
3/i53),  mont  Dho  (Lecard  108  C-83),  Balade  (Vieillard  3o3,  807). 

E.  poMADERRiDiFOLiA  Baill.  —  Mont  Ml  (Balansa  1289). 

Zanthoxvlim  Blackbirnia  Benth.  —  Nouvelle-Calédonie  (Deplanclie 
10),  Nouméa  (Balansa  1687),  Wagap  (Yieillai'd  997,  aiSi),  Balade 
(Vieillard  287),  Poume  (Deplanche  10,  997,  Balansa  3187). 

Geijera  lateriflora  Baill.  —  Nouméa  (Vieillard  2A68,  Balansa  879, 
38o,  3o59). 

AoRONYCHiA  L;EVis  Forst.  —  Nouvellc-Calédonie  (Deplanche  7,  Aguillon 
716),  Ferme  modèle  (Balansa  63 1),  Koé  (Brousmiche),  Nouméa  (Cer- 
main),  Canala  (Lecard  i9â-i36  A),  Pouébo,  Poume,  Buabundo  (^'ieil- 
lard  285),  Bournil  (Balansa  i3Bo,  i35o°),  île  Pam  (Balansa  3378), 
Lifou  (Tbiébaul). 

Bauerella  australiana  Borzi.  —  Nouvelle-Calédonie  (Panclier  607,  De- 
])lanche  691),  Nouméa  (\ieillard  200,  Balansa  875,  875*,  875"'),  Ferme 
modèle  (Balansa  876),  presqu'île  Ducos  (Brousmiche),  mont  Dore  (Vieil- 
lard 809),  Port  boisé  (Deplanche  5 10,  5i  1),  îlot  Maître  (Balansa  877), 
îlot  Siandië  (Balansa  i364). 

Halfordia  Kendack  Guillaum.  —  Nouvelle-Calédonie  (Petit  laa),  Mes- 
sioncoué  (Balansa  1710).  embouchure  du  Houaïlou  (Balansa  8871), 
Poume  (Balansa  8871"),  Gatope  (Vieillard  9878),  Gomonen  (Vieillard 
2702),  île  Casy  (Balansa  260 1),  île  Art  (Balansa  8871''). 

TiLYCOsMis  cocHiNcmNENSis  Pierre.  —  Saint-Louis  (Pancher)  [introduit]. 

M1CR0MELUM  MiNLTUM  Seem.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher  718,  Bau- 
douin, Germain,  Mueller  67,  Vieillard),  anse  \ata  (Brousmiche  678), 
Nouméa  (Balansa  io3/i,  i684"),  Thio  (Deplanche  5),  Tchiaor  dans  ia 
vallée  du  Diahot  (Balansa  8872),  Bourail  (Balansa  io34°),  île  Nou  (Mac 
Gillivray  10),  Lifou  (Balansa  iG84). 

Mcrraya  exotica  DC.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher  716,  Deplanche 
/189),  Balade  (Lahaie  i834),  Bourail  (Balansa  io85),  île  Nou  (de  Pom- 
péry). 

M.  cREMiLATA  OHv.  —  M.  KoKMGH  Guillaum.,  Ott.,  p.  118.  —  Nouvelle- 
Calédonie  (Deplanche  A87,  Petit  189),  Nouméa  (Balansa  56o,  768, 
1786,  3o55),  mont  Mou  (De|)lanche  11),  Balade  (Vieillard  811),  Nou- 
velle-Calédonie et  île  des  Pins  (Panclier  716),  Lifou  (Deplanche  10). 

8iniarukaeée!9. 

SoRiANA  MARiTiMA  L.  —  lie  des  Pins  (Germain). 

SouLAMEA  CARDioPTERA  Baill.  —  Partie  supérieure  du  bassin  du  Dothio 
(Balansa  855 /i). 


—  513  — 
S.  FRAxmiFOLiA  Broiig.  et  (ïris.  —  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche). 
S.  MuELLERi  Brong.  et  Gris.  —  Baie  de  Prony  (Balansa  556). 

S.  Paxcheri  Brong.  et  Gi-is.  —  Koé  (Balansa  io64),  Messioncoué  {^a- 
îansa  9199"),  Canala  (Balansa  9199  ,  9i  99°).  baie  Lebris  (Balansa  9199''), 
île  Ouen  (Balansa  558). 

S.  TOMENTOSA  Brong.  et  Gris.  —  Nouméa  (Balansa  559),  île  Nou  (Ba- 
lansa 559"),  Nouvelle-Calédonie  et  île  des  Pins  (Pancher). 

niéliaeées. 

DvsoxvLini  liijuGUM  Seeui.  —  Balade  (Laliaie  1/196). 

D.  GLOMERATJJM  ViciU.  cx  CDC.  —  Prony  (Brousmiclie.915). 

Pancher  et  Sebert  ont  commis  une  confusion  en  attribuant  {NoI.  bois, 
p.  07 0  les  n"'  9A9/1  de  ^  ieillard  et  99O  de  Pancliei-  in  Musée  des  colo- 
nies au  D.  riifescciis  :  c'est  en  réalité  du  D.  glomeratim;  quant  au  n"  81  de 
Pancher,  il  contient  à  la  fois  les  deuv  esjjèces. 

A  première  vue,  le  D.  rufcscens  a  des  poils  roussâtres,  un  peu  rudes  au 
toucher,  tandis  que  le  D.  glomemtum  a  des  poils  fauve  clair  et  tout  à  fait 
veloutés. 

D.  RUFESCENS  Vieil!,  ex  Panch.  et  Seb.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher 
i55,  Vieillard  9991). 

Aglaia  eleagnoides  Benth.  —  Ile  des  Pins  (Goujon). 

Meliadelpha  oceamca  Badlk.  —  Nouvelle-Calédonie  (de  Pompéry). 

Ilicacées. 

Ilex  Seberti  Panch.  et  Seb.  =  I.  nacROivutATUS  Panch.  ex  Heck.  —  Nou- 
velle-Calédonie (Pancher,  Deplanche  1 5,  Baudouin  99,  Lecard  1 45-1 17), 
Ferme  modèle  (Balansa  596),  la  Conception  (Balansa  8096),  Koé  (Ba- 
lansa 966),  mont  Mi  (Balansa  966"),  baie  de  Prony  (Balansa  Sgi",  595), 
haut  bassin  de  la  Tamoa  (Balansa  9788),  embouchure  du  Dothio  (Balansa 
36Zi5),  Canala  (Vieillard  19,  876,  9/190,  Balansa  9159),  Balade  (La- 
billardière.  Vieillard  860,  Balansa  336 1),  Wagap  (Vieillard),  Uaraï  (Pan- 
cher 66). 

Oncotheca  Balais*  Baill.  —  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche,  Sebert  et 
Fournier  97,  Petit  97),  mont  Koghi  (Balansa  507),  Koé  (Balansa  /io3), 
à  6  kilomètres  de  l'embouchure  de  la  rivière  de  Messioncoué  (Balansa 

1775). 

Célastracees. 

Pleurostylia  Wigutu  W.  et  Arn.  var.  neo-caledonica  Loes.  —  Nou- 
velle-Calédonie (Pancher  196,  991,  Lecard  \xh,  Baudouin  691,  Deplan- 


—  5U  — 

clic  m),  Canala  (Depianchc  8),  Balade  (Vieillard  oSy),  ilôt  aux  La|)ins 
(Pancher  69),  île  Nou  (Deplanche). 

(ÎELASTRus  PANicuLATA  Willd.  \i\v.  Balans.e  Loes.  —  Nouvelle-Calëdoiiie 
(Pancher  19 3,  919,  979,  Vieillard  9  483,  Deplanche  A5/i),  Nouméa 
(Deplanclie  99),  Balade  (Vieillard  9  36). 

Pterocelastrl's  marginatus  Baill.  —  Nouvelle-Calédonie  (Panclier  911), 
mont  Dore,  Canala,  Gatope  (Vieillard  9  93),  Daaoui  de  Ere  (Balansa 
1991),  Messioncoué  (Balansa  1791),  hn'io  de  Prony  (Balansa  4i8),  île 
Nou,  île  des  Pins  (Pancher).  île  des  Pins  (Germain). 

Menepetalum  cassinoides  Loes.  —  Mont  Koghi  (Pancher  991). 

M.  CATHOiDES  Loes.  —  Mont  Humboldt  (Balansa  3^90). 

El,eode\dron  arte\se  Montrouz.  —  Ile  Art  (Balansa  33 18), 

E.  curtipendulum  Endl.  —  Nouvelle-Galédonie  (Meillard  9^178),  Lifon 
(Deplanche  ho). 

Khaninacées. 

Godama  Le  Ratu  Schltr.  —  Nouvelle-Galédonie  (Deplanche  /iGi,  Bau- 
douin 695,  Pancher  kùi.  Vieillard),  Balade  (Vieillard  983),  bords  du 
Gasi-Gouril  près  de  Bourail  (Balansa  1981),  LiCou  (Thiébaut). 

Ventilago  neo-cai.edonica  Schltr.  =  V.  leiocarpa  Weberb.  non  Benth. 
—  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche,  Pancher  3o),  Nakéti  (Balansa  1669), 
Ouroué  (Balansa  36/i6),  Balade  (Vieillard  9/19). 

Berchemia  Fourmeri  Panch.  et  Seb.  ==  B.  crenulata  Panch.  mss.  — 
Nouvelle-Galédonie  (Vieillard  999,  Pancher  199,  73i),  Nouméa  (Bau- 
douin 11,  Balansa  959),  embouchure  du  Dothio  (Balansa  3^89),  baie 
Duperré  (Balansa  9161),  Touho,  Wagap  (Vieillard  399),  Balade  (Vieil- 
lard 319),  Lifou  (Deplanche  0,  ih,  73). 

(iOLUBRiNA  AsiATicA  Brong.  —  Nouvelle-Galédonie  (Deplanche  1,  /iôa), 
Nouméa  (Balansa  /i48,  9O8J,  Boulari  (Brousmiche),  Balade  (Vieillard 
321),  Bourail  (de  Pompéry),  Nouvelle-Galéilonie  et  île  des  Pins  (Pancher 
730),  île  des  Pins  (Germain  i5), 

Emmenospermcm  Pancherianum  Baill. —  Nouméa  (Vieillard  ii59,  Ba- 
lansa /ji5),  Gatope  (Vieillard  299/1),  Bourail  (Balansa  96/1). 

Alphitoma  xerocarpa  Baill.  —  Baie  du  Sud  (Pancher  608),  Mession- 
coué (Balansa  921 4'). 

Connaraeées. 

RoiiREA  Bala\s*ana  Baill.  —  Nouvelle-Galédonie  (Pancher  /j5,  /|66, 
Vieillard  25ii),  Taulé  (Deplanche  337),  Balade  (  Vieillard  Zioo). 


—  515  — 


Lésuiiiiueuse»*. 


Arthrocliaxtius  Deplanchei  Hoclir.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher), 
Taillé  (Vieillard  2553),  île  Art  (Balansa  333/i). 

A.  MACROBOTRYOsus  Hochi'.  —  Balade  (Vieillard  370,  371,  Ao3,  /io4 
pro  parte),  Canala  (Vieillard  A07). 

A.  MiCROBOTRvs  Hoclip.  —  !Vouvelle-(  lalédoiiie  (Kay  4 7), 

A.  OBovATUs  Hoclir.  —  Embouchure  du  Thio  (Balansa  3667),  Canala 
(Balansa  2A61). 

Le  n"  327  de  De[)lanclie,  cité  par  Hochreutiner  (Ann.  Cons.  et  Jnrd.  bol. 
Genève,  i3'  et  ik'  ann. ,  p.  46)  comme  type  de  son  A.  obovatus,  corres- 
pond à  son  A.  sericeus,  tiuidis  que  le  n°  328  de  De|)lancbe,  cité  (/.  c, 
p.  37)  comme  type  de  ÏA.  sericeus,  a]»parlient  à  IM.  obovatus.  Il  y  a  eu 
confusion  d'éti([ueltes  soit  dans  l'heibier  de  Paris  soit  dans  le  mémoire 
d'Hocbreutiner. 

A.  SANGUixEUs  Baill.  —  Nouvelle-Calédonie (^  Pancher,  Deplanche  552  bis), 
Balade  ( Vieillard  oOç),  fiolx  pro  parte),  île  des  Pins  (Pancher,  Deplanche 
552). 

Bâillon  dans  sa  description  [Adaiis.,  IX,  p.  297)  dit  :  fffoliolis.  .  .  basi 
sœpius  angustatis'i;  en  réalité,  comme  j'ai  pu  le  constater  sur  le  type,  les 
folioles  latérales  sont  toujours  arrondies  à  la  base  et  la  foliole  terminale  est 
obtuse  mais  non  atténuée  5  la  base:  en  outre,  les  rameaiLV  jeunes ,  les  pé- 
dicelles  et  le  calice  sont  garnis  de  poils  couchés  comme  chez  Y  A.  Deplan- 
chei.  La  face  inférieure  des  folioles  est  parsemée  de  poils  apprîmes,  dilHci- 
lement  visibles,  comme  chez  A.  microbotrijs. 

A.  SERICEUS  Hochr.  —  Poume  (Pancher  û6,  Balansa  3335). 

Desmadium  poLYCARPiiM  DC.  — Nouvelle-Calédonic  (Mucllcr  7),  Balade 
(Laliaie  i346). 

Uraria  lvgopoidks  DC.  —  Nouvelle-Calédonie  (Lecard,  Cermain), 
Saint-Vincent  (Vieillard  3G/i),  Wagap  (Vieillard  3G2),  au  Nord-Est  de  la 
Conception  (Balansa  299),  Nouméa  (Balansa  139G),  île  des  Pins  (Cer- 
main ). 

Abrus  precatorius  L.  —  Nouméa  [naturalisé]  (Balansa  292),  île  Ni 
(Deplanche  SSg). 

CiLiTORiA  TERNATEA  L.  —  Nouméa  (BaUiusa  3o4). 

*Canavalia  sericka  a.  Cray.  —  Ile  des  Pins  (Le  Bat  126),  Lifou  (Ba- 
lansa 2  464). 


—  51G  — 

PlJERARlA  ^EO-CALEDONICA  Hai'mS  =  PuCRÀRIANES  NEO-CALEDOiMCA  Hai'mS  ill 

Ixei-b.  —  Nouvelle-Calédonie  (Bauflouin  807,  Raoul),  Balade ,  Nouméa ,  etc. 
(Vieillard  877,  878),  vallée  du  Diahot  à  Tchiaor  (Balansa  333o),  Kourou 
(Cribs  i9o6),  Nouvelle-Calédonie  et  île  des  Pins  (Pancher  et  Vieillard, 

796)- 

C'est  la  plante  signalée  comme  Dioclea  par  Vieillard .  qui  croyait  qu'il  y 
avait  deux  espèces,  l'une  appelée  Baïte  et  Vale  dans  la  région  Nord,  l'autre 
Magniagna  dans  la  région  Sud.  Je  n'y  vois  qu'une  espèce  assez  polymorphe, 
à  feuilles  tantôt  sub-giabres,  tantôt  très  velues,  à  folioles  entières  ou  à 
foliole  terminale  nettement  hastée  et  latérales  profondément  trilobées. 
D'après  Pancher  la  fructification  est  très  rare. 

La  tige  est  grimpante;  les  fleurs,  d'un  beau  violet,  sont  très  ornemen- 
tales; les  tiges  donnent  un  bon  fourrage;  les  i-acines,  pouvant  atteindre 
80  centimètres  de  longueur  et  peser  jusqu'à  10  kilogrammes,  sont  comes- 
tibles et  ont  un  goût  de  réglisse;  l'écorce  fournit  un  textile  solide,  ('-'est 
sans  doute  la  plante  signalée  en  Nouvelle-Calédonie  comme  Pocliiji'lnzu.s 
tnlohiis  DC. 

SopHORA  TOMEXTosA  L.  —  Nouvelle-Calédouie  (Mueller  3i,  Baudouin), 
Nouméa  (Germain),  anse  Vatâ  (Balansa  3oo4),  Ilot  Maître  (  Balansa  3o8), 
île  des  Pins  (Pancher  811). 

C.ESALPINIA  BoxDUCELLA  Flem.  —  Nouméa  (Deplanche  557,  Germain 
ill). 

C.  NuGA  Ait.  —  Mont  Dore  (Pancher),  Wagap  (Thiébaut),  Balade 
(Vieillard  3g  1,  892),  Couan  près  de  Port-Bouquet  (Balansa  2^48),  Lifou 
(Balansa  2/1/18°). 

C.  s.EPiARiA  Roxb.  — Nouméa,  naturalisé  (Balansa  81 4). 

Serianthes  colycina  Benlh.  =  S.  myriadenia  Scem,  Panch.  et  Seb.  pro 
farte,  non  Planch.  ex  Benth.  — Nouvelle-Calédonie  (  Mueller  4,9,  Lecard  ) . 
Prony  (Balansa  822  ),  Port  boisé  (Thiébaut,  Deplanche  8/i/i),  mont  Mou 
(Balansa  2811),  Gatape,  Balade  (Vieillard  /iig),  île  des  Pins  (Germain), 
Lifou  (Balansa  2 4 5 8). 

JWyrtacées. 

Syzygium  artense  Montr.  mss.  ex  Guillaum.  et  Beauvis.  =  S.  nitidum 
Brong.  et  Gris  non  Benlh.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher  /iS,  /17), 
environs  de  Bourail  (Balansa  1  Soi"),  cours  supérieur  de  la  Tamoa  (Ba- 
lansa 2881),  Messioncoué  (Balansa  207/1°),  sommet  du  Nëkou  au-dessus 
de  Bourail( Balansa  i5oi),  île  Art  (Balansa  827/1). 

S.  PTER0CALYX  Broug.  et  Gris.  —  Pounie  (Balansa  8276),  embouchure 
du  Dothio  (Balansa  3899). 


—  517  — 

O  iiagrariacécs* 

*LuD\vi(;iA  l'AnviFLonv  Roxb.  —  Nouvelle-Calédonie  (  Pancher,  Ueplanche 
509),  Balr.de  (Vieillard  /i34,  435),  Noiivelle-dalédonie  et  lie  des  Pins 
'(Pancher  789). 

Ficoïdacccs 

MoLLUGO  NUDicAULis  Laiïi.  —  Nouvelle-Galédonie  (Deplanclie  4o6),  Ca- 
nala  (Pancher  386),  Canala,  Gatope  (Vieillard  120),  mont  Mi  (Balansa 
iSya),  Uaraï  (Pancher),  vallée  du  Thio  (Balansa  354 1) 

Sesuvium  portolacastrum  L.  —  Nouvelle-Gale'donie  (Védel),  Noume'a 
(Balansa  Soa). 

Tetragonia  expansa  Murr.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher). 

Onibellifères. 

Hydrocotyle  ÀSiATicA  L.  —  Nouméa  (Balansa  645). 

Composées. 

YiTTADiMA  AL'STRALis  A.  Rich.  —  Nouvelle-Calédonic  (Pancher  471), 
M'bée  (Vieillard  794),  Nouméa  (Balansa  11),  île  de  Toùi  (Deplanclie 
234),  Nouvelle-Calédonie  et  île  des  Pins  (Deplanclie  234). 

SiEGESBECKiA  oRiENTALis  L.  —  Nouvelle-Calédonic  (Pancher  464,  Védel, 
de  Pompéry),  Yahoué  (de  Pompéry),  Nouméa  (Balansa  8), Balade  (Vieil- 
lard 802),  Nouvelle-Calédonie  et  île  des  Pins  (Deplanche  222),  de  Lifou 
(Vieillard  802). 

CoTLLA  AUSTRALis  Hook.  f.  —  Ile  des  Pins  I  probablement  introduit] 
(Pancher  468,  Deplanche  226). 

Erechthites  quadridentata  DC.  —  Nouvelle-Calédonie  (Pancher  344, 
Tliiébaut),  Nouméa  (Balansa  12),  Canala  (Vieillard  81 4),  Nouvelle-Calé- 
donie et  ile  des  Pins  (Pancher  46o,  Deplanche  220). 

Anibrosiacées. 

Xanthil'M  spinosum  L.  —  Nouméa  [introduit]  (Pancher,  Deplanche 
235). 

Asclépiadacées. 

Sarcostemma  australe  B.  Br.  —  Nouvelle-Galédonie  (Pancher,  Deplanche 
3o4,  Vieillard  976,  Tliiébaut),  Nouméa  (Pancher,  Balansa  208). 

AscLEPiAs  curassavica  L.  —  Commun  dans  toute  l'île  (de  Pompéry). 

Marsdema  Billardieri  Dcsne.  —  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche  229, 
290,  Pancher  584,  3446',   Vieillard  3oo4,  Raoul),  Canala  (Pancher 


—  518  — 

29"^  ),  enlre  Canala   el  (^ouaoua  (lialansa  2^1  G),   Messioncoué  (lîalausa 
2/n6°j. 

(Test  par  eiretir  que  j'ai  rapporld  à  celte  espèce  un  écliantillou  sans  Heur 
ni  fruits  rapporté  par  M""  kieoer  n°  36.  Ce  doit  être  un  Alij.rhi. 

M.  ERicoiDEs  Scliltr.  —  Nouvelie-Calcdonie  (Panclier  2),  bords  du 
Ngoyé  à  la  base  du  mont  Humboldt  (Balansa  ^kk^). 

(àcntianaeées» 

Ervthivka  spiCATA  L.  —  Nouvelle-Çalëdonic  (Vieillard  5(|0  ,  Pancher, 
Deplanche  45^,  Germain),  Nouméa  (Balansa  028),  Nouvelle-Calédonie  et 
île  des  Pins  (^Panclier  ^qi),  île  des  Pins  ((ierniain),  Lifou  (Balansa  lySg). 

Boraginacc>e«i. 

CiORDiA  Mvxv  L.  —  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche  3 '40).  Balade.  Ca- 
nala  (Vieillard  1(122),  Nouméa  (  Germain),  île  Nou  (Brousmiche). 

Convolvulacées. 

Ipomoea  biloba  Forsk.  — Nouvelle-Calédonie  (Panclier.  Deplanche 3 27), 
Canala  (Balansa  1679),  Nouméa  (Balansa!  io5o!  55 1?). 

I.  BoNA  Nox  li.  =  Galonvction  speciosum  Clioisy.  — Bouiail,  Fouwary 
(Baoul),  La  Foa  (Lecard),  Nouméa  (Balan'a  ^hk),  île  des  Pins  (Pancher 
273),  Lifou  (Balansa  1G7/1). 

J.  GRANDiFLORA  Lam.  =  Calowction  GRANDiFLORL'M  Clioisy.  —  Nouméa 
(Balansa  545),  baie  Banaré  (Balansa  535^-1). 

Celle  espèce  était  déjà  signalée  en  Nouvelle-Calédonie  par  C.  B.  Clarke 
dans  la  Floiv  ofUnùsh  India. 

EvoLVLLUs  ALsivoiDEs  L.  —  Nouuiéa  (Balansa  5/19),  vallée  du  Diahot  à 
Tchiaor  (Balansa  3348).  à  l'Est  de  Pont-des-Français  (  Balansa  1C73), 
Galope  (Vieillard  3027),  île  des  Pins  (Germain),   Lifou  (Deplanche  63). 

GowoLvtLus  pARViFLORts  Vahl.  —  Baladc  (Labillardière),  Nouméa  (Ba- 
lansa 548).  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche  329,  Pancher  261.  271,  Ger- 
main, Baudoin,  2  44),  Nouvelle-Calédonie  et  île  des  Pins  (Pancher  536), 
Lifou  (Thiébaut). 

Salnnacécs. 

SoLANUM  MGRUM  L.  (introduit).  —  Nouvelle-Calédonie  (Deplanche  319, 
Germain,  Pancher,  Lecaid),  Balade  ( Vieillard  1028),  Nouméa  (Balansa 
523),  Bouloupaii  (Brousmidie),  Bourail  (de  Pompéry),  île  des  Pins 
(Pancher  60 5). 

Bîg;uoniacées. 

ÏECOMA  AU8TR0-cALEi)0Mc\  Bur.  —  Nouvellc-Culédonic  (\ieillard  538). 


—  519  — 

Euphorbiacées. 

Piivi.LANTiius  BoiJRGEOisii  Baill. —  Tcliabel,  dans  la  vallée  du  Dialiol  (Ba- 
lansa  Sa 44). 

P.  ciiAMECERAsus  Balll.  —  Poume  (Ueplanche  fi()()) ,  au-dessus  de  Bou- 
rail  ( Balansa  1 2 o4 ,  1217). 

P.  cuRYSANTims  Baill.  —  Mont  Arago  (Balansa  1860),  Poume  (Balansa 
SaiO^.  Canala  (Balansa  18G1),  mont  Mi  (Balansa  i-m()),  Wagap  (Vieil- 
lard 9073). 

P.  Deplanchei  Miïll.  Arg.  —  Nouméa  (Balansa  3445),  Ferme  modèle 
(Balansa  3249). 

P.  siMPLEX  Betz.,  var.  mvrioclaous  Miill.  Arg.  —  Nouvelle-Calédonie 
(Panclier,  Baudouin  727),  Nouméa  (Balansa  249,  249"),  Bourail  (Balansa 
I2i5),  Nouméa  (Balansa  i858),  versant  septentrional  du  mont  Dore  (Ba- 
lansa 1862),  île  Casy  (Balansa  1859). 

P.  ViEiLLARDi  Baill.  —  Ile  aux  Néptnlhes,  à  TKst  de  la  Nouvelle-Calé- 
donie (Balansa  1876"). 

Artocarpacées. 

Ficus  aphAx\oxeura  Warb.  —  Nouvelle-Calédonie  (Lecai-d  ii3),  île  des 
Pins  (Goujon). 

F.  PROTEUs  Bur.  —  Nouvelle-Calédonie  (Lecard  11 5). 

F.  RACEMiGERA  Bui'.  —  Nouvelle-Calédouie ,  région  Sud  (Baoul). 

F.  VERSicoLOR  Bur.  —  Uaraï  (Lecard  1 12). 

F.  ViEiLLARDiANA  Bur.  —  Uaraï  (Lecard). 


XX.  Plantes  recueillies  par  M.  Franc. 

M.  Franc,  Instituteur  à  Nouméa,  collègue  et  ami  de  Le  Bal,  s'est  inté- 
ressé comme  lui  à  la  llore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  Pendant  un  séjour  de 
neuf  ans,  aidé  par  son  père,  il  a  employé  tous  ses  jours  de  congé  à  recueil- 
lir des  matériaux  pour  l'étude  de  la  llore  néo-calédonienne,  herborisant 
depuis  l'extrême-sud  jusqu'au  mont  Panié,  le  point  culminant  de  l'île 
(i,65o  mètres),  et  visitant  l'ile  Mare  qui  n'avait  pas  encore  été  explorée  au 
point  de  vue  botanique. 

Directement  ou  par  l'entremise  de  M.  Bonati,  Pharmacien  h  Lure,  le 
Muséum  a  reçu  433  phanérogames  et  296  cryptogames  vasculaires,  presque 
tous  représentés  par  de  nombreuses  parts  ;  des  collections  plus  ou  moins 


—  520  — 

complètes  sont  conservées  aux  musées  botaniques  de  Berlin,  de  la  Cour  à 
Vienne,  aux  herbiers  Delessert,  de  l'Université  de  Zurich  et  de  la  Faculté 
de  médecine  de  Lyon  et  dans  les  collections  particulières  de  iMM.  Bonali, 
Gandoger  et  Pitard:  de  plus,  le  prince  Uoland  Bonaparte  possède  la  collec- 
tion complète  des  Fougères,  et  M.  Tliériot,  celle  des  Mousses. M  .  T.  0.  Wei- 
gel,  libraire  à  Leipsig  a,  en  outre,  acquis,  pour  la  vente,  plusieurs  cen- 
turies. 

Toutes  ces  collections  portent  une  numérotation  unique  et  continue,  mais, 
le  18  juin  1913,  le  Muséum  a  reçu  une  petite  collection  renfermant  des 
cryptogames  vasculaires  et  69  phanérogames  qui,  par  suite  d'une  erreur, 
foi'ment  une  série spécirile  porlaiit  une  numcwtdlion  distincte  :  presque  tous  les 
échantillons  ont  été  recueillis  dans  la  vallée  de  la  Dombéa  le  26  dé- 
cembre 1911. 

Dill<'iilaet>es. 

HiBBERTiA  LUCiDA  Schltr.  —  Arbrisseau,  mout  Dzumac  (58),  bords  de 
la  Dombéa,  i5o  mètres  (10,  i3). 

H.  SALiciFOLiA  Turcz.  —  Bords  de  la  Dombéa,  i5o  mètres  (11). 

Pittosporacées. 

PiTTOSPORUSi  Baiîdouini  BroHg  et  Gris.  —  Arbrisseau,  bords  de  la  Dom- 
béa, i5o  mètres  (19). 

P.  SUBEROSUM  Pancli.  ex  Brong.  et  Gris  =  P.  rhvtidocari'im  Brong.  et 
Gris  non  A.  Gray.  —  Arbrisseau,  buissons  du  littoral  aux  environs  de 
Nouméa  (33). 

Ternstropniiacécs. 

MiCRosEMMA  sALiciFOLiA  Labill.  forma.  —  Arbuste,  environs  de  Nouméa, 

25  mètres  (5^i). 

Sterculiaeées. 

Maxellia  lepidota  Baill.  —  Arbre,  bords  de  la  Dombéa,  100  mètres 

(32). 

Tiliacécs. 

SoLMSiA  cALaPHYLLA  Baill.  var.  chrysophvlla  Guillaum.  —  Arbuste, 
bords  de  la  Dombéa,  i5o  mètres  (27). 

Elsieocarpacées. 

El;ECarpus  Baudollm  Brong.  et  Gris.  —  Sans  localité  ni  numéro. 

DuBouzETiA  CAMPANULATA  Paucli.  cx  Brong.  et  Gris.  —  Bords  de  la  Dom- 
béa, i5o  mètres  ( la). 

iVlalpIgIliacées. 

AcRiDocARPiis  AusTRO-cALEDOMCus  Baill.  — Arbusto  de  h  mètres,  bords  de 
la  Dombéa,  i5o  mètres  (3^). 


—  521  — 

Siniarubacces. 

SouLAMEA  Pancheri  Biong.  et  Gris.  —  Arbuste  de  3  mètres,  bords  de  la 
Donibéa,  i5o  mètres (/17,  65). 

S.  TOMENTOSA  BroDg.  et  Gris.  —  Arbrisseau  dioïque ,  environs  de  Noume'a, 
a 5  mètres  (16). 

Ilicacées. 

Ilex  Seberti  Panch.  et  Seb,  —  Aibusle  de  4  mètres,  bords  de  la  Dom- 
béa,  i5o  mètres  (39). 

Célastracécs. 

Pterocelastrus  marginatus  BaiU.  —  Arbuste,  bords  de  la  Dombéa, 
i5o  mètres  (22). 

Rliaiiin  accès» 

Alphitonia  excelsa  Beiss.  —  Arbres,  l'Hermitage,  100  mètres  (56). 

A.  NE0-CALED0MCA  Guiliaum.  —  Arbre  de  5  mètres,  bords  de  ia  Dombéa, 
i5o  mètres  (46). 

Saxifragacces. 

Argophyllijm  laxum  Schltr.  —  Arbrisseau,  bords  de  la  Dombéa, 
100  mètres  (43). 

Geissois  pruinosa  Brong.  et  Gris.  —  Arbuste,  bords  de  la  Dombéa, 
100  mètres  (3i). 

Spir.eanthemum  ellh'ticum  Vieiil.  ex  Panipan.  —  Aibuste,  bords  de  la 
Dombéa ,  1 5o  mèti-es  (  5  ). 

Cunoma  purpurea  Brong.  et  Gris.  —  Arbuste,  bords  de  ia  Dombéa, 
i5o  mètres  (i5). 

IWyrtacées. 

M00REA  ARTENSis  Montr.  —  Bords  de  ia  Dombéa,  100  mètres  (45). 

Xanthostemon  rubrum  Niedenzu.  —  Arbuste  de  5-6  mètres ,  boids  de  la 
Dombéa,  200  mètres  (i4). 

Pleurocalyptus  Deplanchei  Brong.  et  Gris.  —  Mont  Dzumac ,  700  mètres 

(57)- 

Syzygium  artexse  Montr.  mss.  ex  Guiliaum.  et  Beauvisage  =  S.  nitidum 
Brong.  et  Gris,  non  Benlb.  —  Arbre  de  5  mètres,  bords  de  la  Dombéa, 
25o  mètres  (6). 

Muséum.  —  xix.  34 


—  522  — 

Cet  échanlillon  montre  la  déformation  des  fleurs ,  que  j'ai  déjà  signalée 
sur   des  échantillons  de  Le  Rat  et  de  Lecard ,  mais  ne  présente  pas  de 

galles. 

Riibiacées. 

IxoRA  YÀHOUENSis  Scliltr.  —  Arijuste  de  â-B  mètres,  forêt  de  Tonghoué, 
100  mètres  (3). 

MoRiNDA  Candollei Beauvis.  —  Liane, bords  delà  Dombéa,  i-2o  mètres 

Composées. 

*Carthami]s  lanatus  L.  —  Terrains  vagues,  environs  de  Nouméa  (aS). 

Goodéniacées. 

Sc.ïvoLA  Beckh  Zahbr.  var.  robusta  Krause.  —  Terrains  ferrugineux, 
bords  de  la  Dombéa,  i5o  mètres  (A8). 

Épacridaeécs. 

Leucopogon  albicans  Brong.  et  Gris.  —  Sous-arbrisseau,  rochers  des 
bords  de  la  Dombéa,  aoo  mètres  (  i8). 

Myrsînacées. 

M«sA  Novo-cALiDONicA  Mez.  —  Buisson ,  Hermitage,  loo  mètres  (GG). 

Sapotacées. 

PLA!VCHO^EU,ABAiLLONiiDub.  — Buissou ,  Hvcs  de  la  Dombéa ,  loo  mètres 

(Mi). 

P.  DiCTYONEURA  Pierre.  —  Arbuste,  terrains  rocailleux,  bords  de  la  Dom- 
béa ,  1 5  0  mètres  (  a  o  ). 

MiMusops  Pancheri  Baill.  —  Arbre  à  bois  rouge  très  dur,  Mare  (îles 
Loyalty)  ;  nom  indigène  :  Ahn'fraïl  (Sg). 

Oléacées. 

Noteloea  Badula  Vieill.   —  Arbrisseau  formant  buisson,  bords  de  la 
Dombéa ,  i  oo  mètres  (17). 

Apocynacécs. 

Ramwolfia  semperflorens  Schltr.  —  Terrains  arides,  bords  de  la  Dom- 
béa, i5o  mètres  (Ay). 


—  523  — 

Alyxia  DispH/ïKocARPA  V.  HeurcketMuU.  Arg.  — Sous-arbrisseau,  bords 
de  la  Donibéa,  loo  mètres  (ia). 

Parsoxsia   carnea    Panch.   ex  Baill.  —  Liane,  bords  de  la  Dombe'a, 
200  mètres  (26). 

Verbénacées* 

ViTEX  TRiFOLiA  L.  —  Arbuslc ,  environs  de  Nouméa  (ai). 

Protéacées. 

Grevillea  Deplanchei  Brong.  et  Gris.  —  Arbuste,  bords  de  la  Dombéa, 
100  mètres  (9). 

Stexocarpus  heterophyllus  Brong.  et  Gris.  —  Terrains  arides  ferrugi- 
neux, bords  de  la  Dombéa,  i5o  mètres  (5o). 

S.  TREMULOIDES  Brong.  et  Gris.  —  Arbre  de  5  à  6  mètres,  rabougri, 
bords  de  la  Dombéa,  1  20  mètres  (38). 

S.  UMBELLATUS  Scbltr.  —  Terrains  arides,  bords  de  la  Dombéa, 
i5o  mètres  (8). 

îjantalacées. 

ExocARPUs  PHYLLANTHoiDEsEudi.  —  Arbrisscau ,  mout  Mou ,  1,200  mètres 

(M- 

Euphorbiacées. 

BocQuiLLOMA  SEssiFLORA   Baill.  —  Arbrisseau,  environs  de  Nouméa, 

05*  (53),  9(52). 

Cleidiox  Vieillardi  Baill.  —  Arbuste,  bords  de  la  Dombéa,  100  mètres 

(36). 

Moracécs. 

Malaisia  tortuosa  Blanco,  var.  viridescens  Bureau.  —  Arbre  de  7-10 
mètres,  bords  de  la  Dombéa,  100  mètres  (Sy);  buissons  du  littoral,  Nou- 
méa, a 5  mètres  (62). 

Liliacées. 

Smilax  purpurata  Willd.  — Buissons,  Hermilage,  100  mètres  (i,  2). 

C0RDYLINE  TERMiNALis  Kuulh.  —  Laudes,  bords  de  la  Dombéa, 
100  mètres  (64). 

Conifères. 

PoDocARPus  N0V/E-cAi,ED0M.E  \ieill.  —  Arbpisseau ,  boi-ds  de  la  DondV'a, 
1 5o  mètres  (21):  buissons  (  (iy  ). 


—  524  — 

P.  ViEiLLARDi  Parlât,  forme  de  jeunesse   =  P.  tenuifolia  Parlât.  — 
Arbre  de  5  mètres,  bords  de  la  Dombéa,  loo  mètres  (35). 


Les  CoLLECTioys  botaniques  rapportées  par  le  D'  G.  Debeadi 
DE  l'Afrique  Occidentale  française, 

PAR  M.  François  Pellegrin, 
Préparateur  délégué  au  Muséum. 


MONOCHLAMYDE^. 

Kyctaginese. 

BoERHAAVIA   REPENS  L,  Var.  DIFFCSA  Hook.   f.  =  B.  diFFUSA  L.  N°  168, 

fflieux  découverts^,  ai  avril  1900;  Gotonou,  Dahomey. 

Amarantacese. 

PuPALiA  LAPPACEA  Juss.  —  N"  162  et  162  bis,  ff terrains  sablonneux». 
91  avril  1900  et  2  5  mars  1902;  Gotonou. 

Polygonacese. 

PoLYGONUM  LANiGERUM  R.  Br.  —  Saus  numéro ,   ffanciennes  cultures». 
12  juillet  1902;  Boulica,  Gabon. 

Laurinese. 

Gassytha  filiformis  L.  —  N"  183,  rrdans  les  buissons ^5.  19  juillet  1900; 
Libreville ,  Gabon. 

Euphorbiacese. 

Phyllanthus  discoidecs  Muell.  Arg.  —  N"  316,  ff  taillis  et  broussailles». 
27  avril  1902;  Gonakry,  Guinée  française. 

Alchornea  cordifolia  Muell.  Arg.  —  N°  165,  fr terrains  marécageux». 
6  juin  et  19  juillet  1900;  Libreville. 

A.   HiRTELLA  Beulh.  —  Sans  numéro,  ff  bords  de  la  lagune».  2  3  mars 
1900;  Mayomba,  Gabon. 


—  525  — 

Croton  lobatus  L.  —  N"  339,  cfterrains  sablonneux  découverts^. 
9  5  mars  1902;  Cotonou. 

Urticace«D. 

Ficus  Vogelii  Miq.  —  N"  138,  ff autour  de  la  villes.  6  juin  1900;  Co- 
nakry. 

F.  PsEUDo-VoGELii  A.  Ghcv.  —  N"  169,  rtautour  des  habitations^. 
18  juin  1900;  Libreville. 

Orcliidese. 

LissocHiLus  GiGANTEus  Welw.  —  N"  179  et  378,  crterrains  frais,  dans 
les  broussailles  et  anciennes  cultures^.  18  juillet  1900  et  la  juillet  1902; 
Boutica  et  Libreville. 

Zingiberaceie. 

GosTUS  AFER  Ker.  —  N°  262,  rr clairières  des  taillis n.  18  juillet  1900; 
Libreville. 

G.  LucANusiANUs  J.  Brauu  et  K.  Schum.  —  N"  202,  rrclairières  des 
taillis^.  23  et  27  mars  1900;  Libreville  et  Mayumba;  —  i5  juin  1902; 
Gonakry. 

Aframomum  granum  paradisi  (L.)  K.  Schum.  —  N"  177,  ffdans  les  buis- 
sons, terrains  découverlsi.  19  juin  1900;  Libreville.  —  N"  377,  rran- 
cienncs  cultures  abandonnées'i.  12  juillet  1902;  Boutica. 

Amaryllidese. 

Hkmanthus  multiflorus  Martyn.  —  N"  146  et  sans  numéro,  ffterrains 
découverts,  dans  les  broussailles  11.  6  juin  1900  et  mai  1902;  Gonakry. 

Taccacese. 

Tacca  pinnatifida  Forsk.  —  N°  145,  «lieux  découverts,  dans  les  brous- 
saillesfl.  6  juin  1900;  Gonakry. 

Liliacese. 

Asparagus  drepanophyllus  Welw.  —  N°  110,  rrdans  les  broussailles «. 
23  mars  1900;  Mayomba. 

Xyridaceae. 

Xyris  congensis  Biittner  (?).  —  N"  411,  «plaines  sablonneuses  couvertes 
d'herbes,  autour  du  poster.  2  juillet  1902;  cap  Lopez,  Gabon. 


—  526  — 


Commelin  acexe» 


CoMMELiNA  coNGESTA  C.  B.  Clarlce.  —  N°'  165  et  165  bis,  frendroits  frais 
et  découverts fl.  97  mars  et  91  avril  1900;  Libreville  et  Cotonou. 

Aneilema  BENiNiENSE  Kunlli.  —  N°  239,  ff endroits  raare^cagenx  dans  les 
lironssailles'i.  97  mars  1900;  Libreville.  —  et  sans  numéro,  a  au  milieu 
des  buissons,  lieux  habités'^.  17  juin  1909;  Couakry. 

Fla^ellariacese. 

Fi.AGELi-ARiA  GuiNEENSis  Schumach.  —  Saus  numéro,  ff  lieux  inondés  au 
bord  de  la  mer«.  19  juin  1900;  Libreville.  —  ffMarécages  autour  du 
poster.  2  juillet  1909;  cap  Lopez. 

Aroidese. 

CvRTospERjH  sENEGALENSE  Eugl.  —  N""  379  et  379  hts ,  ffdans  les  maré- 
cages et  clairières  des  taillis  sur  les  arbres^.  Feuilles  :  i"  juillet .  Libreville; 
Heurs  :  1 9  juillet ,  Boutica. 

Cyperacea*. 

Marisccs  umbellatcs  Vahl.  —  N"  334,  ff  clairières  au  milieu  des  brous- 
sails«.  16  avril  1902;  Cotonou. 

FiMBRisTYLis  ExiLis  Rœm.  et  Scb.  —  N°  331,  ffterrains  sablonneuxdé- 
couverts».  16  avril  1901»;  Colonou. 

Eleocharis  CAPiTATA  R.  Br.  —  N"  417,  ffterrains  sablonneux  liumides, 
autour  du  poster.  2  juillet  190a;  cap  Lopez. 

Scleria  VoGELu  G.  B.  Clarke.  —  N°  189,  frlieux  frais  et  ombiagés  dans 
les  taillis».  18  juin  1900;  Libreville. 

Graminese. 

Andropogon  Sorghum  Brot.  —  N"   142,  fflieux  découverts^.  97   mars 
1900;  Libreville. 

A.  (Heteropogon)  contortus  L.  —  N°  333,  ffterrains  sablonneux  dé- 
couvei'ts».  16  avril  1909;  Cotonou. 

A.  Gayanus  Kunlb.  —  N°  107.  ffterrains  découverlsn.  20  mars  1900; 
Mayomba. 

Trichol/env  fu.ifoi,h  Franch.  —  N"  407,  ff  sables  autour  du  posto'^. 
8  juillet  1 909  ;  cap  Lopez. 


—  527  ~ 

T.  SPHACELATA  Benlli.  — N"  157,  rrterrains  sablonneiK^.  26  juin  1900; 
Cotonou. 

Panicum  congoekse  Francli.  —  N°  101,  fflerraiiis  sablonneux  décou- 
Yerts'5.  â3  mai  1900;  Mayomlta. 

P.  MEGAPHYLLUM  Steud.  —  Sans  numéro,  rr anciennes  plantations  autour 
des  habitations  indigènes^.  10  juillet  1902;  territoire  du  Muni  :  Kogo. 

P.  MAXIMUM  Jacq.  —  N"  156,  ff bords  de  la  lagune^.  26  juin  1900; 
Cotonou. 

P.   REPENS  L.  —  N°  195,    ff  lieux    découverts,   bords  des  cheniinsn. 

17  juillet  1900;  Libreville. 

DiGiTARiA  sANGuiNALE  Scop.  —  N"  158,  ff  terrains  sablonneuxfl.  26  juin 
1900;  Cotonou. 

Cenchrus  CATiiARTicrs  DcUle.  —  N"  155  et  sans  numéro,  ffdans  les 
sablesfl.  17  mars  1900,  16  avril  1902;  Cotonou. 

Pennisetcm  TENUispictiLATUM  Steud  (?).  —  N"  100  et  100  bis,  ff  terrains 
déconverlsn.  28  mars  1900,  Mayomba;  27  mars  et  28  avril  1900,  Libre- 
ville. 

Aristida  Sieberiana  Trin.  —  N°  164,  ffsablesfl.  26  juin  1900;  Cotonou. 

Dactyloctenium  bgyptiacom  Willd.  —  Sans  numéro,  ft terrains  décou- 
verts»». 21  avril  1900:  Cotonou. 

SELAGINELIiACE^ . 

Selaginella  Kraussiana  a.  Br.  (?).  —  N°  137,  ff  clairières  autour  de  la 
ville»).  27  mars  1900,  —  et  sans  numéro,  ffterrains  humides  et  fossésn. 

18  juin  1900;  Libreville. 

FILIGES. 

Pteris  aquhjna  L.  —  N"  205,  ffclairières  de  taillisn.  i8  juillet  1900; 
Libreville. 

Pteris  marginata  Bory  (?).  —  N°  206,  ffdans  les  taillis)».  17  juillet 
1900;  Libreville. 

Nephrolepis  acuta  Presl.  —  N"  174,  ff  lieux  frais  et  ombragés,  sur  les 
troncs  des  arbres») .  19  juin  1900  ;  Libreville. 

AcHROSTicHUM  (Chrysodicm)  aurecm  L.  —  ffBord  de  la  livière  Congoué, 
terrains  inondés  à  marée  haute»).  10  juillet  1902  ;  territoire  du  Muni  : 
Kogo. 


—  528  — 


Collections  botaniques  rapportées  par  M.  Allvaud 

DE  SON   VOYAGE  AU   KÉnYA,    IQl  1-1^13. 

Liste  des  espèces,  dressée  par  le  R.  P.  Ch.  Sacleux, 
Correspondant  du  Muséum. 


Pol^pétales. 

(L'astérisque  indique  les  plantes  qui  n'étaient  pas  encore  entrées  jusqu'ici 
dans  les  collections  du  Muséum.) 

*288.  Anémone  Thomsonii  Oliver.  —  Mont  Kinangop,  pi-airies  alpines, 
vers  3,100  mètres,  février  1912.  Fleur  rose  et  blanche, 

245.  Thalictrcm  rhynchocarpum  Dill  et  Rich.  —  Mont  Kenya ,  forêts 
inférieures  du  versant  Ouest,  2, 4 00  mètres,  février  1912. 

118.  Ranl'ncdlus  pinnatus  Poir.  —  Mont  Kenya,  forêts  inférieures  du 
versant  Ouest ,  2, 4 00  mètres ,  janvier  1912. 

165.  Ranuncclus  oreophytus  Delile.  —  Mont  Kenya,  désert  alpin  sur 
le  versant  ouest,  /i,5oo  mètres.  Fleur  jaune;  plante  en  rosette,  au  ras 
du  sol. 

*18.  Delphinium  macrocentron  Oliver.  —  Molo,  sur  l'escarpement  du 
Maou,  dans  la  prairie  à  2,/i25  mètres,  décembre  191 1. 

160.  Arabis  alpina  L.  —  Mont  Kenya,  sous  roche  dans  le  désert 
alpin  du  versant  Ouest,  /i,3oo-i,5oo  mètres,  février  1912.  Fleur  blanche. 

179.  Araris  abrida  Stev.  —  Mont  Kenya,  abri  sous  roche  dans  les 
falaises  du  versant  Ouest,  8,700  mètres,  février  1912.  Fleur  blanche. 

183.  Cardamine  Johnstonu  Oliver.  —  Mont  Kenya,  prairies  alpines  du 
versant  Ouest,  8.700  mètres,  février  1912.  Fleur  mauve. 

266.  Viola  abyssinica  Steud.  —  Mont  Kinangop,  foi-êtsdu  versant  Est, 
2,800  mètres,  février  1912.  Fleur  violette. 

313.  Viola  abyssinica  Steud.,  iovma  Jhliis  cordalo-ovahs  Oliver.  =  var. 
Eminii  Engler,  ramnUs  decumhenlihus  sparse  pilosis ,  foliis  brevius  petiolatis , 
magis  rotundalis.  —  Kilima-INdjaro,  prairies  alpines,  à  9,700  mètres,  avril 
1912.  Fleur  lilas. 


—  529  — 

186.  Gerastium  octandrum  Hochst.  —  Mont  Kenya,  prairies  alpines  du 
versant  Ouest ,  8,700  mètres,  février  1912.  Fleur  blanche. —  N"  200, 
clairière  en  forêt  du  même  versant,  9,5oo  mètres,  février  1912. 

328.  Gerastium  vulgatum  L.  —  Kilima-Ndjaro ,  prairies  alpines,  à  9,800 
mètres ,  avril  1912.  Fleur  blanche. 

316.  Hypericum  Kiboense  Oliver.  —  Kilima-Ndjaro,  prairies  alpines, 
2,700-9,800  mètres,  avril  1912. 

225.  Hypericdm  lanceolatdm  Lam.  —  Mont  Kenya,  zone  intermédiaire 
entre  les  bambous  et  les  bruyères,  versant  Ouest,  3, 900-3,3oo  mètres, 
février  1912.  La  plante  caractérise  cette  zone  interminable.  Fleur  jaune 
d'or. 

229.  Sparmannia  ABYSSiNicA  Hochst.  —  Mont  Kenya,  forêts  inféi'ieures 
du  versant  ouest,  9,4oo  mètres,  févriei-  1912.  Fleur  lose. 

26.  Pavonia  Schimperiana  Hochst.  —  Molo,  sur  l'escarpement  du  Maou, 
à  la  lisière  de  la  forêt,  9,/400  mètres,  décembie  1911.  Fleur  d'un  rose 
violacé. 

*  302.  Diaspis  albida  Ndz.  —  Voï,  dans  la  brousse  épineuse,  600  mètres, 
mars  1912.  Aibrisseau  à  fleur  blanche.  Sur  les  fleurs  se  trouvaient  des 
Cétoines  du  genre  Rhabdotis. 

239.  Géranium  simense  Hochst.  —  Mont  Kenya,  forêts  inférieures  du 
veisant  Ouest,  2,4 00  mètres,  février  1912.  Fleur  lilas  clair. 

339.  Impatiens  Kilimandjari  Waib.  —  Kilima-Ndjaro,  piairies  alpines, 
2,800  mètres,  avril  1912.  Fleur  rouge. 

109.  Impatiens  Fisciieri  Warb.  —  Mont  Kenya,  forêts  inférieures  du 
versant  Ouest,  ■î,/ioo  mètres,  janvier  1 91 -î.  Fleur  pourpre. 

199,  Impatiens  (affinis  I.  paUide-rosea  Gilg.).  —  Mont  Kenya,  clairière 
en  forêt  sur  le  versant  Ouest,  9,5oo  mètres,  février  1912.  Fleur  carmin. 

110,  117.  Impatiens  Eminii  Warb.  —  Mont  Kenya,  versant  Ouest, 
9,/loo  mètres,  janvier  1912.  Fleur  mauve  (n°  110);  fleur  rouge  clair 
(nM17). 

9.  Deinbollia  bobbonica  Schefl".  var.  gUibrala  Hadek.  —  Sbimoni ,  au  Sud 
de  Mombasa,  forêt  côtière,  novembre  1911.  Arbuste  de  3  mètres;  fleur 
blanche. 

71,  77.  Rhus  villosa  Linn.  f.  var.  parvifolia.  —  Volcan  de  Longonot  sur 
le  Rift- Valley,  dans  le  cratère,  à  2,600  mètres,  décembie  1911.  Arbuste  à 
fleur  blanche. 


—  530  — 

*12.  Crotalvru  megistantha  Taub.  —  Nairobi,  1,660  mètics,  no- 
vembre 1911.  Fleur  jaune  paille. 

198.  Parochetus  coMMUNis  Hamilt.  —  Mont  Kenya,  clairière  eh  forêt, 
9,5oo  mètres,  février  1912.  Fleur  bleue. 

193.  Trifolium  Johnstonu  Oliver.  —  MonI  Kenya,  clairii'M'o  en  forêt 
sur  le  versant  Ouest,  '^,700  mètres,  février  191  9.  Fleur  violette. 

194.  Trifolium  kilimandjaricum  Taub.  —  Mont  Kenya,  clairière  en 
forêt  sur  le  versant  Ouest,  9,700  mètres,  février  t9i9.Fleur  lilas. 

1 ,  Indigofera  ronjensis  Kots  et  Peyr.  —  Gasi ,  au  Sud  de  Moubasa ,  plage 
maritime,  novembre  1911.  Plante  rampante;  fleur  rose. 

79.  Indigofera  parvula  Delile.  —  Col  du  Longonot  sur  le  Rift-Valley, 
dans  la  prairie,  à  a,t/io  mètres,  décembre  1911.  Fleur  rouge  sombre. 

78.  Tephrosia  dichroocarpa  Steud.  —  Col  du  Longonot  sur  le  Rift- 
Valley,  dans  la  prairie,  à  9,1  Ao  mètres,  décembie  1911.  Fleur  violette. 

13.  Sesbania  pachycarpa  DG.  —  Nairobi,  1,600  mètres,  novembre 
1911.  Fleur  jaune. 

315.  Smithia  recurvifolia  Taub.  —  Kilima-Ndjaro ,  prairies  alpines, 
9,700-3,800  mètres,  avril  1912. 

108.  Desmodium  scalpe  DG.  —  Mont  Kenya,  forêts  inférieures  du  ver- 
sant Ouest,  9,4 00  mètres,  janvier  1919.  Fleur  carmin. 

64.  Pterolobium  lacerans  R.  Br.  —  Naïvasha  sur  le  Rift-Valley.  dans 
un  ravin  à  1,960  mètres,  décembre  1911.  Arbuste  à  épines  crochues; 
légumes  rouges. 

17.  Gassia  didymobotrya  Fres.  —  Kisoumou,  sur  la  baie  de  Kavirondo 
(Victoria-Nyanza),  1,1 15  mètres,  décembre  1911.  Arbrisseau  dressé, 
fleur  jaune.  Nourrit  des  Gétoines  du  genre  Pachiioda. 

67.  Acacia  stenocarpa  Hochst.  —  Gol  du  Longonot  sur  le  Rift-Valley, 
dans  la  prairie,  à  9,1 5o  mètres,  décembre  1911.  Arbre  à  fleur  blanche. 
Les  galles  développées  à  la  base  des  épines  nourrissent  des  Cremntognsler. 


—  531  — 
Note  sur  quelques  ORcnwÉEs  i\TÉnEssANTEs  des  Serres  dp  Muséum, 

PAR  MM.  J.   COSTANTIN  ET  H.  PoiSSON. 

Nous  avons  signalé  cet  été,  dans  le  Bulletin  du  A/«se«m''',  des  floraisons 
rares  ou  peu  connues.  Depuis  cette  époque,  grâce  aux  envois  reçus,  nous 
possédons  quelques  plantes  remarquables ,  ce  sont  : 

r  BuJbophi/llMin  virescensL  J.  Smith,  espèce  de  Java,  de  la  Nouvelle- 
Guinée  et  d'Amboine.  Elle  a  été  introduite  dans  les  cultures  en  190^  et 
figurée  (t.  83-Î7)  dans  le  Botamcal  Magazine  en  1910.  C'est  un  Bulho- 
fhyllum  presque  géant  dont  les  hampes  florales  peuvent  porter  jusqu'à 
dix  fleurs  mesurant  de  i5  à  '20  centimètres,  de  couleur  jaune,  à  labelle 
rose  orangé.  Cette  belle  plante  a  été  donnée  le  97  juin  par  M.  Lionet  de 
Binuioy. 

o,"  Le  -30  août,  le  même  amateur  envoyait  le  Bitlhophylltim  hisetum 
Lindl,  qui  croît  dans  l'Himalaya  et  fut  découvert  par  Grifrith  dans  les 
monts  Khasia.  Quoique  décrite  par  Lindiey  en  i84'2  '*',  elle  n'est  pas  fré- 
quente dans  les  serres  et  n'existait  pas  au  Muséum. 

3°  Le  97  octobre,  le  même  cori-espondant  introduisait  dans  nos  serres 
plusieurs  plantes  asiatiques  :  une  jolie  variété  du  Bulhophyllum  Careijanum 
Sprengel,  la  variété  mseiwi ,  plante  de  l'Himalaya;  le  Ciirhopetalnni  mun- 
dulnm  Hort,  plante  à  fleurs  d'un  jaune  orangé  vif,  de  l'Asie  tropicale;  le 
Cœlogijne  fimbi-iata  Lindl,  de  l'Himalaya  et  de  la  Chine;  le  Sarcanthus 
appendiculatus  Hook  fils,  de  l'Inde. 

^i"  Enfin,  le  10  novembre,  M.  Lionet  a  envoyé  au  service  89  Orchidées 
des  plus  intéressantes.  Sans  entrer  dans  le  détail  de  ce  magnifique  envoi , 
qui  renferme  des  raretés,  nous  indiquons  qu'il  y  a  91  Bulbophyllum, 
16  Dendrobiuin,  5  Epidendrnui ,  8  Trias,  k  Liparis  et35  autres  Orchidées 
des  diverses  régions  du  globe. 

En  même  temps,  en  raison  des  floraisons  qui  se  sont  produites,  nous 
avons  pu  vérifier  et  identifier  un  certain  nombre  d'Orchidées  déjà  en 
culture  depuis  quelques  années,  ce  sont  : 

a.  Un  Angtwcum  envoyé  des  Comores  par  M.  liavanchy  en  1908  *^',  qui 
est  le  Baphidorhjnchm  stylosus  Finet,  variété  Fonrnieriœ ,  plus  connu  sous 

")  Bulletin  du  Muséum,  1918,  n°  5,  p.  998. 

W  LiNDLEï,  Ann.  Nai.  Hist.,  X,  iSila,  p.  186. 

(''  Reffistre  d'entrée  de  la  culture,  fol.  i3/i,  n°  i,  1908. 


—  532  — 

le  nom  (ïAugreecuin  Fournicriœ  Anflré  '^\  Le  genre  Raphidorhyiichus  a  été 
détaché  thi  genre  Angrœcum  par  Finet'^',  pai'ce  que  le  clinandre  est  con- 
cave, à  bords  membraneux  et  élevés ,  le  rostellum  allongé  en  avant  de  façons 
diverses  et  le  pollinaire  à  bandelette  unique  entière  et  à  glande  distincte; 
chez  les  Angrœcum  vrais  la  glande  est  indistincte.  Cette  espèce  existe  aussi 
à  Madagascar.  C'est  la  plante  malgache  qui  avait  été  décrite  dans  la  Bévue 
horticole  par  Ed.  André.  Or  il  résulte  des  desciiptions  de  Finet  et  de 
Texamen  de  notre  exemplaire  fleuri  que ,  si  Ton  doit  l'apporter  ce  dernier 
à  l'espèce  shjlosus ,  les  caractères  de  coloration  des  feuilles ,  de  l'éperon  des 
fleurs  en  font  également  un  type  identique  au  Fourmeriœ.  Nous  pen- 
sons donc  (jue  ce  terme  doit  s'appliijuer  non  pas  comme  synonyme  de 
Fi.  stijlosus,  mais  comme  une  variété  de  cette  espèce'^'. 

h.  Une  deuxième  floraison  est  celle  d'une  forme  du  Cyprlpedium  concolor 
Benth  ^''\  la  variété  tonkineusc  Hort  '■^\  Cette  jolie  plante  se  développe  sur 
les  montagnes  calcaires  des  environs  de  Késo,'^';  elle  fut  découverte  par 
le  R.  P.  Bon,  qui  l'expédia  à  M.  Lionet.  Elle  diffère  du  C.  concolor  par  un 
labelle  blanc  au  lieu  d'être  jaune,  et  j)ar  l'absence  de  stries  pourpres  sur  les 
pavillons  et  les  pétales  latéraux. 

c.  Un  Oncldlum  envoyé  par  M.  Lesueur  en  1910  et  qui  pi'ovenait  du 
collecteur  Binot,  auquel  on  doit  l'introduction  de  nombreuses  espèces  bré- 
siliennes, a  également  fleiu'i  le  8  novembre;  l'étude  que  nous  avons  pu  en 
faire  nous  a  permis  de  l'identifier  à  VOncIdiuin  ranifcrum  Lindl,  dont  il 
serait  une  variété  nouvelle,  la  variété  Binnti  nob.  Cette  forme  se  dislingue 
en  effet  de  l'esjjèce  type  par  un  labelle  plus  petit  et  non  échancré.  Cet 
Oncidium  fait  partie  de  la  section  des  Basilata  Lindl,  caractérisée  par  des 
sépales  latéraux  libres  juscju'à  la  l)ase ,  et  des  pétales  égaux  ou  subégaux 

C'   Revue  Horticole,  1896,  p.  256,  espèce  figurée  en  couleur. 

(^)  A.  Finet,  Classification  et  énumération  des  Orchidées  africaines  de  la  tribu 
des  Sarcanthées  (d'après  la  collection  du  Muséum)  in  Bull.  Soc.  Bot.  de  France, 
Mémoire  9,  1907  (la  planches). 

'''  H  ne  faut  pas  confondre  cette  espèce  avec  une  autre  qui  porte  un  nom 
presque  semblable  et  qui  est  un  Angrœcum  vrai ,  VA.  Fournierianum  Krànziin 
{G.  Ch.,  t.  XV,  189^1,  p.  808,  et  Rev.  Hort.,  189/î,  t.  682).  Celte  dernière 
est  dédiée  à  M.  Louis  Fournier,  l'amateur  d'Orchidées  bien  connu  de  Marseille; 
il  s'agit  de  deux  espèces  très  différentes. 

C')  L'espèce  type  fut  décrite,  en  1869,  l^^""  '^  ^^^-  Pari^h  dans  le  Moulniein , 
sur  les  rochers  calcaires  au  lieu  dit  Pya  Thonzoo  (les  trois  pagodes),  il  fut  intro- 
duit chez  Lœw  en  186/i  (voir  Cog  et  Goss,  Dict.  le.  des  Orch.,  Cyp.,  n°  18). 

'')  Voir  Lindenia,  t.  II,  p.  61,  t.  LXXVIl. 

''■'  Cette  espèce ,  qui  est  calcicole,  ainsi  que  quelques-unes  du  même  groupe 
{hellatulum,  Goderoijm),  ne  se  cultive  pas  comme  les  autres  Cypripèdes,  mais  avec 
un  compost  calcaire. 


—  533  — 

aux  sépaîes,  un  labelle  large  et  plus  développé  que  les  autres  pièces  du 
périanthe,  en  forme  de  violon,  et  un  clinandie  nu.  L'espèce  ramfevum  a 
été  récoltée  dans  l'état  de  Sâo  Paulo  et  dans  la  Siei-ra  des  Orgues.  Quoique 
ayant  de  petites  fleurs  jaunes,  elle  est  assez  jolie. 

d.  Enfin ,  nous  avons  pu  identifier  une  autre  Orchidée  envoyée  égale- 
ment du  Brésil  par  Binot  et  qui  était  éti(juetée  :  PleurothalUs  stcnopelula 
Lodd.  '". 

L'étude  de  cette  plante  nous  a  montré  qu'il  s'agissait  du  PleurothalUs 
(lensijlom  Gogn. ,  petite  espèce  qui,  à  notre  connaissance,  n'était  pas  encore 
introduite  dans  les  serres  et  est  intéressante  au  point  de  vue  botanifjue. 
Le  genre  PleurothalUs  est  très  largement  représenté  au  Brésil  et  dans  les 
hautes  montagnes  de  l'Amérique  du  Sud.  On  en  rencontre  en  Bolivie,  en 
Guyane  et  même  dans  l'Amérique  du  Nord ,  au  Mexique.  Ce  sont  en  géné- 
i-al  des  plantes  montagnardes,  vivant  entre  3,ooo  et  3,5oo  mètres  d'al- 
titude (^'. 

L'espèce  qui  nous  occupe  fait  partie  du  groupe  des  Anathallis  Gogn. , 
caractérisé  par  des  sépales  libres  et  plus  ou  moins  divergents,  le  plus 
souvent  membraneux ,  resserrés  et  acuminés.  Cette  section  contient ,  dans 
la  flore  brésilienne,  plusieurs  sous-groupes  :  les  Elongat,e  (3  espèces), 
les  Brachystachy^  (3  espèces),  les  Aggregat,e  (6  espèces  dont  le  P.  clensi- 
Jlora  (')),  les  Depauperate  ( -2  espèces), les  Micranth.e  (6  espèces), les  Race- 
Mos.E  (7  espèces),  les Cespitos.e  (5  espèces)  et  les  Prorepentes  (3  espèces). 
En  tout  8  sections  et  3 1  espèces. 


VinAGES     TRiaUROMES , 
par   m.   g.   liÉPINE. 


DEUXIÈME  NOTE. 

Comme  complément  à  notre  précédente  note  (Bulletin  du  Muséum,  n"  6, 
p.  339)  nous  donnerons  avec  celles  déjà  connues  quelques  nouvelles  for- 
mules destinées  à  feciliter  les  opérations. 

(1)  Le  PleurothalUs  stenopetala  Lodd  est  une  plante  toute  différente  de  ia  nôIre, 
ayant  une  infloresence  bien  développée.  Elle  appartient  au  même  groupe  que  le 
P.  (knsijiora ,  mah  à  une  sous-soclion  différente  celle  des  Elongat.e  (voir  Cogniaux  , 
in  Martius,  Flora  Brasiliimsis,  vol.  III,  pars  IV,  p.  552,  l.  XCI,  fig.  II). 

("^)  Le  genre  PleurothalUs  contient  environ  5oo  espèces,  dont  226  brésiliennes,. 

('')  Voir,  pour  la  description  de  cette  espèce,  CoGiMAux  in  Martius,  Flora  Brasi- 
liensis,  vol.  III,  pars  IV,  p.  559,  ^-  ^XH,  Hg-  I. 


53A  — 


ROUGE  AU  CUIVRE. 


Nous  plongeons  d'abord  l'épreuve  daus  une  eau  très  légèremeul  ammo- 
niacale. 

VinAGE. 

A.  B. 


Eau 

Citrate  de  potasse. 
Sulfate  de  cuivre  . 


100 
10  ' 


Eau 100  " 

Citrate  de  potasse i  o  ^^ 

Ferriryanuro i  ^' 


Pour  le  mélange  7  parties  de  A  el  6  parties  de  B. 

Ou  avivera  la  teinte  avec  la  solution  : 
Ea 


i.au. 


HyposuUilc  de  soude 
Citrate  de  potasse. .  . 


190 


S' 


Cyanure  roujjc, 
Eau 


VIRAGE    AU   JAUNE. 


se'- 
100" 


Nitrate  de  PI. 
Eau 


B. 


8  S' 
100" 


Mélanger,  parties  égales,  les  deux  solutions,  fdtrer  et. ajouter  quelques 
gouttes  d'acide  acétique. 

L'image  devient  jaune  et  pâlit.  Il  est  essentiel  de  laver  jusqu'à  blan- 
chiment com[)let  de  l'épreuve. 

Nous  virons  pendant  cinq  minutes  dans 


Eau 

Chromate  de  potasse 

Une  goutte  ou  deux  d'acide  acétique. 

laver  environ  une  demi-heure. 


100 


BAIN    ECLAinCISSEUn. 


Eau 

Acide  sulfuri(jue. 
Acide  citrique  .  . 


100  ' 


5r 


g' 


Pour  des  travaux  plus  grossiers  (imitation  de  peinture,  sur  porcelaine) 
(in  jM»urrait  pcut-êlrc  essayer  de  conslifuor  sur  plaque  opaline  un  d;imier 


—  535  — 

colore  (rouge  orange,  carmin,  jaune,  bleu)  et  avec  ces  mêmes  couleurs 
seivant  d'écran  superposable  faire  les  ombres  de  son  sujet.  Une  négative 
virée  au  plomb,  par  exemple,  viendrait  s'appliquer  sur  l'image  ainsi 
obtenue  pour  éclairer  et  modeler  la  couleur  dans  les  parties  brillantes. 


ObSEBVATIONS  et   EJPÉrIENCES  de    IQlS   SUR   LES   SoUBCIERS, 

PAR  M.  Armaind  Viré. 

(Laboratoire  de  Biologie  souterraine.) 

Dans  les  derniers  jours  de  mars  1 9 1 3 ,  je  fus  prié  d'organiser  et  de 
contrôler  des  expériences  de  découvertes  d'eaux  et  de  cavités  souterraines 
au  moyen  de  la  baguette  des  sourciers.  Complètement  incrédule,  j'abordai 
ces  expériences  avec  l'idée  bien  arrêtée  de  couper  court,  une  fois  pour 
toutes,  à  ce  genre  de  manifestations  et  de  convaincre  définitivement,  sur  le 
terrain,  les  sourciers  de  charlatanisme. 

Le  résultat  fut  tout  autre  que  celui  que  j'escomptais. 

J'ai  puJjlié  mes  observations  d'alors  dans  le  journal  La  Nature,  n"  3089, 
du  19  avril  1918.  Je  n'y  reviendrai  pas. 

Cependant,  tout  intéressants  et  tout  précis  que  fussent  les  faits  alors 
constatés,  ils  ne  pouvaient  suffire  à  établir  une  opinion  définitive  et  je 
désirai  dès  lors  me  renseigner  plus  complètement. 

J'espérais  rencontrer  dans  la  littérature  scientifique  des  documents 
capables  de  m'indiquer  le  degré  de  confiance  que  l'on  pouvait  donner  aux 
manifestations  de  la  baguette,  et  il  me  sembla  que  rien  de  positif  n'ap- 
paraissait, sauf  dans  rrles  Sourciers^,  d'Henri  Mager  (1918). 

L'opinion  publique  non  plus  ne  pouvait  ra'être  d'aucun  secours.  Si 
d'une  part  le  peuple  était  favorable  aux  sourciers ,  si  ceux-ci  étaient  très 
employés  dans  les  campagnes,  —  au  même  titre  d'ailleurs  que  les  sor- 
ciers! —  les  classes  éclairées,  les  corps  publics  et  scientifiques,  abrités 
derrière  de  hautes  autorités,  paraissaient  plutôt  réservés  et  même  hostiles 
en  la  matière.  Un  jom^nal  corporatif  ne  parlait-il  pas  de  traduire  simple- 
ment les  sourciers  en  correctionnelle  comme  bandits  et  charlatans  et  de  les 
condamner  à  des  peines  sévères  I 

A  défaut  de  guide  autorisé,  l'expérience  personnelle  me  parut  seule 
capable  de  résoudre  la  question ,  et  j'ai  vu ,  depuis ,  que  je  n'étais  pas  seul 
de  mon  avis,  témoin  les  expériences  de  lAIM.  les  D"  Marage,  Paul 
Lemoine,  etc.  {Sociélé  Phtlomalhique  et  Académie  des  Scieiieefi,  191  H.) 


—  536  — 

Pour  ma  part,  pressentant  l'amplitude  et  la  variété  du  sujet,  je  n'ai  pas 
voulu  disperser  mes  efforts  dans  toutes  les  directions,  aborder  à  la  fois 
l'étude  des  manifestations  du  phénomène  et  celle  de  ses  causes ,  et  passer 
de  l'expérimentation  de  laboratoire  à  l'observation  dans  la  nature.  Je  me 
suis  tracé  une  méthode  (]ui,  si  elle  n'est  pas  rapide,  est  du  moins  très 
claire  et  m'a  paru  logique. 

Les  deux  questions  que  je  me  suis  posées,  et  dont  je  ne  veux  point 
dévier  d'ici  un  certain  temps  encore ,  sont  celles-ci  : 

1°  Existe-l-il  des  personnes  capables  de  sentir  dans  les  profondeurs  du 
soll'influence  d'eaux,  de  métaux  ou  de  minéraux  invisibles  à  la  surface 
du  sol? 

a°  Ces  mêmes  personnes  peuvent-elles,  par  les  réactions  de  la  baguette, 
seules  ou  aidées  d'une  méthode  scientifique  fondée  sur  ces  réactions,  déter- 
miner la  nature ,  la  forme  et  la  profondeur  de  ces  substances  ? 

Ainsi  délimité,  au  moins  provisoirement,  le  problème  est  encore  assez 
vaste,  et  ce  n'est  qu'après  l'avoir  réalisé,  après  avoir  scientifiquement 
constaté  l'existence  et  la  matérialité  du  phénomène,  après  en  avoir  reconnu 
la  puissance  et  les  limites,  que  l'on  pourra  en  rechercher  les  causes,  ce 
qui  sera,  je  pense,  relativement  facile  par  l'étude  des  méthodes  de  pro- 
spection. 

La  première  question  a  été  facilement  résolue,  tout  au  moins  à  mon 
point  de  vue  particulier. 

J'ai  pu  constater  sur  moi-même  la  possibiUté  de  faire  tourner  la  baguette 
ou  plus  exactement  de  sentir  tourner  la  baguette  entre  mes  mains  et  d'ij  voir 
s'agiter  le  pendule. 

J'ai  opéré  d'abord  sur  des  points  indiqués  par  les  sourciers,  ou  sur  des 
eaux  et  cavités  connues  de  moi  (Château  Mirabeau,  canalisations  et  Cata- 
combes du  Muséum,  Puits  de  Padirac,  Grottes  de  Lacave,  etc.). 

Mais  une  objection  se  posa  bientôt  à  mon  esprit.  N'étais-je  pas  victime 
d'une  auto-suggestion  ?  Et  alors  l'expérience  perdait  toute  valeur. 

Je  me  transportai  donc  daus  des  régions  dont  j'ignorais  complètement  la 
disposition  souterraine. 

C'est  ainsi  entre  autres  que  je  me  promenai  seul  sur  la  route  de  Luzech 
à  Duravel  (Lot).  Entre  l'intérieur  de  la  ville  et  le  deuxième  kilomètre,  je 
sentis  trois  zones  de  réaction  bien  caractérisées,  que  je  marquai  d'une 
façon  très  apparente. 

Ceci  fait,  je  priai  quelques  habitants  de  m'accompagner,  et  aux  trois 
points,  juste  sur  l'axe  de  mes  zones  d'influence,  ils  m'indiquèrent  l'em- 
bouchure de  deux  sources  se  jetant  dans  le  Lot  au  niveau  des  eaux  de  cette 
rivière  et  complètement  invisibles  de  la  route,  puis  un  canal  de  dérivation 
ahmentant  dans  la  ville  une  turbine  industrielle ,  qui  se  jetait  dans  le  Lot 


—  537  — 

dans  les  mêmes  conditions.  Sur  la  colline  de  Tlmpernal,  dans  la  même 
commune,  je  sentis  une  large  zone  d'influence  aboutissant  à  une  falaise. 
Les  mêmes  personnes  me  firent  remarquer  que,  juste  dans  l'axe  de  ma 
zone  d'influence,  une  énorme  source  temporaire  sortait  à  ce  moment  de  la 
falaise  à  120  ou  i3o  mètres  sous  nos  pieds.  J'étais  alors,  quant  à  moi, 
suffisamment  édifié  sur  l'existence  d'une  réaction  indépendante  de  ma 
volonté,  décelée  par  la  baguette,  en  présence  des  eaux  souterraines,  et 
tout  prêt  à  examiner,  en  m'entourant  de  toutes  les  garanties  que  comporte 
une  expérimentation  scientifique,  les  agissements  des  sourciers. 

L'observation ,  pour  être  vraiment  utile,  devait  être  faite,  à  mon  avis, 
tout  au  moins  au  début ,  avec  de  bons  sourciers  ou  réputés  tels. 

Quelques-uns  m'ayant  paru  se  classer  hors  de  pair,  je  pus  m'entendre 
avec  trois  d'entre  eux,  MM.  Probst,  Pélaprat  et  l'abbé  Mermet,  qui  me 
promirent  de  se  mettre  à  ma  disposition  dans  le  courant  de  l'été'*'. 

C'est  avec  M.  Pélaprat  que  je  commençai.  C'est  de  ses  expériences,  ou 
plutôt  de  nos  expériences ,  isolées  ou  collectives ,  qu'il  va  être  d'abord  question. 

Ayant  en  eff'et  reconnu  sur  moi-même  la  propriété  de  hagueilisant ,  je 
pus  m'entraîner  et  arriver  ainsi  à  pouvoir  contrôler  les  sensations  éprou- 
vées par  les  sourciers  en  un  point  donné  et  même  sentir  de  moi-même, 
dans  le  sol,  des  eaux  ou  des  métaux,  dont  l'existence  a  pu  ensuite  être 
vérifiée. 

De  nos  expériences  nous  ferons  deux  catégories  :  1"  les  expériences 
terminées,  c'est-à-dire  dont  la  vérificalion  matérielle  a  été  faite,  et  2°  les 
expériences  en  cours,  dont  le  résultat  n'est  point  vérifié  mais  dont  l'ana- 
lyse a  été  remise  enlre  les  mains  de  la  Commission  de  l'Académie,  qui 
pourra  ainsi  vérifier  ultérieurement  elle-même  si  les  résultats  escomptés 
concordent  bien  avec  la  réalité  des  faits. 

EXPÉRIENCES    TERMINEES. 

1°  Source  du  Bourrut  et  Igue  Canlarel,  près  Luzech  (Lot).  —  J'avais 
remarqué,  non  loin  de  l'oppidum  de  l'impernal,  un  petit  gouff're,  à  l'alti- 

C'  Toute  expérimentation  comporte  une  partie  financière  qui,  en  la  circon- 
stance, était  loin  d'être  négligeable.  Nos  sourciers,  bien  qu'ils  aient  fait  preuve 
d'un  véritable  désintéressement,  sont  des  professionnels  qu'il  était  nécessaire 
d'indemniser,  d'héberger  et  transporter  cVun  point  à  l'autre.  Les  travaux  de  son- 
dage et  de  terrassement  nécessaires  à  la  vérification  de  leurs  indications  sont 
parfois  considérables.  Le  jMinistère  de  l'agriculture  et  la  Commission  des  sourciers 
de  l'Académie  ayant  décidé  de  rester  dans  i'expecîative,  j'aurais  été  réduit  à  mes 
seules  ressources,  si  la  Société  anonyme  du  Puits  de  Padirac,  sur  l'initiative  de 
son  président  M.  le  vicomte  Fernex,  n'avait  généreusement  décidé  de  partager 
avec  moi  ies  frais  d'expérimentation  de  cette  campagne  1918.  Je  tiens  à  lui 
adresser  ici  mes  très  sincères  remerciements. 

Muséum.  —  xix.  35 


—  538  — 

lude  965,  auprès  duquel  je  conduisis,  le  i3  juin  dernier,  M.  Pc^lapral, 
accompagné  de  MM.  Sounloire,  Conducteur  des  ponls  et  chaussées,  et 
Poujafle,  Pharmacien  à  Luzech.  Aucun  de  nous  ne  connaissait  le  terrain  aux 
environs.  C'est  un  causse  désert,  très  retiré,  et  où  ne  passent  que  les 
chasseurs. 

M.  Pélaprat,  après  étude,  nous  déclara  que  le  trou  avait  18  m.  5o  de 
profondeur,  qu'au  fond  venait  de  l'Est  un  ruisseau  qui  s'en  allait  vers 
l'Ouest  et  qu'aucune  des  Jn-anches  du  ruisseau  n'était  pénétrable ,  et  qu'en 
outre  il  existait  à  l'Est  une  ouverture  de  k  mètres  de  long  sur  0  m.  60 
environ  de  large. 

Je  comptais  descendre  ultérieurement  dans  ce  petit  gouffre  pour  vérifi- 
cation. Cette  peine  me  fut  épargnée  par  la  déclaration  que  me  fit  le  soir 
même  mon  vieux  compagnon  d'explorations,  le  chanoine  Albe,  qui,  mis 
au  courant  de  notre  expérience,  me  déclara  être  descendu  dans  ce  gouffre 
en  septembre  1897  ;  il  ajouta  que,  d'après  les  notes  prises  le  jour  même  de 
sa  descente,  il  élait  allé  à  17  mètres  de  profondeur,  sur  un  talus  d'éboulis 
épais  d'environ  1  m.  5o,  au  pied  duquel  il  avait  vu  de  l'eau  passant  de 
l'Est  à  l'Ouest  par  des  conduits  impénétrables  à  l'homme:  à  l'Est,  couloir 
de  k  mètres  de  long  sur  o  m.  60  à  0  m.  70  de  large. 

M.  Pélaprat,  après  avoir  indiqué  les  diverses  particularités  de  l'Igue, 
fut  prié  de  suivre  le  cours  d'eaii  vers  l'aval.  11  traça  ainsi  un  contour 
sinueux,  relevé  par  M.  Sourdoire.  A  187  mètres  de  l'Igue,  il  recontra  un 
puits  à  eau  isolé  sur  le  causse,  et  enfin,  à  584  mètres,  il  nous  conduisit  sur 
la  crête  de  la  falaise  du  Lot,  juste  à  l'aplomb  de  la  source  de  Caîx  ou  du 
Bourrut,  qui  sort  du  rocher  à  l'altitude  de  130  mètres  environ. 

2°  Grotte  de  Vintejouls ,  près  Cournoux ,  commune  de  Saint-Vincent- Rive - 
d'Olt  (Lot).  —  Étaient  présents  MM.  Arnaudet  père  et  fils  et  Gleyge,  de 
Cournoux;  Poujade,  Pharmacien  à  Luzech;  Louis  Bel,  guide  au  Puits  de 
Padirac. 

La  grotte  s'ouvre  par  un  orifice  étroit  sur  la  pente  d'un  causse  désert. 
Seuls  M.  Poujade  et  les  personnes  de  Cournoux  l'avaient  visitée  il  y  a 
quelques  années. 

M.  Pélaprat  nous  traça  d'abord  une  grande  salle,  puis  s'engagea  vers 
rOuest  où  il  signala  bientôt  une  bifurcation,  et  enfin  se  dirigea  vers  le 
INord,  malgré  les  objurgations  des  personnes  de  Cournoux  prétendant  qu'il 
n'existait  qu'une  galerie  et  qu  elle  allait  à  l'Ouest.  M.  Pélaprat  détermina 
deux  galeries,  l'une  de  55  mètres  vers  le  Nord,  l'autre  de  80  mètres  vers 
l'Ouest. 

Il  déclara  que  dans  la  galerie  nord,  à  3o  mètres  de  la  bifurcation, 
Tétat  de  l'air  changeait.  De  l'orifice  jusque-là,  l'air  était  libre;  à  partir  de 
ce  point,  il  était  confiné,  et  il  y  avait  par  conséquent  quelque  bouchon 
obstruant  tout  passage. 


—  539  — 

C'est  à  moins  de  lo  mètres  de  la  birurcation  qu'il  annonça  le  mémo 
phénomène  pour  la  galerie  ouest. 

Je  descendis  alors  dans  la  giolte  et  en  déterminai  le  plan  par  les  procédés 
ordinaires,  avec  MM.  Arnaudet  fils  et  Bel. 

Nous  trouvâmes  la  grande  salle  annoncée  à  l'entrée,  avec  les  mêmes 
formes  et  dimensions  qui  avaient  été  relevées  au  dehors  par  M.  Péiaprat. 
Des  éhoulis  en  occupaient  le  fond  et  un  amas  d'argile  en  obstruait  en  pailie 
l'angle  nord.  Nous  suivîmes  la  galerie.  La  bifurcation  se  fit  au  point 
indiqué  du  dehors. 

Après  8  à  9  mètres,  la  galerie  ouest  se  bouche  hermétiquement  par  des 
éboulis  et  de  l'argile. 

Donc,  concordance  absolue  anlra  les  indications  du  sourcier  et  la  réalité 
des  fails. 

3"  Petite  cavité  de  Labouisse  de  Cournoiix.  —  En  revenant  à  Cournoux, 
à  l'entrée  de  Labouisse ,  nous  senlimes ,  M.  Péiaprat  et  moi ,  sous  le  chemin , 
une  petite  cavité ,  à  8  mètres  de  profondeur. 

Une  personne,  M.  Soulignac  père,  qui  habite  là,  se  présente  alors  à 
nous  et  nous  déclare  que,  il  y  a  quelque  temps ,  il  creusa  un  puisard  à  côté 
de  sa  maison,  à  une  quinzaine  de  mèlres  du  chemin,  et  que  à 8  mètres  de 
profondeur,  il  rencontra  une  énorme  fissure  qu'il  ne  suivit  pas,  mais  qui 
se  dirigeait  précisément  vers  le  point  que  nous  occupions. 

U"  Source  d'Uzerche  (Corrèze).  —  Uzercbe  prétend ,  elle  aussi,  repré- 
senter l'emplacement  de  l'oppidum  d'Uxellodunum.  Les  Uzerchois  me 
prièrent  d'aller  examiner  la  question  chez  eux.  J'en  profitai  pour  suivre 
une  grosse  source  qui  sort  sous  les  anciens  remparts.  Je  la  remontai. 
Arrivé  dans  une  rue,  je  crus  sentir  une  attraction  en  dehors  de  la  source. 
Je  quittai  donc  son  lit,  et  je  traversai  successivement  cinq  galeries  rccli- 
lignes  perpendiculaires  à  ladite  rivière. 

M.  l'Abbé  Lejeune,  Directeur  des  fouilles  d'Uzerche,  me  déclara  alors 
qu'au  cours  des  recherches  effectuées  sous  la  ville ,  on  avait  rencontré  deux 
galeries  artificielles,  dont  les  axes  coïncidaient  mathématiquement  avec  les 
axes  de  deux  souterrains  que  j'indiquais.  Les  trois  autres ,  étant  inconnus, 
allaient  être  recherchés. 

Je  rentrai  alors  sur  la  som'ce  et  la  remontai  pendant  -2  ou  3  kilomèti  es 
jusqu'à  un  point  où  je  rencontrai,  dans  une  prairie,  une  grosse  source, 
qui,  après  avoir  vu  le  jour,  se  renfonce  immédiatement  sous  terre. 

5°  Autre  source  d'Uzerche.  —  Sur  une  des  collines  qui  dominent 
Uzercbe,  on  fit  la  trouvaille  d'un  puits  ancien.  Le  sourcier  Lagneau  qui 
opère  sans  instrument  et  par  simple  réaction  nerveuse,  y  fut  conduit 
récemment  et  jalonna  le  cours  d'un  ruisseau  qui  passe  au  fond  et  se  dirige 

35. 


—  uo  — 

en  ligne  dfoite  sur  ia  Vézère.  Je  trouvai  exactement  le  même  trajet  que 
Lagneau. 

6°  Puits  de  Padirac,  près  de  Bocamadour  (Lot).  —  Mais  les  expériences 
les  plus  caractéristiques  sont  celles  qui  furent  faites  au  Puits  de  Padirac  et 
aux  Grottes  de  Lacave,  dans  la  région  de  Rocamadour  (Lot). 

En  septembre  1918,  M.  l'abbé  Mermet  et  M.  Pélaprat  ont  été  chargés 
séparément  d'étudier  les  tenants  et  les  aboutissants  de  la  célèbre  rivière 
souterraine  du  Puits  de  Padirac. 

Une  première  expérience  a  eu  lieu  au-dessus  des  galeries  d'amont  de  la 
rivière.  Elle  fut  exécutée  par  M.  Pélaprat,  et  voici  comment  s'exprime  à  son 
sujet  M.  Martel,  qui  assislait  à  ces  premières  recherches: 

ffLa  société  anonyme  du  Puits  de  Padirac  a  fait  procéder,  les  i5  et 
16  septembre  191 3,  par  M.  Pélaprat,  sourcier  h  Mouflanquin  (Lot-et- 
Garonne),  à  des  expériences  de  baguette  divinatoire  sous  la  surveillance  de 
M.  Martel  et  de  M.  Viré,  administrateurs  de  la  Société. 

ffLe  problème  consistait  pour  l'opérateur  à  figurer  à  la  surface  du  sol  le 
tracé  de  la  galerie  (trois  fois  coudée)  de  ia  grande  arcade  et  du  ruisseau, 
qui  se  trouve  à  l'amont  du  grand  gouffre,  dans  la  direction  du  Sud-Sud- 
Est  et  dont  le  plan  souterrain  avait  été  i-efait,  le  10  décembre  1899,  avec 
une  exactitude  très  suflisanle  pour  contrôler  les  résultats  obtenus  par 
M.  Pélaprat. 

ffCe  dernier  ne  connaissait  absolument  rien  du  sous-sol  et  n'a  été  admis 
à  visiter  le  gouffre  et  la  rivière  souterraine  qu'après  l'achèvement  des  expé- 
lùences.  Voici  le  procès-veibal  de  ces  dernières  : 

ff  1°  Dans  la  journée  du  i5  septembre,  M.  Pélaprat  a  déterminé  exacte- 
ment le  tracé  de  la  rive  orientale  de  la  galerie  ainsi  que  sa  longueur.  Mais 
il  a  donné  comme  formant  la  rive  occidentale  un  tracé  trop  écarté  vers  le 
Nord  :  cette  erreur  s'explique  par  l'abondance  des  pluies  de  la  veille,  qui 
précipitaient  de  véritable  scascades  à  l'intéiùeur  du  gouffre,  hors  des  fissures 
ouvertes  à  divers  étages  de  ses  parois  ;  il  a  tout  de  suite  paru  probable  que 
ce  ti'acé  divergeant  (correspond  à  un  affluent  souterrain  temporaire,  dont 
le  cours  n'est  pas  connu.  En  effet,  en  suivant  ce  tracé  vers  l'Ouest,  à  la 
surface  du  sol,  M.  Pélaprat  a  continué  à  le  définir  dans  la  direction  d'une 
perte  de  ruisselet  qui  existe  au  village  d'Andrieu ,  à  plus  de  1  kilomètre 
de  distance.  Il  est  donc  permis  de  présumer  que  l'opérateur  a  été  innuoncé 
par  un  écoulement  souterrain  entre  cette  perte  et  le  gouffre. 

«2°  Le  16  septembre,  dans  la  matinée,  M.  Pélaprat  a  repris  son  opé- 
ration et  a  reconnu  cette  fois  le  véritable  tracé  de  la  rive  occidentale  de  la 
galerie  souterraine  avec  autant  d'exactitude  que  pour  la  rive  orientale;  il  a 
même  indiqué  des  encoches  formées  par  des  dents  de  rochers  sur  les  parois 


—  5/11   — 

de  la  galerie  :  ce  dernier  df^tail  est  remarquablement  conforme  aux  acci- 
dents intérieurs  connus. 

cfS"  Parvenu  alors  à  i3o  mètres  au  Sud-Sud-Est  du  gouffre,  au  bord 
d'un  cloup  ou  creux  naturel  renfermant  un  champ  de  maïs,  sur  le  côte 
oriental  de  la  route,  M.  Pélaprat  s'est  arrêté  subitement  en  disant  :  ff Voilà 
rrla  fin  de  la  cavité,  i  Or  il  se  trouvaitprécise'ment  au-dessus  du  point  le  plus 
reculé  de  la  galerie  du  ruisseau,  dans  une  petite  salle  argileuse,  close  de 
toutes  parts,  et  oîi  le  cours  d'eau  de  Padirac  sort  en  siphonnant  par-dessous 
une  voûte  mouillante  impénétrable. 

ail"  Ce  siphon  est  à  l'altitude  d'environ  905  mètres  et  le  sol  au-dessus^ 
à  environ  345  mètres,  soit  8o  mètres  de  différence  de  niveau.  La  profon- 
deur indiquée  par  M.  Pélaprat  était  de  82  mètres. 

ffô"  En  un  point  qui  recoupe  la  grande  arcade  conduisant  au  ruisseau, 
M.  Pélaprat  a  trouvé  que  la  voûte  était  à  A 6  mètres  sous  terre  et  le  sol  de 
la  galerie  à  72.  Ces  deux  chiffres  sont  exacts,  la  galerie  mesurant  environ 
26  mètres  de  hauteur. 

ffô"  D'autres  profondeurs  :  18  mètres,  ha  mètres,  56  mètres,  etc.  ont 
été  données  pour  la  branche  d'eau  de  l'Ouest  non  vérifiable  et  des  erreurs 
ont  été  commises  sur  le  sens  d'écoulement  des  eaux  ;  mais  il  n'y  a  pas  lieu 
de  les  retenir  parce  que,  les  deux  jours  d'expériences  ayant  fait  suite  à 
vingt-quatre  heures  de  grande  pluie,  tout  le  sous-sol  était  imprégné  d'eau; 
les  écoulements  nombreux  de  la  périphérie  intérieure  du  gouffre  prouvaient 
que  toutes  les  fissures  du  sol ,  diaclases  ou  joints  de  stratification  devaient 
être  gorgés  d'eau;  cette  eau  s'écoulait  dans  les  sens  les  plus  divers,  soit  en 
lames  minces  à  travers  les  joints,  soit  en  chute  directe  dans  les  diaclases: 
c'est  ainsi  que ,  dans  la  direction  d'Andrieu,  M.  Pélaprat  a  déclaré  ressentir 
une  brusque  chute  d'eau  de  ho  mètres. 

ffEn  résumé,  cette  expérience  est  absolument  probante  et  les  résultats 
fournis  par  M.  Pélaprat  sont  particulièrement  remarquables.  ^ 

Quelques  jours  après,  M.  l'abbé  Mermet  reprit  l'expérience  et  arriva 
exactement  au  même  tracé  et  aux  mêmes  profondeurs. 

Ayant  continué  à  suivre  en  amont  l'arrivée  de  l'eau,  les  deux  sourciers  se 
sont  trouvés  en  présence  de  deux  petits  ruisseaux  se  perdant  sous  terre,  les 
pertes  de  Mathieu  et  d'Andrieu,  qui  nous  ont  toujours  paru  devoir  être 
comptés  au  nombre  des  origines  de  la  rivière  souterraine  de  Padirac. 

Pour  la  partie  aval,  M.  JMermet  a  suivi  le  cours  souterrain  connu. 
M.  Pélaprat  a  apporté  à  ce  tracé  une  variante  qui  pourrait  correspondre  au 
cours  inconnu  du  ruisseau  qui  apporte  en  certaines  saisons  des  masses 
d'eau  énormes  aux  points  dits  le  Pas  du  Crocodile  et  le  Grand  Dôme. 


—  5A2  — 

Étant  donnée  la  complexité  des  diaclases  en  ce  point ,  il  nous  semble 
que  celte  partie  de  l'expérience  mériterait  une  élude  beaucoup  plus  appro- 
fondie que  celle  que  nous  avons  pu  y  consacrer  celte  année. 

Quelques  centaines  de  mètres  après  les  parties  explorées  de  la  rivière 
souterraine,  les  soui'ciers  se  sont  trouvés  en  présence  d'une  bifurcation. 

La  branche  de  l'Ouest  a  été  suivie  par  M.  Pélaprat,  celle  de  l'Est  par 
M.  Mermet.  La  brandie  Ouest,  après  un  cours  sinueux,  vint  aboutir,  à  une 
dizaine  de  kilomètres  de  la  bifurcation,  à  la  fontaine  de  Gintrac.  Celle  de 
l'Est,  après  une  douzaine  de  kilomètres,  se  termina  à  la  fontaine  de 
Granou,  après  s'être  bifurquée  huit  fois  au  voisinage  de  la  vallée  de  la 
Dordogne. 

Les  profondeurs  indiquées  en  divers  points,  comparées  en  chacun  de 
ces  points  à  l'altitude  du  lieu, donneraient  pour  l'assiette  du  lit  une  peute 
vraisemblable  et  normale,  coupée  par  places  de  petites  cascades. 

Celte  expérience  pourtant,  malgré  son  intérêt,  ne  pouvait  être  comptée 
que  comme  une  expéiience  préliminaire  ;  trop  d'inconnues  invérifiables 
existent  dans  le  trajet  souterrain  de  la  rivière  de  Padirac  pour  que  nous 
puissions  avoir  une  certitude  sur  la  concordance  du  tracé  des  sourciers  et 
du  cours  absolu  de  la  rivière. 

A  part  les  i5o  mètres  du  trajet  amont  de  la  rivière,  qui  purent  être 
vérifiés  et  concordèrent  avec  le  plan  dressé  par  M.  Martel ,  nous  n'avons 
guère  que  des  vraisemblances.  Mais  cela  suffisait  pour  celle  sorte  d'épreuve 
éliminatoire.  Somme  toute,  nos  sourciers  paraissaient  s'en  être  sortis  à  leur 
honneur  et  il  y  avait  lieu  de  poursuivre  l'expérimenlation  dans  des  condi- 
tions plus  contrôlables.  C'est  ce  que  nous  fîmes  à  Lacave. 

7°  Grottes  de  Lacave.  —  Là  les  données  du  problème  étaient  plus  rigou- 
reuses et  présentaient  moins  de  lacunes. 

Nous  possédions  un  plan  de  précision  au  millième,  dressé  il  y  a  quelques 
années  par  M.  l'ingénieur  Brunet  et  dont  nous  avions  conservé  jusqu'ici 
les  minutes  rigoureusement  secrètes. 

Un  plan  pourtant  des  grottes  de  Lacave  avait  été  publié  antérieurement 
à  l'achèvement  de  ce  plan  de  précision.  Au  moment  de  sa  publication ,  cer- 
taines galeries  n'étaient  pas  encore  découvertes  ;  les  proportions  des  galeries 
connues  n'avaient  pas  élé  relevées  avec  toute  la  rigueur  désirable.  Très 
suffisant  pour  l'usage  touristique,  auquel  il  était  destiné,  ce  plan  ne  pouvait 
en  la  circonstance  que  servir  de  piège  à  des  sourciei-s  fraudeuis.  Son  étude 
préalable  n'aurait  pu  que  leur  faire  exécuter  sur  le  sol  un  plan  de 
fantaisie. 

MM.  Pélaprat,  Mermet  et  Probst  furent  chargés  séparément  de  piqueter 
sur  le  sol  du  plateau  ou  causse  qui  renferme  les  grottes  tous  les  accidents 
qu'ils  pourraient  observer.  Un  plan  à  la  même  échelle  que  celui  de  M.  l'in- 
génieur Brunet  (1/1000°)  était  levé  après  chaque  expérience;   tous  les 


—  5/(3    - 

jalons  placés  par  les  sourciers  étaient  soigneusement  enlevés  après  relevé ,  et 
ce  n'est  cpi 'après  le  départ  du  dernier  d'entre  eux  que  les  plans  partiels 
furent  confrontés  et  superposés  au  plan  de  M.  Brunet.  lis  n'eurent  les  uns 
et  les  autres  connaissance  du  résultat  des  expériences  que  longtemps  après 
leur  départ  de  Lacave. 

Toutes  ces  précautions  nous  parurent  nécessaires  pour  assurer  la  rigueur 
de  l'expérience.  S'il  en  est  d'antres  que  nous  ayons  négligées,  nous  sei'ons 
toujours  reconnaissant  aux  personnes  qui  voudront  bien  nous  les  indiquer 
pour  l'avenir. 

Placé  sur  le  plateau,  hors  de  la  vue  de  toute  entrée  des  grottes,  M.  l'ab- 
bé Mermet  fut  prié  de  faire  jalonner  par  un  aide  tout  ce  qu'il  pourrait 
reconnaître  dans  le  sous-sol.  11  commença  par  repérer  un  tunnel  artificiel 
servant  d'accès  aux  grottes,  de  2  m.  5o  de  large  sur  2  mètres  de  haut, 
placé  entre  76  et  110  mètres  sous  ses  pieds.  11  le  suivit  sur  35o  mètres 
de  long,  en  indiqua  une  bifurcalion,  puis  suivit  les  parois  d'une  salle 
naturelle  (Salle  du  Lac) ,  à  100  mètres  de  profondeur,  trouva  une  galerie 
revenant  en  arrière  (Salle  de  la  Source),  puis  revint,  grâce  à  la  seconde 
paroi  de  cette  galerie,  continuer  son  premier  tracé. 

Relevé  soigneusement  au  millième,  comme  je  l'ai  dit,  son  jalonnement 
vint  se  superposer  exactement  et  inalhhnatiqucment  dans  toute  sa  longueur  et 
dans  ses  moindres  détails  au  j)lan  de  M.  l'ingénieur  Brunet. 

11  en  fut  de  même,  quelques  semaines  après,  de  M.  Probst,  qui  en  outre 
trouva,  comme  M.  Pélaprat,  luie  rivière  souterraine  encore  inconnue,  re- 
montée sur  1,200  mètres  de  longueur,  et  dont  les  ramifications  dernières 
vinrent  aboutir  à  quatre  points  de  résurgence  temporaire  des  eaux,  bien 
connues  et  bien  repérées  par  nous,  inconnues  des  expérimentateurs,  invi- 
sibles lors  de  leurs  expériences  et  qui  se  remirent  à  déborder  quelques 
jours  plus  tard,  après  les  pluies  du  mois  d'octobre. 

Ajoutons  que  ces  messieurs  ont  toujours  parfaitement  discerné  les 
galeries  sèches  des  galeries  parcourues  par  l'eau  et  qu'ils  ont  ici  donné 
correctement  le  sens  du  courant. 

Plusieurs  galeries  inconnues,  se  poursuivant  sur  5  kilomètres  de  lon- 
gueur, ont  été  révélées  en  outre  par  eux. 

Des  sondages  sont  actuellement  entrepris  pour  vérifier  en  détail  leurs 
indications. 

D'ores  et  déjà  l'on  peut  dire  que  les  expériences  des  grottes  de  Lacave 
sont  les  plus  précises  et  les  plus  caractéristiques  de  toutes  celles  que  nous 
avons  jusqu'ici  entreprises  :  1°  parce  qu'elles  ont  porté  sur  plusieurs  kilo- 
mètres de  galeries  souterraines  de  natures  diverses;  2°  parce  que,  pour  les 
parties  qui  nous  étaient  connues,  les  sourciers  nous  les  ont  indiquées  jus- 
que dans  leurs  plus  minutieux  détails,  sans  une  erreur,  sans  une  faute. 
Ajoutons  que  les  profondeurs  données  par  eux  ont  été  notées  et  vérifiées  au 
baromètie  par  une  lecture  faite  sur  le  plateau  et  une  autre  faite  au  point 


\ 


—  Uh  — 

correspondant  dans  les  grottes,  dans  la  verticale  des  points  extérieurs. 
Nous  les  avons  toujours  trouvées  exactes  à  deux  mètres  près,  limite  de  sen- 
sibilité de  noti'e  instrument. 

M.  M.  Prodel,  gardien- chef  des  grottes  de  Lacave,  qui  s'était  révélé 
bagueltisant  au  cours  des  expériences,  put  suivre  également  d'une  façon 
très  correcte  les  mêmes  galeries  souterraines. 

Squelettes.  —  M.  Pélaprat  se  déclarant  capable  de  trouver  non  seu- 
lement les  eaux  et  les  métaux,  mais  encore  les  squelettes  enfouis  sous 
terre,  a  été  mis  à  l'épreuve,  tant  par  nous-même  que  par  la  commission 
des  fouilles  du  Puy  d'Issolud. 

Au  Puy  d'Issolud,  commune  de  Vayrac  (Lot),  M.  Pélaprat  annonça  la 
présence  de  deux  sépultures  à  i  mètre  et  2  mètres  de  profondeur.  Des 
fouilles  faites  immédiatement  confirmèrent  les  dires  du  sourcier.  Une  troi- 
sième sépulture,  indiquée  à  2  mètres,  contenait  en  outre,  d'après 
M.  Pélaprat,  une  petite  masse  de  fer.  Les  fouilles  donnèrent  un  squelette 
muni  d'un  scrmmusa-x  ou  grand  couteau  de  fer  de  l'époque  franque. 

A  Limogne  (Lot),  il  indiqua  un  squelette  dont  la  partie  supérieure  du 
corps ,  enfoui  à  1  m.  5o ,  reposait  sous  le  mur  de  fondation  de  l'église,  posi- 
tion qui  fut  reconnue  exacte. 

A  Luzech  (Lot)  des  ossements  furent  annoncés  et  trouvés  à  1  m.  5o. 

Une  erreur  pourtant,  au  moins  partielle,  doit  être  relevée.  Au  Puy 
d'Issolud,  près  delà  fontaine  dePOulié,  M.  Pélaprat  indiqua  un  ossuaire,  à 
9  m.  ko  de  profondeur.  Les  fouilles  ne  donnèrent  qu'une  couche 
archéologique  avec  poteries;  cette  couche  contenait  toutefois  en  assez  forte 
proportion  des  débris  de  cuisine  composés  ^ossements  d'animaux. 

Expériences  sur  les  métaux.  —  Lors  des  fouilles  que  nous  exécutions  à 
l'oppidum  gaulois  de  l'inipernal,  h  Luzech  (Lot),  le  7  juin,  je  sentis  à  la 
baguette  une  réaction.  Après  examen,  je  dis  aux  personnes  présentes, 
MM.  Poujade,  pharmacien,  et  Foissac,  professeur  à  Luzech  :  rrJe  sens  une 
substance  en  ce  point.  Je  ne  sais  ce  que  c'est ,  mais  ce  n'est  point  de  l'eau , 
et  c'est  à  U  mètres  de  profondeur,  n 

Le  9  juin ,  M.  Pélaprat  étant  à  Luzech  fut  prié  d'explorer  les  environs 
du  même  point.  11  s'arrêta  tout  à  coup  et  déclara  :  ff  Je  regrette  de  n'avoir 
pas  apporté  mes  réactifs  car  je  ne  puis  déterminer  ce  que  je  sens.  Mais  ce 
n'est  pas  de  l'eau  et  c'est  à  k  mètres  de  profondeur,  r, 

Devant  celte  concordance,  je  fis  faire  des  tranchées  et  au  bout  de  peu 
de  jours  nous  trouvâmes,  sous  k  mètres  de  remblais,  une  couche  noire, 
peu  épaisse,  contenant  du  mâchefer,  des  pointes  de  flèches  en  fer,  des 
anneaux  en  bronze  et  de  la  poterie. 

Nous  avions  donc  senti  les  masses  de  métal  peu  importantes  et  les  avions 
iocaiisées. 


—  5/i5  — 

A  Lnzech  également,  M.  Pélapral  indiqua  de  menues  masses  de  fer  à 
diverses  profondeurs  variant  de  o  m.  65  à  a  mètres. 

Toujours  elles  furent  trouve'es  aux  points  et  à  la  profondeur  indiqués. 
Nous  en  fîmes  de  même  à  Baume-les-Messieurs  (Jura). 


EXPERIENCES   NON   ENCORE   VERIFIEES. 

1°  Source  de  l'Jmpernal.  —  Au  point -2  55  mèlres,  sur  un  isthme  étroit, 
qui  se  termine  à  l'Est  en  falaises  presque  à  pic  de  i5o  mètres  sur  le  Lot, 
et  de  l'autre  en  pentes  raides  à  45  degrés  environ,  point  où,  certes,  géologi- 
quement  je  ne  serais  point  allé  chercher  de  l'eau ,  M.  Pélaprat  indiqua  un 
fort  ruisseau  souterrain  à  une  profondeur  de  i  o  à  1 1  mètres.  J'en  sentis 
moi-même  l'existence  à  la  même  profondeur.  Il  serait  fort  intéressant  de 
faire  un  sondage  sur  ce  point. 

2°  Dans  les  trois  expériences  qui  vont  suivre,  nous  ahordons  un  point 
particulièrement  intéressant,  en  ce  sens  qu'il  semble  nous  faire  connaître 
la  cause  pour  laquelle  tant  de  sourciers  éprouvent  presque  toujours  des 
échecs. 

Beaucoup  de  puits,  creusés  sur  les  indications  de  sourciers,  nous  ont  été 
signalés  comme  n'ayant  pas  rencontré  l'eau.  Or  on  sait,  d'après  le  récent 
livre  de  M.  Henri  Mager,  que  l'eau ,  les  métaux  et  divers  minéraux  pro- 
duisent autour  d'eux  et  à  une  distance  égale  à  leur  profondeur  deux  zones 
de  réaction.  Nous  soupçonnions  que  les  échecs  pouvaient  être  dus  à  une 
insuffisance  dans  l'éducation  des  sourciers ,  qui  faisaient  creuser  au  point 
où  ils  commençaient  à  sentir  l'influence  du  corps ,  c'est-à-dire  sur  la  ligne 
même  d'influence  et  non  sur  le  corps;  d'où  échec  certain. 

Nous  avons  rencontré  dans  les  trois  cas  un  cours  d'eau  souterrain  dont 
nous  avons  déterminé  les  lignes  d'influence,  et  dans  les  trois  cas,  les  son- 
dages avaient  été  faits  exactement  sur  l'une  de  ces  lignes  pour  deux  d'entre 
eux  et  à  2  mètres  de  cette  ligne  pour  le  troisième. 

a.  Chez  M.  Edouard  Bouloramier,  maire  de  Parnac  (Lot),  l'eau  a  été 
annoncée  à  i/i-i5  mètres  de  profondeur.  Un  puits  doit  être  creusé  cet 
hiver.  On  pourra  donc  véiifier.  Un  puits  avait  été  creusé  jadis  sans  succès, 
à  l'intérieur  des  lignes  d'influence ,  mais  à  une  douzaine  de  mètres  de  l'axe 
de  la  source. 

b.  Chez  M.  Boulommier  l'aîné,  au  Mas  de  Penne,  commune  de  Parnac, 
nous  avons  trouvé  un  cours  d'eau  à  9  m.  5o  de  profondeur,  dirigé  à  peu 
près  Nord-Sud.  Un  puits  doit  être  foré.  Un  autre  fut  creusé  jadis  sans  succès, 
juste  sur  la  zone  d'influence. 


—  546  — 

c.  An  château  du  Lac,  commune  de  Prayssac  (Lot),  chez  M.  Pébeyre, 
je  trouve  un  lilet  d'eau  à  1 1  mètres  de  profondeur  devant  ies  bâtiments.  Là 
encore  un  puits  a  été  creusé  autrefois  sans  succès  sur  la  ligne  d'influence. 

3°  Fontaine  des  Chartreux.  —  A  Cahors  une  énorme  résurgence  sort 
du  pied  delà  falaise.  On  l'appelle  Fontaine  des  Chartreux,  et  ses  eaux, 
qui  coulent  à  un  niveau  inférieur  à  celui  de  la  ville,  sont  remontées 
par  des  pompes  dans  des  bassins  situés  à  3o  et  35  mètres  au-dessus  de  la 
Fontaine. 

M.  Pélaprat  et  moi  pûmes  remonter  le  cours  de  la  rivière  souterraine 
qui  alimente  la  Fontaine  des  Chartreux.  Elle  arrive  à  la  source  par  une 
série  de  cascades  qui  lui  donnent  bientôt  une  altitude  égale,  puis  supé- 
rieure à  celle  des  bassins.  Il  sera  facile  de  la  capter  par  un  tunnel  et  de 
l'amener  par  son  propre  poids  dans  les  bassins. 

Au  point  considéré  nous  lui  trouvons  une  largeur  de  3o  mètres  environ, 
et  M.  Pélaprat  déclare  qu'il  y  a  au-dessus  de  l'eau  une  cavité  d'environ 
1 5  mètres  de  haut. 

Au  château  de  Pinsac  (Lot),  M.  l'abbé  Mermet  a  indiqué  une  rivière 
souterraine  à  lo  mètres  de  profondeur,  sous  le  bâli  de  la  pompe  d'alimen- 
tation qui  puise  les  eaux  à  la  Dordogne.  Des  sondages  seront  faits  au  prin- 
temps prochain  par  le  pi'opriétaire ,  M.  Savart.  M.  Mermet  a  remonté  cette 
rivière  sur  6  kilomètres  environ  jusqu'à  une  vallée  sèche ,  à  la  tête  de  la- 
quelle se  perdent  les  eaux  d'une  forte  source. 

A  Martel  (Lot),  M.  Pélaprat  a  suivi  une  rivière  souterraine  naissant  près 
du  village  de  Murel  et  aboutissant  au  moulin  de  Cakray.  M.  Pélaprat 
annonce  qu'à  i  kilomètre  de  la  ville ,  la  rivièie  ne  se  trouve  qu'à  7  mètres 
de  profondeur.  Un  sondage  sera  fait  prochainement. 

A  Miers  (Lot),  M,  Mermet  a  effectué  une  prospection  d'eaux  minérales. 
Nous  regrettons  de  n'en  pouvoir  donner  les  résultats,  vu  ies  intérêts  maté- 
riels qu'elle  soulève. 

Expériences  sur  métaux.  — •  La  muraille  gauloise  de  l'oppidum  de  Tlm- 
pernal  à  Luzech  contient,  au  croisement  ancien  des  poutres,  de  grosses 
fiches  de  fer.  Nous  en  connaissons  une  vingtaine  de  mètres ,  et  nous  avons 
tenté  de  suivre  la  partie  inconnue  et  cachée  sous  terre  grâce  à  la  présence 
des  clous  <'*. 

Nous  avons  ainsi  déterminé  une  double  ligne,  l'une  suivie  par  M.  Péla- 
prat, l'autre  par  moi,  qui  nous  aurait  donné  la  direction  de  ladite  muraille. 
Ce  serait  à  vérifier.  Ajoutons  toutefois  que  le  tracé  ainsi  obtenu  recoupe 
une  excavation  qui,  au  dire  d'un  ouvrier  qui  fut  employé  aux  fouilles  faites 

(')  Voir  A.  Viré,  65"  Rajiporl  de  la  Commission  des  EnceiiUes  préliistoi-iqucs  et 
anhis  toriques.  [Bull.  Soc.  préhistorique  française,  t.  X,  igiS.) 


—  5^7  - 

par  Castaguë  vers  1872,  serait  le  point  où  cet  archéologue  a  rencontré  la 
muraille  et  en  a  tiré  la  coupe  qu'il  en  donne. 

Expérience  sur  charbon.  —  Ici  nous  abordons  une  expérience  capitale 
à  double  titre.  Entre  Assier  et  Lacapelle-Marivai  (Lot),  M.  Probst  a  pro- 
specté un  bassin  houiller  dont  il  a  donqé  les  contours.  Il  a  déterminé  en 
cinq  points  différents  le  nombre,  l'épaisseur,  la  profondeur  et  la  nature 
(charbon  demi-gras)  des  diverses  couches  selon  le  tableau  ci-dessous  : 


DESIGNATION. 


Terrain  stérile 

Charbon 

Terrain  stérile 

Charbon 

Terrain  stérile 
Charbon 


mètres. 

106  00 

0  60 

i3  00 

3  !io 

43  Ixo 

3  00 


B. 


mètres. 

82  r.o 

o  70 

19  00 

1  80 

39  5o 

3  00 


mi'Ues. 

72  5o 

0  65 

i3  70 

3  00 

33  70 

h  5o 


mètres. 

67  00 

0  60 
6  5o 

1  5o 
20  5o 

2  5o 


E. 


mètres. 

68  00 

0  70 

29  20 

2  00 
32  -80 

3  00 


Les  géologues  qui  ont  étudié  la  région  dénoncent  comme  très  probable 
la  présence  du  terrain  houiller  en  ce  point  à  une  faible  profondeur,  mais 
ne  peuvent  dire  sans  un  sondage  s'il  y  a  ou  non  du  charbon  dans  ces 
couches.  Deux  sondages  ont  été  exécutés  récemment  au  voisinage  de  ce 
bassin,  mais  sans  rencontrer  ni  le  terrain  houiller,  ni,  par  conséquent,  la 
houille.  Or  ces  deux  sondages,  dont  M.  Probst  ignorait  tout  d'abord  l'exis- 
tence, ont  été  effectués  à  quelques  centaines  de  mètres  en  dehors  des 
limites  orientales  du  bassin  délimité  par  lui. 

Les  méthodes  ordinaires  employées  pour  rechercher  la  profondeur,  qui 
donnent  des  résultats  précis  avec  les  cours  d'eau  souterrains  ou  les  petites 
masses  minérales ,  sont  ici  inapplicables ,  étant  donné  qu'il  s'agit  de  vastes 
nappes  étendues  dans  tous  les  sens.  Les  bons  sourciers  ont  cherché  h 
tourner  la  difficulté  et  quelques-uns  y  ont  réussi. 

De  plus,  les  argiles  introduisent  dans  l'évaluation  de  la  profondeur  des 
causes  très  importantes  d'erreur. 

Or  nous  devons  traverser  sur  les  trois  premiers  points  toute  l'épaisseur 
du  Lias,  épaisseur  d'ailleurs  très  faible. 

La  méthode  très  curieuse  inventée  par  M.  Probst  éliminera-t-elle  cette 
cause  d'erreur?  C'est  ce  que  nous  verrons  bientôt,  car  des  sondages  sont 
décidés  pour  le  mois  de  février  prochain  sur  les  cinq  points  examinés. 

J'avoue  attendre  avec  impatience  le  résultat  de  ce  sondage  qui  apportera 
peut-être  un  peu  de  clarté  dans  cette  question  si  troublante. 


—  hàS  — 

Tels  sont  les  faits  constatés.  Certains  d'entre  eux,  par  leur  précision 
absolue  et  les  conditions  rigoureuses  du  contrôle ,  ne  peuvent  laisser  aucun 
doute  sur  l'excellence  du  procédé  de  la  baguette  entre  certaines  mains. 

Est-ce  à  dire  pourtant  que  les  bons  sourciers  soient  infaillibles  ?  Ce  serait 
beaucoup  leur  demander,  et  l'expérience  le  prouve.  Nous  avons  pu  relever 
chez  M.  Pélaprat  une  grosse  erreur  et  deux  plus  petites,  plus  apparentes 
d'ailleurs  que  réelles.  Au  Puy  d'Issolud,  il  annonça  la  piésence  de  fondations 
gauloises,  alors  que  les  fouilles  ne  firent  trouver  que  le  roc  solide.  Au 
même  lieu,  il  donna,  comme  nous  l'avons  vu,  pour  ossuaire  humain,  un 
amas  d'os  d'animaux,  ce  qui  n'est,  somme  toute,  qu'une  erreur  de  détail. 
Enfin,  à  Cahors,  il  indiqua  la  présence  d'une  galerie  souterraine  libre,  et 
les  fouilles  ne  donnèrent  qu'une  fosse  remplie  d'argile  et  de  tombeaux 
anciens. 

M.  Mermet  aurait  aussi ,  m'écrit-on,  commis  récemment  une  erreur  sur 
la  présence' de  l'eau  au  voisinage  de  Lourdes. 

Mais  quel  est  le  savant,  le  médecin  ou  l'ingénieur  qui  n'ont  jamais 
commis  d'erreurs  ?  Est-ce  une  raison  pour  que  la  société  se  prive  des  émi- 
nents  services  de  ceux-ci  ? 

J'ai  eu  la  curiosité  d'examiner  les  attestations  données  à  nos  sourciers 
par  les  personnes  qui  les  ont  employés.  J'éliminai  tout  ce  qui  émanait  de 
personnes  insuffisamment  qualifiées  ou  trop  Imaginatives,  pour  ne  retenir 
que  les  constatations  biutales  donnant  l'énoncé  de  l'expérience,  les  chiffres 
prévus  et  les  chiffres  vérifiés.  En  joignant  à  ces  résultats  mes  propres  expé- 
riences, j'ai  trouvé  une  moyenne  de  90  à  gS  p.  100  de  réussites. 

C'est  là  une  proporlion  rassurante  et  qui,  à  mon  avis,  pourra  être  encore 
augmentée,  lorsque  les  sourciers  voudront  bien  aller  moins  vite  en  besogne 
et  lorsque,  par  des  salaires  appropriés,  on  les  mettra  à  même  de  ne  tra- 
vailler que  peu  d'heures  par  jour,  la  fatigue  étant  chez  eux  une  des  grandes 
causes  d'erreur. 

Si  pourtant  nos  sourciers  ont  donné  une  telle  somme  de  réussites,  s'il 
en  est  en  diverses  régions  de  France  dont  la  réputation  est  bien  établie,  il 
ne  faudrait  pas  en  conclure  qu'il  en  soit  de  même  pour  tous  les  sujets. 

Nous  avons  eu  l'occasion  d'en  rencontrer  quelques-uns,  qui  cependant 
se  donnaient  comme  très  entraînés,  et  qui,  placés  sur  des  eaux  et  des  cavités 
souterraines  connues,  dans  les  conditions  les  plus  favorables,  ne  nous  ont 
donné  aucun  résultat  sérieux.  D'autres  ne  semblent  avoir  pour  eux  qu'une 
imperturbable  fantaisie  et  le  désir  d'exploiter  la  créduhté  publique. 

Il  serait  donc  à  souhaiter  qu'avant  d'employer  pratiquement  un  individu 
se  donnant  comme  sourcier,  l'on  commençât  par  se  renseigner  auprès  des 
personnes  qui  l'ont  déjà  utilisé.  On  éviterait  ainsi  bien  des  mécomptes. 


SOMMAIRE. 

Pages. 
Actes  administratifs.  —  Nominations  de  M.  L.  Gain  comme  Préparateur 
de  la  Chaire  d'Anatomie  comparée,  de  M.  Luc  Berland  comme  Pré- 
parateur de  ia  Chaire  d'Entomologie,  de  M.  Behagnon  comme 
Sous-chef  des  Serres,  de  M.  Thévenin,  Assistant  de  la  Chaire  de 
Paléontologie  comme  Maître  de  Conférences  de  Géologie  et  de 
Paléontologie  à  la  Faculté  des  Sciences  de  l'Université  de  Paris.  — 
Démission  de  M.  Botcazo,  Préparateur  délégué  de  la  Chaire  de  Pa- 
thologie comparée,  de  M.  Despax,  Préparateur  de  la  Chaire  d'Her- 
pétologie.  —  Nominations  comme  Boursiers  de  MM.  Delphy,  Doll- 
fus,  Lenoir,  de  M'"  Dehorne,  de  MM.  Ohré,  Petetin  et  Oliivier; 
comme  Stagiaires  de  MM.  Cardot  et  Mirande.  —  Décès  de  M.  G.  Chaf- 
fanjon ,  Explorateur  et  Voyageur  naturaliste  :  Notice  nécrologique  par 
M.  H.  Lecomte Z109  à4i5 

Présentation  d'ouvrages  par  M.  le  Prof.  Costantin  et  par  M.  G.  Dupouy. . .      il 5 

Communications  : 

E.  Trooessart  et  M.  Kollmann.  Liste  raisonnée  des  Mammifères  du  Sud- 
Ouest  de  la  Chine  envoyés  par  le  P.  Cavalerie 4 16 

M""  Marcelle  Carle-Weissen.  Note  sur  les  ossements  d'un  Archapolémur  et 

sur  les  caractères  du  volcan  latsifotra,  dans  lequel  il  a  été  trouvé.. .      ûao 

L.-L.  RonLE.  Observations  sur  la  migration  reproductrice  du  Thon  commun 

(  Orcynus  thynnus  L.  ) 632 

Ed.  Le  Danois.  Collections  rapportées  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  par 
la  Mission  arctique  française  (1 908) ,  commandée  par  M.  Ch.  Besnard. 
• —  Liste  des  Poissons /i  2  4 

—  Croisière  scientifique  du  Pourquoi-Pas?  (1912  et  1918 ).  —  Liste  des 

Poissons , Aa8 

L.  Berland.  Utilisation ,  pour  la  capture  des  Mouches,  des  nids  de  l'Araignée 

mexicaine  Cœnolliele  gi-egalis  E.  Simon.  [PI.  XVII  et  XVIIL] /iSa 

L.  Choparo.  Note  sur  l'introduction  en  France  du  Diastrammena  unieohr 

Br.  nec  D.  marmorata  (Haan).  Orth.  Phasgonuridœ 433 

R.  DU  BuYssoN.  Sur  deux  Vespides  de  Java i3(i 

P.  Serre.  La  peste  des  Fourmis-manioc  à  Bahia Zi38 

R.  P.  LoNGiN  Navas.  Névroptères  du  Japon  recueillis  par  M.  Edme  Gallois.      Ixiii 

Ch.  Gravier.  Seconde  Expédition  antarctique  française  (1908-1910).  Alcyo- 

naires  (1"  Note  préliminaire) /i5 1 

—  Sur  les  Alcyonaires  de  la  tribu  des  Mnpseinee i56 

—  Sur  un  type  d'Alcyonaire  des  Collections  du  Muséum  d'Histoire  natu- 

relle de  Paris  :  Thouarella  antarctica 4 60 

(  Voir  la  suite  à  la  page  â  de  la  couverture.  ) 


Ed.  Lamt.  Note  sur  le  Cyclas  australis  Lamarck 466 

L.    Germain.    Mollusques    terrestres    et    fluviatiles    de  l'Asie  Antérieure 

(6°  Note) 469 

—  Contribution  à  la  Faune  malacologique  de  Madagascar  (Notes  I  et  II). 

[Fig.  et  pi.  XIX.] 473  et  4 77 

A.  Bavât.  Sables  de  Baliia  récoltés  par  M.  P.  Serre,  Consul  de  France. 

Marginella  nov.  sp.  [ PI.  XX. ] 48 1 

Dai'tzevberg  et  H.  Fischer.  Sur  quelques  types  de  Garidés  de  Lamarck.  .  484 

Ed.   Le    Danois.    Croisière    du    Pourquoi-Pas?    (1918).    Coelentérés    du 

Plankton 487 

Paul  Danguï.  Etude  critique  des  Taccacées  de  Madagascar 491 

—  Plantes  récoltées  dans  l'Asie  centrale  par  M.  J.  Chaffanjon.  —  Liste.  . .  bgà 

A.  GniLLArMiN.  Contribution  à  la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie  :  XIX  et  XX .  509 

François  Pellegrin.  Les  Collections  botaniques  rapportées  par  M.  G.  De- 
beaux  de  l'Afrique  occidentale  française 52  4 

R.  P.  Ch.  Saglei'x.  Collections  botaniques  rapportées  par  M.  AUuaud  de 

son  vojage  au  Kenya  (191 1-1912).  —  Liste  des  espèces BaB 

J.  C0STANTIN  et  H.  Poisson.  Note  sur  quelques  Orchidées  intéressantes  des 

Serres  du  Muséum 53i 

G.  Lépine.  Virages  trichromes 533 

A.  Viré.  Observations  et  expériences  de  1918  sur  les  Sourciers 535 


BULLETIN 


DU 


MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


RÉUNION  MENSUELLE  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 


ANNEE   1913 

N°  8 


PARIS 

IMPRIMERIE  NATIONALE 


MDGCCCXIII 


AVIS. 

Les  auteurs  sont  priés  de  vouloir  bien  se  rappeler  que 
l'étendue  des  notes  insérées  dans  le  Bulletin  ne  saurait 
dépasser  5  pages  d'impression. 

Les  auteurs  sont  également  priés  de  donner  des  manu- 
scrits mis  au  net  qui  puissent  permettre  la  composi- 
tion rapide  du  Bulletin. 

Les  auteurs  sont  instamment  priés  de  remettre  les  cli- 
chés des  figures  qui  accompagnent  leurs  notes  en  même 
temps  que  leurs  manuscrits. 

SOCIÉTÉ 

DES 

AMIS   DU   MUSÉUM   NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 

(EXTRAIT  DES  STATUTS). 


I.  But  et  composition  de  la  Société. 

Article  premier. 

L'Association  dite  Société  des  Amis  du  Muséum  national  d'Histoire  natu- 
relle, fondée  en  1907,  a  pour  but  de  donner  son  appui  moral  et  financier 
à  cet  établissement,  d'enrichir  ses  collections,  ménageries,  laboratoires, 
serres,  jardins  et  bibliothèques  et  de  favoriser  les  travaux  scientifiques  et 
l'enseignement  qui  s'y  rattachent. 

Elle  a  son  siège  à  Paris. 

Article  3. 

L'Association  se  compose  de  Membres  titulaires ,  de  Membres  donateurs  et  de 
Membres  bienfaiteurs,  qui  doivent  être  agréés  par  le  Conseil  d'administration. 

Pour  être  Membre  titulaire,  il  faut  payer  une  cotisation  annuelle  d'au 
moins  10  francs.  La  cotisation  peut  être  rachetée  en  versant  une  somme 
fixe  de  i5o  francs. 

Pour  être  Membre  donatem*,  il  faut  avoir  donné  une  somme  d'au  moins 
5oo  francs,  ou  avoir  versé  pendant  dix  ans  une  cotisation  d'au  moins 
60  francs  par  an. 

Pour  être  Membre  bienfaiteur,  il  faut  avoir  donné  au  Muséum ,  ou  à  la 
Société,  soit  une  somme  de  10,000  francs,  soit  des  collections  scientifiques 
ou  des  objets,  meubles  ou  immeubles,  ayant  une  valeur  équivalente,  soit, 
pendant  dix  ans,  une  cotisation  annuelle  d'au  moins  1,200  francs'^'. 

^''  S'adresser  pour  les  versements  à  M.  Pierre  Masson,  trésorier  de  l'Association, 
190,  boulevard  Saint-Gerinain. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM   NATIONAL   D'HISTOIRE   NATURELLE. 


ANNEE   1913. 


r  8. 


U4'  REUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM. 

23    DÉCEMBRE    1913. 


PRESIDENCE  DE  M.  EDMOND  PERRIER, 

DIRECTEUR    BU    MOSÉUM. 


-■-TANICAL 


ACTES  ADMINISTRATIFS. 

M.  LE  Président  donne  connaissance  des  faits  suivants  qui  sont 
relatifs  à  divers  services  du  Muséum  : 

M.  LioNET,  Orcliidophile,  donateur,  a  e'té  nommé  Correspon- 
dant du  Muséum,  sur  la  présentation  de  M.  le  Professeur  Costantin 
(Assemblée  des  Professeurs  du  22  novembre  191 3). 

M.  LE  Président  rappelle  ensuite  que,  pendant  les  vacances,  des 
nominations  dans  la  Légion  d'honneur  ont  eu  lieu  qui  intéressent 
le  Muséum  et  en  fait  1  enumération  : 

M.  L.  Mangin,  Membre  de  i'Instilut,  Professeur  au  Muséum,  a 
été  nommé  Commandeur  de  la  Légion  d'honneur  (Décret  du 
3o  juillet  1918); 

M.  E.-L.  Bouvier,  Membre  de  I'Instilut,  Professeur  au  Muséum 
el  Administrateur  de  l'Institut  Pasteur,  a  été  nommé  Officier  de  la 
Légion  d'honneur  (Promotion  Pasteur); 

M.  Gain,  Préparateur  de  la  Chaire  d'Aiialomie  comparée,  Natu- 
raliste de  la  2"  Expédition  antarctique  française,  a  été  nommé  Che- 
valier de  la  Légion  d'honneur  (Promotion  du  8  août  igtS); 
Muséum.  —  xu.  36 


—  550  — 

M.  H.  Poisson,  Préparateur  de  la  Chaire  de  Culture,  a  été 
nommé  Officier  d'Académie. 

M.  LE  Président  prend  ensuite  la  parole  en  ces  termes  : 

S'il  est  des  de'couvertes  scientifiques  qui  font  honneur  au  Muséimi ,  il  en 
est  une  qui,  toute  en  son  honneur,  mérite  d'être  rappelée  :  c'est  celle  de  la 
production  synthétique  des  pierres  précieuses,  telles  que  le  corindon, 
le  rubis,  dans  le  Laboratoire  de  Chimie  du  Professeur  Frémy,  par  la  colla- 
boration du  maître  et  de  son  élève  Auguste  Verneuil  ;  plus  tard  ce  dernier 
seul,  par  d'autres  méthodes,  découvrit  le  procédé  qui  lui  permit  de  fabri- 
quer des  rubis  de  toutes  dimensions,  absolument  semblables  à  ceux  rpi'on 
trouve  à  l'état  naturel,  et  de  reproduire  également  le  saphir  oriental.  Nous 
devons  un  souvenir  au  Chimiste  distingué  qui,  pendant  trente-deux  ans, 
n'ayant  que  le  modeste  titre  de  Préparateur,  travailla  au  Musénm,  qu'il 
ne  quitta  que  pour  occuper  une  Chaire  de  Chimie  industrielle  au  Conser- 
vatoire des  Arts  et  Métiers. 

Nous  pensons  que  chacun  lira  avec  intérêt  la  notice  que  M.  le  Professeur 
Maquenne  a  consacrée  à  ce  savant  qui  honora  le  Muséum  et  qui,  mort 
à  56  ans  (i3  avril  1918),  avait  encore  devant  lui  une  belle  carrière  à 
parcourir  ^^K 

Notice  svr  la  vie  et  les  travaux  scientifiques  d'Auguste  Verneuil 
{i856-igi3), Professeur  AU  Co'sservatoire des  Arts  et  Métiers, 
ANCIEN  Préparateur  de  chimie  au  Muséum, 

PAR  M.  L.  Maquenne, 
Professeur  au  Muséum  national  d'Histoire  naturelle. 

Né  à  Dunkerque  le  3  novembre  i856,  Auguste  Verneuil  entra  dans  la 
carrière  scientifique  immédiatement  après  la  fin  de  ses  études  scolaires, 
c'est-à-dire  à  un  âge  où  bien  d^s  jeunes  gens  n'ont  pas  encore  mûrement 
songé  h  leur  établissement  et  à  leur  avenir.  Sa  famille,  originaire  de  Bou- 
logne, étant  venue  habiter  Paris,  il  entra  dès  1878  au  Laboratoire  de 
Frémy,  qui  venait  alors  d'être  transféré  des  vieux  locaux  qu'il  occupait,  à 
l'intérieur  du  Jardin  des  Plantes,  dans  la  cour  de  la  Baleine,  au  63  de  la 
rue  de  Buffon.  Là  on  admettait,  sans  examen,  tous  les  étudiants  qui,  par 
tendance  naturelle,  manifestaient  un  goût  particulier  pour  les  travaux  et 
les  manipulations  chimiques;  Verneuil,  ayant  déjà  acquis  chez  son  père, 
qui  était  photographe,  quelques  connaissances  dans  cette  direction,  ne 

C'  Cette  notice,  accompagnée  d'un  portrait  et  suivie  do  la  liste  chronologique 
des  travaux  d'A.  Verneuil,  a  paru  d'abord  dans  le  Bulletin  de  la  Société  chimique  de 
France,  h'  sér.,  t.  XIII-XIV,  n°  if),  5  août  1918. 


—  551  — 

tarda  pas  à  s'y  distinguer.  Eu  1876,  Frémy  l'attacha  comme  Préparateur  à 
son  Laboratoire  particulier,  où  il  se  trouva  en  compagnie  d'Urbain ,  Alfroy 
et  d'autres,  qui  collaboraient  aux  travaux  du  maître,  et  le  mit  en  relations 
avec  le  monde  industriel  qu'il  fréquentait,  notamment  avec  la  Manufacture 
de  Saint-Gobain,  où  aussitôt  il  s'intéressa  à  la  fabrication  du  verre. 

Entre  temps,  il  poursuivait  ses  études  universitaires,  passait  en  1876 
son  examen  de  Bachelier,  se  faisait  recevoir  Licencié  es  sciences  physiques 
en  1880  et  enfin  soutenait  sa  thèse  pour  le  Doctorat  en  1886,  devant  la 
Faculté  des  sciences  de  Paris. 

Lorsque  le  Laboratoire  et  la  Chaire  de  Frémy  furent  supprimés ,  en  1 892 , 
Verneuil  dut  changer  de  service  :  il  fut  alors  attaché  à  la  Chaire  de  Chimie 
appliquée  aux  corps  organiques ,  dont  M.  Arnaud  est  titulaire  au  Muséum 
d'Histoire  naturelle;  il  y  continua  ses  travaux  et  resta  Préparateur  du  cours 
jusqu'en  1906,  époque  de  sa  nomination  au  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers,  comme  successeur  de  de  Luynes  dans  la  moitié  de  son  enseigne- 
ment. Il  ne  devait  malheureusement  occuper  cette  situation  qu'un  bien 
petit  nombre  d'années  et  sa  disparition,  à  ce  seul  point  de  vue,  a  été  une 
perte  considérable  pour  la  science ,  car  il  n'y  a  pas  do  doute  qu'avec  ses 
qualités  de  chercheur  infatigable  et  de  fin  analyste,  il  ne  nous  eût  donné  là 
quelque  travail  de  haute  envergure,  digne  de  ses  devanciers.  Verneuil 
était  artiste  autant  que  savant;  il  s'était  pendant  quelque  temps  adonné  à 
la  peinture,  il  aimait  passionnément  la  musique,  s'intéressait  en  général 
à  tout  ce  qui  est  beau,  et  il  avait  été  tout  particulièrement  séduit  par  les 
effets,  souvent  inimitables,  que  certains  céramistes  ont  su  faire  produire  à 
leurs  créations.  Verneuil  rêvait  d'en  fah-e  autant  à  coup  sûr  et  sa  dernière 
publication  a  justement  pour  objet  la  reproduction  de  l'émail  noir  au  fer 
des  poteries  italo-grecques. 

Son  œuvre  est  considérable,  surtout  si  l'on  songe  qu'il  nous  en  échappe 
une  partie  importante,  celle  qui  touche  à  l'industrie  proprement  (Ute,  au 
sujet  de  laquelle  il  restait,  même  vis-à-vis  de  ses  intimes,  d'un  mutisme 
absolu.  Ce  que  nous  savons  le  mieux  dans  celte  direction,  c'est  qu'il  a  été 
l'un  des  principaux  fondateurs  de  la  fabrication  des  verres  d'optique  en 
France.  A  la  verrerie  Feil,  Mantois,  Parra  Mantois  et  C",  dont  il  était  le 
conseil  depuis  1886,  et  à  la  suite  de  nombreux  essais  effectués  dans  son 
Laboi'atoire  du  Muséum ,  Verneuil  parvint  à  reproduire  les  verres  à  hauts 
indices  dont  la  maison  Zeiss,  d'Iéna,  avait  jusqu'alors  le  monopole  pour  la 
confection  des  objectifs  de  microscopes ,  et  même  à  les  affiner  d'une  façon 
plus  parfaite  encore;  il  s'y  occupa  aussi  activement  de  la  fabrication  des 
grands  objectifs  de  lunettes  astronomiques  et  pour  cet  objet  il  obtint  une 
médaille  d'or  de  Collaborateur  à  l'Exposition  universelle  de  1900. 

Essayeur  du  commerce.  Inspecteur  des  établissements  classés  de  1891 
à  1900,  Chimiste-conseil  de  la  fabrique  de  glycérine  Clolus,Viaudey,  Linget 
de  1889  à  1892,  il  fut  certainement  appelé  à  résoudre  un  grand  nombre 

36. 


—  552  — 

de  questions  d'ordre  industriel  dont  nous  ne  pouvons  rendre  compte  et 
dont  l'importance  nous  échappe. 

Ses  premières  publications,  faites  en  commun  avec  M.  L.  Bourgeois, 
sont  relatives  à  la  formation  d'arséniates  cristallisés  dans  l'attaque  directe 
de  différents  métaux  par  l'acide  arsénique  sous  pression.  On  peut  ainsi 
préparer  Tarséniate  d'aluminium  AP(AsO*)\/iH'-0  et  reproduire  les 
arséniates  naturels  de  fer  Fe^(AsO^)\6  H^O  (scorodite),  de  nickel  et  de 
cobalt  (annabergite,  érythrite)  avec  tous  leurs  caractères  minéralogiques. 
Cette  synthèse  directe  a  fixé  définitivement  la  composition  de  la  scorodite, 
jusqu'alors  un  peu  indécise,  et  la  méthode  a  été  appliquée  plus  tard,  en 
1886,  par  M.  Coloriano,  à  la  reproduction  de  quelques  autres  arséniates 
cristallisés. 

Nous  le  voyons  ensuite  étudier  le  sélénium,  dont  il  décrit  un  grand 
nombre  de  combinaisons  nouvelles.  En  traitant  le  perchlorure  de  sélénium 
par  l'ammoniafjue ,  suivant  la  méthode  de  Fordos  et  Gélis  et  en  présence 
d'un  grand  excès  de  sulfure  de  carbone,  il  obtier)t  le  séléniure d'azote Se^N 
dont,  malgré  le  danger  que  présente  le  maniement  d'un  corps  aussi  violem- 
ment explosif,  il  arrive  à  donner  la  composition  exacte. 

En  faisant  agir  l'hydrogène  sélénié  sur  la  cyanamide ,  il  obtient  la  sé- 
lénurée  encore  inconnue  et  en  décrit  un  certain  nombre  de  dérivés;  l'étude 
des  perséléniocyanates  alcalins  le  conduit  à  envisager  ces  corps  comme  des 
combinaisons  triples  de  séléniocyanates  alcalins  avec  du  séléniocyanate  de 
sélénium  et  de  l'anhydride  séléniocyanique.  Tous  ces  résultats  sont  rassem- 
blés dans  un  volumineux  Mémoire  dont  il  a  fait  sa  thèse  pour  le  Doctorat 
et  qui  renferme  la  description  de  plus  de  vingt  composés  nouveaux  du 
sélénium. 

Ce  travail  avait  entraîné  Verneuil  dans  le  domaine  de  la  chimie  orga- 
nique; ses  tendances  naturelles  ne  tardèrent  pas  à  le  ramener  dans  celui 
de  la  chimie  minérale.  Ed.  et  H.  Becquerel  avaient  montré  que  la  phospho- 
rescence des  sulfures  alcalino- terreux  est  considérablement  influencée  par  la 
présence  de  matières  étrangères;  Verneuil  démontre  que,  en  effet,  le  sul- 
fure de  calcium  pur  n'est  pas  phosphorescont  et  il  donne  un  mode  de  pré- 
paration réguher  du  sulfure  violet  au  bismuth  qui  est  devenu  classique.  Le 
bismuth,  d'ailleurs,  n'est  pas  le  seul  corps  actif  dans  cette  préparation  et 
Verneuil  a  reconnu,  par  une  analyse  complète  de  la  chaux  d'Hypopus 
vulgaris,  qui  donne  des  produits  particulièrement  brillants,  que  la  présence 
du  carbonate  et  du  chlorure  de  sodium  joue  aussi  un  rôle  non  négligeable 
dans  la  phosphorescence  du  sulfure  de  calcium. 

L'étude  de  la  blende  hexagonale  de  Sidot  le  conduit  aux  mêmes  résultat,» 
Le  sulfure  de  zinc  pur  ou  wurtzite  n'est  pas  phosphorescent  par  lui-même 
et  il  n'est  pas  nécessaire,  pour  lui  donner  cette  propriété,  de  lui  adjoindre, 
comme  au  sulfure  de  calcium,  un  autre  élément:  il  suflît  de  le  sublimer 
dans  un  milieu  tel  qu'il  puisse  s'y  dissocier  en  partie ,  par  exemple ,  dans 


—  553  — 

le  vide,  clans  l'hydrogène,  dans  l'azote,  on  de  le  chaulTer  dans  une  atmo- 
sphère renfermant  des  vapeurs  de  zinc,  de  sodium  ou  de  potassium.  La 
matière  activante  est  alors  vraisemblablement  un  sous-sulfure  zincique. 

Ce  sont  ces  recherches  qui,  plus  tard,  par  une  association  d'idées  pre'- 
conçues  sur  la  luminescence  en  général,  ont  conduit  Verneuil  à  s'occuper 
de  l'incandescence  par  les  terres  rares  et  à  la  préparation  de  celles-ci, 
mais  auparavant  il  lui  faut  aider  Frémy  dans  ses  essais  sur  la  cristallisa  lion 
artificielle  de  l'alumine,  c'est-à-dire  la  synthèse  des  corindons. 

Frémy  et  Verneuil  reconnaissent  d'abord  que  ce  sont  les  fluorures 
alcali  no-terreux  et  en  première  ligne  le  fluorure  de  baryum  qui  possèdent, 
vis-à-vis  de  l'alumine,  la  plus  grande  puissance  minéral isatrice,  au  sens 
qu'attribuaient  à  cette  expression  H.  Saiute-Glaire-Deville  et  Hautefeuille. 
A  très  faible  dose,  ce  corps  arrive  à  transformer  l'alumine  amorphe  en 
corindon,  même  à  distance,  grâce  à  l'acide  lluorhydriqne  qu'il  dégage  au 
contact  des  gaz  du  foyer,  et  il  suffit  d'ajouter  au  mélange,  maintenu 
pendant  plusieurs  heures  au  voisinage  de  i,35o  degrés,  un  peu  de  bichro- 
mate de  potassium  pour  voir  ce  corindon  prendre  la  belle  couleur  rouge 
caractéristique  du  rubis. 

C'est  ainsi  qu'ont  été  obtenus  les  premiers  rubis  de  synthèse,  dont  le 
seul  défaut  était  d'atteindre  à  peine  un  tiers  de  carat.  Douze  ans  plus  tard, 
Verneuil,  par  un  tout  autre  procédé,  celui  de  la  fusion,  conduite  de 
manière  que  la  goutte  d'alumine  liquide  se  nourrisse  et  s'alfine  en  même 
temps  d'une  manière  progressive,  parvenait,  cette  fois  sans  collabora- 
tion ,  à  fabriquer  des  rubis  de  toutes  tailles ,  tellement  semblables  à  ceux 
de  la  nature  que  les  fins  connaisseurs  arrivent  seuls  à  les  en  distinguer. 
Son  mode  opératoire  avait  été  consigné  dans  deux  plis  cachetés,  remis  à 
l'Académie  des  Sciences  les  28  décembre  1891  et  19  décembre  1892, 
qui  n'ont  été  ouverts  qu'après  18  ans,  alors  qu'il  l'avait  déjà  fait  connaître 
dans  une  note  parue  en  1902. 

Poursuivant  ses  investigations  dans  la  même  voie,  Verneuil  reconnaît 
que  la  couleur  bleue  du  saphir  n'est  pas  due,  comme  le  croyaient  Sainte- 
Claire-Deville  et  Garon,  à  la  présence  d'une  petite  quantité  d'oxyde  chro- 
meux,  mais  bien  à  celle  du  titane  et  du  fer  au  minimum.  Et,  en  effet,  en 
fondant  au  chalumeau  oxhydrique  de  l'alumine  pure  avec  i5  millièmes 
d'oxyde  ferroso-ferrique  et  5  millièmes  d'acide  titanique,  il  arrive  à  repro- 
duire le  saphir  oriental  avec  tous  ses  caractères  physiques,  chimiques  et 
cristallographiques. 

C'est  alors  que,  en  collaboration  avec  M.  Wyroubofl",  il  entreprit  l'étude 
des  terres  rares  qui  servent  à  la  fabrication  des  manchons  à  incandescence. 

Dans  ce  travail  considérable,  qui  l'a  occupé  pendant  plusieurs  années, 
il  fait  connaître  de  nouvelles  méthodes  analytiques  permettant  de  séparer 
quantitativement  le  cérium  et  le  thorium  du  lanthane  et  du  didyme;  il 
donne  une  mesure  précise  du  poids  atomique  du  cérium;  enfin  il  montre 


—  55/i  — 

que  les  terres  rares  sont  susceptibles  de  se  polymériser  et  de  former  des 
oxydes  complexes  également  polymérisables ,  propriété  dont  l'élude  est  pai'- 
ticulièrcment  délicate  et  difficile  à  suivre. 

Cette  seule  série  de  recherches,  qu'il  est  impossible  de  résumer  en 
quelques  lignes,  ne  comprend  pas  moins  de  dix  notes  insérées  aux 
Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences;  leur  ensemble  forme  un  long 
mémoire  qui  a  paru  dans  les  Aimales  de  Chimie  et  de  Physique  en  1906. 

En  examinant  les  résidus  de  la  préparation  de  l'anhydride  sulfureux  par 
l'acide  sulfurique  et  le  charbon  de  bois,  Verneuil  y  a  reconnu  la  présence 
de  l'acide  mellique  et  de  son  homologue  immédiatement  inférieur,  l'acide 
benzène-penlacarbonique,  résultant  l'un  et  l'autre  de  l'oxydation  sulfu- 
rique des  produits  pyrogénés  complexes  que  renferme  toujours  le  charbon 
de  bois.  Cette  réaction  inattendue  peut  servir  avantageusement  à  pré- 
parer l'acide  benzène-pentacarbonique  qui ,  comme  on  le  sait ,  est  un  corps 
assez  rare. 

Au  cours  de  ses  recherches  Verneuil  avait  été  conduit  à  imaginer  des 
dispositions  expérimentales  nouvelles  ;  deux  d'entre  elles  resteront  attachées 
à  la  pratique  courante  des  Laboratoires  :  ce  sont  le  remontage  automatique 
du  mercure  de  la  trompe  de  Sprengel  par  le  vide  de  la  trompe  à  eau  et  son 
four  à  chalumeau,  modification  heureuse  du  four  de  M.  Schlœsing,  qui 
permet,  par  une  chauffe  tourbilloimante  latérale,  d'obtenir  et  de  soutenir 
longtemps,  sans  déformation  sensible  des  creusets,  une  température  voisine 
de  i,4oo  degrés. 

Sa  dernière  Note  est  relative  au  lustre  des  poteries  italo-grecqnes  ;  Ver- 
neuil y  montre  que  cet  émail,  essentiellement  constitué  par  de  l'oxyde 
magnétique  de  fer,  ne  peut  être  reproduit  ni  par  cet  oxyde  employé  direc- 
tement, ni  par  réduction  du  silicate  de  fer,  mais  qu'il  se  forme  par  oxyda- 
tion immédiate  du  fer  métallique,  prisa  l'état  de  limaille,  et  broyé  avec  un 
fondant  convenable. 

Signalons  enfin  un  procédé  mécanique  d'extraction  de  la  gomme  des 
lianes  à  caoutchouc,  qu'il  a  étudié  en  commun  avec  M.  Arnaud  et  qui  est 
applicable  même  aux  produits  natorels  très  pauvres. 

L'activité  de  Verneuil  ne  s'est  pas  limitée  aux  travaux  de  laboratoire;  il 
aimait  l'enseignement  et  y  a  consacré  une  grande  partie  de  sou  existence. 
De  1879  à  1887  nous  le  voyons  professera  l'Association  polytechnique; 
de  1880  à  1886,  il  enseigne  les  sciences  naturelles  au  Collège  RoUin;  de 
là  il  passe  au  Collège  Chaptal .  la  même  année  supplée  Berthelot  pendant 
dix  leçons  de  sou  cours  au  Collège  de  France;  enfin,  au  moment  de  sa 
mort,  il  était,  depuis  1906,  professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et  Mé- 
tiers, dans  la  chaire  de  Chaux,  Ciments,  Céramique  et  Verrerie  qu'occu- 
pait auparavant  de  Luynes  et  qui  venait  d'être  dédoublée. 

Partout  il  s'est  distingué  par  la  clarté  de  son  exposition,  'la  justesse  de 
son  jugement  et  l'exactitude  de  ses  appréciations,  qualités:  maîtresses  qui 


—  555  — 

l'ont  fait  aimer  et  liautement  apprécier  de  tous  ses  ëlèves,  au  laboratoire 
aussi  bien  qu  à  l'amphithéâtre. 

La  Société  chimie jue  le  tenait  en  grande  estime;  maintes  fois  il  siégea 
parmi  les  membres  de  son  Conseil;  pendant  dix  ans,  de  1888  à  1898,  il 
y  remplit  les  fonctions  de  Vice-Secrétaire;  en  1908  il  fut  l'un  de  ses  Vice- 
Présidents  et  c'est  à  l'occasion  des  fêtes  du  cinquantenaire  de  la  Société  chi- 
mique de  Paris,  devenue  Société  chimique  de  France,  que  Verneuil,  après 
vingt-neuf  ans  de  services,  fut  promu  Chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
par  décret  en  date  du  17  octobre  1908. 

L'Académie  ne  Testimait  pas  moins  et  à  deux  reprises  différentes  elle  lui 
a  décerné  les  plus  hautes  récompenses  dont  elle  dispose  :  une  partie  du 
prix  Jecker  en  1889  et,  en  commun  avec  son  collaborateur  M.  Wyrouboff, 
le  prix  La  Gaze  en  1901. 

Verneuil  avait  conservé  jusqu'à  ces  derniers  temps  toute  sa  puissance  de 
travail  et  l'on  était  en  droit  d'attendre  encore  beaucoup  de  son  inlassable 
activité  quand  la  maladie  vint  le  surprendre  dans  le  courant  de  l'année  1911, 
peu  inquiétante  d'abord,  mais  suivie  de  rechutes  dont  la  dernière,  des 
plus  graves,  devait  l'enlever.  Esclave  convaincu  du  devoir,  il  avait  tenu, 
malgré  ses  souffrances,  à  commencer  son  cours  annuel  au  Conservatoire 
des  Arts  et  Métiers;  il  ne  se  décida  à  l'interrompre  que  quand,  à  bout  de 
forces,  il  lui  fut  impossible  de  quitter  la  chambre  et,  trois  mois  plus  tard, 
le  27  avril  1918,  il  s'éteignait  dans  les  bras  de  son  frère,  encore  en  pleine 
possession  de  ses  facultés  intellectuelles. 

La  perte  de  Verneuil  sera  vivement  ressentie  par  tout  le  monde  scienti- 
fique; elle  a  été  particulièrement  cruelle  pour  ceux  qui,  l'ayant,  comme 
nous,  approché  de  près,  avaient  appris  à  connaître  la  valeur  et  la  profonde 
sincérité  de  son  affection.  Il  laisse  à  ceux-ci  d'amers  regrets  et  à  tous  un 
noble  exemple  à  suivre  :  celui  du  succès  par  la  persévérance  et  l'amour 
du  travail. 

Liste  chronologique  des  travaux  de  M.  Auguste  Verneuil. 

1880.  Reproduction  artificielle  de  la  scorodite  (en  commun  avec  M.  L.  Bour- 
geois, C.  R.,  t.  XC,  p.  228,  et  Bull.  Soc.  chim., noav.  série,  t.  XXXIIl, 
p.  ^îg  et  i5i). 

1882.  Sur  le  séléniure  d'azote  {Bull.  Soc.  chim.,  nouv.  série,  t.  XXXVIII, 
p.  5^8). 

i884.  Sur  la  production  des  arséniates  de  fer  et  d'alumine  cristallisés  (en  com- 
mun avec  M.  L.  Bourgeois,  Soc.  philom. ,  7'  série,  t.  VIII,  p.  172). 

Sur  la  séiénurée  et  ses  dérivés  {C.  R.,  t.  XCIX,  p.  ii5A,  et  Bull.  Soc. 
chim.,  nouv.  série,  t.  XLl,  p.  699). 

Action  de  l'iode  sur  le  séiéniocyanate  de  potassium  (6m//.  Soc.  chim., 
nouv.  série,  t.  XLI,  p.  18). 


—  556  — 

i885.    Sur  l'action  simultanée  de  l'oxygène  et  des  hydracldes  sur  la  sélénurée 
(C.  i?. ,  t.  G,  p.  1996,  et  Bull.  Soc.  chim.,  nouv.  série,  t.  XLIII,p.  58, 

577  et  583). 

Sur  la  nature  de  l'essence  de  Linaloe  {Comptes  rendus  de  l'Ass.  pour 
l'avancement  des  Sciences). 

1886.  Action   des  halogènes   sur  les    séléniocyanates    alcalins   [C.   R.,  t.    CIII, 

p.  ilili,  et  Bull.  Soc.  chim.,  nouv.  série,  t.  XLVII,  p.  198). 

Recherches  sur  quelques  combinaisons  azotées  du  sélénium  (thèse  pour  le 
doctorat,  Ann.  Chim.  et  Phys.,  6°  série,  t.  IX,  p.  289). 

Sur  la  préparation  des  sulfures  alcalino-terreux  phosphorescents  [C.  R., 
t.  cm,  p.  600,  et  Bull.  Soc.  chim.,  nouv.  série,  t.  XLVI,  p.  3oa). 

1887.  Sur  les  causes  qui  déterminent  la  phosphorescence  du  sulfure  de  calcium 

(C.   R.,  t.  CIV,  p.  5oi,  et   Bull.  Soc.  chim.,   nouv.    série,  t.    XLVII, 
p.  789). 

Action  des  fluorures  sur  l'alumine  (en  commim  avec  Frémy,  C.  R., 
t.  CIV,  p.  788). 

1888.  Production  artificielle  de  cristaux  de  rubis  (en  commun  avec  Frémy,  C.  R., 

t.  CVl,p.  565). 

Recherches  sur  la  blende  hexagonale  phosphorescente  (C.  R.,  t.  CVI, 
p.  110/1,  et  Bull.  Soc.  chim.,  nouv.  série,  t.  XLIX,  p.  767), 

Nouvelles  recherches  sur  la  blende  hexagonale  (C  R.,  t.  GVII,  p.  101, et 
Bull.  Soc.  chim.,  nouv.  série,  t.  L,  p.  i3i). 

1890.  Nouvelles  recherches  sur  la  production  artificielle  du  rubis)  en  commun 

avec  Frémy,  C.  R.,  t.  CXI,  p.  667). 

1891.  Trompe  de  Sprengel  remontant  automatiquement  son  mercure  à  l'aide  de 

la  trompe  à  eau  {Bull.  Soc.  chim.,  3'  série,  t.  V,  p.  7^9). 

189^.    Action  de  l'acide  sulfurique  sur  le   charbon  de  bois  {C.  R.,  t.  CXVIII, 
p.  195,  et  Bull.  Soc.  chim.,  3'  série,  t.  XI,  p.  116  et  120). 

1895.    Sur  la  séparation  du  cérium  d'avec  le  lanthane  et  le  didyme  (en  commun 
avec  Wyrouboff,  Bull.  Soc.  chim.,  3^  série,  t.  Xlil,  p.  809). 

1897.  Sur  la  purification  et  le  poids   atomique  du  cérium   (en  commun  avec 

Wyrouboff,  C.  R.,  t.  CXXIV,  p.  1280  et  i33o  ;  t.  CXXV,  p.  1180,  et 
Bull.  Soc.  chim.,  3°  série,  t.  XVII,  p.  679  et  loiA). 

Sur  l'unité  élémentaire  du  cérium  (en  commun  avec  Wyrouboff,  C.  R., 
t.  CXXV,  p.  950). 

1898.  Sur  le  nouveau  cérium  de  M.  Roudouard  (en  commun  avec  Wyrouboff, 

Bull.  Soc.  chim.,  3'  série,  t.  XIX,  p.  6). 

Sur  la  séparation  des  oxydes  de  cérium  et  de  thorium  (en  commun  avec 
Wyrouboff,  C.  R.,  t.  CXXVI,  p.  34o,  et  Bull.  Soc.  chim.,  3"  série, 
t.  XIX,  p.  219). 


—  557  — 

Sur  la  propriété  caractéristique  des  terres  rares  de  former  des  polymères 
et  des  oxydes  complexes  également  polymérisables  (en  comrami  avec 
Wyrouboff,  Bull.  Soc.  chim.,  3'  série,  t.  XIX,  p.  967). 

Sur  l'extraction  industrielle  de  la  thorine  (en  commun  avec  Wyrouboff, 
C.  /?.,  t.  GXXVlI.p.  Ziia). 

1899.  Sur  les  oxydes  condensés  des  terres  rares  (en  commun  avec  Wyrouboff, 
C.  R.,  t.  GXXVII,  p.  863,  et  t.  GXXVIII,  p.  5oi,  et  Bull.  Soc.  chim., 
3'  série,  t.  XXI,  p.  118  et  a58). 

Sur    la    séparation    quantitative    du    cérium   (avec   Wyrouboff,   C     R 
t.  GXXVIII,  p.  i33i). 

Sur  les  oxydes  de  la  cérite  (aveq  Wyrouboff,  Bull.  Soc.  chim.,  3'  série, 
t.  XXI,  p.  562). 

Sur  la  constitution  des  oxydes  des  métaux  rares  (avec  Wyrouboff,  C.  R. 
t.  GXXVIII,  p.  1673). 

1901.  Sur  les  productions  secondaires  formées  dans  l'action  de  l'acide  sulfurique 

sur  le  charbon  de  bois  {C.  R.,  t.  GXXXII,  p.  i3/io,  et  Bull.  Soc.  chim., 
3*  série,  t.  XXV,  p.  68'i). 

1902.  Production  artificielle  du  rubis  par  fusion  (C.  R.,  t.  CXXXV,  p.  791,  et 

Ann.  Chim.  et  Phijs.,  8'  série,  t.  III,  p.  90). 

1905.    Recherches  sur  la  chimie  des  terres  rares  (avec  Wyrouboff,   Ann.   Chim. 
et  Phys.,  8' série,  t.  VI,  p.  44 1). 

1908.    Sur  un  four  à  chalumeau  de  laboratoire  (Bull.  Soc.  chim.,  h'  série    t.  III, 
p.  854). 

Observations  sur  une  note  de  M.  L.  Paris,  sur  la  reproduction  de  la  colo- 
ration bleue  du  saphir  oriental  {C.  R.,  t.  CXLVII,  p.  1069). 

1910.  Sur  la  reproduction  synthétique  du  saphir  par  la  méthode   de  fusion 

(C.  R.,  t.  CL,  p.  i85). 

Sur  la  nature  des  oxydes  qui  colorent  le  saphir  oriental  {C.  R.,  t.  GLI, 
p.  io63). 

Ouverture  de  deux  plis  cachetés  relatifs  à  la  reproduction  artificielle  du 
rubis  {C.  R.,  t.  GLI,  p.  i3i). 

1911.  Sur  la  préparation  de  l'émail  noir,  ou  lustre,  des  poteries  italo-grecques 

{C.R.,  t.  GLU,  p.  38o). 


—  558  — 


PRESENTATION  DOUVRAGES- 


M.  Louis  Roule,  Professeur  au  Muséum,  offre  pour  la  Biblio- 
thèque l'ouvrage  suivant,  qu'il  présente  en  ces  termes  : 

I /ouvrage  que  je  viens  de  publier,  et  dont  je  fais  bommage  à  la  Biblio- 
tbèqiie  du  Muséum ,  a  pour  titre  :  Traité  misonné  de  la  Pisciculture  et  dea 
Pêches.  Ce  titre,  bien  qu'assez  long,  n'indique  point  en  leur  entier  le  plan 
suivi  ni  la  inétbode  employée.  Il  eût  fallu  dire,  pour  être  complet  :  "Traité 
de  la  Biologie  des  Poissons  et  de  ses  applications  rationnelles  à  la  Pisci- 
culture et  aux  Pèches.  51 

La  Biologie  des  Poissons  a  récemment  accompli,  en  effet,  des  progrès 
considérables,  portant,  entre  autres,  sur  le  développement  embryonnaire, 
sur  les  migrations  de  certaines  espèces,  sur  les  conditions  et  les  variations 
de  l'babitat.  Les  résultats  obtenus  possèdent  une  grande  importance  éco- 
nomique autant  que  scientifique,  et  il  devient  nécessaire  de  les  rendre 
accessibles  à  tous.  C'est  dans  ce  but  spécial,  et  didactique,  que  l'ouvrage  a 
été  rédigé.  11  se  divise  en  trois  parties  :  la  première  consacrée  aux  Poissons 
en  général,  la  deuxième  aux  Pêches  et  à  la  Pisciculture  en  mer,  la  troi- 
sième aux  Pêcbes  et  à  la  Pisciculture  dans  les  eaux  douces.  Illustré  de  nom- 
breuses figures  dues  au  talent  de  M.  Angel,  Préparateur  au  Muséum, 
accompagné  d'un  lexique  des  termes  techniques ,  rien  n'a  été  négligé  pour 
rendre  aisée  la  compréhension  des  données  qui  y  sont  exposées. 


COMMUNICATIONS. 


Description  d'un  nouvel  Uroplàte  de  Madagascar 
{^Reptiles  :  Sauriens), 

PAR  M.  Lamberton. 


Uroplatus  Schneider!  Lamb. 

Tête.  —  Tête  large,  comprimée  latéralement  alors  que  le  corps  l'est 
transversalement.  Museau  court,  arrondi,  légèrement  oblique  en  arrière. 
Narines  subterminales,  bordées  supérieurement  par  un  petit  bourrelet 
foncé.  Région  nasale  portant  deux  faibles  sillons  longitudinaux  séparés 
par  une  légèi"e  dépression,  ornée  de  quelques  taches  irrégulières  de  cou- 


—  559  — 

leur  foncée.  Région  frontale  trapézoïde ,  inclinée  d'environ  45  degrés  sur 
la  précédente,  concave  dans  la  partie  interorbitale,  et  convexe  latérale- 
ment ;  nettement  limitée  sur  les  côtés  par  les  arcades  sourcilières  très 
développées,  et  en  arrière  par  un  petit  bourrelet  transversal,  légèrement 
incurvé  vers  la  nuque.  Les  frontières  de  cette  région  lîgm'ent  assez  nette- 
ment une  arbalète  dont  la  corde  serait  modérément  tendue.  La  région 
nuchale  porte  une  tache  d'un  beau  marron  velouté,  estompée  en  avant, 
nettement  délimitée  en  arrière  et  se  prolongeant  en  dent  aiguë  jusqu'au 
delà  du  cou.  La  limite  postérieure  figure  nettement  un  V  ouvert  en  avant 
et  dont  les  branches  sont  terminées  par  une  petite  expansion  foliacée  au- 
dessus  du  pertuis  auditif. 

Les  yeux  sont  très  développés  et  bordés  supérieurement  par  une  crête 
formant  auvent,  échancrée  en  avant,  un  peu  déchiquetée  postérieure- 
ment et  terminée  par  une  épine  aiguë,  dirigée  obliquement  en  dehors  et 
en  arrière.  Sur  la  joue  on  remarque  une  tache  blanche,  granuleuse, 
cunéiforme,  avec  pointe  partant  du  bord  inférieur  et  postérieur  de  l'œil 
et  base  s'appuyant  sur  la  fente  buccale,  un  peu  en  avant  de  la  com- 
missure. 

En  dessous ,  la  tête  est  aplatie ,  et  l'on  remarque ,  dans  la  région  sous- 
mentonnière,  dix  petites  ponctuations  blanches  inégales,  dont  cinq  sont 
disposées  en  demi-cercle  sur  les  bords  de  la  mandibule  et  les  cinq  autres 
suivant  la  corde  de  cet  arc. 

Cou.  —  Le  cou  est  court,  presque  cylindi-icpie ,  beaucoup  plus  petit 
que  la  tête.  Il  porte  latéralement  quekpies  petits  tubercules.  En  dessous ,  il 
est  d'une  couleur  rougeâtre  qui  tranche  sur  celle  des  parties  avoisinantes. 
De  chaque  côté  s'étendent  deux  grandes  taches  ovales  formées  de  granu- 
lations d'un  blanc  brillant. 

Tronc,  —  Le  tronc  est  voûté  et  comprimé  latéralement,  surtout  dans 
la  région  postérieure,  qui  est  aussi  d'une  coloration  un  peu  plus  sombre 
que  celle  de  l'avant-train.  La  ligne  médio-dorsale  est  jalonnée  par  des 
taches  irrégulières,  éparses,  formées  de  petites  agglomérations  d'écaillés 
foncées.  Des  lignes  sinueuses,  formées  d'une  rangée  d'écaillés  claires  dou- 
blée d'une  autre  rangée  d'écailies  foncées ,  forment  de  délicats  festons  qui 
comment  d'un  flanc  à  l'autre.  Sur  la  région  lombaire  se  développe  une 
mince  bande  rose  clair,  pointue  en  avant,  élargie  en  arrière,  où  elle  se 
raccorde  avec  la  région  étalée  de  la  cpieue.  Environ  deux  millimètres 
après  sa  naissance,  elle  détache  à  droite  et  à  gauche,  et  pas  tout  à  fait  à 
la  même  hauteur,  deux  fines  ramifications  qui  descendent  obliquement  en 
avant  sur  les  flancs.  Deux  autres  ramifications  encore  plus  fines  naissent 
au  niveau  des  pattes  postérieures. 

Les  flancs  ne  portent  pas  de  replis  latéx'aux,  mais  ils  sont  semés  de 


—  560  — 

tubercules  inégalement  développés,  inclinés  en  arrière,  et  disposés  en 
lignes  irrégulières  depuis  la  nuque  jusqu'à  l'aine. 

Le  ventre  est  plat,  beaucoup  plus  large  dans  la  région  thoracique  que 
dans  la  région  abdominale ,  d'une  coloration  plus  claire  et  d'un  aspect  plus 
finement  grenu  que  le  dos.  Il  porte  dans  la  région  antérieure  et  de 
chaque  côté,  deux  petites  ponctuations  blanches.  Deux  ponctuations 
noires  jalonnent  la  ligne  médiane  de  la  région  abdominale.  La  région 


Uroplalus  Schneideri  Lamb. 

cloacale  porte,  en  avant  de  l'orifice,  une  ponctuation  blanche,  et  en  ai-rièi-e 
cinq  petits  tubercules  à  pointe  blanche ,  disposés  en  un  V  très  ouvert  en 
avant. 

Membres.  —  Les  membres  sont  remarquables  par  leur  grand  déve- 
loppement, leur  gracilité  et  leur  disproportion ,  les  antérieurs  atteignant  à 
peine  les  deux  tiers  de  la  longueur  des  postérieurs.  Ces  derniers,  étendus 
le  long  du  tronc,  dépasseraient  l'épaule. 

Pattes  antérieures  :  Le  bras,  l'avant-bras  et  la  main  ont,  à  peu  de  chose 
près,  la  même  longueur.  Le  bras  est  légèrement  comprimé  et  un  peu 
tordu,  disposition  qui  réalise  une  sorte  de  gouttière  permettant  d'appli- 
quer étroitement  le  membre  contre  le  corps.  Le  coude  porte  une  petite 
expansion  foliacée  dans  la  région  olécranienne.  L'avant-bras  est  également 
légèrement  aplati.  Il  porte  extérieurement  quelques  petits  tubercules 
mousses  dispersés ,  et  intérieurement  une  petite  tache  blanche  à  la  région 
carpienne.  Toute  la  partie  externe  du  membre ,  y  compris  la  main ,  est 
ornée  d'étroites  bandes  foncées,  disposées  en  chevrons.  Les  doigts  sont 


—  561  — 

palmés  sur  l'étendue  de  la  première  phalange ,  légèrement  aplatis ,  et  ter- 
minés par  un  disque  peu  prononcé,  échancré  en  avant.  En  dessous,  ils 
sont  garnis  de  fines  stries  transversales  sous  les  deux  premières  phalanges  ; 
le  disque  terminal  porte  six  paires  de  lamelles  imbriquées,  disposées  en 
éventail  et  laissant  entre  elles  une  gouttière  oii  se  replie  un  ongle  de  très 
petite  taille. 

Pattes  postérieures.  —  Cuisses  grêles ,  ornées  intérieurement  de  tandes 
étroites ,  alternativement  claires  et  foncées ,  disposées  en  V  ouverts  sur  la 
région  proximale.  Extérieurement,  on  remarque  cpiekpies  tubercules 
épars.  La  base  du  membre  porte  deux  replis  latéraux  la  rattachant  au 
tronc.  Les  jambes  sont  ornées  extérieurement  de  bandes  longitudinales, 
de  couleiu-  alternativement  claire  et  un  peu  foncée;  du  côté  interne,  elles 
portent,  au-dessous  de  la  région  poplitée,  deux  demi-bracelets  dessinés  en 
blanc,  l'inférieur  étant  le  mieux  marqué.  Au  genou  se  trouve  une  expan- 
sion foliacée  plus  prononcée  que  celle  du  coude.  Le  pied ,  plus  développé 
que  la  main ,  possède  des  orteils  conformés  comme  les  doigts. 

Queue.  —  La  queue,  de  couleur  feuille  morte,  est  formée  par  une  par- 
tie cylindro-conicpie  portant  latéralement  deux  expansions  aplaties  qui 
commencent  assez  loin  de  la  racine  et  n'atteignent  pas  la  pointe.  La  partie 
axiale  forme  en  dessus  et  en  dessous  un  relief  bien  accentué.  Elle  est  par- 
courue par  une  ligne  médio-dorsale  foncée  continuant  la  ligne  claire  qui 
marque  l'arête  du  dos.  De  fines  ramifications  s'en  détachent,  se  recourbent 
en  avant  et  courent  sur  les  parties  latérales  foliacées.  Quelques  petites 
taches  noirâtres  sont  semées  à  droite  et  à  gauche  de  la  ligne  médiane. 

La  racine  de  la  queue  présente,  en  dessous,  une  tache  blanche,  irré- 
gulière, entouré  d'un  liséré  foncé,  et  sur  chaque  côté,  une  large  tache 
ovalaire  blanchâtre  surmontée  d'une  grande  tache  trapézoïde  d'un  beau 
noir  velouté. 

Les  expansions  foliacées  débutent  par  deux  tubercules  aplatis  en  dents 
de  scie ,  l'antérieur  petit  et  tout  à  fait  libre ,  le  postérieur  plus  développé 
et  rattaché  par  sa  base  à  l'expansion  dont  il  constitue  par  conséquent 
l'origine.  Le  bord  gauche  porte  quatre  échancrures  (l'antérieure  très 
petite),  découpant  cinq  lobes  inégaux;  à  droite,  il  n'y  a  que  trois  échan- 
crures et  elles  sont  peu  prononcées. 

Dimensions  principales  : 


"^o 


Longueur  totale /i  i 

Tête 1  o-^^.S 

Tronc i6""",o 

Queue i  /,"■"  5 

Largeur  maximum  de  la  tête 8"™  o 

Largeur  maximum  du  tronc S"»™  0 

Longueur  du  membre  antérieur 1 2°""  5 

Longueur  du  membre  postérieur i8°"°,o 


—  562  — 

Habitat.  —  Un  seul  spécimen  connu ,  capturé  par  M.  Séné ,  Géomètre , 
dans  la  forêt  de  Manjakandriana ,  domaine  de  Croix-Yaiion ,  à  une  qua- 
rantaine de  kilomètres  à  l'Est  de  Tananarive. 

Place  dans  la  classification.  —  Uroplatus  Schneideri  ''^  est  une  espèce 
très  voisine  de  U.  Ehertam  Bœt.,  mais  elle  en  diffère  cependant  trop  par 
ses  proportions ,  par  le  grand  développement  et  la  forme  de  sa  queue , 
pour  n'en  être  considérée  que  comme  une  simple  variété. 

Diagnose.  —  Parvulus  (Lacertus)  omnino  fusco  tenui  coloraius  est. 
Latum  et  insuper  nigrum  caput.  Golobosum  et  complanatum  rostrum 
albis  maculis  decem  sub  raandibula  ornatum  est. 

Incurvum  et  a  latere  complanatum  corpus.  Minuta  tiibercula  super 
latere.  Albse  et  nigrae  maculae  sub  alvo  ordine  dispositae  sunt. 

Longa  et  gracilia  membra;  posteriora  longiora  mullo  quam  priora. 
Quemadmodum  foliis  composita  et  in  ora  iaciniosa  cauda  est. 


Notes  sur  les  Coléoptères  TérÉdiles, 
par  m.  p.  Leskb. 


13.  —  Les  Tristariens  dd  genre  Lyctoderma. 

Le  genre  Li/ctodertna  a  été  fondé  ici  même,  en  1911  '^\  pour  une  très 
curieuse  espèce  de  Lyctide,  le  Tristaria  nfricana  A.  Grouv.  '^\  qui  avait  été 
rangée  auparavant,  ainsi  que  ses  congénères  de  l'ancien  genre  Tristaria 
Reitt. ,  parmi  les  Goléoptères  Clavicornes  et  notamment  parmi  les  Cucu- 
jides.  Je  crois  utile  de  revenir  sur  cet  Insecte,  dont  j'ai  pu  étudier  tout 
récemment  le  type,  grâce  à  l'amabilité  de  M.  G.  Severin,  Conservateur  au 
Musée  royal  de  Bruxelles,  à  qui  j'exprime  ici  mes  vifs  remerciements.  La 
découverte  récente  d'une  seconde  espèce  du  même  genre,  capturée  au 
Congo  belge,  et  dout  je  dois  la  connaissance  à  mon  savant  et  très  obli- 
geant confrère  M.  Antoine  Grouvelle,  permet  d'ajouter  un  chaînon  nou- 
veau à  la  série  bien  graduée  des  formes  de  Tristariens.  Elle  permet  aussi 
de  définir  avec  plus  d'exactitude  les  caractères  génériques  des  Lyctoderma. 


")  En  i'honneur  de  mon  vénéré  maître,  M.  Schneider,  Professeur  à  la  Faculté 
des  Sciences  de  Poitiers. 

<^'  P.  Lesne,  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiies.  Les  Tristariens;  leurs  atfinités 
zoologiques.  Synopsis  du  groupe  (Bu//.  Mus.  Hist.  natur.,  1911,  n"  i,  p.  ao/» 
et  207). 

'•'*'  Cf.  Ann.  Soc.  Eut.  de  Belgique,  XLIV  [1900],  p.  hait. 


563 


Gen.  Lyctoderma  Lesne  IQII. 

Corps  fortement  déprimé,  très  brillant  en  dessus.  Lobe  frontal  sus- 
antennaire  et  lobe  latéral  de  Tépistome  coalescenls,  entièrement  soudés 
Tun  à  l'autre.  Pas  de  poils  dressés  au  côté  interne  de  l'orbite  ni  au  sommet 
du  lobe  sus-anteunaire.  Épistome  lobé  on  dénié  aux  angles  antérieurs.  Un 
sillon  antennaire  profond  entre  l'œil  et  la  portion  voisine  du  cadre  buccal. 
Massue  des  antennes  de  deux  articles,  le  q'  article  un  peu  moins  large  que 
le  i",  arrondi.  Labre  écliancré  au  milieu  du  bord  antérieur.  Mandibules 
dilatées  extérieurement  à  la  base  en  une  lame  coupante.  Menton  très  large 
(environ  quatre  fois  aussi  large  que  long),  trapézoïdal,  rétréci  en  avant; 
ses  angles  antérieurs  obtus;  son  bord  antérieur  droit,  étroitement  rédéchi 
en  gouttière  en  dessous.  Languette  dilatée  à  l'apex.  Prolhorax  transverse, 
muni  d'un  fin  rebord  latéral  en  gouttière,  et  rebordé  d'un  angle  à  l'autre 
h  la  base;  ses  angles  antérieurs  saillants,  dentiformes.  Pubescence  du  pro- 
notum  formée  de  poils  très  fins  et  extrêmement  courts,  sétiformes,  ap- 
primés,  visibles  seulement  à  un  fort  grossissement.  Elytres  rebordés  à  la 
base  entre  l'épaule  et  l'écusson,  non  déclives  à  l'apex,  i"  ai'ticle  des  tarses 
presque  aussi  développé  que  les  suivants. 

Les  Lyctoderma  constituent,  entre  le  genre  Tristaria  et  le  genre  Cephalo- 
tonia,  une  sorte  de  type  transitoire;  mais  ils  sont  surtout  voisins  du  dernier 
genre,  dont  'a  massue  antennaire  triarliculée  forme  d'ailleurs  une  excep- 
tion unique  parmi  les  Lyctides.  Les  téguments  des  Lyctodeima  sont  très 
brillants,  aussi  bien  du  côté  dorsal  que  du  côté  ventral,  et  sont,  en  appa- 
rence, glabres. 

CARACTÈRES  DISTINCTIFS  DES   ESPECES. 

Bord  latéral  de  l'épistome  écbancré  en  avant  et  lobé  en  arrière ,  ses  angles 
antérieui-s  spiniformes.  Suture  froiito-clypéale  effacée  au  milieu.  Rebord 
basilaire  nettement  biarqué.  Angles  postérieurs  du  prothorax  obtus, 
pointus  au  sommet,  mais  nullement  dentiformes.  Elytres  assez  profon- 
dément échancrés  conjointement  en  arc  de  cercle  à  la  base,  les  épaules 
saillantes  en  avant.  Rebord  basilaire  des  elytres  visible  du  côté  dorsal 
dans  toute  sa  longueur;  rebord  apical  extrêmement  fin,  en  gouttière. 
Corps  assez  allongé,  entièrement  d'un  roux  testacé,  plus  clair  sur  les 
elytres.  Longueur,  environ  3,8  millim.;  largeur  maxima  du  protho- 
rax, 0.93  millim  L-  testacea  nov,  sp. 

Bord  latéral  de  l'épistome  droit  en  avant,  h  peine  arqué  en  arrière,  ses 
angles  antérieurs  lobés.  Suture  fronto-clypéale  finement  marquée  au 
milieu.  Rebord  basilaire  du  pronotum  presque  droit;  angles  postérieurs 
dupronotum  droits,  pointus,  parfois  un  peu  dentiformes  en  dehors  au 


_  56/i  — 

sommet.  Eiytres  faiblement  échancrés  à  la  base;  ëpaules  peu  proémi- 
nentes. Rebord  basilaire  des  élytres  invisible  du  côté  dorsal  dans  sa  partie 
moyenne;  rebord  apical  formant  un  très  mince  ourlet,  nullement  en 
g-oultière.  Ponctuation  dorsale  du  corps  moins  grosse  que  chez  le  L.  tes- 
tacea.  Corps  plus  large  et  plus  court  dans  toutes  ses  parties ,  d'un  noir 
brillant,  avec  les  pattes  rousses.  Longueur,  environ  3, 5  millim.  ;  lar- 
geur maxima  du  prothorax ,  i  millimètre.  L.  africana  Grouv. 

Lyctoderma  testacea  nov.  sp. 

Long.  corp.  circiter  3,8  mill.  Corpus  elongalulum ,  depressum,  subpa- 
rallelum,  nitidissimum,  omnino  teslaceum,  elytris,   pectore,  abdomine 


1  2 

Fig.  1  et  a. 

Avant-corps  et  base  des  élytres  chez  les  Lyccodeiiim  afncana  Grouv.  (fig.  i) 
et  L.  testacea  Lesne  (fig.  a). 

femoribusque  dilutiusculis.  Capite  (cum  oculis)  latitudine  prothoracem 
œquante;  clypeo  angulis  anticis  spiniformibus,  lateribus  postice  lobato  ; 
sutura  frontali  medio  obsoleta;  fronte  fortiter  dense  punctata;  oculis  majo- 
ribus,  extus  prominentibus.  Prothorace  transverso,  summam  latitudinem 
in  tertia  parle  antica  attingente,  lateribus  subrecto,  leviter  arcuato, 
ante  angulos  posticos  haud  sinuato,  bis  obtusis  apice  haud  rotundatis 
neque  spiniformibus;  margine  basali  manifeste  bisinuato;  disco  fortiter  sat 
dense  punctato.  Elytris  latitudine  maxima  prothoracis  latioribus  et  illo 
ampliustriplo  longioribus,  basi  conjunctim  profonde  emai'ginatis ,  humeris 
prominentibus,  disco  antice  minute  postice  fortius  subsparsim  punctato, 
punctis  subelongatis  ;  margine  apicali  angustissirue  reflexo. 

Le  type  unique  est  probablement   un   mâle.  Les  bords  latéraux  du 
menton  sont  frangés  de  longs  cils.  Le  pygidium  est  échancré  au  bord  pos- 


—  565  — 

térieur  et  le  5'  sternite  apparent  de  rabdomen  offre  aussi  une  petite 
échancrure  au  milieu  du  bord  postérieur. 

Congo  belge,  Lemba,  en  octobre-décembre  1911  (R.  May  né  in  Musée 
du  Congo  belge). 

Lyctoderma  africana  A.  Grouvelle  1900. 

Le  type  de  res]ièce  est  une  femelle  dont  l'ovipositeur  est  entièrement 
évaginé.  Le  bord  postérieur  du  pygidium  est  arrondi,  un  peu  en  ogive, 
nullement  échancré,  non  plus  que  celui  du  5'  sternite  abdominal.  Il  n'y 
a  pas  de  longues  soies  siu*  le  menton.  Aux  tarses,  le  1"  article  seul  porte 
de  longues  soies  en  dessous.  L'exemplaire  de  Nkolentangan  offre  de 
longues  soies  sm'les  bords  du  menton  ;  son  pygidium  n'est  pas  écbancré. 

La  ponctuation  des  élytres  est  assez  homogène,  pas  plus  fine  ni  plus 
espacée  sur  la  moitié  basilaire  de  ces  organes. 

Congo  belge,  Kinchassa  (Waelbroeck  in  Musée  de  Bruxelles),  9  type. 
Guinée  espagnole,  Nkolentangan  (G.  Tessmann  in  Zoologisches  Muséum 
de  Berlin),  un  indiv.;  Cameroun  (Conradtin  Deutsches  Entomologisches 
Muséum) ,  un  indiv. 

Les  Lyctoderma  paraissent  être  cantonnés  dans  la  région  guinéenne, 
dont  ils  seraient  d'ailleurs  les  seuls  Lyclides  endémiques.  Il  est  fort  pro- 
bable que  les  deux  espèces  existent  dans  notre  colonie  du  Gabon ,  bien 
qu'elles  n'y  aient  pas  encore  été  rencontrées. 


Note  sur  les  Ecnom^us  Er.  [Col.  Nitidulid^), 
PAR  M.  Ant.  Grouvelle,  Correspondant  du  Muséum. 

Le  genre  Ecnomœus  a  été  établi  par  Ericbson,  i8i3 ,  in  Genn.  Zeitschr., 
IV,  p.  26/1,  pour  un  insecte  du  Sénégal,  E.  flânas;  en  i844  le  même 
auteur  a  augmenté  ce  genre  de  deux  nouvelles  espèces  provenant  de  la 
Nubie  :  E.  concavns  et  scophula  (Germ.  Zeitschr.,  V,  p.  438);  Reitter  en 
1878  a  publié  in  Verh.  nal.  Ver.  Briïnn.,  XII,  p.  182,  ÏE.  Haroldi  de 
l'Himalaya  et  en  1908  j'ai  fait  connaître  une  nouvelle  forme  d' Ecnomœus, 
VE.  Waterhousei  {Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  LXXVIII,  p.  8/12),  de  l'Himalaya. 

Toutes  ces  espèces  présentent  un  aspect  presque  uniforme,  ne  laissant 
aucun  doute  sur  leur  proche  parenté,  et  toutes  rentrent  dans  les  termes  de 
la  diagnose  et  de  l'excellente  description  du  genre  données  par  Ericbson. 

Toutefois  il  .faut  constater  que  cet  auteur,  en  établissant  le  genre 
Ecnomœus,  a  considéi'é  comme  normaux  des  individus  à  abdomen  fortement 
étiré,  présentant  par  suite  les  deux  derniers  segments  de  l'abdomen  à  dé- 

MdsÉDM.  XIX.  87 


—  566  — 

couvert,  et  qu'il  a  été  ainsi  conduit  à  placer  son  nouveau  genre  parmi  ses 
CarpophiUnœ. 

En  réalité  les  Ecnomœus,  n'ayant  qu'un  seul  segment  de  l'abdomen  visible , 
doivent  être  écarlés  des  Corpophiliiii.  Quant  à  leur  nouvelle  place,  elle 
semble  bien  définie  par  l'insertion  de  leurs  antennes  cachée  sous  les 
marges  latérales  de  l'épislome,  caractère  qui  se  retrouve  chez  les  Cnjpiar- 
chini.  Ils  s'écartent,  il  est  vrai,  des  insectes  de  cette  tribu  par  i'échancrure 
de  la  marge  antérieure  de  l'épistome  qui  laisse  voir  le  labre,  mais  cette 
échancrure  se  retrouve,  quoique  à  un  degré  moindre,  chez  des  insectes 
incontestablement  du  groupe  des  Ci'jjptarchiin. 

Je  suis  donc  d'avis  de  placer  les  Ecnomœus  à  côté  des  Cnjplarcha  et  des 
(7//sc/i/'oc/i//HS,  en  remplaçant  la  caractéristique  actuelle  de  la  tribu  (labre 
caché  par  l'épistome),  par  la  formule  insertion  des  antennes  cachée  par  les 
marges  latérales  du  front. 

Les  Ecnomœus,  n'ayant  pas  le  mésosternum  caché  par  la  saillie  proster- 
nale,  se  rapprocheraient  plus  des  Glischrochilus  que  des  Cryptarcha. 

La  diognose  du  genre  d'Erichson  devrait  être  complétée  de  la  manière 
suivante  : 

Labrum  emarghialum. 

Epistomum  laie  emarginatum ,  antennœ  bases  occtiltans. 

Elytra  abdominis  â  prima  segmenta  obtegenlia.  Pedcs  compressi;  tarsis 
simpUcibus. 

Ecnomœus  brevis  nov.  sp. 

Oblongo-ovatus,  fere  duplo  longior  quam  in  maxima  latitudine  latior, 
planus  vel  vix  concavus.  nitidulus,  cinnamomeus.  flavo  pubescens,  dense 
punctulatus.  Antennae  compressa?;  2°  articulo  quam  3°  breviore;  clavae 
articulis  subœqualibus,  ullimo  quam  prœcedentibus  vix  angustiore.  Caput 
antice  liaud  profunde  circumcisum,  ad  anguios  anticos  rolundatum; 
lateribus  antrorsum  convergentibus.  Prothorax  fere  in  maxima  latudine  ter 
latior  quam  longior,  antice  emarginalus,  lateribus  rotundatus,  breviter 
concavo-maiginatus,  ciliatus;  angulis  anticis  obtusis,  posticis  acutis; 
basi  medio  truncata,  utrinque  ad  extremitates  sinuata.  Elytra  humeris 
breviter  rotundata,  lateribus  vix  arcuata,  ad  extremitatem  subdivergentia , 
apice  separatim  rotundata ,  circiter  tam  elongata  quam  simul  lata.  Mesoster- 
num  in  longitudinem  depressum.  Pygidium  (apud  marem  cum  segmento 
addito  juncto)  apice  rolundatum.  Long.  4,5  à  5  millim. 

Oblong,  un  peu  atténué  vers  l'avant,  cà  peine  deux  fois  aussi  long  que 
large  dans  sa  plus  grande  largeur,  plan ,  parfois  à  peine  concave ,  un  peu 
brillant,  marron  clair,  couvert  d'une  pubescence  flave,  fii^e  et  serrée,  très 
densément  pointillé;  points  un  peu  plus  forts  et  plus  serrés  sur  les  élytres. 
Antennes  comprimées;  le  2'  article  plus  court  que  le  3°,  le  k'  plus  court  que 


—  567  — 

le  3'  et  le  5°;  articles  de  la  massue  transversaux,  subëgaux,  le  dernier  à 
peine  plus  étroit  que  les  pre'cédenls ,  subtronqué  à  l'extrémité.  Tête  environ 
deux  fois  plus  large  au  niveau  des  yeux  que  longue ,  largement  et  peu  pro- 
fondément échancrée  au  bord  antérieur,  arrondie  aux  angles  antérieurs; 
bords  latéraux  relevés,  légèrement  convergents  en  avant;  veux  à  facettes 
moyennes,  finement  pubescents.  Prolhorax  rétréci  en  avant,  à  peine  à  la 
base,  arrondi  sur  les  côtés,  presque  trois  fois  plus  large  dans  sa  plus  grande 
largeur  que  long;  bord  antérieur  échancré;  angles  antérieurs  obtus,  sub- 
émoiissés,  postérieurs  aigus;  côtés  un  peu  plus  fortement  arrondis  en  avant, 
bordés  par  un  fin  bourrelet  lisse,  enfermé  entre  deux  fines  stries,  et  par  une 
étroite  marge  concave ,  ciliés  ;  base  tronquée  au  milieu ,  largement  sinuée  aux 
extrémités,  finement  rebordée  par  une  strie  médiocrement  visible  au  milieu. 
Ecusson  subtriangulaire ,  égal ,  à  la  base ,  environ  au  cinquième  de  la  largeur 
du  protborax  à  la  base.  Elytres  brièvement  arrondis  aux  épaules,  à  peine 
arrondis  sur  les  côtés,  un  peu  élargis  vers  l'extrémité,  arrondis  séparément 
au  sommet,  environ  aussi  longs  que  larges  ensemble,  bordés  en  dedans 
des  carènes  latérales  par  une  marge  concave  relativement  étroite.  Pygidium 
subtriangulaire,  sublongitudinaiement  subconcave  de  chaque  côté. 

Pygidium  du  mâle  tronqué  et  complété  par  un  segment  supplémentaire 
visible  seulement  du  dessus.  Mésosternum  longiludinalement  subdéprimé. 
Hanches  postérieures  séparées  par  un  intervalle  subégal  à  la  moitié  de  la 
longueur  de  la  hanche. 

Région  de  Zinder  (Mission  Tilho),  7  individus;  Sénégal,  Saint-Louis, 
1  individu.  Collection  du  Muséum  de  Paris. 

L'exemplaire  de  Saint-Louis  a  été  trouvé  dans  le  bois  d'un  acacia. 

Ecnomseus  Kolbei  nov.  sp. 

Ovatus,  antice  attenuatus,  fere  9  et  i/3  longior  quam  in  maxima  latitu- 
dine  latior,  capite  et  prothorace  in  longiludinem  modice  concavus,  elytris 
vix  convexus,  nitidulus ,  fusco-castanescens ,  subdense  punctulatus,  flavo- 
pubescens.  Antennae  compressée;  2°  articulo  quam  3"  vix  breviore, 
8°  quam  praecedentibus  paulo  latior;  clavae  2"  articulo  quam  aliis  paulo 
latiore,  ullimo  apice  breviter  acuminato.  Gapul  antice  late  modiceque 
emarginatum,  ad  anticos  angulos  rotundatum,  lateribus  retrorsum  vix 
angustatum.  Prothorax  circiter  in  maxima  latitudine  duplo  latior  quam 
longior,  antice  emarginatus,  lateribus  rotundatus,  lateribus  breviler 
concavo-marginatus  et  ciliatus;  angulis  anticis  acutis,  antrorsum  pro- 
ductis,  posticis  acutis;  basi  ante  sculellum  truncata,  utrinque  sinuata,  ad 
extremitates  marginata.  Elytra  humeris  brevissime  rotundata,  lateribus 
subrecta,  apice  parum  ampiiata,  angulis  posticis  exlernis  late,  internis 
breviter  rotundata,  apice  subtruncata,  circiter  1  et  i/3  longiora quam  simul 

37. 


—  568  — 

in  maxima  latitudine  laliora.  Mesosternura  convexum.  Pygidinm  (apud 
raarem  cum  segmente  addito)  apicebrevilerrotundatum.  Long.  4,5miliim. 
Ovale,  un  peu  atténue  vers  l'avant,  environ  deux  fois  et  un  tiers  plus 
long  que  large  dans  sa  plus  grande  largeur,  subconcave  sur  la  tête  et 
le  prothorax ,  légèrement  convexe  vers  l'arrière  des  élytres ,  un  peu  brillant , 
brun  marron  médiocrement  foncé ,  couvert  d'une  pubescence  flave ,  fine  et 
serrée,  presque  densément  poinlillé;  points  un  peu  plus  forts  sur  la  tête  et 
le  prothorax.  Antennes  comprimées;  2"  article  subégal  au  3°,  k'  subcarré 
plus  couit  que  les  3'  et  5',  5°  suballongé,  8'  assez  nettement  plus  large  que 
les  précédents,  9°  à  11'  formant  une  massue  brusque  dont  les  articles  sont 
subégaux,  dont  le  2'  article  est  un  peu  plus  large  que  les  autres  et  dont  le 
dernier  est  terminé  en  forme  de  cône  surbaissé.  Tête  un  peu  plus  de  deux 
fois  plus  large  au  niveau  des  yeux  que  longue ,  largement  et  peu  profondé- 
ment échancrée  au  bord  antérieur,  arrondie  aux  angles  antérieurs ,  biim- 
pressionnée  en  avant  des  yeux;  bords  latéraux  relevés  surtout  en  avant  des 
yeux ,  un  peu  échancrés  par  ceux-ci ,  subparallèles  ;  yeux  à  facettes  médiocres , 
très  finement  pubescenls.  Prothorax  un  peu  rétréci  en  avant,  à  peine  à  la 
base,  arqué  sur  les  côtés,  à  peine  plus  large  dans  sa  plus  grande  largeur 
qu'à  la  base,  environ  deux  fois  plus  large  dans  sa  plus  grande  largeur  que 
long;  bord  antérieur  faiblement  échancré;  angles  antérieurs  aigus,  saillants 
en  avant,  postérieurs  aigus;  côtés  assez  régulièrement  arqués,  bordés  par 
un  bourrelet  lisse,  relativement  épais,  enfermé  entre  deux  stries,  s'atté- 
nuant  vers  la  base  et  devenant  près  de  celle-ci  une  étroite  marge  subcon- 
cave; bord  interne  des  bourrelets  latéraux  étroitement  concave;  base  tron- 
quée devant  l'écusson,  subsinuée  de  chaque  côté,  bordée  aux  extrémités, 
Ecusson  subtriangulaire  à  peine  aussi  large  à  la  base  que  le  cinquième  de 
la  base  du  pro  thorax.  Élytres  très  brièvement  arrondis  aux  épaules,  à  peine 
plus  larges  à  la  base  que  la  base  du  prothorax ,  presque  droits  sur  les 
côtés,    un  peu  élargis  vers  l'extrémité,   largement  arrondis  aux  angles 
apicaux  externes ,  étroitement  aux  angles  apicaux  internes ,  subtronqués  au 
sommet,  environ  une  fois  et  un  tiers  plus  longs  cjue  larges  dans  leur  plus 
grande  largeur,  un  peu  infléchis  obliquement  vers  le  deuxième  tiers  de  la 
longueur,  bordés  latéralement  par  une  fine  cai'ène  rejetée  sur  le  commen- 
cement delà  déclivité  latérale.  Pygidium  brièvement  arrondi  au  sommet, 
subconcave  sur  les  parties  latérales.  Pygidium  du  mâle  tronqué  et  complété 
par  un  segment  complémentaire  visible  seulement  de  dessus.  Mésosternum 
convexe.  Hanches  intermédiaires  séparées  par  un  intervalle  inférieur  à  la 
moitié  de  la  longueur  de  la  hanche.  Moyen-Ghari  (Mission  Chari-Tchad), 
(i  individus;  Fort-Archambault  (Mission  Chari-Tchad),  1  individu  ;  Collec- 
tion  du    Muséum    de  Paris.   Okahandya   (D.  W.  Afrika),  2  individus; 
Collection  du  Musée  Royal  de  Berlin. 


569 


Missioiy   TiLBO   (Niger-Tcbàd). 
Coléoptères  Clâvicornes, 

PAR  M.  AnT.   GrOUVELLE,  CORRESPONDANT  DU  MuSÉUM. 


niitidulidœ. 

Platychora  punctatolineata  Grouv. ,  nov.  sp.  —  i  ex. 

Passandrîdse. 

Gheilopoma  Elraatzi  Grouv.,  nov.  sp.  (adliuc  ined.).  —  i  ex. 

CneajidsB. 

Inopeplus  pdncticeps  Grouv. 

Colydiidse. 

?  Bothrideres  trapezicollis  Grouv. ,  nov.  sp.  —  i  ex. 
Cerylon  excavatum  Grouv. 

Georyssldse. 

Georyssds  tcberifer  Grouv. 

Potamophilidae. 

Potamodites  spinosus  Grouv. ,  nov.  sp.  —  i  ex. 

Platychora  punctatolineata  nov.  sp. 

Oblonga ,  sat  lata ,  convexa ,  nilidula ,  ciuereo-  et  flavo-cinereo-squamoso- 
pubescens,  capite  et  protborace  rufo-picea,  elytris  picea,  antennis  pL'di- 
busque  dilule  rufo-picea.  Antennae  elougatae;  clava  piriformi,  i"  articulo 
longiore  quam  antice  latiore,  2°  transverso,  3°  suborbiculari ,  quam  praece- 
deiite  angustiore.  Caput  transversissimum ,  antice  subsinuatum ,  ante 
antennarum  bases  transversim  subsulcalum  et  utrinque  iinpressum.  Pro- 
thorax antice  angustatus,  circiter  2  et  1/2  ad  basin  latior  quam  longior, 
parce  punclulatus,  aliquibuspunctis  majoribus  inLermixtis.  Eiytra  paraliela, 
apice  truncata,  1  et  i/4  longiora  quam  simul  latiora,  dense  punctato- 
lineata, punclis  juxta  apicem  confusis.  Pygidium  convexum  dense  punc- 
tatum.  Long.  3  miilim. 


—  570  — 

Oblong,  environ  deux  fois  et  un  tiers  plus  long  que  large,  convexe, 
faiblement  brillant,  à  peine  visiblement  alulacé ,  couvert  d'une  pubescence 
squameuse,  double,  flave- cendrée  et  cendrée,  en  général  inclinée,  arcpiée 
vers  l'arrière ,  plus  dense  vers  l'extrémité  des  ély  très  et  sur  le  pygidium  (l'indi- 
vidu étudié  n'est  pas  frais)  ;  tête  et  prothorax  roux  de  poix  ;  marges  latérales 
du  prothorax  et  des  élytres ,  antennes  et  pattes  roux  de  poix  clair  ;  disque 
des  élytres  et  pygidium  brun  de  poix.  Antennes  allongées;  i"  article  épais , 
arrondi  en  dedans,  plus  long  que  large,  2'  à  peine  épaissi,  plus  long  que 
large,  3'  très  allongé,  presque  cpiatre  fois  plus  long  que  large,  4',  6°,  7° 
et  8'  subégaux,  environ  une  fois  et  un  tiers  plus  longs  que  larges,  5"  plus 
long  que  les  articles  voisins,  9°  à  1 1'  formant  une  massue  subpirifoi*me 
dont  le  1"  article  est  plus  long  que  large  au  sommet,  dont  le  9°  article 
transversal  e^t  largement  échancré  au  sommet  et  dont  le  dernier,  suborbi- 
culaire,  un  peu  plus  étroit  que  le  précédent,  est  terminé  ])ar  une  très  petite 
zone  pubescente.  Tête  plus  de  deux  fois  plus  large  que  longue,  subdé- 
primée et  peu  densément  ponctuée  sur  le  front,  subsinuée  au  bord  anté- 
rieur au  milieu,  subtronquée  transversalement  de  chaque  côté  entre  la 
naissance  de  l'antenne  et  l'épistome ,  celui-ci  séparé  du  front  par  une  im- 
pression transversale  se  développant  un  peu  en  arrière  des  bases  des 
antennes;  marges  latérales  de  la  tête  subparallèles;  yeux  à  facettes  assez 
fortes,  leur  saillie  transversale  plus  grande  que  la  moitié  de  la  longueur 
de  l'orbite;  labre  grand,  faiblement  incisé  au  bord  antérieur.  Prothorax 
plus  rétréci  en  avant  qu'à  la  base,  arqué  sur  les  côtés  surtout  en  avant, 
présentant  sa  plus  grande  lai'geur  un  peu  avant  le  milieu  de  sa  longueur, 
environ  deux  fois  et  demie  plus  long  que  large  dans  sa  plus  grande  lar- 
geur; bord  antérieur  largement  échancré  pour  recevoir  la  tête;  angles 
antérieurs  vus  de  dessus,  aigus,  émoussés,  saillant  en  avant;  margrs  laté- 
rales assez  largement  explanées  sauf  contre  la  base;  angles  postérieurs 
faiblement  obtus,  à  peine  émoussés;  base  faiblement  arquée  en  arrière, 
subsinuée  aux  extrémités,  finement  rebordée,  impressionnée  de  chaque 
côté  près  de  la  marge  latérale  explanée;  ponctuation  du  discpie  très  fine, 
écartée,  entremêlée  de  gros  points  enfoncés,  ciselés,  devenant  plus  forts  et 
plus  serrés  vers  les  marges  latérales.  Ecusson  subtriangulaire,  près  de  deux 
fois  et  demie  plus  large  à  la  base  que  long,  très  émoussé  au  sommet. 
Elytres  subtronqués  à  la  base,  en  angles  obtus  aux  épaules,  alors  pres- 
que aussi  larges  que  le  protborax  dans  sa  plus  grande  largeur,  brièvement 
arrondis  à  la  base,  subparallèles,  atténués  vers  l'extrémité,  très  faiblement 
élargis,  arrondis  séparément  et  très  largement  au  sommet,  presque  subtron- 
qués, environ  une  fois  et  un  quart  plus  longs  que  larges  ensemble,  assez 
largement  explanés  sur  les  marges  latérales,  densément  ponctués  en  lignes; 
points  subràpeux,  atténués  vers  l'extrémité,  devenant  confus  au  sommet. 
Pygidium  un  peu  convexe,  subtriangulaire,  arrondi  au  sommet,  densé- 
ment ponctué.    Dessous  du  corps   brillant,   couvert   d'une  pubescence 


—  f»71   — 

flave,  fine,  assez  dense.  Pas  de  stries  fémorales  sur  le  premier  segment  de 
l'abdomen. 

Région  de  Zinder  (Mission  Tilbo),  i  individu.  Muséum  de  Paris. 

?  Bothriderés  trapezicollis  nov.  sp. 

Ovatus,  circiter  3  et  1/2  longior  quam  in  maxima  latitudine  latior,  in 
ely trorum  disco  modice  convexus ,  glaber,  dilate  castaneus.  Antenna3  brèves , 
9-arliculatae  :  1°  articule  subgloboso,  intus  dilatato,ultimo  apice  truncato. 
Caput  subdense  punctatum;  temporibus  minutissimis,  acutis.  Prothorax 
tam  elongatus  quam  antice  latus,  postice  angustatus,  lateribus  subrectus, 
vix  bisinuatus,  in  disco  bifoveolatus  :  antica  foveola  lata,  poslica  multo  mi- 
nore, inter  duos  suicos  basilares,  modice  elongatos  sita.  Elytra  apice 
conjunctim  subacuminata,  singulo  in  iongitudinem  quinque-carinato; 
1°  canna  in  inlervallo  sulurali,  ad  apicem  manifesta,  2°  in  disco  parum, 
ad  apicem  magis  elevata,  3'  quam  2'  vix  magis  elevata,  apice  vix  abbre- 
viata,  4°  humerali,  apice  cum  secunda  juncta,  5'  laterali.  Lineaî  fémorales 
coxarum  intermediarum  et  posticarum  rectae  et  intégras.  Long.  3,5  millim. 

Ovale,  environ  trois  fois  et  demie  plus  long  que  large  dans  sa  plus 
grande  largeur,  médiocrement  convexe  sur  le  disque,  brillant,  glabre, 
marron  clair.  Antennes  courtes,  s'épaississant  progressivement  à  partir  du 
9"  article;  1"  article  subglobuleux,  2"  inséré  sur  le  côté  du  bord  antérieur 
du  1",    ^'  à  h'  très  courts,  5'  à  9°  progressivement  un  peu  plus  longs, 
9' formant  une  massue  subtronconique ,  subtronquée  à  l'extrémité.  Tête 
suborbiculaire,  peu  densément  ponctuée,  subtronquée  en  avant,  faiblement 
striée  entre  les  naissances  des  antennes;  yeux  suborbiculaires ,  à  facettes 
moyennes,  échancrant  faiblement  les  marges  latérales  du  front,  peu  sail- 
lants; bords  latéraux,  convergents  en  avant,  formant  en  arrière  des  yeux 
des  tempes  très  petites,  aiguës.  Protborax  plus  large  en  avant  que  la  tête, 
rétréci  à  la  base,  presque  droit,  faiblement  bisinué  sur  les  côtés,  environ 
aussi  long  que  large  en  avant;  bord  antérieur  subtronqué  au  milieu,  sinué 
de  chaque  côté;  angles  antérieurs  aigus,  émoussés;  côtés  rebordés,  sub- 
explanés,  concaves  sur  la  région  des  angles  antérieurs;  angles  postérieurs 
obtus;  base  subtronquée,  rebordée;  disque  marqué  de  deux  impressions 
suborbiculaires  profondes  :  la  1"  en  avant,  occupant  en  largeur  environ 
le  tiers  de  la  largeur  du  prothorax;  la  2°  en  arrière,  à  peine  deux  fois 
plus   petite,   limitée  latéralement  par   deux  vagues  plis   longitudinaux, 
réunie  à  la  première  par  une  dépression  lisse,  large  et  peu  marquée;  de 
chaque  côté  de  la  base  une  strie  sulciforme,  longitudinale,  atteignant  pres- 
que le  milieu  de  la  longueur  du  prpthorax;  fond  de  Fimpression  antérieure 
marqué  de  quelques  fines  strioles  longitudinales;  bord  antérieur  subsadlant 
en  arrière;  ponctuation  fine  écartée,  plus  dense  sur  les  marges  de  l'impres- 


—  572  ~ 

sion  antérieure.  Ecusson  suborbiculaire ,  iisse.  Elytres  sinués  à  la  base, 
arrondis  aux  épaules,  arqués,  un  peu  élargis  sur  les  côtés,  présentant  leur 
plus  grande  largeur  vers  le  milieu  de  la  longueur,  subacurainés  ensemble 
à  l'extrémité,  environ  deux  fois  et  demie  plus  longs  que  larges  en- 
semble dans  leur  plus  grande  largeur,  marqués  chacun  de  cinq  carènes 
longitudinales  :  la  i"  sur  l'intervalle  suturai,  médiocrement  marquée 
vers  le  sommet,  la  2'  faiblement  marquée  à  la  base,  accentuée  vers  le 
sommet  et  contre  la  base,  la  3°  semblable  à  la  2°,  arrêtée  très  près  du 
sommet,  réunie  à  la  base  avec  la  2°,  la  4°  humérale,  semblable  à  la  2°  et  à 
la  3°,  réunie  à  l'extrémité  à  la  2',  la  6°  latérale,  entière,  réunie  à  la  base 
à  la  4*;  stries  suturales  fines  entières.  Dessous  du  corps  lisse.  Stries  fémo- 
rales des  hanches  intermédiaires  et  postérieures  entières,  subcai'éniformes, 
les  premières  un  peu  divergentes,  les  deuxièmes  subparallèles.  Sternites 
bordés  au  sommet  par  une  impression  transversale  ponctuée. 

Congo,  Dai  (D'  J.  Kerandel),  1  exemplaire.  Collection  du  Muséum  de 
Paris. 

Potamodytes  spinosus  nov.  sp. 

Elongatus ,  ovatus ,  convexus ,  nigro-fuscus ,  nitidulus.  Antennae  sordido- 
leslaceae.  Caput  fronte  depressum,  inter  antennarum  bases  tenuiter  stria- 
tum,  asperum  et  parce  punctulatum.  Prothorax  antice  angustus,  subvalde 
transversus,  asper  et  parce  punctulatus,  anlice  transversim  anguloso- 
sulcalus;  sulco  medio  inteirupto ;  disco  ante  scutellum  vix  perspicue  trian- 
gulatim  impresso  et  bipunctato;  angulorura  poslicorum  margine  inflexo. 
subconcavo;  angulis  posticis  aculis  extus  haud  prodiictis.  Scutellum  trian- 
gulare,  subconvexum.  Elytra  apicem  versus  attenuata,  circiter  ter  longiora 
quam  simul  in  maxima latitudine  laliora,  apice  separatim  spinosa ,  punclato- 
striata;  striis  apicem  versus  attenuatis;  callo  fere  ad  scutellum  parum  mani- 
festo.  Long.  8  millim. 

Ovale,  environ  quatre  fois  plus  long  que  large  dans  sa  plus  grande 
largeur,  modérément  atténué  vers  l'extrémité  des  élytres,  convexe,  noir  un 
peu  olivâtre  ;  antennes  testacées-enfumées .  pattes  noirâtres ,  extrême  base  des 
tibias  fauve-enfumée ;  pruinosité  flave-cendrée,  entremêlée  de  poils  gris, 
inclinés,  arqués  en  arrière,  très  courts,  plus  longs  sur  la  région  sulurale; 
antennes  courtes  :  1"  article  près  de  deux  fois  plus  long  que  large,  3* 
moins  d'une  fois  et  demie  plus  long  que  large,  4°  à  11'  serrés,  1 1°  à  peu 
près  aussi  long  que  large.  Tête  déprimée  sur  le  front,  finement  striée 
entre  les  naissances  des  antennes,  finement  chagrinée,  éparsement  poin- 
tillée;  tempes  nulles.  Prothorax  rétréci  en  avant,  environ  deux  fois  plus 
large  à  la  base  que  long,  modérément  convexe  sur  le  disque;  bord  anté- 
rieur arqué  en  avant  dans  le  milieu,  sinué  aux  extrémités;  angles  antérieurs 
aigus;  côtés  brièvement  écliancrés  contrs  les  angles  antérieurs,  puis  briè- 


—  573  — 

vement  arrondis ,  ensuite  presque  droits  et  brièvement  arqués  près  de  la 
base,  finement  reborde's;  angles  postérieurs  aigus,  saillant  en  arrière; 
base  siuuée  devant  l'ëcusson,  largement  sinuée  de  chaque  côté;  disque 
finement  chagriné,  éparsement  et  un  peu  plus  finement  pointillé  que  la 
tète,  coupé  transversalement  en  avant  par  un  sillon  parlant  des  angles 
antérieurs,  bisinué  de  chaque  côté,  effacé  au  milieu  et  marqué,  près  de  la 
base,  en  face  de  l'écusson,  de  deux  points  placés  à  la  base  d'une  très  légère 
impression  triangulaire;  marges  des  angles  postérieurs  subconcaves,  obli- 
quement infléchies.  Ecusson  triangulaire,  faiblement  convexe.  Elytres  un 
peu  pkis  étroits  à  la  base  que  la  base  du  prothorax,  arrondis  aux  épaules, 
alors  aussi  larges  que  le  prothorax  à  la  base ,  très  brièvement  arqués-élargis 
sur  les  côtés,  puis  atténués  vers  l'extrémité,  d'abord  presque  en  ligne  droite, 
puis  en  arc  modéi'ément  accentué ,  terminés  chacun  par  une  épine  obtuse 
assez  longue ,  séparée  de  l'angle  suturai  par  un  sinus ,  environ  trois  fois 
plus  longs  que  larges  dans  leur  plus  grande  largeui",  ponctués-striés  ; 
stries  ponctuées  atténuées  vers  l'extrémité;  calus  humerai  bien  marqués; 
calus  préscutellaù'es  peu  accentués.  Mai'ges  latérales  séparées  des  épipleures 
par  une  carène  très  peu  marquée  à  la  base ,  plus  accentuée  vers  le  sommet. 
Dessous  du  corps  convexe.  Hanches  postérieures  séparées  par  un  intervalle 
plus  grand  que  la  distance  du  bord  interne  de  la  hanche  au  bord  latéral. 
Cavités  des  hanches  postérieures  formées  nettement,  ne  se  prolongeant  pas 
sur  le  premier  segment  de  l'abdomen. 

Congo  français,  Ouesso  (Sanga).  (D'  Kerandel.)  i  individu.  Collection 
du  Muséum  de  Paris.  —  Afiique  orientale  allemande  (Conradt).  Plusieurs 
individus.  Collections  du  Deutsches  Entom.  National-Muséum  de  Berlin  et 
A.  Grouvelle. 

Voisin  de  P.  antennatus  Dohrn,  moins  allongé  et  présentant  un  calus 
préscutellaire  peu  marqué. 

Collections  recueillies  par  M.  E.-R.   Wagner 

DANS   LA    république    ArGESTINE. 

Coléoptères  Lampyrides, 
PAR  M.  E.  Olivier,  Cgrrespg.ndant  du  Muséum. 


Calyptocephalus  inornatus  nov.  sp. 

Oblongo-elongatus,  niger;  prothorace,  scutello,  elytrorum  basi  et 
sutura  in  dimidio  basali  rufo-testaceis ;  coxis  anticis  et  intermediis  rufis; 
antennis  prothorace  longioribus  aterrimis;  prothorace  lateribus  rectis, 
antice  subogivali ,  basi  recte  truncato ,  angulis  obtusis ,  longitudinaliter  caiù- 


—  57/i  — 

nato,  marginibus  confertim  punctatis,  disco  autera  tenuiter;  elytris  de- 
liiscentil)us,  rugose  punctatis,  abdomine  vix  brevioribus;  ultimo  venlrali 
segmente  triangulari,  apice  profunde  inciso  et  juxta  basim,  uliinque, 
puncto  lucido  oinato.  —  Long,  lo  millim. 

Cette  petite  espèce  vient  se  placer  près  des  C.  hilaris  Ern.  Oliv.  et  C.  auste- 
rus  Ern.  Oliv. ,  dont  elle  se  distingue  bien  nettement  par  sa  coloration.  Les 
élytres  sont  noirs,  avec  leur  base  plus  ou  moins  longuement  testacée.  Dans 
l'exemplaire  de  ma  collection,  la  couleur  noire  ne  laisse  de  testacé  que  la 
base  et  une  large  bordm'e  juxtasulurale;  dans  celui  du  Muséum,  seule- 
ment la  moitié  apicale  des  élytres  est  noire  et  l'autre  moitié  est  d'un 
testacé  rembruni. 

République  Argentine  :  province  de  Santiago  del  Estero ,  bords  du  Rio 
Salado,  aux  environs  d'Icaiïo  (Muséum  de  Paris  ex  Wagner);  République 
Argentine  :  Haut  Parana  (ma  collection). 

Tenaspis  zonulata  nov.  sp. 

Elongata,  ovalis,  nigra,  nitida;  capite  nigro  inter  antennas  rufo;  pro- 
thorace  obtriangulari ,  carinato ,  apice  obtuso ,  rufo ,  disco  aurantiaco ,  mar- 
gine  basali  nigro,  angulis  oblusis;  scutello  triangulari  nigro,  puncto  rufo 
notato;  elytiis  prolliorace  latioribus,  dein  amjjlialis  et  apicem  versus  atte- 
nualis,  nigris,  costulatis,  confertissime  punctatis;  subtus  omnino  nigra, 
coxis  et  tai-sorum  unguiculis  rufis;  ultimo  ventrali  segmente,  quadrato  (j*, 
conico  apice  inciso  9.  —  Long,  lo  millim. 

Allongé,  ovalaire,  tout  noir  à  l'exception  d'une  tacbe  sur  la  tète  entre 
les  antennes,  du  protliorax,  d'un  point  sur  le  milieu  de  l'écusson,  des 
hancbes  et  des  ongles  des  tarses  qui  sont  roux.  Le  protborax  est  orangé 
sur  son  disque;  il  est  très  étroitement  bordé  de  noir  latéralement  et  une 
bande  d'un  noir  brillant  s'étend  tout  le  long  de  sa  base. 

République  Argentine  :  Misiones,  environs  de  San  Ignacio  (Muséum  de 
Paris).  Je  possédais  déjà  cette  espèce  dans  ma  collection  avec  l'indication 
générale  :  Brésil. 

Lucidota  sparsicolor  nov.  sp. 

Oblonga,  nigra;  ore  flavo;  antennis  pubescentibus  nigris,  compressis, 
tenuiter  dentatis;  prothorace  lateribus  leviter  arcuatis,  antice  rotundato, 
punctato ,  carinato ,  flavo ,  maculis  duabus  aurantiaçis  ornato ,  margine  basali 
et  vitta  longitudinali  nigris;  scutello  parvo,  triangulari,  nigro;  elytris 
protiiorace  latioribus,  oblongis,  rugosis,  costulatis,  nigris;  pygidio  trisi- 
nuato;  coxis,  farsorum  unguiculis  et  ultimo  ventrali  segmente  piceis;  hoc 
recte  truncato.  —  Long.  9  millim.  —  9  igneta. 


—  575  — 

Le  prolhorax ,  à  côtés  d'abord  légèrement  arqués ,  s'arrondit  en  avant.  Il 
est  llave  avec  la  marge  basilaire  noire  et  une  étroite  bande  longitudinale 
noire,  ayant  dans  son  milieu  une  carène  bien  saillante  et  partant  de  la  base 
pour  se  prolonger  jusqu'au  sommet;  en  outre,  une  tache  oblongue 
orangée  est  située  de  chaque  côté  de  la  jonction  de  cette  bande  avec 
la  base. 

Cette  petite  espèce,  à  antennes  faiblement  dentées,  se  place  dans  le  voi- 
sinage du  L.  tristicolor  Ern.  Oliv.  et  dissiiuilis  Ern.  Oliv.,  dont  elle  se 
distingue  surtout  par  la  coloration  du  prothorax  et  sa  taille  bien  moindre. 

RépubUque  Argentine  :  Misiones ,  Villa  Lutecia,  environs  de  San  Ignacio 
(Muséum  de  Paris).  Existait  déjà  dans  ma  collection  avec  l'indication  géné- 
rale :  Brésil. 


Note  sur  divers  Coléoptères  Bdprestides 
DES  Collections  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris, 

PAR  M.  Ch.  Kerremans. 

Bien  que  la  plupart  des  espèces  mentionnées  ci-dessous  soient  ancienne- 
ment connues,  je  crois  utile  d'en  donner  la  liste  complète,  parce  que  tous 
les  spécimens  qui  m'ont  été  soumis  portent  l'indication  exacte  des  lieux  de 
capture,  toujours  intéressante  à  signaler.  Cela  permettra,  dans  l'avenir, 
de  délimiter  d'une  façon  précise  l'aire  de  dispersion  de  chacune  d'elles  en 
contribuant  à  la  fixation  de  lem"  répartition  géographique. 

Les  espèces  sont  de  provenances  variées ,  les  unes  ayant  été  recueillies 
par  la  Mission  du  Bourg  de  Bozas  dans  l'Afrique  orientale  ciséquatoriale 
en  1908,  les  autres  pai-  M.  G.  Vasse  au  Mozambique  en  1907,  et  les 
autres  enfin  au  Mexique,  par  M.  L.  Diguet,  en  1908  et  190^. 

L'ensemble  est  classé  par  orth-e  systématique  des  genres  et  des  espèces. 

Sternocera  castanea  01.,  var.  Druryi  Waterh.,  Ami.  Mag.  Nat.  Hist., 
sér.  7,  t.  XV  (190/1),  p.  947.  —  Abyssinie,  province  équatoriale  :  pays 
de  Diné  {du  Bourg). 

S.  BoccARDi  E.  Saund.,  Cist.  Enl.,  I  (187/1),  p.  219;  Kerrem.,  Ann. 
Soc.  Enl.  Belg.,  t.  XXXII  (1888),  pi.  I,  fig.  5.  —  Djibouti  {du  Bourg). 

S.  ORissA  Buq.,  Bull.  Fr.  (1887),  p.  76;  Gory,  Monogr.  supp.,  t.  IV 
(18/10),  p.  5,  pi.  1,  fig.  3.  —  Mozambique  :  vallée  du  Pungué  (G.  Vasse). 

S.  Klugi  Thoms.,  var.  Mephisto  Thoms.,  Arc.  Nat.,  1. 1  (1889),  p.  118. 
—  Dahomey  {A.  Bonhoure). 

hioms  (Neojulodis)  subvittata  E.  Saund.,  Tr.  Eut.  Soc.  Lond.  (1879), 
p.  289.  —  Mozambique  :  vallée  du  Pungué  (G.  Vasse). 


—  576  — 

AcM^ODERA  cuPRiNA  Spiû. ,  Ami.  Fr.  (i838),  p.  367;  hirtula  Gory, 
Monogr.  supp.,  t.  IV  (i84o),  p.  29,  pi.  V,  fig.  27.  —  Mexicpie  :  Oaxaca, 
région  de  Sylacayoapam  [L.  Diguel). 

A.  LATERALis  Chevrol. ,  Col.  Mex.  (i833),  n°  6;  Cast.  Gory,  Monogr., 
t.  I  (1 83 5),  p.  3,  pi.  I,  fig.  3.  — Mexique  :  Puebla,  environs  de  Tehuacan 
[L.  Diguet). 

A.  FLAVOMARGiNATA  Gray,  Anim.  Kingd.,  t.  I  (i83i),  p.  358,  pi.  XXXI, 
fig.  2,  —  Mexique  :  Puebla,  environs  de  Tehuacan  (L.  Diguet). 

A.  RUBRONOTATA  Gast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  I  (1 832),  p.  5,  pi.  I,  fig.  5. 

—  Mexique  :  Puebla ,  environs  de  Tehuacan  ;  Jaiisco ,  environs  du  Guada- 
lajara  (L.  Diguet). 

A.  DECiPiENS  Lee,  Proc.  Acad.  Philad.  (1866),  p.  383;  Horn,  Tr.  Am. 
Eut.  Soc,  t.  VII  (1878),  p.  16,  pi.  I,  fig.  17.  —  Mexique  :  Puebla,  envi- 
rons de  Tehuacan  (L.  Diguet). 

A.  PicTA  Waterh. ,  Biol.  Centr.-Amer. ,  t.  III,  pt.  I  (1882),  p.  94,  pi.  II, 
fig.  6.  —  Mexique  :  Puebla,  environs  de  Tehuacan  (L.  Diguet). 

A.  FÂHREi  Kerrem. ,  Monogr.,  t.  III  (1909),  p.  5^3.  —  Mozambique  : 
vallée  du  Pungué  (G.  Vasse). 

A.  LczoNicA  Nonfr. ,  Berl.  Ent.  Zeit.,  t.  XL  (1896),  p.  3o2.  —  Iles 
Philippines  :  Manille  (Rothschild). 

A.  SANGoiNEOSiGNATA  Cast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  I  (i836),  p.  22,  pi.  VI, 
fig.  36.  —  Moyen-Ghari  :  Niu-Kunu  [J.  Decorse). 

A.  RUFicAUDis  de  Geer,  Mém.  Ins.,  t.  VII  (1778),  p.  632,  pi.  XL VII, 
fig.  11.  —  Mozambique  :  vallée  du  Pungué  {G.  Vasse). 

A.  POSTiCALis  Gast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  I  (i836),  p.  28,  pi.  VIII, 
fig.  47.  —  Chari  et  Moyen-Gliai-i  (/.  Decorse);  Mozambique  :  vallée  du 
Pungué  (G.  Vasse). 

A.  JiQUALis  Obst,  Ann.  Soc.  Ent.  Belg.,  t.  XLVII  (1903),  p.  i43.  — 
Kerrem.,  Monogr.,  t.  II,  pi.  XVI,  fig.  5.  —  Galla  Itu  :  Natchu  (du  Bourg). 

A.  ELEVATA  Klug,  Symb.  Phys.,  Bupr.,  t.  I  (1899),  p.  6,  pi.  I,  fig.  6. 

—  Harar  méridional;  Abyssinie  [du  Bourg). 

A.  POLiTA  Klug,  Symb.  Phys.,  Bupr.,  t.  I  (1829),  p.  7,  pi.  I,  fig.  7.  — 
Bas-Ghari  :  fort  Lamy  (/.  Decorse). 

Steraspis  ambigua  Fâhr. ,  Ins.  Cafr.,  t.  I  (i85i),  p.  3i9;  Kerrem., 
Ann.  Soc.  Ent.  Belg.,  t.  XXXIX  (1896),  p.  38o,  fig.  2.  —  Var.  Mozam- 
bique :  vallée  du  Pungué  (G.  Vasse). 

EviDES  gambiensis  Cast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  I  (i835),  Chrysodema, 
p.  11 ,  pi.  III,  fig.  i5.  —  Mozambique  :  vallée  du  Pungué  (G.  Vasse). 


—  577  — 

E.  PUBivENTRis  Cast.  et  Gory,  var.  ccpriventris  Thoms. ,  Typ.  Bupr. 
(1878),  p.  26.  —  Mozambique  :  vallée  du  Punguë  (G.  Vasse). 

E.  TRiANGDLARis  Thoms. ,  Typ.  Biipr.  {i8']8) ,  \^.  26. —  Earar  {du Bourg). 

Chalcophorella  STI6MATICA  Schônh.,  Syn.  Ins.,  App.  (1817),  p.  119; 
Cast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  I  (i836),  Buprestis,  p.  18,  pi.  IV,  fig.  17.  — 
Syrie  :  Saïda  (Durighello). 

PsiLOPTERA  (Z)rt/Hrtrs<7«)  LiMBALis  Cast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  I  (1887), 
p.  78,  pi.  XX,  fig.  io4.  —  Angola  :  Kihita. 

Perotis  chlorana  Cast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  I  (1887),  Aurigena,  p.  3, 
pi.  I,  fig.  2.  —  Syrie  :  Saïda  (Durighello). 

Sphenoptera  jnsipida  Kerrem.,  Ann.  Soc.  Ent.  Belg.,  t.  XLII  (1898), 
p.  996.  —  Abyssinie  {du  Bourg). 

S.  C/ECA  Kerrem.,  Ann.  Soc.  Eut.  Belg.,  t.  XLII  (1898),  p.  994.  — 
Galla-Itou  :  Ouatchou  {du  Bourg). 

S.  ERYTHR^EANA  Kerrem.,  Bull.  Soc.  liai.  Florence,  t.  XXXVIII  (1906), 
p.  99.  —  Harar  :  valle'e  du  Herrer  {du  Bourg). 

S.  NEGLECTA  Klug,  Emi.  Atl.  (i835),  p.  3o.  —  Congo  belge  :  Haut- 
Uélé  [du  Bourg). 

S.  DivERSA  Gory,  Monogr.  supp.,  t.  IV  (i84i),  p.  3o6,  note.  —  Harar 
{du  Bourg). 

S.  cupiDA  Kerrem.,  Monogr.,  t.  VI  (igiS),  p.  546.  —  Abyssinie  {du 
Bourg). 

PoECiLONOTA  CYANiPES  Say,  Joum.  Acad.  Philad.,  t.  III  (i893),  p.  i64. 

—  Orégon  :  Mont,  bleues  {L.  Diguet). 

Chaloepoecila  ornata  Gory,  Monogr.  supp.,  t.  IV  (1860),  p.  98,  pi.  XVI, 
fig.  90.  —  Tucuman  :  environs  de  Constitucion  (/.  Kûnckel). 

Ancylocheira  lacta  Leconte,  Proceed.  Acad.  Philad.  (i88/i),  p.  17.  — 
Mexic|ue  :  Jalisco,  environs  du  Guadalajara  {L.  Diguet). 

Melanophila  longipes  Say,  Joum.  Acad.  Philad.,  t.  III  (1828),  p.  16/1. 

—  Orégon  :  Mont,  bleues  {L.  Diguet). 

M.  DNicoLOR  Gory,  Monogr.  supp.,  t.  IV  (i84o),  p.  78,  pi.  XIII,  fig.  71. 

—  Mozambique  :  vallée  de  l'Usungué  {G.  Vasse). 

M.  cospiDATA  Klug ,  Symb.  Phys.,  Bupr.  (1899),  p.  84,  pi.  III,  fig.  8. 

—  Finmark  :  Kirkeness  {G.  Ponchet). 

Merimna  atrata  Cast.  et  Gory,  Monogi-.  Bupr.,  t.  II  (1888),  Chrysoh., 
p.  58,  pi.  X,  fig.  79.  —  L'exemplaire  porte  la  mention  :  Indes  Néerlan- 
daises; l'espèce  est  de  l'Australie. 


—  578  — 

■    Anthaxia  pilifrons  Kerrem. ,  Ann.  Soc.  Ent.  Belg.^  t.  II  (1898),  p.  299. 
—  Mozambique  :  forêt  d'Inhangondé  (G.  Vasse). 

A.  TRUNGDLARis  Gory,  Monogr.  siipp.,  t.  IV  (i84i),  p.  294,  pi.  XLIX, 
fig.  288.  —  Mozambique  :  vallëe  du  Revue  {G.  Vasse). 

A.  ALBOViLLOSA  KciTem. ,  Rev.  Zool.  A  fric,  i.  II  (1913),  p.  ^43.  — 
Mozambique  :  forêt  d'Inliangondé  {G.  Vasse). 

A.  GoLMANTi  Kerrem.,  Rev.  Zool.  Afr.,  t.  II  (1913),  sous  presse.  — 
Mozambique  :  forêt  d'Inhangondé  {G.  Vasse). 

A.  Vassei  nov.  sp.  —  Long.  4  millim.  5;  iarg.  i,5  miiiim. 

Anth.  Martini  Bris  vicina,  sed  capul  latins,  oculi  magis  prominentes ,  pro- 
notum  ad  latera  minus  arcuatum,  elytra  minus  rugata;  Ma  nigra,  minutissime 
albido-pubescens. 

Ressemble,  poiu-  la  coloration  et  le  faciès,  à  YAnth.  Martini  Bris.,  du 
Nord  de  l'Afrique,  mais  avec  la  tête  plus  large,  les  yeux  sensiblement 
plus  saillants  en  dehors,  les  côtés  du  pronotum  plus  parallèles  et  moins 
arqués ,  la  surface  des  élytres  moins  rugueuse. 

Tête  large,  légèrement  convexe,  sans  impressions  ni  sillons;  la  surface 
couverte  de  points  ocellés  très  superficiels  d'où  émerge  une  très  courte 
pubescence  blanchâtre.  Pronotum  plus  large  que  long,  à  peine  plus  étroit 
en  avant  qu'en  arrière,  bisinué  en  avant,  troncpié  en  arrière,  faiblement 
arqué  sur  les  côtés ,  avec  une  fossette  dans  chacun  des  angles  antérieurs , 
la  surface  très  également  et  très  finement  ridée  et  couverte  de  points 
ocellés  très  superficiels.  Ecusson  triangulaire,  assez  grand.  Elytres  entière- 
ment couverts  de  rugosités  simulant  de  très  fines  écailles,  mais  sensible- 
ment plus  rugueux  que  le  pronotum;  le  tiers  postérieur  légèrement 
déprimé  le  long  de  la  suture  et  sur  les  côtés ,  la  dépression  latérale  limitée 
intérieurement  par  une  côte  parallèle  au  rebord  extérieur.  Dessous  plus 
brillant  que  le  dessus;  extrémité  du  dernier  segment  abdominal  subacu- 
minée. 

Hab.  :  Mozambique  :  vallée  du  Sungué  (G.  Vasse). 

Ghrysobothris  coNSANGciNEA  Gast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1837), 
Colohog.,  p.  10,  pi.  II,  fig.  8.  —  Brésil  :  Rio  de  Janeiro  {D'  Dnpuy). 

Ch.  dentipes  Germar,  Ins.  Spec.  Nov.  (182^),  p.  38.  —  Mexique  : 
Oaxaca,  Puerto  Angel  (L.  Diguet). 

Ch.  octocola  Lee,  Proc.  Acad.  Pliilad.  (i858),  p.  67.  —  Mexique  : 
Oaxaca,  Puerto  Angel  {L.  Diguet). 

Ce.  MDLTIGDTTATA  Mann.,  Bull.  Soc.  Nat.  Mosc,  t.  VIII  (1837),  p.  82. 
—  Mexique  :  Puebla,  environs  de  Tehuacan  (L.  Diguet). 


—  579  — 

Ch.  cosTATA  Kerrem. ,  Aiin.  Soc.  Ent.  Belg.,  t.  XXXIX  (iSgS),  p.  91 3. 

—  Iles  iMariannes  [A.  Marche). 

Gh.  dorsata  Fab.,  Munt.  Ins.,  t.  I  (1787),  p.  179.  —  Moyen-Chari 
(J.  Decorse);  Mozambique  :  vallée  du  Pungué,  Guengéré  (G.  Vasse). 

Gh.  curta  Kerrem.,  Ann.  Soc.  Ent.  Belg.,  t.  XXXVII  (1898),  p.  268. 

—  Mozambique  :  vallée  du  Pungué,  Guengéré  (G.  Vasse). 

Belionota   canaliculata  Fab.,  Mant.   Ins.,  t.  I   (1787),  p.    181.  — 
Mozambique  :  vallée  du  Pungué  (G.  Vasse). 

B.  FALLAciosA  H.  Deyp. ,  Ann.  Soc.  Ent.  Belg.,  t.  VIII  (i864),  p.  Sh.  — 
Saigon  [Boiissignon). 

B.   PRAsiNA  Thunb.,  Nov.  Spec.  Ins.,  t.  V  (1789),  p.  90.  —  Tonkin 
septentriontd  :  monls  du  Haut-Song-Ghaï  (Babier). 

Stigmodera  Jacqdinoti  Boisd.,  Voy.  AstroL,  t.  II  (i835),  pi.  VII,  fig.  2. 

—  Australie  {Verreaux). 

S.  VARIABILIS  Donov.,  Epit.  Ins.  N.  Holl.  (i8o5),  pi.  VII,  fig.  u  — 
Australie  (Verreaux). 

S.  ocTOSPiLOTA  Cast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (i838),  p.  28,  pi.  VI, 
fig.  19.  —  Australie  (Stanhorpe). 

S.  DECEMMACULATA  Kirb. ,   Trans.  Linn.  Soc,  i.  XII  (1818),  p.  A56, 
pi.  XXIII,  fig.  3.  — Australie  (Stanhorpe). 

S.  AUSTRALASi.E  Gast.  et  Gory.  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (i838),  p.  82 ,  pi.  VII, 
fig.  35.  — Australie  (Stanhorpe). 

S.  OCTOMACL'LATA  E.  Saund ,  Journ.  Linn.  Soc,  t.  IX  (1868),  p.  ^72, 
pi,  X,  fig.  27.  —  Australie  (Stanhorpe). 

S.  JospiLOTA  Gast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (i838),  p.  35,  pi.  VII, 
fig.  89.  —  Australie  (Verreaux). 

S.  FLAVOPiCTA  Boisd.,  Voy.  Astrol,  t.  II  (i835),  p.  92.  —  Australie 

(Stanhorpe). 

S.  CRDENTATA  Kirb.,  Trans.  Linn.  Soc,  t.  XII  (1818),  p.  /i55,  pi.  XXIII, 
fig.  1.  —  Australie  (Stanhorpe). 

S.  OCELLIGERA  Gory,  Monogr.  supp.,  t.  IV  (i84i),  p.   i33,  pi.  XXIII, 
fig.  182.  —  Australie  (Stanhorpe). 

S.  RUFiPENNis  Kirb.,  Trans.  Linn.  Soc,  t.  XII  (i 8 18),  p.  456.  —  Aus- 
tralie :  Melbourne  (von  Mueller). 

S.  ERYTHROMELAs  Boisd. ,  Voy.  Astrol. ,' t.  II  (i835),  p.  75,  pi.  VI,  fig.  7. 

—  Australie  (Stanhorpe). 


—  580  — 

Melib^us  nodoscs  Fâhreus,  Act.  Nov.  Ups.  (1827),  p.  5o.  —  Mozam- 
bique :  forêt  d'Inliangondé  (G.  Vasse). 

M.  viRiDANUS  Cast.  et  Gory.,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1889),  Coraebus, 
p.  11,  pi.  III,  fig.  i5.  —  Harar  {du  Bourg). 

PsEUDAGRiLDS  SOPHOROIDES  Murray,  Anii.  Mag.  Nat.  Hist.,  U'  sér.,  t.  II, 
p.  106.  —  Galla  Itou  {du  Bourg). 

Stenogaster  diffdscs  Ghevrol.,  Silb.  Bev.  Eut.,  t.  V  (1887),  p.  87.  — 
Mexique  :  Puebla,  environs  de  Tehuacan  (I.  Diguet), 


Collections  recueillies  par  M.  E.-R.  Wagner 
dans  la  république  argentine. 
Coléoptères  Buprestides, 

PAR  M.  Ch.  Kerremans. 

AcHERUSiA  Childreni  Gast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  I  (i835),  p.  2, 
pi.  1,  fig.  2.  —  Ghaco  de  Santa  ¥é  :  bords  de  la  rivière  las  Garzas,  à 
20  kilomèlres  Ouest  d'Ocampo. 

PoLYCESTA  EXCAVATA  Blanch. ,  Voij.  OrUgmj,  Ent.  (i8i6),  p.  1  ^. — 
Kerrem.,  Monogr.,  t.  I  (igoS),  pi.  10,  fig.  5.  —  Ghaco  de  Anatuya  : 
Tentina;  province  de  Santiago  del  Estero  :  environs  d'Icafio,  Mistol  Paso. 

Tyndaris  planata  Gast.  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  I  (i835),  p.  5,  pi.  1, 
fig.  /T,.  —  Ghaco  de  Santiago  del  Estero  :  la  Palisa  del  Bracho,  laguna 
Maitana ,  environs  d'Icano, 

Ghrysesthes  tripunctata  Fab.,  Mant.  Ins.,  t.  I  (1787),  p.  179.  — 
Ghaco  de  Santa  Fé  :  las  Garzas,  bords  du  rio  Las  Garzas,  environs 
d'Ocampo. 

PsiLOPTERA  ATTENDATA  Fab.,  Ent.  Syst.  (179^),  p.  187.  —  Brésil: 
Minas  Geraes,  environs  de  Passa  Quatre,  bords  du  rio  de  las  Pedras, 
1,000  mètres. 

P.  PLAGiATA  Gory,  Monogr.  Supp.,  t.  IV  (  18A0),  p.  84,  pi.  i4,  fig.  80. 
—  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  environs  d'Icano , 
ia  Palisa  del  Bracho,  26  kilomètres  d'Icano  ; 

P.  coRYNTHiA  Faimi. ,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.  (i864),  p.  266.  —  Province 
de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  environs  d'Icano. 

P.  TDCUMANA  Guér.  et  Perch.,  Gen.  Ins.  (i835),  n°  2  ,  pi.  6.  —  Province 
de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  environs  d'Icano ,  la  Palisa 
del  Bracho ,  Barrancas. 


—  581  — 

ECTINOGONIA    AMERICANA    Herbst ,    Col. ,    l.    IX    (1801),    p.    IO7,   pi.    1^8, 

fjg.  3.  —  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  environs 
d'Icano ,  Barrancas. 

E.  DENTicoLLis  Fairm, ,  Ann.  Soc.  Eut.  Fr.  (i86/i),  p.  267.  —  Province 
de  Santiago  del  Estero  :  l)ords  du  rio  Salado,  environs  d'Icano. 

Chalcopoecila  ornata  Gory,  Monogv.  supp.,t.lY  (iSho),  p.  98,  pi.  16, 
fîg,  go.  —  Chaco  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  environs 
dlcaiïo. 

Tylauchenia  patagica  Berg,  Ann.  Soc.  Argent.,  t.  XIX  (i885),  p.  225. 
—  Province  de  Santiago  del  Estero  :  rio  Salado,  environs  d'Icano. 

T.  linearis  nov.  sp.  —  Long.,  ih-i6  millim. ;  larg. ,  5-6  millim. 

T.  crassicollis  vicina  sedpronoto  magis  ampliato,  antice  et  ad  latera  fulvo- 
marginato,  elytris  alternatimfulvo-lineatis. 

Celte  espèce  se  rapproche,  pour  le  faciès,  du  T.  crassicollis,  mais  le 
pronotum  est  plus  développé  et  largement  bordé  de  jaune  fauve  sur  les 
côtés  et  le  long  de  la  marge  antérieure,  et  tous  les  interstries  alternes,  c'est- 
à-dire  2,  4  et  6,  ainsi  que  la  marge  latérale  et  l'interstrie  suturai,  sont 
jaune  fauve  et  légèrement  saillants.  Le  milieu  du  front  avec  une  ligne 
fauve. 

Assez  grand,  convexe,  élargi  en  avant  et  atténué  en  arrière,  le  sommet 
légèrement  pisciforme  à  cause  de  la  saillie  formée  par  les  dents  externes  ; 
pronotum  noir  à  légers  rellets  bleus ,  élytres  bleu  foncé  brillant  à  bandes 
longitudinales  fauves.  Dessous  et  pattes  noirs  et  couverts  d  une  courte 
pubescence  grise. 

Tête  grossièrement  et  inégalement  ponctuée.  Pronotum  grand,  convexe, 
tronqué  en  avant,  fortement  bisinué  en  arrière,  largement  arqué  sur  les 
côtés;  le  milieu  du  disque  avec  une  large  et  profonde  dépression  ovalaire 
interrompue  avant  le  sommet;  la  surface  couverte  de  points  inégalement 
espacés  et  rides  transversales  autour  du  disque.  Ecusson  médiocre,  un  peu 
enfoncé  entre  la  suture.  Élytres  largement  lobés  à  la  base,  sinueux  sur  les 
côtés,  vers  le  tiers  posléi'ieur,  et  légèrement  saillants  en  dehors  au  sommet, 
celui-ci  tronqué  et  armé,  de  part  et  d'autre,  de  sept  à  huit  dents  inégales. 
Dessous  finement  et  densément  ponctué  ;  pattes  assez  robustes. 

Hab.  ;  Chaco  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  la  Palisa  del 
Bracho,  2  5  kilomètres  Nord-Ouest  d'Icano,  et  Mistol  Paso. 

T.  CRASSICOLLIS  Cast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  1. 1  (1887),  Bw^jr.,  P-  1 1^» 
pi.  29,  fig.  i56.  —  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado, 
environs  d'Icano;  la  Palisa  del  Bracho;  2  5  kilomètres  d'Icano;  Barrancas. 

T.  GOTTULATA  Fairm.  et  Germ. ,  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.  (i858),  p.  788.  — 
Chaco  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  la  Palisa  del  Bracho, 

Muséum.  —  xix.  38 


—  582  — 

20  et  2  5  kilomètres  d'Icano.  Les  deux  exemplaires  que  j'ai  sous  les  yeux 
sont  un  peu  plus  petits  que  le  type,  mais  ils  en  présentent  tous  les  ca- 
ractères. 

Melanophila  albovillosa  Kerrem.,  Ann.  Soc.  Ent.  Belg.,t.  XLIII  (1899), 
p.  33 1.  —  Ghaco  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  environs 
d'Icano. 

M.  ANTIQUA  Kerrem.,  i»m.  Soc.  Ent.  Belg.,  t.  XLIII  (  1899),  p.  33i.  — 
—  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  !a  Palisa  del 
Bracho ,  environs  d'Icaiio. 

Tetragonoschema  purpdrascens  Kerrem.,  Mém.  Soc.  Ent.  Belg.  (1897), 
p.  i5.  —  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  environs 
d'Icano. 

T.  DNDULATA  Steiuli. ,  if//.  Soc.  Ent.  ItaL,  t.  V  (1872),  p.  564.  —  Pro- 
vince de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  la  Palisa  del  Bracho, 
environs  d'Icano,  Guarda  Escholta  et  Mistol  Paso. 

Agrilaxia  agriliformis Thoms. ,  Tijp.  Bupr.,  app.  1  a  (1879),  p.  28.  — 
Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  la  Palisa  del  Bracho , 
environs  d'icaiîo. 

A.  DECipiENs  Burm.,  Stett.  Ent.  Zeit.,  t.  XXXIIl  (1872),  p.  385.  —  Pro- 
vince de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  environs  d'Icaiio, 
Mistol  Paso. 

A.  Wagneri  nov.  sp.  — Long,  à;  lai.  1  millim.  3. 

Minuta,  tota  nigra,  nitida,  pronoto  utrinque  ad  latera  large  cupreo-mar- 
ginato,  elylm  vage  coslatis;  antennis  viridibus,  abdomine  cyaneo-nigro. 

Petit,  les  côtes  subparallèles,  entièrement  noir,  les  antennes  vertes, 
l'abdomen  d'un  bleu  obscur;  les  côtés  du  pronotum  largement  teintés  de 
cuivreux  pourpré ,  les  élytres  creusés  d'un  sillon  le  long  du  bord  et  pré- 
sentant de  part  et  d'autre,  sur  le  disque,  deux  vagues  côtes. 

Tête  convexe ,  entièrement  et  régulièrement  couverte  de  points  ocellés. 
Pronotum  subrectangulaire,  un  peu  plus  large  en  avant  qu'en  arrière,  la 
marge  antérieure  bisinuée  avec  les  angles  latéraux  avancés  et  aigus  et  le 
lobe  médian  anguleux  ;  les  côtés  droits ,  légèrement  convergents  vers  la 
base  ;  celle-ci  tronquée  ;  les  angles  postérieurs  déprimés ,  It  disque  légère- 
ment convexe,  la  surface  couverte  d'une  ponctuation  ocellée,  semblable  à 
celle  de  la  tête,  plus  rugueuse  sur  les  parties  latérales  cuivreuses  que  sur 
le  disque.  Écusson  petit,  triangulaire.  Élytres  de  la  largeur  du  pronotum 
à  la  base,  sinués  à  hauteur  des  hanches,  à  peine  élargis  au  tiers  postérieur, 
atténués  ensuite  et  séparément  arrondis  au  sommet;  le  calus  humerai 
linéaire  et  oblique;  les  bords  latéraux  creusés  en  gouttière,  le  disque  avec 


—  583  — 

deux  côtes  très  peu  accentuées ,  la  surface  subrugueuse  et  chagrinée.  Dessous 
finement  pointillé,  beaucoup  moins  rugueux  que  le  dessus. 

Hab.  :  Argentine,  province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado, 
environs  d'Icaiio,  Tuli  Loma  {E.-R.  Wagner). 

CoRis  BiMACDLATA  Gast.  et  Gory,  Monog.  supp.,  t.  IV  (i84o),  p.  298, 
pi.  5o,  fig.  998;  var.  hemiptera  Burm. 

La  Plata  :  bords  du  rio  Salado,  26  kilomètres  Nord-Ouest  d'Icano. 

C.  cinctipennis  nov.  sp.  —  Long.  6  millm. ,  lat.  2  millhn. 

Ovata,  apice  attenuata,  capite  cupreamedio  nigro-plagiata ,pronoto  cupreo, 
disco  quadriplagiato,  his  plngis  m  gris  ;  elytris  nigris,  late  fulwcircumdatis. 
Stibtus  n'aida,  cuprea,  abdominis  segmentis  tribus  ultimis  nigris,  antennis 
tarsisque  viridi-cœruleis. 

Ovalaire,  aplani  en  dessus;  tête  cuivreuse  avec  une  tache  obscure  au 
milieu  du  front;  pronotum  cuivreux  avec,  sur  le  disque,  quatre  taches 
noires  disposées  en  carré;  élytres  noirs  sur  le  disque,  largement  et 
entièrement  bordés  de  jaune  fauve;  dessous  très  brillant,  d'un  cuivreux 
éclatant,  avec  les  trois  derniers  segments  abdominaux  noirs;  antennes  et 
tarses  d'un  vert  bleuâtre. 

Tête  aplanie,  le  front  très  légèrement  déprimé,  entièrement  couverte  de 
points  ocellés  très  réguliers,  plus  fins  et  plus  rapprochés  sur  les  côtés,  le 
long  des  yeux,  que  sur  le  milieu.  Pronotum  plus  large  que  long  et  plus 
étroit  en  avant  qu'en  arrière,  couvert  de  la  même  ponctuation  ocellée  que 
celle  de  la  tête ,  transversalement  déprimé  de  chaque  côté  au-dessus  de  la 
base;  celle-ci  tronquée;  les  côtés  légèrement  arqués  et  convergents  vers 
l'avant.  Écusson  très  petit,  triangulaire.  Élytres  transversalement  sillonnés 
le  long  de  la  base,  régulièrement  atténués  en  arc  depuis  la  base  jusqu'au 
sommet,  celui-ci  largement  et  séparément  arrondi  et  laissant  le  pygidium 
à  découvert;  la  surface  rugueuse,  la  rugosité  consistant  en  fines  écailles 
anguleuses.  Dessous  plus  lisse  et  plus  brillant  que  le  dessus ,  couvert  d'une 
ponctuation  superficielle  et  aciculée,  plus  accentuée  sur  le  dernier  segment 
abdominal. 

Hab.  :  Argentine,  province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio 
Salado ,  environs  d'Icaiio ,  Mistol  Paso. 

G.  BELLA  Guér.,  Voij.  Duperr.,  EnU,  t.  II(i83o),  p.  66,  pi.  2,  fig.  11. 
—  Chaco  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  la  Palisa  del  Bracho, 
25  kilomètres  Nord-Ouest  d'Icaûo. 

Ghrysobothris  Desmaresti  Gast.  et  Gory,  Monogr.,  1. 1  {iS^i),  Buprestis, 
p.  3i ,  pi.  8,  fig.  39.—  Ghaco  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado, 
environs  d'Icano. 

38. 


—  584  — 

Ch.  consanguinea  Gast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  II  (i838),  Colobogaster, 
p.  10.  pi.  2  ,  fig.  8.  —  Chaco  de  Anatuya  :  Tentina. 

Ch.  decolorata  Gast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  II  (i838),  Colohogasler, 
p.  11,  pi.  9,  fig.  10.  —  Province  de  Santiago  del  Eslero  :  environs 
d'Icano ,  Mistol  Paso. 

Ch.  rubimacdlata  Gast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  II  (i838),  Colobogaster, 
p.  10,  pi.  9,  fîg.  9.  —  Ghaco  de  Santa  Fé  :  bords  du  rio  Las  Garzas, 
2  5  kilomètres  à  l'Ouest  d'Ocampo. 

Ch.  Wagneri  nov.  sp.  —  Long.  16-21  millim.;  ht.  6-8  inillim. 

Rohusto ,   supra  œnea,  fronte   postice    hicarinata,   pronoto    medio    im- 

presso ,  ad    latera  strigoso,    elytris    valde    rugosis ,    utrinque    loho    medio 

hiimpresso ;  siihtus  œnea,   abdominis   segmentis  ultimis   cyaneo-variegatis , 
larsis  cyaneis. 

Robuste,  peu  convexe,  atténué  eu  avant  et  acuminé  en  arrière,  bronzé 
obscur  en  dessus  et  très  rugueux,  le  dessous  d'un  bronzé  plus  clair,  avec 
les  trois  derniers  segments  abdominaux  plus  ou  moins  variés  de  bleu 
d'acier  ;  les  tarses  bleu  d'acier. 

Tête  rugueuse,  plane;  front  rugueux  et  impressionné  en  avant,  avec 
deux  carènes  superposées  et  arquées  en  arrière  ;  épistome  échancré  entre 
deux  lobes  arqués  et  contournant  les  cavités  antennaires.  Pronotum  plus 
large  que  long  et  plus  étroit  en  avant  qu'en  arrière  ;  la  marge  antérieure 
tronquée,  les  côtés  anguleux,  subparallèles  et  légèrement  convergents  en 
arrière  vers  la  base,  obliques  et  plus  convergents  vers  le  sommet;  la  base 
fortement  bisinuée  avec  le  lobe  médian  peu  avancé  et  tronqué  ;  le  milieu 
du  disque  impressionné;  la  surface  très  rugueuse,  couverte  sur  les  côtés 
de  rides  épaisses,  sinueuses,  anastomosées  et  transversales.  Ecusson  très 
petit,  triangulaire.  Elytres  lobés  à  la  base  où  se  remarquent,  entre  le 
calus  humerai  et  la  suture,  deux  fossettes  dont  une  interne,  profonde  et 
arrondie,  et  une  autre  externe,  plus  vague;  les  côtés  parallèles  jusque  vers 
le  milieu,  obliquement  atténués  ensuite  jusqu'au  sommet,  la  marge  latérale 
crénelée  sur  toute  son  étendue,  les  dents  devenant  plus  fortes  et  plus 
espacées  depuis  le  tiers  postérieur  jusqu'à  l'extrémité;  une  côte  présuturale 
bien  marquée,  interrompue  vers  la  base;  les  traces  de  deux  côtes  discales , 
celles-ci  se  confondant  avec  des  vermiculations  irrégulières,  sans  allure 
déterminée,  et  quelques  traces  des  impressions  usuelles  du  groupe  de 
Ch.  femorata  J.,  les  parties  non  saillantes  finement  pointillées  et  couvertes, 
à  l'état  frais,  d'une  pulvéruleuce  blanche.  Dessous  d'un  bronzé  plus  clair 
et  un  peu  cuivreux  en  avant,  verdâlre  vers  le  milieu,  bleu  d'acier  en 
arrière,  beaucoup  moins  rugueux,  quoique  vermiculé,  que  le  dessus;  les 
bords  des  segments  abdominaux  lisses  ;  extrémité  du  dernier  segment  tri- 
dentée,  les  dents  latérales  plus  longues  et  plus  aiguës  que  la  médiane,  qui 


—  585  — 

est  à  peine  saillante  ;  le  milieu  de  ralxlomen  iargemeut  canaliculé,  sauf  sur 
le  dernier  segment. 

Hab.  :  Argentine,  province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio 
Salado,  Averias,  la  Palisa  del  Bracho,  Toli  Loma,  environs  d'Icano. 

Gh.  holochalcea  Burm.,  Stett.  Enl.  Ze'it.,  t.  XXXIII  (1872),  p.  38o.  — 
Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  Averias,  la  Palisa 
del  Braclio,  Toli  Loma,  environs  d'Icaiïo, 

Ch.  rugosa  Gast  et  Gory,  Monogr.,i.  II  (i838),  p.  hh,  pi.  10,  fig.  76. 
—  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  Averias  ,  la  Palisa 
del  Bracbo,  Toli  Loma,  environs  d'Icano. 

Ch.  furcata  nov.  sp.  —  Long.  8  millini.;  ht.  3  millim. 

Tota  eeneo-nigra ,  nitida,  prothorace  antice  latiore,  elytrorum  coslis  validis, 
subtils  antice  eenea,  abdominis  segmenta  ultimo  furcato. 

D'un  noir  luisant  un  peu  bronze  en  dessus,  le  dessous  bronze  en  avant 
et  noir  en  arrière. 

Front  surmonté  de  deux  carènes,  l'une  sinueuse,  la  poste'rieure,  sépa- 
rant le  vertex  du  front,  arqué;  la  partie  comprise  entre  l'épistome  et  la 
première  carène  couverte  de  fines  rides  écailleuses  et  concentriques,  celle 
comprise  entre  les  deux  carènes  couverte  de  points  égaux  et  très  rap- 
prochés; le  vertex  caréné  longitudinalement.  Pronotum  transversal,  élargi 
en  avant  et  rétréci  en  arrière ,  la  marge  antérieure  tronquée  avec  les  angles 
antérieurs  tronqués, les  côlés  parallèles  au  milieu  et  ensuite  anguleusement 
convergents  vers  la  base  ;  celle-ci  fortement  bisinuée  avec  le  lobe  médian 
arrondi;  les  côtés  irrégulièrement  et  peu  profondément  impressionnés; 
la  surface  couverte  de  rides  parallèles  et  onduleuses.  Ecusson  petit, 
triangulaire.  Elytres  largement  arrondis  à  l'épaule,  subparallèles  et  très 
légèrement  divergents  jusqu'au  tiers  postérieur,  ensuite  obliquement 
atténués  et  dentelés  sur  les  côtés  jusqu'au  sommet;  la  surface  couverte 
d'une  ponctuation  dense,  assez  épaisse  et  très  égale  entre  les  côtes  usuelles, 
dont  les  deux  discales  sont  lisses  et  saillantes.  Dessous  plus  finement 
ponctué  que  le  dessus;  les  bords  du  dernier  segment  abdominal  lisses,  son 
sommet  bifurqué. 

Hab.  :  Argentine,  province  de  Santiago  del  Estero  :  Troncal,  ko  kilo- 
mètres Ouest  de  Saiavina. 

ACTENODES   FULMINATA    Schœnlî. ,    SlJU.    LlS.    (1817),    (tpp. ,    p.     121.    

Ghaco  de  Santiago  del  Estero  :  la  Palisa,  bords  du  rio  Salado,  qo  kilo- 
mètres Nord-Ouest  d'Icaiio. 

Dactylozodes  qcadrifasciata  Mann.,  Bull.  Mosc.  (1887),  p.  102.  — 
Gx^an  Ghaco  :  Loma  INegra,  Nord  de  Florencia  et  du  rio  Tapenaga;  chaco 
de  Santa  Fé  :  Las  Garzas,  26  kilomètres  d'Ocampo. 


—  586  — 

D.  Brullei  Gast  et  Gory,  Monogr.,  l.  Il  (1889),  Zeminu,  p.  4,  pi.  «2, 
fig.  5.  —  Ghaco  de  Santa  Fé  :  bords  du  rio  Las  Garzas,  «26  kilomètres  à 
rOuest  d'Ocampo. 

D.  HUMERALis  Gory,  Monogr.  Supp.,  t.  IV  (i84i),  p.  199,  pi.  33, 
fig.  191.  —  Gran  Ghaco  :  bords  du  rio  Tapenaga,  colonie  Florencia. 

D.  puBiBUNDA  Gast.  et  Gory,  Monogr.,  t.  II  (1889),  Zemina,  p.  6,  pi.  2, 
fig.  9.  —  Gran  Ghaco  :  bords  du  rio  Tapenaga,  colonie  Florencia;  chaco 
de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  environs  d'Icaiîo. 

Hyperantha  sTiGMATicoLLis  Desm. ,  Ann.  Fr.  (i8/i3),  p.  19,  pi.  1,  fig.  2. 

—  Ghaco  de  Santiago  del  Estero  :  la  Palisa,  bords  du  rio  Salado,  26  kilo- 
mètres Nord-Ouest  d'Icano, 

H.  Stempelmanni  g.  Berg.,  Ann.  Univ.  Buen.  Air.,  t.  VI  (1889),  p.  i54. 

—  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado ,  Averias. 

Dladora  AR6ENTINA  G.  Bruch,  Beut.  Eut.  Zeit.,  1911.  —  Ghaco  de 
Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  la  Palisa  del  Bracho,  26  kilo- 
mètres N.-O.  d'Icaiîo,  Mistol  Paso. 

Agriloides  TUBERCULATDs  Klug,  Eutom.  Braz.  (1827),  p.  9,  p^.  10, 
fig.  10.  —  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  envi- 
rons d'Icano. 

Agrilus  fcrcatipennis  Gast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1887),  p.  9, 
pi.  2,  fig.  8.  —  Haut  Parana  :  Tiju  Guare,  près  San  Ignacio,  Missions, 
Le  Trou  de  l'Iguane. 

A.  VERUTUS  Kerrem. ,  Mém.  Soc.  Ent.  Belg.  (1897),  p.  96.  —  Argen- 
tine :  Misiones,  environs  de  San  Ignacio,  villa  Lutecia. 

A.  cHRYsOvSTiCTus  Klug. ,  Ent.  Bros.  (1827),  p.  7,  pi.  ho,  fig.  6. — 
Argentine  :  Misiones,  environs  de  San  Ignacio,  villa  Lutecia. 

A.  suBiNFLATUS  Kcrrem. ,  Ann.  Soc.  Eut.  Belg.,  t.  XLIII  (1899),  p.  345. 

—  Gran  Ghaco  :  bords  du  rio  Tapenaga,  colonie  Florencia. 

A.  AUROCEPHALus  Gory,  Monogr.  Supp.,  t.  IV  (i84i),  p.  218,  pi.  36, 
fig.  209.  —  Argentine  :  Misiones,  environs  de  San  Ignacio,  villa  Lutecia. 

A.  iGNAVus  Kerrem.,  Mém.  Soc.  Ent.  Belg.  (1897),  p.  io4.  —  Ghaco 
de  Santa  Fé  :  las  Garzas,  26  kilomètres  Ouest  d'Ocampo. 

A.  ARNOS  Gory,  Monogr.  Supp.,  t.  IV  (i8/ii),  p.  282,  pi.  38,  fig.  228. 

—  La  Plala  :  bords  du  rio  Salado,  2  5  kilomètres  Nord-Ouest  d'Icano. 

A.  FLAVEOLUs  Gast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1887)  p.  25,  pi.  5, 
fig.  3o.  —  Chaco  de  Santa  Fé  :  bords  du  rio  Las  Garzas,  2  5  kilomètres 
Ouest  d'Ocampo. 


—  587  — 

A.  Aristœus  nov.  sp.  —  Long.  7  millim.;  lai.  2  millim. 

A.  LEUcosTiCTO  viciiius  sed  niinor,  totus  claro-œneo-purpureus ,  macuUs 
albido-ochraceis  numerosis  ornatus. 

Voisin  de  i'^.  leucosùctus  Kl.  pour  le  faciès  et  le  dessin,  mais  plus 
petit,  d'un  bronzé  pourpré,  clair  et  brillant,  orné  de  taches  et  de  bandes 
nombreuses ,  d'un  blanc  jaunâtre. 

Oblong  ovale,  assez  robuste,  plan  en  dessus,  atténué  en  arrière.  Tête 
largement  creusée  en  avant,  l'impression  couverte  d'une  pulvérulence 
blanc  jaunâtre;  la  surface  rugueuse  et  paraissant  ridée.  Pronotura  un  peu 
plus  long  que  large,  à  peine  plus  étroit  en  avant  qu'en  arrière;  étroitement 
rebordé  en  avant ,  la  marge  antérieure  formant  un  lobe  très  avancé  et  sub- 
anguleux au  milieu;  le  disque  avec  deux  profondes  fossettes  médianes  et 
superposv'.j,  remplies  de  la  même  pulvérulence  blanc  jaunâtre  qui  se  re- 
marque le  long  des  côtés ,  les  parties  glabres  de  la  surface  couvertes  de  rides 
sinueuses.  Ecusson  court,  caréné  transversalement,  noirâtre.  Elytres  laissant 
à  découvert,  sur  les  côtés,  une  notable  portion  de  la  région  dorso-latérale 
des  segments  abdominaux,  largement  creusés  le  long  de  la  suture,  ce  sillon 
orné  d'une  ligne  pubescente  et  pulvérulente  de  blanc  jaunâtre,  interrompue 
au  tiers  postérieur,  puis  d'une  tache  et  enfin  d'une  courte  ligne  apicale 
formées  de  la  même  pulvérulence.  Dessous,  côtés  et  parties  visibles  de  la 
région  dorso-abdominale ,  couverts  de  taches  pulvérulentes  sur  chaque  sec- 
tion fragmentaire  du  corps.  Pattes  courtes  et  assez  robustes. 

Hab.  :  Santiago  del  Estero  :  environs  d'Icano,  Mistol  Paso. 

A.  GRANULicoLLis  Cast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1887),  p.  99, 
pi.  6,  fig.  36.  —  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado, 
Averias. 

A.  Wagneri  nov.  sp.  —  Long,  8  inillim.;  ht.  2  millim. 

A.  RUFicoLU  affinis  sed  multo  major  et  robiistior,  capite  cœnileo-vindi, 
thorace  amplo ,  claro-œneo,  transversim  rugato,  elytris  planatis,  surde  nigro- 
œneis,  dorso  planato  ;  siibtus  claro-œneo-nitidus. 

Du  groupe  des  A .  rujicollis  Fab. ,  thoracicus  et  ihoracellus  Cast.  et  Gory, 
mais  plus  grand  et  plus  robuste,  le  pronotum  plus  développé,  avec  ses 
impressions  moins  nettes  et  moins  profondes ,  autrement  disposées  sur  les 
côtés ,  la  structure  élytrale  différente. 

Tête  forte ,  bleu  verdâtre ,  entièrement  sillonnée ,  le  sillon  plus  large  en 
avant  qu'en  arrière,  la  surface  rugueuse  et  couverte  de  fines  rides  sinueuses. 
Pronotum  bronzé  clair,  un  peu  plus  large  que  long  et  plus  large  en  avant 
qu'en  arrière;  bisinué  et  largement  lobé  en  avant,  à  peine  impressionné 
sur  le  disque ,  déprimé  sur  les  côtés ,  en  avant  et  en  arrière ,  la  surface 
couverte  de  rides  sinueuses  et  parallèles ,  très  fines  et  très  nettes  ;  carène 
postérieure  rugueuse,    peu   marquée.   Ecusson  court,   caréné   transver- 


—  588  — 

salement.  Elytres  laissant  à  découvert  sur  les  côtés  une  étroite  portion 
dorso-latérale  du  corps,  impressionnés  à  la  base,  séparément  arrondis  au 
sommet;  la  surface  couverte  de  fines  écailles  aciculées,  très  régulières  et 
très  également  rapprochées.  Dessous  brillant,  finement  pointillé  rugueux; 
mentonnière  du  prosternum  courte.  Pattes  peu  robustes, 

Hab.  :  Cbaco  de  Santa  Fé  :  bords  du  rio  de  Las  Garzas,  2  5  kilomètres 
Ouest  d'Ocampo. 

A.  THORACicus  Gast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1887),  p.  58,  pi.  i3, 
fig.  16.  —  Argentine  :  Misiones,  environs  de  San  Ignacio,  villa  Lu- 
lecia. 

A.  THORACELLcs  Cast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1887),  p.  69, 
pi.  i3,  fig.  77.  —  Argentine  :  Misiones,  environs  de  San  Ignacio,  villa 
Lutecia. 

A.  mandatus  nov.  sp.  —  Long.  6  millim.  ;  lat.  i,3  millim. 

Elongatus,  antice  attenuatus,  posdce  acutninatus,  tolus  surdo-œneus  et 
gnseo-pilosus. 

Etroit,  allongé,  atténué  en  avant  et  acuminé  en  arrière,  d'un  bronzé 
terne,  obscur  et  entièrement  couvert  d'une  courte  pubescence  grise. 

Tête  étroite,  convexe,  entièrement  sillonnée,  assez  fortement  granu- 
leuse. Pronotum  plus  long  que  large,  sa  plus  grande  largeur  au  milieu, 
aussi  large  en  avant  qu'en  arrière,  bisinué  en  avant  avec  un  large  lobe 
médian  arqué,  le  disque  faiblement  et  longitudinalement  sillonné;  carène 
postérieure  faible ,  allongée  et  très  rapprocl)ée  du  bord;  la  surface  rugueuse 
et  couverte  de  rides  sinueuses.  Ecusson  cuivreux ,  caréné  transversalement. 
Elytres  allongés,  faiblement  déprimés  à  la  base  et  le  long  de  la  suture, 
séparément  subacuminés  et  dentelés  au  sommet,  la  surface  couverte  de 
rugosités  simulant  des  écailles.  Dessous  moins  rugueux  que  le  dessus; 
mentonnière  du  prosternum  avancée,  grande  et  entière.  Pattes  peu 
robustes. 

Hab.  :  Missiones,  environs  de  San  Ignacio,  villa  Lutecia. 

A,  NIGER  Gast.  et  Gory,  Monogr.  Bupr.,  t.  II  (1887),  p.  58,  pi.  i3, 
fig.  75.  —  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  Averias. 

Paragrilds  abjonctus  Kerrem. ,  Wytsm.  Gen.  Ins.,  fasc.  12  (1908), 
Bupr.,  p.  296.  —  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado, 
paso  de  San  José,  i5  kilomètres  Nord  d'Icano,  Averias,  la  Palisa  del 
Bracho. 

P.  Bergi  Kerrem.,  Wytsm.  Gen.  Ins.,  fasc.  1-2  (1908),  Bupr.,  p.  996. 
—  Province  de  Santiago  del  Estero  :  bords  du  rio  Salado,  paso  de  San 
José,  i5  kilomètres  INord  d'Icano,  Averias,  la  Palisa  del  Bracho. 


—  589  — 

Taphrocerus  Wagneri  nov.  sp.  —  Long,  â  mUlim.  ;  lat.  1,0  millhn. 

Totus  uiger,  niùdus,  leviter  œneo-micans ,  capite  amplo  et  lato,  antice 
(kpi'psso  et  sulcato,  thorace  transverso,  antice  transversim  secus  mar- 
ginem  externam  sulcato,  lateribus  utrinque  oblique  sulcatis,  elytris  pro- 
funde  punctato-striatis ,  punctis  antice  validioribus ;  subtus  lœvior,  sub- 
tilissiine  ptinctatus. 

Faciès  se  rapprochant  de  celui  du  T.  mexicanus  Waterh.,  mais  la  têle 
plus  forte,  les  élytres  plus  grossièrement  ponctués  et  dépourvus  de  taches 
pubescentes  blanches. 

Têle  large  et  forte,  les  yeux  éloignés  des  bords  du  pronotum  et 
légèren.  jt  saillants  en  dehors;  la  surface  presque  lisse,  couverte  de  fias 
points  espacés,  le  front  creusé  et  sillonné  en  avant.  Pronotum  beaucoup 
plus  large  que  long,  à  peine  plus  étroit  en  avant  qu'en  arrière,  tronqué  en 
avant,  la  marge  antérieure  entièrement  et  étroitement  sillonnée  le  long  du 
bord;  les  côtés  obliquement  impressionnés,  l'impression  arquée  et  lon- 
geant les  côtés  et  la  base;  celle-ci  bisinuée;  la  surface  presque  lisse,  cou- 
verte de  points  superficiels  et  très  espacés.  Ecusson  petit,  triangulaire. 
Élytres  couverts  de  séries  longitudinales  de  points  très  épais  à  la  base  et 
diminuant  graduellement  en  épaisseur  et  en  régularité  à  mesure  qu'ils  se 
rapprochent  du  sommet.  Dessous  lisse  et  brillant,  à  peine  ponctué. 

Hab.  :  Argentine,  Haut  Parana  :  environs  de  Misiones,  Trou  de  l'Iguane. 


Seconde  expédition  antarctiqi]e  française  [igo8-igio). 

ALCYOIVAIRES  (2*  Note  préliminaire), 

PAR  M.  Ch.  Gravier. 


4.  Famille  des  PRIMNOID^  (Milne-Edwards). 

TuouARELLA  vARiABiLis  Wright  et  Studer. 

1889.  Thoitarella  variabilis  Wright  et  Studer.  Report  on  the  Alcyonaria,  Reports 
on  the  Scientifc  Resiilts  of  the  Voyage  ofH.  M.  S.  Challenger,  Zooiogy,  vol.  XXXI, 
p.  68,  pi.  21,  fig.  1. 

1906.  Tlwuarella  variabilis  Menneking,  Ueber  die  Anordnung  der  Schuppen  und 
das  Kanalsyslem  bei  Stachyodes  ambigua  (Studer),  Caligoi-gia  jlabellum  (Ehren- 
berg),  Amphilaphis  abietim  (Studer)  und  Thouarella  variabilis  (Wright  und 
Studer),  Archiv  fur  Nalurgesch.,  Jahrg.  LXXI,  Bd  1,  Heft  3,  p.  960,  Taf.  9, 
fig.  9 ,  10,  1 1,  21  et  22. 


—  590  — 

igoô.   Thouarella    variabilis  Versluïs,    Die   Gorgoniden  der  Sihoga  -  Expédition , 

II,  Die  Priranoidae,  p.  87. 
1912.    Thouarella  aff.  variabilis  Kiii.Kma\L,  Deutsche  Sûdpolar-Expedition  igoi- 

igo3,  Die  Aicyonaria;  Bd.  XIII,  Zoologie,  V,  p.  3o5;  Taf.  XX,  fig.  2  et  3; 

Textfig.  9-19. 

Une  vingtaine  d'exemplaires,  la  plupart  incomplets,  de  diverses  pro- 
venances : 

1°  Entrée  de  la  baie  Marguerite,  entre  l'ile  Jenny  et  la  Terre  Adélaïde 
(lat.  :  67°  45'  S.;  long.  :  68"  33'  W.).  Profondeur  :  sS/i  mètres; 

9°  Baie  Marguerite,  profondeur  :  176  mètres; 

3°  Devant  Port-Lockroy,  chenal  de  Roosen  (lat.  :  64°  49'  S;  long.  : 
63°  3o'  W).  Profondeur  :  5o  mètres; 

4°  En  iDordiu-e  de  la  banquise  (lat.  70°  10'  S;  long.  :  78°  3o'W). 
Profondeur  :  4 60  mètres. 

Thocarella  longispinosa  Kiikenthal. 

1919.  Thouarella  lotigispinosa  Klkenthal,  Deutsche  Sûdpolar  Expédition  iQoi- 
igo3,  Die  Aicyonaria,  Bd.  XIII,  Zoologie,  V,  p.  999;  Taf.  XX,  fig.  1;  Text- 
fig. 1-3. 

Un  seul  exemplaire  en  bon  état.  Entrée  de  la  baie  Marguerite,  entre 
l'île  Jenny  et  la  Terre  Adélaïde  (lat.  :  67°  45'  S;  long.  :  68°  33'  W). 
Profondeur  :  2  54  mètres. 

Stenella  (Dasystenella)  Liouvillei  nov.  sp. 

Branches  grêles  et  indivises  insérées  tout  autour  de  l'axe  principal,  qiii 
mesure  27  centimètres  de  hauteur.  Ces  branches  sont  attachées  isolément 
sur  l'axe,  à  tous  les  niveaux,  non  très  uniformément.  L'ensemble  a  la 
forme  d'un  fuseau  très  allongé.  Polypes  incurvés  vers  la  tige,  disposés 
très  généralement  en  verliciiles ,  tantôt  tangents  intéineurement  à  l'axe , 
tantôt  s'en  écartant  notablement,  tout  en  s'incurvant  vers  le  sommet  de 
4a  colonie.  Quelques  rares  polypes  isolés;  certains  verticilles  incomplets, 
n'enveloppant  pas  entièrement  l'axe,  surtout  à  la  base  des  branches;  4  ou 
5  verticilles  par  centimètre  de  longueur  sur  les  branches;  chacun  d'eux 
est  composé  de  4  ou  5  polypes  de  dimensions  variées;  les  plus  grands 
ont  9  millim.  a  de  longueur.  Face  abaxiale  ou  externe  couverte  par  deux 
rangées  d'écaiiles  dont  chacune  est  composée  de  7  écailles,  y  compris  la 
marginale.  Sur  la  face  adaxiale  ou  interne ,  de  chaque  côté ,  deux  rangées 
d'écaillés  semblables  de  forme  à  celles  de  la  face  abaxiale,  mais  plus 
petites.  6  écailles  marginales  et  quelquefois  5  seulement.  Ecailles  margi- 
nales terminées  par  une  pointe  antérieure  aiguë;  à  la  face  interne,  dans 
la  région  distale,   une  carène   médiane  très  développée,  à  bord  libre 


—  591  — 

tranchant  ;  partie  moyenne  et  partie  inférieure  couvertes ,  sur  la  même 
face,  de  verrues  mamelonnées,  de  forme  très  irrégulière,  serrées  les 
unes  contre  les  autres;  bord  antérieur  très  mince  et  faiblement  ondulé; 
bord  postérieur  épais,  fortement  échancré,  avec  des  lobes  et  des  pointes 
relativement  de  grande  taille.  Les  plus  grandes  de  ces  écailles  marginales, 
sur  la  face  abaxiale,  ont  o  millim.  85  de  longueur  et  o  millim.  5  de  largeur 
maxima.  Opercule  formé  de  5  ou  6  écailles,  de  forme  plus  allongée  que 
les  marginales,  avec  une  pointe  terminale  et  une  carène  médiane  anté- 
rieure; ^"  plus  grandes  ont  o  millim.  55  de  longueur  et  o  millim.  ^5 
de  largeur  maxima.  Les  écailles  de  la  moitié  antérieure  du  polype  ont 
encore  une  pointe  et  une  carène  antérieure  se  réduisant  graduellement  à 
partir  des  marginales;  celles  de  la  moitié  inférieure,  demi-elliptiques, 
ont  leur  bord  antérieur  régulièrement  et  finement  denté  et  leur  bord 
postérieur  déchiqueté  et  épaissi;  la  face  interne  est  armée  de  nombreuses 
saillies  à  contour  irréguher.  La  plus  grande  largeur  de  ces  écailles  est  de 
o  millim.  6o;  leur  plus  grande  hauteur,  de  o  millim.  65.  Sur  l'axe  princi- 
pal, écailles  imbriquées,  de  formes  très  diverses,  généralement  allongées, 
de  dimensions  très  variées,  en  général  de  o  millim.  35  à  o  millim.  5o  de 
longueur,  de  o  millim.  ^5  à  o  millim.  35  de  largeur. 

Un  sevd  exemplaire,  assez  bien  conservé.  Baie  Marguerite.  Profondeur  : 

176  mètres. 

Primnoella  Kûkenthali  nov.  sp. 

Type  de  l'espèce,  incomplet  à  ses  deux  extrémités,  3i  centimètres  de 
longueur  et  possédant  plus  de  100  verticilles.  Ensemble  très  grêle;  le  dia- 
mètre de  la  région  moyenne,  la  plus  large,  ne  dépasse  pas  5  millimètres; 
la  hauteur  des  verticilles  de  la  même  région  ne  dépasse  pas  3  millimètres. 
Axe  très  grêle,  dont  le  diamètre,  à  la  base  de  la  colonie,  n'excède  pas 
o  millim.  8  et  mesure  o  millim.  5  à  l'extrémité  supérieure.  De  16  à 
90  polypes  dans  les  verticilles  les  plus  développés;  on  constate  de  fré- 
quentes inégalités  dans  la  taille  des  polypes  d'un  même  verticille;  tous 
sont  fortement  incurvés  vers  l'axe,  sans  être,  en  général,  en  contact  direct 
avec  lui,  ce  qui  donne  aux  verticilles  un  aspect  globuleux.  Sur  la  face 
abaxiale  convexe  de  chaque  polype,  h  rangées  de  sclérites  en  forme 
d'écaillés,  au  nombre  de  18  à  20  dans  chaque  rangée.  Les  écailles  des 
rangées  médianes  ont,  en  moyenne,  2  miUim.  5  dans  leur  plus  grande 
largeur  et  1  miiïim.  7  dans  leur  plus  grande  longueur,  avec  de  très  fortes 
dents,  simples  ou  multilobées;  sur  leur  face  externe,  ces  sclérites  épais 
ont  de  grosses  saillies  dont  un  certain  nombre  sont  ramifiées;  à  la  partie 
inférieure  des  polypes,  ces  sclérites  abaxiaux  sont  plus  irréguliers,  avec  des 
prolongements  latéraux  plus  ou  moins  divisés  dans  leur  partie  terminale. 
A  la  rangée  marginale  supérieure,  les  écailles  ont  un  contour  plus  régulier, 
avec  des  saillies  insignifiantes  à  la  face  interne.  Sur  la  face  adaxiale  concave. 


—  592  — 

également  li  rangées  d'écaillés,  9  de  chaque  côté;  les  9  rangées  internes 
ne  sont  pas  au  contact  immédiat  Tune  de  l'autre;  une  bande  médiane 
ventrale  reste  à  nu.  Ces  écailles  adaxiales  sont  beaucoup  plus  minces  et 
plus  petites  que  les  autres.  Plaques  operculaires  de  taille  exiguë,  de  forme 
allongée,  minces,  à  contour  presque  entier,  avec  de  toutes  petites  saillies 
à  la  face  interne;  elles  n'obturent,  dans  aucun  polype,  l'ouverture  supé- 
rieure, à  travers  laquelle  on  voit  poindre  presque  partout  le  faisceau  de 
tentacules  pennés.  Ecorce  de  la  tige  avec  sclérites  de  forme  et  de  taille  très 
variées;  leur  face  interne  est  garnie  de  très  grosses  saillies  mamelonnées, 
de  mêmes  caractères  que  celles  des  sclérites  des  polypes;  en  outre,  dans 
l'écorce  comme  dans  le  polype,  de  nombreux  sclérites  de  petite  taille  et 
de  configurations  diverses. 

Exemplaire-type  :  Port-Lockroy,  Chenal  Peltier,  le  long  de  l'île  Wiencke 
(lat.  :  6/i°  5o'  S;  long.  :  63"  3o'  W).  Profondeur  :  53  mètres. 

Un  autre  fragment  d'une  colonie   qui  devait  être  de  grande  taille; 
même  provenance. 

Caligorgia  ventilabrum  Studer. 


1878.   Caligorgia  ventilabrum  Stcder,  Uebersicht  der  Anthozoa  welche  wahrend 

der  Reise  S.  M.  S.  Gazelle  um  die  Erdo  gesaramelt  werden,  Monatsber. 

der  Kônigl.  Preiiss.  Akad.  der  Wissensch.  zu  Berlin,  p.  6^7. 
1889.   Caligorgia  ventilabrum  WniGHT  and   Studer,  Report   on   the   Alcyonaria, 

Report  on   the  Scientific  Results  of  the  Voyage  of  H.  M.  S.  Challenger, 

Zoology,  vol.  XXXI,  p.  78. 
1906.   Caligorgia  ventilabrum  VEnsLUTS,    Die  Gorgoniden  der   Siboga-Expedition. 

II.  Die  Prirauoidœ ,  p.  7^ ,  fig.  83  et  84  dans  le  texte. 

Un  exemplaire.  Baie  Marguerite,  au  Sud  de  l'île  Jenny  (lat.  :  68" 01' S; 
long.  :  68°  00'  W),  à  23o  mètres  de  profondeur. 

Un  second  exempiau^e,  dans  les  mêmes  parages,  à  176  mètres  de  pro- 
fondeur. 

5.  Famille  des  MURICEID-ffî  Verrill. 
Acanthogorgia  Thomsoni  nov.  sp. 

Type  de  l'espèce  :  hauteur,  3i  millimètres;  largeur  maxima,  27  milli- 
mètres. Un  axe  principal  sur  lequel  se  sont  développées,  d'un  côté, 
deux  branches,  de  l'autre,  une  branche  unique,  toutes  situées  presque 
dans  le  même  plan.  Polypes  relativement  très  grands,  distants  les  uns 
des  autres,  à  peu  près  également  répartis,  plus  serrés  à  l'extrémité  des 
branches  que  le  long  de  celles-ci;  de  forme  grêle,  ils  peuvent  atteindre 
5  millimètres  de  hauteur  et  1  millimètre  de  largeur.  Presque  cylindriques, 


—  593  — 

ils  s'élargissent  un  peu  dans  leur  partie  terminale,  au  niveau  des  tentacules 
qui  sont  rabattus  vers  le  centre ,  mais  non  de  façon  à  former  un  opercule 
régulier  à  8  lobes.  Spicules  du  corps  du  polype  disposés  obliquement  à  la 
face  de  ce  dernier,  ne  recouvrant  pas  entièrement  ce  dernier,  dont  certaines 
parties  restent  à  nu;  à  la  partie  supérieure,  ces  spicules  s'alignent  de  plus 
en  plus  nettement  vers  le  haut,  de  manière  à  former,  à  la  base  des  ten- 
tacides,  ^  crêtes  séparées  par  des  vallées  assez  profondes.  A  chaque  crête, 
il  existe,  en  général,  3  ou  4  grands  spicules  à  extrémité  distale  très  saillante. 
Ces  grands  spicules  coudés  ont  i  millim.  3o  de  longueur  et  o  millim.  09 
dans  leur  plus  grande  largeur;  la  partie  distale  présente  de  petites  saillies, 
peu  nombreuses;  la  partie  proximale  a  des  verrues  plus  gi-osses  et  plus 
nombreuses.  Beaucoup  de  ces  spicules  saillanls  au  sommet  des  calices  sont 
brisés  dans  la  plupart  des  polypes.  Les  tentacides  sont  couverts  de  spicules 
incurvés  à  surface  beaucoup  plus  raboteuse  que  celle  des  précédents ,  avec 
des  verrues  nombreuses,  de  tailles  diverses,  qui  donnent  un  profil  très 
irrégulier  à  la  plupart  d'entre  eux;  les  plus  grands  ont  o  millim.  35  de 
longueur,  d'une  extrémité  à  l'autre,  en  ligne  droite.  A  la  partie  supérieure 
des  polypes,  spicules  plus  ou  moins  tortueux,  avec  de  nombreuses  saillies 
assez  volumineuses  sur  toute  leur  surface.  Les  plus  grands  ont  0  millim.  85 
de  longueur  et  o  millim.  06  de  largeur;  à  la  partie  inférieure,  ils  con- 
servent les  mêmes  caractères  généi-aux,  mais  ils  sont,  en  général,  un  peu 
plus  grands  et  un  peu  plus  larges;  quelques-uns  d'entre  eux  sont 
bifurques.  Dans  l'écorce,  spicules  rectilignes,  ou  plus  ou  moins  incurvés, 
de  dimensions  très  diveises;  quelques-uns  ont  jusqu'à  o  millim.  80  de 
longueur  et  0  millim.  08  de  largeur;  ils  sont  plus  serrés  et  plus  petits, 
en  général,  que  ceux  des  corps  des  polypes.  En  outre,  exceptionnelle- 
ment, des  spicules  plus  petits  à  3  ou  4  branches. 

Exemplaire-type  :  en  bordure  de  la  banquise  (lat.  :  70°  10' S;  long.  : 
78"  3o'  W).  Profondeur  :  660  mètres. 

Un  autre  exemplaire,  plus  grand,  mais  en  moins  bon  état  de  conserva- 
tion :  baie  Marguerite;  profondeur  176  mètres. 


Mollusques  testâcÉs  et  Brâchiopodes  de  la  croisière  igi3 
DU   Pourquoi-Pas?  dans  l^Atla^stique  et  dans  les  mers   boréales, 

PAR  M.  Ed.  Lamy. 

Les. collections  faites  par  M.  Ed.  Le  Danois,  pendant  la  croisière  1918 
du  Pourquoi-Pas  ? ,  renferment  des  coquilles  provenant,  les  unes,  du  golfe 
de  Gascogne  et  du  Sud  des  îles  Britanniques,  les  autres  des  Féroë,  de 


—  59/i  — 

l'Islande  et  de  Jaa-Mayen.  Voici  la  liste  de  ces  formes,  groupées  par  sta- 
tions ,  et  comprenant  5  espèces  de  Brachiopodes ,  2  d'Amphineures ,  3  de 
Gastropodes  Opisthobranches ,  3i  de  Gastropodes  Prosobranches,  2  deSca- 
phopodes  et  45  de  Pélécypodes  : 

Station  XXXV. 

L.  :  48"  o5'  N.  —  G.  :  7°  10'  W.  —  i55  mètres. 
Golfe  de  Gascogne. 

Terebratdla  (Liothyrina)  vitrea  Born.  —  i65  exemplaires  vivants. 

Magellania  (Macandrewia)  cranium  Millier.  —  1    exemplaire  vivant, 
t  exemplaire  mort. 

Terebratclina  caput-serpentis  Linné.  —  i5  exemplaires  vivants. 

Crania  anomala  MiJller.  —  4  exemplaires  vivants. 

Trophon  (Trophonopsis)  muricatds  Montagu.  —  1  exemplaire  mort. 

SiPHO  GRACiLis  Da  Costa.  —  3  exemplaires  morts. 

Ostrea  cochlear  Poli.  —  1  exemplaire  vivant. 

Anomia  (Monta)  GLAncA  Monterosato  (—A.  patelllformis  Linné  var.  striata 
Lovén).  —  9  exemplaires  vivants. 

Chlamys  (Camptonectes)  tigerina  Millier.  —  1  exemplaire  vivant. 

G.  (^Equipecten)  opercularis  Linné.  —  i  exemplaire  vivant. 

Astarte  sulcata  Da  Costa.  —  4  exemplaires  vivants. 

Venus  (Ventricola)  casina  Linné.  —  1  exemplaire  mort,  2  valves. 

Station  XXXVIl. 

L.  :  47°  o4'  N.  —  G.  :  5°  27'  W.  —  190  mètres. 
Golfe  de  Gascogne. 

Terebratula  (Liothyrina)  vitrea  Born.  —  5o  exemplaires  vivants. 

.  Terebratulina  caput-serpentis  Linné.  —  4  exemplaires  vivants. 

Crania  anomala  Miiller.  —  3  exemplaires  vivants. 

ScAPHANDER  LiGNARiDS  Linné.  — __^i  exemplaire  mort 

Arca  Koreni  Danielssen.  —  4  exemplaires  vivants. 

Ostrea  cochlear  Poli.  —  1  exemplaire  mort. 

Anomia  (Monia)  glauca  Monterosato.  —  3  exemplaires  vivants. 

Chlamys  (Péplum)  septemradiata  l^Jùller.  —  1  exemplaire  vivant. 


—  595  — 

AsTARTE  suLCATA  Da  Gosta.  —  1  exemplaire  vivant,  i  valve. 
Venus  (Ventricola)  casina  Linné.  —  2  valves. 

Station  XLII. 

L.  :  46°  46'  N.  —  G.  :  4°  33'  W.  —  i5o  mètres. 

Golfe  de  Gascogne. 

Terebratdla  (Liothyrina)  vitrea  Born.  —  2  exemplaires  morts. 

Dentaliom  (Antalis)  entalis  Linnë.  —  36o  exemplaires  vivants. 

Pectunculus  glycymeris  Linné.  —  6  valves. 

Anomia  (Monia)  glauca  Monterosato.  —  1  exemplaire  vivant. 

Ghlamys  (Camptonectes)  STRIAT  a  Millier.  —  1  exemplaire  mort,  1  valve. 

G.  (iEouiPECTEN)  oPERCuLARis  Liimé.  —  1  fragment. 

G.  (Péplum)  septemradiata  Millier.  —  1  exemplaire  mort,  8  valves. 

AsTARTE  SULCATA  Da  Gosta.  —  2  valves. 

DosiNiA  LUPiNCs  Linné  var.  lincta  Pulteney.  —  3  valves. 

Venus  (Ventricola)  casina  Linné.  —  2  5  valves. 

V.  (Timoclea)  ovata  Pennant.  —  1  exemplaire  mort,  i5  valves. 

Gouldia  minima  Montagu.  —  a  valves. 

Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brown.  —  1  valve. 

Tellina  (Macoma)  calcarea  Ghemnitz.  —  1  valve. 

T.  (Arcopagia)  balaustina  Linné.  —  1  valve. 

Station  XLIV. 

L.  :  46°  09'  N.  —  G.  :  3°  38'  W.  —  i35  mètres. 
Golfe  de  Gascogne. 

SiPHO  gracilis  Da  Gosta.  —  1  exemplaire  mort. 
Anomia  (Monia)  glauca  Monterosato.  —  1  valve. 
Ghlamys  (JIquipecten)  opercularis  Linné.  —  1  jeune  exemplaire  mort, 
1 2  valves. 

Astarte  sulcata  Da  Gosta.  —  1  exemplaire  vivant. 
Gardium  (L-evicardium)  norvegicum  Spengler.  —  3  valves. 
DosiNU  lupinus  Linné  var.  lincta  Pulteney.  —  aS  valves. 
Venus  (Ventricola)  casina  Linné.  —  3  exemplaires  morts,  8  valves. 


596  — 


Station  XLV. 


L.  :  ^6"  09'  N.  —  G.  :  3»  09'  W.  —  120  mètres. 
Golfe  de  Gascogne. 

Aporrhais  pespelicani  Linné.  —  7  exemplaires  morts. 

Nassa  (Hinia)  reticulata  Linné. —  2  exemplaires  morts. 

SiPHo  GRACiLis  Da  Costa.  —  h  exemplaires  morts. 

Pectuncdlus  glycvmeris  Linné.  —  2  exemplaires  vivants,  3o  valves. 

Pecten  maximus  Linné.  —   1  valve. 

Chlamys  (Gamptonectes)  tigerina  Millier.  —    2   exemplaires  vivants, 
1  exemplaire  mort,  5  valves. 

G.  (tËquipecten)  opercularis  Linné.  —  1  exemplaire  vivant,  18  valves. 

AsTARTE  suLCATA  Da  Gosta.  —  h  exemplaires  vivants,  1  valve. 

Gardium  (Lïvicardium)  norvegiccm  Spengler.  —  10  valves. 

DosiNiA  LupiNDS  Linné  var.  lincta  Pulteney.  —  18  valves. 

Venus  (Ventricola)  casina  Linné.  —  k  exemplaires  vivants,  1  exem- 
plaire mort,  12  valves. 

LuciNOPSis  undata  Pennant.  —  1  valve. 

Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brown.  —  1  exemplaire  vivant,  16  valves. 

Teluna  (Arcopagia)  ralaustina  Linné.  — -  1  valve. 

Station  XLVII. 

L.  :  45°  57'  N.  —  G.  :  1"  56'  W.  —  43  mètres. 
Golfe  de  Gascogne. 

Turritella  communis  Risso.  —  12  exemplaires  morts. 

Venus  (GbameL;Ea)  gallina  Linné.  —  2  valves. 

Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brown.  —  1  valve. 

Station  LI. 

L.  :  43°  36'  N.  —  G.  :  1°  45'  W.  —  665  mètres. 
Golfe  de  Gascogne  (Gap  Breton). 

Aporrhais  pespelicani  Linné.  —  4  exemplaires  morts. 

Dentalium  (Antalis)  agile  m.  Sars.  —  1  exemplaire  mort. 

Modiola  polita  Verrill  et  Smith  (=  M.  lutea  Jeffreys).  —  1  exemplaire 
mort,  brisé. 


—  597  — 

Station  LVI. 

L.  :  48°  21'  N.  —  G.  :  9"  20'  W.  —  i35  mètres. 
Atlantique  (Banc  Petite-Sole). 

BucciNCM  UNDATUM  Linné.  —  1  exemplaire  vivant. 

Chlamys  (/Equipecten)  opercclaris  Linné'.  —  12  exemplaires  vivants. 

Station  LVIL 

L.  :  49°  22'  N.  —  G.  :  8°  10'  W.  —  127  mètres, 
Atlantique  (Banc  Grande-Sole). 

EsiARGiNnLA  chassa  J.  Sovvcrby.  —  1  exemplaire  mort. 

Natica  (Naticina)  catena  Da  Costa.  —  1  exemplaire  mort. 

Capulus  hdngaricos  Linné'.  —  2  exemplaires  morts. 

TuRRiTELLA  coMMUNis  Risso.  —  3  exemplaires  morts. 

SiPHO  iSLANDiccs  Chemuitz.  ^  i  exemplaire  mort. 

Dentaliom  (Antalis)  entalis  Linné'.  —  2  exemplaires  morts. 

Pectdnculus  GLYcyMERis  Linué.  —  1  valve. 

Ostrea  cochlear  Poli.  —  2  valves. 

PiNNA  pectinata  Liuue'.  —  1  exemplaire  mort. 

Chlamys  (/Eqoipecten)  opercularis  Linné'.  —  20  valves. 

Astarte  solcata  Da  Costa.  —  1  valve. 

Cardidm  (Acanthocardia)  echinatum  Linné.  —  2  valves. 

C.  (  Levicardxdm  )  NORVEGicuM  Spcugler.  —  1  valve. 

DosiNiA  LupiNus  Linné  var.  lincta  Pulteney.  —  h  valves. 

Venus  (Ghamelîa)  gallina  Linné.  —  2  exemplaires  vivants,  2  valves. 

Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brown.  —  2  valves. 

Station  LVIIL 

L.  :  69°  56' N.  —  G.  :  7°  35' W.—  110  mètres. 
Atlantique  (W.  Scilly  Isles). 

Natica  (Naticina)  catena  Da  Costa.  —  3  exemplaires  morts. 

TuRRiTELLA  COMMUNIS  Risso.  —  4  exemplaires  morts. 

Chlamys  (/Equipecten)  opercularis  Linné.  —  i  valve. 

Muséum.  —  xix.  3û 


—  598  — 
Venus  (Chamel.ea)  gallina  Linné.  —  i  valve. 
SoLENOCDRTUs  (Azor)  antiqdatds  Pulteney.  —  i  exemplaire  mort. 
CoRBULA  GiBBA  Olivi.  —  5  valves. 

Station  LIX. 

L.  :  A 9°  44'  N.  —  G.  :  6°  h8'  W.  —  loo  mètres. 
Atlantique  (S.  W.  Scilly  Isles). 

ScAPHANDER  LiGNARius  Linné.  —   8  exemplaires  vivants,  6  exemplaires 
morts. 

TuRRiTELLA  coMMUNis  Risso.  —  2  exemplaires  morts. 

Aporrhais  PESPELicANi  Linné. —  2  exemplaires  vivants,  h  exemplaires 
morts. 

SiPHO  PROPiNQDDs  Da  Gosla.  —  3  exemplaires  morts. 

S.  isLANDicDS  Ghemnitz.  —  1  fragment. 

Pectdnculus  glycymeris  Linné.  —  k  valves. 

Chlamys  (jEqdipecten)  opercularis  Linné.  —  22  valves. 

PiNNA  PECTiNATA  Linné.  —  Plusieurs  fragments. 

Gardium  (Acanthocardia)  echimtum  Linné.  —  2  valves, 

G.  (L.evicardium)  norvegicum  Spengler.  —  6  valves. 

Gyprina  islandica  Linné.  —  3  valves, 

DosiNiA  LUPiNus  Linné  var,  lincta  Pulteney.  —  5  valves. 

Vends  (Ventricola)  casina  Linné.  —  4  valves. 

Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brown,  —  3  valves. 

Teredo  norvegica  Spengler.  —  1  fragment. 

Station  LX. 

L.  :  49°  5i'  N,  —  G.  :  2°  21'  W.  —  162  mètres. 
Fosse  de  la  Manche. 

Lepidopledrcs  asellds  Ghemnitz,  —  1  exemplaire  vivant. 

Arca  tetragona  Poli.  —  2  exemplaires  vivants. 

Pectuncdlus  glycymeris  Linné.  —  1  exemplaire  vivant,  10  exemplaires 
morts,  9  valves, 

MoDioLA  MODioLcs  Linné.  —  2  valves. 

M.  barbata  Linné.  —  1  exemplaire  vivant. 


—  599  — 
Ldcinopsis  dndata  Penuant.  —  i  exemplaii-e  mort. 
Mya  truncata  Linné.  —  i  valve. 

Station  LXV. 
Vestmannhavn  (îles  Feroë)  :  en  rade,  i5  mètres. 
GiBBULA  (Steromphalds)  cineraria  Linnc'.  —  5  exemplaires  vivants. 
Natica  cladsa  Broderip  et  Sowerby.  —  i  exemplaire  mort. 
Lacuna  (Epheria)  vincta  Montagii.  —  i  exemplaire  mort. 

Bdccimjm  dndatcm  Linné  var.  vulgaris  Da   Costa.    —  3  exemplaires 
vivants. 

Ndcdla  ndcleus  Linné.  —  i  exemplaire  vivant. 

Anomia  (Monia)  aculeata  Miiiler  var.  l^vis  Dautzenberg  et  H.  Fischer. 
—  4  exemplaires  vivants. 

GHLAMys(iEQDiPECTEN)  opERCCLARis  Linné. —  2  exemplaires  vivants. 
MoDiOLA  MODIOLUS  Linné.  —  i  exemplaire  vivant. 
AsTARTE  ELLiPTicA  Bfown.  —  1  exemplaire  mort,  i  valve. 
Gardium  (Acanthocardia)  ecuinatum  Linné.  —  i  valve. 
Tellina  (Macoma)  calcarea  Chemnilz.  —  i  exemplaire  mort. 

Station  LXIX. 

L.  :  70"  4o'  N.  —  G.  :  8"  ko'  W.  —  ko  mètres. 
Jan  Mayen. 

Rhynchonella  psittacea  Gmelin.  —  a  5  valves. 

Edmargarita  (Valvatella)  groenlandica  Ghemnilz.  —  s  exemplaires 
vivants. 

Natica  clapsa  Broderip  et  Sowerby.  —  a  exemplaires  vivants. 

ScALA  (Boreoscala)  GROENLANDICA  Gbemnilz.  —  2  exemplaires  vivants, 
2  exemplaires  morts. 

BocciNDM  GLACIALE  Linné.  —  2  exemplaires  vivants. 

B.  Terre  Nov^  Beck  var.  abbreviata  Dautzenberg  et  H.  Fiscber.  — 
1  exemplaire  mort. 

Ghlamys  islandica  Millier.  —  k  exemplaires  vivants,  3  fragments. 

Astarte   (Tridonta)  semisulcata  Leach.  —  ho   exemplaires  vivants, 
6o  valves. 

39. 


—  600  — 
Mya  TRtiNCATA  Linnë  var.  uddevallensis  Hancock.  —  «20  valves. 
Saxicava  pholadis  Linné.  —  7  exemplaires  vivants,  a 5  valves. 

Station  LXX. 

L.  :  70°  Uo'  3o"  N.  —  G.  :  8°  36'  W.  —  76  mètres. 
Jan  Mayen. 

Rhynchonella  psittacea  Gmelin.  —  17  exemplaires  vivants. 

Chlamys  islandica  Millier.  —  1 5  exemplaires  vivants. 

Astarte    (Tridonta)   semisulcata  Leach.    —    h  exemplaires   vivants, 
1  valve. 

Mya  trdncata  Linnë  var.  cddevallensis  Hancock.  —  1  valve. 
Saxicava  arctica  Linné.  —  9  exemplaires  vivants. 

StationLXXI. 

L.  :  70°  39'  3o"  N.  —  G.  :  8°  87'  W.  —  1/10  mètres. 
Jan  Mayen. 

Rhynchonella  psittacea  Gmelin.  —  1  o  exemplaires  vivants. 

Lepeta  c.«ca  Millier.  —  6  exemplaires  vivants. 

Natica  cladsa  Broderip  et  Sowerby.  —  1  exemplaire  vivant. 

Chlamys  (  Pallioldm)  groenlandica  Sowerby.  —  76  exemplaires  suivants. 

Astarte    crebricostata   Forbes   et  Mac    Andrew.  —  22   exemplaires 
vivants. 

Station  LXXII. 

L.  :  70°  47'  N.  —  G.  :  8"  22'  W.  —  i4o  mètres. 
Jan  Mayen. 

Rhynchonella  psittacea  Gmelin.  —  1 5  exemplaires  vivants. 

Gylichna  alba  Brown.  —  1  exemplaire  vivant. 

G.  scalpta  Reeve.  —  1  exemplaire  vivant. 

Lepeta  c^eca  Millier.  —  6  exemplaires  vivants,  2  exemplaires  morts. 

Edmargarita  cinerea  Gouthouy.  —  3  exemplaires  vivants. 

Natica   (Naticina)    pallida   Broderip  et   SoAverby.   —   3   exemplaires 
vivants ,  1  exemplaire  mort. 

ScALA  (Boreoscala)  GROENLANDICA  Gliemnitz.  —  3  exemplaires  morts. 

Trophon  (Boreotrophon)  TRUNCATns  Strôm.  —  1  exemplaire  mort. 


—  601  — 

BucciNUM  HYDROPHANUM  HaQcock.  —  65  exemplaires  vivants. 

SiPHo  GRAciLis  Da  Gosta.  —  2  exemplaires  vivants ,  i  exemplaire  mort. 

Neptdnea  tornata  Gould  var.  denselirata  Brôgger.  —  i  exemplaire 
mort. 

VoLDTOPSis  NORVEGiCA  Ghcmnitz.  —  1  exemplaire  mort. 

Admete  viridula  Fabricius.  —  i  exemplaire  vivant. 

Arca  glacialis  Gray.  —  6  exemplaires  vivants. 

Leda  pernola  Millier.  —  1 3o  exemplaires  vivants. 

Ghlamys  (Palliolum)  groenlandica  Sowerby.  —  i3o  exemplaires  vivants. 

AsTARTE  CRERRICOSTATA  Forbes  et  Mac  Andrew.  —  3  5  exemplaires  vivants. 

Thyasira  croulinensis  Jeffreys.  —  i  exemplaire  mort. 

Station  LXXIII. 

L.  :  70"  5o'  N.  —  G.  :  8°  35'  W.  —  120  mètres. 
Jan  Mayen. 

Rhynchonella  psittacea  Gmelin.  —  2  exemplaires  vivants. 

Ghlamys  (Palliolum)  groenlandica  Sowerby.  —  3  exemplaires  vivants. 

AsTARTE  CRERRICOSTATA  Foi'bes  et  Mac  Andi'ew,  —  2  3  exemplaires  vivants. 

Station  LXXIV. 

L.  :  70»  5o'  N.  — -  G.  :  8°  35'  W.  —  120  mètres. 
Jan  Mayen. 

Rhynchonella  psittacea  Gmelin.  —  5  exemplaires  vivants. 

AsTARTE  CRERRICOSTATA  Foi'bes  et  Mac  Andrew.  —  2  exemplaires  vivants. 

Station  LXXVII. 

L.  :  71°  oli'  N.  —  G.  7°  56'  W.  —  70  mètres. 
Jan  Mayen. 

Ghlamys  islandica  Miiller.  —  5  exemplaires  vivants. 

G.  (Palliolum)  groenlandica  Sowerby.  —  1  exemplaire  vivant. 

Station  LXXIX. 

L.  :  70°  58'  3o"  N.  —  G.  :  8"  07'  W.  —  160  mètres. 
Jan  Mayen. 

BucciNUM  HYDROPHANUM  Hancock.  —  7  exemplaires  vivants. 


—  G02  — 

Neptunea  tornata  Gould.  var.  denselirata  Brôgger.  —   i   exemplaire 
vivant. 

Arca  gracialis  Gray.  —  19  exemplaires  vivants. 

Chlamys  (Paluolum)  groenlandica  Sowerby.  —  55  exemplaires  vivants. 

AsTARTE  cREBRicosTATA  Forbes  et  Mac  Andrew.  —  1  exemplaire  vivant. 

Station  LXXX. 

L.  :  70°  58'  3o"  N.  —  G.  :  8°  hn'  W.  —  Ixo  mètres. 
Jan  Mayen. 

BucciNUM  Terr^-Nov.e  Beck  var.  abbreviata  Dautzenberg  et  H.  Fischer. 

—  1  exemplaire  vivant. 

Chlamys  (Paluoldm)  groenlandica  Sowerby. —  5  exemplaires  vivants. 

Station  LXXXI. 

L.  :  70°  56'  N.  —  G.  :  8°  55'  W.  —  lio  mètres. 
Jan  Mayen. 

Bdccinum  TerrzE-Nov.e  Beck  var.  abbreviata  Dautzenberg  et  H.  Fischer. 

—  1  exemplaire  vivant, 

Station  LXXXII. 

L.  :  70"  58'  N.  —  G.  :  8"  54'  W.  —  3oo  mètres. 
Jan  Mayen. 

Arca  glacialis  Gray.  —  1  valve. 

Astarte  CREBRICOSTATA  Forbes  et  Mac  Andrew.  —  2  exemplaires  vivants. 

Station  LXXXVI. 

L.  :  66°  i3'  N.  —  G.  :  28°  ^2'  W.  —  5o  mètres. 
Islande. 

Neptunea  despecta  Linné  var.  fornicata  Fabriciiis.  —   1   exemplaire 
vivant. 

Modiola  modiolus  Linné.  —  1  valve. 

Saxicaya  arctica  Linné.  —  1  valve. 

Station  LXXXVII.  \ 

L.  :  66°  N.  —  G.  :  2  4°  1 4'  W.  —  60  mètres. 
Islande. 

Velutina  velutina  Millier.  —  1  exemplaire  vivant. 


—  603  — 

Neptunea  Diîsi'ECTA  LiiHië  vai'.  FORNicATA  Fabricius.  —  1   exemplaire 
vivant. 

Chlamys  islandica  Millier.  —  i  jeune  exemplaire  vivant. 
MoDioLA  MODioLUs  Linné.  —  2  exemplaires  morts,  2  valves. 
MoDioLARiA  L^viGATA  Gray.  —  2  jeunes  exemplaires  vivants. 

Station  LXXXVIII. 

Islande  :  devant  Reikjaivik,  28  mètres. 
Trachydermon  alrus  Linné.  —  1  exemplaire  vivant. 
GiRRCLA  (Steromphalos)  tumida  Montagu.  —  9  exemplaires  morts. 
Amacropsis  islandica  Gmelin.  —  2  exemplaires  morts. 
Natica  cladsa  Broderip  et  Sowerby.  —  1  exemplaire  mort. 
Trophon  (Boreotrophon)  clathratus  Linné.  —  1  exemplaire  mort. 
Neptdnea  despecta  Linné.  —  1  fragment. 
Chlamys  islandica  Miiller.  —  1  valve. 
MoDiOLA  MODIOLUS  Linné.  —  2  valves. 

Astarte  (Tridonta)  rorealis  (Ghemnitz)  Schumacher.—  2  exemplaires 
vivants,  1  valve. 

Gyprina  islandica  Linné.  —  2  exemplaires  morts,  3  valves. 
Mactra  (Oxyperas)  elliptica  Brown.  —  10  valves. 


Description  dune  Hélix  nouvelle  du  Sud  de  la  Chine, 
PAR  M.  A.  Bavay. 

Hélix  (Chloritis)  Cavalerie!  Nov.  sp. 

Testa  depressa  orhicularls,  supra  pamm  convexa,  infra  convexior,  laie 
umbilicata,  supem  infcmque  partes  angulo  rotmdato  sejunctœ;  spira  per- 
parum  elevata,  anfractus  7  lente  regularilerque  accrett,  pnmus  lœvis, 
sequentes  transverse  sulcati,  sulcis  arcuatis,  impressis,  in  penultuno  idtimoque 
anfractu  tenuioribus,  crebrioribusque  adsuturam  superam,  ad  mferam  evanidts, 
Lineœ  spirales  temiissimœ  densœque,  sub  lenlc  modo  perspicuœ ,  ad  marginem 
pemtllimi  ultimique  anfractus  et  ad  parlcm  injeram  hujus  anfractus  con- 
spicuœ  usque  ad  marginem  umbilici  sulcos  subdeletos  transeimt. 


—  60/i  — 

Umbilicus  lattis  profundusque ,  omnes  anfractus  ostendens  sed  ulùmiim  laïc 
detectiim  prœbens. 

Apertura  obliqua,  parum  dilalata,  rotundata  et  a  penultimo  anjractu 
secla;  peristoma  marginibus  disjuncùs ,  paulo  rejîexum,  pauloqtte  incrassatiim, 
extus  conveœum,  ad  umbilicum  paululum  ascendens;  callum  tenue  in  penul- 
iima  anfractus  positum  extremitates  peristomatis  jungit;  ultimus  anfractus 
post  peristoma  paulo  contraclus. 

Color  testée  omnino  castaneus,  peristomatis  albus. 

Dim.  :  testœ  ht.  :  3h  millim.;  ait.  :  i3  millim.;  aperturœ  lat.  max.  : 
i3  millim.;  ait.  :  12  7nillim. 

Hab.  San  Chouen  in  China  mendionali  a  R.  P.  Cavalerie  délecta. 

Coquille  orbiculaire,  déprimée  en  dessus,  convexe  en  dessous,  munie  à 
la  périphérie  d'un  angle  arrondi  qui  partage  le  dernier  tour  en  deux  parties 
inégales ,  la  supérieure  étroite  et  peu  convexe ,  l'inférieure  lai-ge ,  très  con- 
vexe et  largement  percée  par  l'ombilic;  spire  fort  peu  élevée,  formée  de 
7  tours  croissant  lentement  et  régulièrement,  le  premier  lisse,  les  suivants 
traversés  par  des  sillons  arqués,  serrés  et  bien  accusés,  qui  sur  les  deux 
derniers  tours  deviennent  plus  fins  et  plus  serrés  encore  en  s'elfaçant  vers 
l'extérieur;  sur  ces  derniers  tours  on  distingue  sous  la  loupe  des  stries 
spirales  très  ténues  qui,  bien  distinctes  sur  le  dessus  du  dernier  tour, 
occupent  toute  la  partie  latérale  et  inférieure  de  celui-ci,  où  les  sillons 
transverses  sont  à  peu  près  effacés;  ces  stries  disparaissent  dans  l'ombilic; 
celui-ci  est  large  et  profond ,  laissant  bien  à  découvert  le  dernier  tour  de 
spire  ;  les  précédents  sont  encore  bien  visibles ,  mais  plus  superposés  les  uns 
aux  autres. 

Ouverture  oblique,  peu  évasée,  arrondie  mais  échancrée  par  l'avant- 
dernier  tom*;  le  péristome  un  peu  épaissi,  un  peu  réfléchi,  est  interrompu, 
convexe  dans  sa  partie  externe ,  peu  convexe  dans  sa  partie  inférieure  qui 
remonte  légèrement  vers  l'ombilic;  un  callus  mince  revêt  la  partie  du 
dernier  tour  située  entre  les  deux  extrémités  du  péristome.  Une  légère 
contraction  existe  dans  ce  dernier  tour,  immédiatement  derrière  le  péri- 
stome. Couleur  du  test  uniformément  marron,  du  péristome  blanche. 

Cette  coquille  a  été  trouvée  par  le  R.  P.  Cavalerie  à  San  Chouen,  dans  le 
Sud  de  la  Chine;  elle  appartient  à  un  type  tropical  et  qu'on  est  habitué  à 
voir  venir  plutôt  des  îles  Malaises. 

Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  lui  donner  le  nom  du  missionnaire 
qui  l'a  recueillie  pom*  le  Muséum. 


Muséum.  —  M.  A.  Bavav. 


Pi.    XXI. 


-i  ■■  ■-    '^■- 


HelLv  (Chloii(is)  Cavaleriei  Bavay. 
San  Choiien  (Sud  de  ]a  Chine);  grandeur  naturelle. 


605  — 


Liste  des  plantes  récoltées  dans  l'Asie  centrale  par  J.  Chaffanjon 

(  Suite  ) , 

PAR  M.  Paul  Danguy. 


Tamariscinées. 

Tamarix  gallioa  L.  —  N"  620.  Aïna-Boulak,  lit  de  torrent  desséché, 
steppes.  Turkestan.  22  juin  1896. 

MvRicARiA  DAVDRicA  Elirenb.  —  N"  /i36.  Sables  des  bords  de  l'Issik-Koul, 
Turkestan.  9  mai  1896. 

M.  GERMANicA  Dcsv.  —  N"  862.  Kouldja.  Turkestan.  4  juillet  1896.  — 
N°  1229.  Tchingui-Khodji.  Mongolie,  ili  juillet  1896. 

HoLOLACHNE   sooNGARicA  Ehrenb.  —  N"  1138.  Steppes  de  Mongolie. 
•37  juillet  1895. 

Hypéricaeées. 

Hypericum  Ascyron  L.  —  N"  1333.  Steppes  de  la  vallée  de  la  Nonni, 
terrains  frais.  Mandchourie.  17  juillet  1896. 

H.  ATTENUATDM  Cliois.  —  N"  1 580.  Kamnika.  Mandchourie.  20  juillet  1896. 

H.  HYssopiFOLiDM  Vili.  —  N"  731.  Tchoulak,  montagnes.  Turkestan. 
2  1  juin  1895. 

H.  PERFORATUM  L.  —  N"  599.  Viernoïe.  Turkestan. 

H.  scABRUM  L.  —  N"  663.  Koniankous.  Turkestan.  20  juin  1895. 

IMalvacées. 

ÂLTH^EA  oFFiciNALis  L.  —  N"  1206.  Thingui-Khaz.  Mongolie.  i4  juillet 
1895. 

A.  SDLFUREA  Boiss.  ET  Hoheu.  —  N"'  852  et  856.  Kouldja.  Turkestan. 
h  juillet  1895. 

Lavatera   biennis  M.    B.   —  N"    1207.   Steppe   de    l'Altaï,    altitude 
i,o5o  mètres.  Mongolie.  4  août  1896. 

Malva  rotondifolia  L.  —  N"  239.  Viernoïe.  Turkestan.  1"  juin  1895. 

M.  VERTICILLATA  L.  —  N°  1868.  Terrains  frais,  entre  Merghen  et  Aïgoun. 
Mandchourie.  3 0  juillet  1896. 


—  606  — 

Abittilon  AvicE^tN.E  Gaerlii.  —  N°  1158  bis.  Steppes  au  Nonl-Esl  de 
KoIkIo.  Mongolie.  3o  septembre  1895.  —  N°  1713.  Route  entre  Merghen 
et  Aïgoun.  Mandchourie.  1"  août  1896. 

Hibiscus  Trionum  L.  —  N"  1097.  Sùndune.  Turkestaa(?).  Juillet  1896. 

Tiliacces. 

TaiA  coRDATA  MiLL.  —  N°  137/i.  Petit  arbre  de  2  mètres.  Merghen. 
Mandchomie.  27  juillet  1896. 

Linacées. 

LiNUM  AusTRiAcuM  L.  (L.  SQDAMOLosuM  Rudolplii).  —  N°  668.  Kouian- 
kous,  montagnes.  Turkestan.  20  juin  1896. 

L.  PALLESCENs  Bunge.  —  N°  127.  Prje\A'alski,  steppe.  Turkestan. 
ik  mai  1895. 

L.  PERENNE  L.  —  N°  1228.  Montagnes,  altitude  2,000  mètres.  Saïram- 
Nor.  Mongolie.  21  juillet  1896.  —  N°  1770.  Steppe  entre  le  Dalaï-Nor  et 
Kaïlar.  Maudchouiùe.  Juin  1896. 

L.  sTELLARioiDES  Plancb.  —  N°  Ihbl.  Envu-ons  de  Merghen,  terrains 
secs.  Mandchourie.  27  juillet  1896. 

Zygophyllées. 

Tribdlus  terrestris  L.  —  N"  725.  lUiiskii,  sables.  Turkestan.  18  juin 
1896.  —  N"  1088.  Altaï,  steppe,  près  de  Kobdo.  Mongolie.  26  sep- 
tembre 1895.  —  N°  1825.  Tsitsikar,  sables.  Mandchourie.  Juillet  1896. 

NiTRARiA  ScHOBERi  L.  —  ]N°  783.  Tcliinguildé ,  sables.  Turkestan. 
18  juin  1895.  —  M"  796.  Koïbine,  montagnes.  Tiu-kestan.  2/1  juin  1896. 

Zygophvllum  brachypterum  Kar.  et  Kir.  —  N°  117.  Sables  des  bords  du 
lac  Issik-Koul.  Turkestan.  9  mai  1896.  —  N°  706.  Kitchkileni.  Tm^keslan. 
17  juin  1895. 

Z.  macropterdm  g.  a.  Mey.  —  N°  ilMi.  Montagnes  des  bords  de  i'Ebi- 
Nor.  Mongolie.  20  juillet  1896. 

Z.  Rosowii  Bunge.  —  N°  836.  Aïna-Boulak,  steppe.  Tm-kestan. 
22  juin  1896. 

Càéraniacées. 

BiEBERSTEiNiA  MDLTiFiDA  DG.  —  N"  352.  Bords  de  la  rivière  Ak-Sou. 
Turkestan.  9  avrd  1896. 

Géranium  albiflorum  Ledeb.  —  N°  238.  Prjewaiski.  Turkeslan.  19  mai 
1895.  —  N°  240.  Viernoïe.  Turkestan.  1"  juin  1895. 


—  607  — 

G.  ERiosTEMON  Fisch.  —  Saos  localité. 

G.  LONGiPES  DG.  —  N"  58/i.  Viernoïe.  Turkestan. 

G.  MOLLE  L.  —  N"  241  et  242.  Djil-Arik,  montagnes.  Turkestan. 
5  mai  1896. 

G.  PRATENSE  L.  —  N°  1066.  Montagnes  entre  Kouldja  et  Saïram-Nor, 
altitude  1,720  mètres,  terrains  frais.  Mongolie.  17  juillet  1896.  — 
N°  1867.  Kaïlar,  steppe,  altitude  700  mètres.  Mandchomùe.  20  juin  1896. 

G.  psEUDO-siBiRicDM  J.  Mey.  —  Saus  localité. 

G.  ROTUNDiFOLiuM  L.  —  N°  243.  Machat,  conglomérats  calcaires.  Tur- 
kestan. 9  avril  1896. 

G.  siBiRicuM  L.  —  N°  1866.  Laka,  entre  Tsitsikar  et  Merghen.  Man- 
dchourie.  18  juillet  1896. 

G.  tdberosumL.  —N"  244 et  245.  —  Ak-Tach.  Turkestan.  7  avril  1896. 

—  N°  246.  Tcherniaievskaïa.  Turkestan.  4  avril  1896. 

Erodicm  cicctarium  L'Hérit.  —  N°  171,  Tcherniaievskaïa.  Turkestan. 

—  N"  237.  Outch-Boulak.  Turkestan. 

E.  oxvRHYNCHUM  M.  B.  var.  à  fleurs  roses.  —  N"  797.  Koïbine.  Tur- 
kestan. 2  4  juin  1895. 

E.  Stephanianom  Willd.  —  N"  1865.  Steppe  du  Dalaï-Nor,  altitude 
800  mètres.  Mandcliourie.  10  juin  1896. 

Impatiens  Noli-tangere  L.  —  N"  1711.  Terrains  frais  entre  Tsitsikar  et 
Merghen.  Mandchourie,  28  juillet  1896. 

I.  PARviFLORA  DC.  —  N"  188.  Djil-Arik,  montagnes.  Tm-kestan. 
5  mai  1895, 

Rutacées. 

Rota  acutifolia  L.  (Aplophyllum  Sieversii  Fisch.,  A.  perforatdm  Kar. 
et  Kir.).  —  N"  594.  Viernoïe.  Turkestan.  —  N"  820.  Karatchok.  Tiu-kes- 
tan.  19  jiùn  1895. 

R.  DAHURicA  DG.  —  N°  1857.  Steppes  sableuses  près  de  Kaïlar,  altitude 
700  mètres.  Mandchoui'ie.  20  juin  1896. 

Pegandm  Harmala  L.  —  N"  785.  Tcliinguildé,  sables.  Turkestan. 
18  juin  1896. 

DiCTAMNHs  ALBDS  L.  —  N"  448  et  604.  Viernoïe.  Turkestan.  4  juin  1896. 

—  N°  1770.  Kinghans,  endroits  frais,  altitude  85o  mètres.  Mandchourie. 
28  juin  1896. 


608  — 


Célastracées. 


EvoNVMus  EUROP.EOs  L.  —  N°  1355.  Bords  de  la  rivière  Nonni.  Man- 
dchourie.  16  juillet  1896. 

E.  Przewalskii  Maxim.  —  N°  433.  Viernoïe.  Tm^kestan.  9  juin  1895. 

Rhamnacées. 

Rhamnds  cathartica  L.  var.  y  davurica  Maxim.  —  N°  1362.  Kaïlar, 
altitude  760  mètres,  sables.  Mandchourie.  ^3  juin  1896. 

Acéracées. 

Negundo  aceroides  Moench.  —  N°  137.  Aoulië-Ata.  Tiu-kestan. 

Acer  tatariccm  L.  var.  Ginnala  Max.  —  N°  458.  Montagne  près  Merké. 
Turkeslan.  2 3  aviùl  1896.  —  N°  1379.  Korol,  terz'ains  frais.  Mandchourie. 
28  juillet  1896. 

Légumineuses. 

Thermopsis  lanceolata  R.  Br.  —  N"  102.  Bord  de  l'Issik-Koul,  sables. 
Tnrkestan.  9  mai  1896.  — N°  1579.  Bords  du  Dalaï-Nor,  steppe  monta- 
gneuse, altitude  85o  mètres.  Mandchourie.  9  juin  1896. 

Ononis  hircina  Jacq.  —  N°  1065.  Bords  de  l'Irlich.  Mongolie. 

Trigonella  arcdata  g.  a.  Mey.  —  N"  257.  Tchoutorkoul ,  talus  et 
vieilles  mm-ailles  en  terre.  Turkestan.  1"  mai  1898. 

T.  Emodi  Benth.  —  N°  1781.  Kinglians.  Mandchourie.  28  juin  1896. 

T.  MUCRONATA  G.  A.  Mey.  —  N°  698.  Kitchkileni.  Turkestan.  1 7  juin  1 895. 

T.  ORTHOCERAs  Kaf.  et  Kir.  —  N°  563.  Viernoïe,  Turkestan. 

T.  PLATYCARPos  L.  —  N°  1051.  Saïram-Nor,  montagnes.  Mongolie. 
93  juillet  1895. 

Melilotus  officinalis  Desr.  —  N°  589.  Viernoïe.  Turkestan.  — 
N"  1058.  Steppe  de  Mongolie.  4  août  1896. 

Medicago  falcata  L.  forme  à  feuilles  très  étroites.  —  N°  817.  Karatchok, 
steppe.  Turkestan.  19  juin  1896. 

M.  LOPDLiNA  L.  —  N"  1581.  Tsitsikar,  sables,  altitude  3oo  mètres. 
Mandchourie.  1 4  juillet  1896. 

M.  MiNiMA  L.  —  N"  131.  Pichepek.  Turkestan.  29  avril  1895.  — 
N"  132.  Karakchi-Boulak.  Turkestan.  10  avril  1895. 


—  609  — 

Trifolium  Lupinaster  L.  —  N"'  953  et  1057.  Montagnes  de  Mongolie, 
altitude  1,760  mètres.  28  août  et  17  juillet  1896.  —  N"  1695.  Kaïlar, 
steppe  sablonneuse,  altitude  760  mètres.  Mandchourie.  22  juin  1896. 

T.  PRATENSE  L.  —  Vallée  du  Ke'roulen.  Mongolie. 

Lotus  cornicdlatus  L.  var.  e  versicolor  Ledeb.  —  N"  860.  Kouldja. 
Tiukestan  chinois.  4  juillet  1898. 

Eremosparton  aphyllum  Fisch  et  Mey.  —  N"  771.  Tchinguildé,  sables. 
Turkestan.  18  juin  1895. 

Sph-crophysa  salsula  DC.  —  N"  857.  Kouldja.  Turkestan  chinois. 
4  juillet  1895.  —  N°  951.  Steppes  du  Saïram-Nor.  Mongolie.  27  juillet  1 895. 

Halimodendron  argenteum  DG.  —  N°  648.  Aina-Boulak,  ancien  lit  de 
torrent.  Turkestan.  22  juin  1896. 

Caragana  grandiflora  DG.  —  N°  110.  Bords  de  l'Issik-Koul,  rochers. 
Turkestan.  11  mai  1896. 

G.  JUBATA  DG.  var.  pygm,ea  Regel.  —  N"  950.  Saïram-Nor.  Mongolie. 
28  juillet  1896. 

G.  MiCROPHYLLA  Lmk.  —  N°  1347.  Steppe  près  de  Kaïlai",  altitude 
700  mètres,  sables.  Mandchom-ie.  20  juin  1896. 

G.  PYGMEA  DG.  var.  a  Pallasiana  Komai-ov.  —  N"  838.  Tina-Boulak. 
Turkestan.  22  juin  1895.  —  N"  1852.  Région  du  Dalaï-Nor,  steppe,  alti- 
tude 800  mètres.  Mandchourie.  10  juin  1896. 

G.  tragacanthoides  Poir.  var.  8  pleiophylla  Regel.  —  N"  107.  Bords  de 
ITssik-Koul.  Turkestan.  mai  1898. 

Calophaca  Hovenh  Schrenk.  —  N"  1060.  Altaï,  entre  l'Ebi-Nor  et 
ITrtich,  steppe,  altitude  i,o5o  mètres.  Mongolie.  4  août  1895. 

AsTRAGALUs  ADSURGENS  Pall.  —  Vallée  du  Këroiden.  Mandchourie. 

A.  ALpmus  L.  —  N°  219.  Environs  de  Viernoïe.  Turkestan.  27  mai  1896. 

A.  ALOPECIAS  Pall.  — N°  855.  Kouldja.  Turkestan  chinois.  4  juillet  1896. 

A.  ARBUSCULÀ  Pall.  —  N»  671.  Koniankous.  Turkestan.  20  juin  1896. 

A.  BREViFOLios  Ledeb.  —  N"  1049.  Altaï,  altitude  2,980  mètres.  Mon- 
golie. 19  septembre  1896. 

A.  coGNATUS  G.  A.  Mey.  —  N°  709.  Kitchkileni.  Turkestan.  17  mai  1896. 

A.  DAHURiccs  DG.  —  N"  1618.  Tsitsikar,  altitude  3oo  mètres,  sables. 
Mandchourie.  1 4  juillet  1896. 

A.  FARCTUS  Bunge.  —  N"  144.  Aoulié-Ata,  steppe.  Turkestan.  18  avril 
1895.  —  N"  148.  Kouiouk,  roches  schisteuses.  Turkestan.  12  avril  1896. 


—  610  — 

A.  FiLicADLis  Fisch  et  Mey.  —  N"  699  et  702.  Kitchkileni.  Tui-kestan. 
17  juin  1895. 

A.  FRDTicosus  Pall.  —  N°  147.  Machat,  conglomérats  calcaires.  Turkes- 
tan.  9  avril  1896. 

A.  GALACTiTES  Pall.  —  N°  1797.  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

A.  HYPOGLOTTis  L.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

A.  LONGiPES  Kar.  et  Kir.;  A.  vicioides  Ledeb;  A.  macropterus  DC.  — 
N"  730.  Tchoulak,  montagnes.  Turkestan.  21  juin  1895. 

A.  MACRONYx  Biinge.  —  N"  150.  Vallée  de  Tokmak.  Turkestan. 

A.   MACROTROPis   Bungc.    —  N°    149.    Kai-akchi-Boulak.    Turkestan. 
10  avril  1895. 

A.  MELiLOTOiDEs  Pall.  —  N"  1712.  Tsitsikar.  Mandchourie.  ik  juillet 
1896. 

A.  MEMBRANACEus  Fisch.  — N°  1627.  Route  entre  Merglien  et  Aigoun. 
Mandchourie.  i"aoiit  1896. 

A.  MiNiATDs  Bunge.  —  N"  1634  et  1796.  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 
7  et  13  juin  1896. 

A.  MuciDus  Bunge.  — N°  143.  Tcherniaievskaia.  Turkestan.  4  aviil  1896. 

A.  oxYPETALUs  Buuge.  —  N°  530.  Vallée  du  Tcliou.  Turkestan. 

A.  PENDULiFLORus  Lmk.  —  N"  1626.  Kinghans,  vallée  du  Djatan-Gol. 
Mandcliom-ie.  28  juin  1896. 

A.  RYTiLOBUs  Bunge.  —  N"  256.  Issigata.  Turkestan.  3o  avril  iSgS.  — 
N"  715.  Kitchkileni.  Mongolie.  17  juillet  1896. 

A.  scABERRiMus  Bunge.  —  N°  1797  b'is.  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

A,  scABRisETus  Bongd.  —  N"  108.  Woui-Tal.  Turkestan.  12  mai  1895. 
—  N°  673.  Konians-Kous ,  montagnes.  Turkestan.  20  juin  1896. 

A.  scoPARius  G.  A.  Mey.  —  N"  225.  Djil-Arik.  Turkestan.  5  mai  1895. 

A.  siEVERSiANDS  Pall.  —  N"  230.  Djeri,  steppes.  Turkestan.  5  avril  1896. 

A.  sPH.«noPHYSA  Kar.  et  Kir.  —  IN"  641.  Iliiskii.  — N°642.  Tchinguildé, 
sables.  Turkestan.  18  juin  1896. 

A.  STENANTHUS  Bunge  (?)  —  N°  252.  Prjewalski.  Turkestan.  Mai  1896. 

A.  STENocERAs  G.  A.  Mey.  (A.  angarensis  Turcz?).  —  N"  166.  Karachi- 
Boulak.  Turkestan.  10  avril  1898. 

A.   TuRCZANiNowii   Kar.   et  Kir.    —  N°  819.   Karatchock.  Turkestan. 
19  juin  1895. 


—  611   — 

Astra(;alus  sp.  —  N"  ^32.  Bords  de  la  rivière  Ak-Sou.  Turkestan. 
9  avril  1896. 

A.  sp.  —  N"  1053.  Kobdo.  Mongolie.  27  septembre  1895. 

OxvTROPis  AciPHYLLA  Ledeb.  —   N"  1159.    Altaï,   steppes.   Mongolie. 
29  septembre  1895. 

0.  ARGYROPHYLLA  Ledcb.  —  Vallée  du'Kéroulen.  Mongolie. 

0  BREVicâULis  Ledeb.  —  N°   66^1.  Koniaukous,  montagnes.  Turkestan. 
29  juin  1896. 

0.   CERULEA   Pall.   —  N"  641  his.    Tclioulak,  montagnes.  Turkestan. 
21  juin  1896. 

0.  CHioNOBiA  Bunge.  — N°  101.  Sentier  militaire,  altitude  3, 000  mètres, 
entre  Prjewalski  et  Viernoïe.  Turkestan.  22  mai  1898. 

0.  GRANDiFLORA  Pall.  —  N"  1628.  Kaïlar,  steppe  sablonneuse ,  altitude 
760  mètres.  Mandchourie.  22  juin  1896. 

0.  HiRTA  Bunge.  —  N°  1623.  Kinghans,  altitude  760  mètres.  Man- 
dcbourie.  2  juillet  1896. 

0.  iMMERSA  Lipsky. ,  Astragalus  immersds  Bak.,  Oxytropis  persica  Boiss.(?). 
—  N"  1054.  Sairara-Nor.  Mongolie.  24  juillet  1898. 

0.  LEPTOPHYLLA  Pall.  —  N"  1630.  Vallée  du  Kéroulen,  steppes.  Mon- 
golie orientale. 

0.  MACROCARPA  Kar.  et  Kir.  —  N"  100.  Ala-Tau.  Turkestan. 

0.  MYRioPHYLLA  Pall.  —  N°  1622.  Variété  à  fleurs  blanches.  Kaïlar, 
steppe  sabloneuse,  altitude  760  mètres.  Mandchourie.  22  juin  1895.  — 
M"  1625.  Variété  à  fleurs  violettes.  Steppe  sablonneuse,  altitude 7 00  mètres, 
près  de  Kaïlar.  20  juin  1896. 

0.  PAGOBiA  Bunge.  —  N"  223.  Montagne  près  du  Petit  Ak-Sou.  Turkestan. 
i5  mai  1895.  —  N"  955.  Saïram-Nor,  montagnes.  Mongolie.  2  3  juil- 
let 1896. 

0.  PROSTRATA  Pall.  —  N°  1629.  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie  orientale. 
8  juin  1896. 

0.  PDMiLA  Fisch.  —  N°  1021.  Altaï,  sables,  près  de  Kobdo,  altitude 
i,5oo  mètres.  Mongolie.  22  septembre  1896. 

0.  sYLvicoLA  Pall.  —  N"  151.  Bords  de  la  rivière  Ak-Sou.  Turkestan. 

0.  TRAGACANTHoiDES  Fisch.  —  N"  1050.  Vallée  du  lac  Tal-Nor,  rochers, 
altitude  2,900  mètres.  Mongolie.  Septembre  1896. 


_  612  — 

0.  TRiCHOPHYSA  Bunge.  —  N°  1055.  Altaï,  altitude  2,980  mètres,  entre 
Oulioun-Gour  et  Kobdo.  Mongolie.  19  septembre  1895. 

Sewerzowia  turkestaniga  Regel  et  Schmalh.  —  N°  586.  Viernoïe.  Tur- 
kestan. 

Glycyrrhiza  asperrima  L.  f.  —  N"  737.  Tchoiilak,  terrains  trachytiques. 
Turkestan.  22  juin  1896.  • 

G.  GLANDDLiFERA  W.  et  K.  —  N"  767.  Tchinguildé,  sables.  Turkeslan. 
18  juin  1896. 

G.  DRALENSis  Fisch.  —  N°  578.  Viernoïe.  Turkestan. 

Hedysarum  frdticoscm  L.  f.  —  N°  1631.  Collines  sablonneuses  près  de 
Kaïlar,  altitude  780  mètres.  Mandchourie.  90  juin  1896. 

H.  MiCROPHYLLDM  Turcz.  —  N°  104.  Djil-Arik.  Montagnes.  Turkestan. 
5  mai  1896. 

H.  ORscuRUM  L.  —  N°  1203.  Montagnes  entre  Kouidja  et  Saïram-Nor, 
altitude  1,720  mètres,  terrains  humides.  Turkestan  chinois.  17  juil- 
let 1896. 

H.  siRiRicuM  Poir.  — N°  1690.  Kinghans,  altitude  960  mètres,  terrains 
humides.  Mandchourie.  —  1"  juillet  1896. 

Onobrycbis  pclchella  Schrenk.  —  N°  600.  Viernoïe.  Turkeslan. 

0.  SATivA  Lamk.  —  N"  1061.  Montagnes  entre  Kouidja  et  Saïram-Nor, 
altitude  1,720  mètres,  terrains  frais.  Turkestan  chinois.  17  juillet  1896. 

Alhagi  camelorcm  Fisch.  —  N°  859.  Kouidja.  Turkestan  chinois,  li  juil- 
let 1896. 

Lespedeza  bicolor  Turcz,  —  N"  1408.  Kamnika,  entre  Tsitsikar  et 
Merghen.  Mandchourie.  90  juillet  1896. 

L.  JUNCEA  Pers.  —  N°  1843.  Broussailles,  environs  de  Merghen ,  altitude 
45o  mètres.  Mandchourie.  27  juillet  1896. 

L.  STRUTA  Hook.  et  Arn.  —  N'  1789.  Merghen.  Mandchourie.  27  juil- 
let 1896. 

L.  TRicHOCARPA  Pers.  —  N°  1777.  Environs  de  Tsitsikar,  altitude 
3oo  mètres,  sables.  Mandchourie.  1 4  juillet  1896. 

CiCER  sooNGARicuM  Steph.  —  N°  1052.  Montagnes  schisteuses,  altitude 
9,000  mètres,  entre  le  Turkestan  et  la  Mongolie.  Juillet  1896. 

Vicia  amoexa  Fisch.  —  N°  1638.  Kinghans.  Mandchourie.  28  juin  1896. 

V.  COSTATA  Ledeb.  —  N"  619.  Koïbine,  montagnes.  Turkestan. 
2  4  juin  1895. 


—  613  — 

V.  CRAccA  L.  —  N°  1633.  Korol.  Mandchourie.  98  juillet  1896.— 
N'  1635.  Kaïlar,  altitude  720  mètres,  monticules  de  sables.  Mandchourie. 
93  juin  1896. 

V.  MEGALOTROPis  Ledeb.  — N°  1619.  Marécages  du  Nemer  entre  ïsitsikar 
et  Merghen.  Mandchourie.  18  juillet  1896. 

V.  MULTicADLis  Lcdeb.  —  N"  1418.  Kinglians,  altitude  700  mètres, 
terrain  sec.  Mandchourie.  3  juillet  1896. 

V.  psei'do-Orobus  Fisch.  et  Mey.  —  N"  1639.  Marécages  du  Nemer  entre 
Tsitsikar  et  Merghen.  Mandchourie.  18  juillet  189G. 

V.  suBviLLosA  Boiss. ,  Orobus  subvillosus  Ledeb.  —  N"  142.  Tcher- 
niaievskaia.  Turkestan.  4  juillet  1896. 

V.  uNiJUGA  A.  Br.  (Echantillon  à  feuilles  un  peu  plus  étroites  que  le 
type).  —  N"  1621.  Kamnika,  route  entre  Tsitsikar  et  Merghen.  Mandchou- 
rie. 20  juillet  1896. 

V.  VENOSA  Maxim.  —  Vallée  du  Kérouien.  Mongolie. 

Lathvrus  hdmilis  Fisch.  L.  altaicds  Ledeb.  —  Vallée  du  Kérouien. 
Mongolie.  — N°  1637.  Kinghans,  altitude  1,000  mètres ,  vallée  du  Khorgo, 
sous  bois.  Mandchourie.  3o  juin  1896. 

L.  PALusTRis  L.  —  N°  1620.  Kaïlar,  altitude  790  mètres,  monticules  de 
sables.  Mandchourie.  9  3  juin  1896.  —  N"  1636.  Collines  et  endroits  frais 
entre  Kaïlar  et  Tsitsikar,  altitude  85o  mètres.  Mandchourie.  27  juin  1896. 

L.  PRATENSis  L.  —  IN"  387.  Viernoïe.  Turkestan.  1"  juin  1896.  —  Un 
échantillon  sans  numéro  de  la  vallée  du  Kérouien.  Mongolie. 

L.  TUBEROsus  L.  —  N°  588.  Viernoïe.  Turkestan.  —  N"  1065  bis.  Altaï. 
Mongolie.  17  août  1896. 

Orobus  luteus  L.  —  N"  260.  Viernoïe,  montagnes.  Turkestan. 
3  juin  1895. 

Cladrastis  amurensis  Benth.  —  N°  1378.  Kinglians.  Mandchourie. 

SopHORA  ALOPECUR01DES  L.  —  N°  576.  Viernoïe.  Turkestan. 

S.  flavescens  Ait.  —  N°  1407.  Kinghans,  altitude  800  mètres.  Man- 
dchourie. 2  juillet  1896. 

Rosacées. 

Amïgdalus  nana  L.  —  N"  417.  Machat,  conglomérat  calcaire.  Turkestan. 
9  avril  1895. 

A.  spiNOsissiMA  Bunge.  — N"  414.  Machat,  conglomérat  calcaire.  Tur- 
kestan. 9  avril  1895. 

Muséum.  —  xix.  ^0 


—  6U  — 

Prdnus  incana  Pall.  var.  y  viridis  Spach. —  N'ûl3.  Woui-Tal,  bords  de 
l'Issik-Koul.  Turkestan.  la  mai  1895.  —  N°  -415.  Ak-Tach.  Turkestan. 
7  avril  1895.  —  N°  M5  bis.  Bords  de  la  rivière  Ak-Sou.  Turkestan. 
q  avril  1898.  —  N°  416.  Variété  à  fleurs  blanches.  Karakchi-Boulak. 
Turkestan.  10  avril  1898.  —  N°  li\6bis.  Sazanovka,  rochers,  bords  de 
l'Issik-Koul.  Turkestan.  10  avril  1896. 

P.  Padus  L.  —  N"  hli.  Petit  Ak-Sou,  montagnes.  —  N°  /i71  bis.  Tchéré- 
Moukha.  Turkestan.  i5  mai  1898.  —  N"  18^i7.  Kaïlar,  collines  sablon- 
neuses, altitude  700  mètres.  Mandchourie.  91  juin  1896. 

P.  siBiRiCA  L.  —  N"  1363.  Arbuste  de  1  mètre.  Kinghans,  altitude 
700  mètres.  Mandchourie.  3  juillet  1896. 

P.  TOMENTosA  Thunbg.  —  N"  -182.  Ala-Tau.  Turkestan. 

Spir^a  angustiloba  Tarez.,  Filipendula  angostiloba  Max.  —  N°  i6\li. 
Kinghans,  altitude  5oo  mètres.  Mandchourie.  6  juillet  1896. 

S.  Arcncos  L.  ;  Aruncus  silvester  Kostel.  —  /N"  1615.  Kinghans. 
Mandchourie.  97  juin  1896. 

S.  CHAMEDRYFOLIA  L.  —  N°  1373.  Kiughaus ,  altitude  gSo  mètres. 
Mandchourie.  Juin  1896. 

S.  CRAM.EDRYFOLIA  L.  var.  FLEXUOSA  Fisch.  —  Mandchouric. 

S.  HYPERiciFOLiA  L.  —  N°  435.  Merké,  montagnes.  Turkestan.  9 3  avril 
1895. 

S.  PALMATA  Thunbg. ,  Filipendula  purpiirea  Maxim.  —  N°  IQlhbis. 
Kinghans,  altitude  5oo  mètres.  Mandchourie.  6  juillet  1896. 

S.  sALiciFOLiA  L.  —  N"  1351.  Arbuste  de  1  mètre.  Kinghans,  vallée  du 
Djatan-Gol.  Mandchourie.  98  juin  1896.  —  N°  1742.  Route  de  Merghen. 
Mandchourie.  1"  août  1896. 

S.  soRBiFOLiA.  L. ,  SoRBARiA  soRBiFOLiA  A.  Br. ,  var.  GLABRA  Maxim.  

N"    1613.    Route    de    Merghen,    terrains    marécageux.    Mandchourie. 
99  juillet  1896. 

S.  Ulmaria  L.  —  N°  827.  Aïna-Boulak.  Turkestan.  99  juin  1895. 

RcBus  ARCTicus.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

R.  C/Esius  L.  —  N°  475.  Viernoïe.  Turkestan.  1"  juin  1896. 

R.  Id«ds  L.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie.  —  N°  1637.  Kinghans, 
altitude  1,000  mètres,  dans  les  pierres.  Mandchourie.  1"  juillet  1896. 

R.  SAXATiLis  L.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie.  —  IN'  1377.  Kin- 
ghans, sous-bois.  Mandchourie.  98  juin  1896. 


—  G15  — 

Gecm  rivale L.  — N°  349.  Yieraoïe,raonlagnes.Turkestan.  3  juiu  1895. 
—  N"  350.  Prjevvalski,  montagnes.  Turkeslan.  18  mai  1895. 

G.  STRICTUM  Ait.  — N"  81.  Viernoïe.  Turkestan.  —  N°  1836.  Kinghans, 
vallée  du  Djatan-Gol,  altitude  900  mètres.  Mandchou  rie.  28  juin  1896. 

Fragaria  collina  Ehrh.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

F.  ELATiOR  Ehrh.  —  N"  528.  Petit  Ak-Sou,  montagnes.  Turkeslan. 
i5  mai  1896.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie.  —  N"  I8/1/1.  Kinghans. 
Mandchourie.  28  juin  1896. 

GoMARUM  PALUSTRE  L.  —  Valléc  du  Kéroulen.  Mandchourie. 

PoTENTiLLA  ANSERiNA  L.  —  N"  51.  Tokmak.  Turkestan.  2  mai  1896.  — 
N"  74.  Maïnak.  Turkestan.  6  mai  1896.  —Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 
N"  1746.  Terrains  marécageux,  altitude  760  mètres,  environs  de  Kaïlar. 
Mandchourie.  22  juin  189G. 

P.  BiFiRCA  L.  —  N"  80.  Bords  de  la  rivière  Ak-Sou.  Turkestan. 
9  avril  1896. 

P.  BiFURCA  L.  7  MiNOR  Lcdeb.  —  N"  1068  et  1072.  Environs  de  Kobdo, 
altitude  i,5oo  mètres,  sables.  Mongolie.  22  septembre  1896. 

P.  cHiNENSis  Ser.  —  N"  1431.  Tsitsikar,  altitude  3 00  mètres,  sables. 
Mandchourie.  i4  juillet  1896.  — N"  1744.  Kinghans,  altitude  600  mètres. 
Mandchourie.  5  juillet  1896. 

P.  DEALBATA  Bunge.  —  N"  1069.  Altaï,  altitude  i,^455  mètres.  Mongolie. 
21  août  1895. 

P.  FRUTicosA  L.  —  N"  509.  Viernoïe.  Turkestan.  —  N»  1074.  Altaï. 
Mongolie.  19  août  1895.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie.  Mai  1896.  — 
N°  1758.  Kinghans,  altitude  1 ,000  mètres ,  terrains  humides.  Mandchourie. 
1"  juillet  1896. 

P.  FRUTICOSA  L.  var.  tenuifolia  Lehni.  —  N"  1073.  Saïram-Nor.  Mon- 
golie. 2  4  juillet  1895. 

P.  GELiDA  G.  A.  Mey.  —  N°  65.  Sentier  mihtaire  entre  Prjewalski  et 
Viernoïe,  altitude  2,900  mètres.  Turkeslan.  22  mai  i89"5. 

P. MULTiFiDA L.  var.  MiNORLedeb.  — N"  1067.  Altaï, altitude  2,930 mèlres, 
route  de  Kobdo.  Mongolie.  19  septembre  1896. 

P.  NivEA  L.  —  N°  77.  Bords  de  ITssik-Koul,  montagne.  Turkestan. 
i3  mai  1896.  —  N '  1404.  Kinghans,  vallée  du  Khorgo,  sous-bois,  alti- 
tude 1,000  mètres.  Mandchourie.  3o  juin  1896. 

P.  NORVEGicA  L.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

4o. 


—  616  — 

P.  RECTA  L.  —  N°  565.  Viernoïe.  Turkestan. 

P.  sERicEA  L.  —  N"'  45  et  165.  Aonlié-Ata,  steppe.  Turkestan.  i3  avril 

1895.  —  N"  67.  Ala-Taii.  Turkestan.  —  N°  76.  Tokmak.  Turkestan.  — 
N°  83.  Sentier  militaire,  altitude  2,600  mètres,  entre  Prjewalski  et  Vier- 
noïe. Turkestan.  28  mai  1896.  —  N°'  1838  et  18/i0.  Vallée  du  Kéroulen, 
steppe,  altitude  1,100  mètres.  Mongolie.  Mai-juin  1896. 

P.  suBACADLis  L.  —  Kiughans.  Mandchourie.  —  N°  1837.  Steppe  monta- 
gneuse de  la  vallée  du  Kéroulen,  altitude  i,46o  mètres.  Mongolie.  17  mai 

1896.  —  N°  1453.  Roches  schisteuses,  vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 
26  mai  1896. 

P.  SDPiNA  L.  —  N"  hl.  Soukoulouk.  Turkestan.  98  avril  1896.  — 
N°  1557.  Kinghans,  altitude  5oo  mètres.  Mandchourie.  6  juillet  1896, 

Chaslerhodos  altaica  Bunge.  —  N°  1790.  Vallée  delà  Tola,  altitude 
i,4oo  mètres,  schistes.  Mongolie.  10  mai  1896. 

G.  ERECTA  Bunge.  —  N°  ihkk.  Kinghans,  altitude  5oo  mètres.  Man- 
dchourie. 6  juillet  1896. —  N°  1430.  Tsilsikar,  altitude  3oo mètres,  sables. 
Mandchourie.  1/1  juillet  1896. 

G.  MONGOLicA  Bunge.  —  W  1678.  Dalaï-Nor,  altitude  85o  mètres, 
steppe.  Mongolie.  9  juin  1896. 

G.  sABULosA  Bunge.  —  N°  1311.  Montagne  près  de  Kobdo,  altitude 
i,5oo  mètres,  sables.  Mongolie.  92  septembre  1896. 

AcHiMiLLA  vDLGARis  L.  —  N°  300.  Prjewalski,  marécages.  Turkestan. 
\h  mai  1898.  —  N°  227.  Montagne  près  du  Petit  Ak-Sou.  Turkestan. 
i5  mai  1896. 

Agrimonia  Eopatoria  L.  —  N°  561.  Viernoïe.  Turkestan. 

A.  piLosA  Ledeb.  —  N"  1330.  Lakha.  Mandchourie.  18  juillet  1896. 

Sanguisorba  alpina  Bunge.  —  N"  1148.  Altaï,  altitude  i,5oo  mètres, 
montagne  calcaire.  Mongolie.  17  juillet  1895. 

S.  OFFiciNALis  L.  —  N°  1416.  Kinghans,  altitude  800  mètres.  Man- 
dchourie. 2  juillet  1896. —  N°  1416  iîs.  Steppe  de  la  Nonni.  Mandchourie. 
17  juillet  1896. 

S.  TENuiFOLiA  Fisch.  —  N"  1436.  Merghen,  altitude  45o  mètres,  maré- 
cages. Mandchourie.  97  juillet  1896. 

RosAALPiNA  1^.(?)  —  N"  470.  Montagne  près  du  Petit  Ak-Sou.  Turkestan. 
i5  mai  1895. 

R.  Beggeriana  Schrenk.  —  N"  474.  Viernoïe,  montagnes.  Turkestan. 
3  juin  1895. 


—  617  — 

R.     BERBERIFOLIA     Pail.     HuLTHEMIA     BERBERIFOLIA    Dumort.     N"    6^l9. 

Tchinguildé,  sables.  Turkestan.  18  juin  i8()5. 

R.  ciNNAMOMEA  L.  —  N"  1357.  Kaïlai-,  altitude  720  mètres,  collines 
sablonneuses.  Mandcliourie.  20  juin  i8()6. 

R.  Ec/E  Aitcb.  —  N"  527.  Machat,  conglomérat  calcaire.  Turkestan. 
9  avril  18g 5. 

R.  piMPiNELLiFOLiA  D.  G. ,  R.  spiNOSissiMA  L.  —  N°  Ull .  Macliat ,  conglo- 
mérat calcaire.  Turkestan.  9  avril  1895.  —  N°  àlS.  Djil-Arik.  Turkestan. 
5  mai  1896.  —  N°  481.  Merké.  Turkestan.  28  avril  1896. 

R.  PLATYACANTHA  Scbrenk.  —  N"  480.  Ala-Tau.  Turkestan.  —  N"  1070. 
Altaï.  Mongolie.  28  aoiit  1896. 

PvRDS  Malus  L.  —  N"  464.  Merké,  montagnes.  Turkestan.   28  avril 

1895. 

P.  BACCATA.  L.  —  N°  1353.  Arbre  de  4  à  5  mètres.  Kinghans,  altitude 
1,100  mètres.  Mandcliourie.  1"  juillet  1896.  —  N°  i85o.  Kaïlar,  steppe 
sablonneuse,  altitude  700  mètres.  Mandcliourie.  20  juin  1896. 

Gratjîgus  PECTiNATA  G.  A.  Mey.  —  N"  463.  Viernoïe,  montagne.  Tur- 
kestan. 1"  juin  1895. 

G.  SANGUINEA  Pall.  — Forme  glanduleuse  à  trois  styles.  Mandcbourie.  — 
N°  1848.  Forme  à  quatre  styles  plus  glabre.  Kaïlar,  altitude  700  mètres. 
Collines  sablonneuses.  Kaïlar.  Mandcbourie.  21  juin  1896. 

CoTONEASTER  NDMMULARiA  Fisch  et  Mey.  —  N°  460.  Montagne  près  du 
Petit  Ak-Sou.  Turkestan.  i5  mai  1895.  — N"  753.  Tcboulak,  montagnes, 
Turkestan.  21  juin  1896. 

G.  viiLGARis  Lindl.  —  N"  511.  Petit  Ak-Sou.  Turkestan.  —  N"  749. 
Tcboulak.  Turkestan.  21  juin  1895.  —  N°  1360.  Kaïlar,  altitude 
700  mètres,  collines  sablonneuses.  Mandcbourie.  21  juin  1896. 

ISaxifragacées. 

Saxifraga  bronchialis  L.  —  N"  1809.  Forme  sans  poils  glanduleux. 
Kingbans,  vallée  du  Kborgo,  altitude  gôo  mètres,  rocbes  basaltiques. 
Mandcbourie.  80  juin  1896. 

S.  FLAGELLARis  Willd.  —  N°  102^1.  Saïram-Nor,  altitude  2,5oo  mètres. 
Mongolie.  19  juillet  1895. 

S.  IIiRcuLus  L.  —  Saïram-Nor.  Mongolie.  28  judlet  1895.  — -  N"  1273. 
Altaï,  altitude  2,070  mètres.  Mal-Nor.  Mongolie.  17  septembre  1896. 


—  618  — 

S.  opposiTiFOLiA  L.  —  N°  1232.  Saïram-Nor,  altitude  3,ooo  mètres. 
Mongolie.  19  juillet  1896. 

S.  siBiRicA  L.  —  N°  50.  Montague  près  de  Merké.  Turkestan.  28  avril 
1895.  —  N°  226.  Montagne  près  du  Petit-Ak-Sou.  Turkestan.  1 5  mai  1 895. 

—  N"  1025.  Altaï,  altitude  9,200  mètres.  Mongolie.  9  septembre  1896. — 
N°  1029.  Altaï,  Mal-Nor,  altitude  8,070  mètres.  Mongolie.  17  septembre 
1895. 

Chrysospleniom  alternifolium  L.  —  Vallée  du  Këroulen.  Mongolie. 

C.  NUDicAULE  Bunge.  —  N°  119.  Prjewalski,  montagnes.  Turkestan. 
18  mai  1896. 

Parnassu  Laxmanni  Pall.  —  N°  1278.  Montagnes  entre  Kouldja  et 
Saïram-Nor,  altitude  1,720  mètres,  terrains  frais.  Turkestan  chinois, 
17  juillet  1895. 

P.  PALLSTRis  L.  —  N°  1279,  Altaï,  altitude  2,000  mètres.  Mongolie, 
3i  juillet  1895, 

Rires  diacantha  Pall,  var,  inermis.  —  N°  1361,  Kaïlar,  collines  sablon- 
neuses, altitude  700  mètres.  Mandchourie,  ai  juin  1896, 

R,  NiGRUM  L.  —  N°  1^58.  Kinghans,  altitude  1,000  mètres,  terrains 
humides,  Mandchourie.  1"  juillet  1896. 

R,  RUBRUM  L.  —  N°  ^69,  Merké,  montagnes.  Turkestan,  28  avril  1896. 

Crassulacées. 

Cotylédon  leucantha  Ledeb.  —  N"  1325.  Altaï,  steppe  entre  l'Ebi-Nor 
et  rirtich,  altitude  810  mètres.  Mongolie.  27  août  1896. 

G. LiEVENu Ledeb.  — N''251. Merké, montagne. Turkestan.  28 avril  1895. 

—  N°  251  bis.  Djil-Arik.  Turkestan.  5  mai  1895. 

C.  MALAcopiiYLLA  Pall.  —  Maudchourie. 

C.  PLATYPHYLLA  Sclirenk.  —  N"  7/i7.  Tchoulak,  montagnes.  Mongolie. 
91  juin  1895. 

C.  spiNOSA  L.  —  N"  1326.  Rochers  calcaires,  altitude  1,720 mètres,  entre 
Kouldja  et  Saïram-Nor.  Mongolie.  17  juillet  1896.  —  N°  1327.  Altaï  entre 
rirtich  et  Kobdo.  Mongolie.  10  septembre  1896. 

Sedum  sp.  —  N°  681.  Koniankous.  Mongolie.  21  juin  1896. 

S.  Aizoox  L.  —  N"  1582.  Kinghans,  altitude  5oo  mètres.  Mandchourie. 
6  juillet  1896. 


—  619  — 

S.  EwERsn  Ledeb.  —  N"  1318.  Altaï,  altitude  2,000  mètres,  près  du 
Lac  Ebi-Nor.  Mongolie.  3i  juillet  1895.  —  N"  1319.  Altaï,  altitude 
9,000  mètres,  vallée  de  l'irtich.  Mongolie.  27  août  1896. 

S.  HVBRiDUM  L.  —  M"  73^.  Tchoulak,  montagne.  Turkestan.  ai  juin  1895. 
—  N°  1328.  Saïram-Nor,  montagne,  altitude  i,G5o  mètres,  sur  le  calcaire. 
Turkestan.  20  juillet  1895. 

S.  KiRiLowi  Regel.  —  N°  /i02.  Ala-Tau.  Turkestan.  ^ 

S.  QUADRiFiDUM  Pall.  —  N"  1283.  Altaï,  entre  l'irtich  et  Kobdo,  altitude 
9,780  mètres.  Mongolie.  19  septembre  1896. 

S.  Rhodiola  DG.  var.  |3  elongatdm  Maxim.  —  N°  1317.  Altaï,  altitude 
1,000  mètres,  entre  le  Saïram-Nor  et  l'irtich.  Mongolie.  9 4  août  1896. 

S.  Telephiom   L.  —  N"  1827.    Merghen,    marécages.   Mandchourie. 

97  juillet  1896. 

Haloragacées. 

HippuRis  vuLGARis  L.  —  N"  1239.  Rords  de  l'irtich.  Mongolie. 
3o  août  1895. 

MvRioPHYLLUM  spiCATUM  L.  —  N"  1593.  Rords  de  la  rivière  Nonni. 
Mandchourie.  16  juillet  1896. 

Lythraeées. 

Lythrum  Salicaria  L.  —  N"  858.  Kouldja.  Turkestan.  /i  juillet  1898. 
—  N°  1251.  Tchin-Gui-Khodzi.  Turkestan  chinois,  tli  juillet  1895.  — 
N"  1A12.  Rords  de  la  rivière  Nonni.  Mandchourie.  16  juillet  189O. 

(Enothéracées. 

Epilobium  angustifolium  L.  —  N"  1693.  Kamnika,  marécages.  Man- 
dchourie. 9  1  juillet  1896. 

E.  hirsutum  L.  —  N"  1U9.  Tchin-Gui-Khodzi.  Turkestan  chinois. 
ih  juillet  1896. 

E.  LATiFOLiuM  L.  —  NM096.  Altaï,  altitude  9,000  mètres,  entre  le 
Saïram-Nor  et  l'irtich.  Mongolie.  9/1  août  1898. 

E.  PALUSTRE  L.  —  N"  1773.  Route  entre  Merghen  et  Aïgoun.  Man- 
dchourie. 1"  août  1896. 

E.  TETRAGONUM  L.  —  N"  1227.  Altaï.  Mongolie.  99  août  1896. 

Ombellîfères. 

Ervxgium  planum  L.  —  N"  812.  Konour-Oulen,  steppe.  Turkestan. 
93  juin  1895.  —  N'^  962.  Altaï,  près  de  l'Ebi-Nor,  granit.  Mongolie. 
98  juillet  1896. 


—  620  — 

HiPPOMARATHRUM   VAGINATUM    Bentll.    el    Hook.  ;  SCHRENKIA  VAGIXATA  Fisch. 

et   Mey.    —    N°'    652    et    684.    Koaiankous,    montagaes.    Turkeslan. 

90  juin  1895. 

BUPLEURUM  AUREDM  Fiscll.   (B.  LOPJGIFOLIDM  L,?).  N°'  125,   605,  608. 

Viernoïe.  Turkestan  i"juia  iSgS.  —  N"  1173.  Altaï,  ;iltitude  9,5oo  mètres, 
vers  Oulioun-Goiir.  Mongolie.  7  septembre  iSgS. 

B.     LO.NGERADIATUM    TurCZ.     (B.    LONGIFOLIDM     L.?)    N°     1172.    Altaï. 

Mongolie. 

B.  EXALTATUM  M.  B.  —  N°  1219.  Altaï.  Mongolie.  18  août  1895. 

B.  SCORZONER.EFOLIDM  Willcl. ,  B.  FALCATDM   L.   Var.  SCORZONER.ÎFOLIUM.   

Vallée  du  Kéroulen,  Mongolie. 

CicuTA  viROSA  L.  —  N"  1717.  Merghen.  Mandchourie.  97  juillet  189G. 
Carum  species?  —  N°  508.  Prjewalski.  Turkestan.  18  mai  1898. 

C.  Carvi  L.  —  N°  504.  Woui-Tal,  marécages  des  bords  de  l'Issik-Koul. 
Turkestan.  3  juin  1896. 

G.  SETACUM  Schrenk.  —  N"  506  et  568.  Viernoïe,  montagnes.  Turkes- 
tan. 3  juin  1896. 

SiuM  LANciFOLiuM  M.  B.  —  N"  1224 i/s.  Altaï,  granit,  entre  le  Saïram- 
Nor  et  l'Ebi-Nor.  Mongolie.  98  juillet  1896. 

S.  LATiFOLiuM  L.  |S  ANGusTATUM  DU.  —  N"  1217.  Bords  de  rirtich. 
Mongolie.  29  août  1896. 

i^GOPODiuM  ALPESTRE  Ledeb.  —  ]\°  507.  Montagne  près  du  Petit-Ak-Sou. 
Turkestan.  i5  mai  1896.  —  N°  658.  Tclioulak,  montagnes.  Turkestan. 

91  juin  1895.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie.  Mai  189O. 

JE.  PODAGRARiA  L.  —  N"  505  et  569.  Viernoïe.  Turkestan.  i"  juin  1896. 
—  N°  199/i.  Altaï,  granit,  entre  le  Saïram-Nor  et  l'Ebi-Nor.  Mongolie. 
98  juillet  1895. 

PiMPiNELLA  MAGNA  L.  var.  S  DissECTA  Lcdeb.  —  N°'  1715  et  1716. 
Kinghans,  altitude  5oo-6oo  mèti-es.  Mandchourie.  5-6  juillet  189G. 

ScANDix  Pecten-Veneris  L.  —  N"  503.  Macliat,  conglomérats  calcaires. 
Turkestan.  9  avril  1895. 

Anthriscus  svlvestris  Hoffm.  —  N°  575.  Viernoïe.  Turkestan. 

Seseli  athamanthoides  Ledeb.  (Stenocqelium  athamanthoides  Ledeb.).  — 
N°  1220.  Altaï.  Mongolie.  93  août  109.1. 

S.    RUCIITORMENSE    Koch.     (LiRANOTIS    RUCHTORMENSE     BC).     N"    1221. 

Altaï,  montagnes  pi'ès  de  Kobdo.  Mongolie.  5  septembre  1896. 


—  021    — 

S.  coNDENSATUM  Reiclieub.  (f-iBANOTis  coivDENSATA  Fisch.).  —  N"  952. 
Altaï.  Mongolie.  —  N°  1218.  Monlaones ,  altitiide  9,000  niMres,  près  de 
rirlich.  Mongolie.  —N°  122G.  Allai.  Mongolie,  ".'à  aoiil  iSgS. 

S.  DicHOTOMUM  Pall.  (?).  —  N°  1216.  Altaï,  région  de  riitich.  Mongolie. 
28  jnillet  1896. 

S.  (Stenocoelium)  divaricatdm  Turcz.  —  N""  1720  et  1722.  Environs 
de  Tsitsikar,  altitude  3oo  mètres,  sables.  Mandchourie.  i4  juillet  1896. 

S.  SCARROSUM  Kar.  et  Kir. —  N"  562.  Viernoïe.  Turkeslan.  Juin  1896. 

S.  TENuiFOLicM  Ledeb.  —  N°'  888.  Altaï,  steppe,  altitude  i,o5o  mètres. 
Mongolie,  h  août  1898.  —  N"  1225.  Altaï,  montagne  schisteuse.  Mongolie. 
7  août  1895. 

ScHULTZiA  CRiNiTA  Spreug.  —  N"  1222.  Altaï,  altitude  9,5oo  mètres, 
entre  l'irtich  et  Kobdo.  Mongolie.  7  septembre  1898. 

Pachypleurum  alpinum  Ledeb.  —  N°  1223  bis.  Altaï,  altitude  8,070  mètres, 
près  Tal-Nor.  Mongolie.  17  septembre  1896. 

Ltgusticum  seseloides  Fisch.  et  Mey.  —  N"  1719.  Kamnika.  Terrains 
frais.  Mandchourie.  21  juillet  1896.  —  N"  1718.  Montagnes  entre 
Merghen  et  Aïgoun.  Mandchourie.  3i  juillet  1896. 

L.  siMPLEX  AU.  —  IN"  1223.  Altaï,  altitude  8,070  mètres,  près  de  Tal- 
Nor.  Mongolie.  17  septembre  1896. 

L.  TiioMPSONi  C.  B.  Clarke.  —  N"  1215.  Montagne  près  de  Saïrani-Nor. 
Mongolie.  ^3  juillet  1896. 

Gnidium  MoNNiERi  Cuss.  —  N"  1721.  Tsitsikar,  sables,  altitude 
3oo  mètres.  Mandchourie.  1 4  juillet  1896. 

Pleurospermum  austriacum  HolTm.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie. 

Angelica  daurica  Maxim. ,  Callisace  dahlrica  Fisch.  —  N"  573.  Viernoïe. 
Turkestan.  8  juin  1895.  —  N"  1525.  Bords  de  la  rivière  Korol,  terrains 
frais.  Mandchourie.  98  juillet  1896.  —  N"  1525  è/s  et  1527.  Merghen, 
terrains  frais.  Mandchourie.  27  juillet  1896. 

Archangelica  l^vigata  Franch.;  Gzern.evia  levigata  Turcz.  —  N°  1723. 
Boute  entre  Merghen  et  Aïgoun.  Mandchourie.  3i  juillet  189G. 

Ferdla  sp.  —  iN°  736.  Tchoulak.  Turkestan.  21  juin  1896. 

Dorema  soongaricum  Kar.  et  Kir.  —  N"  72G.  Sables  de  la  rivière  Uli. 
Turkestan.  18  juillet  1895. 

Peuoedanum  dissectum  Ledeb.  —  N"  577.  Karakchi-Boulak.  Turkestan. 
1  0  avril  1895.  —  N"  G75,  Koniankous, montagne. Turkestan.  90  juin  1896. 

P.  RiGiDisM  Bunge.  —  N"  1692.  Tsitsikar,  altitude  800  mètres,  sables. 
Mandchourie.  \h  juillet  189G. 


—  622  — 

Heracleum  lanatum  Michx.  — Vallée  du  Kéroulcn.  Mongolie.  Mai  1896. 
—  N°  573  bis.  Viernoïe.  Turkestan.  3  juin  i8ç)5. 

H.  sPHON'DYLiuM  L.  (?).  —  N"  iSaG.  Environs  de  Merghen,  terrains  frais. 
Mandchourie.  29  juillet  1896. 

TuRGENiA  LATiFOLiA  Hoffm.  —  N"  585.  Vicrnoïe,  Turkestan.  Mai  1896. 

Cornacécfii. 

Cornus  alba.  L.  —  Vallée  du  Kéroulen.  Mongolie.  Mai  189G.  — 
N"  1352.  Kinghans,  vallée  du  Djatan-Gol,  sous-bois.  Mandchourie. 
28  juin  1896. 


L'Acuité  de  l'aile  chez  les  Oiseaux, 

PAR    M.   A.    Magnan,    Docteur    es   sciences, 

Directeur  du  Laroratoire  de  Morphologie  expérimentale 

A  l'Ecole  des  Hautes  Etudes. 

Les  recherches  que  nous  avons  poursuivies  sur  l'envergure  des  Oiseaux 
et  la  largeur  de  leurs  ailes  nous  ont  permis  de  mettre  en  lumière  les  dilTé- 
rences  qui  existent  dans  la  nature  entre  les  espèces.  Certains  groupes  pos- 
sèdent une  envergure  très  développée  ;  d'autres  offrent  une  largeur  d'ailes 
très  réduite. 

Aussi  ces  considérations  nous  ont-elles  suggéré  d'étudier  l'acuité  de  l'aile, 
c'est-à-dire  la  forme  plus  ou  moins  aiguë  de  l'aile. 

Or  nous  avons  une  façon  d'aborder  mathématiquement  cette  étude, 
c'est-à-dire  d'établir  le  rapport  entre  l'envergure  vraie  et  la  largeur  réelle 
de  l'aile.  Les  chiffi-es  obtenus  indiquent  Vacuité  de  l'aile. 

On  conçoit  que  plus  l'aile  sera  pointue  et  allongée,  plus  le  rapport  sera 
élevé.  Au  contraire  le  rapport  sera  petit  si  l'aile  est  arrondie. 

L'envergure  a  été  obtenue  comme  nous  l'avons  indiquée  dans  une  note 
précédente.  Après  avoir  couché  l'Oiseau  le  dos  sur  une  table,  nous  avons 
étalé  les  deux  ailes  en  les  maintenant  appuyées  sur  la  table.  Elles  restaient 
ainsi  dans  un  même  plan.  Nous  avons  recherché  ensuite  le  déploiement  le 
plus  complet  que  possible  des  deux  ailes ,  sans  toutefois  exercer  de  trac- 
tions exagérées.  Nous  avons  alors  mesm'é  exactement  la  longueur  de  l'en- 
vergure en  centimètres.  Cette  manoeuvre  s'effectue  beaucoup  plus  facile- 
ment à  deux. 

La  largeur  de  l'aile  a  été  obtenue  de  façon  identique  sur  tous  les 
Oiseaux,  c'est-à-dire  en  prenant  la  largeur  de  l'aile  au  niveau  de  l'arlicu- 
lation  de  la  main.  Ce  point  représente  la  largeur  inaxima  de  l'aile  et  se 
trouve  en  général  au  milieu  de  la  longueur  de  l'aile. 


—  623  — 

Voici  les  résultats  que  nous  avons  obtenus  suivant  les  espèces  en  divi- 
sant renverjTure  par  la  largeur  de  l'aile  : 


ESPECES. 


POIDS 
du 

CORPS. 


ENVER- 
GURE 

RÉELLE. 


LARGEUR 

RÉELLE 

de  l'aile 

au 
milieu. 


PALMIPEDES    MARINS. 


Fou  (  Sala  bassana  Briss.  ) 

Cormora  n  (  Phalacrocorax  carbo  L .  ) 

Goéland  manteau  noir  (Lartis  marinus  L.  ) 

Goéland  manteau  bleu  {Larus  argenlatus  Bruun.). 

Goéland  pieds  bleus  (Larus  canus  L.  ) 

Goéland  rieur  (  Larus  gelastes  L.  ) 

Mouette  (Larus  riiibundas  L.  ) 

Sterne  (  Sterna  hirundo  L .  ) 


PETITS    ECHASSIERS. 


Courlis  (Numenius  arcuatus  L. ) 

Outarde   (Olis  tetrax  L.  ) 

Huîlrier-pie  (Uœmatopus  ostralegus  L.) 

Chevalier  gris  (  Totanus  fuscus  L.  ) 

Vanneau  (  Vanellus  capclla  Schaeff.  ) 

Pluvier  (Charadrius  pluvialis  L.  ) 

Barge  rousse  (  Limosa  Baueri  Naum.  ) 

Gambette  (  Totanus  calidris  L.  ) 

Guignard  (Morinellus  sibiricus  Lep.) 

Bécassine  (Gallinago  major  Gm.) 

Cul  blanc  (  Totanus  oehropus  L.  ) 

Gravelot  (  Charadrius  hialicula  L.  ) 

Chevalier  stagualile  (Totanus   stagnatills  Becbst.). 


CANARDS,    OIES. 


Macreuse  (  Œdemia  fusca  L.  ) 

Oie  bernache  (  Bernicla  brenta  Briss.  ) .  .  .  . 

Canard  sauvage  (Anas  bosclias  L.) 

Siflleur  (Mareca  penelope  L.  ) 

Pilet  (  Dajîla  acuta  L.  ) 

Souciiel  (Spatula  chjpcata  Briss.  ) 

Fuliguli'  nyroca  (Fuliguta  nyroca  Guld.  ). 
Sarcelle  d'hiver  (  Qaerquedula  crecca  L.  )  . 


PERROQUETS. 


Perruche  de  Madagascar. 


a7S'T)  I      aS'-'B 


RAPACES  DIURNES 

Buse  (  Buteo  vulgaris  Leacli.  ) 

Aigle  Ji  queue  barrée  (Misaetus  fasciatus  Vieill.).. 
Faucon  (  Falco  cominuitis  Gin.  ) 


87c/ 

'.3 

835 

0 

58i 

0 

I-2', 


•0 


i3a      o 
lai      o 


3  9""3 

2  5     « 
a  a      o 


RAPPORT 
de 

L'E>VERGIJRK 

è   la 

largeur 

de  l'aile. 


3,0966' 0 

i83""5 

iS'-'o 

2,4i5  0 

i4o 

0 

aa  0 

1,789  6 

i63 

3 

ai  8 

895  0 

i3a 

a 

.7  8 

874  0 

108 

5 

i3  8 

a57  0 

95 

0 

la  7 

aaS  0 

88 

0 

11   7 

i36  3 

76 

3 

8  8 

7376 

6 

100"°  0 

i3""8 

6a  4 

8 

79 

4 

i3  5 

544 

0 

84 

3 

11  6 

aôa 

0 

60 

0 

8  1 

2o3 

0 

7-^ 

0 

lr(   5 

199 

0 

60 

3 

7  8 

181 

0 

ce 

0 

8  5 

1  10 

0 

5o 

0 

8  5 

io5 

a 

4G 

7 

0  4 

97 

3 

43 

5 

7  » 

84 

6 

43 

1 

G  4 

56 

0 

4i 

2 

4  5 

i9 

0 

4o 

5 

5  7 

1,5788 

'0 

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la" 

"0 

),i5o 

0 

109 

0 

1:) 

0 

976 

6 

86 

6 

i3 

6 

8s5 

0 

7^ 

0 

10 

5 

726 

0 

81 

0 

1  a 

3 

547 

0 

7'' 

0 

1  0 

5 

5ia 

0 

68 

0 

9 

8 

307 

7 

r>9 

0 

y 

0 

4-9     I 


1 . 1 

6.5 
7.5 
7.3 
7.4 
7.4 
7.4 
9» 


7.3 

5.8 
6.7 
7.4 
6.0 

7-7 

7-7 
5.8 
7.2 
6.  a 
6.8 
7.5 


6.9 
7.2 
6.5 
6.8 
6.5 

7» 
6.9 
6.6 


5.8 


5.4 
5.  a 
5.3 


62/1 


ESPECES. 


POIDS 

du 
CORPS. 


HAPACES    DIURNES.   (Suite.) 


Èpervier  (  Accipiter  nisus  L.  ) 

Émerillon  {HypolriarcMs  eesalon  Briss.  ).. 

Harpaye  (  Cireus  œrujrinosus  L.  ) 

Crécerelle  (  Thinuiiculus  alaadarius  Gm.  ). 


ENVER- 
GURE 

RÉELLE. 


LARGEUR 

RÉELLE 

de  l'aile 
au 

milieu. 


aSi^'-Q 

7-0""  0 

iS^'o 

4.8 

3*9   0 

74  0 

i5  5 

4.7 

•J2  5   0 

io3  0 

16  0 

6. a 

i86  5 

74  i 

ia  5 

5.9 

RAPPORT 

de 

L'ENVERGURE 

k  la 
largeur 
de  l'aile. 


HAPACES    NOCTURNES. 


IliiloUe  (Syrnium  alueo  L.)..  .  . 

Moyen  Duc  (  Asio  otm  L.  ) 

Effraye  (Strix Jlammea  L.).  .  .  , 
Chevèclie  (Atlietic  noctua  Scop.  ) 


396s 

'5 

362 

0 

971 

6 

i58 

5 

io5= 

57 


16 
i5 
10 


5.7 
5.7 
5.8 
5.9 


Héron  hleu  (  Ardea  einerea  L.  ) . 
Bulor  (Botaurus  slellaris  L.).  .  . 


GRANDS    ECHASSIERS. 


I,5l78'6 
1,122      o 


i69'=°'3 
i3o     0 


24'= 
24 


6.0 
5.3 


GALLINACES,   COLOMBINS. 


Coq  de  bruyère  (Telrao  urogallus  L.). 

Tétras  lyre  (  Lyranis  tetrùc  L.  ) 

Lagopède  {Lagopas  albiis  Gm.  ) 

Grouse  (Lagopus  scoticus  Lath.  ) 

Palombe  (  Columba  livia  Briss.  ) 

Perdrix  rouge  {Perdix  rubra  Briss.)..  . 
Perdrix  grise  (Starna  einerea  Charl.).. 

Tourterelle  (  Turtus  aurilus  Ray.  ) 

Caille  (  Coturnix  communis  Bonn.  )  .  .  .  . 


3,100^ 

'o 

1,260 

0 

260 

2 

455 

7 

476 

0 

45o 

0 

357 

0 

l33 

5 

90 

4 

79 
63 

64 

73 
5o 
5i 

34 


24  = 

i5 
1 1 
1 1 
i4 
11 
1 1 

9 
5 


3.6 
4.9 
5.3 
5.5 
5.1 
4.3 
4.8 
5.3 
5.7 


PASSEREAUX. 


Pic  vert  ( Gecinus  viridis  L.  ) 

Coucou  (  Cueulus  canorus  L.  ) 

Huppe  (  Uptipa  epops  L.  ) 

Merle  (  Turdus  mcrula  L.  ) 

Sansonnet  (  Stiirnus  vulgaris  L.  ) 

Grive  (  Turdus  musicm  L.  ) 

Alouette  (  Alauda  a>~vensis  L.  ) 

Pinson  (Fringilla  cœlebs  L.  ) 

Bruant  (  Emberiza  cilrinella  L.  ) 

Fauvette  d'hiver  {Accentor  modularis  L.  ). 

Bergeronnette  [Mntacilla  alba  L.  ) 

Hirondelle  (Clielidon  urbica  L.  ) 

Farlouse  (  Anthus  pratensis  L.  ) 

Mésange  charbonnière  {Parus  major  li.  ). 


1796' 

128 

91 

87 
80 

7' 
39 

25 
25 
21 


30  :> 

ig  o 

18  7 

18  4 


54" 
60 
48 
38 

39 
35 

34 

27 

26 

21 

27 

28 

24 

Q'2 


11" 

10 

11 

9 

7 

7 
6 

6 

6 


4.8 
5.8 

4.1 

4.1 

5. 

5, 

4. 

4, 

4, 

3, 


5.9 
4.4 
3.9 


—  625 


ESPECES. 


POIDS 

ENVER- 

LARGEUR 

RÉELLE 

du 

GURE 

de  l'aile 

CORPS. 

n  ÉF.LIE. 

au 
milieu. 

PASSEREAUX.    (  Suite.  ) 


Rouge-gorgo  (Erijlhacus  rubecula  L.  ) 

Ilirondelie  de  cheminée    [HirunJo  rustica  L.).  .  .  . 
liergeronnette  boarule  {Motacitia  siilphiirea  Beclist.). 

C.liardonneret  (  Carduelis  clegans  Sleph.  ) 

Mésange  bleue  (  Parus  ceeruleus  L.  ) 

Slésaiige  à  longue  queue  (  Orytcs  caudattts  L.  ).  .  . 

(ii-iiupereau  (  Certhia  familiarix  L.  ) 

Uoilek't  (liegulus  c7-istatus  Gbarl.  ) 


CORVIDES. 


CorneiHe  mantelée  (  Corvtis  cornix  L.  ) . 
Corneille  noire  (  Corrus  eorone  L.  ).  . . . 

Pie  (  Pica  ecaudata  L.  ) 

Geai  (  Garrulus  glandarius  L.  ) 


RAPPORT 

de 

L'ENTERGDRE 

à  la 
largeur 
de  l'aile. 


'7^ 

7 

2  2"' 3 

5-"'  5 

»7 

0 

29     5 

à     7 

16 

5 

2  5       0 

5     1 

1 3 

3 

22     2 

/i     5 

10 

1 

20     0 

5     6 

7 

3 

17     0 

/i     0 

7 

0 

19     0 

5     0 

5 

8 

i5     5 

3     7 

SoSs'e 

97"'  0 

1  (/"'  G 

397    6 

8G     0 

17     2 

187    6 

^>7     9 

i3     S 

162     0 

55     4 

i/i     8 

3.8 
6.2 
4.9 
/,.9 
3.9 
3.6 
3.8 
3.7 


4.9 
4.1 
4.0 


Les  variations  individuelles  sont  petites  pour  un  même  groupe,  comme 
dans  toutes  les  études  que  nous  avons  poursuivies  jusqu'ici. 

Par  contre ,  il  existe  des  variations  importantes  suivant  les  groupes. 
Effectuons  les  movennes  de  façon  à  mieux  faire  ressortir  les  différences. 


POIDS 

DU   CORPS. 


RAPPORT 

de 

L'ENVERGURE 

à  la  largeur 
de  l'aile. 


Palmipèdes  marins 9 1 S^'  7  8.0 

Petits  échassiers 97^  5  6.8 

Canards 729  li  6.7 

Perroquets 97  5  5.8 

Rapaces  diurnes iaa  0  5.5 

Rapaces  nocturnes 2  55  7  5.5 

Grands  échassiers 1,222  0  5.3 

Gallinacés,  Golombins 5oa  1  5.5 

Passereaux «  ^-6 

Corbeaux 253  6  ^.9 


De  cette  étude  il  ressort  de  façon  absolue  que  les  Oiseaux  d'eau  pos- 
sèdent tous  une  aile  pointue,  plus  ou  moins  longue  et  toujours  étroite. 


—  626  — 

L'aile  en  un  mot  est  en  forme  de  faux.  Cette  forme  d'aiie  résulte  évidem- 
ment de  l'emploi  du  vol  à  voile,  les  courants  d'air  ayant  réduit  la  largeur 
de  l'aile  en  même  temps  que  la  queue. 

Par  contiT ,  les  Oiseaux  terrestres  ont  une  aile  beaucoup  moins  aiguë , 
beaucoup  plus  arrondie.  La  forme  de  l'aile  est  d'ailleurs  variable  suivant 
que  l'Oiseau  est  bon  voilier  ou  suivant  le  mode  de  vol.  Ainsi  les  ailes  très 
arrondies  appartiennent  plutôt  à  des  Oiseaux  à  vol  lourd  par  suite  de  la 
réduction  exagérée  de  la  surface  alaire.  Par  contre  les  bons  volaleurs 
comme  les  Rapaces  possèdent  une  aile  plus  longue  et  par  conséquent  plus 
pointue. 

On  remarque  ainsi  que  chaque  groupe  d'Oiseaux  est  en  effet  bien  carac- 
térisé par  une  forme  d'ailes.  Il  nous  sera  facile  de  le  montrer  en  repro- 
duisant les  ailes-types  de  chacun  de  ces  groupes. 

Il  est  impossible  de  reproduire  naturellement  des  croquis  de  grandeur 
naturelle.  Cela  n'aurait  d'ailleurs  qu'un  intérêt  médiocre  par  suite  de  la 
différence  de  taille  et  de  poids  des  divers  Oiseaux.  En  tout  cas,  ce  procédé 
ne  permettrait  pas  en  particulier-  d'avoir  une  juste  mesure  des  dimensions 
de  la  surface  alaire  suivant  les  groupes. 

Poiu"  pouvoir  comparer  les  diverses  acuités  de  l'aile  et  obtenir  de  plus 
des  comparaisons  aussi  profitables  que  réelles,  nous  avons  réduit  toutes 
nos  projections  d'ailes  de  façon  à  les  ramener  aux  dimensions  qu'aurait 
cette  aile  si  l'Oiseau  pesait  i  gramme. 

Pour  cela  il  sutTit  de  multiplier  la  longueur  réelle  de  l'aile  considérée 
par  la  longueur  /=  y/P  d'un  Oiseau  de  i  gramme,  longueur  qui  se  trouve 
être  ici  i.  En  divisant  ensuite  par  la  longueur  /  =  ^  P,  P  étant  exprimé 
en  grammes,  de  l'Oiseau  dont  on  étudie  l'aile,  on  obtient  un  chiffre 
qui  donne  la  longueur  qu'aurait  cette  aile  si  l'Oiseau  ne  pesait  que 
1  gramme. 

Il  sutîît  alors  de  réduire  par  la  photographie  la  projection  réelle  de  l'aile 
de  façon  que  sa  longueur  ou,  si  l'on  veut,  son  envergure  devienne  égale 
au  chiffre  obtenu  par  le  procédé  décrit  plus  haut. 

En  réunissant  sur  une  même  planche  les  réductions  photographiques 
ainsi  effectuées  avec  les  différents  types  d'ailes,  c'est-à-dire  suivant  les 
groupes,  on  réalise  un  ensemble  qui  donne  une  représentation  aussi  fidèle 
que  mathématiquement  exacte  de  l'aile  chez  les  Oiseaux.  De  plus  la  com- 
paraison est  rendue  plus  instructive  parce  qu'il  est  tenu  compte  de  la 
surface  relative  de  l'aile.  L'image  que  l'on  a  sous  les  yeux  n'est  qu'une 
réduction  de  celle  que  l'on  aurait  en  examinant  une  exposition  des  divers 
types  d'Oiseaux.  Elle  permet  de  saisir  sur  le  vif  et  la  variation  de  la 
surface  et  la  variation  de  la  forme  des  ailes,  sans  que  le  procédé  em- 
ployé soit  critiquable  ou  soit  susceptible  d'induire  en  erreur  en  quoi  que 
ce  soit. 

En   ne  nous  guidant  que  sur  notre  impression  visuelle,   on  obtient 


—  627  — 

le  classement  suivant  si  l'on  range  les  ailes  selon  leur  forme  plus  ou  moins 
allongée  : 


Palmipèdes  marins. 
Petits  Échassiers. 
Canards. 
Perroquets. 
Rapaces  diurnes. 


Papaces  nocturnes. 
Grands  Echassiers. 
Gallinacés. 
Passereaux. 
Corbeaux. 


Le  classement  ci-dessus  reproduit  identiquement  celui  auquel  nous 
sommes  arrivés  en  calculant  l'acuité  de  l'aile,  c'est-à-dire  en  divisant  l'en- 
vergure par  la  largeur  de  l'aile  au  milieu. 


BeCHBRCBES  relatives   1   LA  LOfiGVEVR   DE  LA    QUEUE  CHEZ  LES  OlSEAUX , 

PAR  M.  A.  Magnan,  Docteur  es  sciences, 

Directeur  du  Laboratoire  de  Morphologie  expérimentale 

À   l'Ecole  des  Hautes  Etudes. 

Les  dimensions  de  la  queue  chez  les  Oiseaux  présentent  un  gros  intérêt 
à  être  précisées.  La  queue  a  chez  ces  animaux  une  importance  considérable 
et  son  rôle  est  certainement  multiple. 

Elle  sert  évidemment  de  gouvernail  pendant  le  vol  ;  c'est  pour  cette  rai- 
son que  le  nom  de  rectrtces  a  été  donné  à  ses  grandes  pennes.  C'est  en 
même  temps  un  appareil  d'équilibrage  pendant  l'avancée  dans  les  airs  et 
un  appareil  de  freinage  à  l'atterrissage. 

Chez  certaines  espèces  comme  les  Bergeronnettes ,  elle  sert  en  plus  de 
balancier  pendant  le  saut  à  terre. 

De  l'étude  approfondie  de  la  queue  peut-être  sera-t-il  possible  de  retirer 
des  enseignements  utiles  pour  l'aéronautique. 

Les  rectrices  chez  l'Oiseau  sont  Oxées  à  la  dernière  vertèbre  caudale. 
Elles  peuvent  être  mues  isolément  ou  étalées  en  éventail.  Elles  peuvent  en 
outre  s'élever  ou  s'abaisser  toutes  ensemble. 

Nous  avons  mesuré  la  longueur  de  la  queue  depuis  son  insertion  cau- 
dale jusqu'à  son  extrémité  libre  chez  200  Oiseaux  répartis  en  76  espèces. 
Nous  nous  sommes  naturellement  adressé ,  comme  l'indique  la  liste  sui- 
vante, à  des  espèces  bons  volaleurs  et  présentant  des  modes  de  vol  variés. 

La  longueur  de  la  queue  est  la  même,  que  cet  organe  soit  étalé  ou 
ramassé.  Nous  l'avons  mesurée  en  centimètres  et  nous  avons  rapporté  la 
longueur  ainsi  trouvée  à  la  longueur  du  corps  calculée  par  la  formule 
/  =  (/ P" ,  P  étant  exprimé  en  grammes. 


—  628  — 
Voici  les  chiffres  que  nous  avons  obtenus  suivant  les  différentes  espèces  ; 


ESPECES. 


POIDS 


CORVIDES. 


Corneille  mautelée  (Corvus  eornix  L.) 
Corneille  noire  (Corvus  corone  L.  ).... 

Pie  [Pica  ecaudala  L. ) 

Geai  [Garruhts  glandarius  L.) 


BAPACES  DIURNES 

Buse  {Buleo  vulgaris  Leacli. ) 

Aigle  à  queue  barrée  (Misaelus  fasciatus  Vieill.  )  .  .  .  . 

Faucon  (  Falco  communis  Gm.  ) 

Épervier  (Accipiter  nisus  L.  ) 

Émerillon  (Hypotriarehis  œsalon  Briss.) 

llarpaye  (  Circus  œruffinosus  L.  ) 

Crécerelle  (  Tinnunculus  alaudarim  Gm.) 

PASSEREADX. 

Pic  vert  (  Genicus  viridis  L.  ) 

Coucou  (  Cucalus  canorus  L.  ) 

Huppe  (  Upupa  epops  L.  ) 

Merle  (  Tardas  merala  L.  ) 

Sansonnet  [Starnas  vulgaris  L.  ) 

Grive  (  Tardas  maskus  L.  ) 

■  Alouette  (  Alaitda  arvensis  L.  ) 

Pinson  (  Fringitla  cœlebs  L.  ) 

Bruant  (Emberka  cilrinella  L. ) 

Fauvette  d'hiver  [Accentor  modularis  L.  ) 

Bergeronnette  (Motacilla  alba  L.) 

Hirondelle  ( Chelidon  urbiea  L. ) 

Farlouse  (  Anthus  pratensis  L.  ) 

Mésange  charbonnière  (  Parus  major  L.  ) 

Rouge-gorge  (Erythacus  rubecula  L.  ) 

Hirondelle  de  cheminée  [Ilirundo  rustica  L.) 

Bergeronnette  boarule  {Motaeilla  sulpharea  Bechst. ).. 

Chardonneret  (  Carduelis  elegans  Steph.  ) 

Mésange  bleue  (  Parus  eœraleus  L.  ) 

Mésange  à  longue  queue  (Orytes  eaadalus  L.) 

Grimpereau  (  Cerlhia  famittaris  L.  )   

Roitelet  (  Regalus  cristatus  Charl.  ) 


5o8s'  6 
397  6 
187  6 
163  o 


8795'  3 

835  o 

58i  0 

aSi  o 

aig  o 

aaS  o 

186  5 


1795'  0 
ia8  0 

9» 

87 
80 


71 
39 
a5 
a5 

31 

20 
19 

i8 

18 

»7 
•7 
16 
1  2 


10  1 

7  3 

7  0 
5  8 


RAPACES  NOCTDRNES. 


Hulotte  (Syrn'tam  aluco  L.  )  . .  .  . 

Moyen  Duc  (Asio  olus  L.) 

Effraye  [Slrix flammea  L.) 

Chevêche  {Athene  noctaa  Scop.). 


396e' 

263 

971 

i58 


LONGUEUR 

RÉELLE 

de  la  queue. 


17'""  à 
i5      7 

33         0 

i5       o 


22' 
21 
27 
19 
«9 
20 
16 


I  r 
18 

I I 
10 

7 
8 
6 
6 

7 
5 

9 

5 

5 
5 


10 

/i 
5 

7 
6 

3 


17" 
16 


0 
o 

13         7 

7      « 


RAPPORT 

de 

LA  LONGUEUR 

de  la  queue 

h  la  longueur 

du  corps 

i  =  Vp- 


2. 1 

3  .  1 

/|.0 
9.7 

2  .3 
9.3 
3.9 

3.0 
3.0 
3.3 
3-9 


1-9 

3.5 

9.4 

3 . 9 
1.8 

1-9 
1.8 
9 . 9 
2. 4 

"•9 
3.3 
a  .0 
2 . 1 
a.  1 
3. 1 
2./. 
/i.o 
'•9 

9.5 

3.9 

3.1 


2 . 2 

2.i 
2.4 

1.4 


—  629 


ESPÈCES. 


POIDS 


PALMIPÈDES    MARINS. 


Fou  (  Sula  bassana  Briss.  ) 

Cormoran  (  Phalacrocorax  carbo  L.  ) 

Goéland  manteau  noir  (  Larus  marinus  L.  ) 

Goéland  manteau  bleu  (Larus  argetitatus  Brunn.)... 

Goéland  pieds  bleus  (  Larm  eanus  L.  ) 

Goéland  rieur  (  Larus  gelastes  L.  ) 

Mouette  (  Larus  ridibundus  L.  ) 

Sterne  {Sterna  hirundo  L.  ) 


3,0966'  o 
a, 445  o 

895 
374 
367 
aa3 
i36 


LONGCEDR 

REELLE 

le  la  queue. 


23- 

'9 
i3 
i5 
i3 
la 
10 

13 


RAPPORT 

de 

LA  LONGUEUR 

de  la  queue 

à  la  longueur 

du  corps 


1.6 
1.4 
1.4 
1.6 
1.8 

»-9 
'•7 

3.4 


Perruche  de  Madagascar 


PERROQUETS. 


378'^  u 


GALLINACES,    COLOMBINS. 


Coq  de  bruyère  {Tetrao  urogallus  L.  ). 

Tétras  lyre   (Lyrurus  tetrix  L. ) 

Lagopède  (  Lagopus  albus  Gm.  ) 

Grouse  [Lagopus  scolkas  Lath.) 

Palombe  (  Columba  livia  Briss.  ) 

Perdrix  rouge  (  Perdix  rubra  Briss.  ) . . 
Perdrix  grise  (Starna  cinerea  Char!.). 
Tourterelle  (  Turtus  auritits  Ray.  )  .  . . . 
Caille  { Coturnhe  communis  Bonn.  ) . . . . 


3,100B' 

0 

a4«>n  0 

i,a6o 

0 

ao   0 

a6o 

a 

la   0 

455 

7 

11   5 

476 

0 

16   0 

45o 

0 

10   0 

357 

0 

8   6 

t3a 

5 

1 1   0 

90 

4 

3   7 

Héron  bleu  {Ardea  cinerea  L.). 
Butor  {Boiaurus  stellaris  L.).  . 


GRANDS     ÉCHASSIER8. 

I,5l7'5'  6 

1,133        O 


PETITS   ECHASSIERS. 


Courlis  (  Numenius  arcuaius  Briss.  ) 

Outarde  (  Otis  tetrax  L.  ) 

Huîtrier-pie  (  Heematopus  oslralegus  L.  ) 

Chevalier  gris  (  Totanus  fuscus  L.  ) 

Vanneau  (  Vanellus  eapella  Schaeff.  ) 

Pluvier  (  Charadrius  pluvtalis  L.  ) 

Barge  rousse  (  Limosa  Baueri  Naum.  ) 

Gambette  (  Totanus  calidris  L.  ) 

Guignard  (  Morinellus  sihiricus  Lep.  ) 

Bécassine  [Galtinago  major  Gni. ) 

Cul  blanc  (  Totanus  oehropus  L.  ) 

Gravelot  (  Charadrius  htaticula  L.  ) 

Chevalier  stagnatile  (  Totanus  stagnatilis  Bechst. 


17'°'  6 
i3 


7376' 

6 

j,cm 

3 

1 .3 

634 

8 

10 

3 

1 . 1 

544 

0 

10 

8 

1 .  a 

363 

0 

7 

5 

1 . 1 

2o3 

0 

10 

0 

»-7 

•99 

p 

7 

6 

1 .3 

181 

0 

8 

0 

1.4 

110 

0 

6 

0 

1 .3 

io5 

a 

6 

7 

1.4 

97 

3 

6 

1 

1.3 

84 

6 

6 

0 

1.4 

56 

0 

5 

7 

1.5 

h 

0 

4 

5 

1 .1 

1.6 

«•9 
1.4 
1.4 

«•9 
1.3 
1 . 1 
â.o 
0.8 


Muséum. 


XIX. 


4i 


—  630  — 


ESPECES. 


POIDS 


LONGUE0R 

REELLE 

de  la  queue. 


RAPPORT 
de 

LA  LONGUEDR 

de  la  queue 

il  la  longueur 

du  corps 


CANARDS,    OIES. 


Macreuse  (  Œdemm  fusea  L.  ) 

Oie  bernache  (Bemicla  brenta  Briss.).. . . 

Canard  sauvage  {Anas  bosehas  L.  ) 

Siflleur  {Mareca  penehpe  L.  ) 

Pilet  (  Dafla  acata  L.  ) 

Souchet  (Spatula  chjpeata  Briss.  ) 

Fuligule  nyroca  {Fuligula  nyroea  Guld.) 
Sarrelie  d'Liver  (Querquedula  ereeca  L.  ). 


1,5785'  0 

1,1 5o  0 

976  6 

825  0 

726  o 

5^7  o 

5l2  o 

307  7 


11" 
11 

9 

7 
8 

9 
6 


0.0 

1 .0 
0.9 
0.7 
0.9 

1 . 1 
0.8 
1 . 1 


Nous  voyons  ici  encore  que  les  individus  d'un  même  groupe  ont  des 
iongueurs  de  queue  très  voisines;  cependant  il  convient  de  ftiire  remar- 
quer que  certaines  espèces  possèdent  des  plumes  caudales  excessivement 
développées,  comme  la  Mélange  à  longue  queue  {Orijtes  caudalus  L.).  La 
raison  nous  en  échappe  d'ailleurs. 

Par  contre  la  longueur  de  la  queue  est  très  variable  suivant  les  groupes , 
comme  le  montre  le  tableau  suivant  : 

BAPPOKT 
de 

LA  LONGDEDR 

POIDS  de  la  queue 

h  la  longueur 

DU  CORPS.  ,  3°/- 

SÉRIE  A.      -       '  =yp- 

Corvidés 253^'6  a.  9 

Rapaces  diurnes 629  0  a.  6 

Passereaux 87  9  2 .  « 

Rapaces  nocturnes 255  7  1.9 

Perroquets 27  5  1.6 

Gallinacés,  Colombins 5o2  1  t. 6 

Grands  échassiers ii^i9  o  i.5 

Série  B. 

Palmipèdes  marins 5 1 3^'  7  1 . 5 

Petits  échassiers 27^    5  1.9 

Canards 729    4  0.9 

On  voit  de  suite  par  l'examen  de  ce  tableau  qu'il  existe  deux  séries 
d'Oiseaux  très  distinctes  : 

1°  La  série  A,  formée  pai-  les  Oiseaux  terrestres,  chez  lesquels  la  Ion- 


—  631  — 

gueur  de  la  queue  est,  quoique  variable,  toujours  assez  grande.  Il  semble 
de  plus  que  les  groupes  qui  possèdent  une  grande  envergure  aient  en 
même  temps  une  grande  longueur  de  queue  ; 

2°  La  série  B  constiluëe  par  les  Oiseaux  habitues  à  voler  dans  les  ré- 
gions aquatiques  et  qui  ont  souvent  à  supporter  les  grands  courants  d'air. 
Chez  ces  espèces,  la  queue  est  très  réduite. 

Il  y  a  là  évidemment  un  point  intéressant  à  mettre  en  relief  et  qui  peut 
avoir  sa  valeur  dans  la  construction  des  hydro-aéroplanes.  Il  semble,  en 
effet,  que  chez  ces  Oiseaux  la  queue  ne  joue  plus  ni  le  rôle  de  gouvernail 
ni  surtout  celui  de  balancier  et  que  les  rectrices  se  soient  atrophiées  jusqu'à 
presque  disparaître. 

En  tout  cas  le  fait  est  caractéristique.  Il  nous  met  sans  aucun  doute  sur 
la  voie  de  recherches  expérimentales  concernant  les  courants  aériens  dont 
l'action  semble  être  la  cause  de  la  grande  réduction  des  l'émiges  que  nous 
venons  de  signaler. 


kl 


LISTE 

DES    ASSOCIÉS    ET   CORRESPONDANTS 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE. 


ASSOCIE"'. 

S.  A.  S.  le  Prince  Albert  I"  de  Monaco 16  mars  1911 

CORRESPONDANTS. 

D''  Brazil  (Vital),  Directeur  de  l'Institut  de  Sérothérapie  anti- 
venimeuse de  Battantan,  près  Sâo  Paulo  (Brésil) iG  janv.  1913 

Carle,  Glief  du  Service  de  la  Colonisation  à  Tananarive  (Mada- 
gascar)       16  janv.  1913 

D"^  Marmottan  (Henri),  Ancien  Député,  Naturaliste  et  Donateur.      20  févr.  1^13 

Gallois  (Edme),  Interprète  à  la  Légation  de  France  au  Japon, 

Donateur  de  collections  entomologiques 20  févr.  1913 

Vaterlot,  Donateur  d'animaux  et  de  collections  du  Dahomey.  .  .      17  avril  1913 

Girard,  Sergent-télégraphiste  à  Gao  (Soudan  français),  Donateur 

d'animaux  vivants  rares  pour  la  Ménagerie 19  juill.  1913 

LioNET,  Orchidophile  et  Donateur , 22  nov.   1913 

MEMRRES  ASSOCIÉS  DÉCÉDÉS  EN   1913. 

FiNET  (Achille),  Donateur 3o  janv.  1913 

PiERPONT  Morgan,  Donateur avril  1913 

MEMBRE  CORRESPONDANT  DÉCÉDÉ  EN   1913. 

Henry  (L.),  Ancien  Jardinier  en  chef  du  Muséum,  Professeur  à 

l'École  d'Hortiedtui-e  de  Versailles 12  janv.  1913 

(')  Titre  créé  par  l'Assemblée  des  Professeurs  dans  sa  séance  du  1"  décembre 
1910  et  destiné  à  être  donné  comme  remerciement  de  services  importants  rendus 
au  Muséum  ;  le  nombre  de  ces  Associés  ne  dépassera  pas  vingt. 


MUSEUM  NATIONAL    D'HISTOIRE   NATURELLE. 

ANNÉE  1913. 


CONFÉRENCES  PUBLIQUES  DU  DIMANCHE 

FAITES  À  3  HEURES  DU  SOIR 
DANS 

LE  GRAND  AMPHITHÉÂTRE  DU   MUSÉUM. 

6  avril ....      Croisière  du  Pourquoi-Pas  ?  en  i  g  i  i2  (Hé-  MM. 

brides ,  Féroé ,  Jan  Mayen  el  Islande) .      le  D'  J.  Charcot. 

1 3  avril ....     La  Survie  des  Cellules  et  des  Organes .     René  Legendrb. 

3  0  avril.  ...      La  Sardine Louis  Rodle. 

37  avril.  .  . .      Méléorologie  solaire Perot. 

h  mai Les  dernières  découvertes  préhistoriques 

en  Dordogne  (  rHomme  primitif,  son 

industrie,  son  art) le  D"'  Capitan. 

18  mai L'Afrique  équatoriale  française.  —  Le 

pays  et  les  populations le  D'  Poutrin. 

9  5  mai La  défense  des  Fleurs  contre  les  Insectes.     Kûnckel  d'Herculais. 

Ces  Conférences  ont  été  accompagnées  de  projections. 


TABLE   DES   MATIERES 

CONTENUES  DANS  CE  VOLUME. 

TABLE   ALPHABÉTIQUE 

DES    AUTEURS    ET    DES    PERSONNES    CITÉES. 


Pages. 

Alluadd  (Ch.).  Voyageur-naturaliste.  Attribution  sur  le  fonds  des  Voya- 
geurs-naturalistes du  Muséum  d'une  somme  de  1,000  francs 187 

Amé-Leroy.  Représentant  de  M.  Léon  Bourgeois,  président  de  la   Société 

des  Amis  du  Muséum ,  à  TAsscmblée  générale 3 1 4 

Anthony  (D'  R.)  et  le  prince  Ernest  d'Arenberg.  Contribution  à  l'Étude  du 

régime  alimentaire  des  Oiseaux  de  l'Archipel  des  Féroé 178 

—  Délégation  comme  représentant  du  Muséum  au  XllI'  Congrès  interna- 

tional de  Médecine 3ii 

Arenberg  (Prince  Ernest  d')  et  Anthony  (D'   R.).  Contribution  à  l'Etude 

du  régime  alimentaire  des  Oiseaux  de  l'Archipel  des  Féroé 178 

Aubert  (Abbé),  Missionnaire.  Attribution  sur  le  fonds  des  Voyageurs-natu- 
ralistes du  Muséum  d'une  somme  de  1,000  francs 187 

AuFFRAY,  Brigadier  des  Gardiens  de  Galerie.  Promotion  de  la  7'  à  la  6°  classe.  1 

Balancard,  Garçon  de  Laboratoire.  Promotion  de  la  6"  à  la  5°  classe a 

Bavay  (A.).  Note  au  sujet  des  Peclen  de  la  plage  de  Bahia  récoltés  par 

M.  Serre ,  Consul  de  France 20 

—  Sables  de  la  Réunion  (Saint-Pierre,  Saint-Gilles,  l'Ermitage,  etc.), 

récoltés  par  M°"  Le  Rat.  —    Description  d'une  Marginelle  nouvelle. 
[Fig.] 39G 

—  Sables  coquilliers  recueillis  par  M.  P.  Serre,  à  Bahia  (Brésil).  Margi- 

nella  nouvelle  [Figs.] 358 

—  Sables  de  Bahia  récoltés  par  M.  P.  Serre.  Marginella  nov.  sp.  PI.  XX.  /i8i 

—  Description  d'une  Hélix  nouvelle  du  Sud  de  la  Chine.  PI.  XXI 608 

Becquerel  (Jean),  Professeur.  Délégation  pour  représenter  le  Muséum  au 

Congrès  international  de  zoologie  à  Monaco 57 

Bénard  (G.).  Observation  nouvelle  sur  le  Scarabeeus  sacer  L.  :  un  acte  ré- 
fléchi. PI.  VI ". 233 

—  Le  Pacinipns  Candidœ  Pel.(Col.  Scarab).  Attitudes  singulières  des  mâles. 

PI.  IX •      275 

—  L'i/ci's  fiacarozzo  Schr.K.  (Col.  Ton).  Observation  sur  ses  mœurs.  PI.  \.      ^76 


—  636  — 

Behagnon.  Nomination  de  Sous-Chef  des  Serres /ion 

Benoist    (R.).     Contribution    à    la    Flore    de    la     Guyane    française,     1 

et  II ilxSelihç) 

Bérard  ,  Commis.  Promotion  de  la  7°  à  la  6'  classe 1 

—  Gratification  donnée  par  la  Société  des  Amis  du  Muséum SsS 

Berland  (L).  Description  de  deux  espèces  nouvelles  d'Arachnides  africaines 

du  genre  Phoroncidia  Westw.  [Araneœ  Theridiidœ) n5 

—  Nomination  de  Préparateur  de  la  Chaire  d'Entomologie hoa 

—  Utilisation  pour  la  capture  des  Mouches  des  nids  de  l'Araignée  mexi- 

caine :  Cœmthele  gregalis  E.  Simon.  PI.  XVll  et  XVIII hZa 

Bideault,  Dessinateur.  Nomination  d'Officier  de  l'Instruction  publique  ...  3 

Blancard,  Gardien  de  la  Ménagerie.  Promotion  de  la  6°  à  la  5°  classe...  .  2 

Bois  (Désiré),  Assistant  au  Muséum,  Nomination  d'Officier  de  l'Ordre  de  la 

Couronne  d'Italie 3 

Bonaparte  (Prince  Roland).  Fougères  d'Afrique  de  l'Herbier  du  Muséum. 

Détermination 383 

Bondabel  (A.)  et  Didier  (D'  R.).   Étude   d'une  Collection  d'Oiseaux  du 

Dahomey 33a 

Bonhomme.  Gardien  de  la  Ménagerie.  Promotion  de  la  6*  à  la  5'  classe ....  9 

Bonet   (D'  G.),  Administrateur  des  Colonies,  Inspecteur  de  l'hygiène  en 

Afrique  Occidentale  française.  Collection  de  Poissons  recueillie  dans 

le  Moyen  Niger.  Liste  dressée  par  M.  J.  Pellegrin 270 

Bonnet  (D"^  Edmond).  Assistant  de  la  Chairede  Botanique  (Phanérogamie). 

Admission  à  la  retraite ,  sur  sa  demande 3 1 3 

Bodle  ,  Professeur.  Délégation  pour  représenter  le  Muséum  au  Congrès  in- 
ternational de  zoologie  à  Monaco 67 

BoDLEAu,  Gardien  de  Galerie.  Gratification  donnée  par  la  Société  des  Amis 

du  Muséum SaS 

BouLLET   (Eug.).     Description   d'une  Amauris  nouvelle.  (Lep.   Danaidœ). 

PI.  VI  bis 343 

BouRÉE,  Lieutenant  de  vaisseau.  Conférence  avec  projections  faite  au  Grand 

Amphithéâtre  du  Muséum  à  l'Assemblée  générale  de  la  Société  des 

Amis  du  Muséum  ( Résumé) 325 

BouRY  (De).  Attribution  sur  le  fonds  des  Voyageurs-naturalistes  du  Muséum 

d'une  somme  de  /ioo  francs 3i4 

Bouvier.  Délégation  pour  représenter  le  Muséum  au  Congrès  international 

de  Zoologie  à  Monaco 57 

BonviER  (E.-L.).  Les  variations  d'une  Crevette  d'eau  douce  delà  famille  des 

Atyidées,  Atyfephyra  Desmaresti  Millet  [Fig. ] 65 

—  Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Muséum,  Administrateur  de  l'In- 

stitut Pasteur.  Nomination  d'Officier  de  la  Légion  d'honneur  (Pro- 
motion Pasteur) 5/19 

Brazil  (D"' Vital),  directeur  de  l'Institut  de  Sérothérapie  anti-venimeuse 
de  Battantan,  près  Sào  Paulo  (Brésil).  Nomination  de  correspondant 
du  Muséum a 

Brébion  (Ant.).  Utilisation  des  Insectes  en  Indochine.  Préjugés  et  moyens 

de  défense  contre  quelques-uns  d'entre  eux 977 

Boysson  (R.  du).  Sur  deux  Vespidcs  de  Java 436 


—  637  — 

Caille  ,  Jardinier  en  Chef  du  Jardin  Botanique  de  Dalahala  (Guinée  française). 
Attribution  d'une  somme  de  Hoo  francs  sur  le  fonds  des  Voyageurs- 
naturalistes  187 

—  Nouveau  congé  accordé 17° 

Cardot,  Docteur  es  Sciences.  Nomination  de  Stagiaire  du  Muséum 4io 

Garle,  Chef  du   Service   de  la  Colonisation  à  Tananarive   (Madagascar). 

Nomination  de  Correspondant  du  Muséum a 

Carle-Weissen  (M"°  Max).  Note  sur  les  Ossements  d'un  Archœolemur  ci  sur 

les  caractères  du  volcan  Jatsifratra  oij  il  a  été  trouvé iao 

Cassaing.  Nomination  de  Préparateur  suppléant  de  la  Chaire  d'Anatomie 

comparée 2 

Caudal,  Garçon  de  Laboratoire.  Promotion  de  la  7'  à  la  6°  classe 2 

CAVALEniE  (R.  P.).  Envoi  de  Mammifères  du  Sud-Ouest  do  la  Chine.  Liste 

dressée  par  MM.  E.  Trouessart  et  Max  Kolimann A16 

Chaffanjon  (Jean),  Voyageur-naturaliste.  Notice  nécrologique  par  M.   H. 

Lecomte ^  1 1 

Chevalier  (Aug.  ).  Le  Jardin  botanique  d'Eala  (Congo  belge) 260 

Chopard  (L.).  Note  sur  l'introduction  en  France  dn  Diastrammena  unicolor 

Orth.  Phasgonuridm ^33 

Coquil  ,  Gardien  de  Galerie.  Promotion  de  la  6°  à  la  .5°  classe 1 

CosTANTiN  (J.)  et  Poisson  (H.).   Note  sur  quelques  Orchidées  intéressantes 

des  serres  du  Muséum 298  et  .")3o 

—  Présentation  et  don  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  de  deux  fascicules  de 

son  ouvrage  sur  les  Orchidées ^  1  5 

CosTANTiN  (G.).  Note  sur  quelques  Orchidées  intéressantes  des  serres  du 

Muséum 5''0 

Cottereau,  Gardien  de  Galerie.  Promotion  de  la  k'  à  la  3'  classe 1 

CouTAUD  (Albert).  Les  Jardins  botaniques  et  zoologiques,  les  Musées  d'His- 
toire naturelle  de  Buenos-Ayres  et  de  la  Plata 1 5o 

—  Le  Jardin  zoologique  de  Montevideo i65 


Dangct  (Paul).  Étude  critique  des  Taccacées  de  Madagascar ^191 

—  Plantes   récoltées  dans    l'Asie    centrale    par    M.   J.    Chaffanjon.    Liste 

dressée Agi  et  6o5 

Dantan,  Préparateur  de  la  Chaire   d'Anatomie  comparée.  Prorogation  de 

congé '  ^ 

Dedoyat,  Préparateur.  Promotion  de  la  2'  à  la  1"  classe > 

Defeux,  Brigadier  de  la  Ménagerie.  Gratification  donnée  par  la  Société  des 

Amis  du  Muséum '^^•' 

Dehorne  (M"'),  Licencié  es  sciences.  Nomination  de  Boursièrede  Doctorat,  hio 

Delphy,  Licencié  es  sciences.  Nomination  de  Boursier  de  Doctorat Aïo 

Derôme,  Jardinier.  Gratification  donnée  par  la  Société  des  Amis  du  Mu- 

seum "^""^ 

Despax  (R.).  Sur  une  collection  de  Reptiles  et  de  Batraciens  rassemblés 

par  le  D'  Legendre  dans  les  Marches  thibétaines i79 

—  Sur  une  larve  de  Megulobatrachus  Tsch.  de  provenance  chinoise i83 

—  Démission ^**^ 


—  638  — 

Didier  (Pr.)  et  Menegaux  (A.).  Étude  d'une  collection  d'Oiseaux  montés 

et  en  peau  faite  par  M.  et  M"^  Paul  Gomby  au  Yunnan 029 

Didier  (R.)  et  Bondarel  (A.).  Étude  d'une  collection  d'Oiseaux  du  Dahomey 

faite  par  M.  Waterlot 882 

DiGUET  (Léon),  Voyageur-naturaliste.  Attribution  sur  le  fond  des  Voyageurs- 
naturalistes  du  Muséum  d'une  somme  de  3, 000  francs 187 

DoHREN,  Gardien  de  la  Ménagerie.  Promotion  de  la  5'  à  la  /a'  classe a 

DoLLFus,  Licencié  es  sciences.  Nomination  de  Boursier  de  Doctorat....      4io 

DoPANLOup,  Gardien  de  Galerie.  Gratificalion  donnée  par  la   Société  des 

Amis  du  Muséum 325 

Dcponr,  Docteur  de  l'Université  de  Paris,  Correspondant  du  Muséum,  Chef 
du  Laboratoire  au  Service  des  Mines  de  i'Indo-Chine.  Présentation 
et  don  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  de  ses  Etudes  minéralogiques 
sur  rindo-Chine  française 4i  5 

Eberhardt,  Inspecteur  d'Agriculture.  Précepteur  de  S.  M.  le  Roi  d'Annam. 
Allocation  sur  le  fonds  des  Voyageurs-naturaliste  du  Muséum"  d'une 
somme  de  1,000  francs 187 

EscAFFRE,  Gardien  de  la  Ménagerie.  Gratiûcation  donnée  par  la  Société  des 

Amis  du  Muséum 82  5 

Eyre,  Commis  de  la  Ménagerie.  Promotion  de  la  G'  à  la  5*  classe 1 

—  Gratification  par  la  Société  des  Amis  du  Muséum 825 

Fauvel  (P.).  Campagne  du  Pourquoi-Pas?  (Islande  et  Jan  Mayen  1912). 

Annélides  Polychètes  [  Fig. ] 80 

FiNET  (Achille),  Donateur.  Décès.  Allocution  et  discours   de  M.  Edmond 

Perrier,  Allocution  de  M.  H.  Lecomte  prononcée  à  ses  obsèques  .  .  59-64 
Fischer  (H.)  et  Dactzenberg.  Sur  quelques  types  de  Garidés  de  Lamarck..      /i8A 

Gain  (Louis).  Nomination  de  Préparateur  de  la  Chaire  d'Anatomie  com- 
parée        iog 

—  Nomination  de  Chevalier  de  la  Légion  d'honneur 5^9 

Gallois  (Edme),  Interprète  à  la  Légation  de  France  au  Japon.  Nomination 

de  Correspondant  du  Muséum 07 

—  Névroptères  du  Japon.  Étude  par  le  R.  P.  Longin  Navas i4i 

Georges,  Gardien  de  Galerie.  Gratification  donnée  par  la  Société  des  Amis 

du  Muséum 325 

Germain  (L.),  Docteur  es  sciences.  Délégation  dans  les  fonctions  de  Pré- 
parateur de  la  Chaire  de  Zoologie  (Annélides,  Mollusques  et 
Zoophytes) 3 

—  Croisière  du  Pourquoi  -  Pas  ?  sur  les  côtes  de  l'Islande  et  à   l'ile  Jan 

Mayen  (1912).  Chétognathes  [Fig.  et  PI.  II.] io5 

—  Contributions  à  la  Faune  malacologique  de  l'Afrique  équatoriale  : 

—  XXXVI.  Unie  {Nodularia)  Jeanneli  Germ.  nov.  sp 235 

—  XXXVIl.  Gastéropodes  du  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D""  Pou- 

trin  (1908).  [Figs.] 282 

—  XXXVIII.  Pélécypodes  du  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D"^  Pou- 

trin  (1906).  PI.  XI  et  XII 290 


—  639  — 

Germain  (L.),  Docteur  es  sciences.  Contributions  à  la  Faune  malacologique 
de  i'Afrique  équatoriaie  : 

—  XXXIX.  Un  nouveau  groupe  (ÏHelicidœ  de  l'Est  africain Sig 

—  XL.  Mollusques  de  i'Afri([ue  équatoriaie  communiqués  par  M.  le  colonel 

Lucien  Fourneau.  [Fig.] .353 

—  Présentation  et  don  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  de  son  ouvrage  inti- 

tulé :  Mollusques  de  la  France  et  des  régions  voisines.  T.  11 266 

—  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  de  l'Asie  antérieure  (5'  noie) ....      Ii6q 

—  Contribution  à  la  Faime  malacologique  de  Madagascar  :  Notes  I  et  II. 

[Figs.  et  PLXIX] /175  et     /177 

Girard  (Louis),  Sergent-télégraphiste.  Lettre  adressée  de  Gao  (Haul-Sé- 

négal-Niger)  :  La  Protection  des  Girafes 170 

—  Nomination  de  Correspondant  du  Muséum a  lit 

GiRONConRT  (D.).  La  mission  de  Gironcourt  dans  la  Nigeria  et  le  Cameroun  : 

Itinéraire  aux  projections qGO 

GouNELLE  (E.).  Chasses  de  M.  E.  R.  Wagner,  Correspondant  du  Muséum, 

dans  les  provinces  du  Nord  de  la  République  Argentine.  —  Céram- 

bycides  nouveaux.  [PI.  V  el  figs.] 19."? 

Gravier  (Charles).  Seconde  expédition  antarctique  française  (1908-1910). 

Alcyonaires  (1"  et  2°  Notes  préliminaires) A5i  et     589 

—  Sur  les  Alcyonaires  de  la  tribu  des  Mopseinœ A  56 

—  Sur  un  type  d'Alcyonaire  des  Collections  du  Muséum  d'Histoire  naturelle 

de  Paris  :  Tliuuarella  antarctica h&o 

Grouvelle  (A.),  Correspondant  du  Muséum.  Note  sur  les  Ecnomœus  (Col. 

Nitidulidœ) 565 

—  Mission  Tiiho  (Niger-Tchad).  Col.  Clavicornes 569 

Gruvel  (A.),  Directeur  de  Laboratoire  à  l'Ecole  des  Hautes-Études.  Allo- 
cation sur  le  fonds  des  Voyageurs-naturalistes  du  Muséum  d'une 
somme  de  9,000  francs, 187 

Goérin,  Préparateur  de  la   Chaire  de  Zoologie  (Annélides,  Mollusques  et 

Zoophytes).  Prorogation  de  congé a 

GuiGNARD,  Préparateur.  Promotion  de  la  li°  à  la  3*  classe 1 

GniLLACMiN  (A.).  Contribution  à  la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  : 

—  XV.l.  Plantes  de  l'Herbier  dendrologique  de  l'Exposition  de  1889.  .  .  .  876 

—  XVII.  Plantes  recueillies  par  M.  et  M"""  Le  Rat  de  1900  à  1910 879 

—  XIX.  Plantes  de  collecteurs  divers 5o9 

—  XX.  Plantes  recueillies  par  M.  Franc Sig 

Hariot  (P.).  Localités  nouvelles  de  Champignons  rares  ou  intéressants  pour 

la  Flore  française 'iA  et     2^8 

—  Quelques  Cryptogames  du  Sahara  et  des  régions  voisines 1 13 

Hasenfratz  (V.),  Préparateur  de  la  Chaire  de  Chimie.  Présentation  et  don 

à  la  Bibliothèque  du  Muséum  de  sa  thèse  de  Docteur  es  sciences.  .  .  04 

Helmcs,  Gardien  de  la  Ménagerie.  Promotion  de  la  5'  à  la  /i'  classe 2 

Henry  (A.)  et  Raiu,et  (A.).  Observations  sur  les  Nématodes  parasites  du 

genre  Aspidodera  Raill.  et  Henry,  1912 98 

Henry  (L.),  Ancien   Jardinier  en  chef  du  Muséum,  Professeur  à  l'Ecole 

d'Horticulture  de  Versailles,  Correspondant  du  Muséum.  Décès.  ...  1G9 


254 


—  6A0  — 

Hkrvé,  Concierge.  Promotion  de  la  5'  à  la  /i'  classe a 

Hua,  Secrétaire  de  la  Société  des  Amis  du  Muséum.  Rapport  iu  à  l'Assem- 
blée générale.  (Résumé) 32^ 

HuMBERT,  Boursier  du  Muséum.  La  Mission  Viguier  à  Madagascar  :  Itiné- 
raire avec  projections  des  plantes  caractéristiques  des  régions  par- 
courues          200 

Jacob  (M°"),  veuve  d'un  Jardinier.  Gratification  donnée  par  la  Société  des 

Amis  du  Muséum 325 

Jamay,  Gardien  de  la  Ménagerie.  Promotion  de  la  5°  à  la  Ix^  classe 2 

JoDOT  (Paul).  Quelques  remarques  sur  Inoceramus  involulus  Sow.  du  Crétacé 

supérieur 

JouBiN,  Professeur  au  Muséum.  Donation  au  nom  de  M.  de  Valicourt  de 

la  reproduction  du  portrait  de  M""  de  Lamarck,  mère  de  J.-B.-P.-A. 

Monet  de  Lamarck.  Notice  à  ce  sujet 58 

—  Constitution  d'un  Comité  pour  perpétuer  la  mémoire  de  Lamarck ,  en 

vue  d'ériger  un  monument  à  Bazentin  (Somme)  son  pays  natal..  .  .        69 

Kerremans  (Ch.).  Note  sur  divers  Buprestides  des  Collections  du  Muséum 

d'Histoire  naturelle  de  Paris ^7^ 

—  Collections  recueillies  par  M.  E.-R.  Wagner  dans  la  République  Argen- 

tine. Coléoptères  Buprestides 58o 

Koehler(R.).  Échinodermes  recueillis  par  le  Pourquoi-Pas?  dans  les  mers 

arctiques,  en  191a  (Astéries,  Ophiures,  Echinides) 3i 

Kollmann  (Max),  Préparateur  de  la  Chaire  de  Zoologie  (Mammifères  et 

Oiseaux).  Promotion  de  la  6'  à  la  5'  classe 1 

—  Note  sur  les  Mammifères  rapportés  de  l'Afrique  orientale  par  MM.  Ai- 

luaud  et  Jeannel 1 38 

—  et  Trouessart  (E.).  Liste  raisonnée  des  Mammifères  du  Sud-Ouest  de 

la  Cliine  envoyés  par  le  Père  Cavalerie 4i6 

KûNCKEL  d'Herculais.  Collcctions  recueillies  par  M.  Ch.  Alluaud  dans  l'A- 
frique orientale  anglaise  et  dans  l'Afrique  orientale  allemande  :  au 
Kilimandjaro  (igoS-igoi)  :  Coléoptères  Cétoniines 889 

Lagroox  ,  Gardien  de  la  Ménagerie.  Pi  omotion  de  la  6°  à  la  5°  classe 2 

Lamarck  (J.-B.-P.-A.  Monet  de).  Don  par  M.  de  Valicourt  du  portrait  de 

M""  de  Lamarck,  mère  du  grand  Naturaliste 58 

—  Notice  sur  M°"  de  Lamarck,  née  de  Fontaines  et  sa  famille.   En  note..        58 

—  Constitution  d'un  Comité  pour  perpétuer  la  mémoire  du  Naturaliste, 

en  érigeant  un  monument  à  Bazentin  (Somme),  son  pays  natal.  ...  59 
Lamberton,  Professeur  à  Tananarive.  Description  d'un  nouvel  Uroplate  de 

Madagascar  (Reptiles  sauriens),  Uroplatus  Schneideri.  [Fig.] 558 

Lamt  (Éd.).  Notes  sur  quelques  Coquilles  du  genre  Crassatella  déterminées 

par  Lamarck 99 

—  Note  sur  les  espèces  rangées  par  Lamarck  dans  son  genre  Lutraria.  .  .      343 

—  Note  sur  le  Cyclas  australis  Lamarck 466 

—  Mollusques  testacés  et  Brachiopodes  de  la  croisière  (191 3)  du  Pour- 

quoi-Pas? dans  l'Atlantique  et  dans  les  mers  boréales 598 


—  G/il  — 

Lapicque,  Professeur  de  Physiologie  comparée.  Délégation  pour  représenter 

le  Muséum  au  IX'  Congrès  international  de  Zoologie 67 

—  Excitation  électrique  de  la  Vorticelle aSg 

—  Délégation  pour  représenter  le  Muséum  au  XIII'  Congrès  international 

de  Médecine 3 1 A 

Laveran  (D"^  a.),  Membre  de  l'Institut  cl  Phisalix  (M"").  Sur  une  Hémo- 

grégarine  nouvelle,  parasite  de  Lachrsis  alternatus.  [Figs.] 3oo 

Le  Bissonnais  (M"').  Don  d'une  Collection  d'aquarelles  représentant  des 
Champignons,  exécutées  par  son  mari  le  Chef  de  bataillon  Le  Bis- 
sonnais     965 

Lecomte  (IL).  Professeur  delà  Chaire  de  Botanique  (Phanérogamie)  : 

—  Présentation  et  don  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  d'un  fascicule  de  la 

Flore  générale  de  Vlndo-Chine 266 

—  Allocution  prononcée  aux  obsèques  de  M.  Achille  Finet 6a 

—  Jean  Chaffanjon,  Voyageur-naturaliste  (iSSi-igiS) h\\ 

Le  Danois  (Ed.).  Note  sur  trois  nouvelles  Méduses.  Liste  des  Cœlentérés  du 

Plankton  recueillis  à  bord  du  Pourquoi-Pas  ?  dans  sa  croisière  dans 

les  mers  du  Nord 110 

—  Collections  rapportées  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  par  la  Mission 

arctique  française  (1908),  commandée  par  M.  Ch.  Besnard.  Liste  des 
Poissons U  ^  y 

—  Croisière  scientifique  du  Pourquoi-Pas?  (191  2-1918).  Liste  des  Pois- 

sons       ^28 

—  Croisière    scientifique    du    Pourquoi-Pas  ?    (1918).    Cœlentérés    du 

Plankton ^87 

Legendre,  Préparateur.  Promotion  de  la  6'  à  la  5'  classe.  Classe 1 

Legendre  (D"^),  Médecin  principal  de  a"  classe  des  troupes  coloniales.  Attri- 
bution sur  le  fonds  des  Voyageurs-naturalistes  du  Muséum,  d'une 
somme  de  3, 000  irancs 1  ^7 

—  Collection  de  Reptiles  et  de  Batraciens  rassemblés  dans  les  Marches 

thibétarnes.  Étude  par  M.  R.  Despax i79 

Lenoir  (Maurice) ,  Licencié  es  sciences.  Nomination  de  Boursier  du  Muséum,     h  1  o 

LÉPiNE  (G.).  Virages  trichromes 533 

Le  Rat  (M""),  Correspondante  du  Muséum.  Nomination  d'OlTicier  d'Aca- 
démie    ^ 

Lesnb  (Pierre).  Note  sur  les  Coléoptères  Térédiles.  —  11.  Les  Dolicho- 

bostrychus  et  Parabostrychus  indo-malais.  [Fig.] 190 

—  Note  sur  les  Coléoptères  Térédiles.  —  12.  Nouvelles  données  sur  les 

Psoa  de  Californie.  [ Figs.] 271 

—  Note  sur  les  Coléoptères  Térédiles.  —   13.  Les  Tristariens  du  genre 

Lycloderma.  [Figs. ] '"^ 

LioNET,  Orchidophile ,  donateur.  Nomination  de  Correspondant  du  Mu- 
séum  •  •      5^9 

LoNGiN  Navas  (B.  P.).  Névroptèresdu  Japon  recueillis  par  M.  Edrae  Gallois.     Ixhi 

Magnan  (A.).  Relation  chez  les  Oiseaux  entre  le  poids  de  leurs   muscles 

pectoraux  et  leur  manière  de  voler '■o 

—  Rapport  de  la  surface  alaire  avec  le  poids  du  corps  chez  les  Oiseaux. .        45 


—  6/i2  — 

Magnan  (A.)  et  Sellet  (Gli.).  Recherches  sur  le  poids  et  la  taille  des  fœtus 

à  terme ^^ 

—  Variations  de  la  surface  alaire  chez  les  Oiseaux 119 

—  Les  muscles  releveurs  de  l'aile  chez  les  Oiseaux laS 

et  Sellet  (Ch.).   Recherches  sur  la  croissance  des  enfants  pendant  leur 

première  année  de  vie 129 

—  L'acuité  de  l'aile  chez  les  Oiseaux 622 

—  Recherches  relatives  à  la  longueur  de  la  queue  chez  les  Oiseaux 627 

Magnier-Seracd,  Maître  de  Phare  à  Tamara  (lie  de  Los).  Attribution  sur 

les  fonds   des   Voyageurs-naturalistes  du  Muséum   d'une  somme  de 

5oo  francs 3i a 

M  AN  (J.-G.  de).  Sur  une  nouvelle  observation  de  Crabes  habitant  les  co- 
quilles vides  des  Balanes 9 

—  Note  sur  l'identité  de  la  Menippe  Ortmannt  de  Man  avec  la  Menippe 

convexa  Rathbun 1 9 

Mangin  (L.),  Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Muséum.  Nomination  de 

Commandeur  de  la  Légion  d'honneur ô'ig 

Manguy,  Gardien  de  Galerie.  Gratification  donnée  par  la  Société  des  Amis 

du  Muséum SaS 

Maquenne  (L.),  Professeur  au  Muséum.  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux 
scientifiques  d'Auguste  Verneuil  (i85G-i 918), Professeur  au  Conser- 
vatoire des  Arts  et  Métiers ,  ancien  Préparateur  de  Chimie  au  Mu- 
séum        55o 

^Iabmottan  (D'  Henri),  Donateur.  Nomination  de  Correspondant  du  Mu- 
séum          57 

Menegaux  (A.).  Description  de  deux  nouveaux  Paradisiers  {Parasidea  Dui- 

venbodei  et  P.  raggiana  Sororia)  des  Collections  du  Muséum.  PI.  IV.      i/i5 

—  Sur  une  nouvelle  forme  (ïAmmodromus  de  la  Colombie  et  de  l'Equateur.      167 

—  et  Didier  (R.).   Étude  d'une  collection  d'Oiseaux  montés  et  en  peau 

faite  par  M.  et  M"°°  Paul  Comby  au  Yunnan 829 

—  Délégation  pour  représenter  le  Muséum  à  l'Exposition  internationale 

d'Ornithologie  de  Liège 170 

Meunier  (Stanislas),  Professeur  de  Géologie  au  Muséum.  Nomination  d'As- 

spsseur  du  Directeur  du  Muséum 3 

—  Sur  un  échantillon  (ï Inocerarmis  provenant  de  la  craie  blanche  du  Pas- 

de-Calais  et  sur  la  série  des  phénomènes  géologiques  dont  il  a  con- 
servé les  traces 267 

Meurgey,  Gardien  de  Galerie.  Promotion  de  la  5°  à  la  li'  classe t 

Miquel,  Commis  de  l'Administration.  Promotion  de  la  5°  à  la  4°  classe.  .  .  1 
Mirande,  Licencié  es  sciences.   Ingénieur  agi-onome.  Nomination  de  Sta- 
giaire près  le  Muséum ^10 

Monaco  (S.  A.  le  Prince  de),  Membre  de  l'Institut.  Nomination  d'Associé 

du  Muséum 633 

—  Présidence  du  IX'  Congrès  de  Zoologie 67 

—  Présidence  de  l'Assemblée  générale  de  la  Société  des  Amis  du  Muséum.  3 1 4 

Neuville  (H.),  Préparateur  de  la  Chaire  d'AnatomIe  comparée.  La  muscu 

lature  pylorique  des  Ursidés.  PL  VIII 266 


—  6/i3  — 

Neuville  (H.)  et  Sedrat  (L.-G.).  Sur  le  Toxascaris  Conina  [Figs.] 16 

NiCLOux    (D""  Maurice),  Assistant  de  la  Chaire  de  Physiologie.  Promotion 

de  la  6°  à  la  5"  classe 1 

—  Dosage  de  Tacide  forraique ,  de  Taldéhyde  forraique ,  de  l'alcool  méthy- 

Hque ,  lorsque  ces  trois  corps  sont  en  quantités  très  petites  dans  une 
même  solution 891 

—  Sur  l'alcool  mélhylicjue  contenu  dans  les  feuilles 896 

Obalski  (M"'  V").  Attribution  sur  le  fonds  des  Voyageurs-naturalistes  du 

Muséum  d'une  somme  de  5oo  francs 1  ^7 

Obué,  Licencié  es  sriences.  Nomination  de  Boursier  du  Muséum '110 

Olivier  (Ernest),  Correspondant  du  Muséum.  Collections  recueillies  par 
M.  E.-R.  Wagner  dans  la  Républicpie  Argentine.  Coléoptères  lampy- 
rides •''>73 

Ollivier,  Professeur  d'École   normale.    Nomination  de   stagiaire  près  le 

Muséum 'î  •  o 

Page,  Chef  de  carré.  Promotion  de  la  2°  à  la  T"  classe 9 

Pallary  (Paul).  Description  de  quelques  Mollusques  terrestres  nouveaux  du 

Sud  du  Maroc 36o 

Paver  (J.  dk).  Explorateur.  Attribution  sur  les  fonds  des  Voyageurs-natu- 
ralistes du  Muséum  d'une  somme  de  3, 000  francs 187 

Pellegrin  (François) ,  Docteur  es  sciences.  Délégation  de  Préparateur  de  la 

Chaire  de  Botanique  (Organographie  et  Physiologie  végétale) a 

—  Les  Collections  botaniques  rapportées  par  G.  Debeaux  de  l'Afrique  occi- 

dentale française 286  et     oaa 

Pellegrin  (Jacques),  Assistant  de  la  Chaire  d'Herpétologie  et  Ichtyologie. 

Sur  une  collection  de  Poissons  du  Moyen-Niger,  recueillie  par  le 

D^  G.  Bouet 270 

Pelourde,  Préparateur.  Promotion  de  la  6"  à  la  5'  classe 1 

Perrier  (Edmond),  Membre  de  l'Institut,  Directeur  du   Muséum.  La  Vie 

du  Muséum.  Discours  prononcé  à  l'Assemblée  générale  de  la  Société 

des  Amis  du  Muséum ,  le  5  juin  1918 8i5 

Perrier  de  la  Bathie,  Voyageur-naturaliste.  Attribution  sur  les  fonds  des 

Voyageurs-naturalistes  du  Muséum  d'une  somme  de  1,000  francs..  .      187 

Perrin  ,  Préparateur.  Promotion  de  la  6°  à  la  ^f  classe 1 

Petetin,  Licencié  es  sciences.  Nomination  de  Boursier  du  Muséum h\o 

Phisalix  (M"").  Hypertrophie  kystique  du  sac  endolymphatique   chez   le 

Gecko  verlicillatus  Laur.  [PI.  111  ] ;      ^  * ^ 

—  et  Laveran  (D'  A.  ).  Sur  une  Hémogrégarine  nouvelle  parasite  de  Lachetis 

alternatus.  Hœmogregarina  Roulei.  [Figs.] 3oo 

—  Sur  une  Hémogrégarine  à'Eryx  conicus.  [  Figs.] •  •  •      3oa 

—  Sur  une  Hémorréjïarine  du  Python  molure  et  ses  formes  de  multipli- 

cation  endogène.  [Figs.] 000 

— -  Sur  une  Hémogrégarine  nouvelle,  Hmmogregarina  Pemeri  parasite  du 

Lachesis  NmvUlei.  [Figs. ] ;      ^° ^ 

—  Sur  une  Hémogrégarine  de  Lachesis  lanceulalus  et  ses  formes  de  multi- 

plication endogène ^^ 


—  6hà  — 

Pic  (M.),  Correspondant  du  Muséum.  Un  Hétéromère  (Col.)  nouveau  de 

Bolivie 79 

—  Collections  recueillies  par  MM.  AUuaud  et  Jeannel  dans  l'Afrique  orien- 

tale. —  Diagnoses  préliminaires  de  Coléoptères  :  Malacliides,  Dasy- 

tides,  Hylophilides 93 1 

PiERPONT  Morgan,  Donateur.  Associé  du  Muséum.  Décès 169 

Poisson  (H.),  Préparateur  de  la  Chaire  de  culture.  Communication  sur  des 
floraisons  intéressantes  d'Orchidées  dans  les  serres  du  Muséum ,  avec 
projection 266 

—  et  CosTANTiN.  Notes  sur  quelques  Orchidées  intéressantes  des  serres  du 

Muséum 998  et     53o 

—  Nomination  d'Oflicier  d'Académie 55o 

Raffray  (A.),  Consul  de  France.  Correspondant  du  Muséum.  Récolte  de 
M.  R.  Ellenberger  au  Gabon.  Description  d'un  Coléoptère  nouveau  de 
la  famille  des  Psélaphides 1 5 

Raillet(A.)  et  Henry  (A.).  Observations  sur  les  Nématodes  parasites  du 

genre  Aspidodera  Raill.  et  Henry,  1919 98 

Regelsperger  (Gustave).  Note  sur  une  tête  de  Tasmanien  recueillie  par 
l'Expédition  de  ia  Favorite  en  i83i,  et  dessinée  par  A.  de  Sainson. 
[PI.  xm] 397 

Rodhahd,  Jardinier,  Chef  de  Carré.  Promotion  de  la  3°  à  ia  9*  classe.  ...  9 

RoDLE  (Louis),  Professeur  au  Muséum.  Description  d'un  genre  nouveau  et 

de  deux  espèces  nouvelles  de  Poissons  antarctiques U 

—  Présentation  d'une   Baudroie   {Lophius  piscatorius  L.)  pêchée  dans  le 

Golfe  de  Gascogne  et  montée  pour  figurer  dans  la  galerie  de  Zoologie,      i  38 

—  Observation  sur  la  migration  reproductrice  du  Thon  commun  {Orcynus 

thynnus  L.  ) i  9  a 

—  Présentation  et  don  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  de  son  Traité  rai- 

sonné de  la  Pisciculture  et  des  Pèches 558 

Sacledx  (R.  P.  Gh.).  Collections  botaniques  rapportées  par  M.  AUuaud  de 

son  voyage  au  Kénia  (1911-1919).  —  Liste  des  espèces 597 

Salée  (Achille),  Docteur  es  sciences.  Chargé  de  cours  à  l'Université  de 
Louvain.  Sur  quelques  Polypiers  carbonifériens  du  Muséum  d'Histoire 
naturelle  de  Paris.  [Figs.  et  PL  XIV  à  XVL] 365 

Sellet  (Gh.)  et  Magnan  (A.).  Recherches  sur  le  poids  et  ia  taille  des  fœtus 

à  terme ^89 

—  Recherches  sur  la  croissance  des  enfants  pendant  leur  première  année 

de  vie 129 

Semichon  (Louis),  Docteur  es  sciences,  Préparateur  de  la   Chaire  d'Ana- 

tomie  comparée.  Observations  sur  l'Ovaire  de  Protopterus  annectens 

Owen  (Poissons  Dipnés) 7 

Serre  (Paul),  Consul  de  France,  Associé  du  Muséum.  Au  Pays  du  Carbone 

amorphe  ( Carbonato ) i33 

—  La  Villa  Dolorès,  Jardin  zoologique  de  Montevideo 166 

—  La  peste  des  Fourmis-manioc  à  Bahia i38 

Seubat  (L.-G.)  et  Neuville  (H.).  Sur  le  Toxascaris  leonina.  [Figs.] 16 


—  6/j5  — 

Simon,  Garçon  de  Laboratoire.  Promotion  de  la  6°  à  la  5'  classe a 

Société  anonyme  Sciama.  Lettre  relative  aux  mesures  à  prendre  pour  assurer 

la  conservation  des  Aigrettes 172 

Société  des  Amis  du  Muséum.  Assemblée  générale 3iû 

SoLLADD  (E.).  Nouvelles  observations  snr  les  Crevettes  du  genre  Catnpxjlo- 
notus  Bâte  (=  Anchisltella  A.  M.  E.),  type  d'une  nouvelle  famille  de 

Caj-idea  :  les  Campylonotulee 1 8  4 

SuRCouF  (Jacques),  Chef  de  Travaux  au  Laboratoire  colonial.  Don  à  la 
Bibliothèque  du  Muséum  de  son  ouvrage,  Les  Diptères  vulnérants  du 
Venezuela,  2°  partie 3 

Thévenin,  Assistant  de  la  Chaire  de  Paléontologie.  Nomination  du  Maître  de 
Conférences  de  Géologie  et  de  Paléontologie  à  la  Faculté  des  Sciences 
de  rUniversité  de  Paris iog 

Trouessart  (E.),  Professeur  au  Muséum.  Présentation  et  don  à  la  Biblio- 
thèque du  Muséum  de  son  Catalogue  des  Oiseaux  d'Europe 3 

—  et  KoLLMANN  (Max).  Liste  raisonnée  des  Mammifères  du  Siid-Ouest  de  la 

Chine  envoyés  par  le  Père  Cavalerie i  1 6 

Vaney  (Ciéraont),  Professeur  adjoint  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Lyon. 
Holothuries  et  Crinoides  recueillis  par  le  Pourquoi-Pas?  dans  les 
mers  arctiques 3 1 

Vayssière,  Professeur  de  Zoologie  à  i-i  Faculté  des  Sciences  de  Marseille. 
Note  sur  les  Mollusques  Opisthobranches  nus,  rapportés  de  la  Nou- 
velle-Zemble en  1908  par  M.  Ch.  Bénard 109 

Verneuil  (Auguste),  Professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  ancien 
Préparateur  de  Chimie  au  Muséum.  —  Notice  sur  sa  vie  et  ses  tra- 
vaux scientifiques  (1 856-1  giS)  par  M.  L.  Maquenne,  Professeur  au 
Muséum 55o 

V1GDIER,  Préparateur  de  la  Chimie  de  Botanique  (Organographie  et  Phy- 
siologie végétales).  Mise  en  congé  pour  remplir  une  Mission  à 
Madagascar 2 

—  Itinéraire  de  cette  mission  et  projection  des  plantes  caractéristiques  des 

diverses  régions.  Exposé  fait  par  M.  Humbert,  Boursier  du  Muséum, 

collaborateur  de  M.  Viguier 265 

Viré  (Armand).  Observations  et  expériences  de  1918  sur  les  Sourciers.  .  .      535 

Wacquet  (A.),   Garçon  de  Laboratoire.  Promotion  de  la  5°  à  la  h*  classe.  .  2 

Waterlot  (G.).  Nomination  de  Correspondant  du  Muséum 170 


Muséum.  —  -  \\\. 


IX'l 


646 


TABLE  PAR  ORDRE  METHODIQUE. 


ACTES  ET  HISTOIRE  DU  MUSEUM. 

Pages. 

Admission  à  la  retraite,  sur  sa  demande,  de  M.  le  Docteur  Edmond  Bonnet, 

Assistant  de  la  Chaire  de  Botanique  (  Phanérogamie  )  [a  o  juin  1 9 1 3  ] .      3 1 3 

Congé  accordé  à  M.  Caille,  Jardinier  -  chef  de  Carré,  chargé  de  l'organisa- 
tion du  Jardin  Botanique  de  Dalabala  (Guinée  française)  [sli  avril 
1918] 170 

—  —  à   M.   Dantan,   Préparateur   de   la   Chaire   d'Anatomie   comparée 

(  1 5  janvier  i9i3) 2 

—  —  à  M.  Guérin  (J.-P.-D.),  Préparateur  de  la  Chaire  de  Zoologie  (An- 

néiides.  Mollusques,  Zoophytes)  [i5  janvier  1912] a 

—  —  à  M.  Viguicr,  Préparateur  de  la  Chaire  de  Botanique  (Organogra- 

phie  et  Physiologie  végétales)  [21  décembre  1918] 2 

Décès  de  M.  Finet  (Achille),  Associé  du  Muséum  (3o  janvier  1918) Bg 

—  de  M.  Henry  (L.)'  Professeur  à  l'Ecole  d'Horticulture  de  Versailles, 

ancien  Jardinier  en  chef  du  Muséum,  Correspondant  du  Muséum 

(12  janvier  1918) i'')9 

—  de   M.  Pierpont  Morgan,  Donateur,  Associé  du  Muséum 169 

Correspondance.  Lettre  de  M.  Girard  (Louis),  adressée  de  Gao  (Haut-Sé- 
négal-Niger) :  La  Protection  des  Girafes 170 

—  Lettre  de  la  Société  anonyme  Sciama  :  Conservation  des  Aigrettes.  ...      172 
Délégation  de  M.  Germain  (Louis),  Docteur  es  Sciences,  comme  Prépara- 
teur de  la  Chaire  de  Zoologie  (Annclides,  Mollusques,  Zoophytes) 

[  1 5  janvier  1918] 9 

—  de  M.  Pellegrin  (François),  Docteur  es  Sciences,  comme  Préparateur 

de  la  Chaire  de  Botanique  ( Organographie  et  Physiologie  végétales) 

[2 1   décembre  1912] 9 

—  de  M.  Perrier,  Directeur  du  Muséum,  de  MM.  Boule,   Bouvier,  La- 

picque.  Roule,  Verneau,  Becquerel  et  Joubin,  Professeurs,  pour 
représenter  le  Muséum  au  Congrès  international  de  Zoologie,  à 
Monaco 58 

—  de  M.  Menegaux ,  Assistant  de  la  Chaire  de  Mammalogie  et  Ornitho- 

logie pour  représenter  le  Muséum  à  l'Exposition  internationale 
d'Ornithologie 170 

—  de  M.   le   D"'   Lapicque,    Professeur   de   Physiologie  générale,    et    de 

M.  le  D'  Anthony,  Assistant  de  la  Chaire  d'Anatomie  comparée, 
pour  représenter  le  Muséum  au  XIII"  Congrès  international  de  Méde- 
cine ,  à  Londres 3i4 


—  6/i7  — 

Démission  de  M.  Botcazo,  Préparateur  déléjjué  de  ia  Chaire  de  Patliolo{i;ic 

comparée  au  Muséum  (17  octobre  i9i3) ^10 

—  de  M.  Despaï,  Préparateur  de  ia  Chaire  d'Herpélologie  et  Irhtyolofrie , 

pour  raison  de  santé  (99  novembre  igiS) 'iio 

Don  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  par  M.  Costantin,  Professeur  au  Mu- 
séum, des  fascicules  (texte  et  atlas)  de  son  ouvrayo  :  Les  Orchidées 
cultivées '•  1 5 

—  par  M.   Dupouy  (Gaston),  Docteur  de  l'Université  de  Paris,  Chef  do 

Laboratoire  au  Service  de  rindo-(]!iine,  de  son  ouvrage  :   Eludes 
viinéralogiques  sur  l'Indo-Chme iiïj 

—  par  M.  Germain  (L.),  Docteur  es  Sciences,  Préparateur  au  Muséum  et 

à  l'Institut   Océanographique,  de  son  ouvrage  :    Mollusques  de  la 

France  et  des  régions  voisines,  t.  II.  Paris.  9  5  pi 266 

par  M.  Hasenfratz  (V.),  Docteur  es  Sciences,  Préparateur  de  ia  Chaire 

de  Chimie,  de  sa  thèse  :  Recherches  sur  la  Harmaline  et  la  Harmme.        64 

—  par  M.  Lecomte  (H.),   Professeur  au   Muséum,   d'un  fascicule  de  la 

Flore  générale  de  l' Indo-Chine,  publiée  sous  sa  direction  (fasc.  9  du 
tome  II) 2C6 

—  par  M.  Menegaux  de  son  ouvrage  :  L'élevage  de  l'Autruche 3;!6 

—  par  M.  Roule,  Professeur  au  Muséum,  de  son  ouvrage  :  Traité  raisonné 

de  la  Pisciculture  et  des  Pèches 558 

—  par  M.  Surcouf  (Jacques),  Chef  de  travaux  au  Laboratoire  colonial,  de 

son  ouvrage  :  Les  Diptères  vulnérants  du  Venezuela,  9°  partie 3 

—  par  M.  Trouessart,  Professeur  au  Muséum,  de  son  ouvrage  :  Catalogue 

des  Oiseaux  d'Europe ^ 

—  au  Muséum,  par  M.  de  Valicourt,  de  la  reproduction  du  portrait  de 

M""  de  Lamarck,  peint  par  Largillière.  (Note  l'accompagnant  rela- 
tive à  la  famille  de  M""  de  Lamarck ,  née  Marie-Françoise  de  Fontaines 
de  Chignolles) ^° 

Liste  des  Associés  et  Correspondants  du  Muséum  nommés  par  l'Assemblée 

des  Professeurs,  en  1918 63o 

—  des  Associés  décédés ^^^ 

—  des  Correspondants  décédés "33 

—  des  Conférences  publiques  des  Dimanches,  faites  au  Muséum  en  1913.  636 

Nomination    de    M.    Behagnon    comme    Jardinier    sous-chcf   des    Serres 

(10  octobre   1918) ^^9 

—  de  M.  Berland  (Lucien),  Licencié  es  Sciences,  comme  Préparateur  de 

la  Chaire  d'Entomologie  (18  juillet  1918) ^09 

—  de  M.  Bideault  (L.),  Dessinateur,  comme  Oilicier  de  l'Instruction  pu- 

blique ' 

—  de  M.  Brazil  (D"^  Vital),  Directeur  de  l'Institut  de  Sérothérapie  anti- 

venim'^use  de  Battantan,  près  Sào  Paulo  (Brésil),  comme  Correspon- 
dant du  Muséum  (  1 6  janvier  1918) 2 

—  de  M.  Carlo,  Chef  du  Service  de  Colonisation  à  Tananarive  (Mada- 

gascar) [16  janvier  1918]  ,  comme  Correspondant  du  Muséum 2 

ll2. 


—  6/18  — 

Nomination  de  M.  Cassaing,  comme  Préparateur  intérimaire  de  la  Chaire 

d'Anatomie  comparée  (lo  janvier  1918) a 

—  de  M.    Gain  (Louis),  comme   Préparateur  de  la  Chaire  d'Anatomie 

comparée  (1  8  juillet  1 9 1 3  ) i^ co 

~  —  comme  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur  (promotion  du  8  août 

1913) 5^9 

—  de  M.  Gallois  (Edme),  Interprète  à  la  Légation  de  France  au  Japon, 

comme  Correspondant  du  Muséum  (20  février  1918) 57 

—  de  M.   Germain  (Louis),  Docteur  es  Sciences,  comme  Préparateur  in- 

térimaire de  la  Chaire  de  Zoologie   (Annélides,  Mollusques,   Zoo- 
phytes)  [i5  janvier  1918] 9 

—  de  M.   Girard  (Louis),  Sergent-télégraphiste  à  Gao  (Soudan  français), 

Donateur  d'Animaux  vivants  rares,  comme  Correspondant  du  Muséum 

(19  juillet  1918) 3ii 

—  de  M""'  Le  Rat,  Correspondante  du  Muséum,  comme  Officier  d'Aca- 

démie   3 

—  de  M.   Lionet,    Orchidophile,   Donateur,    comme    Correspondant    du 

Muséum  (32  novembre  1918) 5/iq 

—  de  M.  Marmottan  (D'    Henri),   Donateur,   comme  Correspondant  du 

Muséum 5f^ 

—  de  M.  Pellegrin  (François),  Docteur  es  Sciences,  comme  Préparateur 

de  la  Chaire  de  Botanique  (Organographie  et  Physiologie  végétales) 

[a  1  décembre  1918] a 

—  de  M.  Poisson  (IL),  Préparateur  de  la  Chaire  de  Botanique  (Culture), 

comme  Officier  d'Académie 55o 

—  de  M.  Thévenin,   Assistant  de   la    Chaire   de   Paléontologie,   comme 

Maître  de  Conférences  de  Géologie  et  Paléontologie  à  la  Faculté  des 
Sciences  de  l'Université  de  Paris  (1  8  octobre  igiB) A 09 

—  de  M.  Waterlot  (G.),  Donateur,  comme  Correspondant  du  Muséum.  .      170 

Société  des  Amis  du  Muséum  :  Comptes  rendus  de  l'Assemblée  générale  du 
5  juin  1918  ;  Discours  de  M.  Edmond  Perrier  {La  Vie  du  Muséum); 
Analyse  de  l'Exposé  général  des  actes  de  la  Société  fait  par  M.  le 
Secrétaire  général ,  M.  Hua ,  du  rapport  sur  la  situation  fait  par  le  Tréso- 
rier, M.  P.-V.  Masson;  de  Tallocution  prononcée  par  le  Président 
S.  A.  S.  le  Prince  de  Monaco;  de  la  Conférence  faite  par  M.  le  Lieu- 
tenant de  vaisseau  Bourée;  liste  des  Gardiens  de  la  Ménagerie, 
des  Gardiens  de  Galerie,  des  Jardiniers  ayant  reçu  des  gratifica- 
tions       3i5  à  3a6 

Subventions  (Répartition  des)  accordées  à  des  Voyageurs-Naturalistes 

(22  février  1918)... 1873816 


AISTHROPOLOGIE. 

Note  sur  une  tête  de  Tasmanien  recueillie  par  l'Expédition  de  la  Favorite, 
en  i83i,  et  dessinée  par  M.  A.  de  Sainson  [PL  XHI],  par  M.  Gus- 
tave Regelsperger 3^-, 


—  6h9  — 
ZOOLOGIE  ET  AINATOMIE. 


VERTEBRES. 


MAMMIFERES. 


Note  sur  les  Mammifères  rapportés  de  l'Afrique  orientale  par  MM.  Alluaud 

et  Jeanne!,  par  M.  Max  Kollmann i38 

Liste  raisonnée  des  Mammifères  du  Sud-Ouest  de  la  Chine  envoyés  par  le 

P.  Cavalerie ,  par  MM.  E.  Trouessart  et  Max  Kollmann ^i  i  G 

La  Musculature  pylorique  des  Ursidés,  par  M.  H.  Neuville  [PL  VIILJ a6G 

OISEAUX. 

Contribution  à  l'étude  du  régime  alimentaire  des  Oiseaux  de  TArcliipel  des 

Féroé,  par  MM.  le  Prince  Ernest  d'Aremberg  et  IL  Anthony 178 

Élude  d'une  collection  d'Oiseaux  montés  et  en  poau  faite  par  M.  et  M"'  Paul 

Gomby  au  Yunnan,  par  MM.  A.  Menegaux  et  R.  Didier 3ag 

Étude  d'une  collection  d'Oiseaux  du  Dahomey  faite  par  M.  Waterlot,  par 

M.  le  D'  Didier  et  M.  A.  Bondarel 33a 

Sur  une  nouvelle  forme  d'Ammodromus  de  la  Colombie  et  de  l'Equateur, 


P 


ar 


M.  A.  Menegaux 1^17 

Description  de  deux  nouveaux  Paradisiers  (Parasidea  Duivenbodei  et  P.  rag- 

giana  Sororia)  des  collections  du  Muséum  [PL  IV.] 1^45 

Études  physiologiques  sur  le  vol  chez  les  Oiseaux,  par  M.  A.  Magnan.  (Voir 

à  la  Physiologie  les  titres  de  ses  notes.) 

REPTILES    ET    BATRACIENS. 

Sur  une  collection  de  Reptiles  et  de  Batraciens  rassemblée  par  M.  le  D' 

Legendre  dans  les  Marches  thibétaines,  par  M.  R.  Despax 179 

Sur  une  larve  de  Megalobatrachus  Tschud. ,   de  provenance  chinoise,  par 

M.  R.  Despax.. i«3 

Description  d'un  nouvel   Uroplale  {Uroplalus  Schneideri)  de  Madagascar, 

par  M.  Lamberton •  •      ^<^° 

POISSONS. 

Description  d'un  genre  nouveau  et  de  deux  espèces  nouvelles  de  Poissons 

antarctiques ,  par  M.  L.  Roule '' 

Présentation  d'une  Baudroie  [Loplniis  piscalorius  L.)  de  grand<>  dimension 
montée  pour  être  placée  dans  la  Galerie  de  zoologie,  par  M.  le  Pro- 
fesseur L.  Roule **'" 

Observation  sur   la  migration   reproductrice  du  Thon  commun  {Orcijnus 

ihijnnm  L.)  par  M.  L.  Rouie ''^a 

Sur  une  collection  de  Poissons  du  Moyen -Niger  recueillie  par  M.  le  D' 

Q.  Bouet.  Liste  dressée  par  M.  le  D"^  Jacques  Pellegrin 370 


—  650  — 

Observation  sur  TOvaire  du  Protnplerus  annectens  Owen  (Poissons  Dipnés), 

j)ar  M.  Ijouis  Semicbon .  .  ; r 

Poissons  rapportés  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  par  la  Mission  arctique 
française,  1908  (Collection  Besnard).  Liste  dressée  par  Ed.  Le  Danois, 
Docteur  es  sciences /i24 

Croisière  du  Pourquoi-Pas? ,    1912  et   1918  (sous  le  commandement  du 

D'  J.-B.  Charcot).  Poissons,  par  M.  Ed.  Le  Danois ^128 


INVERTEBRES. 


CRUSTACES. 

Sur  une  nouvelle  observation  de  Crabes  habitant  les  coquilles  vides  des  Ba- 

lanes,  par  M.  J.-G.  de  Man n 

Note  sur  l'identité  de  la  Menippe  Ortmanni  de  Man  avec  la  Menippe  convexa 

Rathbun  [PI.  I.] 19 

Les  variations  d'une  Crevette  d'eau  douce  de  la  famille  des  Atyidées,  VAtyœ- 

phyra  Desmaresti  Millet  [Fig.  3.] 65 

Nouvelles  observations  sur  les  Crevettes  du  genre  Campylonolus  Bâte  (=  An- 
ckistiella  A.  M.-E.),  type  d'une  nouvelle  famille  de  Caridea  :  les 
Campyloiiotidœ  [Figs.] i84 

ARACHNIDES. 

Description  de  deux  espèces  nouvelles  d'Arachnides  africaines  du  genre 

Plwroncidia  Westw.  {Araneee  Theridiidœ),  par  M.  L.  Berland  [FIgs.].        76 

Utilisation  pour  la  capture  des  Mouches  des  nids  de  l'Araignée  mexicaine  : 

Cœnothele gregalis  E.  Simon,  par  M.  L.  Berlaud  [PI.  XVII  et  PI.  XVIIL]     /iSa 

INSECTES. 

Utilisation  des  Insectes  en  Indo-Chine.  Préjugés  et  moyens  de  défense 

contre  quelques-uns  d'entre  eux,  par  M.  Ant.  Brébion 377 

Coléoptères. 

Observations  nouvelles  sur  le  Scarabœus  saccr  L.  :  un  acte  réfléchi  [  PI.  VI.] , 

par  M.  G.  Bénard 233 

Le  Pacinjpus  Candidœ  Pet.  (Col.  Scarabœeidœ)  : 

Attitudes  singulières  des  mâles  [PI.  IX.],  par  M.  G.  Bénard 276 

VAkis  Bacarozzo  Schrk.  (Col.  Tenbrionidœ)  : 

Observations  sur  ses  mœurs  [PI.  X.],  par  M.  G.  Bénard 276 

Note  sur  divers  Coléoptères  Buprestides  des  Collections  du  Muséum  d'His- 
toire naturelle  de  Paris,  par  M.  Ch.  Kcrremans 675 

Collections  recueillies  par  M.  E.-R.  Wagner,  Correspondant  du  Muséum 
dans  la  République  Argentine.  Coléoptères  Buprestides,  par  M.  Ch. 
Kerremans 58o 


—  651  — 

Chasses  de  M.  E.-R.  Wagner,  Correspondant  du  Musiium,  dans  les  Pro- 
vinces du  Nord  de  la  République  Ar,f;entine.  Col.  Cérambycidcs  nou- 
veaux ou  peu  connus  [PI.  V  et  Figs-],  par  M.  E.  Gounelle igS 

Colleclions  recueillies  par  M.  Cii.  Alluaud  dans  rAfrii|ue  orientale  anglaise 
et  dans  l'Afrique  orientale  allemande  :  au  Kilimandjaro  (igoS-igo^  ) , 
Coléoptères  Cétoniines,  par  M.  J.  Kûnckel  d'Herculais 889 

Note  sur  les  Ecnomœus  (Col.  Nitidulides),  par  M.  Ant.  Grouvelle,  Corres- 
pondant du  Muséum 565 

Un  Hétéromère  nouveau  de  Bolivie,  par  M.  Pic,  Correspondant  du  Muséum.       79 

Collections  recueillies  par  M.  E.-R.  Wagner  dans  la  République  Argentine. 

Coléoptères  Lampyrides,  par  M.  E.  Olivier 578 

Récolle  de  M.  R.  Ellenberger  au  Gabon.  Description  d'un  Coléoptère  nouveau 

de  la  famille  des  Psélaphides,  par  M.  A.  Rallray t  5 

Note  sur  les  Coléoptères  Térédiles,  par  M.  P.  Lesne  : 

1 1.  L.  Dolichobosirychus  et  Parabostrychus  indo-malais  [Figs.] 190 

12.  Nouvelles  données  sur  les  Psoa  de  Californie  [Figs.  ] 27 1 

13.  Les  Tristariens  du  genre  Lyctodenna  [Figs.] 56a 

Orthoptères. 

Noie  sur  l'introduction  en  France  de  Diastrammena  unicolor  Br.  non  D.  mar- 

morata  Haan.  Orth.  Pkasgonuridœ ,  par  M.  L.  Chopard i33 

Lépidoptères. 
Description  d'une  Ammiris  nouvelle  (Lepid.  Danaidœ),  par  M.  Eug.  Boullet.     3ia 

VERS. 

Campagne  àa  Pourquoi-Pas  ?  (Islande  et  Jan  Mayen,  1912).  Annélidcs  Po- 

lychètes  [Figs.] ,  par  M.  P.  Fauvcl 80 

Sur   le    Toxascaris    leonina    Linstow   [Figs.],  par   MM.   L.-G.   Seurat    et 

H.  Neuville 16 

Observations  sur  les   Nématodes  parasites  du  genre  Aspidodera  Raill.   et 

Henry,  1912,  par  MM.  A.  Raillet  et  A.  Henry 98 

Croisière  du  Pourquoi-Pas  ?  sur  les  côtes  de  l'Islande  et  à  l'île  Jan  Mayen 

(1919).  Chétognatlics  [Fig.  et  PL],  par  M.  L.  Germain io5 

MOLLUSQUES. 

Mollusques  et  Bracliiopodes  de  la  croisière  de  1912  du  Pourquoi-Pas?  dans 

dans  les  mers  du  Nord ,  par  M.  Ed.  Lamy 21 

Mollusques  Testacés  et  Brachiopodes  de  la  croisière  1918  du  Pourquoi-Pas  ? 

dans  l'Atlanlifiue  et  dans  les  mers  boréales,  par  M.  Ed.  Lamy 698 

Contribution  à  la  Faune  malacologique  de  l'Afrique  équatoriale,  par  M.  L. 
Germain  : 

XXXVI.  Unio  (Nodularia)  Jeanelli  Geim.  nov.  sp «35 

XXX VII.  Gastéropodes  du  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D'  Pou- 

Irin  (1908)  [Figs.] «82 


—  052  — 

Contribution  à  la  Faune  malacologique  de  TAfrique  équatoriale,  par  M.  L. 
Germain  : 

XXXVIII.  Péiécypodes  du  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D""  Pou- 

trin  (1908)  [Pi.  XI  et  XII.] 990 

XXXIX.  Un  nouveau  genre  à^Ihlicidœ  de  TEst  africain Sig 

XL.  Mollusques  de  l'Afrique  équatoriale   communiqués  par  M.  le 

Colonel  Lucien  Fourneau  [Fig.J 353 

Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  de  l'Asie  antérieure,  6' note,  par  M.  Louis 

Germain ^169 

Contribution   à   la    Faune    malacologique    de   Madagascar.  Notes  I   et  II 

[Fig.]    ^73  et     li']'] 

Description  de  quelcjues  Mollusques  terrestres  nouveaux  du  Sud  du  Maroc.  36o 
Note  sur  les  Mollusques  Opisthobranches  nus  rapportés  de  la  Nouvelle- 
Zemble  en  1  908 ,  par  M.  Ch.  Bénard 109 

Note  sur  quelques  Coquilles  du  genre  CrassaleUa  déterminées  par  Lamarck , 

par  M.  Ed.  Lamy 99 

Note  sur  le  Cyclas  australis  Lamarck,  par  M.  Ed.  Lamy ^66 

Sur   quelques   types  de   Garidés  de  Lamarck,   par   MM.  Dautzenberg  et 

H.  Fischer li8^ 

Description  d'une  Hélix  nouvelle   du   Sud  de  la  Chine  [PI.  XXL],   par 

M.  A.  Bavay 6o3 

Notes  sur  les  espèces  rangées  par  Lamarck  dans  son  genre  Lutrariu,  par 

M.  Ed.  Lamy 3/i3 

Sables  de  la  Réunion  (Saint-Pierre,  Saint-Gilles,  l'Ermitage,  etc.)  récoltés 

par  M""  Le  Rat.  Marginelle  nouvelle 296 

Description  d'une  Marginelle  nouvelle  [Fig.],  par  M.  A.  Bavay,  Correspon- 

pondant  du  Muséum 296 

Sables  coquilliers  recueillis  par  M.  P.  Serre  à  Bahia  (Brésil).   Marginelles 

nouvelles  [Figs.] 358 

Note  au  sujet  des  Pecten  de  la  plage  de  Bahia  (Brésil)  récoltés  par  M.  Serre, 

Consul  de  France a  5 

ÉCHINODERMES. 

Ecliinodermes  recueillis  par   le    Po^irquoi-Pas  ?    dans   les   mers    arctiques 

en  1912  (Astéries,  Ophiures,  Échinides),  par  M.  P.  Kœhler 27 

Holothuries   et  Grinoïdes   recueillis  par   le   Pourquoi-Pas  ?  dans  les  mers 

arctiques,  par  M.  Cl.  Vaney 3 1 

COELENTÉRÉS. 

Note  sur  trois  nouvelles  Méduses  et  Liste  des  Cœlentérés  du  Plankton, 
recueillis  à  bord  du  Pourquoi-Pas?  dans  sa  croisière  dans  les  mers 
du  Nord,  par  M.  Ed.  Le  Danois 110 

Croisière  du  Pourqvoi-Pas?  1918,  Cœlentérés  du   Plankton,  par  M.  Ed. 

Le  Danois,  iNalurnlisle  de  la  croisière 687 

Seconde  Expédition  antarctique  fi'ançaise  (1906-1908).  Alcyonaires  (1"  note 

préliminaire),  par  M.  Ch.  Gravier Ii5i 


—  653  — 

Sur  les  Aicyonaires  de  la  tribu  des  Mopsainœ,  par  M.  Cli.  Gravier ^i56 

Sur  un  type  d'Alcyonaires  des  Gollpctions  du  Muséum  d'Histoire  naturelle 

de  Paris  : 

Thounrella  antuniica,  par  M.  Cli.  Gravier /iOo 

Seconde  Expédition  aniarclique  française  (1908-1910).  Aicyonaires  (2'  note 

préliminaire),  par  M.  Ch.  Gravier 689 

Sur  quelques  Polypiers  carbonifériens  du  Muséum  d'Histoire  nalurelle  de 

Paris  [Figs.  et  PI.  XIV  à  XVI],  par  M.  Achille  Salée,  Docteur  es 

sciences,  Chargé  de  Cours  à  l'Université  de  Louvain 365 

PROTOZOAIRES. 

Sur  une  Hémogrégarine  nouvelle  parasite  de  Lachesis  alternalus  Hœmngre- 

garina  Roulei  [Figs.],  par  M.  A.  Laveran  et  M'""  M.  Phisalix.  ....      3oo 

Sur  um  Hémogrégarine  d'Eryx  conicus  [Figs.],  par  M'""  M.  Phisalix ?>oh 

Sur  une  Hémogrégarine  du  Python  moluse  et  ses  formes  de  muUiplication 

endogène  [  Figs.],  par  M""'  M.  PhisaUx 3o8 

Sur  une   Hémogrégarine   nouvelle,    Hœniogregarina   Pevrieri,   parasite  de 

Lachesis  Neuwidii  [Figs.] ,  par  M""  M.  Phisalix lioi 

Sur  une  Hémogrégarine  de  Lachesis  lanceolatus  et  ses  formes  de  multipli- 
cation endogène  [Figs.] ,  par  M"°  Marie  Phisalix lioli 

ZOOLOGIE   APPLIQUÉE. 

La  Protection  des  Girafes  (Mesures  à  prendre  pour  assurer),  par  M.  Louis 

Girard,  sergent- télégraphiste.  Correspondant  du  Muséum 170 

La  conservation  des  Aigrettes  (Mesures  à  prendre  pour  assurer).  (Création 

d'un  prix  pour  en  provoquer  l'élevage  dans  les  colonies  allemandes.      172 


BOTANIQUE. 

Les  Jardins  botaniques  et  zoologiques,  les  Musées  d'Histoire  nalurelle  de 

Buenos  Ayres  et  de  la  Plata,  par  M.  Albert  Goutaud i5o 

Le  Jardin  zoologique  de  Montevideo,  par  M.  Albert  Coutaud ififi 

La  rr Villa  Doloresn,  Jardin  zoologique  de  Montevideo,  par  M.  Paul  Serre.      166 

Le  Jardin  botanique  d'Eala  (Congo  belge),  par  M.  Aug.  Chevalier aSo 

Les  Collections  botaniques  rapportées  par  M.  le  D"'  G.  Debeaux,  de  l'Afrique 

occidentale  française,  par  M.  François  Pellegrin 230  et     52^ 

Collections  botaniques   rapportées  par  M.  Ch.  Alluaud   de  son  voyage  au 
Kénia  (Afri(jue  orientale  anglaise).  Liste  des  espèces  dressée  par  le 

R.  P.  Ch.  Sacleux 597 

Plantes  récoltées  dans  l'Asie  centrale,  par  M.  J.  Chaflanjou.  Liste  dressée 

par  M.  Paul  Danguy ^gA  et     6o5 

Contribution  à  la  Flore  de  la  Guyane  française,  par  M.  R.  Renoisl  : 

L    Piaules  récoltées  par  M.  Brousseau 1^8 

U.  Plantes  récoltées  par  M.  E.  Le  Moult 1  '49 


—  654  — 

Contribution  à  la  Flore  de  la  NouvoUe-Calédonie,  par  M.  A.  Guiilaumin  : 

XVI.  Plantes  de  l'Herbier  dendroiogique  de  TExposition  de  1889 876 

XVII.  Plantes  recueillies  par  M,  et  M"""  Le  Rat  de  1900  à  1910 879 

XVIII. 

XIX.  Plantes  de  Collecteurs  divers 609 

XX.  Plantes  recueillies  par  M.  Franc 5 19 

Note  sur  le  Chou  de  Kergiielen  [Figs.  et  PI.  VII.],  par  M.  H.  Poisson  ...  ail 
Fougères  d'Afrique  de  l'Herbier  du  Muséum.   Détermination  du   Prince 

Roland  Bonaparte,  Membre  de  l'Institut 383 

Note  sur  quelques   Orchidées   intéressantes   des  Serres  du  Muséum,  par 

MM.  Costantin  et  H.  Poisson 265,  298  et     53o 

Localités  nouvelles  de  Champignons  rares  ou  intéressants  pour  la  Flore 

française,  par  M.  Paul  H-iriot 34  et     2^3 

Quelques   Cryptogames  du  Sahara   et  des  régions  voisines  rapportés  par 

M.  R.  Chudeau .* 1 1 3 


PALEONTOLOGIE  ET  GEOLOGIE. 


Quelques  remarques  sur  Imceramus  involulus  Sovv.  du  Crétacé  supérieur, 

par  M.  Paul  Jodot a54 

Sur  un  échantillon  à' Inoceramus  provenant  de  la  craie  blanche  du  Pas-de- 
Calais  et  sur  la  série  de  phénomènes  géologiques  dont  il  a  conservé 
les  traces,  par  M.  Stanislas  Meunier,  Professeur  au  Muséum 267 

Sur  quelques  Polypiers  carbonifériens  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de 
Paris  [Figs.  et  PI.  XIV  à  XVI],  par  M.  Achille  Salée,  Docteur  es 
Sciences,  Chargé  de  Cours  à  l'Université  de  Louvain 3G5 

Au  pays  du  Carbone  amorphe  {Carhonalo),  par  M.  Paul  Serre,  Consul  de 

France 1 3  3 

Observations  et  expériences  de   1918  sur  les  Sourciers,  par  M.  Armand 

Viré ^""^ 


PHYSIOLOGIE. 

Excitabilité  électrique  de  la  Vorlicelle,  par  M.  L.  Lapicque,  Professeur  au 

Muséum 209 

Dosage  de  l'acide  formique,  de  l'aldéhyde  formique,  de  l'alcool  méthylique, 
lorsque  ces  trois  corps  sont  en  quantité  très  petites  dans  une  même 
solution,  par  M.   le  D'  Maurice  Nidoux,   Assistant  au  Muséum..      891 

Sur  l'alcool  méthylique  contenu  dans  les  feuilles,  par  M.  le  D'  Maurice 

Nicloux 396 

Relation  chez  les  Oiseaux  entre  le  poids  de  leurs  muscles  pectoraux  et  leur 

manière  de  voler,  par  M.  A.  Magnan,  Docteur  es  sciences 4o 

Rapport  de  la  surface  alaire  avec  le  poids  du  corps  chez  les  Oiseaux,  par 

M.  A.  Magnan ''S 


—  655  — 

Variation  de  la  surface  alaire  chez  les  Oiseaux,  par  M.  A.  Magnan i  i  g 

Les  muscles  releveurs  de  l'aile  chez  les  Oiseaux,  par  M.  A.  Magnan 195 

L'acuité  de  l'aile  chez  les  Oiseaux,  par  M.  A.  Magnan G99 

Recherches  relatives  à  la  longueur  de  la  queue  chez  les  Oiseaux,  par  M.  A. 

Magnan 627 

Recherches  sur  le  poids  et  la  taille  des  fœtus  à  terme,  par  MM.  A.  IMagnan 

et  Gh.  Sellet 5  a 

Recherches  sur  la  croissance  des  enfants  pendant  leur  première  année  de 

vie  par  MM.  A.  Magnan  et  Ch.  Sellet 1  ay 


PHOTOGRAPHIE.. 

Virages  trichromes  (2°  noti»),  par  M.  G.  Lépine 533 


-  656  — 


TABLE  PAR  ORDRE  GEOGRAPHIQUE. 


EUROPE. 

France. 

Fagps. 

Zoologie  :  Les  variations  d'une  Crevette  de  la  famiile  des  Atyidôes,  VAtyœ- 

plujra  Desmaresti  Millet,  par  M.  E.-L.  Bouvier  [Figs.]. 65 

—  Sur  une  observation  de  Crabes  habitant  les  coquilles  vides  des  Balaues, 

par  M.  J.-C.  de  Man.  (Obs.  faite  à  Saint- W.) 9 

—  Note  sur  Tintroduction  en  France   du   Diasiremmena   ttnicolor  (orth. 

Phasgonuridee) ,  par  M.  L.  Chopard 433 

Botanique  :  Localités  nouvelles  de  Champignons  rares  ou  intéressants  pour 

la  Flore  française,  par  M.  P.  Hariot 3-'i  et  2^3 

Paléontologie  et  Géologie  :   Quelques  remarques  sur  Inoceramus  involulus 

Sow.  du  Crétacé  supérieur,  par  M.  Paul  Jodot 254 

—  Sur  un  échantillon  lYInoceramus  provenant  de  la  craie  blanche  du  Pas- 

de-Calais  et  sur  la   série  de  phénomènes  géologiques  dont  il  a  con- 
servé les  traces,  par  M.  St.  Meunier 257 

Corse  : 

Zoologie  :  Observation  nouvelle  sur  le  Scarabeeus  sacer  L.  ;  un  acte  réfléchi 

[PI.  VI] 933 

—  Le  Pachypus  Candidee  Pet.  {Coleopf.  Scarahmidm)  :  Attitudes  singuUères 

des  mâles  [PL  IX] 275 

—  ISAkis  Bocarozzo  Schrk.  {Coleopt.  Tenebrionidœ)  :  Observations  sur  ses 

mœurs  [PI.  X] 276 


S 


ARDAIGNE. 


Zoologie  :  Observations  sur  la  migration  reproductrice  du  Thon  commun 

{Orcynus  thynnus  L.),  par  M.  L.  Roule iaa 


ASIE. 

Asie  antérieure. 

Zoologie  :  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  do  PAsie  antérieure  (sixième 

note),  par  M.  Louis  Germain ^69 


—  657  — 

Asie  centrale. 

Botanique  :  Liste  des  Plantes  récoltées  dans  l'Asie  centrale  par  M.  J.  Chaf- 

fanjon,  par  M.  Paul  Danguy igi  et  6o5 

Thibet  : 

Zoologie  :  Sur  une  collection  de  Reptiles  et  de  Batraciens  rasseniMcc  par  le 

D"  Legendre  dans  les  Marches  Ihibétaincs,  par  M.  R.  Despax 179 

Chine  : 

Zoologie  :   Liste   raisonnée   des  Manunifèros  du  Sud-Ouosl  de  la  Ciùne  en- 
voyée par  le  P.  (Cavalerie,  par  MM.  E.  Trouessart  et  M.  KoUmann  .  .      /i  iG 

—  Klude  d'une  collection  d'Oiseaux   montés  et  en  peau  faite  par  M.  et 

M'"'  Paul  Coniby  au  Yunnan,  par  MM.  A.  Menegaux  et  R.  Didier.  .      899 

—  Sur  une  Larve  de  Megalobatrachux  Tschud.  de  provenance  chinoise  (en- 

voi du  P.  Cavalerie),  par  M.  R.  Despax i83 

—  Note  sur  les  Coléoptères  Térédiles  par  M.  P.  Lesue  :  Dolichobostrychus 

yunnanus  Lesne  [  Kig.  ] 1 90 

Indo-Chine  : 

Zoologie  :  Utilisation  des  Insectes  en  Indo-Chine.   Préjugés  et  moyens  de 

défense  contre  quelques-uns  d'entre  eux,  par  M.  Ant.  Brébiou 277 

—  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles   par  M.   P.  Lesne  :  Paraboslrychus 

elongalus  Lesne 1 O** 

Inde  : 

Zoologie  :  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles  par  M.  P.  Lesne  :  Parabostry- 

acuticollis  Lesne  [  Fig.  ] '  <}o 

Japon  : 

Zoologie  :  Névroptères  du  Japon  recueillis  par  M.  Edme  Gallois,   par   le 

R.  P.  Longin  Navas  [Figs.] 'i^i 

Archipel  asiatique. 

Java  : 

Zoologie  :  Sur  deux  Vespides  de  Java,  par  M.  R.  (hi  Buysson,  Correspondant 

du  Muséum ''<^*^ 


AFRIQUE. 

Afrique  équatoriale. 

Zoologie:  Mission  Tilho  (Niger-Tchad).  Coléoptères  clavicornes,  par  M.  Ant. 

Grouvelle,  Correspondant  du  Muséum •''^9 


—  658  — 

Zoologie  (suite)  :  Contributions  à  la  Faune  malacologique  de  l'Afrique  équa- 
toriale,  par  M.  L.  Germain  : 

XXXVI.  Unio  (Nodularia)  Jeanneli  Germ 235 

XXXVII.  Gastéropodes  du  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D'  Pou- 

trin  (1908)  [Fi[j.] 282 

XXXVIII.  Pélécypodes  du  voyage  en  Afrique  tropicale  de  M.  le  D"^  Pou- 

trin  (1908) 290 

XXXIX.  Un  nouveau  genre  à'Helicidœ  de  l'Est  africain Sig 

XL.  Mollusques  de  l'Afrique  cquatoriale  communiqués  par  M.  le 

Colonel  Lucien  Fourneau  [Fig.] 353 

Afrique  obientale. 

Zoologie  :  Note   sur  les  Mammifères  rapportés  de  l'Afrique  orientale  par 

MM.  Alluaud  et  Jeannel,  par  M.  Max  Kollmann 1  38 

—  Collections  recueillies  par  M.  Ch.  Alluaud  dans  l'Afrique  orientale  an- 

glaise et  dans  l'Afrique  orientale  allemande,  au  Kilimandjaro  (1903- 
190/1)  :  Coléoptères  Cétoniincs,  par  M.  J.  Kiinckel  d'Herculais. .  .  .      339 

—  Collections  recueillies  par  MM.  Alluaud  et  Jeannel  dans  l'Afrique  orien- 

tale. —   Diagnoses  préliminaires  de  Coléoptères  Malachides,   Dasy- 
tides,  Hylophilides ,  par  M.  M.  Pic ' 23i 

—  Description  d'une  Amauris  nouvelle  (Lep.  Dannidee  :  A.   Le  Cerfi)  de 

l'Afrique  orientale  allemande,  par  M.  Eug.  Boullet,  Associé  du  Mu- 
séum        3/12 

Botanique  :  Collections  botaniques  rapportées  par  M.  Alluaud  de  son  voyage 

au  Kénia  (191 1-1912).  Liste  des  espèces 627 

Congo  belge  : 

Zoologie  :  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles  par  M.  P.  Lesne.  —    i3.  Les 

Tristariens  du  genre  Lyctoderma  (L.  teslacea  nov.  sp.)  [Figs.] 569 

Botanique  :  Le  Jardin  botanique  d'Eala  (Congo  belge),  par  M.  Aug.  Cheva- 
lier       aSo 

île  de  la  Réunion  : 

Zoologie  :  Sables  de  la  Réunion  (Saint-Pierre,  Saint-Gilles,  l'Ermitage,  etc.) 
récoltés  par  M°"  Le  Rat.  —  Description  d'une  Marginelle  nouvelle, 
par  M.  A.  Bavay  [Fig.] 296 

Madagascar. 

Paléontologie  :  Note  sur  les  Ossements  d'un  Archmolemur  et  sur  les  caractères 
du  volcan  Jatsifotra,  dans  lequel  il  a  été  trouvé,  par  M""  Max  Carle- 
W^eissen h  20 

Zoologie  :  Description  d'un  nouvel  Uroplate  de  Madagascar  (Rcpt.  Sauriens  : 

UroiAatus  Schneideri),  par  M.  Lamberton  [Fig.] 558 


—  659  — 

Paléontologie  (su'dc,)  :  Contribution  à  ia  Faune  raalacologiquc  de  Madagascar, 
par  M.  Louis  Germain  : 

I.     Le  genre  Clavator  [ Fig. ] U']Z 

IL  Le  genre  Propebloyelia  [PL] li']n 

r 

Botanique  :  Etude  critique  des  Taccacées  de  Madagascar,  par  M.  P.  Dan- 

guy ^9» 

Afrique  occidentale  kuançaise. 

Gabon  : 

Zoologie  :  Récoltes  de  M.  R.  Eilenberger  au  Gabon  : 

—  Description  de  deux  espèces  nouvelles  d'Aracbnides  africaines  du  genre 

Phoroncidia  [Araneœ  Theridiidœ),  par  M.  Lucien  Rerland 'jh 

—  Description  d'un  Colcoplère  nouveau  de  la  famille  des  Psélapliidos,  par 

M.  A.  Raffray 1 5 

Dahomey  : 

Zoologie  :  Etude  d'une  collection  d'Oiseaux  du  Dahomey  faite  par  M.  Water- 

lot 339 

Soudan  français  : 

Zoologie  :  Sur  une  collection  de  Poissons  du  Moyen-Niger  recueillie  par 

M.  le  D'  Bouet,  par  M.  le  D"^  Jacques  Pellegrin 270 

Sahara  : 

Botanique  :  Quelques  Cryptogames  du  Sahara  et  des  régions  voisines,  par 

M.  L.  Hariot i63 

Maroc  : 

Zoologie  :  Description    de  quelques  IMoUusques  terrestres  nouveaux  du  Sud 

du  Maroc ,  par  M.  Paul  Pallary 36o 

Congo  français,  Gabon,  Dahomey,  Guinée  française,  Sénégal  : 

Botanique  :  Les  Collections  botaniques  rapportées  par  le  D'  G.  Debeaux  de 

l'Afrique  occidentale  française,  par  M.  François  Pellegrin.  .  .      936  et  59  4 

—  Fougères  d'Afrique  de  l'Herbier  du  Muséum.  Déterminations  du  Prince 

Roland  Bonaparte,  Membre  de  l'Institut 383 


AMERIQUE. 

Amérique  du  Nord. 

Californie  : 

Zoologie  :  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles,  par  M.  P.  Lesnc.  —  1  2.  Nou- 
velles données  sur  le  Psna  de  Californie  [Figs.] 971 


—  G60  — 

Mexique  : 

Zoologie  :  Utilisation,  pour  la  capture  des  Mouclies,  des  nids  de  l'Araignée 
mexicaine  :  Cœnothele  gvegalis  E.  Simon,  par  ^I.  Lucien  Berland 
[PI.  XVII  et  XVllI] i3a 

Amérique  du  Sud. 

Guyane  : 

Botanique  :  Contributions  à  la  Flore  de  la  Guyane  française  : 

I.  Plantes  récoltées  par  M.  Brousseau i  /i8 

II.  Plantes  récoltées  par  M.  Le  Moult i  /ig 

Brésil  : 

Zoologie  :  La  peste  des  Fourmis-manioc  à  Bahia,  par  M.  Paul  Serre,  Con- 
sul de  France Zi38 

—  Sables  coquilliers  recueillis  par  M.  P.  Serre  à  Bahia   (Brésil).  Margi- 

nella  nouvelles,  par  M.  A.  Bavay  [Figs.] 358 

—  Sables  de  Bahia  récoltés  par  AI.  P.  Serre,  Consul  de  France.  Marginella 

nov.  sp.,  par  M.  A.  Bavay  [PL  XX] ^81 

Uruguay  : 

Zoologie  :  La  cr  Villa  Dolorès»,  Jardin  zoologique  de  Montevideo ,  par  M.  Paul 

Serre 16/1 

—  Le  Jardin  zoologique  de  Montevideo,  par  M.  Albert  Gontaud i6(3 

République  Argentine  : 

Zoologie  et  Botanique  :  Les  Jardins  botaniques  et  zoologiques,  les  Musées 
d'Histoire  naturelle  de  Buenos-Ayres  el  de  la  Plata,  par  M.  Albert 
Gontaud 1 5o 

Zoologie  :  Collections  recueillies  par  M.  E.-B.  Wagner  dans  la  RépubUque 
Argentine.  Coléoptères  Lampyrides,  par  M.  E.  Olivier,  Correspon- 
dant du  Muséum 5^3 

—  Collections  recueillies  par  M.  E.-R.  Wagner  dans  la  République  Argen- 

tine. Coléoptères  Buprcstides,  par  M.  Ch.  Kcrremans 58o 

Bolivie  : 
Zoologie:  Un  Héteromère  (Goléoptère)  nouveau  de  Bolivie,  par  M.  M.  Pic.       79 

Colombie  et  Equateur. 

Zoologie  :  Sur  une  nouvelle  forme  à.' Ammodromus  de  la  Colombie  et  de 

l'Equateur,  par  M.  A.  Menégaux 1/17 


—  6C1  — 


OCEANIE. 

Noutelle-Calédonie. 

Botanique  :  Contribution  à  la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie,  par  M.  A. 
Guillaumin  : 

XVI.  Plantes  de  l'Herbier  dendrologique  de  l'Exposition  de  1889  .  .  .      876 

XVII.  Plantes  recueillies  par  M.  et  M""  Le  Rat  de  1900  à  1910 879 

Tasmanie. 

Anthropologie  :  Note  sur  une  tête  de  Tasmanien  recueillie  par  l'Expédilion 
de  la  Favorite,  en  i83i,  et  dessinée  par  A.  de  Sainson,  par  M.  Gus- 
tave Regelsperger  [PI.  XIII] 3-î7 


OCÉAN  ANTARCTIQUE. 

Zoologie  :  Description  d'un  genre  nouveau  et  de  deux  espèces  nouvelles  de 
Poissons  antarctiques  (Expédition  antarctique  française  commandée 
par  M.  J.-B.  Charcot),  par  M.  Louis  Roule -'' 

—  Seconde  Expédition  antarctique  française.  Alcyonaircs  :  i"  et  9°  notes 

préliminaires,  par  M.  Ch.  Gravier iSi  et  689 

Botanique  :  Note  sur  le  Cliou  de  Kerguelon,  par  M.  H.  Poisson  [Fig.  et 
PI.  VII] 


a6i 


OCÉAN  ATLANTIQUE  NORD  ET  OCÉAN  ARCTIQUE. 

Zoologie  :  Contribution  à  l'étude  du  régime  alimentaire  des  Oiseaux  de  l'Ar- 
chipel des  Féroé,  par  le  Prince  Ernest  d'Arenberg  et  M.  R.  Anthony.      178 

—  Collections  rapportées  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  par  la  Mission 

arctique  française  (1908),  commandée  par  M.  Ch.  Bcsnard.  —  Liste 

des  Poissons  dressée  par  M.  Ed.  Le  Danois -la» 

—  Croisière  scientifique  du  Pourquoi-Pas?  (1912-1913).   —    Liste  des 

Poissons  dressée  par  M.  Ed.  Le  Danois -"^o 

—  Campagne  du  Pourquoi-Pas?  (Islande  et  Jan  Mayen,  1912).  Annélides 

Polychètes,  par  M.  Pierre  Fauvel 80 

—  Croisière  du  Pourquoi-Pas?  sur  les  côtes  de  l'Islande  et  de  l'ile  Jan 

Mayen  (1912).  Chélognathes ,  par  M.  Louis  Germain io5 

—  MoUusques  et  Brachiopodes  de  la  croisière  1912  du  Pourquoi-Pas?  dans 

les  mers  du  Nord ,  par  M.  Ed.  Lamy •        21 

—  Mollusques  Testacés  et  Brachiopodes  de  la  croisière  1918  du  Pourquoi- 

Pas?  dans  l'Atlantique  et  dans  les  mers  boréales,  par  M.  Ed.  Lamy.      698 

Muséum.  —  xix. 


—  662  — 

Zoologie  (suite)  :  Note  sur  les  Mollusques  Opislhobranches  nus  rapportés 
de  la  Nouvelle-Zemble  en  1908  par  M.  Ch.  Besnard,  par  M.  Vays- 
sière 109 

—  Écliinodermes  recueillis  par  le  Pourquoi-Pas?  dans  les  mers  arctiques 

en  1912  (Astéries,  Ophiures,  Ecliinides),  par  M.  R.  Kœhler '      27 

—  Holothuries  et  Crinoïdes  recueillis  par  le  Pourquoi-Pas  ?  dans  les  mers 

arctiques,  par  M.  Cl.  Vaney 3| 

—  Croisière  du  Pourquoi-Pas  ?  (  1 9 1 3  ).  Cœlentérés  du  Plankton ,  par  M.  Ed. 

Le  Danois '^87 


663 


TABLE   ALPHABÉTIQUE   DES  ESPECES 

ET  DES  PRINCIPAUX  GENRES. 


VERTEBRES. 


MAMMIFERES. 

Pagos. 

Mammifères  rapportés  de  TAfrique 
orienlale  par  MM.  Ailuaiul  et 
Jeanne!.  Note  par  M.  Max  KoU- 
mann i38 

Mammifères  du  Sud-Ouest  de  la 
Chine  envoyés  par  le  père  Ca- 
valerie. Liste  raisonnée  dressée 
par  MM.  E.  Trouessart  et  Max 
Kollmann i  i  fi 

Girafes  :  leur  protection,  par  le 
sergent  télégraphiste  L.  Gi- 
rard       170 

Ossements  d'un  Archœolemur  (Ma- 
dagascar). Note  de  M""  Max 
Carle-Weissen ^1  a  0 

OISEAUX. 

Ammodromus  savannarum   cau- 

cœ.  Chapman.  nov.  var 1  'j7 

Parasidiœ  Duivenbodei  A.  Mene- 

gaux  nov.  sp 1  ^lâ 

raggiana  Sororia  nov.  suh- 

sp t  ^6 

Collection  d'Oiseaux  faite  par  M.  et 
M°"  Comby  au  Yunnan.  Étude 
par  MM.  A.  Menegaux  et  R. 
Didier 829 

Collections  d'Oiseaux  du  Dahomey 
faite  par  M.  Waterlot.  Élude 
parMM.IeD' Didier  et  A.Bon- 
darel .  i 332 


REPTILES    ET    BATRACIENS. 

Collection  de  Reptiles  et  de  Batra- 
ciens rassemblés  par  le  D'  Le- 
gendre  dans  les  Marches  thibé- 
taines.  Étude  par  M.  R.  Despax.     1 79 

Sur  une  larve  de  Megalohatrachus 
de  provenance  chinoise,  par 
M.  R.  Despax i83 

Uroplate  nouveau  de  Madagascar, 
Uroplatus  Scimeideri.  Fig. 
Description  par  M.  Lamberton.     558 

POISSONS. 

Description  d'un  genre  nouveau 
et  de  deux  espèces  nouvelles  de 
Poissons  antarctiques  par  M.  L. 

Roule 4 

Artedridraco  Lônnbergi  nov.  sp.  4 

Doiloidraco  nov.  gen 5 

DoUoidraco  longedorsalis  nov.  sp.         6 
Collections  de  Poissons  du  Moyen- 
Niger  recueillis  par  M.  le  D'  G. 
Bouet.  Liste  dressée  par  M.  J. 

Pellegriu 270 

Collections  rapportées  au  Muséum 
d'Histoire  naturelle  par  la 
Mission  arctique  française , 
commandée  par  M.  Ch.  Re- 
nard. Liste  des  Poissons  dres- 
sée par  M.  Le  Danois iai 

Croisière  scientifique  du  Pourquoi- 
Pas?  (1919-1913).  Liste  des 
Poissons  dressée  par  M.  Le  Da- 
nois       ^«28 

^i3. 


664  — 


INVERTEBRES. 


CRUSTACES. 


Atyaëphyra  Desmarosti  Millet. 
Figs.  Les  variations  d'une  Cre- 
velte  de  la  famille  des  Atyidées , 
par  M.  E.-L.  Bouvier 65 

Catnpylonotus  Bâte  =  Ancliisliella 
A.  M.-E.  Type  d'une  nouvelle 
famille  de  Caridea  :  les  Cam- 
pylonotidse.  Figs.  Observations 
sur  les  Crevettes  de  ce  genre 
par  M.  E.  Sollaud iS^i 

Crabes  habitant  les  coquilles  vides 
des  Balanes.  Note  de  M.  J.-G. 
de  Man g 

Menippe  Ortmanni  de  Man  = 
M.     convexa     Rathbun.     Fig. 

PI.    I 12 

ARACHNIDES. 

Cœnothele  gregalis  E.  Simon  : 
Utilisation  pour  la  capture  des 
Mouches  de  cette  Araignée 
mexicaine.  PI.  XVII  et  XVUI. 
Par  M.  L.  Berland 432 

Description  de  deux  espèces  nou- 
velles d'Arachnides  africaines 
du  genre  Phoroncidia  West- 
wood  (Araneœ  Theridiidee). 
Figs.  Par  M.  L.   Berland.  ...        76 

Phoroncidia     Ellenhergeri     nov. 

sp 75 

rubroargentea  nov.  sp. .  .  .        77 

INSECTES. 


Coléoptères. 

Achryson  cucullalum  Goun.  nov. 

sp.  Fig.  (  Ceramb.) 199 

Acyphodercs  Baeri  Gounelle  nov. 

sp.  Figs.  (Ceramb.) 322 

Agrilaxia  Wagneri  Kerremansnov. 

sp.  (Bupresl.) 682 


Agrilus  Arista?us  Kerrem.  nov.  sp. 

(id-) 

mandatus  Kerrem.  nov.  sp. 

(Hl.) 

Wagneri  Kerrem.  nov.  sp. 


587 
588 

(id.) 587 

Akis  Bacarozzo  Schrk  (Tenebr.  ). 

Observations   sur  ses  mœurs, 

PI.  X.  G.  Bénard 376 

Anthaxia  Vassei  Kerrem.  nov.  sp. 

(Buprest.) 678 

Boliomycterus  Gerraaini  Pic  nov. 

sp.  (Heter. ) 79 

Bothridius  trapezicollis  Grouvelle , 

nov.  sp.  (Colyid.) 671 

Calyptocephalus   inornatus    Oliv. 

nov.  sp.  (Lamp.) 578 

Chrysoprasis  Rilcheri  Goun.  nov. 

sp.  (Ceramb.) 326 

Chrysobothsis  furcata  Kerrem.  nov. 

sp.  (Buprest.) 585 

Wagneri  Kerrem.  nov.  sp. 

(Buprest.) 58û 

Curis  cinctipennis  Kerrem.  nov. 

sp.  (Buprest.) 583 

Dasytes  subcinctus  Pic  nov.  sp. 

(Das.) 233 

DolichobostrychusYunnanus  Lesne 

nov.  sp.  Fig.  (Téréd.  ) 191 

Dragomiris  Goun.  nov.  gon.  (Ce- 
ramb.)        206 

—  quadricornutus  Goun.  nov. 

sp.  PI.  V.  (Fig.  3.) 207 

Ecnomœus  brevis  Grouv.  nov.  sp. 

(Nilid.) 566 

Kolhei    Grouv.     nov.    sp. 

(Nitid) 567 

Genyodonta       Jansonii       Gestro 

Description    $    J.  K.  d'H 889 

Hamaticherus   inconstans   Goun. 

nov.  sp.  (Ceramb.) 208 

Hemilissa    quadrispinosa    Goun. 

nov.  sp.  (Ceramb.) 2 1 3 

Heterachtes  rubicunduhis  Goun. 

nov.  sp.  Fig.  (Ceramb.) 224 


665  — 


Hoplogrammicosuni    Goun.    nov. 

gen.  (Ceramb.) 

cinnamomeum  Goun.  nov. 

sp.  Figs 

Hylophilus  speluncarum  Pic  nov. 

sp _ 

Ibidion   fuscipeane    Goun.    nov. 

sp.  (Ceramb.) 

■  hirtellum    Goun.  nov.    sp. 

Fig.  (Ceramb.) 

vicinum    Goun.    nov.    sp. 

(Ceramb.) 

Lucidota  sparsicolor  Oliv.  nov.  sp. 

(Lamp.) 

Lyctoderma  africana  Gronv.  nov. 

sp.  Fig.  (Téréd.) 

testacea  Lesne  nov.  sp.  Fig. 

(Téréd.) 

Maceilidiopygus  Goun.  nov.  gen. 

(Ceramb.) 

debiiis  Goun.  nov.  sp 

Mallosoma  jucundum  Goun.  nov. 

sp.  (  Ceramb.  ) 

Odontocera     tridentifora    Goun. 

nov.  sp.  Fig.  (Ceramb.) 

OEme?  echinoscopus  Goun.  nov. 

sp.  Fig.  (Ceramb.) 

Ogmocerus  scabricoilis  Raffr.  nov. 

sp.  (Psélaph.) 

Oxymerus  Bruchi  Goun.  nov.  sp. 

Fig.  (  Ceramb.  ) 

virgatus  Goun.  nov.  sp.  Fig. 

(Ceramb.) 

Pachypus  Candidae  Pelagn.  Atti- 
tudes singulières.  PI.  iX.  (Sca- 
rab.) 

Parabostrychus  acuticolils  Lesne, 
nov.  sp.  Fig.  (Téréd.) 

Paraieptidea  Goun.  nov.  gen. . . . 

femorata    Goun.    nov.    sp. 

Figs.  (Ceramb.) 

Peribœum  Wagneri  Goun.  nov. 
sp.  (Ceramb.) 

Platycbora  punctatoiineata  Grouv. 
nov.  sp.  (  Ciav.  ) 

Potamodytes  spinosus  Grouv.  nov. 
sp.  (Clav.) 

Pseudocolotes  Jcanneii  Pic  nov.  sp. 


2  1  0 
21  1 

233 
217 
2 1 5 

216 


67^ 


565 
564 

20i 
2  05 

225 

221 

196 

i5 

229 

228 

975 

192 

21 8 

21 9 
212 
569 


.572 
282 


Psoa   cleroides    Lesne    nov.    sp. 

Figs.  (  Téréd.  ) 

Ranqueles     mus    Goun.     PI.    V, 

%■  '• 

Scapanopygus    Goun.    nov.    gen. 

(Ceramb.) 

cinereus    Goun.    nov.    sp. 

PI.  V,  fig.  2 

Scarabœus  sacer  L.  Acte  réfléchi. 

PLVL  (Scarab.) 

Spatopygus?  baculus  Goun.   nov. 

sp.  Pi.  IV,  fig.  1  (Ceramb.).. 
Spbinginopalpus    ;  Alluaudi     Pic 

nov.  sp.  . . 

Stapbylinœme  Goun.  nov.  gen... 
tubuliventris  Goun.  nov.  sp. 

Figs 

Taphrocerus    Wagneri    Kerrem. 

nov.  sp.  (Buprest.) 

Tenaspis  zonulata  Oliv.   nov.  sp. 

(Lamp.) 

Tylauchenia      linearis     Kerrem. 

nov.  sp.  (Buprest.) 


278 
209 
ao3 
ùoh 
288 
202 

282 

197 

198 
589 
57  A 

58i 


Orthoptères. 

Diastrammena  unicolor  Br.  Intro- 
duction en  France 433 


Névroptères. 

Aulops     picea     Nav.     nov.     sp. 

(Pan.) 

trisignatus   Nav.   nov.    sp. 

(Pan.) 

Valignanii   Nav.    nov.    sp. 


(Pan.). 
Bittacus  Mastrillii  Nav.   nov.    sp. 

(Pan.) 

strigatus     Nav.     nov.     sp. 

Figs.  (Pan.) 

Haplodictyus  polemicus  Nav.  nov. 

sp-  Fifî 

Panorpa  Galloisi  Nav.  nov.  sp. .  . 

var.  pallida  Nav.  nov. 


var, 


limbata  Nav.  var.  clatbrata 


Nav.  nov.  var.  Fig.. 


449 

45o 

448 

444 

448 

448 
445 

446 

447 


—  66G 


Rliaphidia   xanthopus   Nav.   nov. 
sp-  Fig 

Hyménoptères. 

Ischnogasler  Jacobsoni  Buyss.  nov. 

sp--- 

slriatulus  Buyss 

Lépidoptères. 
Amauris     Le     Cerfi    E.     BouH. 


!il>: 


Zi36 


PI.  VI  bis.  Fig.  2 , 


3^2 


VERS. 


80 


Annélides. 

Annéiides  Polychèles  recueillies 
par  M.  Le  Danois  pendant  la 
croisière  du  Pourquoi-Pas  ? 
(  Islande  et  Jan  Mayen  ,1919). 
Étude  par  M.  F.  Fauvel 

Nématodes. 


Aspidodera  Raiil."et  Henry.  Obser- 
vations sur  ces  Nématodes  pa- 
rasites par  MM.  A.  Raillet  et 
A.  Henry 93 

Aspidodera  binansata  Raili.  et 
Henry  nov.  sp 98 

Toxascaris  leonina  Linstow.  Figs. 
Étude  par  MM.  L.-G.  Seurat 
et  H.  Neuville 86 


Chétognathes. 

Cbétognatbes  recueillis  par  M.  Le 
Danois  pendant  la  croisière  du 
Pourquoi-Pas  ?  (  Islande  et  Jan 
Mayen,  igta).  Étude  des  Sa- 
gilla.  Fig.  t  et  PI.  II,  par 
M.  L.  Germain 


MOLLUSQUES  ET  BRAeHIOPODES. 

Mollusques  et  Brachiopodes.  Croi- 
sière du  Pourquoi-Pas  ?  en 
191a  dans  les  mers  du  Nord. 
Liste  dressée  par  M.  Ed.  Lamy.       2 1 

Mollusques  testacés  et  Brachio- 
podes. Croisière  du  Pourquoi- 
Pas  ?  en  1 9 1 2  dans  l'Atlantique 
et  les  mers  boréales.  Liste 
dressée  par  M.  Ed.  Lamy.  .  .  .      598 

Mollusques  Opisthobranches  nus 
rapportés  de  la  Nouvelle-Zemble 
en  1908,  par  M.  Ch.  Bénard. 
Note  par  M.  Vayssière 109 

Contribution  à  la  Faune  malaco- 
logiquede  l'Afrique  équatoriale 
par  M.  L.  Germain  : 

XXXVI 235 

XXXVn 982 

XXXVHI 290 

XXXIX 3/19 

XL 353 

Mollusques  terrestres  et  fluvia- 
tiles  de  l'Asie  antérieure. 
6'  Note  par  M.  L.  Germain  : 
Catalogue  des  Pélécypodes  de 
la  Syrie  et  de  la  Palestine  .  .  .      ilfig 

Contribution  à  la  Faune  malaco- 
logique  de  Madagascar.  I  et 
II 478  et  477 

Description  de  quelques  Mol- 
lusques nouveaux  du  Sud  du 
Maroc  par  M.  Paul  Pallary.  .  .      36o 

CaracoUina  Huloti  Gall.  nov.  sp..     36 1 

Cleopatra  Poutrini  Germ.  nov.  sp. 

Figs 288 

Crassatella.  Note  par  M.  Ed.  La- 

my 99 

Cyclas.  Note  par  M.  Ed.  Lamy..  .  i66 
Garidés.  Etude   par   MM.   Daut- 

zenberg  et  H.  Fiscber Wèlx 

Gelula  (?)  Atlasica  Mous  var.  dila- 

tala  Pall.  nov.  var 363 

Halolimnohelix      Germain     nov. 

gen 35 1 

Hélix   Cavalieri    Bavay    nov.    sp, 

PI.  XXI 6o3 


—  6G7  — 


Lutraria.  Note  par  M.  Ed.  Lamy.  3'i3 
Marginella    clandeslinella    Bavay 

nov.  sp.  Fig.  5 358 

Germaini     Bav.    nov.    sp. 

PI.  XX,fifr.  1  et  2 i83 

Joubini  Bav.  nov.  sp.  PI.  XX , 

fig.  3  et  i ^82 

Louisae  Bav.  nov.  sp.  Fig.  P97 

Serrei  Bav.  nov.  sp.  Fig. .  59 

Massailielix  Germain  subgen...  352 
Pecten    de    la    plage   de   Bahia. 

Etude  par  M.  Bavay 2  5 

Propebloyetia  Germ.  nov.  gen. .  .  ^77 
Pseudoclavator  Germ.   nov.   sub- 
gen   676 

Unio  Jeanneli  Germ.  nov.  sp...  .  9  35 

Xerolenca  Bndardi  Pall.  nov.  sp.  362 

•  rebiana  Pall.  nov.  sp 363 

Xerophila  anflousiana   Pall.  nov. 

sp 36 1 

?  mendicula  Paladilhe,  var. 

Takandoutina  Pal 36 1 

Rebondi  Bourg,  var.  haou- 

ziana  Pal 36  a 

ÉCHINODERMES. 

Échinodermes  recueillis  par  ie 
Pourquoi-Pas  ?  dans  les  mers 
arctiques.  (Astéries,  Ophiures, 
Échinides).  Élude  par  M.  R. 
Kœhler 27 

Holothuries  et  Crinoïdes  recueillis 
par  le  Ponrquoi-Pas  ?  dans  les 
mers  arctiques.  Etude  par 
M.  Clément  Vaney 3 1 


COELENTERES. 

Nouvelles  Méduses  et  Liste  des 
Cœlentérés  du  Plankton  re- 
cueillis à  bord  du  Pourquoi- Pas  ? 
au  cours  de  sa  croisière  dans 
les  mers  du  Nord,  par  M.  Le 
Danois 

Bougaiiivillea  Charcoli  Le  Dan. 
nov.  sp 

Obeliopsis  Le  Dan.  nov.  gcn..  .  . 


1 10 


1 1 1 
1  1  0 


Obeliopsis   Fabre-Domerguei   Le 

Dan.  nov.  sp 110 

Sur  quelques  Polypiers  carhoni- 
fériens  par  M.  Ach.  Salée. 
['1.  XIV  à  XIV  et  fig 365 

Alcyonaires. 

Alcyonaires  de  la  seconde  Expé- 
dition antarctique  française 
(  1908-1910).  1  "et annotes.  /j5i  ets. 
Sur  les  Alcyonaires  de  la  Tribu 
des  Mopseinœ  par  M.  Ch.  Gra- 
vier        ^56 

Sur  un  type  d'Alcyonaire  de  la 
Collection  du  Muséum  d'His- 
toire naturelle  :  Thouarella  aitl- 

arctica,  Valenciennes i6o 

Acanthogorgia    Thomsoni    Grav. 

nov.  sp 592 

Euneplitya  Hicksoni  Grav. nov. sp.      652 
Mopsoa  gracilis  Grav.  nov.  sp..  .      /i5A 

Notisis  Grav.  nov.  gen 656 

Notisis  fragilis  Grav.  nov.  sp. .  .  .      655 
Primnoella  Kùkentbali  Grav. nov. 

sp 591 

Primnoisis  formosa  Grav.  nov.  sp.     653 
Steuella  Liouvillei  Grav.  nov.  sp.      590 
Syinpodium     antarcticum    Grav. 
nov.  sp 65 1 


PROTOZOAIRES. 

Grègarînes. 

Sur  une  Hémogrégarine  nouvelle 
parasite  de  Lachesis  alleiiialus  : 
Ilœmogregarina  Roulei.  Figs  par 
M""  M.  Phisalix  et  M  .  A.  La- 
veran 3oo 

Sur  une  Hémogrégarine  (VEry.v 
conicus  Figs.  par  M""  M.  Phi- 
salix  ■ 3o6 

Sur  une  Hémogrégarine  du  Py- 
thon molure  et  ses  formes  dci 
multiplication  endogène.  Figs. 
par  M-"' M.  Phisalix 3o8 


—  r)68  — 


Sur  une  Hémogrégarine  nouvelle 
Uœmogregarina  Perrieri,  para- 
site de  Lachesis  Nemvidii.  Figs. 
par  M°"  M.  Phisalix /ioi 

Sur  une  Héniogrégarine  de  La- 
chesis lanceolatus  et  ses  formes 


de   multiplication  endogène  : 
Uœmogregarina  Plimmeri.  Figs 

par  M"""  M.  Phisalix hoU 

cmogregarina     Perrieri     Phis- 

nov.  sp,  Figs ^01 

—  Roulei  Phis.  nov.  sp.  Figs.     3oo 


BOTANIQUE. 


Les  collections  botaniques  rap- 
portées par  le  D"'  G.  Debeaux 
de  TAfrique  Occidentale  fran- 
çaise. Liste  dressée  par  M. 
François  Pellegrin  {suite)  286  et  Sa'i 

Les  collections  botaniques  rappor- 
tées par  MM.  AUuaud  de  son 
voyage  au  Kénia()9i  1-1912). 
Liste  des  espèces  par  le  R.  P. 
Sacleux 637 

Contribution  à  la  Flore  de  la 
Guyane  française  I  et  II,  par 
M.  R.  Benoist 1A8  et  lig 

Contribution  à  la  Flore  de  la 
Nouvelle-Calédonie.  XVI ,  XVII , 
XIX  et  XX  par  M.  A.  Guillau- 
min 376, 879,  609  et  619 

Plantes  récoltées  dans  TAsie  cen- 
trale par  M.  J.  Chaflanjon. 
Liste  dressée  par  M.  Paul 
Danguy igi  et  6o5 

Le  Jardin  botanique  de  Buenos- 

Ayres,  par  M.  Albert  Coutaud.      io5 

Le  Jardin  botanique  d'Eala  (  Con- 
go belge),  par  M.  Aug.  Che- 
valier       2  5o 


583 


igi 


hi 


Fougères  d'Afrique  de  THerbier 
du  Muséum.  Détermination  du 
Prince  Roland  Bonaparte.  .  .  . 

Sur  quelques  Orchidées  intéres- 
santes des  Serres  du  Muséum, 
par  M.  Costantin  et  H.  Pois- 
son        298  et  53o 

Étude  critique  des  Taccacées  de 
Madagascar,  par  M   Paul  Dan- 

giiy ;  •  •  • 

Le  Chou  de  Kerguelen.  Figs  et 
PI.  VU  et  fig.  par  M.  H.  Pois- 
son  

Champignons  rares  ou  intéres- 
sants pour  la  Flore  française, 
par  M.  P.  Hariol.  a"'  et  3'  No- 
tes       34  et  248 

Quelques  Cryptogames  du  Sahara 
et  des  régions  voisines,  par 
M.  P.  Hariot 

Riccia  chinensis  Steph.  nov.  sp. 

convexa  Steph.  nov.  sp.. 

esulcata  Steph.  nov.  sp. . 

Harieti  Steph.  nov.  sp. .  . 

sahariensis  Steph.  nov.  sp 

sudanensis  Steph.  nov.  sp 


ii3 
1 15 
ii5 
ii5 
1 15 
ii5 
ii5 


PALEONTOLOGIE. 


Inoceramus  involutus  Sow.  Re- 
marques par  M.  Paul  Jodot 
et  Étude  par  M.  St.  Meu- 
nier       9  54  et  267 


Polypiers  carbonifériens  du  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle. 
PI.  XIV  à  XVi  et  ligs  par 
M.  Ach.  Salée 305 


6G9  — 


TABLE  DES   FIGURES 

CONTENUES  DANS  CE  VOLUME. 


AMHROPOLOGIE. 

Télé  d'un  naturel  de  Van  Diemen's  Land.  (PI.  XIII) 327 

ZOOLOGIE. 


Mammijeres. 

Musculature  pylorique  des  Ursidés.  (PI.  XIII) a66 

Fig.    1.   Pylore  d'Ours  blanc.   ~    Fig.   2.  Pylore  d'Ours  brun.    — 
Fig.  3.  Pylore  d'Ours  du  Thibet. 

Oiseaux. 

Parasidea  Duivenbodi  Méng.  (PI.  IV,  fig.  1  ) » '•^i 

Gwlielmi  Cab.  (PI.  IV,  fig.  9 ) 1^4 

minor  Shaw.  (PI.  IV,  fig.  3) i44 

Reptiles. 

Gecko  verlicillatus  (  PI.  111) n  *j 

Fig.  1.  Kyste  du  sac  emlolympliatique  recouvert  par  les  muscles  su- 
perficiels du  cou.  —  Fig.  2.  Muscles  profonds  du  cou  et  espace  conjonctif 
servant  de  lit  et  de  passage  au  kyste  pour  pénétrer  dans  la  cavité 
générale. 

Uroplatus  Schneiden  Lamberlon «^^jo 

Crustacés. 

Ahjœphyra  Desmaresti  Millet  (Fig.  1  ,  2  et  3) 67,  68  et  70 

Campylonotus  vagans  Baie.  Système  appendiculaire 187 

semistriatus  Baie.  Pléopode 189 

Menij)pe  Orlntanni  de  Mao.  (PI.  1) 12 


670  — 


Arachnides. 

Nids  d'une  Araignée  {Cœnothele  gregalis  E.  Simon)  utilisés  au    Mexique 

pour  la  capture  des  Mouches.  (PI.  XVII  et  PI.  XVIII) ZiSa 

Phoroticidia  Ellenbergeri  Berl.  (Fig.  i  à3) 76 

rubro  argentea  Berl.  (Fig.  6) 77 

Coléoptères. 

Achryson  cticullatum  Goun.  (Fig. ) 1 99 

Acyphoderes  Baeri  Goun.  (Figs.) 229  et  aaS 

Akis  Bacarozzo  Schrk.  (Pi.  X  ) 276 

Dolichobostrychus  lunnanus  Lesne  (Fig.) igi 

Dragomiris  quadriconmlus  Goun.  (PI.  V,  Fig.  3) ai6 

Heterachtes  rubicundulus  Goun.  (Fig.) 9 1  4 

Hoplogj-ammicosum  cinnamomeum  Goun.  (Figs.) 91 1  et  912 

Ibidion  hirtellum  Goun.  (Fig.) ai5 

Lyctoderma  ajricana  Grouv.  (Fig.) 565 

lulacea  Lesne  (Fig.) 565 

Odontocera  Ividenlifera  Goun.  (Fig.) 221 

Œme?  echinoscapus  Goun.  (Fig.) , 196 

Oxymertis  Bruchi  Goun.  (Fig.) • 299 

virgatus  Goun.  (Fig.) 228 

Pachypjis  Candidœ  Petagn.  (PI.  IX) 27^ 

Paraleptidea  femorata  Goun.  (Figs.) 919  et  290 

Psoa  cleroïdes  Lesne  ( Figs.) 916 

Ranqueles  mus  Goun.  (PI.  V,  Fig.  k) 916 

Scapanopygus  cinereus  (  PI.  V,  Fig.  2) 916 

Scarabœus  sacer  L.  (PI.  VI) 289 

Spatopygus  baculus  Goun.  (  P).  V,  Fig.  1) 216 

Staphylinœme  tubuliventris  Goun.  (Figs.) 198 

NéiToptères. 

Bitlacus  slrategus  Nav.  (  Fig.  2  ) ii3 

Haplndictyus  polemicus  (  Fig.  3  ) ii5 

Panorpa  limbata  Nav.  (Fig.  û) ^67 

Raphidia  xanthopus  Nav.  (Fig.  1  ) 442 

Lépidoptères. 

Amauris  damodes  Beauv.  var.  damoclides  Stgr.  (  PI.  VI  bis.  Fig.  1) Sia 

Le  Cerfi  Bouil.  (PI.  VI  bis.  Fig.  9) 349 

nosima  VVard.  (PI.  VI  bis.  Fig.  3 )  .  . 342 

nosima  Ward  var.  conjuncta  Boull.  (  PI.  VI  A/«.  Fig.  4  ) 349 


—  G71 


VERS. 


Nématodes. 
Toxascaris  leonina  Luistow  (Fig.  i,2,3,/i,5ot6) lyettg 

Chétognathes. 

Sagilla  maxima  Conant.  (PI.  II.  Fig.  i  ) 1 06 

MOLLUSQUES. 

Faune  malacologlque  de  l'Afrique  équatoriale  :  carte  des  régions  parcou- 
rues par  le  D'  Poutrin aoS 

Achetina  baltcata  Reeve.  (Fig.  71) 354 

Bloyelia  magnifica  Bourg.  (PI.  XIX,  fig.  a  et  3) ^79 

Clavator  clavator  Petit  var.  antecîavator  Germ.  (Fig.  1  ) i?^ 

Cleopatra  Poutrini  Goun.  (Fig.  66 ) 288 

Hélix  Cavalieri  Bavay  (PI.  XXI) 6o4 

Marginella  clandestinella  Bav.  (Fig.  1  et  9 ) -^OQ 

Germaini  Bav.  (PI.  XX.  Fig.  1  et  9  ) ^Sa 

Joubini  Bav.  (PI.  XX.  Fig.  3  et  4) ^'89 

Lonisfe  Bav '-^97 

Serrei  Bav.  (Fig.  3) ^'""^ 

Spatha  oppicata  de  Rochebrune.  (PI.  XII.  Fig.  69  et  70) 396 

Unio  Briard  Dautz.  (PI.  XI.  Fig.  67  et  68) 296 

Cœlentérés. 

Lonsdaleia  Bronni  Schwards  et  Haiuie.  (Fig,  1.  Coupe  scliématique.) 867 

(PI.  XIV.  Spécimen  type  :  Fig.  1.  Face  latérale  principale.  — 

Fig.  9.  Coupe  horizontale) 370 

(PI,  XV.  Spécimen  type  :  Fig.  1.  Calices  à  divers  stades) 876 

Axophyllum  crpansutn  Edw.  et  Haiue.  (PI.  XV.  Fig.  a  et  3.  Cotype) 876 

Auloplujllum  fungitcs  Edw.  et  Haimo  (PI.  XIU.  Fig.  1 ,  type.  Fig.  9,  topo- 
type). ..." -^7^ 

Clisiophyllum  latevesiculosum  Salée  (PI.  XII.  Fig.  3,  coupe  verticale) 876 

PROTOZOAIRES. 


Grégariiies. 

Hémogrégarine  de  VEryx  conicus  (Fig.  1  à  6) 806 

du  Python  molure.  (Fig.  1  à  i5) «^09 


—  672  — 

Hémogrégarine  de  Lachesis  alternatus  :  Uœmogregarma  Roulei  Phis.  et  Lav. 
nov.  sp.  (Fig.  1  à  12) 3o3 

de  Lachesis  Neuwidii  :  Hœmogreganna  Perrieri  (Fig.  1  à  5) /io2 

de  Lacheris  lanceolatus  :   Hœmogregarina  Plimmeri  Sawb.  et  Salig. 

(Fig.  1  à  11) ; /io5 

BOTANIQUE. 

Le  Chou  de  Kerguelen.  (PL  VII  et  fig.  1  à  3) sàa 


SOMMAIRE. 

Pages. 
Actes  administratifs.  —  Nominations  :  de  M.  Lionel  comme  Correspondant 
du  Muséum,  de  M.  L.  Mangin,  Membre  de  ilnstitut,  Professeur  au 
Muséum,  comme  Commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  de  M.  E.-L. 
Bouvier,  Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Muséum,  comme  Ofli- 
cier  de  la  Légion  d'honneur,  de  M.  Gain  comme  Chevalier  de  la  Lé- 
gion d'hoimeur,  de  M.  H.  Poisson  comme  Officier  d'Académie.  — 
Allocution  de  M.  Edmond  Perrier,  Président  de  la  réunion,  au  sujet 
de  feu  Auguste  Verneuil.  —  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  scienti- 
fiques d'Auguste  Verneuil,  Professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers,  ancien  Préparateur  de  Chimie  au  Muséum,  par  M.  L.  Ma- 
quenne,  et  Liste  chronologique  de  ses  travaux hhç)  k  557 

Présentation  d'un  ouvrage  par  M.  L.  Roule 558 

Communications  : 

Lamberton.  Description  d'un  nouvel  Uroplate  de   Madagascar   (Reptiles  : 

Sauriens).  [Fig.] 558 

P.  Lesne.  Notes  sur  les  Coléoptères  Térédiles.  — •    13.  Les  Tristariens  du 

genre  Lyctoderma.  [ Figs.] 562 

Ant.  Grocvelle.  Note  sur  les  Ecnomeeus  Er.  (Col.  Nitidulidœ) 565 

E.  Olivier.  Collections  recueillies  par  M.  E.-R.  Wagner  dans  la  République 

Argentine.  Coléoptères  Lampyrides 578 

Ch.  Kerremans.  Note  sur  les  Coléoptères  Buprestides  du  Muséum  d'Histoire 

naturelle  de  Paris 575 

—  Collections  recueillies  par  M.  E.-R.  Wagner  dans  la  République  Argen- 

tine. Coléoptères  Buprestides 58o 

Ch.  Gravier.  Seconde  Expédition  antarctique  française  (1908-1910).  Alcyo- 

naires  (2°  Note  préliminaire) 089 

Ed.  Lamy.  Mollusques   testacés  et  Brachiopodes  de  la   croisière  191 3  du 

Pourquoi-Pas?  dans  l'Atlantique  et  dans  les  mers  boréales SgS 

A.  Bavav.  Description  d'une  Hélix  nouvelle  du  Sud  de  la  Chine.  [PI.  XXL]     6o3 

P.  Danguï.  Liste  des  plantes  récoltées  dans  l'Asie  centrale  par  J.  Chalfan- 

jou.  (  Suite.  ) 6o5 

A.  Magnan.  L'acuité  de  l'aile  chez  les  Oiseaux 6a a 

—  Recherches  relatives  à  la  longueur  de  la  queue  chez  les  Oiseaux 697 

Liste  des  Associés  et  Correspondants  du  Muséum  national  d'Histoire  natu- 

reUe 633 

Liste  des  Conférences  publiques  du  Dimanche (534 

(  Voir  la  suite  à  la  ya^^e  U  de  la  couverture.) 


Tables  des  Matières  ;  Table  alphabétique  des  Auteurs  et  des  personnes  citées .  635 

Table  par  ordre  méthodique.  Actes  et  Histoire  du  Muséum 646 

Tabies  anthropologique,  zoologique  et  anatomique,  botanique,  paléontolo- 

gique,  géologique,  physiologique  et  photographique 648  à  655 

Table  par  ordre  géographique 656 

Table  alphabétique  des  espèces  et  des  principaux  genres 663 

Table  des  figures 669 


New  York  Botanical  Garden   Libra 


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